Disaster Squad de Rodstar

Léanne ouvrit les yeux et grommela. Elle aurait vraiment dû stopper sa séance de farm plus tôt la nuit dernière. Elle tâtonna autour d'elle pour trouver son téléphone et attrapa Toudoudou par erreur. Oups, il s'était encore glissé à côté d'elle pour dormir. Avec un grognement elle se redressa et décida d'aller se préparer pour sa journée. Au programme : travail lambda à l'hôpital, joie. Il lui semblait, par contre, qu'elle oubliait quelque chose d'important... Un regard vers la fenêtre et la ville encore endormie pour s'assurer qu'elle n'était pas en retard et elle allait se préparer sa thermos de café pour la journée. Tiens, elle prenait les habitudes de Victor se dit-elle en souriant à moitié.

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Arica se réveilla en sursaut quand on toqua à sa porte. Les conférences de la veille l'avaient épuisée et elle s'était endormie sur son clavier, un rapport à moitié fini encore affiché sur son écran. Ah et elle avait bavé sur son clavier pendant le nuit, chouette ! Elle s'essuya la bouche avant de crier à sa colocataire qu'elle arrivait. C'était à elle de préparer le petit déjeuner cette fois. Elle espérait juste qu'elle n'aurait pas à faire une troisième part pour une des nombreuses conquêtes de cette dernière. Avec un regard désolé vers son lit et sa couette, elle marcha lourdement vers la porte de sa chambre.

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Sulian était en plein jogging du matin avec Doduo. Les températures douces étaient parfaites pour sa petite course matinale. Une fois n'est pas coutume, il avait le temps : il avait enfin pris un jour de repos complet. Pas de travail de Ranger éreintant, pas de Disaster Squad à gérer des conflits diplomatiques, il était tranquille ! Enfin bon, sauf en cas d'urgence, mais cela faisait partie des aléas du métier, il n'y pouvait rien.

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Davin et Nathanaëlle, à la permanence de la Disaster Squad depuis quelques minutes regardaient avec un air critique les sweats qu'Arica avait commandé et reçu la veille. Estampillés du logo de la mission et de leurs prénoms, ce "truc promotionnel" (selon la blonde) avaient été, à son grand dam, approuvés par Alexandre, qui avait trouvé l'idée amusante. Il n'est pas utile de préciser que ces cadeaux n'avaient enthousiasmé que l'archéologue, le Ranger et l'aide judiciaire, dans une moindre mesure. Avec un regard entendu, les deux rangèrent les vêtements dans leurs sacs respectifs et tentèrent de les oublier.

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Quant à Victor, il était en réunion. De si bon matin ? Et oui, le drame de Verchamps lui donnait décidément beaucoup de travail. Entre les assurances, les plaintes d'habitants contre le Grand Marais et d'autres joyeusetés, il était verni pour sa première mission à la Disaster Squad. Son poste lui assurait de rester sur des missions bien plus longtemps que les autres, qui devaient prévenir, agir puis écrire un rapport. Etant plus ou moins responsable de la suite des opérations, il était, avec Nathanaëlle et Alexandre l'un des membres avec le regard le plus large sur leurs activités. Il soupira néanmoins en prenant le dossier de la plainte pour détournement de fonds concernant le maire. Il se serait bien passé d'un cas aussi complexe pour son premier boulot de longue haleine.

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« - Et donc il faudra faire attention à ses articulations pendant plusieurs jours. C'est un Kicklee, donc les attaques avec les jambes, aucun problème. Allez-y mollo sur les Pied Sauté et Voltige ceci dit. Par contre pas d'attaque aux poings. S'il utilise Bluff avec ses mains, je vous conseille de vite lui apprendre à le faire avec un pied, beaucoup de membres de son espèce font ça, il paraît qu'il y a même une augmentation de vitesse d'exécution de trente pour-cents avec cette méthode.
- Merci doct... Léanne ! Ça tombe plutôt bien, on est en saison creuse, il va pouvoir se remettre tranquillement. Il doit faire un entraînement particulier pour accélérer le processus ?
- Il n'y a pas de processus à accélérer, il faut juste du temps pour que ses muscles se reposent et se reforment. Vous verrez pour des exercices plus spécifiques avec ma collègue à la rééducation. Si je peux me permettre un conseil, profitez de cette période de convalescence pour revoir vos bases et développer de nouvelles méthodes d'entraînement, il y a de grandes chances pour que ça lui profite encore plus compétitivement parlant.
- Parfait, comme toujours, merci beaucoup ! »

Léanne salua le Dresseur qui partit, accompagné de son Pokémon, qui portait une attelle autour de son bras et qu’il devrait garder quelques jours. Ne perdant pas de temps, elle enfila son éternelle blouse blanche, accrocha plusieurs stylos à sa poche, attrapa un de ses carnets de suivi et se dirigea vers l'aile des urgences d'un pas rapide. A peine arrivée, elle courut vers la loge d'accueil afin d'empêcher un nouveau conflit interne.

« - Et donc comme ça vous décidez de prendre une pause ? grognait la supérieure.
- J'ai prévenu tout le monde, je suis juste allée aux toilettes et je prenais une barre de céréales ici avant d'y retourner, geignit la pauvre infirmière qui avait de grosses cernes sous les yeux.
- Madame Broubargis, Sylvie est là depuis quatre heures du matin suite à une urgence, soit deux heures avant moi et trois avant vous, n'a pas pu manger parce qu'elle courrait partout. Je pense que ça ira, non ? Aussi je vous rappelle que mon service aide gracieusement celui des urgences, donc je vous demanderai un peu plus de considération envers mes subordonnés, interrompit Léanne, l'air fâchée.
- De l'Aulne, vous tombez bien ! Vous avez fini de jouer au Docteur Maboule et vos petites histoires de crise ne vont pas vous occuper pour la journée ? Alors allez vous occuper des arrivées de la zone trois ! beugla son interlocutrice, sans l'avoir écoutée, avant de s'éloigner déverser sa mauvaise humeur sur quelqu'un d'autre.
- Désolée Léa', soupira la dénommée Sylvie. Merci, comme d'habitude...
- T'en fais pas, va, on l'aura un jour cette peau de vache. Repose toi cinq minutes, je prends un peu le relais avant de bouger. »

Avec un hochement de tête, la collègue, une petite brune à boucles se posa sur une chaise et dévora son ersatz de petit-déjeuner. La rousse se massa les tempes en parcourant les couloirs. Rien n'y faisait, elle était beaucoup plus douée pour monter au créneau pour défendre ses collègues que pour dénoncer les attaques personnelles contre elle-même. Bah, au moins elle améliorait un minimum l'ambiance désastreuse du service.

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« - J'suis rentrée ! »

Arica poussa la porte de l'appartement, surprise d'entendre des bruits de friture et de sentir un doux fumet dans l'appartement. Ça ne servit qu'à exacerber sa faim. Sa matinée avait été particulièrement longue : donner et expliquer des rapports au professeur devenait de moins en moins intéressant, surtout depuis qu'elle avait compris qu'il ne l'écoutait absolument pas. Et qu'à chaque fois qu'elle le visitait, elle récupérait du travail au labo à faire immédiatement, sans nul doute pour se débarrasser des corvées. Pendant qu'elle trimait à envoyer des mails professionnels en son nom, le professeur lisait des revues scientifiques et prenait des notes.

« - Ah, copine ! Je me demandais si t'allais rentrer finalement ! Mets toi à table, tout est prêt ! fit sa colocataire en passant la tête par la porte de la cuisine.
- Wow euh, merci Chloé, mais t'étais pas obligée, j'aurais pu me faire à manger, tu sais !
- Tatata, t'as passé la matinée au boulot, tu rentres tard, et ça fait longtemps qu'on a pas mangé entre filles. Pis' j'ai besoin que tu me conseilles sur ma relation avec John ! »

Levant les yeux au ciel, la brune alla se laver les mains, laissant ses Pokémon prendre place dans le studio. C'est vrai qu'il y avait un bail depuis leur dernier repas posé ensemble. Les deux filles avaient pour règle tacite qu'elles évitaient d'empiéter l'une sur l'autre, ce qui permettait une colocation calme, malgré tous les garçons que Chloé ramenait et malgré les éclats hystériques d'Arica quand elle était très prise dans son travail ou dans ses passions.

« - Donc ce midi c'est volaille avec oignons et du riz-omelette, s'enjoua Chloé alors qu'elle arrivait dans le salon avec deux assiettes.
- Parfait ! Merci ma vieille, j'en avais bien besoin !
- Donc comme je te disais pour Johann...
- C'était pas John il y a cinq minutes ?! »

L'archéologue slash géologue leva à nouveau les yeux aux ciels en souriant tout en écoutant son amie et en fourrant des fourchettes de nourriture dans sa bouche. Rien à dire elles s'étaient relativement bien trouvées lors de leur arrivée à Sinnoh. Elles ne partageaient peut-être pas tout, mais ça ne les empêchaient pas de bien s'amuser.

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« - Je suis toujours présumé innocent, je vous signale ! baragouinait le maire de Verchamps, de plus en plus rouge.
- ...monsieur, vous vous rendez bien compte qu'avec ce qu'on a retrouvé chez vous, votre défense va tenir trente secondes à tout casser ? Et je ne parle même pas des soupçons de trafic entre vous et les mécènes du Grand Marais qui vont dépendre des Jenny. » soupira un agent de police.

Des grognements s'élevèrent autour de la table. Victor leva la tête, tentant de prédire s'il devrait une fois de plus calmer les esprits avec Tritox. Des morceaux de bois fondu montraient que cette méthode d'apaisement avait fait ses preuves ces dernières heures. Outre l'agent en bleu, le maire et lui-même, il y avait là des membres du conseil municipal, certains semblant outrés, des représentants des associations d'habitants, des administrateurs du Grand Marais, des responsables de la collectivité des commerçants, sans oublier le représentant de la Fédération qui n'avait vraiment, vraiment pas envie de rire. Bref tout le gratin de Verchamps. Ce qui était au début une petite réunion afin de répartir les charges liées à la reconstruction avait fini en bataille rangée sur les démêlés judiciaires qui s'en étaient ensuivis.

« - Sérieusement ils continuent j'en fous deux aux fers, grommela le policier juste avant la fin de la pause du déjeuner, qui avait été étendue pour cause de rixe entre camps opposés.
- Ils sont intenables, entre ceux qui étaient dans le coup et ceux qui sont indignés jusqu'à bloquer les actions pourtant nécessaires, on est pas rendus, soupira le représentant de la fédération.
- Ouais, bienvenue dans tout système politique. On ne vous entend pas trop, monsieur Eissen, tout va bien ?
- Oh euh... Je suis là pour la mission de gestion de crise, je n'ai pas trop voix au chapitre. Pendant qu'ils s'écharpaient j'ai signé avec la partie du conseil municipal qui n'est pas trop bête et j'ai été voir l'association de gestion du quartier sinistré pour qu'ils fassent pression sur le collectif des habitants, ça devrait aller mieux cette après-midi !
- Mais... comment vous avez fait ? Ils ne veulent même pas nous écouter !
- Je leur ai promis des années de galère pour se faire rembourser et récupérer un cadre de vie normal si la situation n'était pas réglée avant l'arrestation de ce cher monsieur le maire. »

Les deux hommes regardèrent avec un air halluciné leur collègue qui haussa les épaules. Il n'avait pas tout à fait tord et faire peur au gens pour les faire bouger un peu marchait extrêmement bien. Il avait aussi conseillé les habitants les plus touchés pour leurs démarches vis-à-vis de leurs assurances, qui voulaient bien sûr payer le moins possible. Et sur le chemin du retour il avait vu les commerçants pour qu'une pression importante soit posée sur le Grand Marais. Vu que quarante pour-cents de ses recettes passaient par des produits dérivés vendus dans la ville, si les petits vendeurs se mettaient à la boycotter, la structure aurait de gros problèmes de financement. Elle n'oserait jamais se passer du soutien de la population, donc serait bien moins embêtante pendant les négociations.

Victor souriait lors de la reprise de la réunion, étant très satisfait de l'avancée rapide des discussions. Le camp du maire et celui des insurgés étaient pour le moins stupéfaits de la volonté des autres à aller de l'avant. Les clins d'oeil étonnés des deux fonctionnaires vers le membre de la Disaster Squad furent totalement ignorés. En ce qui le concernait, il avait juste fait son job. De manière efficace. En fait il était vachement plus productif sans Nathanaëlle sur le dos, se dit-il, quelque peu blasé.

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Le portable de Léanne vibra dans la poche intérieure de sa blouse. Levant un oeil vers l'horloge, elle s'accorda sa pause de l'après-midi et décrocha, étonnée de voir qui l'appelait.

« - Allô, Davin, un problème ? ... non, je n'ai pas oublié, bien sûr ! J'aurais peut-être un poil de retard vu les urgences du jour, mais je serais là ! Vingt heures, oui, c'est ce que j'avais retenu... A tout à l'heure ! »

La médecin raccrocha son téléphone et regarda son Nanméouïe, qui se demandait pourquoi sa Dresseuse était pâle comme un linge.

« - Mais j'y crois pas, quelle coooonne, j'avais oublié qu'il voulait qu'on aille se faire une bouffe ce soir ! »

Se pinçant l'arrête du nez, elle rejoignit rapidement le bureau qu'elle occupait pour l'après-midi, soucieuse. Elle allait devoir parlementer avec la Broubargis pour partir à l'heure, pour une fois. Elle détestait ça.

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« - Merci Sulian, tu me dépannes bien ! souffla une petite Technicienne à lunettes.
- C'est rien c'est rien, Annella. ça ira pour la suite ? fit le Ranger, en posant les cartons d'archives.
- Ouaip' ! Faut bien que quelqu'un s'occupe de ça un peu. Désolé de t'avoir embêté pendant ton jour de repos !
- T'étais aussi être en repos et te voilà à trier des dossiers, t'arrêtes jamais ?
- Ben non, si je ne le fais pas maintenant ça ne sera jamais fait. Pis' les rapports sur les missions mêlant plusieurs Bases c'est super intéressant ! »

Sulian secoua la tête et leva les yeux au ciel, tout en souriant. La personnalité pétillante de son amie était définitivement rafraîchissante. En repartant vers sa chambre, il salua le Korillon de cette dernière, qui tinta joyeusement pour lui souhaiter une bonne soirée. Pour sa journée de repos, il avait passé une matinée tranquille à faire du sport, ses rapports pour la Disaster Squad, puis avait mangé dans un fast-food avec des amis de longue date qui avaient déménagé à Sinnoh. Ils étaient ensuite allés au cinéma, une sortie que le Ranger n'avait pas fait depuis un sacré moment. En rentrant, il avait entraîné ses Pokémon, puis aidé Annella quand il l'avait vu se promener dans les couloirs les bras chargés de cartons, et maintenant il allait profiter d'une sieste avant le repas du soir. Ouais, c’était le genre de jours de repos qui lui plaisait.

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Léanne se retrouva devant un petit restaurant du centre-ville d'Unionpolis. Elle s'était habillée de manière à peu près présentable, s'était coiffée au mieux avec le peu de temps qu'elle avait réussi à sauver avant le début de sa soirée. Elle n'était même pas en retard et avait fait l'effort de ne pas se pointer en jeans et pull. En rentrant chez elle, Nanméouïe lui avait montré un des posts-it dans la partie "fait" de son classeur des "to-do interminables" et elle s'était souvenue qu'elle avait même annulé ses raids de la soirée. Il fallait vraiment qu'elle dorme plus, elle oubliait plein de trucs en ce moment.

« - Yaho Davin ! Comment va ? Je t'ai pas trop fait attendre ? »

L'Eleveur venait en fait d'arriver et lui rendit son salut, quelque peu surpris de voir Léanne arriver à l'heure. Cette dernière sourit en découvrant le restaurant que son collègue avait choisi : c'était un joli petit bistrot dans lequel on mangeait avec ses Pokémon sortis. Toute contente, elle envoya Nanméouïe pendant que Scalproie la saluait.

« - Chouette ! Super idée le restau, j'adore ! fit-elle, enjouée, une fois attablés.
- Oh, c'est rien... J'avais envie de faire une petite sortie, histoire de.
- Je vois, je vois. J'adore manger avec mes Pokémon, je suis ravie ! Si j'ai bien suivi ton Scalproie est un peu du même style que mon monstre, là.
- Oui, il m'aide beaucoup, ahah. Des fois on se dit qu'il ne leur manque que la parole mais...
- Heureusement qu'ils ne l'ont pas, sinon ils seraient toujours sur notre dos ! » termina Léanne, avec un sourire entendu.

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Nathanaëlle revenait de son cours de self-defense du soir, son sac de sport sur les épaules. Elle sifflotait en rythme avec les crissements de Rubombelle, qui était perché sur son épaule. Elle s'arrêta quand son portable vibra dans la poche de sa veste.

« - Allô, maman ? Non, je n'ai pas oublié le repas de Dimanche. Il y aura Samanthin ?! Ça, c'est une bonne nouvelle ! Oh, excuse-moi, j'ai quelque chose à faire. Oui, à ce week-end ! Bises à Siméon ! »

La blond, les sourcils froncés, raccrocha et s'approcha des deux racailles qui venaient de stopper une jeune femme qui semblait elle aussi rentrer chez elle, malgré l'heure tardive. Elle tapota sur l'épaule d'un des rustres. Ce dernier se tourna vers l'austère femme, très bien apprêtée malgré sa séance de sport.

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Léanne et Davin trinquèrent. Ils en étaient au milieu du repas, qui se déroulait très bien, à la grande surprise de leurs Pokémon. La médecin et son collègue discutaient de tout et de rien, très contents de cet événement qui détonnait avec leurs journées de travail monotones.

« - Et donc pourquoi ce super restau ? s'enquit Léanne, au bout d'un moment.
- J'avais envie d'une sortie sympa. Puis t'es sympa, le courant est bien passé et je me suis dit que ça serait cool de mieux se connaître vu qu'on risque de passer pas mal de temps ensemble.
- Je ... vois, hésita la médecin. Euuuuh... Désolée d'être aussi brusque, Davin, mais je ne suis pas intéressée. Je tiens un peu à mon célibat et je ne veux pas que tu te fasses de fausses idées...
- Hein que quoi ?! paniqua l'Eleveur. Oh... Non, ce n'était pas du tout le but ! Je voulais juste qu'on passe un peu de temps ensemble, car j'ai du mal à parler aux gens... Désolé si je t'ai paru trop lourd...
- Oh, dans ce cas toutes mes excuses. J'ai l'habitude des déceptions amoureuses du coup je m'en préviens un peu, surtout en ce qui concerne le boulot. Mais dans ce cas, pas de problèmes pour qu'on soit potes ! Amis ? fit-elle en avançant son verre.
- Amis, alors ! » répondit-il en trinquant.

La soirée continua, les deux un peu plus gênés qu'au début. Leurs Pokémon, blasés par l'échange passèrent la fin du repas à discuter des excentricités de leurs Dresseurs.

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Arica était sur son ordinateur professionnel à taper des rapports, en regardant avec envie son lit. Avec un soupir elle se leva et tomba, avec surprise, sur Chloé dans la cuisine. L'une et l'autre prirent une boisson énergisante avant de retourner dans leurs chambres respectives en ricanant.

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Nathanaëlle sirotait un thé chez elle, tout en lisant un des derniers polars de son auteur préféré. Rubombelle restait sur son couffin à bourdonner d'aise lorsque sa Dresseuse lui grattait la tête et Xatu était posé sur son perchoir, totalement immobile et calme. La working woman appréciait en plus sa musique de fond, du bon vieux jazz. Ça c'était une bonne soirée, comme elle aimerait en passer plus.

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Sulian laissa tomber son carré de rois avec un sourire et rafla la mise. Les soirées jeux de cartes avec les Rangers et Techniciens, il n'y avait que ça de vrai. Surtout quand on avait une chance insolente et une poker face comme la sienne.

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Victor bailla un bon coup en débarrassant la table, sous le rire franc de Manuella qui le taquina un peu sur son manque de sommeil et sur sa consommation anormalement haute de café ces derniers temps, même pour lui. Il leva les yeux au ciel, quelque peu ennuyé par la bonne humeur inénarrable de sa colocataire.

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Davin rentra chez lui, plutôt content de sa soirée, Trompignon et Tiboudet l'accueillant avec joie. Il les avait laissé avec Bastien, afin qu'ils fassent un peu autre chose que du bureau de leur journée. Guilleret, l'Eleveur déchanta en voyant le brouillon de la lettre qu'il voulait envoyer à Natacha, son ex. Le pseudo râteau de Léanne lui revint en tête et il sourit amèrement. Non, il n'avait vraiment pas la tête à draguer sa collègue pour le moment.

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Léanne poussa la porte de son appartement et sa laissa tomber dans son fauteuil sous le regard intrigué de Nanméouïe. D'habitude c'était son siège attitré et la Dresseuse prenait la chaise ou le tapis. Elle allait avoir plein de poils roses et crème sur elle en se relevant.

« - S'cuse moi, je suis crevée. Je vous laisse regarder la télé, je vais me coucher. Tardez pas trop pour Toudoudou, ok ? »

Ses trois Pokémon se regardèrent, surpris. C'était rare que leur Dresseuse s'isole aussi brusquement que ça. L'aide soignant haussa les épaules suite au regard interrogateur des deux autres vis-à-vis de ce qu'il s'était passé au dîner pour que la rousse soit aussi éreintée. Dans sa chambre, Léanne, emmitouflée dans ses couettes avait le regard dans le vague. Elle sursauta en se reconcentrant sur le trophée qui trônait sur sa commode. Avec un rire nerveux, elle se leva, se mit en pyjama et se coucha. Pas le temps pour ça ce soir, cette journée avait été bien trop fatigante.