- Bonjour, bonjour !
Tout le monde fit silence et se tourna vers une belle femme en tailleur, le teint doré, avenante, la bonne trentaine, tout comme eux.
- Je suis Anissa Farad, la détentrice et gestionnaire du domaine des Trois Scrutella où va se dérouler ce mariage. Je vous remercie tous d'être venus, vous êtes les invités de marque, je présume… Il y a un homme en robe, donc je suppose que oui…
Wallace grimaça alors que quelques rires, dont celui de Firmin se firent entendre.
- Bien ! On m’a demandé de vous guider dans le domaine et de vous faire rejoindre le lieu de la cérémonie tout de suite. Y a-t-il des témoins parmi vous, hormis monsieur Weldon que j’ai croisé à l’instant ?
Ana leva la main. Mike et Perrine firent de même.
- D’accord. Monsieur Weldon est intimement lié à la préparation d’une surprise pendant le mariage, vous êtes au courant, je suppose ?
Tout le monde acquiesça. Tino grimaça. Lilian, pas loin, lui saisit l’épaule.
- On t’expliquera.
- Ok…
- Voilà. Les Hommes d’Honneur de monsieur Pitterson sont…
Francis, Orson, Walter et Clive levèrent la main.
- Très bien, et les Demoiselles d’honneur de madame sont…
Wallace, Holly, Quinn et Naomi levèrent les mains.
- Excellent. Donc, c’est James Junior qui donne l’alliance de son papa et Honorine qui donne celle de sa maman, qui fera les discours des témoins ?…
Ana regarda à droite à gauche.
- Steven pour Fey, et…
- Normalement moi pour James ! signala Perrine qui commençait à fusionner avec son fauteuil.
- Parfait. Madame, nous avons des fauteuils de transport spécialement pour les femmes enceintes…
- Ce serait génial, merci…
- Oui, merci… geignit Firmin, un peu inquiet pour sa sœur.
- Voilà… Je vais vous demander donc de me suivre pour la visite du domaine.
Anissa se saisit d’un talkie-walkie.
- Philibert, vous m’amenez une « scootinette », s’il vous plait.
Tout le monde passa la porte à la demande de la femme en tailleur qui les salua tous. Wallace soupira.
- J’espère que je ne vais pas salir ma robe…
- C’est ce que je me dis depuis qu’elle est entrée… souffla Santana.
- T’es dégueulasse, on est à un mariage !
- Oh allez, ose me dire que tu vas pas essayer de tringler un palefrenier !
- Oh pfff, pour quoi faire ?! Tirer un coup ? Je le fais déjà toute la semaine, ça ira comme ça, ma chérie…
Robbie voulut aider Perrine avec Firmin.
- Ça va, ça va, je peux me lever, je suis pas handicapée, bon sang, je travaillais encore la semaine dernière !
- Allons sœurette…
- Perrine, fais attention à toi…
- Oh, toi, hein…
Robbie grimaça.
- Quoi, moi ? On va avoir un enfant, je me préoccupe de toi si je veux !
- Oui bah non. Naomi ! Naomi ! Elle est où ?
Naomi allait passer la porte. Walter l’entraina.
- Laisse-les gérer ça…
- Bah oui mais…
- Naomi, laisse-les régler ça entre eux…
- Walter, elle m’appelle…
- Oui mais Robbie et Firmin sont avec elle, c’est bon…
- T’ES QU’UNE AMIE DE MERDE ! cria Perrine.
- C’est les hormones qui parlent ! somma Walter.
- T’as raison… admit Naomi en sortant.
Santana passa en regardant Anissa qui plissa les yeux.
- Santana Lan ?!
- … euh…
- Ca alors ! Vous gérez les actifs de votre mère à présent, c’est cela ?
- Oui, euh… elle m’a… passé le flambeau, vu qu’elle…
- Est atteinte d’un cancer du sein, je suis désolée. Votre mère n’est pas très discrète quant à ses problèmes personnels…
- C’est le moins qu’on puisse dire… admit Santana.
- J’ai adoré l’exposition sur l’expressionnisme féministe Poképolite. Vous êtes audacieuse d’avoir présenté des toiles de Kayla Kaï…
- Ecoutez, par principe, peu importent les opinions politiques, elle a soutenu Suzuki, ça n’enlève rien à son combat pour un avortement plus accessible à Hoenn.
- La controverse autour ne la rend que plus intéressante, c’est sûr. Je suppose que vous n’avez pas entendu parler de moi…
- Eh bien je…
- Pour le monde de la presse, je suis Anissa Weiss.
Santana haussa les sourcils.
- Vous gérez la revue « Princesses » !
- Et « Negrita », et « Jeunesse Henné », et tant d’autres magazines destinés à des publics de niche féminins.
- Ca alors ! Je ne connaissais pas votre visage !
- C’est étonnant de vous voir à un simple mariage, en tout cas !
- Oh, il y a aussi un prix Nobel, un conducteur de trains et…
Wallace passa et leva les côtés de sa robe pour faire la révérence aux demoiselles.
- … un homme en robe…
- Oui… quelque chose me dit que ça ne va pas être ennuyeux…
- C’est la troisième tentative, les deux autres n’étaient pas ennuyeuses du tout !
- J’ai su ça, c’est particulier…
- Comment Fey et James sont entrés en contact avec vous, sans indiscrétion ?
- Eh bien, apparemment, une des personnes ici présentes et moi avons une connaissance en commun, un homme d’affaires du nom de Justin Truce…
Santana grimaça et jeta un regard vers Wallace qui l’attendait.
- … et il a très largement payé pour la réception.
- … je vois… Aurons-nous le plaisir de vous voir à la réception ? demanda Santana.
- Dans l’ombre. Je travaille, voyez-vous…
- Oui, oui, bien sûr, suis-je bête…
- Je vous invite à suivre le mouvement, que je procède à la visite…
- Oui, pardon…
- Ne vous excusez pas, voyons, ça fait plaisir de parler entre femmes éclairées de temps en temps !
Santana s’avança vers Wallace.
- T’as perdu les eaux, fit-il remarquer.
- Ta gueuuuuleuuuuh.
- Cela dit, elle a perdu les eaux aussi, apparemment.
- Ferme-là. C’est ton œuvre, cette troisième tentative ?
- Non.
- Tu as contacté Justin…
- Fey et James ont renoué, je suis en contact avec Fey, elle avait besoin de financement, j’ai tiré les ficelles que je pouvais tirer.
Santana regarda Wallace qui baissa la tête.
- Roland Smirnoff avait raison, finalement, je lui ressemble… à tous les niveaux…
- Des nouvelles de celui-là au fait ?
- Alors selon Perrine, son père – le frère de Roland, donc – reçoit une lettre chaque année pour son anniversaire, qu’il brûle immédiatement après l’avoir lue, et d’après Perrine, toujours avec le sourire.
Santana hocha la tête.
- Bon… Et Truce et toi…
Wallace inspira.
- C’est compliqué.
- Je ne veux pas de détails.
- Tu n’en auras pas.
Anissa passa devant tout le monde et s’arrêta près d’une fontaine.
- Le domaine des Trois Scrutella est un des fleurons touristiques d’Unys. Il est l’équivalent du Palais Chaydeuvre à Kalos. Sauf que… nos jardins sont plus praticables et le manoir de la Belle Etoile est bien moins clinquant. D’un point de vue historique, il était auparavant la propriété de la famille Suzuki. Ma famille l’a rachetée, en piteux état, après la guerre, où il avait été squatté et vandalisé. Mes parents, de riches notables marocains, l’ont reprise pour une bouchée de pain, l’ont restaurée, et le Palace Aflamanoir est devenu le Domaine des Trois Scrutella. Il a été nommé ainsi car ce Pokémon est comme qui dirait, l’emblème de notre famille.
Anissa sortit un Scrutella qui se tint à ses pieds et salua. Les invités semblèrent amusés.
- Nos immenses jardins ont été retaillés. Les bassins de lave ont évidemment été remplacés, tout comme la thématique des statues. A la mort de mes parents, j’en ai hérité, et je m’efforce aujourd’hui de faire honneur à cet héritage familial. Outre l’intendance, il y a plusieurs bâtiments, comme le musée qui comporte les sculptures familiales ainsi que l’historique complet de ma famille – je vous en ferais grâce, rassurez-vous !
Rires dans l’assistance.
- Ainsi que trois serres situées dans trois endroits distincts du domaine. Les jardins sont très fleuris, je constate que vous avez un grand nombre d’enfants, ne vous inquiétez pas, s’ils en arrachent ou piétinent, mes jardiniers se chargeront de réparer les dégâts. Cependant, par respect pour eux, je vous prierais de faire en sorte d’éviter que cela n’arrive.
Helen se pencha vers Holland.
- C’est intéressant !
- Moi je savais déjà un peu tout ça… marmonna Holland en tenant l’épaule d’Elio.
Perrine arriva sur un scooter semblable à ceux que les obèses américains utilisent pour se déplacer. Elle était radieuse dans sa belle robe aubergine.
- Manque plus que la clope au bec et le paquet de chips dans le panier… marmonna la décoratrice d’intérieur.
On se tourna vers elle, un peu choqués. Firmin fit un grand sourire. Anissa tendit les bras.
- Mais laissez-moi donc vous mener à la première étape de ce mariage : Le cérémonial !
Santana s’étonna.
- On commence directement avec la cérémonie ?
- Le thème du jour c’est « Conjurons le mauvais sort », je crois… marmonna Wallace.
Tristan chercha Wallace des yeux. Neil le regarda.
- Il reste avec Santana, il veut m’éviter, je crois…
- C’est ce que tu voulais, non ?
- Oui, bah oui.
- Eh bien arrête de l’épier.
Tristan regarda Neil qui souriait.
- N… Non, je… Tu ne le connais pas comme je te connais…
- Trente-sept, ça fait trente-sept fois que tu me dis ça… marmonna Neil avec calme.
- V… Vraiment ?!
- Non. Tristan, je plaisante, mais depuis que tu sais que tu vas à ce mariage, je ne reconnais plus le garçon intelligent, mignon et plein d’humour qui a passé deux semaines dans notre boîte pour reparamétrer notre réseau ! Tu ressembles à un enfant apeuré qui cherche à échapper à un monstre…
- Je sais, je sais, je…
- Tu m’as expliqué, il est bien moins effrayant que ce que tu m’en avais dit, et il n’a pas l’air de vouloir te reprendre ! Et si il essaie, crois-moi, il se contentera d’essayer une fois et il n’y reviendra pas.
Tristan hocha rapidement la tête. Neil l’attrapa par l’épaule.
- Aussi toxique qu’ait pu être votre relation, ne laisse pas cet homme te dévorer comme ça. Tu sais qui tu es et tu sais ce que tu veux.
- Oui.
- Je n’ai aucune raison de douter de toi, tu n’as aucune raison de douter de moi, tu n’as aucune raison de douter de toi.
- Oui.
- Alors tout va bien.
Tristan acquiesça, rassuré. Neil ne lâcha pas sa main. Tristan se calma peu à peu.
Clive faisait un tour d’horizon à sa petite amie Beth.
- Alors… Eux deux c’est les jumeaux Lilian et Léon. Lilian, c’est celui qui a plein de gosses, Léon c’est celui qui sort avec des transgenres…
- Ce qui est plutôt cool. Son mec est canon ! admit Beth.
- Si tu le dis. La femme de Lilian, c’est Gina, sa copine à côté du mec très sérieux, c’est Holly. Quand on était au secondaire, c’étaient les deux pouffiasses de la classe mais elles ont bien mûri depuis. Là c’est Mike, le mec sportif qui s’est fait tirer sa caisse par une folle au précédent mariage.
- D’accord !
- Perrine, c’est elle, elle est plus cool qu’elle n’en a l’air actuellement…
- C’est vrai que ça casse le mythe comparé à « Grosse nana avec une famille ultrabadass »… admit Beth.
- Son frangin c’est Firmin, devant eux, c’est Naomi et Walter…
- Qui n’est plus en fauteuil roulant, donc…
- Voilà, ça fait quelques années maintenant…
- Ok… Le géant, là…
- Orson, le conducteur de trains. Et Amélia, donc, son… ex, je crois, ils sont pas arrivés ensemble.
- Oui, c’est les deux sur qui tout le monde se pose des questions !
- Voilà, parce que du coup on sait pas trop ce qu’ils sont… Les deux grandes bouches…
Benjamin et Lucy s’évitaient carrément, furibonds.
- Benjamin et Lucy. Divorce merdique apparemment.
- Elle a un look méga cool, j’adore les verres fumés et le grand manteau rouge, on dirait une Edna Mode communiste, elle est géniale !
- Et très acide, évite de t’y frotter avec autant d’enthousiasme.
- Okay !
Orson admirait le domaine. Amélia arriva à son niveau.
- Ça va ?
- Moi oui, et toi ? sourit Amélia.
Autour d’eux, Francis, Quinn, Andréa, Mike, Helen et Rebecca tendirent une oreille.
- La routine. Le boulot toujours aussi prenant. Quand j’ai pris un jour de congés, monsieur Anvil a éclaté de rire, et puis il a vu que j’étais sérieux.
- Hihihi ! C’est sûr, toi, prendre un jour de congé…
- Tu devais m’y forcer, à une époque…
- Oh arrête, c’était un cadeau d’anniversaire très difficile à te faire ! Et puis tu as adoré cette visite de la Cité du Train à Mulhouse !
- Oh mon Dieu, c’était le plus beau jour de ma vie. Tu m’en veux encore pour le restaurant le soir même ?
- Oui. Tu n’avais pas à le faire, je comptais en rester à une glace et une pizza, il a fallu que tu veuilles me faire goûter la cuisine française !
- Tu as adoré !
- J’avais bu du vin, j’étais ivre, je ne me souviens plus !
- Oh toi alors !
Les oreilles tendues grimacèrent devant une conversation aussi hallucinante et pleine de twists scénaristiques incroyables.
- Mais qu’est-ce qui t’es arrivé ?!
Christina ne tint pas à répondre. Tino hocha poliment la tête.
- Comment s’appelle-t-elle ?
- April.
Tino haussa les sourcils.
- … comme mon mois de naissance ?!
- Non, j’aime juste ce nom. Toujours aussi égocentrique.
Tino grimaça.
- On… peut discuter ?
- Non. Je ne veux rien qui vienne de toi.
Tino était mal à l’aise mais il ne pouvait pas s’éloigner.
- Christina…
- Va-t’en, sinon je vais devoir traverser cette pelouse et donner du travail à ces pauvres jardiniers.
- Christina, je t’en prie…
Christina s’exécuta et marcha sur la pelouse pour aller rejoindre Tristan et Neil.
- J’évite Tino.
- Pourquoi ?! J’aurais cru que ce serait lui qui t’éviterait…
- Eh bien écoute apparemment je pue la détresse humaine et monsieur se sent obligé de me porter secours. Tu peux porter April quelques secondes ?
- Oui bien sûr…
Tristan se saisit de la petite. Christina chercha de quoi essuyer ses yeux emplis de larmes naissantes. Neil observa Tristan qui essayait d’amuser la petite.
- En gros, nos boulots respectifs nous rendaient dingues. On gagnait beaucoup de fric mais on s’entredéchirait le soir en rentrant au lieu de se soutenir, c’était pas bon… soupira Lucy.
- J’vois le genre… marmonna Andréa.
- Et toi, venue avec ce bellâtre qui… papote avec Léon et son… mmmec ?
Andréa leva les yeux au ciel.
- Bradley est le fils unique d’une famille riche, pas noble, attention, riche, riche et très homophobe, du coup je suis son alibi.
Lucy regarda Andréa et baissa ses lunettes fumées, très intriguée. Andréa serra les dents.
- Tu as vu Pretty Woman ?
- Oh non !
- Disons qu’il m’a prise pour une escort, je suis rentré dans son jeu, on a passé une soirée ensemble en mode « Accompagnatrice qui fait bien »…
- Oh non, oh non, oh nooon !!
- … Il a essayé de coucher avec moi parce qu’il était saoul, j’ai très bien vu qu’il n’était pas hétéro…
- Jésus Mao Tsé-Tung...
- … du coup au lieu de lui rire au nez et de le ridiculiser, je l’ai entraîné dans une boîte gay pour qu’on s’amuse tous les deux. On est devenus complices et depuis il m’entretient.
Lucy enleva ses lunettes, les essuya et les remit.
- Grosse pute.
- Ouais.
- Mais vraiment putain de grosse pute quoi.
- N’est-ce pas.
- Le pire c’est que tu assumes.
- Y’a un truc que j’ai pas assumé jadis ?
- Niquer avec Steven.
- Ouais. Mais à part ça ?
- Tu nous as déjà dit que ton plus vieux coup avait 74 ans et que c’était la voisine de chambre de ta grand-mère à la maison de retraite de Maillard.
- … Mais j’assume ça !
- Mouais. Pute, pute, pute !
- Chintok divorcée putophobe de merde !
- Ah, t’es plus douée que Benjamin pour les insultes racistes !
- Merci !
Bradley, donc, discutait avec Adrien et Léon.
- Du coup j’ai essayé d’exercer en tant que psy mais mes parents ont insisté pour que j’hérite de l’empire familial, alors j’ai dû apprendre à gérer une entreprise par la suite !
- Ça craint ! sourit Adrien.
- Pour toi, ouais, même si gérer une entreprise c’est plutôt cool ! ajouta Léon.
- Léon est le patron d’une entreprise qui détient 4% du capital d’import-export de Poképolis !
- Adrieeen ! grommela Léon, gêné.
- Gemelix, c’est vous ? s’étonna Bradley.
- Eh bien oui…
- Waouh ! Mes parents se fournissent en partie chez vous pour les matériaux de construction !
- C’est mon frère qui s’occupe de cette branche, je suis sur l’agro-alimentaire, c’est plus intéressant ! sourit Léon.
- Cool, cool. Et vous êtes un couple monogame ?
Adrien et Léon se regardèrent.
- Euh bah oui… marmonna Adrien.
- Oui, on… oui… pourquoi cette…
- Non, non, comme ça, je… avec Andréa on est plutôt libérés, alors je demande, c’est un mariage, c’est... normal de poser ce genre de questions, non ?
- Nnnnon ? marmonna Adrien.
- Pas trop, non… marmonna Léon aussi poliment que possible.
- Ah… eh bien à plus tard peut-être !
Bradley se retira. Adrien regarda son compagnon qui ricana.
- On a compris la même chose ? sourit Léon.
- Oui ! Mais c’était tellement mal formulé !
- Ca fait même pas une heure qu’on est là et…
- Mais oui ! Il perd pas de temps !
Léon sourit. Adrien inspira.
- En tout cas ces gens ont l’air cool.
- Oui, oui, ce sont des gens bien. J’espère qu’on est à une bonne table…
- Il y avait le plan à l’entrée, tu es avec ton frère, Gina, Holly, son mari et leurs enfants.
- … ça va nous changer !
- Tu m’étonnes ! ricana Adrien.
Léon sourit en baissant la tête.
- Et toi, tu… voudrais te marier ?
Adrien regarda Léon, neutre.
- Pas aussi tôt.
- Même avec…
- Pas aussi tôt. On va attendre un petit peu.
- D’accord… je…
- Non, non, c’est… bien que tu y penses, mais pas maintenant.
- Ok. C’est un peu gênant.
- On vient d’essuyer une proposition de partouze et ça, c’est gênant ?!
Ils éclatèrent de rire. Lilian poussait le petit Philippe/Felipe dans sa poussette. Gina regardait autour.
- Je me demande comment ils ont fait pour louer ça, il est cuisinier et elle est assistante d’édition…
- Je suppose que leurs familles ont raqué…
- Tu m’en veux vraiment de vouloir que les enfants soient baignés dans la culture hispanique ?
Lilian inspira.
- Non… mais bon, c’est pas essentiel non plus !
- Si, pour ma famille si. Et puis tu m’as obligé à travailler jusqu’à ce qu’on ait Felipe…
- Philippe.
- Philippe, pardon ! Donc si je veux que mes enfants connaissent les traditions de ma famille, ils le feront.
- Ce sont mes enfants aussi…
- Et tu veux leur apprendre quoi, à se battre main dans la main ?!
- Bah pourquoi pas, ça peut être cool !
- Lilian, voyons ! sourit Gina.
Holland regardait son téléphone.
- C’est accepté.
- C’est bon ?
- Oui. On va l’annoncer dans quelques jours, il sera enfin permis aux Poképolites le droit de ne posséder aucun Pokémon sur eux. Le concept de Pokémon Académique va être supprimé. Une révolution se prépare à Poképolis.
Helen sourit.
- C’est un pas immense !
- Hm. Des gens sont morts pour que cela arrive, je trouvais nécessaire que ça se fasse.
- Roland Smirnoff lui-même n’y était pas arrivé.
- Hm. C’était un de ses projets phares mais il s’est heurté à une forte résistance du Congrès… il faut croire que ma démonstration a été probante.
Elio regarda son père.
- La fois où tu as relâché tes Pokémon devant tous ces gens ?
- Hm !
- C’était lourd, on a dû les rattraper ensuite avec maman !
- Oui mais ça leur a prouvé que j’étais déterminé. Il faut toujours faire la preuve de ta détermination, mon grand.
Elio acquiesça.
- Mais moi je veux quand même garder mes Pokémon…
- C’est ta décision, ton choix. C’est ce que je voulais faire avec cette motion, permettre le choix. La liberté, Elio, c’est de choisir. Tu as le choix, tu gardes ou tu relâches, c’est selon ton opinion personnelle.
- Oui papa.
Holland hocha fermement la tête. Helen sourit, ravie.
- … quoi ?
- Rien, super papa.
- Je lui apprends les valeurs que j’estime justes !
- Oui, oui et tu fais bien.
- Et j’essaie de réparer le traumatisme que tu lui as causé après votre visionnage de La Liste de Schindler…
- Oh Holland !!! Il a aimé le film ! Elio, tu avais aimé le film en noir et blanc !
Elio regarda sa mère en secouant la tête.
- J’ai passé tout le film à nettoyer DeRosette. Ton Strassie est sale, maman !
- … Maiiiiiiiiiiis !!! geignit la vice-présidente de l’Association Pokémon.
Clive terminait son tour d’horizon.
- Et ça c’est ma petite traînée.
- Tu es vache ! Pauvre Andréa, faut la comprendre…
- Elle pourrait faire tellement mieux que ça, ça me débecte. Mais bon, c’est ma meilleure amie…
- Mais oui. Et puis elle n’a que trente ans, c’est bon, elle a encore de la marge !
- Mouais. Si tu le dis.
- Regarde, toi et ta reconversion professionnelle !
- Putain, j’espère qu’ils vont pas en diffuser au mariage… je sais même pas si Fey aime bien Destina !
- J’espère pas pour toi !
- Gnnnn…
Ana tenait son fils et lui montrait les statues et topiaires qui ornaient la demeure. Naomi et Walter approchèrent.
- Salut, Ana !
- Oh bonjour ! Vous êtes tellement choux tous les deux ! Steven m’a dit pour toi Walter, félicitations !
- Ouais… vive les avancées de la recherche médicale ! On peut toujours pas guérir le cancer, mais hey, je marche !
Naomi donna un coup de coude à Walter. Ana secoua la tête en souriant.
- C’est toujours ça de pris ! Dis bonjour Ivan !
Le gamin brun regarda Walter et Naomi et les salua d’une main timide. Naomi lui fit coucou également. Ivan se cacha un peu.
- Il est trop chou !
- Pas trop dur, le voyage ?
- Oh non, le plus dur a été de convaincre son père que je devais repartir pour le même mariage… Il est tellement suspicieux…
- C’est vrai qu’on ne t’avait pas vue la dernière fois… s’étonna Walter.
- Il fallait bien consoler la pauvre Fey… j’espère que ça va bien se passer cette fois…
- Ecoute, y’a un pari…
- Oui, tu es au courant…
- Evidemment ! sourit Ana.
Le lieu du cérémonial était une grande clairière de haies isolée, bordée de fleurs. Il y avait la tente sous laquelle se déroulerait la cérémonie et les nombreuses tables rondes qui hébergeraient le banquet.
- Il va pleuvoir, marmonna Wallace.
- Ah non, ta gueule, hein ! grommela Santana. J’en ai marre de repriser cette robe d’une année sur l’autre.
- D’autant qu’elle prend du poids au fur et à mesure de ses grossesses, nan ?
- Ta. Gueule.
- Ok, ok, ok…
Anissa refit face au groupe.
- Je vous invite à aller prendre part à la cérémonie. Je vais aller gérer la cuisine afin que vous soyez servis en temps opportun.
Anissa s’éloigna. Elle regarda Santana et lui fit un clin d’œil. Wallace regarda par terre.
- Cette pelouse est de mieux en mieux entretenue, tu l’arroses beaucoup depuis tout à l’heure !
- La bave de ta jalousie ne m’atteindra pas, Gribble, pas aujourd’hui.
- Comme si t’allais arriver à la pécho !
- J’peux toujours essayer, ça mange pas de pain, et visiblement c’est bien réciproque.
- Mouais. Ton collant est trempé.
- Ouais, un peu comme toi quand tu mates le cul du mec de Tristan.
- Va chier.
Tout le monde alla s’asseoir. L’officier, un petit vieux monsieur rondouillard, regarda l’assemblée.
- Tout le monde est là ?
- Etonnamment, oui ! signala Rebecca.
- Parfait… Eh bien, nous allons procéder à l’appel…
Tout le monde attendit. Clive et Andréa étaient assis côte à côte.
- Ça va, ma petite traînée ?
- Un mot de plus et tout le monde sait que ton vrai boulot c’est pas attaché de presse mais manager de madone à pédés.
- Grosse pute.
- Vendu.
Beth ne put retenir un éclat de rire. Bradley était gêné aux entournures.
La musique commença à retenir. Tout le monde se leva. James arriva le premier et fut vite rejoint par ses « Hommes d’honneur ». Perrine était descendue de son scooter et se tenait près de l’autel, soutenue par Firmin et Mike.
- Au moins, James aura l’air maigre ! admit Perrine.
- On aurait dû te prévoir un truc… marmonna Mike.
- Dis aussi que je suis lourde !
- Mais pourquoi tu t’énerves toujours contre moi ? grimaça Mike.
- J’sais pas, tu me gonfles !
- T’es déjà bien gonflée toute seule…
Perrine frappa Mike qui grommela. Firmin le regarda, offusqué.
Steven et Ana se tenaient côte à côte avec le petit Ivan. Quinn se pencha vers Lucy.
- Il lui ressemble trop, on est d’accord ?
- Je crois que tout le monde y a pensé avant toi… marmonna la chinoise.
- Non pis au niveau de la date de conception, le dernier mariage…
- Quinn, arrête, on va t’entendre, t’es pas si loin que ça de l’autel… grommela Lucy.
- Mamaaaan…
- Boucle-là, morback !!
Le petit Sean regarda Tata Lucy qui le fixait avec ses lunettes noires. Le gamin se recroquevilla.
Francis, Clive, Walter et Orson se tenaient alignés derrière James et son père. De surcroît, toute son ancienne équipe de foot le suivait.
Disons que le marié avait également formulé des exigences. James s’avança avec son père, suivi par son premier fils, et toute la troupe entonna l’hymne National de Poképolis, ce qui embarrassa bien tout le monde.
- Ô Poképolis, terre des Pokémon et de l’unité,
Toi que l’on nommait Atlantide,
La terre apatride, sans partialité
Comme je t’ai toujours aimée, comme je t’ai toujours aimée
Ô Poképolis, terre où Pikachu est né
Tes enfants sont forts, le front haut et bronzé
Par ton soleil au Zénith, sans Ombre Portée
Poképolis, je t’ai aimée, Poképolis je t’ai aimée
Ô Gloire ! Poképolis, nation fière,
Arceus, guide-nous vers d’autres formes
Main dans la main, Pokémon et hommes
Seront le sang de ta terre !
Comme je t’aime, comme tu es belle,
Poképolis, terre éternelle !
Personne n’applaudit. En même temps…
« Putain cet hymne est d’un RINGARD ! » songea Clive.
« Ils ont osé… » geignit Violette.
« Je savais pas qu’il y avait quelque chose après la première strophe… » songea Orson.
« Merde, c’était embarrassant… » geignit Gina.
« C’était trop cool ! » sourit Mike.
« J’espère que Robbie a des coton-tige… » songea Tristan.
« Mais POURQUOI il a voulu ça ??? » soupira Rebecca en levant les yeux au ciel.
« Pitié, que Fey arrive sur du Beyoncé… » pria Quinn.
« Ma robe me gratte… » songea Wallace.
« Je suis sûr que Lilian pense à papa… » songea Léon.
« Papa aurait aimé je suppose… » songea Lilian.
« Et après c’est MOI la pute… » soupira Andréa.
« Christina est dans une situation intenable, c’est horrible, JE SUIS ENCORE AMOUREUX D’ELLE APRES TOUT CE TEMPS mais comment c’est possible, je n’ai pas de sentiments, je suis Tino Ketts, le chercheur, le travail seul compte, c’est à peine si j’ai souffert de notre rupture, NON TU MENS tu buvais pendant quelques mois, jusqu’à ce que tu réalises que tu avais trop d’opportunités pour penser à boire, MERDE. Je dois faire quelque chose. »
« C’était VRAIMENT nécessaire ? » soupira Naomi.
« Pitié que quelqu’un lâche une caisse, pour rendre ça plus supportable… » grommela Santana.
« Qu’est-ce que j’aimais l’époque où je ne pensais à rien… » soupira Amélia.
« … c’était stylé ! » admit Walter.
« Perrine a l’air de souffrir. Je veux être à ses côtés. Je parie qu’elle va accoucher dans la semaine. Je dois revenir vivre avec elle. Il faut que je lui dise pour la promotion. Je peux subvenir aux besoins de notre bébé. Je veux élever ce bébé avec elle. Bon sang ! » songea Robbie.
« BEST. ENTREE DE MARIAGE. EVER. » songea James, tout fier.
« Et évidemment c’est ce moment que choisit mon connard de cerveau pour que je n’aie aucun chant juif accrocheur en tête. Religion de merde. Jérusalem, mon cul ! » gronda Benjamin.
« Je sais ce qu’il veut. Il voit que je suis en position de faiblesse, monsieur se sent seul, il a besoin d’un bouche-trou. Je vais lui montrer, moi ! » grommela Christina.
« Je dois le dire à Steven. Non, ça gâcherait vos vies respectives. Il s’en doute. Non, je ne crois pas. Tu dois lui dire, tu lui dois ça, tu dois lui dire qu’Ivan est de lui, tu dois… Non, Ana, pense à Piotr. Pas de mari russe, pas de travail à la chaîne russe. Je n’ai que quelques mots à prononcer, et… et non, ça gâcherait tout, il va vouloir que je reste ici, que je l’épouse, que je quitte Piotr, que je quitte ma vie, ou pire, il va venir en Russie et se frotter à Piotr pour la garde du petit. Oh seigneur… »
« C’était pour ça, la répression sur la place Tian’anmen. Les étudiants chantaient cet hymne. Ils avaient pas le choix, la police du parti. Pan, pan, pan ! » geignit Lucy.
« J’veux m’asseoiiiiir !! » geignit Perrine.
« C’était plutôt classe. Ana sent bon… » songea Steven.
« Dieu n’existe pas. S’il laisse faire ça, il n’existe pas… » songea Holly.
« Si j’avais pu faire ça à mon mariage à moi… » geignit Francis en pleurant presque.
« J’adore mes élèves, mais c’était très incommodant… » geignit Helen.
« Evènement laïque mais accents patriotiques… on se croirait à une inauguration… » geignit Holland.
L’officier leva la main et la mariée arriva. Fey était magnifique, voilée, dans une robe toujours plus belle que la précédente. Wallace, Holly, Quinn et Naomi vinrent se placer derrière elle. Et elle s’avança sur la traditionnelle marche nuptiale. Elle portait joliment son bouquet et la petite Honorine la suivait.
« Rien ne valent les bonnes vieilles traditions… » pensa 98% de la classe.
« C’est cul-cul à donf… » songea Perrine.
« Cette robe me gratte… » grommela Wallace.
Fey arriva à l’autel, radieuse. Tous ceux qui étaient encore aux chaises se rassirent. L’allée était bien remplie, avec les Hommes et Demoiselles d’Honneur, et… l’équipe de foot d’Ogoesse d’il y a 15 ans.
- Mes chers amis… Nous sommes réunis en ce lieu pour unir cet homme et cette femme par les liens sacrés du mariage. On m’a fait savoir que les invités de marque des mariés avaient quelque chose à dire avant que je prononce cette union…
Steven et Mike hochèrent la tête. Clive s’exprima le premier. Beth le regarda, amusée.
- Hm-mmm. Au secondaire, j’étais le gothique de la classe. Et du coup, c’est à moi que revient l’honneur de maudire votre mariage.
James pencha la tête, croyant avoir mal entendu.
- Je parie 2000 Pokédollars…
Fey et James se regardèrent, intrigués.
- … que vous ne vous mariez pas cette fois-là aussi.
Rires gênés dans l’assistance. Sourire des autres élèves. Fey grimaça. James pencha la tête sur le côté. Il était à quelques dizaines de centimètres de Clive qui serra les dents.
Violette se leva de sa chaise, observée par Ludivine.
- Moi, je parie 2000 Pokédollars aussi que vous ne vous marierez pas cette fois !
- … mais…
- C’est quoi ce…
Orson leva la main.
- Je parie 2000 aussi sur une troisième tentative foireuse !
- Moi aussi ! cria Gina en se levant et en souriant.
- Moi aussi, deux mille que vous vous dégonflez ! sourit Mike en levant la main sous les yeux effarés de James et Fey.
- Pareil ! cria Tristan, amusé.
- Oui moi aussi je dis que vous allez pas le faire ! Deux belles poules mouillées, voilà ce que vous êtes ! cria Rebecca.
Rires dans l’assistance. Quinn sourit et regarda Fey.
- Deux mille sur un non aussi ! Vous allez encore vous défiler !!
- Mariage foireux, mariage heureux. Deux mille sur un non, également ! sourit Wallace.
Lilian et Léon se levèrent en même temps, se prirent la main, et crièrent en même temps.
- DEUX MILLE ! DEUX MILLE ! DEUX MILLE !
- VINGT MILLE !
Tout le monde se tourna vers Andréa en poussant un cri. Bradley ne put retenir un sourire.
- Vingt et un mille ! sourit Tino en faisant mine de renchérir.
- Moi je redescends à deux mille mais le cœur y est, vous êtes des pétochards ! ricana Naomi.
- Deux cent mille !
Nouveau retournement vers Santana.
- Que de la gueule ce mariage ! sourit la vietnamienne, provocatrice.
- Un Pokédollar que vous vous mariez !!
Tout le monde regarda Amélia qui s’était levée en croisant les bras.
- Non, je rigole, deux mille que vous vous défilez ! cria la blonde en agitant vivement son doigt tendu.
Rires dans l’assistance.
- Votre mariage est aussi handicapé que moi au secondaire. Deux mille que vous n’arrivez même pas à prononcer vos vœux !
- Deux mille aussi ! sourit Robbie.
- Deux mille, plus mon or de juif, que vous vous mariez pas !
Tout le monde regarda Benjamin qui haussa les épaules.
- Deux mille aussi, et un article dans le « Léopardus Libéré » pour bien vous humilier publiquement !! cria Christina en souriant.
Nouveaux rires.
- UN MILLION DE ROUBLES QUE CE MARIAGE VA FINIR EN PIROJKI !
Fey regarda Ana, ne comprenant toujours pas ce qui se passait. James lui-même hésitait à réagir.
- Cinquante milliards de Yuan, ce qui doit valoir deux ou trois Pokédollars ! cria Lucy.
- Moi je parie deux mille Pokédollars et mon futur bébé ! cria Perrine.
- Deux mille putain de Pokédollars aussi ! sourit Steven.
- Dieu considère le pari comme un péché…
Tout le monde regarda Holly. C’est le petit Sébastien qui se leva.
- Mais maman m’a laissé choisir si je voulais être baptisé, ce sera la semaine prochaine, alors c’est moi qui parie deux mille Pokédollars que vous allez pas vous marier !
Tout le monde éclata de rire. Helen se leva à son tour.
- Votre chère professeure principale tient à ajouter 2000 Pokédollars dans la balance, parce qu’au vu de vos notes respectives, c’est clair que vous n’avez rien appris des erreurs de l’Histoire ! sourit la rousse.
- Et… je vais rester simple en disant simplement que l’Association Pokémon vous accorde une donation de 5000 Pokédollars, considérant ce mariage, dans ce domaine historique, comme un évènement culturel !
Tout le monde applaudit Holland qui prit la main de Helen.
Francis s’avança vers James et Fey.
- Et avec moi, ça fera au total 59 000 Pokédollars que vous aurez pour votre voyage de noces, si et seulement si vous gagnez le pari… en vous mariant jusqu’au bout cette fois !
Fey éclata de rire. James secoua la tête et poussa gentiment Francis qui sourit et serra son vieux camarade dans ses bras. Toute l’assistance applaudit la surprise. Wallace sourit. « Heureusement que j’ai briefé l’équipe de gros beaufs derrière pour qu’ils n’interviennent pas… »
Rebecca souffla. « On n’y est pas encore. Le plus dur est à faire… »
- C’est l’heure des vœux ! somma l’officier.
- Attendez, attendez, je suis toute émue ! geignit Fey. Merci à tous, vous êtes adorables !
James regarda Fey en souriant.
- Commence, James !
- D’accord, d’accord…
Il sortit un papier.
- Fey, notre mariage est une épreuve.
Fey regarda James, offusquée.
- Une épreuve parce que ça fait deux fois qu’on essaie. Mais cette épreuve, j’ai accepté de la traverser avec toi. Et cette fois, je suis prêt. Je suis prêt à me lancer avec toi. Je fais le vœu que notre mariage échoue.
Fey grimaça.
- Parce que quand on dit un vœu à voix haute, il ne se réalise pas. Je t’aime et je suis prêt à t’épouser !
James montra sa carte, vierge. Fey fut surprise. Francis sourit. « Ça valait la peine, cet enregistrement audio pour lui faire apprendre par cœur ! »
Tout le monde applaudit. Fey était touchée. Elle était tellement émue qu’elle n’arrivait pas à parler.
- Yeah, cette fois c’est nous tous qui gâchons le mariage ! cria Wallace.
Nouveaux rires. Helen secoua la tête, amusée. Fey le regarda en souriant. Wallace agita la main pour l’encourager.
- James… Je t’aime. Et je veux t’aimer pour toujours. Je veux vivre avec toi, et avec nos enfants. Je veux être à tes côtés jusqu’à la fin. Je veux t’épouser et être ta femme. Tu es mon seul et unique amour. Et je veux que ce jour soit le plus beau de notre vie… Et que ce soit la DERNIERE FOIS qu’on essaie de se marier !!
Rires aux éclats. Même l’officier se permit de sourire.
- Bien. Nous allons passer à l’étape la plus difficile. Fey Tina Mae Hope…
Grosse pression.
- Voulez-vous prendre pour époux James Franklin Pitterson ici présent. L’aimer et le chérir jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
Fey inspira et regarda James.
- Oui, je le veux.
« Une sur deux. Allez !! » trépigna Rebecca.
- James Franklin Pitterson, voulez-vous prendre pour épouse Fey Tina Mae Hope ici présente, l’aimer et la chérir jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
James inspira. Tout le monde retint son souffle.
- … Oui, je le veux.
Gros soupir de soulagement. Wallace se retourna. « Pas de tireur fou ni d’invasion de zombies, tout va bien ! »
- Les alliances, s’il vous plait…
James Junior et Honorine s’avancèrent vers leurs parents et leur tendirent les coussins de velours. James prit l’alliance de son fils et Fey prit celle de sa fille. Le couple se mit les bagues au doigt. Quinn en pleurait. « C’est fini, c’est fini, c’est enfin fini ces mariages à la chaîne !! »
- Je vous déclare à présent mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.
James s’avança vers Fey et souleva son voile. Ils s’embrassèrent sous les hourras de la foule soulagée. Ana essuya une larme. Perrine poussa un soupir de soulagement. Wallace leva les yeux au ciel. « J’vais pouvoir enlever cette foutue robe !! »
***
Le moment le plus chiant d’un mariage, c’est ce passage à la con où les mariés veulent faire des tas de photos dans le super cadre naturel joli et ensoleillé qu’ils ont choisi. Heureusement, cela permet aux invités de papoter.
- Les tables ne sont pas bien ordonnées…
Violette se tourna vers les tables où ils dîneraient tout à l’heure et où certaines personnes, âgées, s’étaient déjà assises. Elle regarda Ludivine.
- Oui, mais tu n’y peux rien.
- Ça me stresse.
- Je sais.
- Ça te stresse pas, toi, évidemment.
- Bah non.
- Ils auraient pas pu les disposer en cercle autour, ou mettre le même nombre de tables de chaque côté…
- Comment ça de chaque côté ?
- Bah tu vois le carré de sable, là ? Les tables sont autour sans l’être vraiment, elles sont éparpillées sans respect pour l’harmonie.
- Ce sont les mariés qui en ont décidé ainsi.
- Bah oui mais ça me bouffe.
Violette regarda Ludivine en souriant. Ludivine inspira.
- Tu dois en avoir marre de m’entendre déblatérer sur ça…
- Bah non, sourit Violette.
- Je me demande ce que tu me trouves parfois… je suis pas belle, je suis pas bien dans ma tête…
- Tu es très jolie et j’ai eu des nanas bien plus mal lunées que toi.
Ludivine regarda vers Santana.
- C’est elle, ton ex ? Celle avec qui tu as failli avoir un bébé ?
- Oui.
- … elle est belle.
- Oui. Mais l’une à côté de l’autre, on se fait trop de mal.
Ludivine regarda Violette qui inspira.
- Je te mentirais en te disant que je n’ai plus de sentiments pour elle, mais j’ai autant apprécié que souffert de notre temps passé ensemble. Elle m’a sorti de ma coquille mais elle m’a poussé dans les orties, également. Peut-être que dans un autre monde on est heureuses, mais… pas dans celui-là.
Ludivine hocha la tête.
- Et moi ?
- Toi tu me rends heureuse et tu ne me fais pas souffrir.
- Même quand…
- Lulu, le moment où je suis tombée amoureuse de toi, c’est quand tu as commencé à trier les cacahuètes par taille au bar où on a eu notre troisième rendez-vous !
Ludivine regarda Violette qui souriait. La brune sourit et serra sa copine dans ses bras.
- Eh bah y’en a au moins une qui est heureuse… marmonna Andréa. Tu fais quoi ?
- Hein ? Oh, je guettais le retour de ton camarade Wallace…
Andréa regarda Bradley en grimaçant.
- Je te déconseille de t’y frotter, c’est un pervers narcissique.
- C’est un peu ce qui m’intéresse chez lui. Déformation professionnelle d’ancien psy.
Andréa inspira.
- Tu vois le gars, là ?
- Oui… Tristan, c’est ça ?
- Ouais. Ils sont sortis ensemble, et ils ont rompu et se sont remis ensemble un nombre INCALCULABLE de fois. Tristan en a chié avec Wallace, et je ne pense pas que tu veuilles vivre ça.
- Andréa, je ne veux pas sortir avec lui, voyons, on est à un mariage, si on peut seulement tirer un coup, ça me va !
Andréa inspira.
- Fais attention à toi.
- Quoi, il a la petite vérole ?!
- Probablement !
Bradley grimaça.
Tristan regardait Fey et James. Neil revint vers lui avec deux coupes de ponch.
- Tiens.
- Merci…
- Tu regardais quoi ?
- Oh… les mariés… Tout ça. Dix ans au moins qu’ils essayaient, près de vingt ans qu’ils se connaissent et qu’ils s’aiment…
Neil sourit.
- Des petits veinards.
- Je sais pas trop. Ça me fait un peu de la peine. J’aime pas ces histoires où les âmes sœurs ont du mal à se réunir.
Neil sourit en regardant Tristan qui le regarda.
- Quoi ?
- J’adore ton côté fleur bleue. Tu as toujours cet air mélancolique quand tu parles d’amour…
- Oh arrête. Ça va, tu t’ennuies pas trop ?
- Je suis avec toi, je ne m’ennuie jamais avec toi.
- Pfff… Flatterie à deux balles… sourit Tristan.
- Tu es tellement mignon dans ce costume. Et j’adore ce que tu as fait avec tes cheveux, ce petit côté négligé sans l’être… et puis tu es tellement gracieux…
- Arrête ! ricana Tristan.
Neil sourit en regardant son petit ami.
- Je t’aime, tu sais, ça ?
Tristan baissa les yeux et sourit.
- Je le sais, oui. Je t’aime aussi et… j’ai une chance inouïe de t’avoir.
- J’ai hâte de rentrer à l’hôtel. Je veux qu’on profite de cette baignoire.
Neil s’était rapproché de Tristan et les deux s’embrassèrent tendrement. Orson et Amélia donnaient une conférence à laquelle Francis, Quinn, leurs enfants, Clive, Beth, Mike, Myriam, Steven et Ana participaient.
- En fait au début, on sortait ensemble.
- Un peu après la bataille, je lui ai avoué que j’étais amoureuse de lui, très simplement.
Francis grimaça. Quinn avait la bouche ouverte, stupéfaite. Steven et Ana se regardèrent, observés par un Ivan interloqué.
- Du coup on est sortis ensemble. Elle était bien trop parfaite pour moi et j’en faisais des tonnes pour essayer de la satisfaire.
- Je m’en suis vite aperçue, et je l’ai stoppé rapidement.
- Après on s’est mis à passer du temps ensemble, à apprécier des moments paisibles…
- On se suffisait l’un à l’autre tels quels, et c’était très bien. Le temps qu’on a eus ensemble était, rétrospectivement, une excellente période.
- Les choses avançant, on se doutait que ça allait finir. Mais ça a duré.
- En fait je ne voulais pas le lâcher, je sentais que sans Orson, j’allais perdre une partie de moi-même, que j’allais être incomplète, vulnérable, que je n’aimerais jamais quelqu’un d’autre autant que lui…
Mike grimaça en regardant la petite blonde et le gros géant. Myriam semblait écouter un truc de science-fiction. Clive et Beth étaient fascinés.
- On a décidé de rompre…
- Et ça nous a pris deux terribles mois… soupira Amélia.
- On n’y arrivait pas, on se revoyait, on pleurait, on se demandait si on pourrait rester amis…
- On y est allés doucement, c’était difficile, ses amis m’adoraient, mes amies l’adoraient et me demandaient presque ce qui nous prenait…
- Mais ça n’avait aucun avenir, on était allés au bout de notre relation.
- Ça n’empêche qu’on est restés très amis.
- Oui et puis quand elle sort avec d’autres gars, elle me les présente et je lui dis de les quitter parce qu’ils sont nuls !
- Oh, tu peux parler, hein, cette nana, là, Muriel, tu étais sérieux ?
- Bah oui, je l’aimais bien, Muriel…
- Elle ne te respectait pas.
- Tu peux parler, madame « Non, mais Christian est vraiment un mec bien… »
- Oh je vous en prie, je suis sûr que les gens de ce bar se rappellent encore de votre dispute idiote « Qui est le mieux entre conducteur de trains et pilote d’avion ! »
- Mais quelle idée aussi de sortir avec mon ennemi juré !
- Je ne pensais même pas que tu pouvais détester quelqu’un !
- Va dire ça à la vieille latina qui dort en prison sur l’île des Diamat !
- Ah non, ne me reparle pas d’elle, je vais faire une syncope !
Francis et Quinn se regardèrent.
- On a une relation aussi épanouie ? marmonna Francis.
- Pas depuis qu’on a des enfants, non… admit Quinn.
- Mais du coup, vous avez couché, ou…
Orson et Amélia regardèrent Mike. Les autres le regardaient en mode « Putaiiiin mais c’était la question à pas poseeeeer !!! »
- Bah non… marmonna Amélia comme si c’était une évidence.
- Je suis asexuel, Mike, je… non ! Notre relation était basée sur tout autre chose…
- Sur tout le reste, quoi, la complicité, l’entente… l’affection parfois… souvent, même…
- Attends, tu es restée avec lui pendant combien de temps ? demanda Myriam, la copine de Mike.
- Huit ans.
- … HUIT ANS SANS COUCHER ???
- Hm !
Myriam, Clive, Beth, Francis, Quinn, Mike, Steven et Ana restèrent bouche bée. Amélia haussa les épaules.
- Et je les referais sans hésiter.
- Je lui ai dit plus d’une fois, « tu fais ce que tu veux, si tu veux aller voir ailleurs… »
- Et à chaque fois que tu me l’as dit, je t’ai giflé !
Steven fit un signe de croix. Ana lui frappa la main.
- Quoi, t’as entendu la même chose que moi, non ?!
- Ecoute, si ça leur convenait…
- On nous fait signe, faut y aller ! souffla Steven.
Le duo s’éloigna.
- Huit ans… Alors ça peut durer aussi longtemps, un couple…
- Faut croire… marmonna Steven.
- Hm. Avec Piotr ça ne fait que six ans…
- Hm…
Ana regarda Steven. « Il faudrait que je lui dise, mais… »
Elle regarda Ivan. « Non, je dois penser à lui, aussi, si il apprend que son père n’est pas son vrai père, ça va le briser… »
Ana jeta un œil vers Steven qui s’avançait avec elle vers les mariés. « Et même lui, si il l’apprend, il va se décomposer… Il va me détester de ne lui avoir rien dit… »
- Ana…
- Hm ?!
- Tu… tu es heureuse ?
Ana regarda Steven.
- … C… Cette question, Steven, bien sûr que je suis heureuse ! Et j’espère que toi aussi !
- Ça va, ça va…
- Et que tu trouveras quelqu’un de bien…
- C’est déjà fait.
- Ah, tu as une petite amie ?
- Non.
Ana regarda Steven qui sourit. Il haussa les épaules.
- Rien que le fait de t’aimer, moi, ça me suffit.
- Steven, voyons…
- Je sais, t’es mariée, c’est pas bien. Mais c’est comme ça. Je vais pas non plus me la jouer Orson mais dans mon cœur, ce sera toujours toi et personne d’autre, Anouchka.
Ana baissa la tête en rougissant.
- Cela fait une éternité que tu ne m’as pas appelé comme ça…
- Je sais.
- … depuis ce baiser en fait…
Steven hocha la tête.
- Cela dit, je ne veux pas que tu restes seul à cause de moi !
- Oh je suis pas seul… j’ai le boulot !
- Steven…
- Avant, tu prenais ce ton-là avec moi parce que j’étais méchant !
- Là, je suis inquiète !
Ils arrivèrent auprès des mariés.
Wallace revint en tenue normale. Il vit Tristan et Neil s’embrasser. « Allez bien vous faire empailler, tous les deux…
- Tu as meilleure allure comme ça !
Wallace regarda Bradley qui venait de lui dire ça.
- Hm ? Plait-il ?!
- Euh… B… Bradley Kendall, le… l’ami d’Andréa…
- Ah oui… Euh, bah oui, je suis habillé en mec quoi…
- Et ça te va bien !
- Mer… ci…
Wallace resta là à dévisager Bradley qui plissa les yeux.
- Un… problème ?!
- Toi et elle vous êtes pas ensemble, hein ?
- N… Non, en effet.
- Vu comme tu me regardes, je dirais même que t’es pas super attiré par ses courbes.
- Eh bah…
- Mais elle est loin d’être con du coup elle a dû s’en apercevoir d’elle-même.
- … wow… euh… oui…
- D’accord… C’est ton alibi, un truc comme ça ?
- Coupable ! geignit Bradley.
- … C’est une situation un peu ridicule, non ?! J’veux dire, on est presque en 2060, faut grandir… à notre âge on peut être pédé sans avoir à en rougir, non ? Regarde les deux crétins, là-bas !
Bradley regarda Neil et Tristan qui échangeaient des mots doux.
- … ouais, ça… fait envie… admit Bradley.
- C’est quoi le souci ? Pourquoi t’as besoin d’Andréa ?!
- … fils unique, famille très riche, moi devoir hériter de la fortune familiale, homosexualité pas bien, concevoir un héritier je dois.
Wallace inspira lourdement.
- Ok, laisse-moi te poser une question très con. C’est quoi le plus important : L’argent de ta famille ou vivre ta vie comme tu l’entends ?
- … quand j’aurais hérité, la question ne se posera pas…
- Ça va prendre des plombes à tes parents pour claquer, pis v’la pas la déprime, tu pourras vivre librement que quand ils seront morts, c’est affreux ! T’as quel âge ?
- Vingt-six…
- C’est horrible, t’as un peu plus d’un quart de siècle et… t’as déjà eu une relation sérieuse ?!
- N… non… euh… seulement… des plans… rapides… marmonna tristement Bradley.
- Merde, nan, mec, je crois pas à ces trucs de solidarité homo, mais tu peux pas rester comme ça. Tu dois parler à tes parents. C’est pas une vie, ce que tu t’imposes. Tu m’excuses…
Wallace s’éloigna. Bradley le regarda, fasciné.
- Euh, pardon…
Wallace se retourna vers Bradley.
- Euh, tu fais quoi dans la vie ?!
- Barman.
- … tu n’as jamais songé à être policier, enquêteur…
- Nan, pourquoi ?
- Tu… je sais pas, tu es très perspicace, je suis impressionné… J’ai une formation de psychologue, tu as un profil fascinant !
Wallace sourit.
- Ouais… Ecoute, j’arrive pas à être assez mature aux yeux de mon patron pour reprendre les rênes du bar où je bosse, alors j’ai envie de te dire…
- … présente un dossier sérieux, fais un prêt, avance un argumentaire concret de reprise de son affaire. J’arrête pas de faire ce genre de conneries en bossant pour les actifs de mon père, c’est pas compliqué, tu as l’air terriblement intelligent, ce serait bête de passer à côté d’une opportunité pareille !
Wallace regarda Bradley et inspira.
- T’es mignon.
- … merci…
- Mais les conseils d’un mec qui est encore dans le placard à vingt-cinq piges et qui a besoin d’une fausse meuf pour faire plaisir à ses parents… J’les prends avec des pincettes, tu vois.
Wallace s’éloigna. Bradley regarda par terre. « Et bim, Bradley, prends-toi ça… »
Il avala cul-sec son ponch et alla s’en chercher un autre.
Wallace soupira. Grosse envie de cloper. « Dommage, il est pas mal foutu, ce con… »
Wallace allait rejoindre Santana mais elle parlait avec Anissa. « Et merde… »
- On n’insiste pas assez sur l’intersectionnalité. J’ai entendu des pimbêches dire, oui mais le racisme et la désignation par les races, c’est un truc d’hommes, on est au-dessus de ça, oui mais non, les femmes noires, arabes, asiatiques, sont doublement sujettes à des attaques sexistes et racistes, elles pâtissent des privilèges plus encore que les femmes blanches. Et je ne parle que des cisgenres !
- Oui, personnellement je préfère en rester aux cisgenres, on a déjà assez de problèmes pour se mettre d’accord entre nous… admit Santana.
- C’est bien là le problème. En cent ans de féminisme actif, qu’a-t-on réellement accompli d’avancées ? On dénonce les porcs, on crie pour un salaire, on veut une meilleure hygiène féminine, mais au fond, est-ce qu’on ne devrait pas juste se poser et dire : C’est bon, on emmerde le patriarcat, on se pose et on savoure nos victoires.
- Oui sauf que les hommes ne l’entendent pas de cette oreille.
- Et c’est bien là tout le problème ! souffla Anissa. Vous êtes une sacrée bande, n’empêche…
- Oui, on a fait les quatre cent coups ensemble, si on peut appeler ça comme ça…
- Vous avez des affinités avec certains… le travesti par exemple…
- Gribble ? Oh, Wallace Gribble c’est… un « frènnemi » si on veut. On a été très rivaux au secondaire, mais au final nos affinités l’ont emporté sur les chamailleries.
- Ah je vois !
- Le fait qu’il soit gay et moi lesbienne a beaucoup joué aussi.
- Double rivalité ! Enfin, pour qui considère que les gays et les lesbiennes s’opposent.
- Pas vraiment. Et puis on fait quoi des bis ? Sinon… Je suis sorti pendant une période avec la jeune fille, là-bas, avec la petite aux longs cheveux noirs.
Anissa regarda dans la direction de Violette.
- D’accord…
- Et j’ai eu un flirt poussé avec la blonde, là-bas.
Santana désigna Andréa. Anissa acquiesça.
- Un rival et deux petites amies… pas d’amis à proprement parler ?
- Euh… pas grand monde… personne ne me détestait vraiment je suppose… J’étais forte donc crainte… J’ai travaillé avec Rebecca et Amélia sur un projet mais Rebecca me traitait juste cordialement, et Amélia… n’était pas la même à l’époque… Pour le reste…
Santana inspira.
- Nan, pas vraiment d’affinités…
- Ah…
- Ouais. Constat un tantinet déprimant…
Léon et Adrien gardaient les petits de Lilian et Gina pendant qu’ils prenaient des photos avec les mariés. Adrien jouait avec le petit Philippe.
- Tu vas finir complètement gaga ! sourit Léon.
- Je ne comprends pas comment tu peux travailler autant au lieu de passer du temps avec eux… Ils sont tellement choux ! sourit Adrien.
- Tu es avec moi pour mes neveux ?!
- Non, ne sois pas bête ! Juste qu’ils sont adorables. J’adore les garder et je crois que Gina ne se prive pas de me les refourguer ! sourit le jeune homme.
- Tonton Adrien, on peut aller près du lac ? demanda Madeleine.
- Ah non ma chérie, c’est trop dangereux…
- Mais allez, regarde, y’a déjà des enfants devant !
Adrien et Léon relevèrent la tête pour voir Francis et Quinn courir pour prendre leurs gosses.
- Sean, Mark, pas près du lac !! grommela Quinn.
- Papa a dit d’aller jouer, pas d’aller vous noyer !! grommela Francis.
- Mais on voulait voir les Poissoroy ! cria Sean.
- Mais oui, ils sont trop beaux !! geignit Mark.
- Oh bah tiens, ils ont les goûts de chiottes de leur père ! grogna Quinn.
- Hahaha. Tu dors sur le canapé ce soir ! grommela Francis.
- C’est MOI qui suis censée dire ce genre de choses ! cria Quinn.
Adrien serra les dents en regardant Léon qui haussa les épaules. Adrien regarda Gina et Lilian qui posaient avec les mariés.
- Ton frère fait de mieux en mieux semblant d’accepter la situation, je suis ravi !
- Ouais… Bon, j’aurais jamais le dernier mot là-dessus, hein… Il s’y fera jamais, je dois me faire une raison.
- Ça va être encore pire quand on va lui annoncer que je suis enceint.
- Hm, beaucoup plus pire… Et même les parents, je sais pas comment ils vont le prendre.
- « Papa, maman, Adrien va avoir un bébé… C’est moi le père. Et lui aussi c’est le père. Enfin vous avez compris le principe. »
- Papa et maman vont faire une attaque en même temps… Déjà quand Gina leur a annoncé pour Madeleine, maman était toute chose…
- On verra bien. Tu te sens prêt pour tout ce qui va en découler ?
Léon haussa les épaules.
- Ecoute, tu es la première personne avec qui j’ai envie de m’investir. Si on doit avoir un bébé et que civilement, on est deux hommes… Bah, on n’est plus à ça près, hein !
Adrien regarda Léon en souriant.
- T’es aussi chou que tes neveux et nièces !
- C’est les hormones qui parlent.
- Oh pfff, des hormones j’en prends depuis deux ans, crois-moi elles font pas que parler ! ricana Adrien.
- A vous, les garçons !
Adrien s’étonna.
- … Moi aussi ?!
- Oui oui, les conjoints aussi ! cria Fey.
Adrien regarda Léon qu’il prit bras dessus bras dessous. Le couple s’avança vers les mariés.
Mike observait l’organisation.
- Apparemment tout se passe bien.
- Hm. Une belle bande de foufous, tes amis. Beaucoup d’homosexuels aussi, c’est un peu inhabituel pour moi... admit Myriam.
Mike haussa les épaules.
- On s’y fait. Je suis pas forcément d’accord mais ils m’embêtent pas.
- Hm. C’est laquelle ton ex ?
- La rousse, là-bas, avec le gamin et le mec chelou.
Myriam agita la tête.
- Jolie. Tu aimes les blanches ?
- J’fais pas trop attention à ça, j’suis sorti avec des asiats, des beurettes, des grandes, des grosses…
Myriam inspira en hochant la tête.
- Je vois je vois.
- Ça va ? J’te sens pas à l’aise…
- Ton meilleur ami se marie et il est chef cuistot. Ton autre ami est cadre dans la pub, et dans une « relation spéciale » avec cette fille russe. Et toi… tu viens au mariage avec ta copine avec qui tu es depuis un an, et tu es gestionnaire de dossiers pour une société d’évènementiels…
- Ouais…
- … C’est moi ou tu as du mal à avancer dans ta vie ?!
- … Tu veux me larguer parce que j’ai pas eu de chance ?
- Ah non ! Non, non, non, Mike. Pas le numéro de la chance. Je dis juste que tes amis ont des situations, mais toi, tu as un petit boulot, une petite vie, alors que tes amis sont mariés, ont des enfants ou ont des choses qui les font avancer. Ton appartement est un truc minable ! Quand on est allés dîner chez Steven, j’ai cru que c’était ton patron, presque !
Mike inspira.
- J’ai… jamais été très ambitieux…
- Tu as surtout vécu dans l’ombre de James et de Steven, et ta fameuse ex, là, elle t’a bien utilisé jusqu’à ce que tu ne lui serves plus à rien.
Mike se mordilla les lèvres.
- Et pendant ce temps-là, tes rêves à toi…
Mike regarda Myriam qui inspira.
- Pardon, déformation professionnelle.
- Je savais que j’aurais pas dû sortir avec une coach de vie…
- Ecoute, on s’est rencontrés par le biais de ta société, mais honnêtement tu aurais pu être mon client sans problème ! … et sans mauvais jeu de mots non plus !
- Je suis peut-être aussi tout simplement pas ambitieux, je suis juste content d’avoir ma petite vie tranquille, minable comme tu dis…
Mike haussa les épaules.
- On était un groupe de trois, James avait la femme de sa vie, Steven était fou amoureux d’Ana, moi… J’ai pris la mauvaise direction, voilà tout.
- Tu me rappelles cette boîte pour laquelle la mienne a été prestataire pendant un temps. Direction Dresseurs. Tu aurais pu t’y inscrire, ils auraient été idéaux pour toi. Dommage qu’ils aient déposé le bilan il y a une bonne décennie maintenant…
Mike regarda Myriam, un peu éberlué.
- Quoi, j’ai dit quelque chose qui t’a déplu ?
- Rrrrrrrien… Rien du tout…
Rebecca regardait vers Mike et sa copine. « Elle est super bien gaulée, il a bon goût au moins. Elle a l’air distante mais gentille, c’est un mélange étrange. »
Charles discutait avec Walter. Naomi, à côté, semblait ne pas vouloir participer à la conversation.
- En gros je suis toujours le gestionnaire général mais je fais beaucoup plus que ça. Ils essaient de me faire passer directeur mais je suis bien plus utile à mon petit grade. Une fois directeur, à part regarder les gens de haut et donner de la voix…
Charles regarda Walter, agacé.
- Je suis directeur de l’entreprise appartenant à mon père, c’est quand même bien plus que ça…
- Probablement mais de mon petit point de vue de gestionnaire commercial, la direction, c’est juste des problèmes. Une partie de mon travail consiste purement et simplement à réparer leurs conneries ou à éviter que ça arrive à leurs oreilles.
- Eh bah ta direction est juste incompétente, moi je ne provoque jamais aucun problème, je suis au courant de tout et je dirige ma boîte d’une main de fer.
Walter acquiesça.
- D’accord. Je me souviens pourquoi on ne parle pas beaucoup toi et moi quand on se revoit aux mariages de James et Fey…
- Oui, parce que tu es une tête de mule ! sourit Charles.
- … ouais, probablement…
- Je vais voir Perrine…
Naomi s’éloigna. « Je comprends pas pourquoi il persiste à parler avec ce gros con… Rebecca a vraiment des goûts de chiottes niveau mec… »
Perrine et Firmin discutaient avec Clive et Beth.
- Du coup je… m’occupe de… surveiller la presse, ce qui se dit sur l’entreprise… et… d’envoyer des communiqués… marmonna Clive, incertain.
Beth but son verre, amusée par les gesticulations de son compagnon. Firmin et Perrine se regardèrent. Naomi arriva.
- Walter s’échine à discuter avec cet abruti de Charles…
- Il a effectivement l’air très con… admit Perrine.
- Vous faites quoi ?
- On écoute Clive nous parler de son faux boulot puisqu’apparemment il ne veut pas nous dire ce qu’il fait vraiment.
Beth éclata de rire. Clive grimaça. Firmin agita la tête.
- Je me disais aussi…
- … je suis manager… d’une star…
- Sérieux ? Toi ?! s’étonna Naomi.
- Nooooon ?! ricana presque Perrine.
- Qui ça ? demanda Firmin.
Clive baissa la tête. Beth était hilare.
- Oh mon pauvre ! Il a honte, excusez-le…
- … Destina… je suis le manager de Destina… grommela Clive.
Perrine et Naomi grimacèrent. Firmin sautilla sur place.
- J’adore !! C’est Wallace qui m’a fait découvrir, j’peux avoir un autographe ?!
- … passe par le service courrier… grommela Clive.
- Mais allez, s’teuplait !! J’ai tous ses albums, même « Transe en Danse » !!
- … je verrais ce que je peux faire…
- Cool, cool, cool !
Beth regarda Clive, amusée.
- C’en est fini de ton identité secrète !
- Mmmmm… pleurait presque Clive.
- J’te vois plus pareil, personnellement… marmonna Perrine.
- Moi c’est pareil, tu as baissé dans mon estime mais méchant ! admit Naomi.
Tino, pendant ce temps…
- Christina ! Arrête de m’éviter, tu es ridicule !
- Je sais !
Robbie se retourna vers le prix Nobel qui les poursuivait presque. Christina se baladait avec Robbie et sa fille.
- Et du coup... Elle m’a viré de la maison. On s’est reparlés un peu depuis, du coup on est ensemble sans l’être. On s’est mis d’accord pour que je revienne à la naissance du bébé, sous réserve que… « je ne fasse pas chier avec le fait que le petit soit de Wallace ».
Christina agita la tête.
- Ton trouble est compréhensible mais d’un autre côté… Perrine est une fille adoptée, Firmin n’est pas son frère biologique, tu n’as pas eu de père, je veux dire… les liens de la filiation ont peu d’importance au final, non, qu’il soit de Wallace ou de toi…
Robbie hocha la tête et regarda Christina.
- Pas faux… merci !
- De rien. Quand tu as une vie de merde, c’est facile de dire aux autres de relativiser.
- Oui, au fait… ça va ?
- Eh bien…
Tino arriva à leur niveau.
- Je sais pourquoi tu veux me fuir, notre rupture était moche, je… ne t’en veux plus pour avoir jeté ces lettres, c’était puéril de ma part. Est-ce qu’on peut discuter ?!
Christina inspira et regarda Robbie qui serra les dents.
- Peu importe comment tourne la discussion, à la fin, c’est toi qui décide. Je vais rejoindre Perrine, ils ont l’air de bien rigoler…
Robbie s’éloigna. Christina et Tino faisaient face au lac.
- … Cette enfant…
- Un collègue. Un coup d’un soir. Une connerie. J’ai pas osé avorter, ce qui avec le recul… je préfère ne pas revenir là-dessus, en fait.
Tino grimaça.
- ... okay…
- J’ai du mal à gérer, je… je ne m’attendais pas à tout ça…
- Pourquoi tu as quitté l’appartement ? Je payais !
- Justement, tu payais. Et ma dignité, dans le tas ?
- Elle a bon dos, ta dignité, regarde-toi !
Christina baissa la tête. Clairement, elle n’était pas bien habillée. Sa robe était moins clinquante que les autres. Idem niveau coiffure et maquillage…
- Et que veux-tu y faire ?!
- Ecoute… on pourrait…
- Ah non ! NON ! Tino, NON ! Je ne me remets pas avec toi !
- N… C’est mal sorti… je… pensais plutôt convenir d’un arrangement…
- Encore pire !! Non mais tu me prends pour qui ?! Ta chose ?! Je reste polie !
- En vertu de ce qu’il y a eu entre nous, je me sens obligé de…
- VA TE FAIRE FOUTRE !!
Christina partit. Tino agita la tête et déambula un peu. Benjamin vint le trouver.
- Eh ben. Sacré mariage, hein ?
- C’était moi qui criait au mariage précédent, donc bon…
- Moi j’ai crié pendant toute la seconde partie de mon mariage, alors bon…
Tino et Benjamin se regardèrent.
- Orson et Tristan sont heureux et pas nous… C’est pas ironique ?!
- Pourtant professionnellement, on a réussi… admit Benjamin.
- Toi et Lucy…
Benjamin la désigna. Elle parlait à Violette et sa copine et semblait désigner quelque chose de très petit avec ses doigts.
- … elle doit parler de moi… marmonna sombrement Benjamin.
- Comment les choses ont pu se dégrader à ce point en… à peine quinze ans !
- Bah… la vie, je suppose… La vie… soupira Benjamin.
- TOUT LE MONDE, ON VA FAIRE UNE PHOTO DE GROUPE !
- Super timing, j’ai vachement envie de sourire… souffla Tino.
- Tu m’étonnes…
***
Tout le monde se mit ensuite à table.
Lilian, Léon, Holly, Gina, leurs conjoints et enfants avaient une table à eux.
- Madeleine, tu es gentille avec tonton Adrien, d’accord ?
- Oui maman !
- Désolé de te la laisser à moitié ! souffla Gina.
- Vous devez privilégier les deux petits, c’est normal !
- Non mais… par rapport au fait que tu ne puisses pas…
Gina agita les mains. Léon et Adrien se regardèrent. Lilian et Holly regardèrent Gina.
- Quoi ? C’est moi, Gina, la meuf qui dit des trucs gênants !
- C’est marrant, j’aurais plus dit ça de Holly… admit Gabriel.
- Non mais ça sort d’où, ça ! grommela la blonde.
Helen, Holland, Wallace, Santana, Clive, Beth, Andréa, Bradley et le jeune Elio étaient également à la même table.
- Hihihi ! Enfin je mange avec toi !
- Super, madame, je suis ravi… souffla Wallace.
Bradley était un peu gêné d’être à côté de Wallace. Andréa le constata. Clive et Beth se demandaient un peu ce qu’ils foutaient là. Elio observaient les amis bizarres de ses parents.
Francis, Lucy, Quinn, les enfants, Perrine, Firmin, Ludivine, Violette, Christina et sa fille avaient également la même table.
- … vous la sentez, la table fourre-tout ? marmonna Perrine.
- Hm !
- Grave !
- Ouais !
Tristan, Tino, Benjamin et Orson étaient à la même table à leur grand ravissement, tout comme Neil, Amélia, Robbie, Naomi et Walter.
- Ouaiiiis, Team pas d’enfants ! cria Walter.
- Moi bientôt… enfin, par le biais de Wallace… marmonna Robbie.
- T’es pas encore fâché pour ça quand même ! grommela Naomi.
- Pffff… Disons que j’ai peur de sa réaction une fois l’enfant né… connaissant le gaillard…
Neil plissa les yeux et regarda Tristan qui inspira.
- Sa copine est enceinte, mais il est stérile, du coup, c’est Wallace, mon ex, donc, qui a donné son sperme pour qu’ils aient un enfant.
- … ah oui… Ah oui… Ah oui… admit Neil, un peu stupéfait.
- A part ça, on est très sympas, hein ! assura Naomi.
- Ouais, on a de la conversation, promis juré ! assura Walter.
La table d’honneur comportait James, Fey, leurs enfants et leurs familles respectives ainsi que Steven, Ana, le petit Ivan, Mike, Myriam, Rebecca, Charles et son fils Arthur.
- Le plan de table est génial… admit Rebecca, un peu déconfite.
- Je suis d’accord… souffla Myriam.
Mike manqua de s’effondrer dans son assiette. Il regarda Steven, pas loin de lui.
- A l’ancienne, vieux !
- Ouais… à l’ancienne… Tu m’excuses…
Steven se leva avec un verre et une cuiller. Tous les invités se turent.
- On passe au discours des témoins. Avec moi, Domo Arigato Mr. Roboto !
- Il se peut que je te roule sur le pied mais je l’aurais pas fait exprès ! grommela Perrine tout fort.
Rires aux tablées. Tout le monde se tourna vers eux.
Steven et la très enceinte Perrine se placèrent face au grand carré de sable qui servait a priori à placer une scène en cas de concert.
- Heureusement qu'on est pas dans un ascenseur ! marmonna Steven une fois qu'il eut le micro.
Tout le monde ricana. Fey se frappa le visage du plat de la main. James Junior, maintenant âgé de presque quinze ans, était plutôt amusé.
Perrine le regarda et prit le micro à son tour.
- C'est plutôt moi qui devrait dire ça...
James et les autres garçons crièrent un joli "Ooooh" sur Steven qui ricana en baissant la tête.
- Ok, on était censé faire un discours de témoin...
- Mais ça nous saoulait un peu d'avance, on n'a jamais été une classe très douée pour les discours.
- On n'est plus une classe ! fit remarquer Steven.
- Certes. Mais pour ce mariage, vous vouliez toute la classe. Et on en a vécu, des aventures, tous ensemble.
- On a eu un bal de promo super chelou.
- On a eu des scandales sexuels, principalement liés à Steven, d'ailleurs...
- Hey, j'avais de la concurrence !
Tristan leva les yeux au ciel alors que Tino, Orson, Benjamin et Robbie se tournaient vers lui.
- Pis tu peux parler, t'as failli être kidnappée par un robot !
- Tu t’es fait arrêter par la police pour dégradation de lieu public !
- On s'est aussi mis à trente sur une vieille, c'était sympa !
- On a affronté une entreprise et on a gagné !
- Mais surtout on a fait des tournois !
Toutes les tablées firent un grand "Aaaaaaah !"
- J'le sens mal... marmonna Wallace.
- En fait le premier truc qu'on a fait vraiment tous ensemble, c'est un tournoi ! reprit Perrine.
- Une prof, madame Barnes, il me semble, était absente, et du coup on s’était retrouvés à la médiathèque et on avait tous fait un tournoi qui avait culminé à une finale Filles vs Garçons...
- Dont la gent féminine était sortie vainqueure ! sourit Perrine.
- CétaitdlatrichebordeldemerdeStringétaitbrûléelleaeudelachancecetteconnasse… grommela Wallace.
- Du coup, comme il est fort possible que ce soit la dernière fois qu'on soit tous les 28 ensemble...
Grand "Oooh !" déçu des vingt-six concernés.
- ... On s'est dits qu'on allait faire un petit tournoi pour s'amuser pendant ce mariage !
- En attendant les repas, surtout !
Grande ovation de l'ensemble des invités. Francis et Quinn se regardèrent, amusés. Santana leva les yeux au ciel. Tino sourit, excité.
- Je t'ai jamais vu te battre il me semble... marmonna Neil.
- Y'a rien de fou, j'te rassure ! sourit Tristan.
Steven se tourna vers la table d'Helen, aux côtés de Wallace.
- Du coup on a demandé à quelqu'un qui est mandaté pour faire l'arbitre au cas où de superviser ces matches...
Holland se leva et se dirigea vers le duo. Il prit le micro de Steven.
- Au nom de l'Association Pokémon, je m'y engage !
Nouvelle salve d'applaudissements. Clive se pencha vers Andréa.
- Comment ça va raconter sa life sévère !
- Et putain, on a quinze ans de life à raconter sur le terrain, ça va être looooong !! geignit Andréa.
- Rassurez-vous on a donné une liste de combats à monsieur, il n'y aura pas de mauvaise surprise ! Que les meilleurs gagnent en toute amicalité ! sourit Perrine.
Elle et Steven rejoignirent leurs places. Holland toussota.
- Bien. On commence par le premier combat. Quand on a décidé de cette petite sauterie, un combat est sorti tout de suite, nous avons donc décidé que ce combat ouvrirait l'évènement. J’ai été le premier à constater publiquement leur immense puissance. Leur combat final au tournoi inter-écoles est un des plus impressionnants qu’il m’ait été donné de voir. Nous demandons à Lilian Crawford et Léon Grimes de venir sur scène.
Les jumeaux se levèrent, tous contents. Adrien sourit et regarda Gina.
- Ils se battent bien ensemble ?
- Ah oui tu les as jamais vus, toi ! Bah tu vas être surpris ! sourit Gina.
- Ouvre grand tes mirettes, ça va péter ! ricana Holly, impatiente.
Holland accueillit les deux frères.
- C’étaient parmi les deux meilleurs élèves de leur promotion. Rivaux et sujets à une inimitié récurrente, ils sont néanmoins aussi talentueux que cyniques. Lilian et Léon feront face à Wallace Gribble et Santana Lan.
Lesquels se regardèrent. Le reste de la classe sembla ravi.
- Putain quoi ?!
- Ca fait des siècles qu'on s'est pas battus côte à côte !! s'étonna Santana.
- Mais grave ! C'est quoi déjà ton Pokémon académique, un Tentacruel ?!
- Un Moyade, drag-queen ratée ! Et toi ? Ah pardon, il est MORT !
- Un peu comme ton père biologique et bientôt comme ta mère !
Santana gifla Wallace qui répondit en poussant Santana sur le côté. Les invités qui ne les connaissaient pas étaient quelque peu offusqués d'une telle scène. Wallace la pinça au bras.
- AOUCH sale CON !
Wallace courut se placer auprès de Holland.
- Sauvez-moi, elle est folle !
Santana prit un de ses tampons, le mouilla dans un verre d’eau sous les yeux d’un vieil invité martiniquais…
- PAPI JULIUS !! cria Fey.
- Oh Seigneur DIEU !! geignit la mère de Fey.
Elle fonça sur Wallace et le lui enfonça dans l’oreille.
- Prends ça, gros pédé !
- AOW ! SALOPE DE GOUINE DE MERDE !
Les invités étaient choqués. Les parents de James et Fey regardèrent leurs enfants avec jugement. James rassura la famille.
- C'est bon, ils s'échauffent. Ça va être un beau match !
Holland inspira.
- Tenez-vous un peu, vous êtes à un mariage...
- Trente ans et toujours aussi con ! grogna Santana.
- Trente ans et toujours aussi mal baisée ! rétorqua Wallace.
Ahanement des invités. Fey regarda James.
- Tu gèreras les plaintes familiales !
- C'est ton côté de la famille que ça se plaint, je te rappelle...
Holland leva les yeux au ciel alors qu'ils recommençaient à se frapper.
- Bon, mettez-vous face à face... hhhhh...
Wallace et Santana cessèrent de se battre et se mirent face à Lilian et Léon.
- Faut faire gaffe à leur connexion magique de jumeaux chelous, là... marmonna Wallace.
- Je me rappelle de comment ils se battent, je suis pas conne non plus !
- Merci pour l'info.
Wallace se prit une claque derrière la tête.
Lilian et Léon se regardèrent.
- Leur caractère inter-conflictuel crée une synergie qui transcende leurs capacités respectives déjà immenses... marmonna Lilian.
- Je sais ça. On s'est pas battus sérieusement depuis longtemps, ça va aller, tu penses ? demanda Léon.
- C'est comme le vélo, non, ça s'oublie pas ! sourit Lilian.
Lilian prit la main de son frère. Les deux prirent une pose caractéristique. Wallace et Santana les regardèrent. Adrien sembla impressionné.
- Ils se prennent trop au sérieux, les chefs d'entreprise, là... marmonna Wallace.
- Ouais, faut les faire descendre de leur perchoir, ça leur est monté à la tête... admit Santana.
L'atmosphère changea. Les deux duos se regardaient avec combattivité.
« ... putain c'est impressionnant... » admit Clive.
« Le silence en plus... » souffla Andréa.
« J'ai l'impression d'être une reine et qu'on va se battre pour moi ! » sourit Fey.
« Euh par contre j'espère qu'ils vont faire gaffe à pas se battre en dehors du terrain... » songea James.
« Cette tension. Tous les combats sont différents mais avant chaque match, on a toujours ce même ressenti, ce calme avant la tempête... » sourit Tino.
Tristan inspira. « Je sens que je devrais aller aux toilettes… genre pendant vingt bonnes minutes… simule une diarrhée explosive, Tristan… »
Anissa observait de loin. « Voyons voir si ce qu'on dit de Santana Lan est vrai... »
Bradley regardait le combat, intrigué. « S'il est aussi mignon que fort, oui, ça va être sympa ! »
Adrien, Gina et Holly étaient pendus au match.
Santana vit qu'Anissa les observait. « Grosse pressiooooooon »
Wallace jeta un œil vers Tristan et Neil. « Matez un peu ça, le couple parfait… »
- COMMENCEZ ! cria Holland.
Lilian et Léon envoyèrent un Quartermac et un Dodoala.
Wallace envoya un Archéduc, et Santana un Malamandre.
Les élèves semblaient impressionnés. Tristan prit une grande inspiration. Neil le regarda et se pencha vers lui.
- Cadeau de rupture ?
Tristan se tourna vers lui, hébété. Neil haussa les épaules.
- Tu en as reçu un de sa part, je suppose que lui aussi.
- ...
- Je comprends que ce combat te rende nerveux. Tu as le droit, ok ?
- Je… suis…
- On en a déjà parlé, c’est normal que tu ressentes des choses, arrête de t’excuser d’avoir des émotions et des sautes d’humeur. Sois toi-même, exprime-toi, c’est toi que je veux, pas une caricature bien propre sur elle. Juste toi, dans tous tes complexes.
Tristan en secoua presque la tête tellement son homme était parfait.
- ... Le moment serait idiot pour te demander en mariage mais le cœur y est ! admit Tristan, ému.
- On est déjà un peu mariés, non ? On fait des soirées jeu vidéo - nachos !
Tristan sourit et se serra contre son petit ami.
Holland recula. Wallace et Santana regardèrent leurs Pokémon.
- Jolie chouette, Gribble.
- Merci. Pas mal, ta lézarde. Cadeau ?
- Non, capture classique. Toi ?
Wallace inspira.
Wallace arriva au boulot au lendemain de sa dernière rupture avec Tristan, au retour de Las Vegas. Son patron le vit et leva une main.
- Gribble, y'a un colis pour toi.
- Hm ?!
Il prit la boîte située sous le comptoir et l'ouvrit. Un œuf. Il baissa la tête et lut le mot qui y était joint.
"Tu m'en as offert un quand j'ai rompu avec toi à la fac.
Je m'étais juré de ne jamais t'en offrir un, à moins qu'il n'y ait plus aucun espoir.
Sans rancune. Sois heureux,
Tristan"
Wallace baissa la tête et se remit à pleurer, ce qui étonna les habitués du bar.Wallace regarda Archéduc, d’un air sérieux.
- DesBois...
Tristan leva les yeux au ciel. « Evidemment, vu que son second prénom est Robin… »
Le Pokémon se mit en position de tir devant la foule impressionnée.
- Attaque Tisse-Ombre !!!
Archéduc poussa un hululement sinistre. Les flèches partirent vers Quartermac. Dodoala s'interposa. Léon hocha la tête. Le Pokémon contrecarra la première salve d’attaques avec sa bûche.
- Circée, Flammèche !
Malamandre éclata d'un rire sifflant. Elle sauta vers les adversaires et cracha des boules de feu qui partirent en rafale vers les ennemis.
- Quartermac, attaque Dégommage !!
Quartermac poussa un cri aigu. Il envoya sa baie sur les flèches et les stoppa toutes, une par une, les explosant avec la baie qui revint vers son possesseur immanquablement comme une balle de jokari. Dodoala vint se placer sur lui.
- Dodoala, Martobois !!
Le Koala se mit debout sur le dos de Quartermac, prit sa bûche et la balança droit vers les flammèches. La puissance de l'attaque contrasta avec le coup de semonce de Santana, ce qui créa une explosion. Malamandre revint auprès d'Archéduc. La bûche de Dodoala lui revint... dans la main de Quartermac alors que la baie de Quartermac revint dans les bras de Dodoala. Gênés, les deux Pokémon échangèrent leurs objets en semblant s'excuser l'un envers l'autre.
Le public était halluciné par ce premier échange de coups qui reçut des applaudissements. Violette secoua la tête, amusée. "Toujours un tel niveau..."
Tino bavait presque. "Ce niveau de puissance et de maîtrise de ce Dégommage !! La "balle" rebondissait parfaitement des projectiles adverses à la main du Pokémon. Une telle habileté, ça ne s'acquiert pas comme ça, c’est génial !"
Wallace et Santana se regardèrent. Il inspira.
- On les nique.
- Totalement. Pas de retenue, ils sont trop rôdés à se battre ensemble.
- Je suis un bourrin et toi une subtile, on s'accorde bien sur le papier, mais...
- Mais nos égos sont trop forts, on se marche dessus.
- Voilà. Faut trouver le bon accord, comme la fois dernière au tournoi.
- C’était y’a quinze ans, tu parles d’une réminiscence…
Wallace et Santana se concentrèrent sur leurs adversaires. Lilian inspira.
- Ils vont y aller à fond.
- Ouais.
Wallace tendit le bras.
- DesBois, Lame Feuille !!
Archéduc sauta vers les adversaires. Il sortit une nouvelle flèche, verte cette fois. Il la tira droit vers Dodoala.
- Abri !
Dodoala contra l'attaque avec sa bûche pour le protéger.
- Quartermac, Tête de Fer !!
Sa baie contre lui, le Pokémon chargea vers l'adversaire mais Malamandre s'interposa.
- Circée, Toxik !!!
- Dodoala !
Le Pokémon se plaça devant Quartermac qui, dans un geste vif, balança le koala au visage de Malamandre. Santana haussa les sourcils. « Meeerde ! »
Wallace grimaça. « Elle peut l'empoisonner, lui, ou... »
Lilian et Léon se regardèrent. Peu de gens avaient compris les implications du geste qui venait de se dérouler.
On avait servi les œufs mayonnaise (Ca, c’est un bon traiteur de mariage !! ndla)
- Combats de talents !!
- Oh non ! soupira Tristan.
- Ca m'avait manqué..; admit Orson.
- Il est prix Nobel maintenant, il a tous les droits... admit Benjamin.
- Ou pas... souffla Amélia.
- La « Corrosion » de Malamandre a-t-elle effet sur l' « Hypersommeil » de Dodoala ?! La réponse est... NON ! « Corrosion » agit sur les types. Malamandre peut empoisonner des Pokémon Poison et des Pokémon Acier ! Or Dodoala ne peut pas être empoisonné TOUT COURT, ça n’est pas une question de type mais une question de talent, en effet « Hypersommeil » le plonge déjà dans un état de pseudo Sommeil, qui est déjà un statut en soi, et donc il ne peut pas être atteint par une attaque Toxik, fût-elle lancée par un Pokémon avec le talent « Corrosion » !! En Combat de Pokémon, chaque talent a son domaine d’action, chaque talent s’active sous couvert de conditions. La réputation de super empoisonneur de Malamandre n’est pas usurpée par cet état de fait, disons juste que si son talent avait été Brise Moule par exemple, elle aurait pu empoisonner Dodoala, c’est même un des rares sinon le seul moyen. Par contre, je trouve leur tactique mal rôdée, car si le talent de Quartermac est « Receveur », il ne peut pas reprendre le talent « Hypersommeil ». J’espère pour Lilian qu’il a fait le bon choix stratégique en choisissant un Quartermac avec « Acharné » qui serait bien plus versatile et surtout utile dans cette situation !
Toute la tablée regarda Tino, atterrée. Tino se rassit, fier de lui. Neil le regarda, stupéfait par la verve du meilleur ami de son petit ami. Tino le regarda, tout fier.
- Mon Mémoire était sur les interactions entre les talents !
- … çaalorscommec’estintéressant… hurla Neil.
- Je sais… soupira Tristan.
- On le sait tous… geignit Benjamin.
- Même moi, je le sais… soupira Amélia.
- C’est un peu pour ça qu’on s’est éloignés les uns des autres d’ailleurs… admit Orson. Parce qu’on en savait trop !
- Tino, mon Dieu, tu n’as vraiment pas changé, mon pauvre… souffla Robbie.
- Mais quoiiii ?!
- J’ai envie de lui lancer les œufs… marmonna Walter en direction de Naomi.
- Il est probablement la personne la plus riche ici et c’est Tino Ketts, tu ne VEUX PAS un procès avec lui.
- Tu me défendras !
- Je préfère défendre de pauvres gens vraiment victimes de vrais préjudices, si ça ne t’embête pas…
- Etre ennuyé par Tino à un mariage, c’est un préjudice ! geignit Walter.
- Il plaiderait coupable rien que pour ressortir le même laïus devant un juge et prouver par A+B le bien-fondé de son intervention tout en se fendant de sa liberté d’expression bafouée par ta plainte injustifiée et insultante, tu te prendrais un contre-procès en diffamation et ce n’est pas que tu gagnerais ou que tu perdrais, mais tu demanderais à la juge de te laisser lui payer ses dommages-intérêt avant même que le procès n’ait débuté et la juge sortirait son chéquier et te dirait « Non, laissez, je m’en charge »… soupira Naomi.
- … pas faux. Pas faux du tout… frissonna Walter.
Quartermac chargea Malamandre. Santana grimaça. « Le fils de… »
Le Pokémon continua sa charge vers Archéduc. Wallace fronça les sourcils.
- T’as vu la vierge, toi.
Lilian persistait dans son attaque. Archéduc se mit en position… et sauta. Quartermac lui passa en dessous.
- DesBois, BALAYETTE !
Le Pokémon donna un solide coup de patte vers le bas pour enfoncer Quartermac dans le sol. Tino grimaça.
- Ouh, avec la physique des attaques qui jouait contre lui, ça a dû faire mal ! Quartermac était à fond dans sa Tête de Fer, et…
- ON A COMPRIS !!! crièrent Amélia, Walter, Robbie et Tristan.
- Bwooooh…
Neil se pencha vers Tristan.
- On peut changer de table ?
- Avec Orson et Benjamin, on avait un deal quand on jouait en ligne tous les quatre : La seule issue de secours avec Tino, c’est le Game Over !
- … ou l’AFK ! suggéra Neil.
- Il demandait à ce qu’on le justifie en un paragraphe argumenté… geignit Tristan.
Neil agita la tête, pas rassuré d’être aussi proche du prix Nobel du fait du plan de table.
Wallace grimaça quand il réalisa dans quelle panade il s’était mis. Dodoala avait balancé sa bûche sur lui.
- … Martobois ?!
- Nan-han ! sourit Léon.
Le Pokémon entrouvrit un œil, geignit et sembla irrésistiblement attiré par la bûche qu’il rejoignit peu avant qu’elle n’atteigne Archéduc.
- CALINERIE !
Dodoala frappa Wallace, pris dans une sorte de force centrifuge irrémédiable. Le Pokémon fut sévèrement touché. Firmin hocha la tête.
- Bravo, monsieur Léon, c’est la meilleure attaque du monde, vous avez bien raison !
Perrine regarda son frère, atterrée.
Gina et Holly étaient fascinées. Adrien était ravi de voir que son homme était aussi fort.
Archéduc et Malamandre s’étaient repliés.
- On les a sous-estimés… grommela Santana.
- Tu m’étonnes…
- Faut se les faire d’un coup.
- Ouais, faut y aller à fond… DesBois, Rapace !!
Archéduc gratta le sol. Il fonça vers les ennemis. Léon secoua la tête.
- Feinte grossière.
- J’ai vu. Quartermac, Détricanon !!
Le Pokémon poussa un nouveau cri strident et cracha une lampée de poison vers son adversaire qui lui fonçait droit devant. Le regard d’Archéduc s’illumina. Les jumeaux s’étonnèrent. Malamandre passa devant, surfant sur du poison.
- Hey bien, les jujus, on a perdu la main ?!
- DesBois ne connait pas Rapace. J’ai mis bien trop de temps à maîtriser cette attaque avec Manny, je n’allais pas l’apprendre en plus à un Pokémon qui n’en ferait pas bon usage…
- Circée, Lance-Flammes !!
Décuplée par la Cradovague, l’attaque frappa le terrain adverse. Dodoala avait contré avec Abri.
- Lilian !
- Non, attends, Léon, je…
Quartermac fut criblé de flèches apparues dans son dos. Lilian et Léon se retournèrent vers Archéduc, qui était réapparu de sa Hantise.
- M… Mais…
- Avec le Tisse-Ombre de départ, j’ai créé un point de réapparition pour la Hantise d’Archéduc. Tu as arrêté mes flèches, certes. Mais il a suffi qu’une d’entre elles te rate pour qu’elle aille se planter là où je le souhaitais.
- … wow… geignit Lilian.
- C’est bon, le koala, tu as fini de contrer ma feinte ?
Léon regarda Santana, tétanisé.
- Circée, Dracochoc !
Malamandre éclata de rire.
- Câlinerie, Dodoala !!
Dodoala frappa la lézarde qui… fondit. C’était juste la Cradovague.
- Mais euh…
- Léon !!
- C’est son problème, elle a toujours été trop discrète…
Malamandre sortit de la finalité de l’attaque, détournée par l’Abri précédent.
- Elle n’était pas sur la Cradovague, elle était dedans !
Le Dracochoc explosa Dodoala qui s’étala par terre, aussi KO que Quartermac.
Lilian et Léon serrèrent les dents. Les tables applaudirent l’exploit. Santana sourit fièrement. Violette plissa les yeux.
- Restez calme…
Violette inspira. Santana la regarda, toute fière. Mais Violette semblait mécontente.
- Vous êtes en couple depuis longtemps ?
- A peu près cinq ans…
Violette agita la tête.
- Trois ans qu’on est vraiment en couple.
- Oui mais bon, ça fait cinq ans qu’on se connait et que pour ainsi dire on sort ensemble ! ajouta Santana.
Violette leva les yeux au ciel. Elle n’aurait décidément jamais le dernier mot.
La doctoresse procédait à l’insémination. Violette avait les jambes écartées comme chez un gynécologue. Très désagréable.
- Je n’en ai plus pour très longtemps, madame Benson, rassurez-vous…
- Hm. C’est un peu inconfortable…
- Mais tu es très courageuse.
Violette regarda Santana en soufflant.
- Plus que toi, ça c’est sûr.
- Un souci ? marmonna la docteure.
- Non, rien… souffla Violette.
Santana inspira.
***
- Cette scène était inutile.
- Quelle scène ?!
- Ne t’énerve pas, ce n’est pas bon pour le bébé.
- On ne sait même pas encore si je suis enceinte, c’est une simple FIV, je dois suivre un traitement draconien…
Violette inspira lourdement.
- Et je ne voulais même pas être enceinte.
- Mais moi non plus. Pourtant on veut un bébé, faut bien que l’une de nous deux se dévoue !
- Et ça n’allait certainement pas être toi…
- J’ai une carrière, Violette…
Violette leva les yeux au ciel. « Parce que moi je tapine, peut-être… »
- Allez, dans neuf mois on aura enfin la famille dont on rêvait !
Violette hocha la tête. C’est vrai que d’un autre côté, elle voulait un enfant. Avec Santana, elle n’en savait trop rien, mais elle voulait un enfant, c’est sûr.- Eh bé ! Wallace et Santana sont restés à un sacré niveau ! admit Francis.
- En même temps ils ont pas de gosses, ils ont du temps pour s’entraîner ! souffla Quinn.
- Putain, tu m’étonnes ! ricana Lucy.
Adrien semblait un peu dépité mais il applaudit quand même.
- Allez Léon ! osa-t-il.
Léon sentit une crispation dans la main de Lilian. Il le regarda.
- Un souci ?
- Hm ? Non…
- Tu t’es crispé…
Lilian se mordilla les lèvres.
Richard et Laurène ne savaient pas trop comment réagir face à Léon et Fanny. Lilian et Gina étaient très embarrassés également mais pour une autre raison.
- Vous voulez encore du hachis Parmentier ? demanda Laurène, gênée.
- Oh oui volontiers madame !
- Et euh… vous vous êtes rencontrés…
- Dans un bar, papa. Fanny allait prendre un verre au Transi-Bar, j’y étais aussi, du coup…
Laurène et Richard Grimes se regardèrent. Fanny regarda Léon en souriant.
- Il était tout mignon avec ses airs pincés, j’ai juste engagé la conversation et…
- Disons que ça a bien fini ! sourit Léon en lui tenant la main.
Richard inspira et regarda Lilian.
- Et toi, Lilian, tout va comme tu veux ?
- Euh, oui… euh… en fait on était venus pour… euh…
Lilian désigna Gina qui s’essuya la bouche, ressentant la gêne ambiante.
- Euh… hem… je suis enceinte. On va avoir un enfant !
Laurène manqua de s’évanouir. Richard la retint.
- C’est merveilleux, fiston… merveilleux !
- Super, Lilian, c’est cool pour vous ! sourit Léon.
Lilian leva un verre vers son frère et sa petite amie qui lui levaient un verre en toast. Gina s’assurait que sa belle-mère allait bien.
***
Lilian aidait sa mère à faire la vaisselle. Léon était parti avec sa petite amie. Le père de Lilian bouillonnait.
- Non vraiment, je… je ne comprends pas ! Je… De vous deux, je pensais que ce serait celui qui ferait le moins de… enfin, qui serait le plus calme !
- Papa…
- Mais qu’est-ce qui lui prend de sortir avec… Il est au courant que c’est un homme en fait ?!
- Papa, c’est juste sa préférence à lui… Léon s’est toujours pas mal questionné sur sa sexualité…
Gina et Laurène regardèrent Lilian qui leva une assiette en signe d’apaisement.
- Frères. Jumeaux. On parle de ce genre de choses ! Et là où pour moi les choses ont toujours été claires, Léon… n’a jamais très bien su si il était hétéro, homo… ou en l’occurrence… c’est quoi le terme de Wallace, chérie ?
- Pansexuel. Il choisit ses partenaires sans se soucier de leur sexe ou de leur genre.
- Voilà. Même si apparemment concernant Léon, c’est plus… spécifique.
Laurène restait silencieuse, faisant la vaisselle de manière compulsive. Lilian la regarda.
- Ça va, maman ?
Laurène laissa tomber l’assiette dans l’évier. Gina la regarda.
- Madame Grimes ?!
- … je ne reconnais plus mon bébé ! se mit-elle à sangloter.
- Maman, c’est inutile de pleurer… geignit Lilian.
- Elle a de quoi, Lilian, enfin ! Tu vas dire à ton frère de se reprendre, un peu !
Lilian serra les dents.
- Je… euh… Non, papa. C’est mon frère, il fait ce qu’il veut de sa vie. Et vous allez devoir l’accepter aussi, je crois pas qu’il change de sitôt.
Laurène regarda Lilian qui inspira.
- Léon sort avec des transgenre, c’est… son truc, on va dire.
Lilian regarda son père.
- Et c’est toujours le même Léon.
Richard souffla, résigné. Laurène secoua la tête. Gina regarda Lilian, fière de lui.- Ça m’embête qu’on n’ait pas gagné devant ton copain, c’était la première fois qu’on se battait devant lui, j’aurais aimé qu’on donne un meilleur spectacle.
Léon regarda Lilian.
- Euh…
- Quoi ?
- Bah… je sais pas, j’ai toujours l’impression que ça te gêne…
- … Je peux pas te dire que ça me laisse indifférent, mais… C’est ta vie, tu la mènes comme tu veux. Et puis il est très sympa, tu as l’air heureux, alors… J’ai pas mon mot à dire…
Léon sourit, confiant.
- On les étale à la seconde manche ?
- On les déplume, ouais !
- Duracell, à toi !!
Wallace envoya un Lucanon. Firmin sourit.
- Yes !! Il est trop fort ce Pokémon !!
Tristan regarda Neil qui le regarda.
- Cadeau de crémaillère ? demanda Neil.
- Hahaha. D’anniversaire.
- Ah.
- De notre anniversaire, à lui et moi. Notre première année ensemble.
- Ok.
- Et peu après, j’ai rompu parce que je suis tombé amoureux d’un autre. Et du coup, là, c’est lui qui m’a offert un Pokémon.
Neil hocha la tête.
- En tout cas il se bat bien.
- Ouais…
- Mais je suis certain que tu te bats mieux.
- Non, pas du tout ! Tu vas être terriblement déçu !! ricana Tristan.
- En tout cas, j’ai hâte de te regarder faire.
Tristan regarda Neil en souriant. Il posa sa main sur l’épaule de son petit ami, rassurant.
- Allez, Pallas !!
Santana envoya un Ekaïser, à l’étonnement général. Violette fit de gros yeux. Firmin sortit son téléphone.
- Woooooooow trop bieeeeeeeeeeen !!!
- Firmin, tiens-toi un peu ! grommela Perrine.
- Nous, à son âge, on était moins ridicules quand même ! assura Lucy.
- J’suis pas sûre… admit Christina.
Lilian et Léon se regardèrent.
- Raichu !
- Persian !
Le Raichu d’Alola apparut sur sa queue, ravi et jovial.
- Ouiiiii le Raichu de papa !!! cria Madeleine.
- Allez papa ! cria Louisa.
Le Persian d’Alola de Léon regarda les fillettes avec sa grosse tête ronde. Les gamines se mirent sous la table, apeurées.
- Tu leur dis toujours que si elles finissent pas leur assiette, il viendra les manger ? demanda Adrien à Gina.
- Toujours ! C’est trop facile et trop tentant ! sourit Gina.
- C’est cruel ! Le pauvre, on ne peut pas le nourrir quand elles sont là, il leur fait trop peur… sourit le jeune homme en regardant son petit ami.
Wallace lui-même était dégoûté.
- MAIS C’EST QUOI CETTE HORREUR ???
- Quoi, ça te rappelle tes derniers plans cul ?
- Plutôt ton cul à toi en fait, pareil, rond, gros, disgracieux…
- Tu mates mon cul ? Sale hétéro de merde ! souffla Santana.
- Faut bien, t’as vu ta tronche ?
Santana et Wallace recommencèrent à se frapper. Lilian inspira.
- J’en ai assez de ces enfantillages ! PSYKO !!
Raichu se saisit la tête et envoya l’attaque. Un mur psychique fonça vers les adversaires. Wallace et Santana se regardèrent.
- Duracell, Bourdon !
Ekaïser se mit en garde également. Lucanon frappa le mur psychique, mais Persian passa au travers en poussant un miaulement grave.
- Rayon Gemme !
Le Pokémon agita ses pattes et de son cristal émergea une nuée de cristaux. Wallace grimaça. L’attaque de Persian éradiqua celle de Lucanon.
- Hah, évidemm…
- LA FERME !! crièrent Robbie, Walter et Benjamin.
- TOUT LE MONDE a compris ce qui s’était passé ! grommela Naomi.
- Même moi ! grogna Amélia.
Tino se recroquevilla.
- … philistins !
Tristan, à côté de son ami, lui frappa l’arrière de la tête.
- AOUCH ! Mais quoi !
- C’est injurieux !
- … maiiiiiiiiis !!
Le champ électrifié se déploya. Santana leva les yeux au ciel. « Les petits malins… »
Persian s’avança jusqu’à Ekaïser, prêt à l’attaquer. Santana secoua la tête. « Petite merde ! »
- Pallas, Vibrécaille !!
Ekaïser s’apprêta à envoyer la décharge vers le Pokémon Chadeville.
- Dernier mot !
« Arghnnnnnnnnn je déteste ce genre de coup de pute de meeeeeeerdeuuuuh… » gronda Santana.
Persian se contenta de se gratter derrière l’oreille avec sa patte arrière et de repartir en courant vers son maître, traversant la Psyko.
- Arrête ce mur à la con, Gribble !
- Peut pas !! Et il a déployé son truc donc…
Raichu fonça vers Ekaiser. Il reprit sa Psyko, prêt à la rebalancer sur l’adversaire.
- Allez !!!
L’attaque fonça avec concentration sur Ekaiser.
- Gribble !
- J’y bosse ! Duracell, Guillotine !!
L’insecte vrombit et coupa l’attaque du Raichu surfeur en deux. Lilian s’en étonna.
- J’ai quelques Hâte dans le nez, mon petit père. J’ai développé mon sens du rythme avec ma sœur !
- Double-sens, Gribble.
- Pardon.
- Toujours aussi bonasse, ta sœur ?
- Attaque le rat au lieu de fantasmer sur ma sœur fiancée et installée chez son copain.
- Fantasmer n’est pas tripoter. Pallas, Queue de Fer !!
Ekaïser tourna sur lui-même et rembarra Raichu. Cela donna cependant l’opportunité à Persian d’attaquer le dragon.
- Câlinerie !!
Persian s’enroula autour d’Ekaïser. Le Pokémon poussa un hurlement de douleur.
- Saletéééé… gronda Santana.
- J’adore cette attaque… pleurait presque Firmin.
Perrine leva les yeux au ciel.
- Gribble meeeeeeerdeuh !!!
- Pardon, pardon. Force Poigne !
Lucanon chopa Persian et l’emporta avec lui. Le chat n’aima pas trop ça et se mit à feuler.
- Heeeeeeey !!! geignit Léon.
- Rien à bouler, il est encore plus moche que toutes tes exs réunies !!
Adrien grimaça. Gina et Holly se regardèrent, choquées. Léon en blêmit de honte. Lilian…
- Hey, Gribble ! Ferme ton claque-merde et laisse mon frère tranquille, pigé ?! grommela Lilian.
Ahanements de l’assistance. Santana elle-même était surprise. Léon regarda son frère. Il se ragaillardit.
- Rayon Gemme !!
Persian déploya les cristaux autour de lui ce qui éloigna Lucanon.
- Tu vas voir ta sale gueule ! Duracell, Tonnerre !!!
Lucanon frappa Persian mais Raichu s’interposa.
- Je te défends de t’en prendre à lui !! SURF !!!
Raichu emporta Lucanon dans une tornade aqueuse. Wallace fit de gros yeux, stupéfait. Léon s’étonna. Santana hésitait à intervenir.
- HEY !
- T’as tardé pour tout à l’heure quand j’étais aux prises avec le matou !! Stratopercut !!
Ekaiser chargea, prêt à stopper l’attaque, mais Persian revint à la charge.
- J’te laisserais pas faire !
- Je sais, c’est pas lui que je visais !
Wallace sourit.
- Surf, hein ? Tornade d’eau, l’acoustique se réduit…
Lilian réalisa son erreur.
- BOURDON !!!
Ekaiser allait frapper Persian. Léon se mordilla les lèvres.
- DERNIER RECOURS !!!
Persian sourit, s’illumina de blanc, et dans une charge hyper puissante, il brisa la tornade du Surf. Lucanon et Raichu se retrouvèrent hors du cylindre. Le Bourdon de Lucanon échoua. Wallace haussa les sourcils. Persian retomba au sol, KO.
- Léon !!
- … merci Lilian, ça…
Gina se levait pour aller aux toilettes comme sa nature de femme enceinte le lui dictait. Elle vit que Lilian s’était levé aussi. Elle le trouva en bas.
- Hey… ça va ?
Lilian était sur le canapé, la tête entre les mains.
- Je sais pas si j’ai bien fait de défendre Léon. Je devrais lui dire de se reprendre, de sortir avec de vraies femmes…
- Non, non, tu as eu tout à fait raison… C’est ton frère, tu dois le défendre. J’ai des sœurs, et même si elles se mettaient à voler, truander, trafiquer des organes, je serais toujours de leur côté à elles. Parce que ce sont mes sœurs. Tu as fait le bon choix de défendre ton frère devant tes parents.
Lilian hocha la tête.
- Mon frère c’est tellement… le seul truc auquel je peux m’accrocher en permanence…
- Et de même, je suis sûr qu’il se dit la même chose, que tu l’accepteras quoi qu’il arrive et qu’il pourra toujours se raccrocher à toi.
Lilian agita la tête.
- Enfin, je t’ai toi aussi.
- C’est autre chose, je suis ta femme. Dès que j’accouche, je me barre à Porto-Rico et tu ne verras jamais le petit Paco !
- … Paco, c’est moche comme nom !!
- Je sais, c’est pour l’exemple. Et pis j’aimerais bien une fille ! sourit Gina.Léon regarda son frère, les larmes aux yeux.
- Ça m’a touché que tu me défendes comme ça…
- T’es mon frère, Léon, c’est normal, mais t’étais pas obligé…
- Si. Si tu me défends avec autant d’ardeur, je dois t’aider avec tout autant d’ardeur. Merci, Lilian. Gagne, s’il te plait, gagne !
Lilian hocha la tête. Léon se retira du combat, reculant derrière son frère pour aller auprès de Persian. Santana et Wallace se regardèrent.
- Autant abandonner, vous êtes beaucoup moins bons en solo !
Adrien approcha de Léon.
- Je vais le soigner…
- Oui, merci…
- Médecin en plus ? s’étonna Wallace.
- Infirmier. Et je n’ai pas oublié ta remarque de tout à l’heure, j’ose espérer des excuses mais quelque chose me dit que je peux toujours courir ! grommela Adrien.
- Tu veux venir remplacer ton mec, peut-être ?
- Crois-moi tu ne veux pas que je le fasse !! gronda Adrien.
- Adrien, non arrête… geignit Léon.
- Bah je t’en prie, viens ! cracha Wallace.
- Gribble… marmonna Santana.
- Ça faisait longtemps que je m’étais pas défoulé sur un terrain, autant y aller à fond. Et ça vaut pour vous tous, hein, si l’un d’entre vous veut venir prendre la place de Léon…
Tristan détourna les yeux, embarrassé jusqu’à l’os. Bradley grimaça et regarda le reste de la table.
- Il est toujours comme ça ?
- Il a toujours été comme ça… c’est un peu pathétique… admit Clive.
- Grave, ça va faire quinze ans et le mec en est toujours au même point… souffla Andréa.
- Je pense qu’il a un peu de mal avec une certaine tournure des évènements… admit Helen en désignant la table de Tristan.
Bradley hocha la tête. « Jalouser le bonheur de son ex, classique… »
Santana se pencha vers Wallace.
- Le mariage d’une amie est juste le PIRE endroit pour se donner en spectacle, SURTOUT si on n’est pas bourré !
- Je sais. Disons que je suis pas aidé.
- Si tu es jaloux à ce point, trouves-toi un mec ou fais-toi une raison.
- Impossible et impossible. T’as autre chose ?
- Oui. Ne provoque pas nos adversaires, ça n’amène rien de bon ! Seule Rebecca est bonne à ce petit jeu, toi, pardon, mais tu es ridicule et humiliant ! Pour toi et ceux qui t’entourent.
Wallace grommela et regarda Lilian.
- Bon. On va te prendre tout seul, puisque tu insistes !
Adrien se concentra sur Persian, agité de sueurs froides, le sentiment de l’avoir échappé belle. « Je suis nul, j’aurais pas tenu deux minutes, la honte que je me serais tapééé !!! »
Lilian inspira alors que Raichu lui tournait autour. Lucanon et Ekaïser étaient bien amochés mais restaient des Pokémon puissants.
- …
- On t’attend… marmonna Wallace.
Santana inspira.
- … Vive Attaque !
Raichu chargea vers l’ennemi.
- Pallas, Dracogriffe !!
Ekaïser s’apprêta à choper Raichu en ligne droite. Lilian vit bien Lucanon tenter de le prendre en tenaille.
- Duracell, Guillotine !
Persian fut remis sur pieds.
- Quelle idée aussi de lancer un Pokémon de compagnie dans la bataille ! souffla Adrien.
- Je sais… j’aurais dû envoyer Darumacho… souffla Léon, dépité.
Santana et Wallace haussèrent les sourcils. « Pokémon de Compagnie ?! »
Ekaiser et Lucanon allaient frapper mais Raichu s’entoura d’une Psyko. Ekaiser frappa la sphère, et Lucanon l’atteignit également.
- Mais euh…
- Oula…
Lilian hocha la tête.
- Tonnerre !!
La Psyko s’électrisa et repoussa les adversaires. Santana serra les dents. Raichu passa derrière Ekaïser.
- Et merde !!
- Psyko !!
Ekaïser s’effondra. Santana grimaça.
Santana entra dans la chambre.
- J’ai prévenu Rebecca… euh… du coup pour le mariage, c’est un peu compromis…
Violette ne regardait pas Santana. Elle était dans son lit d’hôpital, vexée et secouée.
- Tu… vas bien ?
- Je viens de faire une fausse couche, je suis ravie.
Santana hocha la tête, peinée.
- Euh, si je peux faire quoi que ce soit…
- Rien. Ne fais rien. Sors de cette chambre.
- … Violette, rien de ce qui s’est passé n’est de ma faute…
- C’est gentil de t’en assurer. Une fois sortie de l’hôpital, je quitte l’appartement.
Santana haussa les sourcils. Violette la regarda.
- J’ai cédé à ton caprice, j’en paie le prix, je ne veux plus subir des décisions que tu n’assumes pas. La prochaine fois tu tomberas enceinte toute seule.
Santana inspira.
- Rebecca voulait venir, je lui ai dit que tu ne voudrais probablement pas…
- Mais QU’EST-CE QUE TU EN SAIS DE CE QUE JE VEUX ???
Santana recula en dressant ses mains devant elle.
- Ok, ok, j’attends dehors…
- Fais donc ça. Attends dehors.
Santana sortit, quelque peu remuée. Elle s’assit, tête basse, face à la chambre de Violette.Santana inspira. « Toujours, toujours la vie me remémore de faire preuve d’humilité… »
Raichu et Lucanon se firent face.
- Je te garde évidemment pour la fin…
- T’as battu un Pokémon Combat avec Psyko, félicitations, tu veux une médaille ?
Lilian inspira.
- J’ai déjà ma femme, mes trois enfants et ma boîte, merci. Et mon frère est avec son copain depuis deux ans, non, ça va, je pense qu’en termes de récompenses, dans la vie, on est déjà bien gâtés, moi et lui. Et toi, ça va ? Une médaille à présenter pour vos bons et loyaux services, Soldat Gribble ?
Wallace regarda Lilian, ulcéré.
« Bien envoyé… » songea Santana.
« Il l’a bien cherché… » admit Gina.
« Et vlan, allez… » soupira Helen.
Clive et Andréa se regardèrent.
- On est d’accord ?
- Grave. Ils ont même pas pu attendre la fin du match ! sourit Andréa.
- Rigolez pas trop, il revient à table après, rappela Beth.
Helen inspira, n’ayant pas hâte.
Tristan inspira. Neil le regarda.
- Je devrais pas me réjouir qu’il s’en prenne plein la tronche…
Neil agita la tête.
- Non, mais tu ne devrais pas pleurer non plus.
- Ah certainement pas…
Wallace tendit le bras.
- Duracell, Tonnerre !!!
Lucanon envoya les éclairs vers Raichu. Lilian plissa les yeux. Raichu esquiva les attaques.
- C’est grossier, c’est puissant mais indigne de toi. Même à moi tout seul je peux te battre ! SURF !
La vague partit droit sur Lucanon cette fois. Le Pokémon plongea dans le sol. Lilian haussa les sourcils. Lucanon sortit sous Raichu et le frappa dans une attaque Tunnel retentissante.
- TU ME PRENDS POUR QUI, HEIN ??? GUILLOTINE !
Lucanon s’éleva dans les airs et entreprit de retomber, les mâchoires écartées. Raichu se prépara à le recevoir.
- PSYKO !
Le Pokémon s’empara de l’eau autour de lui, la transforma en vrille et la projeta vers Lucanon. L’attaque éclata le Pokémon en plein vol. Lucanon retomba au sol, KO.
Wallace inspira. Holland leva les mains.
- Une manche remportée de chaque côté ! Bravo à tous. « Et surtout, arrêtez de vous énerver… »
Applaudissements de l’assistance. Wallace souffla et s’avança au milieu du terrain pour féliciter Lilian.
- … désolé d’avoir provoqué ton frangin.
- Palinodie acceptée. Et désolé pour ce petit déballage, c’était mesquin de ma part… admit Lilian.
Santana salua Lilian en s’inclinant, ce que Lilian lui rendit. Chacun retourna à sa table sauf Wallace qui quitta les tables. Tristan en mangea un œuf dur couvert de mayonnaise tellement ça l’affectait.
- Et c’est reparti… soupira Naomi.
- J’y vais… grommela Walter.
- Fais donc…
Bradley allait se lever mais Andréa le retint.
- Pas le bon moment, il ne t’écoutera pas.
- … ouais…
- Pis t’es pas son psy. T’es même pas psy de profession, t’as juste le diplôme !
Bradley agita la tête.
- Pis franchement, c’est un sac à merde, tu mérites mieux ! souffla Andréa en reprenant un verre.
- Clairement… admit Clive.
- Euh… attendez, vous n’êtes pas ensemble ?! s’étonna Helen.
Andréa et Bradley se regardèrent. Santana revint à sa place.
- Bon, bah je me suis bien affichée… J’ai un peu perdu la main je crois… souffla Santana.
- Bah j’te voyais pas avec un truc aussi bourrin. Malamandre c’est ton genre de Pokémon mais Ekaïser… admit Andréa.
Holland inspira.
- Bon… à espérer que le prochain combat soit plus calme… mais connaissant cette classe…hhh… Nous allons accueillir ceux qui se sont toujours présentés comme un duo de grands cyniques. Ils sont toujours amis depuis tout ce temps. Accueillons Clive Barker et Andréa Hunter.
Applaudissements de la foule. Clive et son ancienne convive se levèrent.
- Bras dessus bras dessous ?
- Non, porte-moi comme si on venait de se marier !
- … t’es conne, toi, alors !
Andréa se jeta au cou de Clive qui la porta avec difficulté. Beth grimaça. Helen haussa les sourcils, surprise. Bradley reprit un verre en observant son amie.
Walter rejoignit Wallace qui s’était assis sous la tente où avait eu lieu le mariage.
- Hey hey hey, c’est l’heure de ta petite conversation philosophique de la décennie !
- Hmph…
- On souffre alors on veut faire souffrir ? Hein ? C’est encore ce scénario-là, mon petit Wallace ?
Walter regarda Wallace, blasé. Il inspira, plus sérieusement.
- Toujours amoureux de lui ?
- Non. Juste jaloux comme un porc qu’il ait trouvé son monsieur Parfait.
- Oh, ça. Bah, tu assumes ton style de vie comme tu l’as toujours assumé, non ?
Wallace regarda Walter.
- Je suis revenu au point de départ, tu veux dire !
- Oui bien sûr, j’étais sarcastique.
- Vaut mieux que j’y retourne, hein… Le giton d’Andréa me drague à la table.
- Eh bah voilà, en plus tu as moyen de tirer un coup ! Que demande le peuple ?
Wallace regarda Walter qui agita la tête.
- Un peu trop sarcastique, ok...
- Depuis que t’es marié, en même temps…
- C’est pas une compète à qui a la meilleure vie. Sinon, je perds aussi.
- Vous avez recommencé à parler bébé…
- C’est toujours compliqué… je veux pas adopter, j’ai été adopté et là où Perrine l’a bien supporté, j’ai toujours des questions sur le pourquoi du comment j’ai été abandonné, ça m’embête, elle veut pas tomber enceinte, trop risqué pour sa carrière, je sais pas si je serais un bon parent, elle sait pas si elle pourra libérer du temps pour l’élever sans empiéter sur sa carrière…
- Ils font comment les autres ? T’as vu la masse de gosses qu’ils ont pondu ?!
- Je sais bien, mais… Nous on hésite, on a du mal… On est bien sans mais on sent que ça nous manque et qu’on serait de bons parents, les familles nous pressent…
- Même moi je vais avoir un bébé indirectement !
- Elle sait si c’est un garçon ou une fille ?!
- Aucune idée… On n’en parle pas trop et Robbie est un peu glacial avec moi sur le sujet.
- Compréhensible.
- Du coup, flou artistique.
- Ok. Tu penses pouvoir revenir et ne pas jouer les berserker kamikazes avant notre combat final ?
Wallace sourit.
- Ouais.
- Allez.
Holland annonça le second duo.
- Face à eux, elles étaient parmi les plus jolies filles de l’école et sont devenues deux mères de famille exemplaires, Gina Crawford et Holly Sherwood !
Anissa et Santana plissèrent les yeux. « Présentation sexiste… »
Gina et Holly se levèrent, ravies.
- Gardez les petits, les garçons !
- Mais ouais t’inquiète ! souffla Lilian.
- Evidemment… soupira Léon.
- Vous en faites pas on les surveille bien ! sourit Adrien.
- Va te battre tranquille chérie… souffla Gabriel.
Madeleine regarda Lilian.
- Papa, elle est forte, maman ?
- Oui, si elle y va sérieusement, elle est forte ta maman ! Je l’ai déjà vue battre des gens que papa n’arrivait pas à battre !
- Et maman alors ? demanda Sébastien à son père.
Gabriel inspira et regarda Léon qui agita la tête.
- Ça dépend. Elle a de bons Pokémon, faut qu’elle soit motivée, c’est tout.
Beth observait, amusée. Wallace revint à sa place. Bradley le regarda avec souci. Wallace inspira, gavé.
- Tu m’as mis en favoris sur Grindr ?
- … hein ?!
- Bah voilà, si tu fais même pas l’effort minimum, notre relation ira pas bien loin !
- …
- Sur mon profil y’a marqué « Je prends tout ce qui passe », tu peux pas me rater.
Bradley regarda Wallace et ne se laissa pas démonter.
- Quand un Pokémon est pris au piège et qu’on essaie de le délivrer, il a toujours des réactions extrêmes, je choisis donc de…
Bradley secoua la tête et se tourna vers l’entrée qui s’était poursuivie avec un assortiments de salades en verrines.
- … te laisser t’agiter jusqu’à ce que tu réalises que tu es entouré de proches, non d’ennemis et que tu n’as absolument pas à faire du mal à ceux autour de toi pour t’en sortir. Je mange ma salade, tu manges ta jambe pour te délivrer. Très bien. Mais les choses peuvent être simples. Avec cette situation comme… avec mon homosexualité, comme avec ton bar.
Bradley prit une feuille entre les doigts de sa fourchette et la dévora en regardant un Wallace halluciné. Beth et Santana se regardèrent, impressionnées. Helen regardait Wallace, un peu surprise. Elio regarda sa mère.
- Maman, c’est toujours comme ça ?
- Oui mon chéri, c’est toujours comme ça.
- … tu m’étonnes que t’aies arrêté d’enseigner !
Clive et Andréa faisaient face à Gina et Holly.
- C’est un peu le combat fourre-tout… admit Andréa.
- Ouais, on a juste rien contre elles… marmonna Clive.
- Pareil, vous nous avez jamais rien fait ! s’étonna Gina.
- Bon, vous deviez bien vous foutre de nous de temps en temps… sourit Holly.
Clive inspira.
- Non mais je suis sûr que toi tu croyais que j’étais un suppôt de Satan, un truc dans le genre.
- Un peu !
- C’était plus moi qui était dans ce délire avec le diable parfois ! sourit Andréa.
- Tu avais l’air plus sage, en fait, même si je savais bien que non…
- Et moi je vous regardais juste comme les gothiques chelous… marmonna Gina.
- Moi j’ai déjà fantasmé sur une partie fine avec vous deux ! souffla Andréa.
- C’est pas étonnant… admit Holly.
- Non, ce qui est plus étonnant c’est que vous n’ayez pas fini ensemble, tous les deux !
Clive et Andréa se regardèrent.
- On a toujours été amis ! assura Clive.
- Ouais, j’ai jamais songé à sortir avec lui… parce que c’est le seul gars fiable que je connaissais, je voulais pas le perdre en sortant avec lui.
- Et moi… j’sais pas, ça m’a jamais traversé l’esprit. Pis elle est pas mon genre. Trop sage niveau look.
Gina et Holly se regardèrent. Andréa inspira.
- On pourrait dire la même chose de vous deux, vous vous êtes jamais embrassées, pelotées, jamais eu un truc entre vous ?
Steven regarda Mike.
- Et là, mon alter-ego adolescent pète un câble !
- Tu m’étonnes !
Ana et Myriam frappèrent les deux garçons.
Gina et Holly grimacèrent et éclatèrent de rire.
- C’est jamais arrivé ! ricana Holly.
- Non, dis donc, on n’est jamais allées aussi loin ! souffla Gina.
- Arrête, y’a jamais rien eu !
- La cabine d’essayage quand même…
Etonnement général. Clive regarda Andréa.
- Tu vois, peuvent pas s’en empêcher.
- On a un peu forcé aussi… admit Andréa.
- Gina, on est mariées !
- Je sais, ça date, c’est pour ça qu’on peut en parler, de l’eau a coulé sous les ponts ! On s’est juste regardées dans la cabine d’essayage une fois !
Holland plissa les yeux.
- Vous étiez toutes les deux dedans ?!
- Bah oui.
- Comme ça on n’attend pas à faire la queue comme des connes !
Violette agita la tête. « Mouuuuui… »
Rebecca secoua la sienne, désapprobatrice. « On fait ce qu’on peut, si les gens n’étaient pas aussi longs dans les cabines aussi ! »
Amélia plissa les yeux. « Les achats sur Internet, ça évite ce genre de problèmes ! »
Holland inspira.
- Je ne vais pas me plaindre, d’un autre côté, la conversation est beaucoup plus saine que pour le combat précédent…
- C’est clair ! admit Clive.
- Vous pouvez donc commencer.
- Ok ! Allez, Flotoutan !
Le Pokémon de Gina apparut. Le singe salua, jovial.
- Mushana, go !!
Le gros Pokémon dormeur de Holly apparut, somnolent et rondouillard.
Clive et Andréa se regardèrent.
- Allez, Trioxhydre !
Le dragon à trois têtes de Clive apparut, à l’effroi général. Gina et Holly se regardèrent, à deux doigts de partir en courant. Clive sourit.
- Géniaaaaaaal !
- Il prend son pied ! sourit Beth.
Andréa sourit.
- Je suis moins effrayante, mais… Lougaroc !
La créature bipède et rouge sang se posa sur Trioxhydre et poussa un hurlement bestial. Fey et James se regardèrent.
- Sacré spectacle de repas de mariage !
- Tu m’étonnes. Et tu voulais une chorale ! souffla James.
Gina inspira.
- Les gosses nous regardent…
- Ouais, et nos maris aussi… souffla Holly.
- On est venues à bout de Diancie, on viendra à bout de ça !
- Si… tu le dis… Mushana, Rayon Signal !!
Mushana envoya une nuée de rayons lumineux colorés. Clive ricana.
- On contourne ses faiblesses, hein ? Mégaphone, Trioxhydre !
Le dragon poussa un horrible cri qui repoussa les rayons de Mushana et frappa le camp adverse, Mushana comme Flotoutan. Gina serra les dents. Mushana semblait sonné du renvoi de son attaque.
- Bon bah quand faut y aller ! Hydrocanon !
L’attaque de Flotoutan frappa Trioxhydre. Clive regarda Andréa.
- A cause de ton loup, toutes les attaques portent…
- Oh eh, t’as vu ta grosse bête, là ?! Niveau discrétion tu pues un peu du cul !
- Bon… Draco Rage !
Trioxhydre envoya une nuée de boules de feu bleues. Mushana et Flotoutan furent bombardés.
- Lame de Roc !!
Le Lougaroc rouge éclata de rire et envoya une nuée de rochers pointus. Gina et Holly n’en menaient pas large.
- Psyko, Mushana !!
Le Pokémon se ressaisit et détourna les attaques en les renvoyant vers les adversaires.
- Voilà ! Ne vous laissez pas faire ! cria Lilian.
- Allez les filles !! renchérit Léon.
Andréa inspira.
- Lougaroc, Casse-Briques !
Le loup sauta et frappa ses propres rochers pour les briser. L’Hydrocanon de Flotoutan le visa alors de plus belle.
- Heeeeey !!
- Ah moi je me contente de frapper, hein ! assura Gina.
- Dracocharge !!
Trioxhydre s’interposa entre Lougaroc et l’Hydrocanon. Il fonça vers Flotoutan et le dégomma d’une traite, sans que la créature résiste.
- Ah non !!
- Désolé, Gina, rien de perso…
- C’est le Pokémon qui arrose nos plantes et s’occupe des gamins, en même temps… souffla Lilian.
- Mushana, Eclat Magique !! cria Holly.
L’attaque flasha Trioxhydre qui resta figé un moment avant de s’effondrer.
- QUOIIIIIIIII ???? cria Clive.
- Ah, ça la double efficacité du type Fée sur le type Dragon et Ténèbres, ça ne rate pas… souffla Tino.
- Tu t’arrêtes TOUT DE SUITE ! grommela Benjamin.
- Oui, oui, rassure-toi ! Rhô… Tristan, je suis si ennuyeux que ça ?
- On n’est pas tes élèves, en fait…
Clive était presque entrée en catatonie. « Type Fée, gnnnnnnnnnnn… »
- Ah oui, là, elles t’ont bien mouché… admit Andréa.
- … me vengeraiiiiis…
Lougaroc et Mushana se firent face. Holly grimaça. Andréa plissa les yeux.
- Lame de Roc encore !!
Lougaroc éclata de rire et agita les pattes. Mushana fut visé par en dessous. L’attaque frappa le Pokémon de plein fouet.
- Han non… souffla Sébastien.
- Hey, ta maman n’a jamais été une grande combattante, tu sais… souffla Gabriel.
- Bah oui mais quand même, pis c’était mon doudou à une époque…
Holly leva les yeux au ciel.
- C’était prévisible…
- Pas mal quand même d’avoir abattu le gros dragon de Clive !
- Bah, c’était facile en même temps… admit Holly.
Clive s’était retourné, mélancolique.
- Je l’ai recueilli en tant que Solochi une nuit de pleine lune en rentrant du taf, je pensais que c’était un présage…
- Han non, il est reparti… soupira Beth.
- Il a toujours eu un rapport bizarre à ses Pokémon… souligna Santana.
- Ouais, limite Orson en gothique… admit Wallace.
- Oh le pauvre. Moi je l’aime bien, Clive ! souffla Helen.
- Vous aimez tout le monde ! soupira Wallace.
Helen regarda Wallace en hochant la tête.
- Oui et tu devrais essayer !
- Meh. Trop d’efforts inutiles.
Beth observa son petit ami, amusée.
Gina et Holly soufflèrent.
- Bon, faut se ressaisir !
- T’es marrante, toi. Se ressaisir…
- Les enfants nous regardent ! rappela Gina.
- Tes filles sont en train de se goinfrer…
- Han non, Lilian ne surveille pas leur régime !
- … elles ont à peine douze ans ! geignit Holly.
- Oui mais quand même je veux pas qu’elles se goinfrent ! Hey, j’essaie d’être une bonne mère ! Tiens d’ailleurs…
Gina et Holly se tournèrent vers Clive et Andréa.
- … aucun de vous deux n’a d’enfants ?
- J’en veux pas et Beth non plus.
- Pas qu’ça à foutre… admit Beth.
- Bien parlé ! sourit Wallace.
Santana leva les yeux au ciel. Helen agita la tête.
- Et je n’en veux pas non plus, je suis très bien toute seule !
- C’est gentil pour… le garçon qui t’accompagne… marmonna Holly.
- Grave… admit Gina.
Bradley haussa les épaules.
- Manquerait plus que ça, un enfant, tiens… tchhh…
Wallace regarda Bradley et éloigna la bouteille de vin blanc de lui. Le fils d’Helen hocha la tête.
- Il était en train de la boire tout seul !
- Elio, ne regarde pas les gens boire ! souffla Helen.
- … bah pourquoi ?!
- Ça va te donner des mauvaises idées, déjà d’une, et déjà de deux, c’est pas joli à voir !
- Ah bah ça j’veux bien te croire, vu le nombre de fois que tu rentres torchée de tes « Soirées bar avec les anciens collègues » !
Bradley regarda Wallace.
- De quoi je me mêle, callipyge bellâtre ?! grommela Bradley, déjà un peu aviné.
- Hors de question que tu finisses bourré au mariage de Fey. Ils ont beau être déjà mariés, je veux pas que le reste de leur mariage soit terni par… un mec bourré sorti de nulle part.
Bradley grimaça.
- Pas étonnant que ton ex t’ait quitté.
- Pas étonnant que tu te retrouves avec une fausse meuf alors que t’es pédé comme un foc.
- Loser.
- Mal-baisé.
- Travelo.
- Amateur de prostituées non agréées par la commission officielle des prostituées.
Bradley sourit, amusé par la remarque. Wallace sourit aussi. La main de Bradley rejoignit celle de Wallace sous la table. Wallace le regarda du coin de l’œil.
- Ok mais tu bois plus.
- Promis.
Wallace serra la main de Bradley dans la sienne.
Clive inspira en grommelant.
- Pour la suite, rien ne va plus !! Mimiqui !!
Le Pokémon apparut. Tout le monde fut stupéfait.
- Clive a un Pokémon Fée ??? s’étonna Rebecca.
- Alors ça, c’est chelou… marmonna Mike.
- Faut croire que les gens changent ! admit Francis.
- En même temps il est sinistre, ce truc… admit Quinn. C’est bien son genre en fait…
Mimiqui regarda Clive qui lui leva un pouce. Andréa sourit.
- Tarenbulle, GO !!
L’araignée géante à la tête entourée d’une bulle apparut également. Gina et Holly poussèrent un cri qui fit reculer la créature.
- Hey, on n’effraie pas Bubulle ! grommela Andréa.
- Ah non, ne surnomme pas tes Pokémon… souffla Clive.
Gina et Holly se regardèrent.
- J’ai un Pokémon que j’ai entrainé depuis que je suis maman… marmonna Holly.
- Et moi j’ai un truc pas trop mal à leur sortir… admit Gina.
Lilian, Léon et Gabriel observaient.
- Triopikeur, à toi !!
Le Pokémon de Holly apparut, un… Triopikeur blond.
- ……….
- ……….
- … HOLLY T’ES SERIEUSE ???
- Très. C’est une espèce rare d’Alola, je…
- Alors pas du tout il est très commun là-bas même que ses cheveux en fait c’est des…
Tristan et Benjamin firent se rasseoir Tino tandis qu’Amélia était prête à le poignarder avec le talon de sa chaussure enlevée.
- Du calme ! somma Orson.
- Désolée, il me fout en rage ! grommela la blonde.
Holly inspira.
- J’ASSUME mon Pokémon ridicule !
Triopikeur se retourna vers sa maîtresse, les yeux tous larmoyants.
- Mais oui mon bébé, je t’aime !!
- … A toi !!
Le Bazoucan de Gina sortit de sa Pokéball. Bien furax.
- Hey, on dirait toi ! sourirent Wallace et Santana en se regardant.
Helen éclata de rire.
- Wow, il est cool ! admit Andréa.
- Et pas que ! sourit Gina.
- J’ai hâte de voir ça ! sourit la blonde.
- Tu me dragues, là ?
- Nooon. Tarenbulle, attaque Aqua-Brèche !!
L’arachnide glissa dans un mouvement chaloupé vers Bazoucan. Gina inspira.
- Bazoucan, attaque Bec Vrille !!
Bazoucan et Tarenbulle entrèrent en confrontation, les deux Pokémon se tenant en respect. Clive regarda Holly.
- Mimiqui, Ombre Portée !!
Une ombre sortit de Mimiqui pour aller frapper Triopikeur.
- Attaque Etonnement !
Triopikeur tenta d’effrayer Mimiqui mais la créature était protégée par son talent, et il se prit le coup quand même.
- Ah bah non ! La physique des attaques ! Et le talent de Mimiqui, il est connu quand même, rhô !! grommela Tino comme si il était à un match de foot.
Tristan se cacha les yeux, honteux. Neil inspira.
- Trois ans à manger avec lui, pas étonnant que tu étais aussi névrosé pour notre premier dîner !
- Je t’avais dit que ce mariage serait instructif ! souffla Tristan.
James se pencha vers Fey.
- On le fait virer ?
- Faire virer un prix Nobel à un mariage de noirs, James ? Tu veux tenter ça, vraiment ?!
- On n’est pas obligés d’appeler la police, les gars peuvent le faire eux-mêmes…
- Ouais papa, on le vire allez ! Comme dans les films, en le balançant par la porte !
Fey regarda Drew, leur dernier fils, mécontente.
- Drew, je t’ai dit quoi à propos des films ?
- C’est pas pour de vrai…
- Voilà ! Oooh mais !
James Junior inspira.
- Moi je peux rien dire, j’ai l’habitude depuis le temps que je les vois tous…
- Je crois que le fils des Zuckerman me regarde encore, maman… marmonna Honorine.
- Et alors, regarde-le aussi ! souffla Fey.
- Non mais ça va pas, Fey ! grommela James.
- Mais c’est pas comme si il allait se passer quelque chose, James !
Honorine se tourna vers Mark et lui tira la langue. Mark lui fit un clin d’œil. Honorine sourit et lui rendit son clin d’œil. James Junior regarda sa sœur.
- Tu fais quoi, là ?!
- Moi ? Rien !
Clive inspira.
- Griffe Ombre !!
Mimiqui fondit sur Triopikeur.
- Tête de Fer !!
Triopikeur tenta une riposte mais son manque d’habileté joua contre lui et Mimiqui le frappa allègrement, plus agile.
- Bazoucan, Balle Graine !!
- Tarenbulle, Bulles d’O !!
Les deux Pokémon se confrontaient à coups de projectiles.
- Gina…
- J’ai vu. Quelle idée d’appeler un Pokémon aussi balourd !
- Hey, il est pas balourd, il est limité par sa nature de Triopikeur !
Le Pokémon semblait dépité qu’on parle de lui ainsi. Gina inspira.
- Ok, allez. Boule-Roc !!
Bazoucan s’envola, cria, et cracha une nuée de rocs qui frappa Tarenbulle et Mimiqui. Les deux Pokémon reculèrent.
- Triopikeur, Trépignement !
Triopikeur fit trembler la terre avec empressement. Mimiqui grimpa sur Tarenbulle.
- Furie-Bond !!
Tarenbulle sauta en rythme avec les chocs terrestres pour les esquiver en compagnie de Mimiqui. Andréa inspira.
- Je suis la seule à m’entrainer ou bien…
Holly haussa les épaules. L’attaque cessa et Triopikeur sembla furax.
- Bazoucan, Furie !!
Le toucan poussa un cri de fureur et chargea vers les adversaires en essayant de les frapper vivement avec son grand bec. Tarenbulle et Mimiqui se séparèrent.
- Triopikeur, TREPIGNEMENT !
- … non mais si ça a pas…
L’attaque s’avéra hyper puissante. Mimiqui et Tarenbulle furent rudement secoués. Clive et Andréa serrèrent les dents.
- Si l’attaque précédente échoue, la suivante est plus puissante…
- Arrête de faire ta Tino… sourit Gina.
- HEY ! cria le principal intéressé.
- Te plains pas, t’es une référence… marmonna Benjamin.
- Contrairement à certaines personnes…
Benjamin regarda Lucy.
- Elle a quelque chose à redire, Nem-dna Mode ?
- A celui que je surnommais « Benjamou » au bout de trois ans de vie commune ? Noooon pas du tout !
- Et voilà, je savais que nos enfants entendraient parler de sexe à ce mariage, ce n’était qu’une question de temps…
Quinn frappa Francis. Christina regardait également la table des geeks. James regarda Fey.
- Et tu disais que ton plan de table garantirait la paix des ménages ?
- J’ai été optimiste, que veux-tu…
Andréa grommela.
- Comme si j’allais me laisser faire ! Aqua-Brèche !!
Tarenbulle chargea. Mimiqui sauta de sa monture.
- Mimiqui, attaque Martobois !!
Mimiqui se saisit de sa queue et se prépara à aller frapper Triopikeur dans un bond rageur.
- Bazoucan, Bec-Canon !
Bazoucan s’interposa entre Mimiqui, Tarenbulle et Triopikeur et devint tout rouge. Andréa et Clive se regardèrent.
Mimiqui frappa Bazoucan pour l’évacuer, mais il se brûla dans la manœuvre. Tarenbulle frappa Bazoucan qui leva le bec et l’abattit sur lui. L’attaque provoqua une violente explosion.
- Il aurait fallu que Tarenbulle attaque le premier, il est immunisé contre les brûlures ! Bec-Canon est une capacité qui brûle les attaquants physiques et frappe ensuite, si Tarenbulle avait attaqué le premier, son talent « Aquabulle » aurait absorbé la brûlure sans sourciller !
Tino regarda sa table qui hocha la tête, satisfaite. Amélia inspira.
- Tu vois, quand tu expliques un point obscur ou pas compréhensible pour nous autres simples mortels, là, on veut bien ton avis !
- Mais du coup, vous le voulez tout le temps…
Tristan se tourna vers Tino, offusqué.
- Quoi ?!
- … Tu n’as pas changé, en fait. Tu es comme Wallace, tu en es revenu au même point. Tu n’as pas varié d’un iota depuis le secondaire, toujours à pérorer sur le même ton péremptoire…
- … mais Tristan, euh…
- Oh moi ça va, tu sais, depuis que tu n’es plus avec Christina, on a bien peu de nouvelles de toi, et… ça ne me manque pas, au fond.
Orson, Benjamin, Amélia, Robbie, Naomi et Walter regardèrent Tristan, stupéfaits.
- … mais Tristan, euh… je… j’ai juste cherché à…
- A réaliser tes rêves, je sais. Mais moi ça m’a fait du mal de perdre mon meilleur ami comme ça. Le fait que tu n’aies pas changé, en plus… pfff... je savais que ce serait dur de revoir Wallace, mais toi, j’avais pas anticipé.
Tino sembla dépité. Amélia regarda Naomi et Walter.
- On comprend mieux pourquoi on n’était pas à leur table, à l’époque, hein ?
- Ouais tu m’étonnes… admit Naomi.
- Finalement la nôtre était pas si compliquée ! souffla Walter.
Bazoucan et Tarenbulle étaient KO. Mimiqui était seul face à Triopikeur.
- Bah voyons. Moi contre super-mèches-blondes…
- Euh, excuse-moi, on est blonds tous les deux, hein ! souffla Holly.
- Je parlais du Triopikeur…
- Ah !... Laisse mon Triopikeur tranquille !
- Mimiqui, attaque Vampipoing !!
Les yeux de Mimiqui brillèrent. Le Pokémon Fantômasque chargea en ligne droite. Holly plissa les yeux. Lilian haussa les sourcils.
- Triopikeur, attaque…
- FEINTE !
Mimiqui disparut et réapparut devant Triopikeur, prêt à le frapper.
- Tête de fer !! réagit Holly.
L’attaque frappa Mimiqui avec violence. Le Pokémon, sonné, retomba en arrière, poussa un dernier cri trop mignon, et s’effondra. Clive sembla désarçonné.
- Mimiquiiiii… geignit Clive.
- … on a gagné ! HAHAHAHAHA !
- Oui bon enfin, j’ai perdu moi… marmonna Gina.
- Moi aussi, mais bon, heh, c’est juste un jeu !
- Voilà, et c’était bien marrant ! sourit Holly.
- Mimiquiiiiiiiiiiiii… pleurait presque Clive en portant son Pokémon.
Andréa serra les dents.
- Vraiiiiment une relation trop bizarre avec ses Pokémon !
- Tu m’étonnes ! admit Gina.
- Bravo Triopi-chou ! sourit Holly en caressant les têtes de son Pokémon.
Holland plissa les yeux.
- On passe à la suite…
Tino se pencha vers Tristan alors que la dernière entrée était servie : Des canapés tomate-mozzarella.
- Tu… m’en veux vraiment ?!
Neil regarda Tristan avec fermeté. Le jeune homme inspira et mit de l’eau dans son vin.
- Non, je sais bien que tu avais des aspirations, et j’ai eu les quelques messages que tu m’envoyais au début, tu as oublié ensuite, je ne t’en veux pas, tu avais eu une rupture difficile, moi aussi, j’aurais juste aimé qu’on se soutienne plutôt qu’on vive ça séparément.
- … mais tu m’en veux pas, hein ?
- Mais non, Tino, tu me connais, je… m’emporte, parfois. Désolé. Y’a pas de lézard.
Tino hocha la tête et regarda vers Christina. « C’est ça aussi qu’elle ressent envers moi… j’ai tout laissé pour devenir un grand chercheur… et au final… mon meilleur ami et mon ex-fiancée n’ont que de la rancœur envers moi… »
Tino souffla. « J’ai un prix Nobel et je me sens complètement merdique ! Génial… »
- Elles étaient le trio gagnant de leur classe, elles ont fait chavirer les cœurs et les autres élèves, vont-elles pouvoir se battre avec autant d’ardeur quinze ans plus tard – qui a écrit ces présentations ???
Francis leva la main. Tout le monde sembla peu surpris, du coup.
- Hey, j’étais chef de classe !
- Merci pour tes trois ans de bons et loyaux services ! admit Lucy.
- Grave, tu as marqué la classe de ton empreinte ! soupira Quinn.
- … on accueille Rebecca Tatley-Gates, Violette Benson et Amélia Levy !
Les trois femmes se levèrent. Amélia sortit de la table des geeks.
- Bon, vous entretuez pas en mon absence !
- Bonne chance, Amélia !
Amélia regarda Orson qui lui souriait. Elle inspira.
- C’est juste un jeu, Orson, voyons.
- Certes mais ce serait bien que tu gagnes !
Amélia agita la tête et partit vers le terrain. Benjamin se pencha vers Orson.
- Vous êtes vraiment séparés ?
- Oui bah oui…
- Elle est toujours amoureuse de toi, vieux.
- … et moi aussi, et puis ?
Benjamin haussa les sourcils. Orson haussa les épaules.
- C’est comme ça, on n’y peut rien. Juste qu’on n’avancera pas si on se remet ensemble, ça n’a aucun avenir.
Benjamin et Tino se regardèrent, éberlués.
Violette laissa Ludivine.
- Tu ne t’inquiètes pas, je reviens tout de suite !
- Hm…
- Et si les serveurs ramènent autre chose, tu m’attends pour trier.
- Hm-mm.
Francis, Lucy et Quinn se regardèrent, interloqués.
Rebecca laissa Arthur à Charles.
- Pas de bêtises, Arthur, tu manges correctement…
- Maman j’aime pas les tomates…
- Mange au moins la salade autour.
- D’accord…
- Charles…
- Oui, t’inquiète, je le surveille.
- … Encourage-moi un minimum, quand même !!
Mike, Steven et James s’étonnèrent.
- Oh euh… mais tu es la plus forte, chérie, je n’ai pas à t’encourager !
- … Peut mieux faire… grommela la rousse en partant de table.
Mike plissa les yeux. « C’est limite un truc que j’aurais pu lui dire… »
Clive et Andréa revinrent à leur table.
- Vous êtes nuls ! souffla Wallace.
- Hey, on n’est pas comme toi à s’entrainer encore dix ans après ! souffla Andréa.
- Une catholique et une épouse de jumeau, tu peux pas test, Wallace ! marmonna Clive.
- Mouais. Cela dit vu comme je viens de me faire botter le cul je suis mal placé pour la ramener… admit Wallace.
- Tellement ! souffla Santana.
On proposa du vin à Wallace et Bradley. Wallace tendit la main.
- Ça ira.
- Wallace Gribble refuse de l’alcool ?! s’étonna Andréa.
- Ouais. C’est de la piquette, j’en commande de meilleurs pour mon bar !
- Mais c’est toi qui a choisi les bouteilles pour le mariage ! s’étonna Santana.
- Ecoute, chacun ses mauvais choix, hein !
- Toi, faire un mauvais choix ? sourit Helen.
- Ouais. Le Wallace nouveau admet ses torts !
Bradley serra de plus belle la main de Wallace dans la sienne et l’aventura même sur sa cuisse. Wallace laissa faire, un peu surpris. Andréa remarqua le manège et soupira, impuissante.
- Face à elles…
Rebecca, Violette et Amélia étaient alignées.
- Ça rappelle des souvenirs, hein… marmonna Amélia.
- Hm.
- On a bien changé depuis ce temps. Déjà, je suis la mieux habillée… admit Rebecca.
- Pardon ?
- Violette n’a pas de robe !
- Euh… c’est pas parce que je suis dans un tailleur que je suis moins bien habillée ! grommela Violette.
- Et je porte le doré à merveille.
- C’est du jaune-orangé, Amélia !!
- Tu t’es vue dans ta robe turquoise que tu ressors à chacun de leurs mariages ? souffla Amélia.
- J’ai un GRAIN DE PEAU particulier, Amélia !!
- J’ai le droit d’être féminine sans porter de robe, ça n’empêche rien ! souffla Violette.
James haussa les épaules.
- Elles s’échauffent, ça va être un beau match !
- … Ils sont bizarres vos amis quand même… marmonna la mère de James.
- Oui, enfin on le dit à chaque mariage, mais effectivement… admit la mère de Fey.
Fey inspira.
- Au moins cette fois personne ne se dispute, ni eux, ni vous… et je ne suis pas enceinte, et on est mariés, donc c’est parfait !
Holland inspira en voyant les filles se crêper le chignon.
- Face à elles, ils étaient trois inséparables de la classe. Lui était le prestigieux chef de classe…
Quinn et Lucy levèrent les yeux au ciel en regardant Francis. Le reste de la classe regarda la table, un peu atterré.
- Il était accompagné de sa future femme et de sa meilleure amie, accueillons Francis et Quinn Zuckerman accompagnés de Lucy Tien.
Francis se leva.
- Perrine, Christina, vous gardez les petits ?
- On a le choix ? C’est ça ou les laisser livrés à eux-mêmes ! souffla Perrine.
- Allez-y, on vous les garde… marmonna Christina.
Perrine inspira. Christina agita la tête.
- Et attends d’avoir le tien…
- Je préfère même pas y penser… souffla Perrine.
Francis, Quinn et Lucy se placèrent face au trio féminin.
- Quinn…
- Rebecca…
- Violette…
- Lucy…
Amélia et Francis se regardèrent.
- J’ai absolument rien contre toi…
- Non plus. Choupinets vos garçons !
- Merci… Toi et Orson…
- Ca nous regarde.
- Ok, ok, j’ai rien dit.
- Vous pouvez commencer…
Francis hocha la tête.
- C’est parti, à toi !!!
Crabominable fit son apparition. Les cinq filles sur le terrain semblèrent dégoûtées.
- OUAIS ALLEZ CRABO’ ! cria Mark.
- ALLEZ LE CRABO DE PAPA ! cria Sean.
- On se calme et on ne grimpe pas sur moi sous prétexte que je suis grosse !! cria Perrine.
- C’est bien les fils de leur père… geignit Christina en se bouchant les oreilles.
Crabominable agita ses pinces. Quinn serra les dents.
- Rien à faire, je le déteste toujours autant !
- Mais il est génial ! Et pis il me rappellera toujours ces vacances au chalet de Frimapic ! sourit Francis.
- Oh, ce chianti… admit Quinn.
- Et puis sans lui on n’aurait pas sorti la voiture de la neige !
- Ahem… Allez !
Lucy envoya un Ténéfix. La créature ricana en regardant les filles et en se frottant les mains.
- Vous collectionnez les Pokémon répugnants ou quoi ??? geignit Rebecca.
- Il est mignon mon petit Ténéfix, allons ! sourit Lucy.
- Allez, à toi de jouer !!
Quinn envoya un Luxray. Le Pokémon se dressa fièrement. Nouveaux encouragements de Sean et Mark.
- Allez Lulux !
- Lulux c’est le meilleur !
- ARRETEZ DE SURNOMMER NOS POKEMON !! grogna Quinn.
- Mais laisse, ils sont mignons ! sourit Francis. Et puis bientôt ils auront les leurs, ils arrêteront de nous embêter avec ça !
Holland agita la tête. « Moui, enfin, pas par le biais de l’école… »
Rebecca regarda le trio d’en face. Ténéfix, Crabominable, Luxray…
- Bon ! A moi, Lucinda !!
Au-dessus de Rebecca apparut un magnifique Pyrax. La créature agita ses ailes pour disperser des étincelles de flammes.
- Allez maman ! cria Arthur.
- Poussin, ce n’est pas parce que les gosses mal éduqués de la table à côté se permettent de faire les zouaves que tu dois faire pareil.
- Oui papa…
- Et finis ton assiette, c’est malpoli de laisser… souffla Charles.
Arthur baissa la tête et piqua dans son plat. Steven et Ana se regardèrent alors qu’Ivan mangeait ce qui lui plaisait.
- Enfin un papillon à ma hauteur ! sourit Rebecca.
Francis grimaça alors que son Crabominable le regarda, un peu gêné.
- …mais non, elle ne te déteste pas tant que ça, elle ne va pas t’attaquer en premier…
Rebecca lança un regard noir vers le crabe yéti qui grimaça et se cacha des deux pinces.
- Vas-y, Matéo !
Un Météno violet apparut devant Violette. Francis, Quinn et Lucy s’en amusèrent.
- Forcément, il est violet !
- Bien joué… Violette ! sourit Quinn.
- En fait ce n’est pas moi qui l’ait choisi…
Santana inspira.
- … pas plus que son prénom.
Santana baissa la tête et s’empara de la bouteille de vin blanc. Andréa la regarda.
- Tu me la passes après ?
- Si tu veux.
- Moi aussi, j’en veux bien… souffla Clive.
- Pareil, ouais ! souffla Wallace.
- Hm, moi aussi… ajouta Helen en tendant son verre.
Santana plissa les yeux. Andréa lui tapota l’épaule.
- Inutile de te saouler pour ça. Vraiment.
- Elle préfère garder un souvenir heureux que s’appesantir dessus. Tu devrais être content pour elle, pas te morfondre… ajouta Wallace.
- Et puis on va porter un petit toast, hein ? C’est un mariage, c’est heureux, un mariage ! sourit Helen.
Santana acquiesça et servit les autres avant elle. Bradley sourit en se rapprochant de Wallace.
- Ne me sers pas…
- Si, prends un petit verre, ça te fera du bien.
- … tentative puérile de me saouler ?
- Un, je pense pas en avoir besoin pour arriver à mes fins avec toi, deux, stopper net c’est une mauvaise solution, le tout est d’apprendre à se modérer.
Bradley hocha la tête.
- Déjà été en cure ?
- Non, expérience personnelle.
Bradley acquiesça.
Violette n’osa regarder ni vers Santana, ni vers Ludivine. Lucy la regarda avec respect.
Amélia inspira et envoya Couafarel. Le Pokémon arborait sa Coupe Madame et sa fourrure était donc blanche et rose, très élaborée et classieuse. Holland sourit.
- Je préfère la Pharaon, personnellement. Ou la Monsieur, elle est audacieuse, je trouve.
- J’hésite toujours entre cette coupe et la Kabuki, personnellement…
- Ahem ! Amélia !
- Pardon, pardon…
Les deux groupes se firent face. Météno revêtit son Bouclier-Carcan. Crabominable se mit en garde.
- Vous pouvez commencer !
- Lucinda, Danse du Feu !!
Pyrax tourna sur elle-même et envoya des serpentins enflammés partout. Arthur regarda avec fascination.
Francis regarda Crabominable qui tentait de parer. Luxray n’osait pas foncer, ce que Quinn ne pouvait que comprendre.
- Ça vous a ramollis, le mariage. Laissez faire la divorcée…
Ténéfix se mit à méga-évoluer. Rebecca grimaça. Méga-Ténéfix apparut, tenant son cristal, prêt à en découdre.
- Ombre Portée !
Méga-Ténéfix lança son cristal comme si c’était une partenaire de danse. La gemme se retrouva au milieu du terrain. Le fantôme glissa dans le sol, sortit du cristal et fonça vers Pyrax pour le frapper.
- Et BIM !! sourit Lucy.
- Hmph !!
- Morsure !
Couafarel avait mordu le lien entre Méga-Ténéfix et son cristal. La créature émit un gémissement et retourna sur son cristal, mécontente. Rebecca inspira.
- Ça va se payer !
- Matéo, Exuviation !
Météno perdit une partie de sa carapace. On aurait dit qu’il était couvert d’un damier de pierre. Francis se motiva.
- Allez, Crabominable, attaque Bulles d’O !
Le Pokémon cracha les bulles en direction de Pyrax. Rebecca sourit.
- Prise pour cible par ce gros crabe glacé répugnant… C’est presque déshonorant. Zénith !
Pyrax agita les ailes, et le mariage se retrouva plus ensoleillé qu’il ne l’était déjà.
- Han non ! C’est horrible une chaleur pareille en costard !! geignit Steven.
- Tu m’étonnes, j’vais crever ! geignit James.
Quinn attendait une occasion pour attaquer mais Météno bougeait trop, Pyrax était trop centré et trop susceptible d’être protégé, et Couafarel était trop loin pour elle.
- Lucinda, Lance-Soleil !
- Matéo, Lance-Soleil !!
Les deux Pokémon attaquèrent Crabominable. Météno émit l’attaque par ses yeux et Pyrax par ses antennes.
- Francis !! cria Quinn.
- Francis, attent… geignit Lucy.
Francis regarda vers ses enfants et inspira.
- ALLEZ !!!
Crabominable retint les deux attaques à bout de pinces. L’assistance fut impressionnée. Sean et Mark observaient, fébriles. Francis se redressa.
- Vous pensez me faire PEUR avec vos attaques de type Plante lancées par des Pokémon qui ne sont pas Plante pour un sou ? J’vais vous montrer moi !! MARTEAU DE GLACE !!!
Les bras de Crabominable s’illuminèrent, gelèrent les Lance-Soleil et frappèrent brutalement Météno et Pyrax.
- LES FILLES ! cria Amélia.
- OUAIIIIIIIIIS BRAVO PAPA ! cria Sean.
- PAPA C’EST TROP UN SUPER HEROS !!! cria Mark.
Perrine et Christina se regardèrent, les oreilles bouchées par leurs mains.
Lucy agita la tête.
- Tu m’avais dit que tu continuais à t’entrainer, mais là… je suis sur le cul !
- Merci ! Chérie, c’est quand tu veux !
- Hm-mm.. « Lui il a le temps, moi je m’occupe des gosses ! »
Rebecca inspira. Pyrax vint se placer au-dessus d’elle.
- Les filles, on les éclate !
Météno et Couafarel se placèrent aux côtés de Rebecca. Quinn inspira.
- Luxray, Crocs Eclair !
Le Pokémon sauta vers Météno.
- Lucinda, Surchauffe !
Pyrax replia ses ailes sur lui-même, ressemblant ainsi à une fleur rouge feu. Il ouvrit brutalement sa corole d’ailes-pétales et envoya une charge enflammée super puissante. Arthur sourit, émerveillé. Charles regardait en boulottant son entrée.
- Elle est toujours aussi balaise, c’est dingue… s’étonna Steven.
- Elle doit beaucoup s’entrainer…
Ana attendait une réponse de Charles qu’elle n’obtint pas. Elle se détourna vers le combat, gênée.
Luxray allait être touché quand Méga-Ténéfix s’interposa.
- Ok, c’est parti ! Rayon Gemme !!
Méga-Ténéfix éclata de rire et interposa son cristal entre Luxray et la Surchauffe. L’attaque fut habilement contrée. Rebecca regarda vers Lucy qui tira une taffe de sa cigarette montée sur un porte-cigarette.
- Surprise, Bitch. I bet you thought you’d seen the last of me.
- Hmph !!
Luxray allait lancer son attaque mais un invite surprise s’interposa.
- COUP D’BOULE !
Le Couafarel d’Amélia frappa Luxray par le flanc, empêchant son attaque d’être menée à bien. Amélia sourit.
- Mitra-Poing ! BOUM !
Crabominable frappa rudement Couafarel qui fut évacuée du terrain, roulant derrière Violette et Rebecca.
- Oh non !! cria Orson en se levant.
Firmin et Adrien eurent le même réflexe.
- Firmin !! grommela Perrine. « Tout ça pour me laisser seule avec le môme !!! »
Les deux arrivèrent auprès du Pokémon en même temps qu’Orson et Amélia.
- Zut… j’ai mal jaugé la situation… geignit la blonde.
- Tu étais obligée de l’envoyer elle ? soupira Orson.
- J’ai… un peu trop voulu faire la belle auprès de Rebecca, je pense.
- DIS AUSSI QUE J’AI UNE MAUVAISE INFLUENCE SUR TOI, CONNASSE !
- OUI, CONNASSE !
- T’ES UNE DE MES MEILLEURES AMIES ET JE T’AIME !
- MOI AUSSI, DESOLEE POUR CE FIASCO !
Santana, Christina, Perrine, Naomi et la plupart des femmes de l’assistance semblèrent choquées par cet échange.
- Ça me rappelle nous, à une époque… marmonna Gina.
- Hm… sacré souvenir. T’es tellement douée pour insulter les gens ! admit Holly.
- Et toi donc !
Wallace haussa les épaules.
- Je vois rien d’anormal. C’est une amitié féminine tout à fait normale !
Andréa, Santana et Helen regardèrent méchamment Wallace. Bradley ne put retenir un sourire.
Adrien examina Couafarel.
- C’est bon, rien de cassé, il est soignable.
- Ok. Eoko !
Firmin sortit son Pokémon. La créature sonna joyeusement.
- Un de mes parents est médecin, ça m’a donné envie d’avoir un Pokémon qui pouvait soigner ! Vibra Soin !
Eoko tinta doucement et diffusa une onde apaisante qui soigna Couafarel. Le Pokémon se releva, tout content. Amélia regarda Firmin.
- J’aurais pu le faire moi-même, tu sais, j’ai de quoi…
- Ouais mais c’est un réflexe, à la longue !
- Merci en tout cas.
- De rien, madame !
Firmin, s’éloigna, tout content. Amélia regarda Orson.
- Est-ce qu’un mouflet de même pas vingt balais vient de m’appeler « Madame » ?!
- Euh, je crois, oui…
- J’y retourne au cas où Rebecca perdrait et voudrait une revanche…
Lucy, Quinn et Francis faisaient toujours face à Rebecca et Violette. Amélia resta en observatrice.
Firmin alla s’asseoir à l’ancienne place d’Amélia, ce qui surprit le reste de la tablée. Robbie plissa les yeux.
- Hey, Robbie.
- … Firmin, je peux savoir ce qui…
Rebecca inspira et regarda Amélia.
- J’allais dire qu’une fois de plus tu nous lâches, mais c’eut été inconvenant vu notre passé commun…
- Certes.
- Tu te rattraperas au second tour…
Francis plissa les yeux. « Y’aura un second tour ??? »
Violette inspira.
- Matéo, Météores !!
- Ca sonne bien ! admit Francis.
- FAIS GAFFEUH !!
Météno visa les trois adversaires. Méga-Ténéfix se rit de l’attaque mais Crabominable et Luxray l’essuyèrent. Rebecca sourit. Pyrax fut cependant touché par une Ombre Portée. Rebecca regarda Lucy qui haussa les épaules.
- C’est un combat, ma grosse, faut t’attendre à prendre des coups.
- Ma… Ma GROSSE ???
- Oh-ho… marmonna Amélia.
Lucy sourit et fit un signe du doigt à Rebecca, l’appelant à venir la chercher. Rebecca grommela.
- Tu vas voir, Papillodanse !
- Je me suis déjà occupée de ça. Tu n’as eu le temps que d’en faire un, j’ai utilisé Provoc à temps. Pendant qu’Amélia et toi vous vous écharpiez.
Rebecca fut plus rouge que d’habitude. Violette plissa les yeux. « Et elle va s’énerver pour rien… »
- Du coup, permets-moi de t’arroser un peu, toi et tes copines. Méga-Ténéfix, attaque Rayon Gemme !
Méga-Ténéfix éclata de rire. Il tendit son cristal vers Pyrax qui se prit une sacrée saucée.
- AAAH ! Ma Lucinda !
- Lucy, s’il te plait. Et je ne t’appartiens pas ! GRIFFE OMBRE !
Méga-Ténéfix ricana de nouveau et sauta vers Pyrax avec son cristal qui fusionna avec son bras. L’arme s’orna d’une griffe spectrale sinistre. Rebecca grimaça.
- SEISME !
Météno fonça dans Méga-Ténéfix, lui rentra dans le ventre et l’écrasa au sol. Lucy baissa ses lunettes noires et regarda Violette qui agita la tête.
- C’est pas parce que tu te la joues « Petite meuf asiatique lookée » que tu dois prendre tes grands airs !
- Qu’elle dit, la meuf au météore ! souffla Lucy.
Rebecca inspira, courroucée.
- Allez maman !!
Elle se tourna vers son fils qui avait quitté sa chaise. Charles semblait mécontent.
- Et ta salade, merde !
- Allez maman tu peux les battre ! Allez !
Rebecca inspira et regarda Francis qui leva une main.
- J’aimerais bien savoir quand même comment tu as eu un Pokémon pareil…
La rousse leva les yeux au ciel.
- Chérie, les majordomes peuvent se charger des cadeaux de mariage !
- Attends, il y a quelque chose qui me chiffonne…
Rebecca se dirigea vers un bouquet de jonquilles dorées, une enveloppe et un petit paquet. Elle regarda l’enveloppe et l’ouvrit.
« Comme promis ^^ – Sans rancune… – Ta copine Inézia ;-) »
Rebecca fit de gros yeux hallucinés et ouvrit avec méfiance le petit paquet. « Un piège à clous, assurément… »
Qui contenait juste une Pokéball.
- Chérie ?!
Rassurée, Rebecca l’ouvrit. Un Pyronille en sortit, atterrissant sur le bras de la mariée et l’accueillant d’un petit bourdonnement de grosse mouche. Rebecca en retomba sur ses fesses dans sa robe de mariée.
- KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!- … aucune importance ! grommela la rousse. DANSE DU FEU !!!
Pyrax tourna sur lui-même et déploya des colonnes de feu sur le terrain. Crabominable et Luxray reculèrent, gênés.
- Ma chérie, si tu as une tactique spéciale de dernière minute…
- Non Francis. Demande à Lucy, elle a continué à s’entrainer, elle ! grommela Quinn.
L’attaque submergea Crabominable.
- Crabo, non ! geignit Francis.
- On a dit pas les surnoms des enfants !! Et crotte ! Eclair Fou !
Luxray effectua un déplacement rigide et longiligne jusqu’à atteindre Pyrax. Rebecca inspira.
- Bien tenté, le Roi Lion ! BOURDON !!!
Luxray fut envoyé paître par la seule vibration des ailes de Pyrax. Arthur semblait admiratif de l’attaque de sa mère qui faisait également vibrer les flammes, ce qui atteignait encore plus Crabominable et Méga-Ténéfix.
- Le rayon de son attaque… souffla Lucy, impressionnée.
- Crabominable, attaque Avalanche !!
Crabominable sauta au milieu de l’enfer de flammes et entreprit de retomber sur Pyrax, les bras en angle droit, les pattes repliées, prêt à s’abattre.
- Roulade, Matéo !!
Météno roula et frappa Crabominable qui retomba droit dans une des colonnes de flammes créées par Pyrax. Le Pokémon tomba instantanément KO. Francis baissa les bras, dépité.
- Han nan, Crabo… geignit Sean.
- C’est la faute de maman ! geignit Mark.
- VOUS BOUFFEREZ DES EPINARDS JUSQU’A VOS DIX-HUIT ANS !!! hurla Quinn.
Le couple rappela ses Pokémon. Rebecca regarda Lucy.
- A ton tour !
Les flammes de l’enfer se dirigèrent toutes sur Méga-Ténéfix qui les encaissa. Le public était mortifié.
Lucy serra les dents.
- Non, au tien ! FULMIFER !
- Fulmiquoi ?! s’étonna Rebecca.
- OUUUUH C’est MOCHE !!!
Tout le monde regarda Tino, éberlué. Christina plissa les yeux, atterrée. Tristan se frictionna le visage. Wallace prit un cure-dents et goba une tomate-mozza.
- Ça m’rappelle les mois de Ligue Pokémon. J’avais l’impression de cohabiter avec mon père quand y’avait le foot.
- Tu as habité avec le prix Nobel ? s’étonna Bradley.
- A la fac, ouais.
Andréa regardait les deux hommes en coin et avait clairement repéré leur manège sous la table.
Pyrax s’effondra, KO. Rebecca allait s’évanouir, mais Amélia la soutint.
- Ne salis pas ta robe.
- C’est vrai, tu as raison, Amélia !!
Rebecca resta debout malgré la douleur. Violette et Lucy étaient les dernières sur le terrain.
Firmin achevait sa conversation avec Robbie.
- Tu comprends, ma sœur est prête à ce que tu reviennes, elle veut juste assumer ce truc de bébé jusqu’au bout toute seule. Elle a souvent dit que c’était mieux si tu n’étais pas trop présent pour la grossesse, qu’elle était trop caractérielle…
- J’étais là pour les examens médicaux quand même… marmonna Robbie.
- Et pour plein d’autres trucs et elle te remercie, mais tu dois être patient, tout va se normaliser une fois le bébé né. Tu sais comment elle est…
- Oui…
- Quant au fait que le bébé ne soit pas de toi… franchement, Robbie, c’est si important que ça ?!
Robbie inspira.
- Je suppose que non, mais bon… que ce soit celui de Wallace…
Tristan tiqua de l’œil mais personne ne le releva.
- … et toi, ça va ?
- Moyennement en ce moment, mais bon…
- Tu attends la venue du bébé pour partir…
Firmin hocha la tête, peiné.
- Un peu deg de laisser les parents mais faudra bien…
- On sera là pour tes parents si besoin avec ta sœur. Pour David, c’est juste un nouveau cœur, il va supporter.
Firmin acquiesça, soucieux.
- Ca inquiète Perrine aussi, cette affaire-là…
- Mais le bébé va bien, et David ira bien aussi ! assura Robbie. On en a déjà parlé toi et moi. Tu n’as pas à prendre ça sur toi. Et ton père te l’a dit : C’est son problème, pas le tien.
Firmin hocha la tête en essuyant ses larmes naissantes. Walter allait se lever mais Naomi le pria de rester à sa place.
- Merci Robbie… Perrine a toujours été comme une maman pour moi mais toi t’as toujours été comme un grand frère…
- Beau-frère, Firmin ! Allez, va rejoindre ta sœur. Et t’inquiète pas, tout ira bien.
Firmin acquiesça.
- Allez Firmin, va retrouver Perrine, somma Naomi.
- Ouais… ouais, désolé, j’ai pas trop le moral, avec tout ce qui se passe…
- On comprend, mais on sera là si il y a quoi que ce soit ! Promis. Allez ! souffla Walter.
Firmin acquiesça et se leva pour retourner voir sa sœur. Tristan se leva pour lui essuyer le visage.
- Allez, t’es un homme, maintenant !
Firmin sourit.
- Il a l’air sympa ton nouveau copain !
- Ouais, il l’est. Allez, va voir ta sœur, petit galopin !
Firmin hocha la tête en souriant et retourna à sa table. Tristan alla se rasseoir à côté de Neil qui le regarda.
- Le… frère d’une amie proche de Wallace, qui le gardait étant enfant. Quand je sortais avec lui et qu’on allait chez les Truman, je jouais à la console avec le gamin pendant qu’ils ressassaient des vieux trucs. Du coup…
- On dirait un peu votre petit frère à tous ! admit Neil.
- Je lui en dois une, personnellement… marmonna Walter.
- Quant à son état actuel, je crois que c’était surtout dû à la rupture avec sa copine et au fait de devoir soutenir sa sœur comme ça. Il prend toujours tout trop à cœur, ce garçon… souffla Naomi.
- Tu es dure avec lui ! soupira Walter.
- Mais oui, pauvre Firmin… et puis avec la situation de son père… souffla Robbie.
- Je le connais depuis aussi longtemps que vous deux, sinon un peu plus, Firmin a du courage à revendre, si il veut réussir la Ligue Pokémon, il doit s’endurcir !
Walter inspira.
- J’veux pas d’enfants avec toi !
- Eh bah voilà, le problème « Enfants » est réglé, notre mariage est désormais parfait ! souffla Naomi.
Robbie plissa les yeux. Walter se tourna vers Tristan.
- Tu savais que le bébé de Perrine était de Wallace, hein ?
- Non.
Naomi, Robbie, Orson, Benjamin et Tino se tournèrent vers Tristan qui haussa les épaules.
- … Et qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse, au juste ?
- Rien, rien ! assura Robbie.
- On se disait que ça te choquerait peut-être… marmonna Benjamin.
- Bah non, je m’en fous. Y’a une vie en dehors de Wallace, hein… souffla le jeune homme en mangeant.
Naomi inspira.
- Tu lui as pas reparlé depuis la dernière rupture, hein ?
- Non et je ne m’en plains pas.
- Tu as juste psychoté pendant des semaines avant le mariage à la seule idée de le revoir ! sourit Neil.
Tristan sourit.
- Je t’ai surtout expliqué que c’était une longue histoire !
- Que tu vas me raconter en dix saisons avant de m’apprendre que la mother est morte depuis le début ?
- Voilà !
Neil sourit en secouant la tête. Tristan se blottit contre lui.
Violette et Lucy se faisaient donc face, seules.
- Matéo, Météores !
- Ténéfix, Rayon Gemme !
Les deux attaques se confrontèrent. Méga-Ténéfix tendait son cristal en bouclier pour darder l’adversaire de cristaux, et Météno envoyait avec ses yeux les météores. Le petit soleil violet voletait à toute allure.
- Eboulement !!
Météno s’éleva droit dans les airs et chargea, accompagné d’une nuée de pierres qu’il créa. Lucy secoua la tête.
- Débutante !
Méga-Ténéfix reprenait la même posture qu’il avait pris contre Pyrax. Violette inspira.
- Exuviation !!
Impossible. Provoc. Violette geignit alors que l’attaque porta et que le Fulmifer repoussa Météno. Le Pokémon secoua la tête, touché.
- C’est pas vrai...
- Tu veux gagner ? Sors tes tripes !
Violette inspira. Lucy haussa les épaules.
- Hey, on se connait depuis suffisamment longtemps, toi et moi…
Violette regarda Matéo et ferma les yeux en soufflant.
- Explosion !
Lucy se couvrit. Rien ne se passa.
- … ah la garce !
Météno était passé derrière Méga-Ténéfix.
- Lame de Roc !
- Griffe Ombre !!
L’attaque sauta sous Méga-Ténéfix qui était bien trop lent. Le Fulmifer ne prit pas vu le temps de latence imposé par Violette. Tino sourit.
- Ah, donner un ordre inexécutable, l’élément stratégique le plus vieux du monde !
- Tu étais moins bavard quand Firmin était à la table… admit Naomi.
Holland regarda les deux trios. Lucy grommela.
- J’veux ma revanche. J’dois buter cette pouf !
- Mais allons-y pour ta revanche, je suis prête à te rétamer à nouveau ma vieille ! sourit Violette.
- Seconde manche, allons bon ! souffla Holland.
Lucy envoya un Etouraptor. La créature poussa un cri perçant.
Amélia envoya un Guérilande. Le Pokémon fleuri tourna sur lui-même et poussa un cri joyeux. Amélia regarda Firmin.
- Tu vois ? Toute seule !
- Gnagnagna… sourit Firmin.
Rebecca inspira.
- Babeth, à toi !!
Denticrisse apparut en lévitation face à Francis qui serra les dents.
- Toi avec CA ???
- Ecoute, chacun ses problèmes ! Tu as deux enfants surexcités, moi j’ai ça ! souffla Rebecca.
- Ils sont pas surexcités, ils sont créatifs ! se vanta Francis. Allez, Jungko !!
Le Pokémon vert apparut devant Francis. Rebecca agita la tête.
- Classe.
- Cadeau de ma sœur.
- Oh. Elle va bien ?
- Super bien. A propos de cadeau, chérie…
Quinn leva la tête.
- Oui, je vais sortir ton magnifique cadeau de mariage ! Ugh… Allez !
Un Feunard d’Alola sortit de la Pokéball de Quinn. Sean et Mark sautèrent de joie.
- Ouaiiiiiiis le super beau Feunard de maman !
- Allez maman !!
Quinn sourit, fière. Quelques invités l’applaudirent. Le fils de Rebecca admirait son Denticrisse. Charles s’impatienta.
- Arthur, reviens à table et finis de manger ! Je comprends pas ce qu’il a !
- Il aime peut-être tout simplement voir sa mère se battre… marmonna Mike.
Charles regarda Mike.
- Oui, euh… Les coudes sur la table, c’est obligé ou…
- On mange pas ! marmonna Mike.
Charles se tourna vers son fils, exaspéré. Mike regarda Steven, les coudes sur la table également, qui hocha la tête. « Toujours aussi raciste ! »
Mike leva les yeux au ciel.
Violette hocha la tête.
- Spike !!
Boumata apparut devant Violette. Le Pokémon tourna le dos à Quinn et regarda sa maîtresse.
- Allez, tu vas y arriver !
Le Pokémon sourit à Violette, ravi.
Holland hocha la tête.
- Commencez !
- ALLEEEEEEEEZ !!!
Jungko méga-évolua. Rebecca le regarda, pas impressionnée pour deux sous.
- Même des années plus tard, elle est toujours aussi intimidante… souffla Christina.
- Grave. Mais regarde son fils… marmonna Perrine en montrant du doigt.
Arthur semblait fasciné par le match. Méga-Jungko apparut et tendit la queue vers Denticrisse.
- Tu vas regretter d’avoir sorti un Pokémon pareil en pensant que ça passerait crème face à moi !
- C’est Charles qui m’a offert ce Pokémon, un peu après qu’il m’ait trompé avec sa secrétaire, pour se faire pardonner.
Regards outrés de tout le banquet. Holland fit de gros yeux. Quinn, Lucy, Amélia et Violette regardèrent Rebecca, stupéfaites. Mike et Steven regardèrent Charles qui ne savait plus où se mettre. Arthur n’avait pas compris.
- Il m’a dit que ce Pokémon lui avait fait penser à moi, à ce qu’il détestait chez moi. Au lieu de me mettre en colère, comme… souvent… je me suis souvenue qu’effectivement…
Rebecca regarda Violette puis Amélia, puis Tristan qui lui fit un V de la victoire. Neil lui leva un pouce également.
- … je pouvais être une garce. Souvent. Très souvent.
- Mais tu as changé, Rebecca… souffla Violette.
- Eh bien apparemment non. Quinze ans passent, et vous commettez toujours des erreurs. Les mêmes ou bien de nouvelles…
Wallace inspira. Santana souffla et reprit du vin blanc. Clive et Andréa se regardèrent.
- Si SEULEMENT on avait eu une option théâtre ou expression orale… marmonna Clive.
- Tant de vies auraient pu être sauvées… marmonna Andréa.
Helen ne put que sourire. Christina ferma lourdement les yeux. Firmin regarda sa sœur qui observait le match. Walter et Naomi se prirent la main. Benjamin soupira, coincé sur son téléphone. Tino se mordilla les lèvres.
- … Du coup au lieu de rejeter ce cadeau, je l’ai pleinement accepté. Et en plus, Arthur l’adore.
- Allez maman !
Rebecca regarda son fils puis regarda Francis.
- Je comprends mieux ce que tu ressentais avec ta sœur. Tu te rappelles notre conversation pendant l’examen, que j’enviais le fait que tu aies compris tout de suite ce qui comptait vraiment ?
Francis hocha la tête en souriant.
- Eh bien il m’aura fallu un bébé pour comprendre.
Francis sourit.
- Dommage que tu perdes cette manche, encore. Lame Feuille !!
Méga-Jungko agita sa queue et en envoya des morceaux en l’agitant.
- Babeth, Aqua-Jet !!
Denticrisse disparut et réapparut par saccades, esquivant les attaques. Francis s’étonna.
- Vive-Attaque !!
Etouraptor chargea et frappa Denticrisse par le flanc. Lucy inspira.
- La priorité bat la priorité, hm ?
- Vampibaiser !!
Guérilande s’enroula autour d’Etouraptor et lui fit un bisou. Le rapace, vidé, s’éloigna.
- Prioguérison !! cria Tino. Les attaques qui guérissent sont prioritaires ! Bon, sauf Vampigraine et consorts, mais c’est déjà super énorme !
- La priorité bat la priorité ! sourit Amélia.
- Hmph…
- Non c’est plus compliqué que ça ! assura Tino.
- ON S’EN TAPE !! cria sa table.
- Booooooh…
Wallace inspira.
- La priorité d’un talent passe sur celle d’une attaque…
- Je suis sûre que tu l’as expliqué bien plus simplement qu’il n’allait le faire ! sourit Helen.
Quinn inspira.
- Feunard !
La grêle se déploya sur le terrain.
- Voile Aurore !!
Le terrain fut protégé. Rebecca regarda Quinn.
- Elle est trop belle !
- Je sais !
- C’est dingue qu’il t’ait fait un si beau cadeau !
- N’est-ce pas !
- HEY !
- Spike, attaque Dracochoc !
Boumata se retourna et envoya l’attaque vers Méga-Jungko mais Feunard s’interposa pour encaisser l’attaque sans un dégât. Lucy acquiesça.
- Bon allez, nouvelle offensive. Aile d’Acier !
Etouraptor s’envola et chargea vers Guérilande.
- Eclat Magique !
L’attaque flasha Etouraptor mais il était protégé par le Voile Aurore. L’attaque porta.
- Babeth !
Denticrisse croqua dans l’air.
- Aqua-Jet !!
Denticrisse chargea vers Etouraptor mais Méga-Jungko s’interposa.
- Hep-hep-hep ! C’est moi ton adversaire !
- Oh pardon, Francis !
- Souplesse !!
Méga-Jungko tourna sur lui-même et envoya un puissant coup de queue. Denticrisse attrapa la queue du Pokémon avec ses dents.
- Euh…
- Crocs Givre !!!
L’attaque frappa durement Méga-Jungko qui recula, heureusement protégé par le Voile Aurore.
- Hey ! Pas juste !
- Pas juste ? Tu veux encore plus d’injustice ? Babeth, PSYCHO-CROCS !
L’attaque brisa le Voile Aurore. Quinn grimaça.
- Et zut !! Pouvoir Lunaire !!
Feunard attaqua Boumata qui riposta avec Lance-Flammes.
- Etouraptor, Rapace !
Le Pokémon s’éleva et chargea vers Guérilande.
- Vampigraine !
Guérilande envoya les graines vers l’oiseau qui se retrouva infecté.
Francis regarda Rebecca, furieux.
- Tu vas voir ce que tu vas voir ! Tempêteverte !!
La queue de Méga-Jungko exposa en une tempête de feuilles qui s’avança vers Denticrisse.
- Fameux. Aqua-Jet !!
Denticrisse franchit la tempête sans encombres. Francis fit de gros yeux.
- C’est de la triche !!
- C’est de la technique. Tes attaques sont puissantes mais grossières, mes attaques sont maîtrisées et puissantes. Crocs Givre !!
L’attaque frappa Méga-Jungko de plein fouet. Le Pokémon recula brutalement.
- Hah ! Tu es tombée dans mon piège !! LANCE SOLEIL !
Rebecca plissa les yeux et regarda en l’air : Son précédent Zénith était toujours actif.
- Oups !
- Oui, oups ! ricana Francis.
Jungko envoya l’attaque qui frappa le terrain adverse. Denticrisse et Guérilande furent touchés. Violette plissa les yeux. Feunard lui envoya un Blizzard qu’elle dut contrer avec Boumata. Le Pokémon se contenta de tourner le dos et d’encaisser.
- Pas très réactive ta tortue…
- Plus que tu ne le crois !
Le Guérilande d’Amélia bataillait avec Etouraptor qui tentait de le défaire à coups de Rapace.
- Hmph… Soin Floral !!
L’attaque régénéra Denticrisse, pourtant bien atteint.
- Hey ! Pas juste ! cria Francis.
- Hey, c’est un combat triple, je fais ce que je veux ! souffla Amélia.
- Babeth, Crocs Givre à nouveau !!
Denticrisse chargea Méga-Jungko. Francis grommela.
- Tu vas voiiiir… Lame-Feuille !
- Spike !!
Méga-Jungko sauta vers Denticrisse, la queue en avant. Boumata s’interposa. Francis, Quinn et Lucy s’en étonnèrent. Méga-Jungko frappa Boumata.
- Violette, tu en es encore à couvrir Rebecca ?! s’étonna Quinn.
Violette sourit en serrant les dents.
- Disons que cette fois, ça m’arrangeait moi aussi ! CARAPIEGE !!
Le dos de Boumata explosa brutalement. Méga-Jungko fut envoyé ad patres, mais Feunard et Etouraptor furent violemment atteints eux aussi. Holland s’éloigna tellement la portée de l’attaque était forte.
- OUAH !!! cria Arthur en retombant sur les fesses.
On vint le récupérer. Arthur vit alors Tristan.
- Hey, tu fais attention à toi, un peu ?
- Parrain ! sourit Arthur.
- A ta place, Arthur, tu peux regarder maman depuis ta chaise !
Tristan vint rasseoir Arthur aux côtés de Charles.
- Merci, il est intenable !
- … merci à toi de t’être déplacé pour le récupérer… marmonna Tristan en regardant le mari de Rebecca.
Tristan s’éloigna. « Vraiment je pige pas pourquoi elle reste avec ! »
Il alla se rasseoir avec Neil, Naomi et Walter qui le regardaient.
- Quoi ?
- Rien… marmonna Walter.
- T’es doué avec les enfants ! fit remarquer Naomi.
- Oh moi je sais, vu comment il est avec mes nièces… marmonna Neil.
Tristan baissa la tête, gêné.
- Oui bon ça va hein ! C’est mon filleul, j’ai une obligation !
Etouraptor et Feunard étaient KO, n’ayant pas résisté à l’apocalypse provoquée par la carapace explosive. Quinn serra les dents et regarda vers les enfants.
- Bouh, maman, bouuuuh !!! cria Sean.
- Allez papa, t’es la dernière chance de la famille ! cria Mark.
- Et pis bouh aussi pour Tata Lucy, elle est trop n…
Lucy lança un regard de feu aux garçons et poussa un grognement. Les deux gamins se cachèrent sous la table.
- Je sais pas pourquoi, mais depuis l’école préparatoire, je savais que ça finirait comme ça ! souffla Quinn.
Francis regarda Méga-Jungko, épuisé. Rebecca le regarda avec Denticrisse.
- Tu continues ?
Francis inspira et regarda le Pokémon que Jodie lui avait offert.
- Mais ça va pas, enfin ! souffla Francis.
- Si, si, j’y tiens !
- On y tient.
Quinn, Benjamin et Lucy observaient Jodie et son petit ami qui avaient été conviés à la soirée d’anniversaire de Francis.
- Après tout ce que tu as fait pour moi c’est une bien maigre compensation…
Francis regarda sa sœur, les larmes aux yeux.
- T’es folle ? Combien ça t’a coûté ?!
- Une broutille ! Les parents de Ron travaillent dans une pension !
Francis plissa les yeux et regarda le jeune homme qui sortait avec sa sœur de seize ans.
- Dire que je m’étais méfié de toi !
- … je sais, ta sœur m’a dit que je prenais un risque en sortant avec elle ! geignit Ron.
- Qu’est-ce que j’ai pu l’engueuler pendant cette période… soupira Quinn.
- Alors que vous êtes sortis ensemble au même âge, toi et lui… soupira Lucy en tenant Mark dans ses bras.
- Euh… il me semble que non… se souvint Benjamin.
- Il a raison, tu dérailles ma pauvre ! souffla Quinn.
- Moi c’est comme ça que je m’en rappelle ! sourit Lucy.
Jodie inspira.
- Enfin bref, après tout ce que tu as fait pour moi grand frère, je te devais bien un beau cadeau !
Francis en pleurait avant même de l’avoir ouvert. Il en sortit un Arcko. Francis regarda sa petite sœur.
- Merci sœurette !
- Courage grand frère, je suis sûr que tu réaliseras tes projets, tu l’as bien mérité !« Et je l’ai fait.
J’ai créé ma boîte d’intérim. Je l’ai liée aux services de l’Etat, avec l’aide du Président Tenorman. Dorénavant, tout mineur émancipé est rattaché à mes services et a tous les moyens de subvenir à ses besoins en effectuant des petits boulots. Je me suis servi de l’exemple de ma jeunesse et du courage apporté par mes mésaventures au secondaire… »
Francis se redressa. « Je ne peux pas perdre ! »
- DRACOCHOC !!!
Méga-Jungko frappa Boumata. Le Pokémon prit le coup dans le dos et s’écroula. Violette haussa les sourcils.
- Ouais, je continue !
- Vampibaiser !
Guérilande s’entoura autour de Méga-Jungko. Amélia inspira.
- Tu m’as oubliée, on dirait…
- Pas du tout. Queue de Fer !
Méga-Jungko se dégagea de l’étreinte du Pokémon Tressefleur et lui asséna un violent coup de queue, le virant du terrain.
- … je… commence à mal le prendre… admit Amélia.
- A nous deux !!
Rebecca regarda Francis et inspira.
- Oui, à nous deux. Babeth !
Denticrisse claqua des dents.
- Crooo…
- Lance-Soleil !
Méga-Jungko mit une distance entre lui et Denticrisse. Rebecca garda son calme. Le Pokémon Forêt envoya son attaque. Rebecca termina son attaque.
- …chets venin !
Denticrisse chargea vers Méga-Jungko qui envoya le rayon. Quinn et Lucy haussèrent les sourcils. « Attaque suicide ?! »
Denticrisse bouffa littéralement le Lance-Soleil en le grignotant à mesure qu’il arrivait vers Méga-Jungko.
- … SORCELLERIE !!!
- Non, technique.
- Mais enfin !!
Denticrisse arriva devant Méga-Jungko, aussi surpris que son maître.
- Et qui perd son calme perd le duel !
Denticrisse frappa Méga-Jungko à la gorge. Le Pokémon, sonné, s’effondra. Francis baissa la tête.
- Et merde…
- Tu as été un adversaire de valeur, tu m’as donné du mal. Tu peux t’en vanter !
Francis regarda Rebecca en secouant la tête.
- Toujours la même, hein !
- On ne change pas une équipe qui gagne !
Holland sourit alors que les tablées applaudirent le match qui venait d’avoir lieu. Quinn retourna vers ses petits monstres que Perrine et Christina lui balancèrent presque.
- Je suis pas prête à en avoir un à moi ! souffla Perrine.
- April est géniale à côté d’eux et pourtant je n’arrête pas de lui dire d’arrêter de pleurer ! souffla Christina.
Rebecca alla se rasseoir. Charles la regarda.
- C’était nécessaire ?
- De me battre aussi bien ? Botter des culs est une tradition familiale ancestrale, Charles, je devais m’y tenir.
- Je parlais de… la mention de mon écart !
Steven et Mike, autour du couple, observaient du coin de l’œil. Ana semblait gênée. Rebecca regarda Charles.
- Tu as honte, peut-être ?
- Et toi ? As-tu un semblant d’amour propre ?!
- A revendre. Je racontais seulement comment j’avais eu ce Pokémon. Il fallait que je situe le contexte.
- Bravo maman, t’étais géniale ! sourit Arthur.
Rebecca caressa les cheveux de son petit garçon.
- Merci chéri. Maman est la plus forte, c’est une leçon que tu ne devras jamais oublier.
Charles inspira.
- Je demande le divorce.
- Demander le divorce à un mariage, Charles, décidément, tu ne sais rien faire correctement. Et je refuse ta demande. Sois un homme. Assume, un peu.
Charles grommela et retourna vers son assiette. Steven et Ana se regardèrent. Mike agita la tête. « J’ai peut-être échappé au pire en ne sortant plus avec elle finalement… »
Holland se tourna vers l’assemblée.
- Pour le prochain match, nous allons accueillir… les mariés !
Fey leva les yeux au ciel.
- Je croyais avoir dit que je ne VOULAIS pas me battre ! grommela Fey.
- Et je croyais que tu accepterais mes volontés, quelles qu’elles soient !
Fey regarda James, attendrie.
- Tu veux qu’on se batte ensemble, c’est trop mignon !!
- En fait ça va être un peu plus compliqué que ça…
- Ils auront l’insigne honneur de se battre aux côtés de leur ancienne professeure et actuelle vice-présidente de l’association Pokémon, Helen Tenorman !
Helen se leva, ravie. Fey sembla toute joyeuse.
- Un combat triple ?!
- Ils feront face à leurs amis… Le gestionnaire de dossiers évènementiels Mike Denton !
Mike se leva, tout sourire. Myriam l’applaudit avec les autres.
- Le cadre publicitaire Steven Weldon, et l’assistante secrétaire de la première chaîne de télévision russe, Ana Pavlenski !
- Rebecca, tu t’occupes de Ivan ? demanda la jeune femme.
- Sans problème, t’en fais pas !
- Spassiba !
Tout le monde se pressa sur le terrain.
- Oh ça va être marrant ! sourit Fey, toute contente.
Mike s’était mis au milieu et Helen lui faisait face, James à sa droite et Fey à sa gauche.
- Bon, j’espère que ça va pas faire d’embrouilles, hein ! sourit Mike.
- Si vous nous laissez pas gagner, ça va en faire ! admit James.
- Oh n’importe quoi, James ! souffla Fey.
Steven regarda Ana.
- Tu te rappelles la dernière fois qu’on s’est battus ensemble ?
Ana sourit.
- Ce fameux tournoi !
- Ouais !
- C’était il y a si longtemps, que de souvenirs…
Holland annonça le début du combat. Mike envoya un Ossatueur d’Alola.
- Ma parole, on a fait péter l’import-export avec le marché noir de cet archipel à la con ou quoi ?! s’étonna Wallace.
A propos de Wallace, Robbie vint s’asseoir à la place d’Helen. Elio le regarda.
- Me tripotez pas.
- … HEIN ???
Wallace, Santana et Andréa éclatèrent de rire. Clive et Beth se regardèrent. Bradley en recracha ses tomates.
- Bah j’sais pas, eux deux, là, ils se tripotent depuis tout à l’heure, me faites pas la même chose !
Wallace et Bradley se regardèrent et cessèrent de se « tripoter ».
- J’avais pas remarqué qu’il avait remarqué ! admit Wallace.
- Moi non plus… c’est embarrassant… marmonna Bradley.
- Et encore, vous êtes pas venu avec l’un des deux… marmonna Andréa en mâchonnant.
Bradley regarda Andréa, faussement offusqué.
- Mais mon amour, vous savez que ça ne veut rien dire !
- Tu m’as dit ça aussi avec le majordome et tu as été obligé de le faire virer ! soupira la blonde.
Robbie leva les yeux au ciel et regarda Wallace.
- Pourquoi à chaque fois que tu es autour d’une table tu rends les gens dingues ?!
- … tu fais référence à quoi, là ?
- A ma femme, entre autres !
- Vous êtes pas mariés.
- On est en concubinage, ok, mais pour moi c’est ma femme !
- Viens-en au fait, blondinette… souffla Wallace.
- C’est toi qui l’embrouille ! souffla Santana.
- Ecoute, je ne t’en veux pas pour… l’insémination !
Bradley, Santana, Andréa, Clive, Beth et Elio regardèrent Wallace qui leva les mains.
- C’est juste du sperme ! Tu sais ce que c’est que du sperme, gamin ?
- Maman et Papa m’ont tout appris du sexe juste avant qu’on vienne à ce mariage pour que quoi que vous me disiez, je ne sois pas choqué !
Beth regarda Clive qui serra les dents.
- De mon côté, je t’ai dit que quoi que tu entendes, il ne faudra pas t’étonner ! marmonna Clive.
- … bah oui mais je pensais que ça te concernerait TOI ! souffla Beth.
- Oh j’étais très calme comme élève…
- Un jour il est venu en t-shirt et jeans en cours… marmonna Santana.
Clive leva les yeux au ciel. Beth grimaça.
- Tu es transfiguré. Je retourne chez ma mère ! plaisanta Beth.
- Bouhouhou, souffla faussement Clive.
Robbie regarda Wallace, exténué.
- Disons simplement que je veux qu’on soit clairs…
- Ce bébé n’est pas le mien, c’est le vôtre, je refuse d’avoir quelque droit dessus autre que le parrainage que Perrine m’a promis…
- Ah non ! Hors de question que tu sois le parrain !!
Wallace grimaça.
- Mais euh…
- Je veux que tu n’aies aucun, je dis bien AUCUN lien avec ce bébé !
- Tu en as parlé avec ta… concubine ? demanda Wallace.
- … bordel de merde !!! grommela Robbie en partant vers la table de Perrine.
Wallace plissa les yeux. Santana le regarda.
- Tu tiens tant que ça à être le parrain du gosse ?
- Non, mais je me doutais que ça le ferait bien chier et qu’il partirait. Bon, Elio, est-ce que tes parents t’ont parlé de la sodomie ?
- Oui.
- … de la levrette ?
- Oui.
- Du missionnaire ?
- Oui.
- Du 69 ?
- Oui.
- De l’éjaculation faciale ?
- Oui.
- … t’as quel âge déjà ? marmonna Beth.
- Treize ans.
- Non, pas toi, le grand crétin qui parle de sexe avec un mineur !
Wallace regarda la compagne de Clive qui haussa les épaules. Santana, Bradley et Andréa ricanèrent.
Ana envoya un Félinferno. Le chat harangua la foule, tout fier. Mike et Steven semblèrent étonnés.
- Qu’est-ce que tu fais avec un Pokémon pareil ?! s’étonna Mike.
- Oh, je… c’est un joli Pokémon ! sourit Ana, gênée.
Steven envoya son Muplodocus, ce qui provoqua quelques applaudissements. Le grand blond sembla gêné.
- Ok, ok, c’est bon ! Il va bien !
Muplodocus se tourna vers Steven, tout content.
- T’es une star, vieux, que veux-tu !
Helen sourit.
- Forme d’Alola, hein, Mike ? Moi aussi je les aime bien ! Noadkoko, go !!
Le gigantesque palmier apparut. Tout le monde leva la tête pour observer la créature. Elio sourit.
- Maman est trop forte, elle va tout déchirer !
« Elle adore les Pokémon ridicules, décidément… » songea Wallace.
James et Fey se regardèrent et hochèrent la tête.
- Léviator, à toi !!
- Milobellus, go !!
Les serpents de mer géants entourèrent le palmier géant. Helen sourit.
- J’adore les grands Pokémon !
- Léviator et Milobellus sont rattachés à un souvenir très romantique ! sourit Fey.
- Ah bon ?
- Oui ! On était allés sur la plage avec les enfants et en partant on a repéré un Barpau et un Magicarpe loin de la mer. Il était un peu tard mais on ne pouvait pas les laisser là, alors on est retournés les mettre dans la mer, et à ce moment-là, ils ont évolué et ils voulaient rester avec nous, alors…
- Ah oui, c’est romantique ! sourit Helen.
Wallace inspira.
- J’avais oublié à quel point c’était niais, le romantisme…
- Tu n’as pas des tas de souvenirs ridicules avec Tristan ? demanda Santana.
- Tu veux dire comme ce moment où on a fait un truc à trois et où il t’a bouffé la chatte ?
- De QUOI ??? cria Andréa.
- Mais ta gueu-leuuuuuh !!! grommela Santana en frappant Wallace.
- J’ai besoin d’un adulte… souffla Elio.
- On est des adultes… marmonna Bradley.
- J’crois pas, non… marmonna le jeune homme.
Helen pointa ses adversaires du doigt.
- De surcroît, nous avons deux Pokémon Eau face à deux Pokémon Feu !
- Hm, j’ai remarqué aussi… marmonna James.
- Si tu crois que ça va être facile, vieux… sourit Mike.
Holland déclara le début du match. Fey inspira.
- Ça me fait bizarre d’affronter les parrains de mes enfants…
- Et y’en a un sur trois qui assure pas à son job… marmonna Steven.
- Je suis loin, Steven ! sourit Ana.
- Ça t’empêche pas d’envoyer des cadeaux à Honorine !
- Drew est trop petit, je peux rien faire avec, t’es chié ! souffla Mike.
- Moi je faisais des trucs avec James Junior même quand il était bébé, je le gardais pour eux et tout !
- C’est vrai que t’es sensass comme parrain, j’avoue ! admit James.
- Merci.
- J’étais sceptique parce que t’as jamais été super fiable comme mec, en plus t’as accouché Fey et elle a toujours été bizarrement proche de toi, du coup j’me méfiais…
Mike éclata de rire. Steven rougit. Fey regarda James.
- James non mais ça va pas !! J’ai passé tout le secondaire à m’engueuler avec lui !!
- J’sais pas, l’amour vache…
- J’vais gerber ! geignit Steven.
- Moi aussi, bon Dieu ! geignit Fey.
Christina agita la tête.
- Il est pas doué pour former des couples…
- On est bien d’accord… admit Quinn.
- Cela dit, y’en a un autre de couple qui pourrait bien se former… marmonna Lucy en sirotant son vin blanc.
- Elle est mariée, Lucy, enfin… souffla Quinn.
- Mais elle arrête pas de le regarder ! Et regarde ce Pokémon un peu dark qui ressemble à Steven !
- Lucy, n’importe quoi ! grommela Quinn.
Perrine regarda Ana et Steven sur le terrain.
- Commencez, vous êtes épuisants parfois... marmonna Holland.
- D’accord chéri ! Babel, Martobois !!
Noadkoko éclata de rire et abattit son cou sur le terrain adverse. Muplodocus la retint à bout de tête.
- Vous permettez ? On raconte notre vie !
Clive et Andréa se regardèrent, pas surpris.
- Félinferno, attaque Dark Lariat !!
Le chat bondit et allait frapper Noadkoko des deux pattes jointes.
- Léviator, Draco-Rage !
- Milobellus, Vibraqua !
Léviator envoya des boules de feu et Milobellus cracha une sphère aqueuse qui éclata en cercles. Muplodocus s’interposa pour protéger Félinferno du Vibraqua.
- Mégafouet !!
D’un hochement de tête, Muplodocus renvoya les Draco Rage dans le camp adverse. James plissa les yeux. Fey le regarda, étonnée d’autant de résistance. Helen inspira.
- Je vois… Allez Babel !
Noadkoko regarda sa maîtresse. Enfin la queue du Pokémon regarda sa maîtresse.
- Draco-Marteau !!
Noadkoko éclata de rire et frappa de nouveau le terrain adverse, à commencer par Félinferno qu’il emporta vers Ossatueur.
- Roue de Feu !!
Ossatueur fit tourner son os pour stopper Noadkoko mais l’attaque était trop forte.
- Merde !! cria Mike.
- J’arrive !!
- Laser Glace !!
Milobellus intercepta Muplodocus.
- Crocs Givre !
Léviator le prit carrément à la gorge. Steven regarda James et Fey.
- Tout ça pour tout à l’heure ?
- Ouais !
- Ouais !
- Pschhh…
- Félinferno, Colère !!
Le chat se mit à feuler violemment. Félinferno stoppa Noadkoko et le rebalança vers Helen.
- Hey, Ana, je ne te savais pas aussi violente !
- En fait je veux gagner ! Dark Lariat !!
Le Pokémon sauta vers les adversaires.
- Os’Ombre !
Ossatueur se lança après lui. Steven regarda Muplodocus qui semblait apeuré. Le grand blond rappela son Pokémon. Ana se tourna vers lui.
- Ça va ?!
Félinferno frappa Léviator. Ossatueur se chargea de Milobellus.
- J’aurais… pas dû l’appeler, ça fait trop longtemps qu’il ne s’est pas battu, je…
Ana hocha la tête.
- Ce n’est rien, c’est juste un combat amical, Steven, il n’y a pas de mal…
- Ouais, ouais…
L’Hydroqueue de Léviator renvoya Félinferno vers Ana. Le Pokémon se recroquevilla, affaibli. L’Hydrocanon de Milobellus renvoya Ossatueur vers Mike. Helen sourit.
- Je crois que la manche est jouée !
Ana et Mike rappelèrent leurs Pokémon. Helen, James et Fey rappelèrent les leurs.
- J’espère que maman filme ! grommela Fey.
- Mais oui, elle filme… souffla James.
- Au pire…
Anissa vint se placer aux côtés de Holland.
- … vous aurez la vidéo surveillance de la propriété !
Santana haussa les sourcils.
- Joli petit cul à onze heures…
- Salope pas la nappe, humidificateur ambulant… marmonna Wallace.
- Dit-il alors que c’est le piquet depuis tout à l’heure… souffla Santana.
- Pas tant que ça…
Santana, Andréa, Clive, Beth et Elio regardèrent Bradley. Qui se tourna vers Elio.
- Je suis désolé !
- Bah vous au moins, vous vous excusez… J’ai entendu plus de gros mots en quinze minutes qu’en une vie…
- T’abuses, là ! Ta mère, c’était pas la dernière pour jurer comme un charretier !
Holland inspira.
- Puis-je faire une parenthèse pour signaler à la table derrière moi que J’ENTENDS CE QUI SE DIT NOTAMMENT A DESTINATION DE MON FILS ?
Wallace leva les mains, apeuré. Elio inspira.
- Maman m’a bien dit que vous étiez problématique.
- Ta mère aurait dû te dire qu’un gamin de ton âge ne devrait même pas utiliser le terme « Problématique » dans une phrase ! grommela Wallace.
- Grave ! souffla Santana.
- C’est donc ça, la bonne éducation qu’on aurait dû recevoir… constata Andréa.
- Génération de petits bras, il s’est pas pris assez de claques… marmonna Clive.
Helen leva les yeux au ciel en secouant la tête.
- Bon, Pokémon de circonstance : Wally !
Concombaffe apparut au milieu du terrain. Wallace fit de gros yeux. Helen haussa les épaules.
- Il me faisait penser à toi !
- … Un Pokémon dont la bouche est également l’anus ?!
- Oui bah oui… geignit Helen en serrant les dents.
Rires de l’assistance. Francis agita la tête, plutôt d’accord.
- Non mais c’est plus le côté mignon, petit, tête ronde, ça me rappelle la première fois qu’on s’est vus, tu étais tout innocent…
- Putain mais NON ! cria Wallace.
Holland leva les yeux au ciel et regarda Helen.
- Si notre fils, en rentrant, se met à parler comme ça, je te jure…
- Oh ça lui fera du bien, Holland, tu vas en faire un moine à force !
- Allez !!
James envoya un Grolem d’Alola. La créature était plutôt effrayante.
- Grolem barbu, ça fait sens, on dirait un terro…
- AH NON, TA BOUCHE ! cria Quinn en se jetant sur Francis.
- A toi !
Fey envoya un Togedemaru. James Junior, Honorine et Drew sourirent.
- Ouais ! Le Togedemaru de maman !
- Avec cette combinaison, ils ne peuvent pas perdre ! sourit Honorine.
- Allez maman ! Allez Togaru !! cria Drew.
Mike souffla.
- Bon. Rhinastoc !
Le Pokémon apparut et leva les bras en poussant un cri. Fey et James grommelèrent.
- Le relou !
- Mais ouais, il sort un Pokémon qui résiste à notre super combo ! grommela James.
Steven et Ana, dans le même temps, décidèrent de signer leur arrêt de mort sociale.
- A toi !
Steven sortit son Sablaireau, et Ana sortit son Sablaireau… d’Alola.
Gros silence gênant dans les tablées. Wallace et Santana se regardèrent. Ivan sembla ravi. Quinn et Lucy se regardèrent, sans équivoque. Perrine en ignora Robbie qui essayait de lui parler depuis tout à l’heure.
- Eh bah au moins je suis plus la chose la plus gênante ici…admit Christina.
- Tu m’étonnes… marmonna Violette.
Léon agita la tête et regarda son frère.
- On va avoir un bébé avec Adrien !
Adrien en recracha son verre. Lilian regarda Léon.
- Euh… quoi ?!
- … rien, j’ai cru que… ce serait le bon moment mais…
- … mais qu’est-ce qui t’a fait croire que…
- Vous allez adopter un enfant ? Super, Léon ! C’est…un moment un peu bizarre pour l’annoncer, certes, mais…
- Euh non mais euh…
- Je suis ravi pour vous, c’est cool ! sourit Lilian.
- Lilian, t’as pas compris, euh…
- Tais-toi, on en reparlera après… soupira Adrien.
- Désolé…
- Holly m’avait dit que tu étais maladroit mais là ! souffla le jeune homme.
Gina grimaça. Lilian la regarda.
- Ils vont adopter un enfant, c’est cool, non ?
- Je… oui, je…
Gina regarda Holly qui avait bien compris la même chose. Gina regarda Lilian et lui caressa le visage.
- Mon chéri, il va falloir être très fort !
- Bah pourquoi ?
- Tu verras plus tard, mon chéri, regarde le match…
Tino secoua la tête.
- Elle aurait dû appeler Electrode, enfin ! Meilleur choix stratégique que Sablaireau d’Alola !
Tristan, Neil, Orson, Benjamin, Amélia, Naomi et Walter regardèrent Tino, atterrés. C’est Naomi qui secoua la tête la première.
- C’que tu peux être con, quand même, des fois !
- … pardon ?!
- Non, je confirme, t’es con ! assura Amélia.
- … mais quoi, je comprends pas !
- Ah bah ça on a vu… marmonna Tristan.
- Même moi j’ai compris et je les connais depuis à peine trois heures ! souffla Neil.
Tino grimaça.
- Bah ils ont presque le même Pokémon et alors ?!
Orson et Benjamin se frappèrent le front en même temps. Walter prit la bouteille de vin blanc et la donna à Tino.
- Je ne bois pas !
- Y’a un début à tout, crois-moi, c’est te rendre service… souffla Walter.
Robbie se retourna vers Perrine.
- Ce que j’essaie de te dire, c’est qu’on doit discuter de… l’organisation à venir !
- Quelle organisation ? Tu reviens à l’appart, on élève le gosse, point !
- Et on ignore tout le reste ?
- C’est toi qui posait problème à la base avec ton comportement problématique dû au bébé que je me suis emmerdée à concevoir pour toi !
- Sans m’en parler.
- Oh, tu veux qu’on revienne là-dessus ?
- Sœurette… marmonna Firmin.
- T’occupes, demi-portion !
Firmin leva les mains en l’air, voyant que sa sœur était énervée.
- Ok, très bien. Imaginons qu’on ait baisé comme des porcs, toi et moi, d’accord, c’est-à-dire plus que d’habitude. J’ai pas hérité de la libido parentale, j’ai pas envie tous les jours mais METTONS que prise d’une fièvre sexuelle intense, tu m’aies tringlée comme mamie le soir de Noël.
Firmin avait bouché les oreilles de Sean et Lucy avait pu choper Mark. Francis était juste mort de rire. Quinn abasourdie. Christina avait couvert sa fille, horrifiée. Violette avait bouché les oreilles de Ludivine.
- Quoi mais quoi ?! s’étonna Ludivine.
- Perrine ! geignit Christina.
- Non, non, il me sort par les yeux. Et là, paf, je tombe enceinte. On l’a pas prévu, on voulait juste du cul, j’ai jamais supporté cette connerie de pilule, toi et les capotes ça passe moyen…
- Perrine…
- Je tombe enceinte, on le voulait pas mais il est là, par inadvertance, on n’y peut rien. Tu en veux, moi pas. J’avorte.
Robbie regarda Perrine, éberlué. Elle agita les bras.
- Tu m’aurais tapé le même caca nerveux !
- Tu fais comme d’habitude, tu ne veux pas gérer les choses alors tu transformes la situation…
- J’ai été adoptée et tu n’as pas su qui était ton père pendant une bonne partie de ta vie, Robbie, merde, qu’est-ce qu’on en a à foutre de comment il est arrivé et de qui ? Il est là, c’est tout, tu voulais un enfant, on va en avoir un, apprécie au lieu de… te prendre la tête !
- Mais EVIDEMMENT que je me prends la tête, on va avoir un BEBE !
Perrine regarda Robbie qui secoua la tête.
- Tu crois être la seule à morfler ? Ok, tu le portes, ok, je sais que c’est l’horreur, mais putain, ça me bouffe moi aussi, on va avoir un bébé ! Les conditions autour, c’est la cerise sur le gâteau. Je suis mort de trouille, ok ? Quant à mon… Père, c’est un sujet qu’on était censés ne plus aborder !
- Oui, oui, pardon… Du coup on se réinstallera ensemble, et…
- Je sais pas encore. Je vais voir. Quand ce sera toi qui parlera et pas les hormones. Donc après la naissance du bébé.
- Et pour ce qui est de Wallace en tant que parrain…
- APRES LA NAISSANCE DU BEBE, MERDE !
Robbie retourna à sa place en levant les mains. Firmin siffla. Christina se mordilla les lèvres. Lucy regarda Perrine.
- Il sait qui est son père ?!
- Looooongue histoire… soupira Perrine.
Steven et Ana regardaient vers Perrine. « Bon, au moins plus personne ne fait attention à nos Sablaireau… »
Holland inspira.
- Vous ne savez rien faire normalement, même pas un mariage.
- Ah bah ça… marmonna Fey.
- La troisième c’était la bonne ! souffla James.
- Oh ne sois pas méchant avec les petits, Holland ! souffla Helen.
- Certes. ELIO !
Le gamin se leva et rejoignit son père. Wallace leva les bras en l’air.
- On parlait juste d’insémination artificielle !!
- JUSTEMENT. Tu co-arbitres avec moi, fiston.
- Je ne suis pas agréé, papa… et je suis de la famille d’une des combattantes, c’est pas très réglo…
- Peu importe, tout sauf être au contact de ce grossier personnage !
Anissa regarda Helen.
- Ne le lâchez pas, celui-là !
- Au prix où il me paie ? Pas question ! sourit Helen.
Les élèves regardèrent leur ancienne prof.
- … je suis vice-présidente de l’association… Pokémon… avec lui… qui est Président… vous avez cru que… ahahaha ! Mais non, j’suis pas… non ! Non quand même, les enfants, oh !
Elio regarda son père qui inspira.
- Retourne à la table, finalement, ici ou là-bas…
- Paye ta confiance ! grommela Wallace.
- Non mais oh ça veut dire quoi, ça ? grommela Helen en regardant Holland.
- On peut… se battre ? souffla Mike.
- Ouais bonne idée ça ! admit Steven.
Togedemaru monta sur Grolem d’Alola et alla se loger dans la pince de son dos. Mike agita la tête.
- Et vous allez faire quoi, comme ça ?
- Des trucs ! sourit Fey.
- Tu vas voir, vieux.
- Togedemaru, Gyroballe !
Togedemaru se mit à tourner sur lui-même rapidement dans la pince de Grolem.
- Ça va être dur pour utiliser nos attaques électriques…
- Laissez-moi me charger de ça, Wally est doué pour ça !
Concombaffe cracha une main qui leva un pouce ravi. Wallace tira la langue.
- Je le hais !
Concombaffe regarda Wallace et cracha cette fois un doigt d’honneur. Wallace le lui rendit.
- Moi aussi je t’emmerde !!
- HEY ! C’est le Concombaffe de ma MERE ! grommela Elio en lançant du pain sur Wallace.
- Gaspille pas le pain, petit merdeux de rital à la con ! grommela Wallace en lui renvoyant du pain à la tronche.
- Tu fais une bataille de pain avec un préado là où je rêve ??? soupira Santana, atterrée.
Bradley regarda Wallace, un peu intrigué. Ils ne s’étaient pas touchés depuis tout à l’heure.
Steven inspira.
- Bon, allez ! Roulade !
- Balle Glace !
Les Sablaireau roulèrent vers le duo. Concombaffe les regarda passer en les saluant d’une main. Mike plissa les yeux.
- Il est trop bizarre votre truc !
- Bizarre mais génial, comme le vrai !
- Génital, vous voulez dire…
Wallace regarda Santana qui fit mine de n’avoir rien dit.
- C’est indigne de toi, c’est une blague de merde digne d’une gamine de quatre ans !
- Oh, plus, huit, neuf…
Wallace et Santana regardèrent Clive qui inspira.
- Ah pardon c’est un truc juste entre vous, genre du sexe possible seulement entre gays et lesbiennes ? Je note…
Beth sourit. Andréa leva les yeux au ciel.
- Grolem, attaque Boule-Roc !
Grolem tendit sa pince-canon vers les adversaires, mais avec la Gyroballe de Togedemaru au-dessus de lui, l’attaque sortit en vifs éclats rocheux sortant par saccades.
- Ana !
- Oui !
Les deux Sablaireau esquivèrent en croisant leurs chemins. Rhinastoc se lança à l’attaque vers Concombaffe.
- Je te le déconseille, Mike ! sourit Helen.
- Direct Toxik !
Rhinastoc frappa d’un bon coup de manchette en ligne droite. Helen serra les dents. Concombaffe absorba l’attaque, sortit une main de sa bouche, s’empara de Rhinastoc et le retourna comme une crêpe.
- Eh bah voilà j’avais prévenu, hein !
- Mais QUOI ???
- C’était juste Riposte, mais pour le saquer mon petit Wally, il en faut plus.
- … Roc Boulet !!
Rhinastoc créa un gros boulet rocheux et l’écrasa sur Concombaffe.
- Voilà !!
- Merci de m’avoir tué, connard ! grommela Wallace.
Helen sourit en regardant Mike.
- Quoi ? Quoi ???
Concombaffe se gonfla et cracha tout ce qu’il savait, des mains, des pieds, des fouets…
- … mais putain !
- Expuls’Organes. Vous le mettez KO, vous recevez l’équivalent de ce que vous avez infligé !
- Typiquement moi ! sourit Wallace.
- Tu t’identifies à un Concombaffe ?! soupira Santana.
- Oui. J’en suis là, figure-toi !
- D’accooord…
Mike plissa les yeux.
- Putain, mes deux Pokémon se sont fait niquer comme des merdes !
- Si ça peut te rassurer, dans la manœuvre, mon Pokémon s’est fait niquer comme une merde, maiiiis j’ai eu le temps de faire des trucs cools !
Sablaireau et Sablaireau d’Alola frappaient Grolem de part en part.
- Les rochers c’est pas assez puissant.
- Faut passer à l’artillerie lourde.
- Ok ! Electrikipik !
Togedemaru dressa ses piquants et se transforma en boule de piques électriques. Grolem tendit son canon vers les deux Sablaireau.
- FEU !
Togedemaru fut projeté vers les Sablaireau. Celui de Steven s’interposa.
« Evidemment… » songea tout le monde sauf Tino.
« Excellent choix stratégique ! » songea Tino.
Le Pokémon Sol se fit emporter par l’attaque, ce qui surprit tout le monde.
- Heeeeeeeeeeeey !
- Mais comment… s’étonna Ana.
Helen inspira.
- Wally vous a détrempés ! Vos deux Pokémon sont de type Eau à présent.
Steven inspira. Togedemaru revint dans la pince de Grolem, aimanté à elle. Fey sourit.
- Eh oui c’est comme dans Kill Bill, la mariée gagne à la fin !
Steven inspira et regarda Ana.
- Désolé.
- Non, Steven, je te l’ai dit, c’est un match amical, et…
- Hey, la grosse !
Fey sursauta. Tout le monde haussa les sourcils.
- Premièrement, dans Kill Bill, la mariée, c’est pas une noire obèse, c’est genre une grande blonde avec un pif de renard et des pieds dégueulasses !
- Il a raison !
Toute sa tablée regarda Firmin qui haussa les épaules.
- Deuxièmement, dans Kill Bill, y’a ni mafieuse russe ni mec qui bosse dans la pub !
- Heureusement qu’on est dans une métaphore parce que sinon je t’aurais défoncé… souffla James.
- Troisièmement, avant de gagner, la mariée s’en prend bien plein la gueule comme il faut ! T’es prête, Sophie Fatale ?
Ana grimaça.
- Elle finit sans bras ni jambes dans le coffre d’une voiture !
- Ce serait bien, comme ça tu serais obligée de rester ici !
Ana regarda Steven en secouant la tête, puis sourit.
- Tes flatteries idiotes, ça me rappelle le secondaire !
- T’as vu. Et toi qui dit « Oh, Steven, c’est vraiment méchant ! »
- Et toi qui pleure derrière un grillage en m’implorant de te pardonner !
- Ouais, c’était marrant ce cours de combat direct !
- Pas tant que ça, tu as fini en prison ! sourit Ana.
- Et on voit où ça m’a mené !
- J’me sens tellement de trop quoi… souffla Mike.
- BON BATTEZ-VOUS, DE TOUTE FACON ILS ONT DE TOUTE EVIDENCE GAGNE ! cria Tino.
- Oh mais ta gueule, toi ! cria Quinn.
- On essaie de suivre !! rétorqua Lucy.
- Grave, il a rien compris à ce qui se passait en plus !! cria Amélia.
- Ça m’étonne pas de lui, toujours à côté de la plaque !! souffla Rebecca en agitant le bras.
- N’est-ce pas ! hurla Tristan en levant les mains au ciel.
- Fourrez-lui du pain dans la bouche ! cria Andréa.
- Ou autre chose ! ajouta Clive.
Wallace se pencha vers Santana.
- Tu vois, ils ont pas besoin de nous !
- Hm, ça fait plaisir de voir que les petits ont grandi ! admit la vietnamienne.
Steven inspira et regarda Grolem d’Alola avec son Togedemaru dans sa pince.
- Du coup vu que t’as insulté Fey, il faut que j’te bute, mec… grommela James.
- Oh, ça m’avait manqué, j’en avais marre du Steven tout gentil et tout lisse ! sourit Fey.
- Mouais. Mais j’peux pas laisser passer ça le jour de notre mariage.
- Ah, ça y est, on en arrive au moment où les mariés deviennent insupportables ! sourit Steven.
- Il est à peine quinze heures pourtant… marmonna Wallace.
- Grolem, Boule-Roc !
Grolem projeta à nouveau Togedemaru vers le duo. Ana regarda Steven qui haussa les épaules. Ana sourit.
- Stalagtites !
- Lame de Roc !!
Les éclats de roche et de glace frappèrent Togedemaru pour stopper ou dévier sa course. Grolem eut un mouvement de recul pour éloigner son boulet de canon des attaques adverses. Steven sourit.
- On a changé de type mais on a toujours nos attaques !
Sablaireau d’Alola fonça en ligne droite sur Grolem alors que Togedemaru était totalement incapable de se contrôler. Fey plissa les yeux.
- James ! Steven a utilisé…
- J’ai vu. Piétisol…
Grolem d’Alola piétina le sol mais Sablaireau en sortit plus vite que prévu, juste devant Grolem, rejoint par son confrère d’Alola.
- Euh…
- Séisme !!
Les deux Sablaireau frappèrent Grolem avec force. James agita la tête.
- Bien essayé, mais…
Grolem ramena Togedemaru vers lui et le boulet de démolition frappa les deux Sablaireau. Steven et Ana serrèrent les dents.
- Et Coup d’Jus. Désolé !
Les deux Sablaireau s’effondrèrent suite aux attaques successives. Sauf qu’une fois que Togedemaru rejoignit Grolem dans sa pince, les deux Pokémon électriques s’écroulèrent à leur tour. James et Fey se regardèrent, étonnés. Steven et Ana penchèrent la tête aussi. Mike et Helen semblaient intrigués également.
Tristan regarda Tino qui inspira.
- Quoi, on veut que je parle maintenant ?
- Bah oui, on n’a rien compris…
- S’il te plait… souffla Orson.
- Ca nous coûte de te demander, crois-nous… admit Benjamin.
Tino souffla.
- Bon. C’est le lien qui les a perdus. Le lien électromagnétique entre Togedemaru et Grolem d’Alola était trop fort. Les dégâts se sont répercutés.
- Quels dégâts ? demanda Amélia.
- Tous ! Les Pokémon électriques, c’est très particulier, là d’autant plus entre un élément conducteur et un élément électrolithe.
- Un… euh… marmonna Walter.
- Les dénominations que j’ai attribué aux Pokémon électrique/acier et aux Pokémon électrique/roche.
- Que tu as… oh mon dieu… soupira Naomi.
- Aucun de vous n’a lu mes travaux ?!
Tristan leva la main. Tino le regarda, ému.
- Oh, mon Tristan !
- Juste parce que ça me manquait de t’entendre parler, je me suis dit que ce serait bien de te lire.
- J’aurais dû sortir un livre audio !! geignit Tino, les larmes aux yeux.
- Ou devenir érotographomane…
Tout le monde regarda Walter qui haussa les épaules.
- Les romans érotiques ça se vend mieux d’après tonton Denis !
- … ça se vend mieux que les travaux de recherche ?!
- Bah oui. A part les autres chercheurs et les profs, pas grand monde s’intéresse à tes trucs, tu sais… souffla Naomi.
Tino inspira, orgueilleux.
- Vous êtes jaloux parce que je suis devenu quelqu’un !
- Il est gestionnaire commercial et elle est avocate… souffla Amélia. Je suis styliste, il est conducteur de trains, il est banquier, il est concepteur de jeux vidéo, il est consultant réseau… on est tous quelqu’un, Tino, arrête de te la péter !
Amélia termina son verre de vin. Orson la regarda, étonné.
- Désolée, il m’énerve.
- Je peux comprendre…
Le petit groupe retourna à la table d’honneur. Helen retourna à sa table et regarda son fils.
- Alors, tu t’amuses ?
- J’ai treize ans et je suis à un mariage. J’ai envie de me pendre, mère.
- Super !
Holland inspira.
- J’entends aussi ce que tu dis, Helen !
- Eh bah tant mieux !
Il leva les yeux au ciel.
- On passe au dernier combat avant les surprises… Ils formaient un groupe soudé au secondaire, ils ont tous bien changé, on les appelait les geeks, les nazes, les têtes d’ampoule, mais à présent ils sont adultes et bien dans leur vie, accueillons…
Holland regarda Francis qui fit un grand sourire.
- J’assure en écriture !
- Clairement non… soupira Lucy.
- Sa secrétaire a demandé une augmentation trois fois tellement il est obligé de la faire bosser sur ses courriers… soupira Quinn.
Holland regarda la table de Tino.
- Tino Ketts-Rodriguez, Orson Bertelin, Benjamin Ratsone, Tristan Edison, Christina Rockwell et Robbie Mayer.
- HAH ! Y’en a aucun qu’est marié !
Fey leva les yeux au ciel.
- Les enfants, maman se fait vieille…
James Junior, Honorine et Drew lancèrent des dragées sur Steven.
- AOUCH ! Vous avez pas le droit !! Pour la peine j’oublierais vos anniversaires, les trois fripouilles !!!
Ana secoua la tête, amusée. Mike esquiva ce qui lui arrivait dessus.
- Hey, Drew, c’est pas moi qu’il faut viser !
- Mais c’est toi que je préfère, parrain !
Mike sourit et renvoya des dragées à son filleul. Myriam sourit, amusée.
Les six se retrouvèrent sur le terrain. Christina semblait gênée. Tino la regardait.
- On s’organise comment ? demanda Tristan.
- De brillants esprits comme nous devraient pouvoir…
- Je me mets avec Orson et Benjamin ! clama Christina. Et du coup vous prenez Robbie.
Tristan et Tino se regardèrent.
- J’avais plus pensé à…
- Tu ne pensais à rien du tout, tu te tais ! On s’affronte et… on retourne à nos places respectives.
Tristan, Tino et Robbie s’alignèrent.
- Dire qu’on peut enfin combattre ensemble ! sourit Tristan.
- Oui ça fait plaisir ! admit Tino.
- Hm. Moi aussi je suis content d’être là, avec tout le monde, avec tous ces enfants et ces parents… admit Robbie.
- Ça va mieux au fait ? demanda Tristan.
- Ca s’arrangera avec le temps, je me fais pas de soucis.
- Je parlais pas de Perrine…
Tino plissa les yeux. Robbie se mordilla les lèvres. Holland regarda sa montre. Avait-on le temps pour un flashback ?
Bah… oui.
- Cette soirée est dingue !
- C’est une famille de dingues, rien d’étonnant…
Quarantième anniversaire de David Smirnoff, se déroulant chez sa sœur, Lily. Tout le monde est convié.
C’était peu avant le « second mariage » et la dernière rupture de Wallace et Tristan, qui étaient donc invités. Ils étaient dans un salon avec une baie vitrée donnant sur la piscine. En train de boire, entre autres. Dehors, les « vieux » s’amusaient autour de la piscine.
- Si un jour on devient comme eux, tirez-moi une balle… souffla Perrine.
- Tu m’étonnes… souffla Naomi.
- On est déjà comme eux, vous êtes juste dans le déni… marmonna Walter.
- On va danser un peu pour profiter de tes nouvelles guiboles ? demanda Naomi.
- Si tu veux, je commence à être un peu trop pompette…
Walter et Naomi se levèrent et quittèrent la pièce. Wallace inspira.
- J’y vais aussi, tu viens ?
- Nan, j’suis fatigué… marmonna Tristan.
- T’es sûr ?
- Ouais, va t’amuser. Y’a Firmin qui te fait des signes depuis tout à l’heure !
- Il veut me présenter à cette Lydie mais je la sens pas, cette meuf…
- Tu dis ça de toutes ses meufs ! sourit Tristan.
- Certes. Allez, j’y vais !
Wallace suivit Naomi et Walter. Perrine, Robbie et Tristan se retrouvèrent donc dans le petit salon. Noé arriva avec des plateaux.
- Mais quelle bande de porcs, pas un pour débarrasser les tables !
- T’es à moitié l’hôte, c’est un peu à toi de le faire ! admit Perrine.
Noé souffla.
- Oui pis j’avoue que l’ambiance est un peu toxique… Nell et Jack se sont disputés, avec Ethan on essaie de pas prendre parti… et c’est galère !
- C’est quoi le sujet de la dispute cette fois ? demanda Robbie.
- Oh comme d’hab, Jack veut rejoindre sa sœur qui est partie faire ses études en France… Nell refuse de quitter Poképolis… la routine.
- Ils ont vingt balais bordel, qu’est-ce qu’ils parlent de partir, éclatez-vous, baisez, merde ! soupira Wallace.
- Il est vraiment trop attaché à sa sœur… admit Tristan.
- Hm, et Alex veut lui casser la gueule parce qu’il rend Nell malheureuse. Léa s’en tamponne et Rupert, par chance, est trop jeune pour comprendre quoi que ce soit.
- Quatre enfants, mais comment ils font ?! souffla Tristan.
- Hm. J’y retourne, je suis le commis de cuisine aussi… Videz pas le minibar hein !! grommela Noé.
Perrine regarda Robbie.
- Famille de dingues sur plusieurs générations !
- On fera pas d’enfants, c’est décidé… souffla Robbie.
- Ça fait combien de fois que tu reviens sur cette parole ? marmonna Tristan.
- J’compte plus ! sourit Robbie.
Dehors, ça battait son plein.
- Allez, David ! Allez, combat de Pokémon eau !!
- T’es bourré Léopold !
- Il est pas encore à poil, il est pas si bourré que ça ! sourit Charlie.
- Ah non, ah non, y’a les enfants ! grommela Claire en souriant.
- C’est mon anniversaire, si personne finit à poil, c’est pas drôle ! sourit David.
- Bah vas-y, toi !! cria Lily.
- Ah non, j’suis pas musclé !
- Plus personne ne l’est, à nos âges ! souffla Malcolm.
- Ah si, Jim l’est encore ! cria Rachel.
Jim secoua la tête.
- Tu es saoule, chérie !
- Et toi tu m’énerves à pas boire !
- Grave, allez, juste un petit champagne ! sourit Denis.
- Non, vraiment, Denis, je t’assure…
- Allez, Jack, viens te battre avec ton vieux papa !
Jack déclina, coincé sur son téléphone.
- Hah ces jeunes !
- Moi j’veux bien, tonton Léo !
Firmin se plaça face à Léopold.
- Ah CA, c’est mon fiston !! cria David.
- Tout ça pour m’impressionner… soupira Lydie, une brunette un peu tarte.
Wallace inspira.
- Ça semble impossible à accomplir…
- Hein ? Vous êtes qui ?
- Le cadeau d’anniversaire de monsieur… marmonna Wallace, un verre à la main.
Walter et Naomi tirèrent Wallace par l’épaule.
- C’que t’es con ! marmonna Walter en souriant.
- Pas autant qu’elle…
Firmin sortit Lakmécygne qui se posa dans la piscine.
- Si il chie dedans, tu paies les réparations !! cria Lily, un cocktail à la main.
- Non mais Lily…
Tout le monde se tourna vers Finn, écroulé dans un transat, bien pété également.
- … c’est un bon gamin, jamais il irait chier dans la piscine…
Tout le monde éclata de rire. Noé ramena une couverture, un verre d’eau et un doliprane à son père.
- Tiens, ça t’évitera d’avoir la tête qui explose demain matin…
- Merci fiston, j’t’ai bien élevé, tu finiras pas comme ton père !
Noé leva les yeux au ciel. Léopold appela son Lokhlass. Nell croisa Noé.
- … heeey… ?
- Hey…
Elle pleurait et agita ses cheveux roux qui se collaient sur son visage.
- Ca… va ?!
- Non. Jack est un sale con. Je serais jamais rien pour lui, ce sera toujours sa sœur, sa sœur, sa sœur...
- Faut le comprendre…
- Je le comprends, mais dans ce cas-là qu’il ne m’implique pas là-dedans… Et puis même, pourquoi s’être mis ensemble alors, si au final il veut juste aller rejoindre sa sœur…
- … vous êtes encore jeunes, regarde nos parents, ils se sont connus un peu autour de nos âges, vous avez tout votre temps, c’est peut-être juste une mauvaise phase…
Ethan observait à distance. Flora le rejoignit.
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Rien pour le moment mais j’ai un mauvais pressentiment…
Nell soupira, perdue.
- Et nos parents qui sont en train de… Putain je savais même pas que ma mère fumait du shit !
- C’est un non-problème, ça, les adultes qui s’amusent, Nell, c’est toujours… bizarre, on sera comme eux plus tard… Tu dois pas rester sur une simple dispute, toi et Jack c’est un tout, pas juste… Nell, tu as bu ?!
Elle regarda son verre en secouant la tête.
- Toi, tu as toujours l’air de savoir où tu en es…
- Oh tu sais, j’ai mes problèmes aussi…
Elle secoua la tête et embrassa Noé à pleine bouche. Le jeune homme leva les mains, stupéfait.
- Hmph... Mmmm… NELL !
- P… pardon… je…
- Mais enfin, Nell, on est amis, pourquoi tu…
- … je sais pas, des fois je me dis que je serais mieux avec toi, que ce serait plus simple…
- Vous vous êtes juste disputés, pourquoi tu penses tout de suite à…
Noé fut tiré vers l’arrière. Jack l’empoigna.
- J’PEUX SAVOIR C’QUE TU FAIS !
- Jack, arrête !
- C’était un accident, Jack, ça va, il s’est rien passé… geignit Noé.
- Jack, lâche-le !
Kate et Bernice observaient, assises sur des chaises longues.
- Même à leurs âges, ils se prennent la tête.
- Grave ! Eclatez-vous, les mômes, faites une orgie !
- Ça va pas, la moitié sont de la même famille ! ricana Kate.
Elijah, au téléphone, regarda ses mères, atterré.
- … euh, oui, Molly, dites à Strykna que c’est moi le champion de l’arène d’Ondes-sur-Mer, plus elle, et donc que ce qu’elle a à dire, je m’en bats les steaks.
- Bien parlé fiston ! sourit Bernice en lui levant son verre.
- … je suis effectivement à une soirée avec mes mamans, Molly… geignit le jeune homme à lunettes.
Ethan, Flora et Alexander accoururent pour séparer le duo.
- Jack, Jack, vieux, ça suffit ! souffla Ethan.
- Lâche mon frère !! grogna Flora en frappant Jack.
- Ça suffit ! soupira Alex.
Noé et Jack furent séparés. Nell s’éloigna, gênée. Léa vint la prendre dans ses bras.
- Ça va aller, grande sœur…
- J’sais pas… j’sais pas…
- Qu’est-ce que tu lui as encore dit, hein ? Ça t’amuse de lui monter le bourrichon, hein !
- Si tu l’écoutais un peu, j’aurais rien à lui dire !
- Tu t’approches plus d’elle !
- C’est ma meilleure amie, enfin !
Léopold et le reste des adultes observaient, de loin.
- Rhalala, si jeunes et encore à se prendre la tête !
- Je devrais peut-être y aller… marmonna Firmin.
Claire inspira en se dirigeant vers ses filles.
- Malcolm, garde Rupert…
- Oui madame…
Il regarda Rachel.
- Les affaires des gosses, c’est elle, le reste c’est moi.
- Quelle belle répartition des tâches ! admit Rachel.
Dans le salon…
- Un Lokhlass…
Tristan haussa un sourcil. Perrine le regarda.
- Quoi, bah oui, il a un Lokhlass, oui… Qui est très doué pour faire des sculptures…
- … comme… le type que ma mère a rencontré…
Robbie secoua la tête.
- Merde…
- Quoi ? Robbie, quoi ?
- … C’est lui mon père !
- Des… blonds avec des Lokhlass y’en a des tonnes, Robbie, voyons… marmonna Tristan. Après c’est vrai que vous vous ressemblez, mais…
Perrine plissa les yeux et regarda Robbie.
- Non mais attends, il est homo, ça se peut pas…
- Euh… il est bi, Perrine !
Perrine et Robbie regardèrent Tristan qui haussa les épaules.
- Il est bavard. Trèèès bavard.
Robbie secoua la tête.
- Merde… merde…
- Non mais attends, t’as aucune preuve, Robbie, tu bases ça sur des suppositions…
- Si vous aviez une tâche de naissance en commun ou un truc dans le genre… marmonna Tristan.
- C’est un peu cliché… admit Perrine.
- Ou alors faut ruser…
Léopold rentra dans la maison pour se sécher.
- J’aurais pas dû appeler Lokhlass, ça éclabousse… Les enfants, sortez vous amuser un peu, enfin ! Y’a peu d’occasions de faire la fête !
Robbie semblait sous le choc. Tristan se retourna vers Léopold.
- Monsieur Finsbury, vous êtes bien bisexuel, n’est-ce pas ?
- Euuuh… oui… c’est pas ton mec qui pose des questions de ce genre, d’habitude ?
- Vous savez ce que c’est, l’influence entre amants, tout ça…
- Oui bah oui ! admit Léopold comme si c’était une évidence. Je suis bien bisexuel, Tristan… pourquoi cette question ?
- Bah en fait je me demandais si même une fois marié vous aviez fréquenté des femmes…
- C’est arrivé… avec l’accord de Charlie, bien sûr. Ça me manquait, je lui avais proposé des parties à trois mais il n’était pas fan, il a préféré me laisser le champ libre sur mes attirances féminines. C’était dans nos premières années, après notre mariage je suis resté plus sage… si on veut… Mitch… sourit Léopold, nostalgique.
- Et…
Robbie déglutit.
- … vous aviez un portrait de Lokhlass sur votre table de nuit à cette époque ?
Léopold grimaça.
- … c’est… bizarrement spécifique, ça, comme question… oui bah oui, à une époque je l’avais perdu au Canada, il me manquait avant que je le retrouve sur l’île de N… pourquoi ? Vous avez une piste ? Hey, je paie aucune pension alimentaire, ok ?
Léopold repartit dans le jardin. Robbie s’enfonça dans le canapé.
- … j’ai besoin de vermouth…
- Je t’en sers… marmonna Perrine.Robbie, Tristan et Tino sortirent leurs Pokéballs. Tristan jeta un regard vers Wallace qui inspira. « Vas-y, sors-le… »
- Exagide, à toi !!
Tino sortit le Pokémon qui se dressa fièrement devant lui. Lucy se pencha vers Quinn.
- Quelque chose à compenser ?
- T’es conne ! ricana Quinn.
Robbie envoya un Charmillon. Perrine prit une grande inspiration.
- C’est ton cadeau de crémaillère !
Perrine regarda Robbie qui reçut la Pokéball de la part de Léopold.
- Euh… merci… ?
Charlie observait la scène, chez David et Denis qui avaient tenu à fêter le départ de Perrine de leur maison.
- C’est pas un Pokémon terrible-terrible, mais c’est le bébé de ma petite Pénélope…
Robbie ouvrit la Pokéball : Un Chenipotte. Perrine grimaça.
- Tu le gardes !
- … merci, c’est cool… Pourquoi un tel cadeau ?
- J’sais pas, t’es un petit gars bien cool, je suis content que notre petite Perrine soit entre de bonnes mains, après tout ce que David a traversé pour la récupérer…
Perrine leva les yeux au ciel. « Oui, voilà, je suis un peu leur bébé à tous… »
Charlie approcha et regarda Léopold.
- C’est surtout après ce que t’as dit Denis sur la symbolique de Chenipotte en Pokémonologie.
- La bonne ou la mauvaise fortune ! Si il évolue en Charmillon, c’est bon signe, mais SI IL EVOLUE EN PAPINOX…
Yann arriva et regarda son père avec fureur.
- … non mais je disais pas ça pour toi, poussin…
- Mouaiiiiiiiiiis…
Robbie regarda le Chenipotte, intrigué.Charmillon regarda Robbie qui hocha la tête. « Mon porte bonheur… »
Tristan prit une grande inspiration et regarda vers Wallace. « Désolé… »
- Kimono, GO !
Floramantis apparut, tourna sur lui-même et écarta ses pattes avec grâce. Neil sourit, ravi de voir ce Pokémon en action. Wallace piqua un fard.
- Je suis absolument désolé.
Café aux abords d’Ogoesse. Tristan faisait face à Wallace et Tino, un peu surpris. Tino restait dans son café, gêné.
- Je... j’aurais aimé te dire que c’est juste un coup de cœur, mais… il y a eu… ce dîner, cette confession de sa part, il a ce caractère poétique, ce goût de la romance, sans pour autant être froid niveau libido, on a une vraie attirance et… il y a quelque chose avec Jean que… je n’ai pas avec toi…
Wallace hocha la tête.
- J’comprends… je…
- Une fois de plus, désolé, je ne veux pas te faire souffrir, Wallace…
- Non, non, je… ok, pas de problème…
- J’te cache pas que l’éloignement…
Tino grimaça. « C’est un peu ma faute, je lui ai pris du temps libre pour réviser ses partiels… »
- Ouais, ouais… on s’en doutait de toute façon…
- Je ne veux pas te tromper non plus… et vu mes sentiments… une relation libre, ce serait…
Wallace inspira.
- T’as pas besoin d’épiloguer, on casse, on casse, c’est tout, on va pas y passer cent sept ans. Va batifoler avec… Jean !
Tristan semblait honteux. Wallace se leva, sans plus de procès. Tino regarda Tristan.
- T’as du courage…
- Merci… Il le prend mal, je crois…
- J’ai… plutôt l’impression qu’il ne… veut pas « prendre ». Il ne s’attendait pas à ça…
Tristan acquiesça.
- Je dois y aller, du coup, je dois l’annoncer à Jean… Prends soin de lui…
- Ok, ok…
Tino partit en même temps que lui et rejoignit Wallace qui semblait au trente-sixième dessous.
- Ça va ? demanda Tino.
- Ouais, trop cool, j’ai rien fait et il me largue pour un gars… je m’attendais plus à l’inverse, je t’avoue…
Tino hocha la tête.
- J’vais devoir boire, tu m’autorises ?
- Un soir seulement alors, tu as tes partiels samedi.
- Ouais, ouais…
- Euh… tu veux peut-être… lui faire un cadeau ?
Wallace regarda Tino qui haussa les épaules.
- Histoire d’avoir le dernier mot ? C’est débile, je sais…
- Ouais, tu dis tout le temps que c’est con cette tradition…
Tino agita la tête.
- Y’a un revendeur de pension dans le coin…
Wallace inspira.
- Tu devrais pas être plutôt de son côté ?
- Je vis pas avec !
Wallace hocha la tête.
- Ok, ok…
Tino sourit.
***
- Du coup ça s’est bien passé, je crois…
Le grand homme roux aux cheveux frisés hocha la tête en suivant Tristan jusqu’à sa chambre.
- Cool. Désolé d’avoir… causé autant de remous…
- C’est rien, t’y es pour rien, c’est moi qui… c’est moi qui suis pas quelqu’un de bien.
Jean regarda Tristan.
- Euh… faut pas aller jusque-là…
- Je sors avec lui et je me mets à éprouver des sentiments pour toi… je suis pas quelqu’un de bien.
Tristan arriva devant sa chambre. Œuf. Couveuse. Il leva les yeux au ciel.
- Pitié faites que ce soit Roland Smirnoff…
Il prit l’œuf et lut le petit mot qui allait avec.
« Promis c’est pas Roland Smirnoff. Signé : Wallace Smirnoff. Oups. »
Tristan sourit, amusé. Il mit le mot dans l’enveloppe.
- Cadeau de rupture, forcément…
- Hm. Généralement ça veut dire que cette relation a compté…
- Ouais mais je pensais qu’il trouverait ça débile… faut croire que je m’étais trompé…
Jean hocha la tête. Tristan le regarda.
- Bon. On passe à l’étape supérieure, donc ?
- Si ça te dit toujours…
Tristan ouvrit la porte de sa chambre. Jean posa sa main sur l’épaule de Tristan, ce qui l’électrisa.
- Une des choses que j’admire le plus chez toi, c’est ta force intérieure. Tu es tellement plus fort que tu n’as l’air de le penser, Tristan Edison…
Tristan sourit, un peu décontenancé par l’intention de Wallace.Tristan inspira, sûr de lui.
- Allez !
Un Motisma Chaleur apparut. Amélia le salua. Le Pokémon se tourna vers elle et la salua également.
- C’est lui qui fait mes repas au taf ! sourit Orson.
- Super intéressant… soupira Benjamin. Allez !
Benjamin envoya un Spinda.
- Super intéressant ! cria Lucy.
- TA BOUCHE ! C’est toi qui me l’a offert en guise de cadeau de rupture, j’te rappelle !
- Oui parce qu’il a l’air aussi con et mou que toi !
- Gnnnnnnnn… grogna Benjamin.
- Hhhhh, les garçons…
Christina inspira.
- Tiny !
Castorno apparut. Le débonnaire Pokémon se retourna vers sa maîtresse, joyeux. Tino haussa les sourcils.
- Tu l’as gardé ?!
Christina soutint le regard de Tino qui semblait… honteux. Robbie le regarda.
- C’est quoi cette histoire ?
Tino regarda Christina qui inspira lourdement.
- Tiny est le cadeau de rupture de Tino… D’où son surnom. C’est un acte petit, comme lui.
- Inutile de…
- Et le mot auquel j’ai eu droit avec l’œuf… « Un Pokémon à ta hauteur »…
Tino se mordilla les lèvres.
- Et après tu te demandes pourquoi je ne veux pas te reparler… grommela la jeune femme, amère.
Santana et Andréa se regardèrent, hallucinées. Beth inspira en reculant dans sa chaise. Perrine serrait la petite April contre elle. Gina et Holly étaient offusquées. Adrien et Léon secouèrent la tête, pas plus cléments. Rebecca sembla choquée. Steven lui-même semblait un peu dégoûté. Wallace regarda le terrain, ferme.
Robbie, Orson, Benjamin et Tristan regardèrent leur ami, un peu abasourdis.
- C’est cruel… marmonna Benjamin.
- Tu peux parler, monsieur « Je me dispute avec mon ex-femme » !
- Je lui ai jamais fait de sale coup de ce genre ! Et même elle, à côté, elle reste respectueuse. Là, Tino, merde…
Lucy pencha la tête.
- Heh, ça a du bon, ces combats, mon ex-mari vient de dire un truc gentil sur moi.
Amélia agita la tête. « Je savais que c’était un sale con mais là… »
Tino grommela et regarda Holland.
- On peut commencer ?!
- Primo, vous parlez, je ne vous interromps pas, deuxio, baisse d’un ton, petite crotte, je suis une personnalité politique, moi !
Tino leva les yeux au ciel.
- Mgngrrsimpleprésidentd’uneassociationàlamanquegnnnnn…
- Pardon ?
- nnnriengnnn…
- Je préfère. Commencez.
- EXAGIDE, ATTAQUE LAME SAINTE !!!
Exagide passa en mode attaque et se projeta à toute vitesse vers Castorno. Christina agita la tête.
- HYDROQUEUE !!!
Castorno fronça les sourcils et agita la queue à temps pour frapper Exagide sur le côté. Le Pokémon fut dévié vers Spinda.
- Heeeeeeeeey !!! Danse Folle !!!
Spinda renvoya Exagide vers Motisma.
- Benjamin !!
- Oh ça va Orson, on n’a plus seize ans hein !!!
- Surchauffe !!
Motisma cracha la puissante bouffée de feu pour souffler Exagide qui se couvrit avec le Bouclier Royal. Robbie et Tristan se couvrirent. Tino inspira, vexé. Christina le regarda fixement.
- Tu pensais vraiment que j’allais m’en débarrasser, hein ?
- J… J’étais en colère…
- Et du coup tu t’es dit…
- Je me suis rien dit du tout, j’ai pas réfléchi j’ai… agi comme un idiot…
- C’est bien de l’avouer.
- Ce… j’ai toujours détesté cette tradition idiote du Pokémon de rupture…
- Je sais bien…
Tino regarda Tristan qui inspira.
- D’un côté ça ne m’étonne pas de toi, d’un autre, je suis… un peu révulsé par ta cruauté…
- C’est clair, fin, Tino, merde… souffla Robbie.
- … je suppose que je mérite vos jugements…
- Oui !
Tout le monde regarda vers Naomi qui hocha la tête.
- Oui, tu les mérites.
- Je seconde… marmonna Amélia.
- Je tierce… souffla Rebecca.
- Plus quatre… gronda Fey.
- Cinq et six ! souffla Holly en levant le bras avec Gina.
Les autres ne s’exprimèrent pas, mais n’en hochèrent pas moins la tête. Helen elle-même était clairement mal à l’aise.
Wallace… se leva.
- C’EST PAS UN PEU FINI, OUAIS ???
Tout le monde se tourna vers Wallace.
- Vous avez tous des vies parfaites ou quoi ? Vous vous êtes jamais disputé avec personne, vous avez jamais eu de rupture sale dans votre vie, vous avez tous des vies amoureuses et sexuelles parfaites peut-être ? Tous les mecs bandent sur commande et sont des super coups ? Toutes les nanas jouissent comme des arroseuses automatiques ?! Hein ? Alors ?
Lucy haussa les sourcils. Francis et Quinn serrèrent les dents. Clive agita la tête. Helen grimaça. Elio hésitait à se boucher les oreilles. Andréa baissa la tête vers son assiette. Rebecca regarda Charles qui plissa les yeux. James et Fey se regardèrent. Léon inspira lourdement. Steven agita la tête. Ana semblait surprise. Perrine afficha un petit sourire.
- Voilà ! Alors vous fermez bien vos clapets et vous arrêtez de juger. Il lui a pas offert un Tadmorv non plus, arrêtez de faire vos vierges effarouchées ! On est tous un peu à chier sentimentalement, tous autant qu’on est !
Santana s’essuya la bouche, un peu d’accord pour le coup. Violette détourna les yeux. Francis et Quinn se regardèrent, un peu d’accord. Mike agita la tête, ce que Myriam ne perçut pas, trop charmée. Bradley regardait Wallace, admiratif. Neil sembla impressionné par l’aplomb de Wallace. Qui désigna Tino.
- On le savait tous déjà que tu avais pas un prix Nobel de la galanterie !
- …
- Maintenant battez-vous au lieu de lui lancer des pierres qu’on pourrait très bien vous balancer à la gueule à vous aussi ! Hypocrites de merde !
Wallace se rassit. Tristan serra les dents, embarrassé. Robbie sembla donner un point à Wallace. Christina ignorait si ce discours était contre elle ou pour Tino. Benjamin et Orson se turent. Tino sembla rasséréné. « Ca y est, je me souviens de pourquoi c’était un aussi bon coloc… Sa capacité à aller de l’avant quoi qu’il ait en face de lui, que ce soit un partiel ou une armée… C’est quelque chose que j’ai toujours admiré chez lui, c’est vrai… »
Bradley regarda Wallace qui mangeait rageusement les amuse-gueules qui avaient été amenés.
- Waouh !
- T’emballe pas. C’est tout ce que je sais faire, être l’avocat du diable et me faire détester.
- … c’est pas ce que je vois, mais si ça te plait de penser comme ça…
Wallace regarda Bradley et s’en détourna, un peu blasé.
Tino inspira et regarda Christina.
- Tu as eu ta vengeance, c’est bon ?
- Ce n’est pas une question de vengeance. J’aime Tiny. Au moins autant que je t’ai aimé.
Tino hocha la tête.
- D’accord. Moi je t’aime toujours.
Tristan, Orson, Benjamin et Robbie regardèrent Tino qui se faisait violence et qui regardait Christina droit dans les yeux.
- La première fois qu’on s’est disputés, tu m’avais pardonné pendant un combat, parce que j’avais fait des efforts. Et là c’est pareil. Dès que tu te souviens que je suis bonne combattante, d’un coup, tu m’aimes bien !
- Rien à voir. Quand je t’ai revue…
- Tu as vu une femme brisée, avec une enfant qu’elle a eu d’un collègue qui n’a pas voulu l’assumer…
- J’ai vu la femme que j’aime. Et que je n’aurais pas dû quitter.
- Pas ce numéro-là, Tino, pitié…
Perrine regarda Francis.
- On n’avait pas fait les combats de sorte que ce type de situation ne se produise pas ?
- Si, mais je savais pas où la mettre ! souffla Francis.
- … hon…
Tino inspira alors qu’Exagide revint devant lui.
- Tu veux que je te prouve que je suis sincère ?
- …
- Ok. Poussez-vous, madame Farad, monsieur Tenorman.
- … pardon ? marmonna Holland.
- Je suis chez moi quand même… marmonna Anissa.
- Poussez-vous, s’il vous plait ! ajouta Tino.
Anissa et Holland s’éloignèrent. Tino se mit à leur place.
- Bien. Je vous prends tous. Puisque je suis une mauvaise personne, autant que je sois puni.
- Euh…
- Tino… marmonna Robbie.
- Non, allez, si c’est un combat d’expiation, autant expier par la manière forte.
Wallace hocha la tête, admiratif. Tristan inspira et les cinq se réorganisèrent face à Tino. Holland et Anissa se mirent sur le côté. Tino faisait dos à tout le monde. Naomi se pencha vers Walter.
- Paradoxalement, malgré ses défauts, c’est un homme d’honneur !
- Hm… Mais il a trente ans, c’est fini, les duels de justice ! admit Walter.
Tristan inspira en regardant ses camarades. Christina s’était mise au milieu, bien face à Tino et son Exagide.
- Ça me met un peu mal à l’aise… marmonna Orson.
- Ouais, je vois ce que tu veux dire… admit Benjamin.
Holland agita le bras.
- Bah… recommencez…
- Tiny, Aqua-Jet !!
Castorno chargea. Tristan hocha la tête.
- En garde, Kimono…
Floramantis se mit en position de prière, prêt à attaquer.
- Charmillon, Zénith !
Nouvelle vague de chaleur.
- LES ENFOIRES !!! cria Fey.
- Han non !!! geignit Rebecca.
- La Russie me manque ! souffla Ana.
Tristan et Orson hochèrent la tête.
- Lame Solaire !
- Surchauffe !!
Floramantis leva la patte qui devint un pilier de lumière. Tino inspira.
- Bouclier Royal !
Les attaques de Castorno, Motisma et Floramantis s’abattirent sur Exagide. Spinda se lança à son tour.
- Encore !
Spinda frappa dans ses mains. Exagide resta donc en position défensive. Castorno recula et agita les pattes. Tino plissa les yeux. « Danse-Lames… elle profite des diversions des autres… c’est elle qui veut m’atomiser… »
- Permugarde !
Tino haussa les sourcils. Spinda échangea ses défenses avec celles d’Exagide.
- QUOI ???
- Désolé, faut ce qu’il faut…
- Surchauffe !
Nouvelle charge d’Orson. « Mais ça ne fera pas grand-chose, son attaque spéciale a beaucoup baissé… »
Tino regarda l’ensemble. Charmillon exécuta un Vent Arrière. « Il reste en soutien, il ne m’attaquera pas, et de toute façon aucune de ses attaques ne peut m’atteindre. »
Floramantis préparait apparemment une autre Lame Solaire. « Tristan m’attaquera sérieusement mais pour soutenir plus que pour battre. Il va laisser le coup de la fin à Christina parce qu’il est comme ça, c’est sa nature. »
Spinda préparait aussi quelque chose. « Idem, il n’est pas dangereux, gênant mais pas dangereux… »
Motisma restait fixe, prêt à tirer. Tino hocha la tête. « C’est à un contre un avec Christina, ils vont la laisser attaquer. J’ai passé deux tours d’Encore, il leur reste trois tours de Zénith… »
- Lame Solaire, encore !!
Floramantis abattit de nouveau sa lame mais Exagide contra l’attaque comme le reste, coincé en Bouclier Royal. La Surchauffe frappa sans succès à son tour.
- Spinda, Assistance…
« Introduire une donnée hasardeuse, intéressant mais au final puéril… »
Spinda envoya un puissant Hydrocanon vers Exagide, là encore contré. « A quoi vous jouez… »
Castorno se tenait prêt. « Je vois bien qu’elle augmente ses stats… Je vois bien qu’il a Simple. Le manque de relief de sa fourrure huileuse, le léger arrondi de ses incisives, son œil sans brillance, ses coussinets anodins… Je vois tout… »
Tino releva ses lunettes. Tristan se mordilla les lèvres.
- Tu as compris, toi, hein ? Même après toutes ces années, tu me connais toujours aussi bien…
Tristan hocha la tête. Le soleil déclina.
- C’est moi ou le soleil est resté plus longtemps pour notre combat ? s’étonna Francis.
- Chut ! Je regarde ! souffla Quinn.
Christina inspira.
- Tu as voulu tout le monde contre toi, tu vas en payer le prix.
- Je fais le calcul, tu as fait une Danse Lames, deux Boul’Armure et une Amnésie…
Christina regarda Tino qui hocha la tête.
- Je suis libéré de Encore…
- Et maintenant je passe à l’attaque !! Mâchouille !!
Castorno se lança.
- Ball’Ombre !!
Spinda lança l’attaque.
- Tonnerre !!!
Motisma Chaleur envoya l’attaque par le sommet de son crâne.
- Lance-Soleil !!
Charmillon fit luire ses ailes.
Tristan inspira. Tino resta concentré sur Christina.
Exagide tournoya pour esquiver une à une les attaques à distance qui lui arrivaient dessus. Il se mit face à Christina.
- Lame Sainte a une particularité…
Exagide, dans un mouvement élaboré, frappa Castorno dans le dos.
- … elle ignore les boosts adverses, sa précision et son niveau de puissance ne sont ainsi jamais altérés par les actions adverses, fussent-elles motivées par Simple.
Christina serra les dents alors que Castorno était aplati au sol. Floramantis passa au-dessus de l’épée spectrale.
- … et je me doutais également que mon meilleur ami préparait un coup en douce pour épauler sa vieille amie…
- Kimono, Ball’Météo !!
Floramantis créa la balle entre ses pattes. Elle s’embrasa, et il la lança vers l’adversaire.
- En quinze ans, j’ai fait de la recherche, et…
L’épée tourna sur elle-même et esquiva avec grâce la Balle Météo et Floramantis. Tristan haussa les sourcils. Christina fronça les sourcils.
- Tiny, Mâchouille !!!
Castorno se jeta sur Exagide, prêt à mordre. Floramantis se décala pour lui laisser le passage.
- … je suis un peu dépité que vous me sous-estimiez à ce point. LUMINOCANON !!!
Exagide s’illumina et s’agita dans tous les sens. Tristan recula.
- Le rayon de son attaque…
- Wow !!
Exagide trancha l’air autour de lui. Spinda et Charmillon s’écroulèrent.
- Oh sérieusement !! geignit Benjamin.
- Pschhh… souffla Robbie, vaincu.
« Mince, pour une fois qu’il ne se battait pas trop mal… » songea Lucy.
Exagide se pointa vers Castorno qui lui sautait toujours dessus.
- Onde de Choc !!
Exagide s’électrisa et s’écroula sur Castorno. La Mâchouille opéra sur une épée électrisée, et Castorno s’écroula, raide KO. Christina eut un mouvement de recul. Tristan et Orson déglutirent.
- Je sais que je ne suis pas supérieur à vous, et ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus parce que j’ai privilégié mon travail à ma vie sociale…
Wallace inspira. Tino gronda.
- Mais une chose est certaine. Lame Sainte !!!
Exagide n’eut qu’à s’agiter dans la direction de Motisma pour lui asséner un coup fatal.
- … C’est moi le plus fort.
Floramantis faisait toujours face à Exagide. Tino regarda Tristan qui inspira. Christina baissa la tête.
- Tu es le plus fort. Certes…
Tristan regarda vers Neil. Il inspira.
- … mais tu as encore beaucoup à apprendre ! Tranche-Nuit, Kimono !
Floramantis fonça vers Exagide.
- Lame Sainte !!
Exagide joua de la lame avec Floramantis. Les deux Pokémon faisaient jeu égal.
- Notamment à t’excuser !
- M’excuser ? Pour un acte que j’assume ?
- C’est la moindre des choses !! Combien de fois on s’est retrouvés dans cette situation !
- Elle a compromis mon avenir !
- Et on voit où ça t’a mené ! Tu vis dans une boîte en carton, c’est ça ?
- J’aurais pu être beaucoup plus !!
- Bah voyons, tu te prends pas pour une merde, mais ça on a l’habitude…
- Mais ça veut dire quoi, cette véhémence, Tristan ?
Floramantis prit le dessus. Il frappa Exagide qui se remit en Bouclier Royal.
- FAUX-CHAGE !
Le coup de Floramantis était volontairement Normal et faible. Exagide perdit son tour de Bouclier et se remit en mode attaque.
- Lame Sainte !!
Exagide effectua un mouvement, mais Floramantis fut plus rapide.
- Peut-être parce que plutôt que d’être en contact avec MOI, tu as préféré rester en contact avec WALLACE !!! KIMONO, LAME SOLAIRE !!!!
Floramantis orna sa griffe d’une puissante masse de lumière. L’attaque frappa Exagide avant que l’épée ne s’abatte, et il l’étala à terre. Tino haussa les sourcils. Christina regarda Tristan qui était plus assuré que jamais. Wallace resta muet de stupeur. « Merde… j’avais oublié à quel point il est bandant quand il est en colère… »
Neil agita la tête. « Mémo personnel, ne pas le mettre en rogne… »
Tino regarda Tristan.
- …euh… je…
Tristan inspira et rappela Floramantis qui saluait son adversaire. Holland sembla satisfait.
- Bon… vous reprenez en trois contre trois ou…
- Peu importe. Je peux faire un second round comme ça. Prédastérie !!
Tino sortit le Pokémon à piques. La créature leva ses pattes de devant pour observer les cinq dresseurs en face. Benjamin inspira.
- Ça m’a toujours énervé que tu prennes tes grands airs, Tino… Froussardine !!!
Le petit poisson fit face à Benjamin.
- M’rappelle queq’chose… marmonna Lucy.
- T’es dégueulasse !! grogna Quinn.
Orson inspira lourdement de toute sa masse.
- C’est bien beau mais c’est moi qui ait vaincu Teresa, pas toi.
Tino regarda Orson en souriant. Le conducteur envoya un Rubombelle. Amélia inspira. Naomi la regarda.
- Il te ressemble ce Pokémon, nan ?
- C’est qu’on est perspicace et trop bavarde… marmonna Amélia.
- Ok, ok, pardooon…
Walter ne put s’empêcher de pouffer de rire.
Robbie souffla.
- Toujours pareil avec toi, toujours à jouer les fortes têtes ! Démanta !!
La raie apparut, volant devant Robbie, toute joyeuse.
Tristan regarda Tino.
- Sans rancune, hein.
- Sans rancune, Tristan.
Tristan acquiesça.
- Nova !
Delcatty apparut, se dressant fièrement face à Prédastérie.
Christina inspira en regardant Tino.
- Tu ne sais rien faire simplement !
- Je sais. C’est ce que tu aimais chez moi. Et j’aimais que tu me le fasses remarquer sans jamais craindre ma réponse.
Christina soutint le regard de Tino, puis détourna les yeux.
- Tu sais qui je vais envoyer.
- Oui.
- Tu sais à quel point…
- Je sais. Je suis prêt.
- … Sven !
Le Givrali de Christina apparut. Christina sembla au bord des larmes. Tino souffla, ému.
- Le…
- Le cadeau de fiançailles.
Tino baissa la tête. C’est lui qui pleura le premier. Christina ferma les yeux et se retourna, incapable d’en supporter plus. Wallace détourna les yeux vers les amuse-gueule.
Steven regarda Mike.
- C’est juste moi ou tout le monde SAUF MOI a sorti des Pokémon capturés après l’école ?
- Ouais. T’as pas assuré, mec.
- Bah avec le recul… admit Steven.
Tristan inspira. Il fallait se battre malgré tout.
- Psykoud’boule !!
Delcatty chargea vers Prédastérie. Neil souffla, observant le match.
Tristan était accompagné par le patron pour son travail dans cette grande entreprise conceptrice de jeux vidéo.
- Voilà, en gros on a agrandi nos bureaux, mais le réseau précédent était un truc spécifique, paramétré d’avance… C’était un peu le bordel, notre informaticien s’est cassé les dents…
Les gens regardaient à peine Tristan mais il avait l’habitude. Il était un peu comme le réparateur d’ascenseur : Utile mais on n’était pas obligés de lui parler en plus quoi.
- Ok…
- Vous avez une bonne réputation, et une associée qui a travaillé chez DexCom nous a dit que vous aviez fait des miracles pour les finitions du réseau interrégional installé après la guerre…
- J’ai fait mon travail.
Sa phrase habituelle.
- Chez Nomékop, on aime l’efficacité, il me semble que votre slogan, c’est…
- « PC Super Efficace ! »
- Hm, alors on compte sur vous !
Tristan acquiesça, un petit sourire satisfait sur le visage, et il s’attela à sa tâche, vaguement observé par l’étage. Sauf par une personne en particulier.
***
Cela allait lui prendre deux semaines. Moitié moins que ce qu’il avait estimé. Certes, c’était chiant, mais au moins c’était un bon challenge à relever. Il prenait continuellement des notes sur son action, pour garder une trace, revenir sur une erreur éventuelle et présenter sa méthodologie à ses clients. Il était très fier du niveau de professionnalisme qu’il avait atteint. Son boulot, c’était sa part d’ombre. De toute sa vie, il n’en parlait qu’avec ses quelques amis ou les gens du secondaire qu’il revoyait, comme Orson, Christina, Robbie et Benjamin. Rebecca essayait de s’y intéresser parfois, mais elle était clairement larguée au bout d’un moment. Cela dit, il venait plus la voir pour son filleul qu’autre chose. Après la rupture avec Wallace, le parrainage d’Arthur l’avait vraiment aidé à faire une impasse et à avoir un semblant de lien « familial ». Il hésitait certains soirs à contacter sa tante, mais c’aurait été générer de la négativité pour rien, et ça, depuis Wallace, il n’en voulait plus.
Il avait établi un plan de travail clair : Vérifier tout le câblage réseau, paramétrer un poste au hasard, vérifier que tout fonctionnait et reproduire la même procédure de poste en poste. Dans l’entreprise, tout le monde était un peu geek, mais Tristan était un technicien externe, et on ne parlait pas trop aux techniciens externes. Certains tentaient de faire la conversation mais Tristan n’était pas fan de l’ambiance « bureau ». Même avec des geeks, dont certains étaient de vrais clichés ambulants, pires qu’Orson et Benjamin dans leur prime jeunesse.
Tristan avait cependant remarqué quelqu’un qui sortait du lot. Il amenait son PC chaque matin, un portable de gamer, un ASUS qu’il avait clairement customisé, ainsi qu’une souris modifiable avec des poids, qu’il utilisait en plus de son poste de travail habituel. Mais surtout, cet homme était différent de tous les types obèses avec une queue de cheval qui bossaient ici. Il était grand, blond, portait des chemises, il avait un regard froid mais doux, très sérieux. Quand il mettait des lunettes pour regarder son écran, il était encore plus mignon. Tristan le regardait du coin de l’œil quand il arrivait, mais il l’oubliait vite. Pas de drague au travail, c’était sa règle. Et puis, pas de drague tout court, en fait, il avait déjà donné. Sa vie sentimentale l’avait épuisé plutôt qu’autre chose et dans un sens il comprenait Tino sur ce point. Même si au fond, ça lui manquait. La vie sentimentale et Tino, s’entend.
Il fit une petite pause-café, il avait presque fini de paramétrer tout le premier étage.
- Je vous le paie ?
Tristan observa le grand blond qu’il avait remarqué. Cette chemise ouverte, ces lunettes, cette mâchoire virile, ce sourire rassurant…
Il décida de se tenir à sa règle : on ne drague pas au travail. Mais il était ce genre de garçon sympathique qui ne pouvait pas s’empêcher de faire de l’humour, sans arrière-pensée.
- Non merci, ça ira… j’ai un budget exprès ! sourit Tristan.
- Vous paramétrez notre réseau, je peux bien vous offrir un petit café…
Tristan sourit.
- Un Capuccino Noisette alors…
- Comme moi, cool !
Tristan ricana, gêné.
- Neil Harrington. Je bosse à la conception.
- Tristan Edison. Vous avez le PC ASUS modifié, c’est ça, avec la souris modulable grise et verte !
Neil fit de gros yeux.
- Et encore, vous n’avez pas vu mon historique !
- J’ai pas le droit ! sourit Tristan.
- Heureusement. Je glande sur Twitter entre deux ajouts de textures sur un décor !
- C’est vous le superviseur projet, c’est ça ?
- On peut dire ça, oui… Et vous, vous êtes votre propre patron, donc ?
- J’ai quelques travailleurs détachés qui sont… détachés, justement !
- Encore heureux, ça ferait bizarre de vous voir vous déplacer ensemble, ligotés…
- N’importe quoi ! pouffa Tristan.
- Vous aimez mon humour, c’est rare !
- Oh je suis un public facile…
Tristan et Neil se regardèrent. Tristan prit son gobelet et inspira.
- Je… dois y retourner, sinon j’aurais votre boss sur le dos !
- Hm, vaut mieux pas, je crois qu’il approche les cent vingt kilos !
Tristan éclata de rire. Neil sourit.
- Vous êtes vraiment un public facile !
- Et vous, vous êtes un boute-en-train, je note.
- Donc, Asus modifié, souris grise, boute-en-train ! Super ! Ma fiche de poste s’étoffe !
- N’importe quoi ! sourit Tristan en partant.
« Ne pas draguer au taf, ne pas draguer au taf… »
Mais son sourire en disait long.
***
Tristan restait sur l’étage et arrivait bientôt au bureau de Neil. Ils se saluaient et parlaient parfois à la machine à café, quand ils s’y croisaient ou quand, l’un y allant, l’autre le suivait, mû par un étrange instinct, si rare à expérimenter et pourtant si grisant : « Cette personne m’intéresse, je dois lui parler ».
Tristan avait cru comprendre que Neil cherchait à copiner mais il avait posé les limites dans sa tête : N’accepter aucune invitation à l’extérieur, même en terrain neutre. Ne pas accepter de numéro de téléphone. Ne pas accepter la moindre proposition. Et surtout refuser toute proposition indécente. Il avait supprimé les applications de rencontre exprès pour éviter toute situation équivoque ou embarrassante.
Une fois arrivé à paramétrer le poste de Neil, il s’assit à sa place alors que l’employé de bureau resta assis sur le meuble, près de Tristan.
- J’insiste, ne va pas sur l’historique.
- Mais pour qui tu me prends ! sourit Tristan. Oh, génial, tu as tous les bons raccourcis sur ton bureau, ça va me faciliter la tâche !
Neil sourit.
- Esprit pratique, que veux-tu !
- Mouais, ou esprit paresseux, c’est selon…
- Absolument, et j’assume !
- En même temps, on bosse sur des ordis, forcément…
- Voilà. On se salit pas les mains, on est des cols blancs !
- Paye tes cols blancs, ça va faire deux semaines que je trime pour installer votre réseau…
Neil se raidit. Tristan le regarda.
- Quoi ?
- N… Non, excuse-moi, je ne voulais pas dire que tu…
- Hein ? Ah non, non, enfin… je ne me considère pas comme un ouvrier non plus, je sais que j’ai de la chance, je fais un boulot pas trop compliqué pour lequel je suis bien payé…
Neil se mordilla les lèvres. Tristan le regarda.
- C’est moi qui fait cette tête habituellement quand je parle aux gens ! sourit Tristan.
- J’ai tendance à parler sans réfléchir…
- Moi aussi, ça rend les conversations plus intéressantes !
Neil sourit. Tristan continua son travail, un net sourire sur les lèvres. « Inutile de nier que sa compagnie m’est agréable. Mais hors de question que ça aille plus loin. Et puis je n’ai plus longtemps à tirer dans cette boîte… ».
Sauf que dans la tête de Neil, c’était plutôt :
« Je ne peux pas le laisser partir comme ça. Et je n’aurais peut-être pas d’autre occasion. Et si tu essaies de le contacter après son départ, tu vas passer pour un forceur… Vas-y, Neil. Quand tu lui parles, c’est comme si l’air tout autour devenait plus supportable. Il faut que tu saisisses ta chance. »
Neil prit un bloc de post-it et écrivit dessus. Tristan acheva son paramétrage.
- Voilà. Tu es sur les cinq réseaux de ta boîte, N :, la Data, la Database+, le réseau sous-traitant et la navette compta…
- Cool.
- J’ai rien oublié ?
- Ça.
Neil posa le post-it sur la main de Tristan qui tenait la souris. Tristan fit de gros yeux. Numéro de téléphone. Il regarda Neil.
- Euh… pas au travail, désolé, je…
- C’est pas ma ligne directe du bureau, c’est un portable. Tu vois, ça commence par zéro-six.
- … non, je veux dire…
- Et puis évidemment c’est pour te contacter en dehors du bureau.
- N… Neil, non, je…
- Ecoute, habituellement, moi non plus, mais… j’aime agir sans réfléchir aussi !
Tristan se releva. Neil le regarda fixement. Tristan soutint son regard, tout perturbé.
- Je… euh, je ressors d’une rupture difficile…
- Moi aussi. Encore plus intéressant. Poste suivant, monsieur l’ouvrier, hop hop hop ! sourit Neil.
Tristan passa devant Neil. Il n’avait pas enlevé le post-it du dessus de sa main.
***
Bar. Hétéro. Plus terrain neutre que ça, tu meurs.
- C’était un con. Plus jamais je me case avec un plan cul avec qui j’ai vaguement l’impression que ça colle. Très, très mauvaise idée. Après ça, j’ai supprimé Grindr et compagnie, j’ai réalisé que je valais mieux que ça, que je pouvais faire des rencontres autrement. Et du coup, nous voilà !
Tristan sourit en sirotant son demi-pêche. Il avait appris à apprécier cette boisson mais il ne se rappelait plus trop comment.
- En effet…
- Et toi, alors, ta rupture difficile ?
Tristan inspira.
- On se connaissait depuis le secondaire. Il s’appelait Wallace… il… était tour à tour odieux et génial… c’est le premier mec dont je sois tombé vraiment amoureux… On a couché en troisième année après un looong jeu de chat et de la souris… on est sortis ensemble, mais après… pfff, je rompais, il rompait… ça a bien duré… dix ans comme ça, et puis au bout d’un moment on s’est… mariés, à Vegas, pendant soixante-douze heures, c’est ridicule, mais voilà… ça nous a fait rompre définitivement, et quelques mois plus tard… me voilà !
Neil hocha la tête.
- O... kay, je ne m’attendais pas à ça, je… t’avoue…
- Désolé, je… cache un peu trop bien mon jeu !
Neil agita la tête.
- Ok… famille ?
- Parents morts, tante qui m’a éduqué, on ne se parle plus depuis que je suis à la fac.
Neil grimaça.
- O… kay… à côté de ça, mon père qui m’a pour ainsi dire répudié, ma mère bipolaire et ma sœur homophobe…
- Au moins c’est original et intéressant. Et vivant !
Neil sourit, gêné.
- Dé…solé… ?
- Non, t’as pas. Ça a été dur à traverser mais ça a été traversé. Je peux pas en dire autant de cette période avec mon ex… Tu es un peu mon premier rencard sérieux depuis… lui.
- On peut parler d’autre chose, si tu veux… enfin, non, on peut parler d’autre chose tout court…
- Pourquoi moi ?
Neil regarda Tristan, intrigué.
- Je suis… petit, très geek, j’ai des lunettes, j’ai un Skitty…
- Un Skitty, c’est trop chou !
- Qui était à mes parents…
- A tes parents, c’est trop chou… geignit Neil en souriant avec un demi-embarras.
Tristan leva les yeux au ciel et continua en souriant.
- Quoi d’autre… je sais ni me coiffer ni m’habiller…
- Tu portes le polo à merveille !
- Rien à voir avec tes chemises grandes ouvertes ! sourit Tristan.
- C’est pour affoler les dames et donner des complexes à mes collègues !
- Comme ce pauvre Gaëtan…
- Si tu me demandes comment je le trouve physiquement, je te dirais… gentil !
Tristan éclata de rire.
- C’est méchant !
- Si tu veux savoir à quel moment je suis tombé pour toi… Tu es arrivé avec le patron…
Tristan grimaça. Neil inspira.
- Et… tu souriais. Et… je t’ai trouvé trop craquant… et à la machine à café, quelques jours plus tard… Tu te souvenais de mon ordinateur, j’ai trouvé ça… super mignon de ta part. Ça n’a fait que confirmer ma première impression.
Tristan acquiesça.
- D’accord… euh…
- Je me doute que tu n’as pas eu la même…
- En fait… à ce moment à la machine à café… j’ai juste réalisé que… j’avais jamais eu de conversation comme ça avec mon ex… Que j’avais peu ri avec lui, et que… ça faisait du bien de rire.
Neil hocha la tête. Tristan détourna le regard.
- Et puis tes yeux, tu as toujours l’air très concerné par ce que tu regardes, ça… je sais pas, je me sentais valorisé dans tes yeux…
- Contrairement à ceux de ton ex ?
- C’était différent, j’étais… à sa merci. Toi, je sentais que… je pouvais juste être moi-même.
Neil étendit les bras.
- Eh bien, soyons nous-même, alors ! A nous-mêmes !
Tristan trinqua avec lui en souriant.
***
Une fois sortis du bar, ils riaient toujours.
- T’es un cas, toi ! « Je peux régler par chèque ? »
- Déformation professionnelle !! C’est mieux pour les notes de frais !! ricana Neil.
- Pourriture capitaliste !
- Prolétaire informatique !
- Grand blondinet en chemise… sourit Tristan, provocateur.
- Petit beau gosse en polo… sourit Neil en poussant gentiment Tristan.
Neil et Tristan se regardèrent. La rue était archi-fréquentée, et pas forcément gay-friendly. Qu’importe. Il fallait qu’ils le fassent, qu’ils s’embrassent ici et maintenant. Et Tristan se sentit presque plus heureux en quelques minutes de baiser qu’en une vie avec Wallace.
***
Dernier jour de Tristan chez Nomékop.
- Bon, j’ai réussi à motiver personne pour te faire un pot de départ !
- Oh pff ! Pour quoi faire ! sourit Tristan en se prenant son café.
- J’espère que j’ai pas été trop… cavalier en te proposant un autre rendez-vous… si tôt après le premier.
- Ah non pas du tout ! sourit Tristan en le regardant.
Neil sourit à son tour. Il sortit quelque chose de sa poche. Tristan eut un mouvement de recul. Neil lui tendit un petit paquet.
- Tiens. Ton cadeau de départ.
- … t’es fou ! C… On commence à peine à se fréquenter…
- Je sais mais tu me plais.
Tristan sembla gêné. On lui avait rarement dit cela de manière aussi frontale. Avec Wallace, tout était dans le charnel.
- Euh, je… tu me plais aussi, je… peux pas accepter, j’ai rien pour toi…
- Continue juste à sourire, ça me suffira.
Tristan sourit, la tête basse. Il ouvrit le paquet. Une Pierre Lune.
- … oh…
- Pour ton Skitty.
- J’avais… compris, mais… je n’avais pas l’intention de…
- Je sais. Tu la garderas pour le bon moment.
Tristan regarda Neil.
- … comment tu fais pour… être aussi parfait ?
- Ne parle pas trop vite, je garde mes chaussettes pour dormir !
Tristan ricana. Neil sourit à son tour.
- Et puis face à un sourire pareil, je t’avoue que je suis complètement désarmé.
Tristan sourit de plus belle, gêné.
***
Neil ouvrit sa porte. Tristan. Cela faisait trois mois qu’ils sortaient ensemble.
- Hey…
- Hey.
- Euh… c’est à propos de la proposition que tu m’as faite…
- Je me doute…
Tristan inspira.
- La… dernière fois que je me suis installé chez un mec autre que mon ex, ça a mal fini…
- C’est comme tu veux. Je ne t’oblige à rien.
Tristan hocha la tête et leva les yeux vers Neil.
- Le truc, c’est que j’en ai envie.
Neil sourit. Tristan sourit également. Delcatty vint se frotter contre son maître. Neil se redressa et le pointa du doigt, surpris. Tristan acquiesça, ému.
- Je crois que je suis prêt à tourner certaines pages.
- Et à en écrire une nouvelle… ?
Tristan sourit.
- Tout un livre, s’il le faut !
Il rappela son Delcatty et embrassa Neil qui rentra chez lui et ferma sa porte.Froussardine avait pris sa forme Banc. Rubombelle exécuta une Papillodanse et prépara une Boule Pollen. Démanta balança une rasade de Bulles d’O. Froussardine balança un Hydrocanon bien placé.
- Sven, Laser Glace !
Givrali envoya un puissant rayon givrant. Delcatty allait faire contact.
- BLOCKHAUS !!
Prédastérie se ferma et se gonfla. Delcatty ainsi que les attaques qui arrivaient sur l’étoile de mer toxique furent repoussés et contrés. Tino regarda ses cinq adversaires.
- Avancez.
Delcatty était empoisonné. Les autres Pokémon avaient attaqué à distance, pas lui. Tristan inspira et regarda Neil, inquiet.
- Nova, Glas de Soin !
Delcatty se soigna. Tino ferma les yeux, satisfait.
- Vous avez tous compris ce qui vous attend.
Robbie, Christina, Benjamin et Orson frémirent.
- Toi aussi.
Tino regarda Tristan.
- Empoisonne-les autant que tu veux, je les soignerais autant qu’il le faudra.
Tino hocha la tête, impassible. Tristan lui opposait la même détermination.
« Je savais bien qu’il était incroyable… » songea Neil.
« Il a vraiment changé… » admit Wallace.
- Prédastérie, Dard Nuée !!
Prédastérie se comprima et se gonfla, envoyant une rasade de dards vers ses adversaires.
- Démanta, Balle Graine !
- Sven, Eclats Glace !
- Rubombelle, Psyko !
Démanta et Givrali stoppèrent une partie des dards. Rubombelle tourna sur elle-même, leva les bras et dévia les dards vers Prédastérie qui relança d’autres dards plus durs et plus longs. « Picanon », songea Tristan. La contre-attaque fonctionna.
- Froussardine, attaque Saumure !!
Du banc de petits poissons se détacha quelques sardines qui foncèrent comme des torpilles vers l’adversaire. Prédastérie les reçut comme ses dards, à coups de Picanon.
- Nova, Assistance !!
Delcatty chargea vers Prédastérie. Tino plissa les yeux. Le Pokémon ouvrit la bouche et un… os d’énergie apparut en travers de sa bouche, comme un chien qui rapporte.
- … PARDON ???
- … je m’attendais pas à ça… marmonna Tristan.
Le Pokémon agita la tête et envoya l’Osmerang vers Prédastérie. Tino, Benjamin, Orson et Christina étaient interloqués.
- J’ai vu des images de Tristan combattre en situation extrême…
Neil se tourna vers Amélia qui observait, songeuse.
- Il est très créatif quand il se bat sérieusement, pour quelque chose d’important. Et encore mieux quand il se bat avec un bon équipier… ou contre un adversaire qui le provoque suffisamment.
Prédastérie contra l’attaque en se refermant. Tristan acquiesça.
- Le Blockhaus est passé, on attaque !!
Neil acquiesça.
- C’est vrai… Il a l’air transformé… Il est plus beau que jamais… Et… on parle de ce Rubombelle ?
Amélia inspira.
- Oh, il n’y a rien à en dire…
« Tu quoi ? »
- Je… je suis à la gare de Méanville et… je sais pas, je pensais à toi, il y a cette fontaine de fleurs que tu aimes tant… Tu sais, celle au milieu de l’échangeur de flux…
Silence. Orson était dans sa gare, au téléphone.
« Orson, on a rompu, tu ne peux pas continuer à m’appeler comme ça… »
- Je sais, je sais… euh… j’avais juste… besoin de t’entendre, je crois, ça fait seulement une semaine…
« Et il faut qu’on limite nos contacts, on était devenus trop dépendants l’un de l’autre. Et puis tu dois rencontrer des gens qui sont vraiment comme toi… »
Orson baissa la tête.
- Je sais, je sais…
« Je ne peux pas te rendre heureux, tu penseras toujours que tu me dois quelque chose que tu ne veux pas m’apporter, et…je refuse de te faire porter ce fardeau. Mais on reste amis, tu comprends ça ? »
Orson hocha la tête, les larmes aux yeux.
- Je comprends.
« Allez, passe une bonne journée. Je t’... »
- … quoi ?!
«… Je veux dire, à plus tard… »
- Eeee… nan, mais…
Elle raccrocha. Orson soupira et regarda le monument au centre de la gare. « Tu parles, la fontaine de fleurs… quel prétexte minable… »
Il approcha des fleurs et aperçut un petit Pokémon voler autour des fleurs. Il inspira. « Voilà que même un simple… Rubombelle, c’est ça, me fait penser à elle… »
Orson inspira et saisit une Pokéball. « On n’a pas échangé de cadeau de rupture… j’en aurais bien eu besoin… »Amélia inspira. « Si seulement on pouvait être heureux l’un sans l’autre… »
- Et… euh, pourquoi vous avez rompu, si c’est pas indiscret ?
- Tu n’es pas indiscret, en tout cas beauuucoup moins que certaines personnes à ce mariage…
- Dit la fille qui m’avait lavé le cerveau… souffla Naomi.
- Vraiment parfait, ce plan de table… marmonna Walter.
- On était devenus trop dépendants l’un de l’autre, il est asexuel, moi pas, et… ça allait mal finir.
Neil serra les dents et hocha la tête.
- Je comprends…
- C’est moi qui me suis fourvoyée de croire que je pourrais lui suffire… Etonnamment, on pourrait penser l’inverse !
- Certes… Quand on sort, avec Tristan, on me demande souvent ce que je fais avec un homme comme lui… et je réponds souvent que je l’aime et que c’est tout ce qui m’importe. Je suis sorti avec de grands bellâtres, des hommes musclés, des types un peu plus dans mon style, « mieux assortis » à moi, tu vois ce que je veux dire…
- Bonjour, moi belle petite blonde maigrichonne qui suis sorti avec grand et gros bonhomme là-bas ! sourit Amélia.
Neil sourit.
- Mais mentalement… je ne me suis jamais senti aussi en phase avec quelqu’un qu’avec Tristan. Quand on s’est installés ensemble ça s’est fait tellement naturellement…
Amélia hocha la tête.
- C’était pareil avec Orson, c’est comme si on devait vivre ensemble !
- Voilà… Eh bah, à partir de ce moment-là, le sexe, le physique, les petites manies… plus rien n’a d’importance. J’avais juste besoin de son âme, près de la mienne.
Naomi était charmée.
- Alors toi, si tu largues Tristan, je te tue !
- … tout pareil en moins enthousiaste… admit Walter.
Amélia regarda le match en hochant la tête, fixant Orson et Rubombelle.
- Psyko !!
Rubombelle tourna sur elle-même et tendit les bras vers Prédastérie. Le Pokémon fut agité de soubresauts.
- Froussardine, Ebullition !
Une véritable douche bouillante s’abattit sur Prédastérie qui se couvrit une fois de plus. L’Osmerang repassa sur Prédastérie et le frappa cette fois.
« Ah, ce Froussardine… ça me rappelle le jour où il l’a obtenu… » songea Lucy.
Benjamin et Lucy se baladaient et il aperçut une vitrine avec des Froussardine.
- Oh ! Je veux ça !Lucy sembla songeuse. « Pas étonnant qu’on ait divorcé… »
Tino grimaça. « Ils attaquent à plusieurs, je dois agir sinon… »
Laser Glace et Lame d’Air en pleine face. Tino grommela. Givrali et Démanta avaient attaqué à leur tour. Il s’était couvert du Laser Glace mais pas de la Lame d’Air, et ses dégâts étaient plus importants.
- Hmph ! Soin !!
Prédastérie s’illumina et se soigna. Holland le regarda.
- On joue en règles nationales, évidemment.
- J’ai bien compris. Aqua-Brèche !
Prédastérie fonça en ligne droite vers Givrali.
- Assistance !!
Delcatty s’interposa, utilisa une Aurasphère et la fit exploser devant Prédastérie. Christina inspira et regarda Tristan qui fixait Tino.
- Merci d’être… venus…
Robbie, Tristan, Orson, Benjamin, Lucy et Amélia étaient venus aider Christina à déménager ses affaires de l’appartement de Tino alors qu’il était en entretiens tout l’après-midi.
- Je me sens mal de faire ça dans le dos de Tino… chuchota Orson à Benjamin.
- J’comprends… pis bon, Christina, c’est pas vraiment notre amie… souffla le juif.
Christina portait ses propres cartons, un peu gênée. Elle arriva au niveau de Robbie.
- Perrine ne pouvait pas venir ?
- Elle… n’avait pas envie, elle se sentait de trop…
- Je comprends…
Amélia inspira en regardant Lucy.
- C’est triste…
- Tu m’étonnes… pis elle a appelé des potes à Tino et nous deux… j’me sens de trop ! souffla Amélia.
- La pauvre, elle a juste pas d’amis…
Christina se doutait que ça papotait dans son dos, elle entendait de régulières messes basses, mais elle prenait sur elle, trop déprimée et trop fragilisée par la rupture avec Tino.
- Hey, ça va aller ?
Christina regarda Tristan qui lui prit un carton.
- N’en fais pas trop, on est là pour t’aider après tout…
Christina acquiesça. Tristan semblait avoir peu dormi.
- Euh… Et toi, ça va aller ? Tu… euh… tu as des cernes…
- Je suis sorti toute la semaine…
Christina se mordilla les lèvres, n’osant pas demander où.
- Mais t’en fais pas, on va t’aider à traverser tout ça…
- Mes seuls amis sont les amis de Tino, je me suis tellement… concentrée sur mon travail et notre couple…
- Hey, je suis ton ami, moi !
Christina regarda Tristan alors qu’ils arrivaient au camion.
- Vraiment ? Fut un temps, tu me reprochais presque de m’intéresser à ta vie…
Tristan agita la tête.
- Tino faisait ressortir tes mauvais côtés… et les miens aussi… d’ailleurs depuis votre rupture, j’ai plus de nouvelles… du coup, je gamberge.
- Je comprends ça… admit Christina.
- En tout cas… Tu as un ami.
Christina sourit.
***
- C’est pas un palace, mais bon… C’est un appart que je prends et que je rends à mesure que Wallace rompt ou se remet avec moi, et personne ne le prend jamais, donc… Du coup, quelqu’un va enfin utiliser la seconde chambre !
Christina plissa les yeux.
- Tu en avais fait un bureau…
- Ça me paraît plus urgent de te loger pour un temps…
Christina avait les larmes aux yeux.
- C’est trop, je peux pas…
- Mais si, allez… ça va t’aider et moi… ça va me faire du bien d’avoir quelqu’un quand je rentre.
Christina prit Tristan dans ses bras.
- Merci ! J’essaierai de ne pas être trop envahissante !
- Mais non, allons…
***
Le début de leur colocation était presque trop parfait pour être vrai. Soirées coca-pizza, murges au vin rouge devant des séries, sorties dans des cafés, des salons de thé, des bars les mauvais soirs.
- J… j’trouverais jamais de mec… soupira Tristan, quatre pintes dans le nez. Après Wallace, les autres mecs… les autres mecs vont juste me paraître banals… je sais pas si je peux avoir une relation avec… un mec banal… Je sais pas si je pourrais retomber amoureux.
Christina avait l’alcool triste aussi.
- On a raté nos vies…
- C’est l’impression que ça donne, ouais…
- Je voulais juste que moi et Tino ça dure, mais j’ai tout fait foirer aussi, j’ai… j’aurais pas dû cacher ses lettres d’invitation à rejoindre telle ou telle structure… Pourquoi j’agis toujours comme une conne !
- Mais non… Moi aussi j’ai été con avec cette histoire de mariage, de Vegas, de… Putain, je suis resté avec un mec qui voulait pas la même chose que moi !!
- Moi aussi !! Pourquoi on n’a pas… su… s’apercevoir qu’on perdait notre temps ? Et encore, moi je suis encore amoureuse de lui, si il revenait, je…
Tristan sanglota.
- Moi aussi… Moi aussi je… mais… je peux pas ! Pour mon bien je peux pas !!
- Pareil parce que… tout ce qu’il m’a dit… il était sincère. Quand quelqu’un que tu aimes s’en prend à toi, tu sais qu’il est sincère, puisque vous vous êtes aimés, il te connait mieux que personne, et… forcément, ça fait mal, comme un poignard…
Tristan s’effondra. Christina pleurait aussi. La serveuse approcha et s’éloigna, sentant le vortex de tristesse.
***
- Hey, Chris…
Elle se tourna vers son collègue Trent.
- Trent… si c’est encore pour me draguer, c’est pas le moment…
Trent haussa les épaules.
- Y’a draguer et draguer… Super, ton article sur le bordel à Alola…
- Merci… J’espère pouvoir faire un reportage sur les lieux, si on arrête de me refiler des piges à tire-l’arigot…
Trent sourit.
- Ça peut s’arranger… je suis en bonnes grâces avec la direction…
Christina regarda Trent, intriguée.
- … Si c’est ce que je comprends, je ne suis pas désespérée à ce point, merci…
Elle s’éloigna. Il sourit, presque certain d’arriver à ses fins.
***
Professionnellement, Christina stagnait. Si elle était reconnue au « Léopardus Libéré » comme une bonne auteuse, avec un regard pertinent sur le monde, la géopolitique et le traitement de l’info, elle n’avançait pas depuis quelques temps. On ne l’envoyait pas faire des duplex dans des pays étrangers. Manque de confiance en sa capacité à aborder de tels reportages.
Et Tristan…
- D’accord, du coup on peut se voir en entretien, pour décider si je vous accorde ma validation et la permission d’utiliser mon nom… d’être formé, aussi, évidemment… J’ai une politique très stricte avec mes travailleurs détachés, vous savez…
Christina mangeait ses spaghettis au pesto, un peu jalouse. Tristan termina son appel.
- Pffff… J’arrête pas. Je vais m’en tenir à cinq travailleurs détachés, je peux pas assumer plus.
Christina inspira.
- Non pis à la longue ça peut être dangereux pour toi…
- Exactement, mon activité pourrait en pâtir. Faut que je fasse gaffe à ma e-réputation, tout ça…
Christina agita la tête.
- Et toi, toujours pas de promotion en vue ?
Christina inspira.
***
- Trent…
L’homme au sourire de renard observa sa collègue qui venait le solliciter.
- Oui, Chris, c’est pour quoi ?
- … Tu as moyen de me mettre dans les bonnes grâces de la direction ?
Trent eut un sourire malsain. Trop tard pour Christina.
***
Et en plus, ça ne servit à rien.
Il n’avait rien fait d’autre que l’ignorer par la suite. Du coup, elle s’était sentie très conne d’avoir couché avec lui après coup.
- Ça va, Christina ?
Elle regarda Tristan.
- Oui… Oui oui…
- Tu as l’air un peu absente…
- Non ça va, ça va, je… des petits soucis au travail !
Tristan hocha la tête et s’assit à côté d’elle sur le canapé.
- Si ça va pas, n’hésite pas, hein, on est là pour se soutenir…
Christina acquiesça. Et puis, il y eut le « retard ».
***
En fait, elle s’en aperçut trop tard.
Elle pensait tellement que ça ne pouvait pas lui arriver à elle qu’elle ne s’en préoccupa qu’au bout de presque un mois et demi.
- Merde, merde, non…
Elle avait profité d’une absence de Tristan pour faire le test.
Positif.
- MEEEEEEEEEEEEEEEEEEERDE !!! MERDE, MERDE, MERDE, NON !!!
***
Elle confronta Trent, évidemment. Il lui rit presque au nez.
- T’as pas pris la pilule ? Qu’est-ce que t’es conne ! Tu pouvais pas faire gaffe, sérieusement ?! Dégage avec ton bébé, là…
Il retrouva son bureau dévasté. Mais il n’avait pas de preuves que c’était elle. Et puis, ça aurait pu le mettre en porte-à-faux de dénoncer une collègue avec qui il avait couché.
***
Quelques semaines plus tard, Tristan trouva un mot à l’appart.
« Tristan,
Merci pour l’hébergement, la situation a changé, j’ai besoin de voler de mes propres ailes.
Merci pour tout. Tendrement,
Christina. »
Tristan grimaça. Il regarda son téléphone. On lui proposait une intervention à Nomékop. Il s’occuperait de Christina plus tard.
***
Il frappa à la porte.
- Tu es sûr que c’est là ? demanda Neil.
- Normalement, oui, c’est ce que son taf m’a dit… J’espère qu’elle va bien… Je m’en veux de l’avoir délaissée…
- C’est un peu ma faute… admit Neil.
Tristan inspira. Christina ouvrit, très décoiffée, dans un studio très moyen et… très enceinte.
- … oh merde…
Christina se mordilla les lèvres. Neil sembla gêné.
- Je… t’attends à la voiture !
- Hm !... euh… Christina…
Christina agita la tête.
- J’ai déconné, Tristan. Tu n’aurais pas dû m’aider, tout ce que je sais faire c’est me mettre dans la merde, faut croire…
Tristan grimaça. « faut croire… mais bon… »
- Je… peux faire quelque chose ?
Christina inspira.
- C’est ton mec ?
- Euh… oui, ça fait… deux bons mois qu’on sort ensemble, euh…
- Cool. Toi, au moins, tu t’en sors.
Tristan sembla attristé.
- Christina…
- Tu ferais mieux de ne pas revenir, Tristan. J’ai le pire karma qui soit. Je serais jamais heureuse.
- Faut pas dire ça, enfin… laisse-moi t’aider !
- Je veux l’aide de personne.
- Alors restons en contact au moins, je peux pas te laisser seule !
Christina inspira, puis secoua la tête et ferma la porte.
- Christina ! Christina, non !! S’il te plait !! Christinaaa !!
Tristan frappa à la porte. Neil n’était pas parti si loin, il récupéra Tristan qui cognait à la porte comme un dératé.
- Hey, hey, stop ! Tu reviendras plus tard, quand elle sera mieux lunée…
- C’est mon amie, je peux pas la laisser comme ça !!
- Si tu es son ami, respecte sa volonté de ne voir personne pendant un temps.
- Et si elle fait une bêtise, et si elle…
- Ne pense pas à ça ! Tu dois la laisser, si tu la forces, tu vas la perdre définitivement.
Tristan se mordilla les lèvres.
- Merde… putain de merde…
***
- Poussez, madame, poussez !!
Christina en pleurait. C’était horriblement pathétique. Toute seule, la vingtaine tardive, plus grasse que jamais, une fille sans mari ni mec, une idiote sans amis, sur la table, qui accouchait comme une conne, entourée d’infirmières qui semblaient la juger.
- Mmmmm… Au secours ! geignit Christina, abattue.
- Il faut pousser madame…
- J’peux pas… J’veux pas ! J’veux même pas de ce bébé…
- J’suis pas en retard ? Oh mon dieu…
Christina leva les yeux vers Tristan.
- TOI ???
Tristan serra les dents.
- Quand tu étais encore avec moi à l’appart, j’ai… mis une puce dans ton téléphone pour pouvoir te pister au cas où… j’avais peur que tu fugues !
Christina secoua la tête, un peu en train d’accoucher, donc pas en état de dire quoi que ce soit d’autre que…
- Putain, mais t’es taré ma PAROLE !
- Je sais, je sais, pardon… mais… quand j’ai vu que tu étais à l’hôpital…
Christina se remit à pleurer.
- Vous êtes le père ?! demanda méchamment une infirmière.
Tristan inspira et hocha la tête.
- Ouais, c’est mon môme qui sort du… euh du… euh… berk… de cette femme !
- Regarde pas, Tristan !! grommela Christina, embarrassée.
- Pardon, pardon… Oui, je suis le père !
- Mais non, enfin !
- Mais si, allez !
Tristan vint auprès de Christina. Les infirmières se regardèrent. Tristan n’était pas spécialement efféminé, mais il ne trompait pas grand-monde, et surtout…
- … Tu étais à la Gay Pride ?!!
Tristan regarda ses badges arc-en-ciel, son débardeur et son short.
- … on y était avec Neil, pour s’amuser, pis il faisait tellement beau…
- Tristan !! ricana Christina, épuisée et en larmes.
- Allez, Christina, tu dois donner naissance à cet enfant, même si t’en as pas envie, même si ça te fait chier…
- Ça va juste m’enfoncer encore plus…
- Ou te donner ce qu’il te faut pour aller de l’avant ! Allez !
- Hmmmmmph !!!
Christina poussait. La sage-femme hocha la tête.
- C’est bien, madame !
- Hmmmmhhhhhh… J’y arriverais pas !
- Mais si. Vous y mettez de la bonne volonté, ça avance mieux !
- Allez, Christina, merde, t’as pas traversé tout ce que tu as traversé pour te laisser abattre par un bébé !
Christina secoua la tête.
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ?!
- Parce que je suis ton ami, Christina. Allez, vas-y !
Christina poussa de toutes ses forces. On entendit un cri. Tristan sourit.
- Voilà ! Bravo !
- Oh mon Dieu… j’ai réussi…
- Mais oui, tu vois !
Christina en pleurait. On allait poser l’enfant sur elle.
- C’est une fille, madame Rockwell… le… père veut couper le cordon ?
- Nonnonnonnon !! geignit Tristan, affolé et au bord de l’évanouissement devant le bébé couvert de liqueurs colorées.
Christina et lui éclatèrent de rire.
Une infirmière s’en chargea et plaça la petite sur sa mère. Christina se mordilla les lèvres.
- Je vais l’appeler April.
- Ouais. C’est cool. Ça va pas être facile les premiers temps mais tu vas y arriver.
- Tu seras là, au moins, je sais ça.
Tristan sourit.
- … mais supprime cette putain de puce de ton téléphone, gros stalker de merde !!
Tristan éclata de rire.Tristan plissa les yeux. « J’ai essayé d’être là, mais j’avais mon couple aussi, avec le recul je n’ai peut-être pas été assez présent… »
Christina se mordilla les lèvres. « Lui au moins, il m’a toujours soutenue… »
- Grossière erreur… souffla Tino. Dard Venin, Prédastérie !
L’étoile piquante frappa dans toutes les directions. Tino inspira.
- Benjamin, tu aurais pu appeler Trousselin, Orson, tu avais Cliticlic, Christina, tu m’aurais eu plus facilement avec Papilusion et ses attaques psy, Robbie, tu avais Mammochon qui aurait pu… m’amocher, héhéhé…
Robbie regarda Tino sans sourciller.
- Et Tristan, Ossatueur aurait bien mieux performé Osmerang qu’un simple Delcatty par Assistanat.
- C’est bon de t’entendre parler, ça change de ces quatre dernières années.
Tino regarda vers Tristan, agacé.
- Choc Venin.
Prédastérie cracha l’attaque au visage de Delcatty qui avait été empoisonné par les Dard-Venin. Tristan haussa les sourcils.
- Choc Venin double de puissance avec le Statut Poison… Et le Talent Cruauté n’arrange rien…
Tristan haussa les sourcils. Delcatty valdingua vers son maître. Neil se leva. Walter le retint.
- C’est bon, c’est bon, ça va aller…
- M…
- Je sais. Mais ça va aller, Tristan va s’en sortir. Ni Firmin, ni Adrien, ni Amélia ne se sont levés. Tout va bien.
Delcatty se releva difficilement. Tristan regarda Tino qui haussa les épaules.
- Tu n’es pas mon adversaire. Et eux non plus.
- Froussardine, Cascade !!
L’énorme banc de poisson entama une descente vers l’adversaire. Robbie et Orson se tenaient prêts.
- Blockhaus…
Prédastérie se referma par réflexe.
- Psyko !
Cette attaque-là porta, cependant.
- Direct Toxik.
La frappe fut fatale à Rubombelle. Orson reprit la petite fée dans ses mains.
- P… pardon, Rubombelle…
Amélia grimaça, comprenant mieux le sentiment de Neil tout à l’heure. Robbie frappa à son tour.
- Bulles d’O !
- Block-Haus ! répéta mécaniquement Tino.
Celle-ci ne porta pas.
- Ball’Ombr…
- Direct Toxik !
Prédastérie frappa Froussardine et Démanta dans un même mouvement. Tino inspira.
- Tout l’avantage d’être au milieu du terrain, merci encore Tristan.
- …
- Et maintenant que le vrai combat commence.
Prédastérie faisait face à Givrali. Démanta, Rubombelle et Froussardine avaient été rappelés.
- Prête ?
- Oh que oui.
- NOVA, FACADE !!
Delcatty chargea Prédastérie jusqu’à le décaler de deux bon mètres. Le Pokémon Guindé s’écroula ensuite. Tristan grommela de frustration. Tino inspira.
- Comme toujours, tu en fais des caisses et je comprends mal pourquoi.
- Pour ceux que j’aime, oui. Tu devrais comprendre ça, non ?
Christina rougit, touchée. Tino hocha la tête.
- Oui, je comprends bien. Bravo.
- Merci.
- A nous…
- Régénération.
Givrali dissipa le poison. Tino regarda Christina.
- Je vais t’empoisonner, encore.
- Je vais me guérir, encore.
- Je dois changer de tactique.
- Dans ce combat, oui.
- Oui, dans ce combat…
Wallace inspira, les bras croisés. Santana regarda son vieux rival.
- C’est moi ou tu te sens très concerné par ce combat ?
- Si tu veux tout savoir, j’ai l’impression de nous voir moi et Tristan… c’est dur de réaliser que… quelque part, tu es quelqu’un de toxique.
Helen agita la tête.
- Tu es dur avec toi-même…
- Une personne toxique ne le réalise généralement pas. A la rigueur, votre relation était toxique.
Wallace regarda Bradley.
- Pour en rester à leur relation, de toute évidence, il est très égocentrique, elle est très affectueuse, ça ne peut pas coller. Parfois, on ne trouve juste pas la bonne personne, mais on a l’impression qu’il y a quelque chose alors qu’il n’y a rien… C’est comme ça ! Il y a des esprits qui ne sont pas faits pour se rencontrer.
- … Merci… Dirk Gently ? souffla Wallace en grimaçant.
- De… rien… c’est quoi cette référence ?!
- J’suis un vieux con, j’ai des références de vieux con.
Tino observait Christina. Pas un seul mouvement sur le terrain sinon Prédastérie qui se replaça face à Givrali, affaiblis tous les deux.
- Tu te souviens…
- Je préfèrerais ne pas…
- Moi je me souviens. Dès que je l’ai revu, ça a…
- Je… moi aussi, chaque fois que je le sors pour le nourrir, ou quand je suis en reportage… tout revient, le bien comme…
Tino hocha la tête.
- Ouais… comme le mal…
- Et nous avons l’insigne honneur d’accueillir le grand Tino Ketts qui va donner une conférence exceptionnelle sur l’évolution et son influence sur les talents ! Tino Ketts, mesdames et messieurs !
Tino arriva au pupitre. Il avait expressément demandé à Christina de venir. Cela la lourdait un peu. Elle aimait le voir professer mais alors les conférences… C’était d’un ennui. A part pour le buffet.
- Messieurs-dames, c’est un honneur pour moi de venir parler dans cette très renommée faculté de Rivamar, où tant de sommités ont posé leur empreinte avant moi…
Christina leva les yeux au ciel. « Allons bon… »
- Mais…
Tino jeta sa liasse de papiers.
- Je ne vais pas donner cette conférence, et je ne vais pas accepter les honoraires qui en auraient découlé.
Brouhaha dans la salle. Christina grimaça.
- En fait je… j’ai quelque chose à dire à une personne très spéciale, très chère à mon cœur… qui compte énormément pour moi…
Christina se retourna et chercha Etienne Smirnoff dans la pièce.
- Cette personne partage ma vie, et je tenais à… passer à l’étape supérieure. Christina, cela fait maintenant cinq ans que nous sortons ensemble…
Christina allait chercher Smirnoff à nouveau, mais elle réalisa qu’elle ne rêvait pas et regarda Tino avec d’énormes yeux. La salle applaudit. Christina secoua la tête, abasourdie. Tino sortit un écrin et une Pokéball et descendit vers elle dans le public. Elle se leva, stupéfaite. Tino mit un genou à terre. Silence des élèves.
- Christina Rockwell, veux-tu m’épouser ?
Elle laissa passer une bonne seconde qui parut en durer dix.
- … OUI, EVIDEMMENT QUE OUI !!!
Tino sourit et embrassa sa fiancée alors que la salle de conférence les applaudissaient.Tino et Christina se regardèrent silencieusement. Tristan, Robbie, Orson et Benjamin observaient.
Tino inspira lourdement en regardant Givrali, et il rappela Prédastérie. Christina secoua la tête. Tino souffla.
- J’peux pas. T’as gagné.
- Je comprends.
- J’suis désolé, je t’ai… laissée tomber.
- J’ai… pas été un cadeau non plus… C’est comme au secondaire, je n’arrive pas à te détester ! soupira Christina.
- Le… le Keunotor, c’était clairement une crasse que… j’assume sur le moment mais…
- Oh avec le recul je peux en rire. Et puis il est devenu fort, ton horrible cadeau de rupture !
Tino sourit en regardant Christina. Tristan la regarda d’un air « Non, non, non, non, non… »
Elle inspira lourdement.
- Je ne me remettrais pas avec toi !
Les autres tablées semblèrent penser simultanément un « ENCORE HEUREUX ! » collectif vibrant. L’air soulagé de Tristan fut approuvé par un jury très étendu. Amélia elle-même était prête à sortir un flingue et à shooter la gueuse si elle osait.
- Je comprends bien, mais on peut rester amis…
- Et je refuse également ta charité, je vais m’en sortir toute seule, merci.
- Tu accepterais au moins de me donner une interview ?
Christina regarda Tino, souriante et secouant la tête. Tino haussa les épaules.
- Faut bien que mon prix Nobel serve à quelque chose !
Christina secoua la tête en souriant.
- Toujours le même, hein, on ne te changera pas !
- Non, ça, jamais ! sourit Tino.
Christina contourna Givrali et alla serrer Tino dans ses bras. Tino ne lui rendit pas le geste, mais Robbie, Tristan, Orson et Benjamin applaudirent. Anissa se pencha vers Holland.
- Justice est faite !
- Oui, je pense aussi que les divorces devraient se régler par un combat de Pokémon ! admit Holland.
Les tablées applaudirent à leur tour. Christina regarda Tino.
- Peut-être qu’on aurait dû rester amis dès le départ en fait…
- Oui, ou peut-être que tout ce qu’on a traversé ensemble était nécessaire pour nous faire grandir, et…
Givrali mordillait le pantalon de Tino avec véhémence. Tino et Christina grimacèrent.
- … et si on se remet ensemble, tes Pokémon vont clairement essayer de me tuer pendant mon sommeil !
- … je les ai pas dressés pour ça, je te jure !
- Non mais ton ressenti a déteint sur eux. Tu n’as pas lu mes essais ?
Christina serra les dents, coupable. Tino agita la tête.
- Ouais, vaut mieux qu’on reste séparés…
- Allez, on retourne à nos places, on a suffisamment fait les clowns… marmonna Tristan.
- Et remué les vieux souvenirs ! admit Robbie.
Christina revint à sa place, satisfaite. Perrine lui rendit la petite.
- Merci ! Viens là ma petite chérie !
- Ma ! Ma !
- Oui, maman a bien botté le cul de son ex, elle est ravie !
- Qu’est-ce que j’aurais aimé être sur le terrain aussi ! souffla Lucy.
- On a toutes voulu, je crois… admit Perrine.
Violette plissa les yeux. « J’ai envie de lui dire que c’était pas un combat terrible, mais je vais m’abstenir… »
- Et maintenant la surprise. Nous avons dix personnes à faire combattre !
Wallace s’étonna.
- J’pensais que c’était à nous…
- Eh bah non ! sourit Helen.
- Ces dix personnes ont été sélectionnées sur la liste d’invités tout spécialement par Francis Zuckerman !
Francis se leva et salua, mais personne ne l’applaudit.
- … rabat-joie..
- Pourquoi on l’a laissé en charge de l’organisation ? marmonna Fey.
- Il est fiable… pis il a des contacts…
- Mike et Steven bossent dans l’évènementiel ! grommela Fey.
- Grave, merci d’avoir pas demandé… marmonna Mike.
- Ces dix personnes ont dû cocher une case spéciale sur leur faire-part. Nous avions demandé à onze personnes au départ et une a refusé de se battre…
Adrien blêmit.
- Et oui, désolé, je suis chez moi, je ne me bats pas chez moi ! sourit Anissa.
Adrien regarda Léon, tout penaud.
- C’était CA, la case « Surprise » que tu m’as dit de cocher en mode « ça va être marrant » ?
- Bah oui !
- … J’TE DETESTE !!!
- Bah non ! sourit Léon.
- Maiiiiiiiiiis j’vais m’ridiculiseeeeeeeeer !!! pleurait presque l’infirmier.
Holland poursuivit.
- Ce qui va nous faire cinq combats courts à mener. Nous avons décidé des duos avec Francis et nous allons donc procéder au premier match, qui opposera Firmin Smirnoff-Truman…
Firmin se leva, tout content, et fut applaudi par beaucoup de gens aux tables.
- Allez Firmin ! cria Robbie.
- Vas-y ! sourit Tristan.
- PETE-LUI LA SCHNOUF ! cria Wallace.
- Botte des culs ! ajouta Walter.
- J’te défendrais si ton adversaire porte plainte après ! cria Naomi.
- Défends l’honneur de la famille, petit couillon !! cria Perrine.
Firmin grimaça. « Ils me font honte !!! »
- Firmin Smirnoff-Truman est comme son nom l’indique, le fils de David Smirnoff et de Denis Truman. Il se prépare actuellement à partir en voyage initiatique afin de récolter les badges pour se confronter au challenge de la Ligue Pokémon. J’ai raison, jeune homme ?
Firmin hocha la tête, sûr de lui.
- RASE TA MOUSTACHE !
Firmin se tourna vers Wallace en grommelant alors que les autres éclataient de rire.
- Il sera opposé à… Elio Tenorman !
Elio se recroquevilla. Helen sourit.
- Allez, mon grand !
- … MAIS IL A VINGT ANS !!!
- Et alors ! Tu peux le faire ! Allez !
Holland regardait son fils qui secoua la tête, tout apeuré. Wallace grimaça.
- J’croyais que t’étais un petit dur, moi. Mais en fait t’es aussi nul que ton père !
Elio regarda Wallace, courroucé.
- Pardon ?
- Ouais ouais, t’as bien entendu ! J’veux dire, le mec a un Couafarel, fin…
Elio se leva.
- TU VAS VOIR !
- Trop facile ! sourit Santana en levant la main.
Wallace la rejoignit dans un tope-là amical.
Elio se plaça face à Firmin. Holland sourit.
- Fais de ton mieux, fiston.
- Du coup, je co-arbitre, sinon vous allez avantager votre fils.
- PARDON ???
- Ahem. Donc, Elio Tenorman est aussi le fils d’une personnalité prestigieuse, le Président de l’Association Pokémon, ainsi que de sa vice-présidente !
- MERCI DE ME MENTIONNER ! cria Helen, ravie.
- C’est normal entre femmes ! sourit Anissa.
Santana sourit, charmée. Francis se pencha vers Lucy.
- On est en 2059 et le féminisme fait toujours des ravages…
- Ton pantalon de costume est juste dans l’axe de mon verre de vin rouge… marmonna la chinoise.
- … des ravages très positifs !
Firmin regarda Elio, ravi.
- C’est génial de se battre devant tous ces gens !
- Hm…
- Dire qu’au départ je devais me battre avec ma sœur ou à sa place si jamais elle accouchait là…
- Et BIM, raté, je garde ma place et le polichinelle RESTE dans le tiroir ! sourit Perrine en levant un verre à la couleur suspecte.
- Perrine, euh… marmonna Christina.
- C’est du jus de cranberry !
Elle en but une gorgée et recracha.
- MERDE ! SERVEUR !
- Perrine, c’est bon pour ce que tu as, crois-moi, ça m’a beaucoup aidé pour Honorine ! cria Fey.
- QUOI ??? hurla la petite fille.
Firmin sourit.
- Prêt ?
- Prêt.
- Alors on y va ! Griknot !!
Le Pokémon de Firmin apparut. Il sembla prêt à bouffer du Elio.
- … waouh, cool !
- Il est encore en cours d’entrainement mais tu as six ans de moins que moi, je vais rester clément.
Elio acquiesça.
- J’ai pas besoin de clémence.
- Ok.
- Je suis le fils du Président.
- Je suis le neveu de l’ancien Président !
- Ah ouais, bah ma mère elle était prof !
- Mon père est médecin !
- Eh bah, eh bah…
- Sors un Pokémon, Elio, et ne sois pas immature.
- Oui papa ! souffla Elio en se raidissant.
Perrine agita la tête. « Il me rappelle Noé… en moins robotique… »
Elio envoya un Rattata noir. Le Pokémon regarda Griknot en sifflant. Charles ricana.
- Un combat d’enfants, bah voyons !
- Ça tombe bien, c’est ton tour après.
Charles regarda Rebecca, outré. La rousse haussa les épaules.
- Ok, allez, Tunnel !
Griknot s’enfonça dans le sol, seul son aileron dépassant. Il fonça en ligne droite vers Elio. Le regard du gamin changea. Helen sourit, fière. Holland recula d’un pas. Anissa fit de même, intriguée.
- Vive-Attaque !!
Le Rattata d’Alola bougea de droite à gauche, esquivant Griknot qui était très visible. A chaque mouvement de Rattata, les enfants de Francis et Quinn faisaient « Olé ! » chaque fois que le Rattata noir et moustachu esquivait le Griknot comme un torero.
- Les enfants, arrêtez d’être racistes !!
Tout le monde regarda Quinn, horrifié. Quinn agita les mains.
- Non mais je plaisante hein ! Ils sont juste… jeunes ?!
Gina et Tino notamment étaient outrés. Quinn serra les dents et donna un coup de coude à Francis.
- Aide-moiiiii !
- Olé, Rattata, Olé ! criait Francis avec ses mômes.
- Hoooooooooon…
Elio plissa les yeux. « L’attaque est trop simple, trop évidente… »
Rattata esquivait tout. Firmin hocha la tête.
- Bien compris. Dracocharge !
Griknot avançait sous terre et en sortit, comme s’il se mettait à marcher sur l’eau dans laquelle il nageait, entouré d’une aura bleue enflammée. Bradley agita la tête. « Ah oui… »
Mike grimaça, impressionné. Tino lui-même sembla stupéfait. Perrine inspira.
- Euh, non merci papa.
Denis s’étonna. Perrine leva un œil soupçonneux. David sembla presque offusqué.
- … Firmin, ton père peut t’entrainer, ça ne mange pas de pain…
- Non, je préfère pas.
David et Denis se regardèrent. Firmin, dix ans, venait d’entrer à l’académie, et voilà ce qu’il sortait à ses parents.
- … même pour dresser ton petit Marisson ?
- Oui.
- … mais quand tu étais petit, c’est moi qui…
- Oui mais j’ai plus envie. Je suis grand, je peux m’entrainer tout seul. Ne t’embête pas pour moi, papa.
- … mais ça me fait plaisir, ça ne m’embête absolument pas enfin…
- Non papa, je t’assure. Excusez-moi.
Firmin sortit carrément de table. Perrine regarda ses pères, notamment Denis, au bord des larmes.
- Il est encore un peu secoué par tout ce qui lui est arrivé étant gamin, c’est rien.
- Oh non… geignit David.
- Non, non, non, juste que… j’dirais pas qu’il va finir comme moi…
Denis et David plissèrent les yeux. Perrine leva les yeux au ciel.
- … à savoir un dresseur qui a fait le choix de ne plus combattre…
- Oh !
- Ah oui !
- Mais disons que ça va lui prendre du temps.
- Hm…
- Oui ok…
Perrine se repencha vers ses lasagnes. « Punaise… »
***
- J’ai menti aux parents pour couvrir tes fesses.
Firmin, dans sa chambre, lisait un livre très sérieux qui s’appelait « Maîtrise des Pokémon Plante – Compilation des exégèses de vingt experts en dressage de Pokémon Plante »
- Merci.
- Mais je te prierai d’arrêter d’inquiéter les parents comme ça !
- … pardon.
- T’as dix ans, c’est trop jeune pour tourner Gothique !
Firmin sourit.
- Fallait que je le dise à papa, je pouvais pas lui mentir…
- Certes.
- Ni lui dire la vérité…
- Egalement. Et je suis prête à te couvrir mais toi, donne le change un peu.
Firmin acquiesça, et du haut de ses dix ans, il se repencha sur son bouquin.
***
Un an plus tard.
David et Denis étaient convoqués dans l’école de Firmin.
- Qu’est-ce qu’il a fait, mon Dieu…
- Je redoutais cet instant… souffla Denis.
- Notre fils est un petit délinquant ! geignit David.
- On ne sait pas encore pourquoi on est convoqués, gardons notre calme… marmonna Denis.
Ils entrèrent dans le bureau du proviseur de l’académie. Firmin était là, renfrogné. La proviseure était une grosse dame affable et coiffée d’un hijab.
- Monsieur Truman, monsieur Smirnoff… Je suis madame Nadjat Boureboune !
- Ench…antés… marmonna Denis en se retenant de rire.
- Enchantés, madame ! souffla David, stressé.
- Asseyez-vous !
Denis regarda David qui secoua la tête et chuchota.
- Pas de jeux de mots, l’heure est grave !
- Pardon, pardon… geignit Denis.
Ils s’assirent. Firmin semblait fermé et coléreux. David reconnaissait cette expression. « C’est bien mon fils… »
- Alors… Vous avez, je suppose, eu vent des résultats de Firmin sur ces premières années à l’académie…
David et Denis se regardèrent.
- On… en parle peu… marmonna Denis.
- On laisse beaucoup de liberté à nos enfants, d’après notre fille, ça va, Firmin s’en sort, si elle n’est pas inquiète, on considère qu’on n’a pas à s’en préoccuper…
- On a eu des familles pas simples, on préfère ne pas être trop sur son dos… sourit Denis, pas rassuré.
- Firmin a d’excellents résultats, il est bien en avance sur ses camarades !
David haussa un sourcil. Denis sentit le sujet épineux et il se ferma à son tour, laissant David s’exprimer.
- Oh… euh…
- Nous songeons à lui faire sauter une classe afin qu’il puisse exprimer son plein potentiel.
David regarda Denis qui secoua la tête et désigna Firmin.
- … poussin, ça te conv…
- Non, j’veux pas.
David recula et regarda la proviseure.
- Euh… bah c’est non, je suppose…
- Au vu du comportement de Firmin, j’ai le sentiment que votre présence l’indispose… marmonna Nadjat.
Firmin fronça les sourcils, mécontent qu’on s’exprime à sa place. Denis secoua la tête et se releva.
- On lui a toujours dit qu’on le laisserait faire comme il veut concernant le dressage de ses Pokémon, on a une famille un peu… compliquée à ce niveau-là…
- Oui, du coup, je pense que c’est plus votre proposition qui le gêne… admit David.
- Mais ce serait mieux pour lui… souligna la proviseure.
- Et nous, on ne veut pas lui mettre la moindre pression ! lâcha David, ferme.
Firmin se décrispa et hocha la tête.
- Je veux pas changer de classe, madame.
David et Denis regardèrent leur fils, soulagés. La proviseure regarda les deux adultes qui hochèrent la tête.
- Il reste à son niveau d’études, on ne change rien ! assura Denis.
- Voilà ! ajouta David.
- Bon, euh, très bien, mais votre fils va s’ennuyer…
- C’est à moi d’en décider.
David et Denis regardèrent leur fils, étonnés par son insolence.
***
En sortant du bureau, David et Denis regardèrent leur fils qui semblait fébrile.
- Ça va, Firmin ? risqua Denis.
- Oui, oui, oui…
- On… on est fiers de toi, pour… tes résultats… marmonna David avec précaution.
- Si tu es un peu trop doué, on peut demander que tu aies des devoirs supplémentaires plus difficiles, au pire, si ça peut… t’aider à progresser… ou te payer des cours particuliers…
Firmin prit une grande inspiration.
- J’ai besoin des bases. Je peux pas sauter de classe, il faut que j’aie les bases.
Denis et David regardèrent leur fils, intrigués par son ton qui ne lui ressemblait pas.
- Fiston, inutile de te mettre une telle pression… marmonna Denis.
- Oui, enfin, tu es un enfant… tu n’as pas à devenir un grand dresseur, ta sœur a émis le vœu de ne plus se battre, on respecte ça, tu n’as pas à… travailler pour deux !
Firmin se retint de rire et resta impassible.
- Je travaille pas pour deux, je travaille pour moi. Pour devenir fort.
David serra les dents et paniqua.
- C’est à cause de ce jour-là, de la bataille, c’est ça ?
- David, stop !
- Oui pardon, pardon, je sais… se ressaisit David.
- Firmin…
Denis s’accroupit et prit Firmin par les épaules.
- … on aurait dû être plus présents pour toi après cette bataille, on n’a pas… fait attention à comment tu te sentais…
Firmin baissa la tête, embarrassé.
- … mais on sera toujours là pour te protéger. Alors ok, on n’était pas là cette fois-là, mais… on sera là toutes les autres fois, je te promets.
Firmin hocha la tête.
- J… je dois aussi être fort pour vous. Si un jour je dois vous protéger…
Denis serra Firmin dans ses bras.
- C’est à nous de penser à ça, fiston… C’est à nous de te protéger, pas l’inverse !
David en pleurait. Firmin grimaça.
***
Perrine entra dans la chambre de Firmin le soir même. Elle agita les bras en grands moulinets.
- Bouhouhou, je suis traumatisé par mon passé traumatisant !! Cette bataille, c’était tellement dur, j’ai encore des séqueeelles !!
Firmin, qui lisait « Médecine par la musique : Tintements et Indiscrétions de l’attaque Glas de Soin », une revue technique primée, regarda sa sœur d’un œil mauvais.
- Tu sais que tu vas arriver à l’âge où ça va être normal de cacher des magazines sous ton lit ! J’espère juste que les parents ne fouilleront pas !
Firmin inspira.
- Je pouvais pas sauter de classe.
- Tu t’investis trop. Dès que tu as été en âge de comprendre cette lettre, tu n’as plus été le même.
- Je sais… c’est pour ça que j’ai… à moitié menti.
- On a déjà réglé ça toi et moi, le coup de la bataille. Je m’en veux aussi, tu as eu peur, ça n’a fait que forger ta détermination à devenir un dresseur professionnel, point.
Firmin hocha la tête.
- Mais belle idée d’être redevenu le bébé chéri à tes parents ! Bien joué !
- Hmph…
- Je sais, c’est désagréable de leur mentir, mais t’inquiète pas, on s’y fait ! J’ai tenu trois ans. Bon courage !
Perrine sortit en ricanant. Firmin reprit sa lecture, souriant à demi.
***
- N’empêche que ça m’intrigue.
David regarda Denis. Ils étaient en train de prendre un thé.
- Quoi donc ?
- Bah qu’il soit si doué. Je ne l’ai pas formé, toi non plus…
- Il en aurait pas tiré grand-chose, de moi ! sourit David.
- Roland, tu crois ?
- Déjà demandé, il n’en sait rien, tout ce qu’il envoie pour Firmin c’est les photos de paysages qui ornent le mur au-dessus de son bureau.
- Elles sont méga jolies, ces photos en plus. Je suis sûr qu’il fait ça pour l’encourager à voyager ! sourit Denis.
- Mouais. Ça, ça me réjouit moins que toi.
- Certes, certes, mais on le convaincra d’attendre d’avoir fini la fac. Je lui ai raconté mon expérience, ça l’a déjà refroidi.
- C’est pas pareil, tu étais gay et rejeté par ta famille, tu t’y es mal pris. Et puis, n’utilise pas le petit pour réaliser tes rêves !
- Non, non, non ! Il veut vraiment aller à la Ligue Pokémon !
Perrine vint se prendre un verre d’eau.
- J’préférais quand vous baisiez, quand même.
David et Denis regardèrent leur fille, stupéfaits.
***
Treize ans de Firmin. Goûter d’anniversaire.
- On comprend pas, alors on… ne s’investit pas trop. Il a des résultats exceptionnels pour un enfant de son âge, une prof de combat direct a essayé de le confronter pour le « remettre à sa place » selon les termes de madame Boureboune…
Martial Truman éclata de rire. Denis sourit.
- La même. Et puis… il l’a étalé comme une merde, elle quitte l’enseignement l’année prochaine, Firmin l’a humiliée sans être insultant, il l’a juste battue trop facilement, sans se faire toucher, en trois contre trois.
Martial resta bouche bée.
- Wow. Bah… Kim est une enfant normale, y’a juste son Roucool qui a évolué en Roucoups !
- Wouhou ! Et comment ça se passe avec Emilie ?
- Bien, on… on va peut-être se marier…
- Félicitations frangin !
- Ouais… fin, c’est moins ouf que ta belle-famille…
- Tu déconnes ? Depuis que je connais ces tarés, c’est une bouffée d’air frais de vous revoir toi, Virginie et Sandrine ! Vous êtes TEEELLEMENT normaux !! ricana Denis.
- Ouais c’est clair… sourit Martial. Mais ton fils, il est peut-être juste précoce un truc dans le genre, nan ?…
Denis inspira.
- J’sais pas. On a soupçonné tout le monde, son grand-père, son oncle, Wallace, … David est en train d’interroger le champion de Jadielle, je crois…
- Sérieux ?
- Ah oui, on a même une liste dans un carnet et on raye les noms des suspects au fur et à mesure.
- … wow…
- Une bouffée d’air frais, je te dis !
Charlie haussa un sourcil en regardant David.
- Euh, non, il ne m’a rien demandé…
David s’étonna. Il voyait Firmin jouer avec sa cousine Kim, entouré par Jack, Orianne, Ethan, Noémie, Noé, Flora et quelques amis. Charlie insista.
- C’aurait pas été de refus, c’est ton gamin, Jack s’est discipliné suffisamment – et mieux que Yann, oh ça oui…
- J’suis à la même fête que toi, vieux con ! grommela Yann, un verre à la main.
- Je t’aime aussi fiston ! Mais non, Firmin ne m’a pas demandé de l’entraîner… même secrètement, hein…
David s’étonna.
- Alors qui… Roland m’a dit non, Wallace est trop pris, papa m’a certifié que Firmin ne lui avait rien demandé à ce sujet… Il a même refusé l’aide de son père, je ne comprends pas…
- Denis a voulu commencer trop tôt avec lui, résultat il lui a donné le goût du combat – c’est bien – mais il l’a également lassé, peut-être. J’ai voulu commencer trop vite avec Yann, résultat je l’ai mal formé et c’est Léopold qui a pris le relais. Avec Jack j’y suis allé plus graduellement. Denis a fait la même erreur que moi avec Yann sauf que… tu n’as pas pris le relais.
- Oui bah non… enfin il a quand même tenu à capturer un Eoko, et il l’a formé aux premiers soins, ce que j’ai trouvé mignon de sa part…
- Ok, donc c’est pas en mode « il vous déteste »...
- Heureusement que non, mon petit bébé… souffla David.
- … t’es pire que ta mère… avec toi ! sourit Charlie.
- Gnnnn… Denis me le dit souvent aussi !
- Haha ! Du coup, je me demande aussi comment il est devenu aussi fort…
- J’y suis pour rien non plus !
Rachel arriva entre les deux hommes.
- Oui, j’écoute les conversations. Je crois qu’il s’entraine tout seul comme un grand, ton fils est ce qu’on appelle un autodidacte !
David inspira.
- J’peux pas croire qu’un de mes enfants soit exceptionnel, j’ai rien fait pour !
- C’est un Smirnoff, on sait tous à quoi ça peut mener. Et puis, la bataille de l’école d’Ogoesse l’aura fait grandir avant l’heure… marmonna Charlie.
David se renfrogna. Rachel frappa Charlie qui serra les dents.
- Pardon David, je voulais pas dire que c’était une bonne chose…
- Je sais, je sais… je... juste que… ça me rappelle que ce jour-là, j’ai abandonné mon petit garçon…
Rachel leva les yeux au ciel et regarda la peuplade présente à la soirée.
- Denis !! David se flagelle encore !
- Oh l’enfoiré ! J’arrive !! grommela Denis.
- Moi aussi j’vais l’niquer ! cria Lily.
- Qui va niquer qui ?! demanda Léopold.
- Moi si vous utilisez ce verbe devant les gosses encore… grommela Finn.
- Oh ça va ! souffla Lily.
- C’que t’es coincé des fois ! souffla Léopold.
Rachel regarda David.
- Tu vas prendre cher !
Perrine fit tinter un verre, Robbie, Wallace, Tristan, Naomi et Walter à ses côtés..
- Ok, on se calme, c’est l’heure des cadeaux !
- Enfin, du cadeau… marmonna Wallace.
- Tes parents ont dit de pas te gâter ni d’en faire des caisses ! souffla Naomi.
Firmin regarda ses parents qui serrèrent les dents. Il sourit et regarda sa sœur. Robbie alla chercher un paquet plat et carré qui intriguait tout le monde depuis le début de la soirée.
- Mais bon, ce soir on fêtera mon départ de la maison pour m’installer avec Robbie…
- Merci de gâcher mon anniversaire au fait… admit Firmin en souriant.
- Dire que c’était censé être une fête surprise ! soupira David.
- Dire que je t’ai empêché de mettre à exécution ce plan de merde ! grommela Rachel.
- Tu as peint quelque chose, grande sœur ?
- Nnnnooon… sourit Perrine.
Tout le monde ricana.
- Un nu, un nu, un nu ! cria Rachel.
- Tu fais cette blague à chaque fois… soupira Jim.
- Et toujours devant les enfants de tout le monde… marmonna Lily, lasse.
Rachel se couvrit la bouche. Léopold sourit.
- J’suis pas l’plus gênant-heu !
- Tu veux qu’on reparle de ton langage de tout à l’heure ? marmonna Finn.
- Et pis la journée n’est pas terminée… marmonna Yann.
- J’allais le dire… souffla Charlie.
- Du coup, frangin, je me suis dit que j’allais te laisser quelque chose avant de partir.
Tristan et Robbie déballèrent le paquet et découvrirent… Un portrait de Firmin en pieds, entouré par Couaneton et Dedenne, à l’ancienne : Firmin avait des habits de Gavroche, un regard enfantin et déterminé, un béret sorti de nulle part sur la tête. Fond marron clair, couleurs de Firmin et ses Pokémon clairement dans des tons sépia. Firmin fit de gros yeux.
- Oh ! souffla David, ému.
- Wow… admit Rachel.
- Ton fils est un bon dresseur mais ta fille, en peinture, elle déchire tout ! admit Martial.
- Ah ça… souffla Denis, estomaqué.
Firmin se mordilla les lèvres.
- T’as peint pour moi, grande sœur…
- Hm. J’l’avais jamais fait, bah voilà, tu as ta première œuvre de… ta sœur qui va bientôt quitter la maison !
Firmin regarda Perrine, les larmes aux yeux.
- Me rappelle pas çaaa…
- Disons que c’est mon cadeau d’adieu.
- Déconne paaas ! sourit Firmin, les larmes aux yeux.
Il serra sa sœur dans ses bras. Perrine l’accueillit en souriant. Wallace se pencha vers Robbie.
- Jaloux ?
- Et toi ? demanda le blond.
***
Lorsque son goûter d’anniversaire et la soirée pour Perrine s’achevèrent, Firmin retourna dans sa chambre, esseulé. Il souffla. « Je dois être fort… »
Il regarda son portrait au-dessus de son lit. « Elle a fait ça pour me rappeler qui j’étais au départ… le gamin capricieux et hyperactif… J’ai eu Couaneton après avoir fugué, j’ai eu Dedenne en cadeau pour avoir été sage… »
Il regarda ses cinq Pokéballs, soigneusement posées dans la boîte sur sa commode. « Elle a peut-être fait ça parce que, au fond, elle désapprouve mon choix… »
Il avança vers ladite commode, ouvrit le tiroir à chaussettes, fouilla au fond, débloqua un petit double-fond présent depuis le début, un défaut de construction, et il sortit une lettre.
Wallace la lui avait transmis, un peu après la fameuse bataille. Firmin n’avait pas compris. Il avait juste choisi de la cacher à ses parents. Wallace avait juste averti Perrine de sa provenance. La vieille enveloppe, qu’il avait gardé, notifiait : « A ouvrir quand tu auras un Pokémon Académique » avec une belle écriture.
A vrai dire, Wallace pensait que c’était un chèque.
Mais non, c’était… une simple lettre, manuscrite.
« Cher Firmin,
Je t’écris cette lettre pour t’exprimer mes profonds regrets. Tu as vécu des choses difficiles et c’est ma faute. Je n’ai pas su empêcher ce qui t’es arrivé, tu as vécu des choses qu’un enfant de ton âge n’aurait pas dû vivre. Pour cela, et pour ce que cela vaut, je te présente mes plus sincères excuses. Je t’écris ces mots depuis la prison, j’écris des lettres à beaucoup de gens pour m’excuser de tout le mal que j’ai pu faire… c’est un exercice pénible, je ne peux que te conseiller de ne jamais faire de problèmes à qui que ce soit. Ce ne sera pas toujours facile, je suppose, la vie peut nous prendre par surprise…
Toujours est-il que je me doute bien que ces excuses ne te suffiront pas, que du haut de tes dix ans, tu vas te dire que je suis gonflé de m’excuser de t’avoir impliqué dans un conflit terrible alors que tu étais encore un enfançon. J’ai donc décidé d’accompagner cette lettre d’une liste d’ouvrages, de revues, de traités, plus ou moins accessibles pour ton âge – j’ai essayé de les classer, mais venant d’une famille noble, je suis conscient que je n’ai pas vraiment la notion de ce qui convient à un enfant dans une famille conventionnelle… - qui pourraient t’aider dans ta scolarité. Libre à toi de les consulter, ils sont tous disponibles dans les bibliothèques de toutes les écoles, ton oncle y a veillé.
C’est peut-être présomptueux de ma part de t’aiguiller ainsi, mais je considère que j’avais ma part à accomplir et c’est la seule chose que je me sens à même de faire pour toi. Wallace m’a dit que tu voulais être un grand dresseur de Pokémon, je respecte cela et à ma façon, j’essaie de t’aider un peu. Fais ce que bon te semble, mène ta vie comme tu l’entends, mais surtout évite de brûler les étapes, tiens-t’en toujours aux bases. Elles sont ce seul repère commun aux imbéciles et aux intellectuels, aux simples et aux nobles, aux pauvres et aux riches. Nous avons tous les mêmes bases, et tu devras y revenir à plusieurs reprises dans ta vie, quand tes repères seront perturbés, que la défaite t’étreindra le cœur, que les séparations définitives ou non te briseront. Les bases du combat Pokémon te seront essentielles toute ta vie, tu pourras y revenir, elles seront toujours les mêmes, inaltérables, contrairement à la vie autour de toi.
Prends grand soin de toi, et encore désolé de t’avoir fait tant de mal.
Justinien Truce
Ancien Président de Direction Dresseurs,
Ancien Président de l’Association Pokémon,
Criminel actuellement emprisonné. »
Firmin acquiesça et sortit un simple livre de cours du niveau première année pour le bouquiner avant de dormir.(NDLA : Et pour ceux qui commencent à se poser la question : Oui, Pokébip me paie au flashback et j’aime l’argent ^^)Elio haussa les sourcils. « Cette différence de niveau… Non… »
- Vive Attaque !!
Le Rattata d’Alola contourna Griknot qui avançait en ligne droite. Firmin hocha la tête et releva une main rapide. Griknot sauta, toujours chargé de puissance. Il tourna sur lui-même, s’empara de l’énergie entre ses mains. Perrine sirota son jus. « Quel frimeur ! »
- Dracochoc !!
Griknot créa deux boules qu’il lança tour à tour sur Rattata d’Alola. Le Pokémon fuyait presque pour sa vie. Holland haussa les sourcils. « Ah oui effectivement… »
- Je me suis préparé pour la Ligue Pokémon, crois-moi, je ne vais pas retenir mes coups…
- Et moi…
La seconde explosion avait lieu alors que Griknot retombait comme une torpille vers le sol.
- … j’aide mes parents à l’association, le week-end !
Griknot retomba dans le sol sablonneux et fonça vers Rattata qui s’était éloigné.
- Lame de Roc.
Griknot avançait toujours. Le sol explosait derrière lui pour faire sortir des formations d’énergie rocheuse. Santana ouvrit la bouche, stupéfaite. Francis, Quinn, Lucy, Sean, Mark, Christina, Violette et Ludivine regardèrent Perrine qui agita une main badine.
- Cherchez pas à comprendre.
Wallace pencha la tête sur le côté. « Il a le niveau d’un Top Dresseur ou bien… »
Fey et James se regardèrent, tout aussi étonnés. James Junior se tourna vers eux.
- J’pourrais devenir aussi fort moi aussi ?
- N… bien… sûr mon chéri… marmonna Fey, pas sûre.
Walter et Naomi secouèrent la tête. Tino était aussi bluffé que le reste.
- J’veux bien que tu expliques, là en fait… souffla Tristan.
- C’est très maîtrisé tout ça… Une préparation technique et théorique parfaitement assimilée… Je le pensais plus frustre, à vue de nez… Il a un niveau plus élevé que pas mal d’entre nous… admit Tino.
- Pardon ?! s’étonna Amélia.
- C’est un pro, quoi. Enfin, il a une préparation de dresseur pro…
- Et quelle préparation… marmonna Neil.
- Nous on savait déjà… sourit Walter.
- A quinze ans, il collait déjà des raclées à tous mes Pokémon alors qu’ils sont à présent spécialement formés pour être mes gardes du corps d’avocate ! sourit Naomi.
- On n’a jamais entendu parler de « dresseurs pro » avant maintenant… marmonna Orson.
- Mais si, Orson, tu n’écoutais pas, c’est tout… soupira Benjamin.
Les autres explosions firent sortir des lames encore plus grandes.
- Et ça implique de les accompagner quand ils partent en expédition !! Rattata !
Le Pokémon qui fuyait s’arrêta et se retourna vers son adversaire qui conjurait des lames de plus en plus fortes.
- Attaque Queue de Fer !!
Rattata fonça vers son adversaire. Firmin sourit. Elio était déterminé. Holland observait, fébrile. Anissa était aussi mystifiée que le reste des invités.
Griknot sortit devant Rattata, allait le frapper d’une nouvelle lame, mais Rattata la brisa en morceaux d’un coup de queue.
Firmin sourit, ravi d’avoir un peu de résistance. Elio souffla, ravi de sa performance. Et effectivement, on l’applaudit.
- C’est horrible !
De la fumée s’échappait de l’île de Poni. Holland, Elio et Helen avaient volé une barque à moteur. Oui, volé. Parce que personne ne voulait leur en vendre, et emmener une personnalité comme le Président de l’Association près d’une catastrophe naturelle aussi récente.
Holland, justement, qui était assis dans la barque, la tête entre les mains.
- J’aurais dû faire quelque chose ! Je n’étais pas d’accord avec les six congrès pour l’exclusion d’Alola mais je me suis contenté de voter « pour » sans argumenter…
Helen inspira, debout dans la barque.
- Il n’y avait rien à argumenter. Les Ultra-Chimères étaient trop dangereuses… et quoi qu’il se soit passé, ça a tout arrêté…
Elle regarda un cadavre de dragon violet calciné avec un gros aiguillon flottant dans l’eau. Sur l’île, une grande structure métallique verdâtre ressemblant à un grand légume fumait encore.
- On va déclencher une enquête ? demanda Elio.
- Oui, parce que même s’ils n’étaient pas dans notre protectorat, nous avions des échanges commerciaux. Cependant, notre but est tout autre…
Holland hocha la tête et tira le cordon du moteur. Il firent le tour de l’île. Villages sinistrés, arbres écroulés, divers incendies par endroits, topographie modifiée, temples et canyons en morceaux…
- C’est moche…
- Impossible de dissocier l’œuvre des Ultra-Chimères de ce qui a provoqué la catastrophe qu’on nous a rapporté… Elio, relis-moi le rapport…
Le jeune homme hocha la tête.
- Oui, euh… « Grosse explosion dans l’espace de l’archipel Alola faisant suite à une journée de bataille cataclysmique. Plus aucun contact n’opère entre l’archipel et Rhode, Orre, Holon, Fiore, Almia, Oblivia et les autres îlots alentours qui étaient en négociation avec Alola pour former un super archipel. Demandons support pour constat. Signé : Bonelly »
Holland grommela.
- J’aurais dû dire à ce clampin de me faire un rapport quotidien. Heure par heure même.
- Arrête de divaguer, c’est déjà un miracle que tu aies pu en faire un allié quand tu es allé à Pokétopia…
- Et on n’a pas réussi à arrêter Roland Smirnoff, non plus.
- Hm… certes…
- Ce foutu sentiment d’impuissance…
- Tu n’y peux rien… souffla Helen.
- Papa !
Des centaines de Pokémon sauvages blessés ou désœuvrés. Ils étaient en nombre. Les Pokémon Eau s’étaient même écartés pour laisser des Pokémon terrestres entrer dans l’eau sans les déranger.
- Bon sang… Helen !
Elle saisit le téléphone satellite.
- Prête.
- Tu déclenches un plan Aide Vie Sauvage d’urgence !
- Bip-bloup bip-bloup… on me demande d’accepter les conditions générales de la Haute Commission…
- Appuie sur OK ! Et dans le même temps, tu demandes aux fameux « îlots alentours » d’envoyer des médecins, des infirmiers et des superviseurs de migration ! Il faut intégrer ces espèces à Poképolis.
Elio regarda son père qui secoua la tête.
- Je sais que légalement j’ai pas le droit, mais je vais mettre ça sur le coup de la précipitation. Elio, tu déclenches le signal d’urgence.
Elio grimaça et regarda le bouton dans une boîte en verre qu’ils n’étaient censés presser qu’en cas… d’urgence.
- T’es sûr papa, euh…
- PRESSE. CE. BOUTON !
- Holland !
- Pas le temps de tergiverser !
Elio se pressa et appuya sur le bouton rouge, stressé.
- Passe-moi ton Golemastoc, j’y vais.
- Holland, non ! On a besoin du rapport de la commission anti-radiation, tu sais bien ! Tu perds ton sang-froid, arrête ! Tu me rappelles quelqu’un et pas une bonne personne ! Tu as passé du temps avec lui, tu te rappelles ?
Holland ferma les yeux et hocha la tête.
- Et je ne suis pas lui.
- Pour le pire et le meilleur. Tu vas faire les choses dans la légalité et l’encadrement du protocole ! Aussi chiant que cela puisse paraître !
Holland souffla bruyamment en se rasseyant dans la barque.
- Excuse-moi, fiston, je n’avais pas à te parler comme ça.
- C’est rien papa, je comprends. Ça me rend triste aussi…
Elio aperçut un Rattata noir qui tentait de s’échapper à la nage, avec peine. Il tendit la main et prit le Pokémon sur la barque.
- Elio, non, on ne sait pas s’ils sont irrad…
- Ça va, maman… euh…
Le Pokémon avait un morceau d’œuf sur la tête, preuve qu’il était né il y a peu. Holland sembla dévasté. Des sirènes et des moteurs de bateau se firent entendre.
- Dépêchez-vous, bon sang…Firmin acquiesça.
- Bien joué !
Rattata et Griknot se faisaient face. Griknot avait reculé suite au contre de Rattata. Elio grimaça. « Il me ménage… Il aurait clairement pu riposter après ma contre-attaque, j’ai bien vu que son Griknot attendait un ordre, mais il lui a simplement fait signe de reculer. Il aurait pu m’attaquer encore. »
- En tant que futur Dresseur Pro, je me dois d’avoir un niveau exemplaire. Mais je vois que même un simple Jeune Dresseur peut me tenir tête. Tu fais honneur à tes parents !
- … et toi aux tiens.
- Merci. Tu sais que mon père et le tien ont travaillé dans le même établissement pendant un temps ?
- Personnen’aenviedeserappelerdeça… marmonna Holland, gêné.
- Oui, et je sais aussi que mon père s’est fait élire déguisé en Spirou.
Rires dans l’assistance. Holland se couvrit le visage.
- Le digne fils de sa mère !!! grommela le grand rouquin.
- Tihihi ! ricana Helen en agitant une main amusée.
- Prêt ? Parce que je ne serais pas aussi gentil après.
- J’espère bien, c’était un peu nul ton recul après ton attaque, là !
- A vrai dire, ta riposte m’a surpris, j’ai préféré reculer pour mieux rebondir !
Elio sourit. Firmin acquiesça.
- Dracocharge !!
Griknot s’enflamma et chargea vers Rattata. Le Pokémon regarda son maître.
- Croc de Mort !
Rattata chargea vers Griknot, dents en avant. Le requin des sables s’enfonça dans le sol. « J’en étais sûr ! » geignit Elio.
- Vive Attaque !!
Rattata se déplaça. Firmin inspira.
- J’ai dit que je ne serais pas aussi gentil. Double Baffe !
La première baffe stoppa le mouvement du tunnel et projeta Griknot en arrière, vers Rattata. Elio fit de gros yeux. La seconde baffe frappa Rattata qui valdingua, frappé par un Pokémon bien trop fort pour lui.
- Rattata !
- Désolé…
- … Vendetta !!
Le Rattata noir rebondit sur une patte et se jeta sur Griknot à qui il asséna un violent coup de pied. Le Pokémon partit en arrière, sonné.
- Draco-Rage !!
La boule de feu de Griknot fut crachée en guise de dernière attaque. Rattata ne put l’esquiver. Griknot se ressaisit, quand même bien touché. Firmin hocha la tête. Le public applaudit ce combat d’un niveau plutôt anormal.
- Wow ! Tu vas devenir doué plus tard !
- M… merci… souffla Elio, un peu secoué.
- Tu veux faire quoi plus tard ?
- … je veux devenir Pokémon Ranger, pour aider les Pokémon victimes de catastrophes humaines.
Firmin acquiesça.
- On continue ?
- On continue.
- Hm. Suivant : Démolosse !!
Le chien de l’enfer sortit de la Pokéball de Firmin. Elio acquiesça. « C’est le moment… »
- Evoli !!
Holland ferma les yeux. « Il va le faire… »
Helen sourit. « Il va le faire ! »
Holland inspira. « Je ne le pensais pourtant pas du genre à s’exposer devant tant de monde, mais visiblement il tient à ne pas passer pour un faible… »
Firmin observa la petite créature et observa Elio.
- … okay…
- Hm.
- Du coup je sais pas si je dois utiliser la Méga-Evolution.
- Je vais moi-même utiliser un objet spécial.
Tino plissa les yeux. Wallace grimaça. Perrine pencha la tête.
Firmin fit Méga-Evoluer Démolosse. La créature gagna en os, en corne et en terreur à inspirer. Elio garda son calme. Il regarda Evoli.
- Evoli, on y va !
Elio croisa les bras devant son visage, tendit les bras et les croisa devant lui, puis les dirigea vers le bas, à gauche, sépara ses bras pour former une barre, les replia pour former un « Z »…
- C’est port’nawak les danses des jeunes, de nos jours ! souffla Steven.
- J’ai déjà vu ces mouvements… marmonna Tino.
Il regarda tout le monde qui semblait vouloir entendre la réponse.
- … Roland Smirnoff. Il avait utilisé une attaque Z sur ses parents, mais ils l’avaient contré !
- Ahon… marmonna Naomi.
Evoli monta sur la tête de son maître et le Pokémon poussa un cri puissant.
Huit lumières jaillirent dans un rayon octogonal autour du mariage. Fey et James semblèrent stupéfaits. Helen serra les dents. « Que personne ne panique, c’est normal… »
Anissa allait saisir un talkie-walkie, mais Holland l’interrompit.
- Tout ce qui se passe est normal.
- Vous êtes sûr ?
- Certain.
Les huit rayons retombèrent sur le terrain. Pyroli, Nymphali, Givrali, Noctali, Aquali, Mentali, Voltali et Phyllali étaient alignés devant Evoli qui sauta de la tête de son maître. Les images astrales s’élevèrent et tournèrent autour d’Evoli, disparurent en poussière lumineuse, et se déposèrent sur Evoli. Les yeux du Pokémon brillèrent d’un éclat nouveau. Holland regarda sa femme qui serra les dents et haussa les épaules.
Firmin semblait perturbé.
- Dheu…
- Vive-Attaque !
Evoli chargea vers Méga-Démolosse, lui rentra dedans et le projeta à quelques mètres. Firmin sembla éberlué.
- Quoi ?! Mais quoi ???
- ALLEZ !!
- L’Histoire d’Alola est incroyable… Ils étaient tellement en phase avec les traditions et les Pokémon… Les Pokémon Légendaires de la région n’étaient clairement pas des légendes urbaines… marmonna Helen.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? s’étonna Holland.
Ils étaient au centre de recherches qui avait récupéré le contenu des bibliothèques d’Alola, notamment celle de Malié.
- Bah… la plupart des légendes Poképolites sont fausses. Arceus n’a pas créé le monde, Mew n’est pas le « père de tous les Pokémon », Regigigas n’a pas réuni les continents en les tirant à bout de bras… Bref ce sont des conneries. Sauf que là, tout est véridique, avéré et sourcé. Les Toko protégeaient les îles. Il y en avait quatre : Tokoriko pour MeleMele, Tokopiyon pour Akala, Tokotoro pour Ula-Ula et Tokopisco pour Poni…
Holland plissa les yeux. Elio s’intéressait à tout autre chose.
- … et il est relaté des faits prouvés historiquement – je suis en train de les vérifier avec Internet – où ces Pokémon ont vraiment protégé Alola. J’ignorais complètement que Suzuki avait envoyé des missiles vers Unys, Kalos et Alola pour tenter de les impliquer dans sa Guerre de Feu. Unys et Kalos ont encaissé sans broncher, comprenant l’aspect provocateur de la chose. Mais Alola… ce sont les Toko qui ont détruit les missiles avant qu’ils ne tombent où que ce soit. Des Pokémon Légendaires qui protègent vraiment un endroit, c’est du jamais vu. Habituellement ils le font uniquement parce qu’on les dérange. Mais les Toko pouvaient déployer leurs pouvoirs pour protéger leur île entière. C’est incroyable.
Holland hocha la tête.
- Je peux compter sur toi pour diriger les équipes de référencement ?
- Oui oui, une fois que j’aurais fini mes recherches personnelles…
- Et toi, fiston, tu…
Elio regarda son père et désigna un objet gris.
- J’ai récupéré ça et en cherchant son origine et son utilité, j’ai découvert que les premiers combats de Pokémon à Alola se faisaient en dansant, et ces danses provoquaient l’émergence de forces nouvelles…
Helen et Holland regardèrent Elio qui plissa les yeux.
- … et je crois que je peux maîtriser cette force…- Force Z, « Neuf pour Un » ! signala Tino en vérifiant sur son téléphone.
Amélia le prenait en photo sous les regards intrigués de ses camarades de tablée.
- … quoi, ça va se vendre à prix d’or, la photo du prix Nobel obligé de vérifier sur Google !
- Je… ne crois pas… marmonna Benjamin.
- Vous me cassez mon trip ! soupira la blonde.
- « ‘Neuf pour Un’ habilite Evoli à tirer profit de la force profonde qui réside dans son ADN à savoir les huit variantes évolutives qui s’offrent à lui »
- Pourquoi Neuf alors ? s’étonna Neil.
- « Bien sûr cela implique aussi la force innée qui réside en Evoli lui-même »
Neil hocha la tête tout comme Tristan, Amélia et Walter.
Evoli bataillait avec Méga-Démolosse. Firmin entendait ne pas se laisser faire.
- Zénith !
- HAN NOOOON !
- MAIS MERDEUH !!! hurla Rebecca.
- PENSE A TA SŒUR, PETIT CON !
Tout le monde regarda Perrine qui s’essuya le front.
- Hormones ! Aménorrhée ! Scooter !
Mais Firmin devait le faire. Il fallait activer son talent. « Je vais graduellement perdre de la santé mais face à un tel Pokémon…
Evoli se déplaçait à une vitesse incroyable. Les coups de semonce au Rebondifeu de Méga-Démolosse l’atteignaient à peine. Et ses coups frappaient fort. Firmin devait réagir. Elio semblait très attentif à la santé d’Evoli.
- EBULLILAVE !
Méga-Démolosse poussa un hurlement et s’entoura d’une sphère de flammes. Evoli fut repoussé. Quinn regarda Perrine qui haussa les épaules.
- Juré, c’est pas moi qui l’ait entrainé !
- J… sans vouloir te vexer, je vois ça, oui…
- Papa je veux être fort comme ça ! cria Mark.
Francis regarda son fils.
- … tu as un simple Escargaume, fiston…
- Ouais mais j’suis sûr que j’peux lui faire cracher du feu !
- … oh, fiston… soupira Francis.
- C’est le tien, pas de doute… admit Lucy.
- Oui bah ils sont où tes enfants à toi ? grommela Francis.
- Franciiiis… geignit Quinn.
- Là-bas, au fond, avec ma liberté de faire ce que je veux de mon cul et le pied que je vais TE foutre au cul à la minute où tu vas te lever !
- … avec ces outrageants talons aiguilles ?!
- Douze centimètres de pénétration, tu n’y survivras pas, Zuckerman.
- … pas étonnant que t’aies divorcé !
- Je rectifie, je frapperais devant, pas derrière.
- Maiiiiiis !
- T’as déjà deux enfants, c’est trop, t’en as plus besoin.
- Quinn au secours !
- Je t’ai prévenu, tu le sais très bien, faut pas la provoquer… soupira Quinn.
- Ouais allez tata Lucy ! cria Mark.
- Vas-y tata Lucy, tue papa ! cria Sean à la suite de son frère.
- SEAN ! grommelèrent Quinn et Lucy.
- Sean, on dit « Zigouiller », pas tuer ! grommela fermement Francis.
- Pardon papa… geignit Sean en baissant la tête.
Quinn et Lucy regardèrent Francis, tout fier.
- Top niveau éducatif, les filles, vous pouvez pas test.
- … Francis, tu as trente ans ! souffla Quinn, excédée.
Méga-Démolosse tenait Evoli à distance à coups de Lance-Flammes. Elio geignit. « Evoli va s’épuiser avant son Pokémon… ‘Force Soleil’ diminue sa santé petit à petit mais Evoli est un Pokémon non-évolué, par nature son endurance est moins forte que celle d’un Pokémon évolué, d’autant plus d’un Pokémon Méga-Evolué. C’est dû à la dépense d’énergie plus forte des Pokémon en attente d’une évolution, à laquelle d’instinct, ils se préparent… »
Elio grimaça. « Je dois en finir, mais avant, préparer le terrain… »
- Evoli, Jet de sable !
Jusqu’alors, les attaques d’Evoli étaient des frappes élaborées, faibles au demeurant mais boostées par Neuf pour Un. Cette fois, il envoyait une attaque d’une simplicité enfantine que Méga-Démolosse encaissa avec surprise. Firmin plissa les yeux.
- On en revient aux bases, hein. Classique.
Elio ne répondit pas à ce qu’il prit pour une provocation. C’était un constat. Firmin n’avait pas trop compris le geste, au départ. Mais son cerveau de dresseur réagit plus rapidement quand il réalisa…
- … DEFLAGRATION !!!
La variation entre Lance-Flammes et Déflagration était la largeur du rayon de l’attaque ; compte tenu des déplacements d’Evoli depuis le départ, il était évident qu’une attaque en ligne droite n’était pas la solution, alors qu’une attaque aussi large avait plus de chances de toucher. Ce fut le cas, Evoli se prit l’attaque de plein fouet, malgré le jet de sable.
- Evoli !!
- Au final, il reste un Evoli, malgré les boosts…
Evoli se rétablit sur ses pattes. Firmin acquiesça. « Coup de grâce… sauf si… »
- RELAIS !
Evoli se dirigea vers son maître. Firmin inspira lourdement.
- Démolosse, POURSUITE !!!
Un chemin de flammes noires se créa entre Evoli et Méga-Démolosse. Le chien de l’enfer bondit vers sa proie, entouré d’une aura noire. Ses yeux eux-mêmes étaient rouges. Tout disait : « Si j’te chope, t’es mort ».
Le public retint son souffle. Elio tendit les bras vers son Evoli. Anissa et Holland haussèrent les sourcils. Perrine semblait lasse. Helen serrait les poings.
Méga-Démolosse visa cependant complètement à côté. Firmin ferma les yeux. « Le jet de sable… les bases… Toujours les bases qui font la différence… »
Elio prit Evoli dans ses bras pour le rappeler alors que Méga-Démolosse foirait lamentablement son attaque. Firmin baissa la tête, peiné. Tristan secoua la tête.
- C’EST PAS GRAVE, FIRMIN !
Tout le monde se tourna vers Wallace.
- RESSAISIS-TOI, C’EST JUSTE UNE ATTAQUE MANQUEE !
Firmin releva la tête, sûr de lui. Elio saisit sa troisième Pokéball.
- A toi !!
La nouvelle Pokéball d’Elio fit sortir un Kaiminus. Le Pokémon salua joyeusement en sautillant et en faisant claquer ses dents. Firmin leva les yeux au ciel en souriant.
- Evidemment… Evidemment…
- Mon Pokémon Académique.
- Hahahaha… évidemment… Démolosse, Lance-Soleil !!
Méga-Démolosse attaqua avec un puissant rayon boosté par la Force Soleil. Kaiminus l’esquiva en roulant sur le sable du terrain. Wallace filmait pour sa mère.
- Kaiminus, Aire d’Eau !
Kaiminus sauta et déploya de bonnes quantités d’eau, transformant son côté du terrain en petit marécage. Firmin plissa les yeux. « Plus il va déployer d’humidité, plus la situation va être compliquée pour moi, mais le soleil est encore actif… »
- Méga-Démolosse, Méga-Lance Soleil !!
Méga-Démolosse hurla et agita sa carcasse, créant un bruit macabre. Du ciel partirent des Lance-Soleil. Tino secoua la tête.
- C’est du niveau d’un Groudon au moins !!
- Oh moi je suis plus impressionnée, je l’ai vu en compétitions non officielles, je connais ses coups classiques… marmonna Naomi.
- T’es vache, il fait pour ainsi dire partie de la famille… sourit Walter.
- Oui mais bon, fort comme il est je me fais aucun souci. Par contre niveau confiance…
Les rayons s’abattirent sur le terrain, et on put voir Kaiminus s’enfuir en criant sous le regard amusé des invités. Elio grimaça en regardant son père qui haussa les épaules.
- Tu ne peux pas lutter contre son caractère.
- … Aqua-Jet !!!
Kaiminus fit un Aqua-Jet en reculant, ce qui fit rire Santana.
- Il est génial ! J’veux l’même !
- Un truc humide, couvert d’écailles, avec des dents… T’as pas déjà ça dans ton froc ?
- Non, par contre si un jour j’ai un Kaiminus, promis, je le fous dans TON froc !
- Tchhh !
Bradley plissa les yeux, mi amusé mi lassé.
Kaiminus esquiva la plupart des rayons tombant du ciel, mais il fut atteint par l’un d’entre eux, ce qui stoppa son avancée. Firmin inspira.
- Désolé…
- …
- Finissons-en, Lance-Soleil classique !
Les rayons du ciel stoppèrent et Méga-Démolosse prépara une nouvelle attaque. Elio regarda en l’air. « Son dernier tour de soleil… »
- Abri !!
Kaiminus se protégea. Anissa regarda Holland.
- Il a des soucis de rythme, votre garçon quand même…
- Des choses qui se travaillent. Il a de bons réflexes, ça compense… marmonna Holland.
Le soleil s’éteignit. Firmin serra les dents. « Merde… »
- Zénith…
- Hydroqueue !!
Kaiminus ricana et frappa Méga-Démolosse en pleine tête. Le Pokémon fut projeté sur le côté, KO. Elio souffla, ravi de son exploit. Les invités applaudirent. Firmin rappela son Pokémon, blessé dans son orgueil. Perrine sirota son jus. « Mais arrête de te flageller, bon sang… »
- Bravo poussin ! sourit Helen.
- Bien joué, fils ! sourit Holland.
Elio sourit, fier de lui. Firmin acquiesça. « Moi aussi, je sais ce que c’est d’avoir une famille unie derrière moi… »
Il regarda vers sa sœur.
Le taxi s’arrêta. Le quartier était correct sans plus. Un quartier populaire, quoi. Firmin savait qu’il n’avait pas le droit d’être là. Mais il devait en être sûr. Il était tombé dessus par hasard, en cherchant un papier à fournir pour un dossier de ses études. Et maintenant le voilà à l’adresse que son contact lui avait donné.
Il entra dans l’immeuble à la suite d’une dame noire qui entrait en même temps. Une fois devant les sonnettes, il vit le nom qu’il cherchait et à quel étage elle était, mais il devait la prévenir avant.
Il sonna donc, en prenant une grande inspiration.
« Oui ?! »
- Euh… c’est… l’électricien de l’immeuble, je dois passer vérifier votre compteur…
« … ‘chier… c’est bon je vous ouvre. »
La porte grésilla. Firmin entra. Deuxième étage, porte de droite, d’après le panneau des sonnettes. Il souffla et monta. Il toqua à la porte, stressé.
Elle lui ouvrit. Une dame brune, en peignoir à quinze heures de l’après-midi. Lunettes. Clope au bec. Elle le regarda. Il la regarda.
- … z’êtes trop jeune pour être électricien…
Firmin inspira.
- Eve Shears ?
- … ouais…
- Vous… vous êtes ma mère, je suis Firmin Smirnoff-Truman. Il y a seize ans, vous m’avez donné à un couple d’hommes, dans un centre de désintox à Hoenn.
Eve regarda Firmin, imperturbable.
- … okay…
- Je… je voulais simplement vous rencontrer… voir qui… qui vous étiez… euh… je… peux entrer ?
- C’est le bordel et je me préparais un shot, mais oui, tu peux.
Firmin plissa les yeux. « Un shot ?! »
L’appartement était sale. Odorant. Plein de journaux, d’objets divers. Une espèce de canapé. Peu de pièces. Evier plein. Plan de travail de la cuisine couvert d’objets bizarres. Eve inspira.
- Tu veux savoir pourquoi je t’ai abandonné, je suppose…
Firmin n’osa pas répondre. La réponse lui explosait un peu au visage, là, en fait.
- J’étais… camée, comme t’as pu t’en douter, fin, j’essayais d’arrêter, et… au moment où j’allais m’en sortir, au moment où j’allais avoir une vie normale, où j’allais pouvoir stopper la came définitivement… paf, grossesse surprise ! On m’avait déjà retiré mes Pokémon…
Firmin grimaça. « La procédure de retrait dans le cas où on est un danger pour soi et pour ses Pokémon… »
- … j’voulais pas de toi, je me suis dit que j’allais te refiler à mon voisin de chambre. J’me rappelle plus de son nom. Tes pères sont toujours ensemble ?
- O… Oui…
- Cool. Bah j’ai fait le bon choix. J’t’aurais pas bien élevé. Juste après t’avoir refilé à tes parents, j’ai repris la came.
Firmin hocha la tête. Eve haussa les épaules en souriant.
- Vois le bon côté des choses, t’es pas un bébé au crack !
- … ouais, ouais, c’est… le bon côté des choses… je vais y aller… madame Shears.
Eve hocha la tête.
- Désolé de pas être la maman à laquelle tu t’attendais. Et de t’avoir abandonné, je suppose.
Firmin inspira lourdement et regarda sa mère.
- Bah… si t’avais été une si mauvaise mère… dans le fond… tu m’aurais pas abandonné, tu m’aurais gardé avec toi. Et là, oui… t’aurais pas été la maman à laquelle je m’attendais.
Eve hocha la tête.
- T’es un bon petit. C’est cool. Ça me rassure d’avoir fait au moins un bon choix dans ma vie.
Firmin agita la tête. Eve tira une taffe de sa cigarette.
- Allez, pars avant que tes parents comprennent que t’es pas en classe de neige.
Firmin sourit.
- A bientôt, peut-être…
- Nan. Pour ton bien, reviens pas ici.
Firmin hocha la tête, les larmes aux yeux.
- … prends soin de toi.
- Gâche pas ta salive, va.
Firmin acquiesça en se dirigeant vers la porte. Une fois sorti de l’immeuble, il se frictionna le visage. Réalisant la chance qu’il avait eue. La protection immense dont il avait bénéficié. Dans le bus de retour, il en pleura carrément.
***
- Firmin, un courrier pour toi… l’adresse est joliment écrite… sans expéditeur…
David donna l’enveloppe à son fils qui se pressa vers sa chambre pour lire la missive. David regarda Denis qui haussa les épaules.
- Une petite amie vieux-jeu ?
- J’arrive plus à suivre ses copines, moi… admit David.
- Pourquoi Dieu nous a donné des enfants hétérosexuels… souffla Denis en souriant.
Firmin s’assit sur son lit.
« Cher Firmin,
Je ne peux donner suite à ta requête pour plusieurs motifs :
1) Je n’ai plus accès à Hoopa et à ses secrets.
2) Ce n’est pas moi qui avait tous les accès aux multivers, mais une autre personne à qui tu ne pourras pas demander ce service sans trahir tes secrets
3) Pas de Hoopa = pas d’accès à Astor Benz = pas plus de réponses
Je ne peux donc pas te dire, et il te serait bien impossible même par tes propres moyens de savoir ce qu’aurait été ta vie si ta mère t’avait gardé.
Laisse-moi cependant te donner un conseil d’ami.
Parfois, il vaut mieux ne pas avoir de réponses. L’avantage du Conditionnel Présent dans la question « Que serait ma vie si ma mère m’avait gardé ? » c’est la part de flou, d’indécelable. Tu ne sauras jamais. Au lieu d’imaginer des scénarios et de vivre dans un passé décalé, loin du réel, fantasmé, avance dans le présent. Il est tangible et concret, et le bien dont tu as bénéficié dans cette vie est un dû que tu ne peux ni renier ni effacer au profit d’un rêve maudit aux complexités sans fondements.
Ma propre mère m’a laissé pour atteindre des objectifs qui m’échappaient, et j’ai poursuivi son ombre toute ma vie, pour au final me perdre et pour ainsi dire tout perdre. Le peu que j’ai à présent, je le chéris autant que je puis.
Chéris ce que tu possèdes actuellement, c’est un cadeau grandiose, crois-moi.
Ne commets pas cette erreur et suis ton propre chemin en ignorant les sirènes d’un passé jamais né, jamais envisagé, jamais vécu.
Amicalement,
Justin Truce
Firmin inspira. « Il a raison… Il a toujours eu raison… »Firmin inspira et regarda Elio et Kaiminus.
- Il me reste un Pokémon à appeler…
- Hm…
Firmin acquiesça et prit une Pokéball.
- J’ai été gentil jusqu’à maintenant, c’est fini.
- …
- Marisson !!
Le Pokémon apparut. Il regarda Firmin du coin de l’œil. Le dresseur acquiesça. Marisson fit face à son adversaire, les piques bien dressées. Elio déglutit.
- Marisson, attaque Dard Nuée !
Marisson tourna sur lui-même et envoya de puissants dards vers son adversaire.
- Pistolet à O !
L’attaque dévia quelques dards. Mais Marisson fonçait en roulade vers son adversaire. Elio plissa les yeux.
- Hydroqueue !
Kaiminus frappa Marisson qui rebondit sur l’attaque.
- La physique des attaques, c’est un bon procédé, mais ça dépend aussi de la façon dont on s’en sert. Attaque contre attaque, c’est le plus fort qui gagne. Nature physique des attaques avantageuse ou non… sourit Firmin.
Elio plissa les yeux. « Il est plus expérimenté que moi… »
Marisson se déroula.
- Canon Graine !
Marisson inspira et cracha la puissante attaque.
- Dracogriffe !
L’attaque frappa la graine et l’explosa. Elio souffla.
- C’est le plus fort qui gagne !
Firmin sourit. Elio souffla.
- Aqua-Jet !!
Kaiminus fonça vers Marisson, enrobé d’eau.
- Fouet Lianes !
Les lianes sortirent de la capuche de Marisson et retournèrent Kaiminus, le perturbant dans son Aqua-Jet.
- Et Martobois !!
Marisson joignit les pattes et s’apprêta à frapper Kaiminus, complètement sans défense dans les airs.
- Crocs Givre !!
Kaiminus mordit Marisson au pied. Le Martobois porta quand même, assommant le Pokémon au sol. Marisson retomba au sol, et mal.
- Ah non…
- Dracogriffe !
Kaiminus chargea vers son adversaire, la griffe chargée d’énergie. Firmin inspira.
- Attaque en ligne droite…
- J’ai la vitesse suffisante pour esquiver ta prochaine attaque.
- Ou pas. Cognobidon.
Marisson se tint le ventre, fou de douleur. Elio s’étonna et regarda Firmin qui haussa les épaules.
- On va appeler ça mon « neuf pour un »…
Kaiminus accéléra pour frapper Marisson.
- CASSE BRIQUES !
Une simple manchette de Marisson frappa sèchement Kaiminus qui stoppa son attaque, sonné.
- Kaimi…
- Et Canon Graine.
L’attaque explosa au visage de Kaiminus qui s’effondra. Firmin souffla.
- Victoire de Firmin Smirnoff-Truman.
Firmin hocha la tête alors que le public l’applaudissait, notamment sa sœur. « Ouais, bravo, frangin un petit peu aidé par un noble un peu trop coupable… »
Wallace inspira. « Faut croire que Truce avait raté sa vocation… »
Elio sourit, ravi d’avoir mené un tel match.
- Tu savais à quoi t’attendre en règles nationales… marmonna Firmin.
- Un Pokémon relayé est considéré comme un Pokémon perdu…
- Au moins tu t’en tires avec seulement deux KO !
- Haha ! En tout cas, tu vas tout déchirer à la Ligue Pokémon !
- J’espère bien, oui… j’espère bien… et toi tu vas devenir un Pokémon Ranger du tonnerre si tu continues comme ça !
- Je me contente de suivre les conseils de papa et maman… et de lire beaucoup !
- Grave ! Lire, c’est la clé !
Elio et Firmin se serrèrent la main et retournèrent à leurs tables respectives. Perrine regarda son frère.
- Futur disciple…
- Moi, prendre un disciple ? Non mais ça va pas ! ricana Firmin.
Helen tapota l’épaule d’Elio.
- Il était bien plus fort que toi, tu t’es battu comme un chef.
- Hm… mmm… mmmmm !
Santana, Wallace, Bradley, Andréa, Clive et Beth regardèrent Elio fondre en larmes.
- … mon poussin ?!
- J-j-j-j’me suis tellement collé la pression, il était tellement fort, ça avait l’air tellement plus facile pour lui et moi, pour rester ne serait-ce qu’à son niveau…
- Oh mon bébé…
- J’me suis senti tellement faiiible !!!
Helen serra les dents. Wallace souffla et alla à la place de Holland pour tapoter l’épaule du jeune homme.
- En combat comme à la vie, on est toujours le faible de quelqu’un. T’as été hyper courageux de pas t’enfuir en courant. Et t’as le droit de pleurer, c’est humain de reconnaître ses faiblesses. Ça met en valeur nos forces.
Elio regarda Wallace, très sérieux, qui hocha la tête. Le gamin s’effondra sur lui, en larmes. Andréa regarda Bradley semblait énamouré.
Holland inspira.
- On passe au match suivant… qui opposera Adrien Gilette…
Adrien baissa la tête, dépité. « Han nooon… »
- … à Gabriel Sherwood.
Gabriel haussa les sourcils. Holly le regarda.
- T’es foutu !
- … ou pas… mais ça va, c’est juste un combat amical avec un ami de la famille, donc ça va !
- Hey, Léon est presque mon frangin !
Léon sourit.
- Bon courage, chéri !
- Mouaisjvaismramassermaisàpartçatoutvabien… geignit Adrien.
Gabriel arriva à son niveau et lui tapa dans le dos.
- Allez, courage, camarade !
- Ouaisonvadireçacommeça… geignit Adrien, pas sûr de lui.
Steven plissa les yeux.
- J’ai pas compris, c’est le mec de Léon, c’est ça ?
- J’ai pas compris non plus ! souffla Ana.
- Bah quoi, c’est un des innombrables amis homosexuels de Rebecca, non ? marmonna Charles.
Steven et Ana plissèrent les yeux. Rebecca toussota.
- En fait, jusqu’à maintenant, Léon sortait avec des transgenre, mais du côté MtoF.
- Emtouheffquoi ?! grimaça Charles.
- Male to Female, souffla Myriam. Assignés garçons à la naissance, mais en réalité filles.
- … oui, bon, des monstres, quoi ! souffla Charles.
- Wow, mec, sérieux, tu peux pas dire ça ! souffla Mike.
- Respectez les transgenre, c’est pas simple d’être trans, vous êtes bien dans votre corps, vous, mais c’est pas le cas de tout le monde ! grommela Myriam.
- Vous parlez en connaissance de cause ? sourit Charles.
- Toujours est-il…
Rebecca frappa son mari avant que Myriam ne le fasse.
- … qu’effectivement c’est bizarre qu’il soit passé aux FtoM, le sens inverse, donc, Charles, si tu suis…
- Je ne supporte pas que tu me rabaisses en public ! grogna Charles.
- Alors a-RRETE de me donner des raisons de le faire ! grogna Rebecca, mais je suppose que la sexualité de certains est plus fluide que d’autres, et surtout que le cœur a ses raisons… tu me suis, Steven !
Le blond hocha la tête.
- Ouais, autant être attiré par les trans, ok, autant changer de sens dans la transition…
- Je vais éviter de me poser des questions, en Russie on fait comme si ça n’existait pas… marmonna Ana.
Adrien et Gabriel se firent face.
Elle se leva devant le cercle de chaises.
- Je m’appelle…
Rien que ça, c’était atroce. Elle se maquillait très succinctement. Ses habits étaient clairement masculins, et ses cheveux hésitaient entre courts et longs.
Sophie Gilette était officiellement mal dans sa peau.
- … je m’appelle Sophie…
Elle baissa la tête, dépitée.
- Je suis là parce que je suis en foyer depuis six mois, je… j’ai décidé de faire mon coming-out trans à un repas de famille, de dire à mes parents, oncles et aïeuls que j’étais… un garçon, et pas une fille, que je ressentais ça depuis toute petite, mais… maman… voulait que je sois très féminine… et papa… papa aurait presque préféré que je sois simplement lesbienne, je crois…
Elle inspira lourdement. C’était dur pour elle de se confier.
- Personne ne te juge, Sophie, tu peux parler sans crainte, marmonna le meneur, lunettes, cheveux bleus-verts, piercings, bracelets de cuir. Se revendiquant clairement Queer, hors des codes supposément rattachés aux deux genres.
Sophie inspira.
- Bref… Virée de chez moi parce que… j’ai osé le formuler, lors d’un repas de famille… Si encore j’avais débuté ma transition sans leur en parler, mais… la testostérone, j’ose pas, la mammectomie… Pffff ! Et le reste… Parfois je porte un binder mais… ça me donne horriblement chaud !
Acquiescements de certains. Sophie souffla.
- On m’a dit que… ça m’aiderait de parler à d’autres gens qui… auraient des… probl…
- Questions.
Sophie regarda Léon Grimes qui agita la tête.
- Ici, personne n’a de problèmes, juste des questions, sur lui-même, et… quels que soient tes choix, ils sont tous valides. Tu as le droit de te poser des questions sur toi-même.
Sophie hocha la tête et souffla.
- Donc, je… avant d’entamer sérieusement ma transition, je voulais déjà avoir divers points de vue, savoir ce que je devais faire…
***
- Sympa le discours…
Sophie se tourna vers Léon.
- Merci… et merci pour ton soutien.
- Tu commençais à te dévaloriser, je trouvais ça triste. Le monde extérieur vous dévalorise assez pour que vous vous dévalorisiez en plus.
Sophie plissa les yeux.
- Vous… Ah oui, tu es le mec cis qui sortait avec toutes les trans des quartiers de Volucité et qui a cru qu’il avait un problème…
- Alors qu’en fait, je me questionnais simplement sur ma sexualité, dont mon intervention.
- Pansexuel, donc.
- Voilà…
- C’est cool. Tu cherches pas une copine ici quand même ?
- Ah non, ah non, ah non… ça fait que deux mois que je viens aux réunions, je reste célibataire du coup… mais ça m’aide d’entendre des histoires comme la tienne, même si… elles sont horribles ! Désolé pour… tout ce qui t’es arrivé.
Sophie agita la tête.
- Ça va, c’est du passé… j’aimerais juste passer à autre chose.
- Avec ta transition…
- Voilà. Etre enfin l’homme que je suis et plus seulement…
Léon agita la tête.
- … la femme que tu sembles être.
- Ça a l’air important pour toi, la terminologie !
- C’est important, les mots, on dirait pas comme ça ! sourit Léon.
Les deux se regardèrent. Léon inspira. Sophie sembla inexplicablement gênée. Le meneur des réunions arriva.
- Sophie, je vois que tu as fait connaissance avec Léon…
- Oui, il est adorable !
- En fait je voudrais qu’il devienne ton parrain pour ta transition à venir.
Sophie s’étonna. Léon grimaça.
- Euh, Camille, sans vouloir… euh… je suis cis, je pense pas être…
- Non mais je vais lui indiquer les gens à voir et les procédures médicales à engager et toi tu l’accompagneras. Ça vous sera profitable à tous les deux.
Léon haussa les épaules.
- Ça m’embête pas.
- Moi non plus !
***
Au départ, Léon se contentait de l’accompagner aux rendez-vous médicaux, à titre d’ami proche. A mesure qu’elle prenait ses traitements, Sophie commença à vivre en tant qu’Adrien.
- Voilà…
Cheveux coupés, Adrien était habillé d’un pull et d’un jean. Léon sourit.
- Bah voilà. Nickel !
Adrien sourit.
- Non, mais… tu me trouves comment ?
- Bien, tu es très bien !
Adrien grimaça. C’est pas vraiment ce qu’il attendait comme compliments.
A mesure qu’ils passaient du temps ensemble, ils se voyaient même pour des sorties extérieures. Léon avait beaucoup de travail mais il essayait de prendre du temps pour Adrien.
- Ce bar gay fait de super cocktails, mes potes l’adorent !
- Il est cool, c’est vrai !
Léon et Adrien avaient pris une petite table ronde alors que ça dansait sur la piste. Certains mecs se mettaient torse nu. Adrien baissa la tête. Léon le regarda.
- Un souci ?
Adrien inspira.
- Rien, je… j’ai hâte de plus avoir de seins.
Léon agita la tête.
- Tu en as discuté avec le médecin, tu dois attendre.
- Ouais, ouais…
Adrien regardait Léon différemment avec la testostérone. Il avait envie de lui. En tant que femme, il avait déjà senti une certaine attirance, qu’il avait mis sur le compte d’un débordement d’affection pour quelqu’un qui vous accorde un peu d’attention. Truc classique. N’ayant jamais été une fille conventionnelle, elle avait toujours eu des rapports compliqués avec les gens, et avec Léon, tout était simple.
Maintenant qu’il était sous testostérone et que sa transition était bien entamée, cette attirance s’était confirmée. Mais Léon le regardait juste comme un pote à qui il donnait un coup de main.
- Mais l’important c’est que tu te sentes bien.
Adrien hocha la tête et se pencha vers Léon qui se pencha aussi pour entendre. La serveuse arriva, clairement trans. Léon la remercia pour les cocktails avec un grand sourire. Adrien baissa la tête. « Ouais, je suis pas son genre, quoi… »
Un peu plus tard, Léon insista pour l’accompagner dans une étape importante.
Adrien souffla. Il commençait à avoir du poil au menton, son corps et ses réactions changeaient drastiquement. La prise de testostérone le rendait légèrement instable. La direction de l’hôpital avait réuni tout le personnel infirmier et médical exprès. Adrien allait entrer dans la salle, stressé. Léon lui tapota l’épaule.
- Courage, je suis là.
- Tu me crois si j’te dis que la chose qui me perturbe le plus, c’est « Qu’est-ce que mon pote Léon vient faire à mon taf ? »
Léon ricana.
- Tu parles comme une racaille !
- Peut-être qu’en tant qu’homme je suis destiné à être une racaille. J’ai tellement envie de me défouler, wesh !
- Hahaha, n’importe quoi ! Il y a le sport pour ça. Entre, tu dois annoncer à tes collègues que tu seras un homme à présent et qu’ils et elles doivent te traiter comme tel.
Adrien leva les yeux au ciel et se retourna vers Léon.
- … j’t’ai jamais remercié, je crois…
Léon agita une main en souriant.
- C’est moi qui te remercie, grâce à toi je me sens beaucoup plus à l’aise avec mes préférences… j’envisage d’avoir une vraie relation sérieuse après tout ça !
Adrien hocha la tête, un peu gêné.
- Ah…
- Tu penses que c’est tôt ?
- … comme tu me dis souvent… l’important c’est que tu te sentes bien.
- Je sais pas, je sens que je suis prêt. Un peu comme toi, là !
- Ouais… un peu comme moi…
Adrien prit une grande inspiration, regarda Léon et l’embrassa sur la bouche. Léon grimaça, surpris. Adrien recula et regarda Léon, étonné.
- … euh, d’accord… marmonna Léon, stupéfait.
- D… désolé, je… fallait que ça… euh… t’es juste tellement gentil avec moi et...
- Ah…
- Et tellement… casuel, et ça fait des siècles que j’avais pas rencontré quelqu’un en dehors de l’école qui me traite casuellement…
- T’as pas à te justifier… marmonna Léon, neutre.
- J… J’aurais pas dû, pardon…
- Adrien, va… va faire ton coming-out à tes collègues, euh… on… on en rediscute ? Hein ? Plus tard ?
Adrien serra les dents.
- Tu m’en veux ?
- C… c’est pas ça, je… euh… je t’avais pas vraiment envisagé sous cet angle !
- Oh…
- Pour moi tu étais simplement un ami, et là…
- Je comprends, je…
- Vas-y seul, de toute façon, je… j’aurais l’air de quoi devant tes collègues, c’est ton grand jour à toi…
- Mais j’ai besoin de toi, moi !
- Crois-moi, tu as assez de force en toi pour franchir cette étape tout seul. Et c’est mieux pour toi, c’est quelque chose de trop personnel, j’ai… pas à être impliqué, je pense. A plus.
Adrien regarda Léon, dépité. Il hocha la tête et entra dans la pièce. Léon glissa contre le mur, stupéfait. Il repartit en se frictionnant le visage. Les applaudissements des collègues d’Adrien le rassurèrent, cependant.Adrien et Gabriel se faisaient face.
- Ça va aller ? demanda le grand homme à lunettes.
- Oui oui… marmonna le petit mecton à la barbe de trois jours et aux grands yeux lumineux.
- Si ça peut te rassurer je suis pas une lumière en combat non plus…
Adrien agita la tête.
- Moi encore moins…
- Allez, tu en as traversé de plus dures, non ?
- Oui bah oui… c’est clair ! ricana Adrien.
- Allez, de toute façon c’est un simple match amical, pas de pression !
- Hm !
- C’est parti, Stari !!
Le Pokémon de Gabriel apparut sur le terrain. Holly sourit. Sébastien regarda sa mère.
- Papa sait se battre ?
- Sébastien, je ne me suis jamais battue avec ton père ! Et heureusement !
- Moi et Gina on se bat souvent ensemble ! admit Lilian.
- Pour l’entrainement ! Et parce que les filles aiment bien qu’on se batte ! souffla Gina.
- Moi j’aimerais bien que mes parents se battent de temps en temps ! souffla Sébastien.
Holly plissa les yeux.
- Souhaite pas ça trop fort, mon poussin !
- Mais maman…
Léon observait Adrien, amusé. Adrien regarda vers lui. Léon leva un poing combattif. Adrien grimaça.
- Allez !
Un Coquiperl apparut. L’assemblée parut un peu dépitée. Adrien se détourna d’eux, embarrassé. « Passer d’un combat de haut niveau à moi et mon équipe pourrie… »
Gabriel agita la tête.
- Il me semblait effectivement que toi et moi n’avions pas de gros Pokémon super balaises…
- … Ouaiiiiiiiis…
- Aucun de nous n’est fort alors on peut se lâcher entre dresseurs moyens, non ?
Adrien hocha la tête et souffla.
- Merci !
- Je suis prof, c’est mon rôle !
- Prof de théologie… marmonna Adrien.
- Tu es infirmier, c’est un peu la même chose…
- Euh, non ! Je soigne des Pokémon ! Tu… apprends à tes étudiants… à croire en Dieu !
- On a eu ce genre de débat mille fois ! J’apprends à mes étudiants la subtilité des textes liturgiques !
- C’est étonnant que tu tolères mon… choix de vie, d’ailleurs.
Gabriel haussa les épaules. Holly pencha la tête.
- Dans la mythologique grecque, Zeus se transforme en cygne pour séduire une femme, donc…oui, non, je ne vois pas en quoi ta transition serait intolérable.
Adrien sourit. Gabriel inspira.
- Je comprends que la religion fasse peur, elle est souvent maniée par des gens qui s’en servent comme prétexte à justifier leurs propres démons, mais la connaissance active et profonde des religions amène à une réflexion plus aboutie sur notre monde et sa signification. Mais je ne vais pas te faire un cours !
- Moi non plus ! sourit Adrien.
- Voilà, chacun reste à sa place ! sourit Gabriel.
Léon sourit.
- Je savais pas quoi faire, alors j’ai pensé que je devais te demander conseil parce que tu as toujours été… neutre avec moi. Gina est avec Lilian, et même si elle est de bon conseil, je sens qu’elle va quand même se ranger de son côté, et bon, Lilian, il a jamais été très d’accord avec mes penchants…
Holly regardait Léon, tout piteux, chez elle. Du coup elle avait sorti le rosé pamplemousse. Sébastien lisait dans un coin. Holly le regardait en coin. Même si elle avait expliqué à son fils que les « amies » de « tonton Léon » étaient des personnes normales, elle craignait qu’un mot de travers sorte et ne « perturbe » le petit. Son éducation chrétienne avait la vie dure.
- … je croyais que j’étais juste attiré par les femmes trans, et là, je me mets à passer du temps avec un homme trans et…
- Et il est attiré par toi, vous avez passé du temps ensemble, c’est quelque chose de compréhensible…
- Bah en fait je le trouvais joli en tant que femme, mais là il veut devenir un homme, et j’ai peur de perturber sa transition, tu vois ce que je veux dire ?
- … niveau usage des pronoms, je suis encore un peu larguée, je t’avoue… mais j’apprends !
- C’est pas évident, je sais…
- Maintenant, voilà, t’as peur qu’il fasse marche arrière à cause de son attirance pour toi…
- Voilà… qu’il se dise « non mais Léon est attiré par les femmes, pas par les mecs… » et qu’il rétropédale pour être à mon goût…
- Et toi tu veux…
- Juste qu’il soit heureux !
- Non je veux dire, par rapport à lui… Il t’a embrassé ! Il t’aime, c’est évident, mais TOI ?
Léon inspira.
- C’est compliqué, ça a toujours été compliqué pour moi, sexuellement…
- Je parle pas de sexe, Léon, et bon sang, Sébastien est dans la pièce !
- Pardon, pardon… J’veux dire… quand je sortais avec des femmes trans, elles étaient pas forcément opérées, donc tu te doutes que le corps de mes partenaire ne me…
- Je vais éviter de me douter… Sans parler de sexe, Léon, niveau sentiments…
Gabriel rentra de ses cours.
- Salut Léon…
- Bonjour Gabriel…
- Encore en déprime ? Je pensais que le groupe de parole que je t’avais conseillé te faisait du bien ?...
Holly se tourna vers son mari.
- Il a parrainé une jeune femme qui voulait devenir un homme et au moment de faire son coming-out au travail et d’assumer de vivre pleinement comme un homme, il l’a embrassé.
Gabriel haussa les sourcils
- Il… Léon ?
- Non, il, le mec trans.
- Non, mais qui a embrassé qui ?
- Le mec trans a embrassé Léon.
- … le mec trans c’était celui qui était une femme au début…
- Oui voilà !
- Ah ! C’est confusant !
- N’est-ce pas, même moi en parlant je me demandais si je disais ça correctement !
Gabriel regarda Léon.
- Ça t’a plu ?
- … c’était pas désagréable, mais j’ai peur de le perturber…
Gabriel agita la tête.
- C’est toi qui a l’air perturbé.
- Oui parce que je pensais être attiré par les femmes à la base… j’ai eu quelques flirts avec des mecs mais sans plus… et toujours des trans, évidemment…
- J’ai bien compris ça… écoute, le chemin de la religion est compliqué, fait de multiples revirements, la croyance, tout comme la sexualité hors mariage, je pense, est quelque chose de très fluide. Regarde, Holly, tu crois qu’à l’époque où vous vous êtes connus, elle aurait toléré ton attirance ?
Léon regarda Holly qui serra les dents.
- Probablement pas. J’étais jeune et stupide, et rien que Wallace me donnait des ulcères tellement il était arrogant avec sa sexualité…
Léon sourit.
- … mais il a raison, en grandissant, en évoluant, en me mariant, j’ai appris à accepter des choses différemment, que ce soit mon propre corps ou mon style de vie.
- Voilà. Dieu dit de vivre pour son culte, mais il ne dit pas de se restreindre à une vie d’ascète. Au contraire, vivre sa vie pleinement et dans le respect de ses choix et de ses préférences est le plus bel hommage qu’on peut faire au cadeau de la vie donné par Dieu…
Léon, Holly et Sébastien regardèrent Gabriel qui serra les dents.
- … je sors d’un cours passionnant sur l’Acte de contrition !
- Hier c’était pire, l’Agnus Dei… soupira Holly.
Sébastien hocha la tête en soupirant. Gabriel secoua la tête en posant son manteau sur un crochet.
- Réfractaire… En tout cas, Léon… on parle d’amour, et les textes ne parlent que d’amour de Dieu, alors… regarde-le simplement droit dans les yeux et, tout comme les premiers croyants, peut-être que tu auras la révélation… ou peut-être rien.
Léon acquiesça. Holly inspira.
- J’allais juste te dire « Au pire fonce, t’as rien à perdre », mais à côté de ça, c’est un peu cul-cul !
- … oh, ouais… admit Léon.
- Maman est pas douée pour donner des conseils… marmonna Sébastien.
- Ah ça, c’est sûr ! ricana Holly.
***
Adrien ouvrit à Léon, essoufflé. Le foyer où il se trouvait était une espèce de résidence-forteresse-motel un peu glauque.
- Infâmes, les gardiennes de ton foyer !
- … je suis censé ne recevoir aucune visite extérieure… surtout d’un garçon. Ici, je suis encore une fille à leurs yeux… souffla Adrien, à moitié dégoûté.
- Ouais… j’ai dû faire le mur en utilisant mes Pokémon…
Adrien grimaça en souriant.
- D’accord, du coup je dois comprendre que tu voulais me voir…
- Ouais, désolé d’avoir été… froid à l’hôpital, je… je savais pas trop comment réagir…
- C’est rien, je comprends, c’est moi, j’ai… avec les hormones, je sais plus trop où j’en suis…
- Je veux surtout pas que ça change quoi que ce soit à ta transition, je suis pas censé te perturber comme ça, mais au contraire, t’aider, et…
- Mais tu perturbes rien du tout, au contraire, tu m’aides, Léon. Tu te rends pas compte du bien que ça me fait, ton support.
Léon regarda Adrien qui essaya de reformuler. Mais il secoua la tête en souriant. Léon sourit à son tour. Il était toujours sur le pas de la porte.
- … J’peux entrer ?
- Les gardiennes vont criser ! ricana Adrien. J’me buvais une petite bière devant la télé en plus…
- T’as le droit ici ?
- Pas vraiment, je les fais rentrer en douce !
Léon ricana. Adrien rit avec lui.
- Mais tu peux entrer, évidemment, si y’a bien quelqu’un qui peut entrer…
Léon hocha la tête. Adrien serra les dents. Léon reprit immédiatement.
- Je… euh, je t’avoue que moi aussi je sais plus trop où j’en suis…
- Ça peut se comprendre aussi ! sourit Adrien.
- Mais il fallait que je te voie ce soir, je… je sais pas, il le fallait, absolument.
- Ah oui ?
Adrien regarda Léon, intrigué. Léon le regarda droit dans les yeux.
- … oui, plus que tout.
Il approcha d’Adrien et l’embrassa à son tour. Adrien le regarda, surpris.
- M… mais… ?
- Plus que tout, j’ai dit.
- … normalement j’ai pas le droit ici…
Pour seule réponse, Léon embrassa de nouveau Adrien et ferma la porte de sa chambre. - … chacun reste à sa place, mais je te suis reconnaissant pour m’avoir permis de rencontrer Léon.
Gabriel haussa les épaules.
- Je n’ai fait que suivre le plan que Dieu avait pour moi. Il m’a fait rencontrer Holly qui m’a fait rencontrer Lilian et Léon et ça m’a amené, incidemment, à vous mettre en contact !
Adrien sourit.
- Bon, on se bat ? Entre hommes ?
- Voilà, un bon gros combat bien bourrin, bien violent ! Stari, Tour Rapide !
Stari tournoya sur lui-même et chargea vers Coquiperl.
- Exuviation !
Coquiperl se referma et se rouvrit avec quelques trous dans sa carapace.
- Claquoir !!
Coquiperl se ferma brutalement, repoussant Stari. Wallace filmait le combat de Pokémon Eau. Elio s’était un peu calmé. La plupart des gens continuaient à manger. Holland avait ses entrées distribuées sur une table haute à côté de lui.
- Stari, Psyko !
Stari s’arrêta et fixa Coquiperl qui sembla subir très durement l’attaque.
- Oula… geignit Adrien.
- … euh…
Le Pokémon tomba KO. Adrien grimaça, gêné.
- Je… suis pas un combattant, de base !
- Je sais mais moi non plus… admit Gabriel. Je devrais pas te battre en une Psyko…
- Bah… apparemment, si ! sourit Adrien.
Léon se mordilla les lèvres. Les deux dresseurs rappelèrent leurs Pokémon. Wallace baissa son téléphone. « Mouais, maman mérite mieux… »
- C’est juste un match amical, pas de pression !
- Oui oui j’avais bien compris… admit Adrien. « C’est qu’un mauvais moment à passer… »
- Pokémon suivant : Pachirisu !!
- Allez…
Fluvetin fit face à Pachirisu. Gabriel regarda Adrien qui haussa les épaules.
- Infirmier, j’ai des Pokémon d’infirmier !
- Je suis prof, on a la réputation d’être balaises, je le suis pas spécialement ! Croc Fatal !
Pachirisu fonça vers Fluvetin.
- Lévikinésie !
Fluvetin dévia la trajectoire de Pachirisu. Gabriel agita la tête.
- Coup d’Jus !
L’écureuil se recroquevilla et déploya ses éclairs autour de lui. Fluvetin fut touché.
- Ah nooon ! Vent Féérique !
Fluvetin agita les ailes mais l’attaque était trop faible et Pachirisu l’encaissa sans peine. Adrien agita la tête et rappela son Pokémon.
- Inutile de continuer plus loin…
- Mais non, allez, on va finir ça correctement ! Mon dernier Pokémon est un cadeau de Holly, ça me ferait plaisir de le faire combattre !
- Oh… mon… dernier Pokémon est également un cadeau de Léon…
Léon hocha la tête.
- On y va alors ?
- … ouais, allez, ça peut se tenter.
Gabriel envoya un Lampignon tandis qu’Adrien sortit un Nounourson.
- Ah oui, je me rappelle de ce Nounourson !
- Hm… et moi j’ai déjà vu ce Lampignon chez vous… admit Adrien.
Léon inspira et regarda Lilian qui plissa les yeux.
- Quoi ?
- … tu crois que je devrais entrainer Adrien ?
- Non… fin, j’vois pas pourquoi !
- Tu entraines Gina !
Gina cracha presque son repas.
- On s’entraine ensemble, nuance ! Il ne m’entraine pas, je suis assez douée pour me battre toute seule, merci !
- … tu vois ! Ça fait que des embrouilles !
- Ah bah oui.
- Comment vous allez faire pour adopter ? Mère porteuse ou foyer ? Oh Léon ce serait tellement mignon si vous adoptiez un bébé !
- … euh… on verra avec Adrien, hein, on… t’expliquera comment on va faire !
- Après si vous voulez un enfant déjà grand, ça me gêne pas hein !
- … euh bah oui euh…
Nounourson se tourna vers Adrien pour réclamer des câlins.
- N… Non, Nounou, on va se battre, là… Allez !
Gabriel agita la tête.
- Faut que je commence ?
- Euh…
- Lampignon, Giga Sangsue !
Le Pokémon étendit ses bras jusqu’à Nounourson, l’enserra de ses doigts et commença à aspirer son énergie.
- Oh non…
Nounourson sembla très indisposé par ce contact prolongé. Il s’agita violemment.
- Nounourson, calme…
Le Pokémon poussa un couinement et se releva en agitant les pattes. Lampignon fut tiré vers lui.
- Eh mais…
- Nounourson mais…
- C’est une attaque Fléau… marmonna Léon.
Une fois à portée, Nounourson frappa Lampignon d’une Tête de Fer. Le Pokémon fut brutalement repoussé vers son maître.
- … heeeeeeeey, j’avais dit que ce serait un match amical !!
- J’ai rien fait !! C’est lui qui…
Nounourson se retourna vers Adrien en sautillant.
- … euh… oui mais bon, euh…
Adrien regarda vers Léon qui l’encouragea. « Mais je fais rien, c’est lui qui se bat tout seul… »
Robbie hocha la tête.
- D’accord, les deux autres sont de simples Pokémon de compagnie, mais lui, il a une attention spéciale de la part de son maître. Du coup, il est plus fort.
- C’est adhérer à des thèses que je ne cautionne pas… marmonna Tino.
- Ta caution ne vaut pas réalité… marmonna Amélia.
- Non mais Robbie est en train de dire qu’élevage vaut dressage. Non, pas du tout.
Nounourson regarda Lampignon, l’air de chercher la bagarre en lui couinant dessus. Gabriel grimaça.
- Je pensais que tu n’étais pas un combattant !
- Mais je suis pas un combattant ! « C’est le Pokémon de Léon qui… »
- Bon alors j’y vais sérieusement aussi, alors. Pouvoir Lunaire !
Lampignon se releva et créa la sphère dans une main. Il la balança comme une boule de bowling vers Nounourson. Le Pokémon poussa un nouveau couinement et esquiva l’attaque avec habileté. Le public sembla intrigué.
- C’est bizarre ça, d’avoir un Pokémon doué et les deux autres pas terribles… admit Firmin.
- Ouais c’est pas normal… marmonna Francis.
- D’autant qu’il est infirmier, il a pas besoin d’être fort… marmonna Violette.
- Bah oui, on est d’accord… marmonna Christina.
Tino inspira, rassuré.
- Un cadeau de Léon ! Je comprends mieux !
- … t’écoutes pas ce qui se dit sur le terrain ?! geignit Tristan.
- Rarement, c’est souvent ennuyeux. Enfin, ça explique pas mal de choses. Quand on offre un Pokémon à quelqu’un, même si on n’a pas dressé le Pokémon soi-même, il y a toujours un peu de nous qui colle au Pokémon qu’on offre. Certains d’entre nous ont reçu des cadeaux de rupture ou en ont offert…
- Oui, en ont offert, n’est-ce pas, Tino… marmonna Amélia.
- Ahem… Toujours est-il que ces Pokémon sont généralement imprégnés de la patte du dresseur précédent, d’une manière ou d’une autre. Les Pokémon sont très liés à la personnalité de leur dresseur, y compris du dresseur d’origine.
- On demande ça au Castorno de Christina ? demanda Amélia.
- T’as un souci avec moi ? grommela Tino.
- Pas qu’un, mais continue… marmonna Amélia.
Orson tapota l’épaule d’Amélia qui souffla.
- Je sais, je sais…
- Quand même, un peu de retenue… marmonna le grand bonhomme.
Pour seule réponse, Amélia fit craquer ses poings. Benjamin plissa les yeux et décala sa chaise.
Tristan inspira alors que Nounourson fonçait dans Lampignon et lui adressait une puissante ruade.
- Wow ! Ultimawashi ! sourit Léon.
- L… Léon, je contrôle rien !!
Holland observa Léon. En théorie, les combattants ne pouvaient pas communiquer avec le public, comme en règles nationales, mais bon, c’était un mariage.
- Ah bon ? Bah, je sais pas, peut-être qu’il est très actif par lui-même ! Essaie de lui donner des ordres…
- J’ai pas le temps de réfléchir, il agit par lui-même…
Lampignon envoya un Eclat Magique qui repoussa Nounourson aux pieds d’Adrien.
- Nounourson… euh…
Le Pokémon se releva et regarda son maître à qui il eut le réflexe de faire un câlin.
- Nounourson, euh… Charge !
Nounourson regarda son maître, immobile. Adrien plissa les yeux. Le Pokémon hocha la tête et fonça vers Lampignon comme un dératé. Adrien haussa les sourcils.
- J’le pige pas… geignit le jeune homme.
Steven, Mike, James et Charles approchèrent de Tino qui s’étonna.
- Ouiiii ?
- On a un débat, on veut que tu tranches... marmonna Steven.
- Ah mais je suis ravi d’être une référence ! Allez-y, questionnez-moi…
Naomi regarda Walter.
- Si son égo atteint une taille critique, faut évacuer la table ?
- Faut évacuer le secteur, au moins dix kilomètres à la ronde, le risque d’irradiation est trop fort… reprit Walter.
Charles poursuivit.
- On se demandait si le changement de sexe influençait…
- La transition ! grommela Tristan.
Le mari de Rebecca regarda Tristan.
- Je peux finir ? Si le changement de…
- Je suis le parrain de ton gosse, si je veux corriger tes formulations de merde, je le fais ! On dit une transition, pas un changement de sexe ! grogna Tristan.
- … on se demandait si la TRANSITION avait une influence sur le dressage des Pokémon…
- Genre, ça les perturbe pas ? demanda James.
- Ouais fin on se demandait, entre les changements de voix, d’apparence physique… marmonna Mike.
Tino leva un doigt.
- Je vous arrête tout de suite, messieurs : Les Pokémon obéissent à leur maître, qu’il soit homme, femme ou autre !
Charles regarda Tristan qui haussa un sourcil.
- « Autre » c’est générique, sa terminologie est correcte. Aussi inepte socialement soit-il, Tino a un minimum de respect des terminologies.
- Merci, Tristan ! sourit Tino.
- Et « Changement de sexe » c’est insultant ?!
- Oui ! C’est pas des gadgets de G-I Joe, c’est tout un processus ! argua Tristan.
- Ok, ok, calme-toi… on peut plus rien dire, ma parole…
- Non, la formule exacte, c’est « Ouin, ouin, on peut plus rien dire »… marmonna Naomi en buvant son verre de vin.
- Il y a eu de nombreux essais effectués, et même si vous portez un costume de Mickey ou une combinaison Hazmat, si vous marchez en fauteuil du jour au lendemain, bref si votre apparence générale change, les Pokémon ne s’encombrent pas de telles considérations, il vous écoutera sans faille. C’est la voix de son maître qu’il écoute. Idem, si vous êtes enrhumés, la voix cassée, ou la bouche pleine. Ou, comme c’est le cas pour Adrien, modifiée par la prise d’hormones. Ses Pokémon ne voient pas un « homme trans », ils voient juste un dresseur. C’est une constante absolue en matière de dressage : Celui qui a la Pokéball, c’est le maître. Cette constante ne peut être altérée que par des facteurs d’obéissance relatifs à des problèmes plus personnels sans lien avec l’apparence ou le timbre de voix. J’espère vous avoir éclairés, messieurs !
Les quatre hommes hochèrent la tête.
- Cool, merci !
- Mais de rien !
Ils retournèrent à leur table. Neil regarda Tristan.
- T’arriveras jamais à l’encadrer, le Charles, hein ?
- Sans compter ce qu’il a fait à Rebecca, c’est juste un sale con.
- Hm. Moi ça se limite à ses goûts discutables en matière de bière…
- Tant mieux, ça m’évite de devoir être trop poli avec lui quand ils viennent à la maison…
Nounourson avançait vers Lampignon. Gabriel inspira.
- Je comprends pas grand-chose, mais Pouvoir Lunaire !
L’attaque explosa à la face de Nounourson qui se retrouva KO. Le public sembla presque déçu.
- Oh… bah… mince… souffla Adrien.
Gabriel haussa les sourcils.
- Faut croire qu’il pouvait se débrouiller tout seul…
- Oui… c’était bizarre, je sais pas si tout ce qui s’est passé lors de cette dernière manche était normal… En tout cas, c’était amusant ! admit Adrien.
- Hm ! Il faudrait que tu te battes plus souvent !
- Mouais, je sais pas !
Adrien et Gabriel rejoignirent leur table. Wallace arriva près d’Adrien et Léon.
- Bouche les oreilles des petites ! cria Gina en regardant Holly.
- T’es folle, j’aurais jamais assez de chatterton… marmonna la blonde.
Wallace inspira.
- J’viens vous présenter mes excuses. Pour mon comportement lors de notre combat. Pour ce que je t’ai dit, en fait, à propos de tes exs.
Léon hocha la tête. Adrien s’étonna.
- En fait, en voyant que… clairement tu savais pas te battre, mais que t’étais prêt à venir m’affronter pour défendre son honneur tout à l’heure, j’ai trouvé que t’avais un sacré cran. Du coup, je m’excuse.
- … ça va, c’est oublié… marmonna Léon.
- C’est gentil d’être venu, cela dit… admit Adrien.
Wallace hocha la tête et retourna auprès de Bradley. Adrien regarda Léon.
- Bah il a bon fond, finalement !
- Ouais, dommage que ça lui prenne du temps pour le montrer…
Holland inspira.
- On passe au match suivant, j’espère que les invités seront plus combattifs… Neil Harrington !
- Aaaaah enfin !
Le grand blond se leva, tout content. Tristan sourit.
- Vas-y, éclate-les !
- Contre Myriam Kati !
La grande femme noire aux cheveux frisés autour de son visage se leva. Sa robe blanche très échancrée et son décolleté plongeant sur sa poitrine généreuse ne laissa personne indifférent.
Neil et Myriam se firent face.
- Vous êtes venue avec… Mike, c’est ça ?
- Tout à fait, le témoin du marié. Et vous, vous êtes avec le geek…
- Tristan !
- Ah oui. Mike m’a dit qu’en gros il avait passé le secondaire à chouiner !
Mike serra les dents. Tristan le regarda, vexé.
- Ah… Tristan a décrit Mike comme un « footeux un peu beauf ».
- C’est un peu ça, oui ! admit Myriam.
- HEY !
- Personnellement je n’ai rien contre vous…
- Moi non plus, voyons… Vous ne trouvez pas ce mariage un peu… excentrique ? souffla Myriam.
- D’habitude je m’ennuie terriblement aux mariages, mais là, ça va !
- Yes, j’ai des bonnes critiques !! cria Fey.
- Vous savez vous battre ? demanda Myriam.
- Oui, je me débrouille.
- Tant mieux. Avant de faire du coaching, j’étais assistante de champion d’arène.
Neil plissa les yeux. Myriam acquiesça et remarqua Mike qui lui faisait un signe, en prenant son col et en le relevant. Neil se retourna, et tout le monde se tourna vers Mike qui essayait de dire à sa copine d’ajuster son décolleté.
- … Footeux un peu beauf et un peu sexiste ! admit Myriam. JE SUIS UNE FEMME, MIKE ! CE SONT DES SEINS ! MAIS RASSURE-TOI BEBE, ILS SONT A TOI, RIEN QU’A TOI !
Tout le monde éclata de rire. Mike baissa la tête, humilié. Neil en rajouta une couche.
- Et rassure-toi, je ne suis pas intéressé !
Tristan secoua la tête en souriant. Mike regarda Steven qui sembla lui demander de voir le côté positif.
- En plus ! Vous êtes vraiment gay à ce point-là ?
- Je vous trouve magnifique, je suis gay, pas aveugle, mais honnêtement, je serais très mal à l’aise au lit avec vous ou… n’importe quelle femme !
- Vous me direz : Moi aussi, les femmes, meh !
Neil et Myriam ricanèrent. Santana frappa la table avec énergie, déçue. Steven, James et Charles tapotèrent l’épaule de Mike par solidarité masculine, ce que ni Fey, ni Rebecca, ni Ana ne comprirent. Neil sourit.
- J’aime bien affronter des gens que je trouve sympathique !
- Moi aussi, même si ça m’embête de leur éclater la face.
- Ah, c’est embêtant pour nous deux alors parce que je ne vais pas me laisser faire.
- Ah, vous pouvez vous débattre, mais je vais vous éclater la face quand même, hein !
Le regard de Neil changea. Myriam ajusta sa position, sérieuse. Adrien plissa les yeux. « Ah oui, rien à voir avec moi et Gabriel… »
Gabriel plissa les yeux. « Ouais, ok, eux, ils savent se battre… »
Tristan et Mike se regardèrent, vénéneux.
- Allez !
- Roi Boo, GO !
Myriam avait envoyé sa Cheniselle des sables qui se posa sur le sol. Tristan plissa les yeux. « Tante Georgia adore ce Pokémon… »
Neil avait sorti un Skelénox, surnommé Roi Boo, donc.
- Vous aussi, vous commencez avec un petit…
- Exact. Cheniselle, c’est bien mignon…
- Oui… Skelénox, par contre, ça ne vous va pas, vous avez plus une tête de Rondoudou.
- Ah c’est marrant, j’allais vous dire que la Cape Déchet, pour Cheniselle, c’était plus intéressant d’un point de vue stratégique, mais tout comme je me passerais de vos commentaires au sujet de ma tête de Rondoudou, je suppose que vous vous moquez éperdument de mes réflexions sur vos choix discutables en matière de cape de Cheniselle !
- Vous avez bien supposé… et vous avez la langue bien pendue…
- Et pas que la langue.
Tristan rougit. Wallace s’ajusta sur son siège alors que Bradley était immobile, fasciné.
- Roi Boo, Feu Follet !
Skelénox agita ses bras et créa des flammes bleues qui se dirigèrent vers Cheniselle.
- Cheniselle, Boule Roc !!
Le Pokémon tourna sur lui-même et envoya des cailloux bruns et ronds qui bloquèrent les feux follets. Neil hocha la tête.
- Onde Folie !
Les yeux de Skelénox émirent des lumières blanches.
- Abri !
Cheniselle se renfrogna sur elle-même et contra l’attaque. Neil agita la tête.
- Pas mal… Ombre Nocturne !
Les orbites vides de Skelénox émirent des éclairs noirs. Cheniselle encaissa l’attaque.
- Oui non mais ça, c’est nul, mon pauvre Neil ! Papillodanse !
Cheniselle sautilla en tournant sur elle-même. Neil acquiesça.
- Ok. Roi Boo, Entrave !
Skelénox croisa et décroisa les bras. Cheniselle plissa les yeux. Myriam inspira et regarda Neil.
- Vous n’avez pas un jeu très offensif, hein ? On a peur de foncer dans le tas ?
- C’est le Pokémon que je mets en premier pour jauger mon adversaire.
- Ah, et vous me jaugez comment, là ?
- Pas trop mal.
- Hey dites, je suis venue avec quelqu’un !
- Moi aussi, mais il faut rester un peu ouvert !
- Votre mec n’est vraiment pas mon genre !
- Pourtant à ce que j’ai compris, je pense que vous êtes le sien !
Tristan écrasa sa tête contre sa table. Wallace regarda Santana en éclatant de rire, mais elle lui frictionna le visage avec sa serviette de table sale.
- Je suis flattée, si j’arrive à dévier un homosexuel de sa route, en tant que femme, j’ai réussi !
- Et votre mec…
Neil se tourna vers Mike qui grimaça, l’impression d’être un jambonneau.
- … Faut voir, ça peut le faire !
- On verra ce soir si on est suffisamment bourrés ! ricana Myriam.
- NON MAIS NON, JAMAIS QUOI ! cria Mike.
- TOUT A FAIT, ABANDONNEZ CETTE IDEE IDIOTE !!! cria Tristan.
- En tout cas ils sont aussi ronchons l’un que l’autre ! admit Neil.
- Hey, vous voyez, déjà des points communs !
Tristan et Mike se regardèrent, horrifiés, alors que Francis n’en pouvait plus.
- Han les cons ! HAHAHAHA !
- Tu dis ça parce qu’on est pas visés… marmonna Quinn.
- J’sais pas, j’ai l’impression que Violette dirait pas non… admit Lucy.
Perrine, Firmin, Christina, Francis et Quinn regardèrent Violette et Ludivine qui observaient Myriam, quelque peu subjuguées. Violette remarqua leurs regards.
- Hein ? Non mais… On regarde le match !
- Oui bah oui ! sourit Lucy.
Myriam inspira en souriant.
- Ça fait du bien de rire un peu, je suis à une table de coincés du cul, c’est affolant !
Mike regarda Fey, James, leurs familles, Ana, Steven, Rebecca et Charles, hyper gêné.
- Moi ça va… bon, y’a un horripilant monsieur je-sais-tout en veste marron…
Tino frappa la table avec son front. Tristan serra les dents.
- Mais les gens sont sympa à part ça.
- Ah oui, juste que ça rigole pas beaucoup à ma table.
- Oh ça rigolera plus pendant le bal !
- Oui voilà ! Vous m’accorderez une danse !
- … si vous me battez ! sourit Neil.
- Ah, on est joueur ! Bourdon !
Cheniselle envoya son attaque. Skelénox se la prit de plein fouet.
- Joueur mais pas très réactif !
- Ça a toujours été un problème chez moi…
Skelénox s’écroula au sol. Neil hocha la tête et regarda Myriam.
- … mon inaptitude à faire des victoires franches !
Cheniselle s’effondra aussi, KO.
- … Prélèvement du Destin ?!!
- Merci, j’avais vrrraiment pas envie d’expliquer ! sourit Neil.
- … Vous êtes un coquin !
- Hey, on vient de programmer une partouze alcoolisée, vous vous doutiez que j’étais pas le dernier pour les coups par derrière !
- PUTAIN DE MERDE ! cria Mike.
Tristan leva les yeux au ciel. « Faut qu’il arrête de faire de l’humour comme ça devant tout le monde… »
Andréa agita la tête. « Merde, il est hyper sexe, Tristan a de la chance… »
Wallace grimaça. « Non mais sérieusement, faut qu’il arrête, j’ai envie de le coincer dans les chiottes et de le violer sans ménagement ! »
Myriam rappela son Pokémon. Neil fit de même.
- Manche suivante ?
- Manche suivante, et cette fois pas d’entourloupe.
- Mais non. Amaterasu !!
Le Lougaroc diurne de Neil apparut. Benjamin et Orson semblèrent tout énamourés.
- Best surnom ever… geignit Orson.
- Et… oh, Orson, je crois que c’est une femelle !! geignit Benjamin, tout excité.
- Honlonlon c’est trop bieeeen !
- Mais ouihihi !
Robbie regarda ses amis, très dégoûté par leur attitude sale. Amélia regarda Orson avec jugement.
Myriam acquiesça et envoya un Kapoera. Naomi regarda Benjamin et Orson.
- Ouloulou, je crois que c’est un mâle, hihihihi !
Orson et Benjamin grimaça. Walter la désigna.
- C’est exactement à ça que vous ressemblez, pour info !
- Oui, je confirme… et arrêtez de baver sur cette louve, c’est ma petite chouchoute à moi ! grommela Tristan.
Le Pokémon resta sur ses pieds, prêt à en découdre.
- Ah mince, c’est mal parti pour moi…
- Je ne vous le fais pas dire… Fini de jouer les mecs détendus !
- Ah, de vous et moi je pense que le plus détendu, c’est vous !
- Moi ? Vous plaisantez ? A un mariage où je ne connais personne, avec un mec qui est assis à deux chaises de son ex…
Mike crasha sa tête contre la table. « Pu-TAAAAAAAAAAIN… »
Rebecca inspira alors que Charles la regarda.
- … toi et…
- C’était bien avant de te rencontrer, évidemment, Charles !
- Oui mais quand même…
- « Quand même » quoi ? Avant. Notre rencontre ! Tu veux aussi demander des comptes au garçon qui m’a dépucelée ?!
- … non !
- Ouf. En plus, je crois qu’il est mort !
Ana grimaça. Rebecca la regarda et agita la main en mangeant sa salade.
- J’en sais rien, c’est juste pour qu’il me foute la paix !
Neil agita la main devant un Tristan mortifié.
- Oh, moi il m’a bassiné avec lui deux semaines avant et une fois arrivé… le mec est pas mal, mais franchement trop dingue, vraiment pas de quoi faire un plat...
- C’est lequel ?
- Celui qui était habillé en robe.
- Ahon… A votre place j’en ferais tout un plat !
Mike regarda sous la table, mais il y avait déjà des enfants qui jouaient dessous. « Meeeeeeeerde putain c’est vrai que je suis à un mariage ! »
- … vieux, t’as vraiment essayé de te cacher sous la table ?! geignit James.
- Non, je voulais voir si y’avait moyen de CREUSER UN PUTAIN DE TUNNEL !!
- On loue le terrain, je ne pense pas que tu puisses ! répondit très sérieusement Fey.
Wallace mangeait sa salade. Bradley plissa les yeux.
- J’ai jamais compris ce que les femmes avaient avec les gays…
- On est super beaux gosses, super bien foutus, super sympas, avec le sens de l’écoute et on peut pas essayer de les violer, en gros on est les mecs idéaux à leurs yeux.
- Ahon.
Neil agita la tête.
- Je suis bien avec Tristan. Plus que bien, même.
- Super. Moi aussi avec Mike, je suis bien. Des fois il est un peu crispant mais il s’améliore avec moi et je m’améliore avec lui, c’est bien une relation où on se fait du bien mutuellement !
- Je dirais même que c’est le but ! admit Neil.
Holland regarda sa montre. « Avec un peu de chance, on y est encore en février… »
- Bon. Il est temps de gagner cette manche ! sourit Myriam.
- Et en ce qui me concerne il est temps de perdre avec panache ! Suterusu Rokku !
Lougaroc s’ébroua et évacua sur le terrain une nuée de cailloux pointus. Myriam haussa un sourcil.
- Vous donnez vos ordres en japonais ?!
- Elle a un surnom japonais, donc oui !
Benjamin et Orson s’éventèrent. Tristan les regarda avec une grimace interloquée.
Myriam secoua la tête.
- Vilain Nerd… Tour Rapide !
Kapoera se mit sur la tête et tournoya pour chasser les mauvais rocs.
- Amaterasu, Akuserurokku !
Lougaroc fonça en ligne droite, les pieds soulevant du gravier en avançant. Le Pokémon mordit une jambe de Kapoera et l’empêcha de mener son attaque jusqu’au bout.
- Ah mais dites !! Triple Pied !
Le premier pied porta, mais le second et le troisième échouèrent. Ce fut suffisant pour repousser Lougaroc, cela dit.
- Je ne vais pas vous lâcher ! Mawashi Geri !
Kapoera sauta vers Lougaroc, fit une manœuvre aérienne et s’apprêtait à abattre son pied sur le loup adverse.
- Akkuserurokku…
Lougaroc disparut et réapparut derrière Kapoera.
- Amaterasu, Doriru Raina !!
Lougaroc tourna sur lui-même et frappa Kapoera dans le dos avec son museau devenu vrille. Myriam grimaça.
- C’est horripilant, ces noms japonais !
- C’était une attaque Tunnelier.
- Je SAIS, j’ai vu, mais l’intérêt d’entendre les ordres adverses, c’est de pouvoir y répondre sur le moment ! C’est fourbe, votre truc !
- Pourtant ça n’a pas été pensé pour perturber l’adversaire. C’est juste qu’Amaterasu est spéciale pour moi, alors j’ai un peu personnalisé son dressage.
- Un cadeau de votre homme ?
- Non…
- Un Pokémon académique ?
- J’aurais préféré…
- Alors quoi ? Arrêtez avec ce suspense !
Neil inspira.
- Un… cadeau de ma sœur.
- Oh, c’est gentil, ça ! J’ai deux frères, je ne leur ai jamais fait le moindre cadeau ! Ils m’embêtaient tout le temps !
- Oui bah j’aurais préféré qu’elle s’abstienne aussi…
Myriam haussa un sourcil intrigué.
- Je vous présente Damien, mon petit ami !
Le jeune homme salua les parents de Neil. Lequel, âgé de seize ans, regarda sa sœur de vingt ans présenter casuellement son petit ami aux parents. Un grand brun à l’air un peu vicieux, le genre de type que Neil verrait bien jouer un vampire dans un film d’horreur.
- Madame, monsieur !
- Bonjour ! Les petits amis d’Allison sont un peu nos petits amis à nous !
- Maman… souffla la blonde.
- Pardon, pardon, tu sais comment je suis !
Le père de Neil isola sa mère.
- Tu as pris tes médicaments, Denise ?
- Oh mais lâche-moi avec ça, Bruce !
Allison leva les yeux au ciel et entraîna son copain vers Neil qui pianotait sur son PC.
- Ugh… Damien, j’te présente mon stupide petit frère Neil. C’est un geek.
- Salut… Overwatch ?
- Ouais… marmonna Neil, intrigué.
- Cool.
- Ah non, ne discutez pas jeux vidéo !! Bon, maman, on met la table !
- Oui oui j’arrive ! Ton père essaie encore de me culpabiliser d’être moi-même !
Neil leva les yeux au ciel. Il jeta un coup d’œil vers Damien qui lui rendit son regard en souriant.
***
Neil dormait peu. Il jouait pas mal la nuit. Cela l’étonna qu’on tapote à sa porte vers une heure du matin. Il se tourna, et on entrouvrit la porte. Le mec de sa sœur.
- Je peux ?
- … hm !
Damien entra, en caleçon.
- J’te dérange pas ?
Neil secoua la tête. La vue était sympa.
- Ta sœur dort. Qu’est-ce qu’elle est casse-couilles votre famille !
- Et encore, t’as juste dîné avec nous.
- Ouais…
- Pis tu m’as bien maté.
Damien sourit.
- J’suis pas discret.
- Et moi, pas du genre à me retenir… répondit Neil en souriant.
Damien sourit, aguiché.
- Bah merde alors, j’ai fait mauvaise pioche, c’est pas ta sœur la plus chaudasse de la famille !
Neil sourit en tirant sur le caleçon du mec de sa sœur.
- Loin de là… murmura le blond en se baissant.
***
Anniversaire de Neil, quelques semaines plus tard. Damien était revenu une ou deux fois avec Allison, toujours en faisant un passage par la chambre de Neil. Alors que le jeune homme soufflait ses dix-septièmes bougies, il reçut – comme souvent – de l’argent par ses parents qui ne se sentaient pas très concernés par ses centres d’intérêt.
Et puis Allison…
- Frangin…
Elle était un peu froide depuis quelques temps, et Neil pensait savoir pourquoi mais il craignait de le deviner. Allison semblait cependant souriante.
- Pour tes seize ans, je vais être une bonne grande sœur et t’offrir un Pokémon…
Neil haussa un sourcil. Allison sortit la Pokéball et l’ouvrit. Le Pokémon atterrit… les pieds dans le gâteau. Le Rocabot, surpris, commença à en manger. Les parents étaient stupéfaits. Neil serra les dents et regarda sa sœur.
- … une CHIENNE ! Je suis sûre que vous allez vous découvrir des points communs, vous aimez tous les deux vous mettre à quatre pattes pour gober tout ce qui passe !
Neil grimaça. Allison se leva et cracha sur son frère qui se recroquevilla. Les parents ne comprenaient pas grand-chose.
- Sale pédé !! Me faire ça à MOI ! Baiser mon mec dans la chambre JUSTE A COTE DE LA MIENNE !!! Pourriture !
Les parents de Neil étaient abasourdis. Neil s’était recroquevillé, embarrassé.
- Tu pourrais AU MOINS t’excuser !
Neil inspira et regarda sa sœur qui le toisait avec mépris.
- … nan.
Elle lui balança une assiette qu’il évita.
- TA GUEULE, PUTAIN, TA GUEULE !! PETIT DETRAQUE DE MERDE !
- C’est lui qui est venu dans ma chambre…
- GNNNNNNNNNNN !!!
Allison monta dans sa chambre en hurlant.
Neil regarda ses parents. Son père semblait furieux, et sa mère… n’avait de toute évidence pas pris ses médicaments alors elle regardait ses bras couverts de morceaux de gâteau. Neil soupira alors que sa sœur ferma la porte de sa chambre en pleurant et que Rocabot léchait le visage de son nouveau maître.
- Papa, maman… je suis gay…
- … bordel de bon dieu de merde… soupira le père.
- On est tous gais, mon chéri !
- … Denise, putain !
Neil baissa la tête vers son assiette. Rocabot lui caressa la tête avec la sienne.Neil haussa les épaules. Myriam était stupéfaite.
- Ah oui, vous êtes vraiment un vilain petit coquin !
- Je sais, j’ai l’air tout sage, comme ça…
- Il est au courant, votre mec ?
- Bien sûr sinon je ne me serais pas permis d’en parler ici… Ma sœur m’a outé devant toute ma famille parce que je lui ai volé son copain, j’en ai tiré un Rocabot et… voilà où on en est.
Tristan regarda Orson, Benjamin, Tino, Robbie et Amélia qui semblait stupéfaits.
- Ah, moi quand il m’a raconté ça la première fois, ça m’a fait rire ! admit Tristan.
Myriam acquiesça.
- Vous êtes à l’aise avec votre sexualité, c’est bien, ça !
- Bah, ce que vous ne pouvez pas changer, vous l’acceptez, de gré ou de force. Et ça, ça vaut pour tout.
- Exactement. C’est une bonne manière de voir les choses, concernant l’acceptation de soi, du moins, de l’immuable…
- Oui, évidemment, on peut changer, il y a juste des choses qu’on ne peut pas changer du tout, et il faut s’y faire. Si je perds une jambe, je pourrais pas la faire repousser, il faut que je l’accepte !
- Un peu extrême mais certes, oui…
Holland regarda sa montre, pessimiste. « Plutôt Mars… »
Myriam inspira.
- On continue ?
- Oui, je sens qu’on ennuie l’arbitre !
- Ah non moi c’est juste par rapport au déroulement du reste de la cérémonie…
- La pièce montée, hein… C’est toujours dégueulasse, de toute façon !
- OH !! cria Fey.
- On est bien d’accord… admit Neil.
- OOOH BAH VOUS EN AUREZ PAS !!! cria Fey.
Tristan se frictionna le visage. « D’un côté c’est génial, il est avenant, il a de la conversation mais une fois qu’il est lancé, on l’arrête plus… si je lui concède un défaut, vraiment un vrai défaut qu’il a… »
Wallace agita la tête. « Mine de rien je vois ce que lui trouve Tristan. Pareil qu’avec moi, le passé sexuel trouble ! Encore qu’à ma connaissance j’ai jamais piné aucun des mecs de Lindsay… qui étaient majoritairement imbitables ! »
- Kapoera, Close Combat !
Kapoera sauta vers Lougaroc, prêt à frapper.
- Oula… Amaterasu, Rokku Kuraimu !!
Lougaroc se mit à courir habilement, esquivant facilement Kapoera. Myriam plissa les yeux.
- … Escalade, vous améliorez la capacité de mouvement de Lougaroc pour qu’il m’esquive facilement…
- Ah, peut-être… sourit Neil, évasif.
- Et vous essayez de gagner du temps parce que Close-Combat affaiblit mes défenses.
- … vous êtes bien maligne ! admit Neil.
- Et vous bien naïf. Détection !
Kapoera disparut et réapparut devant Lougaroc. Neil serra les dents mais Lougaroc poursuivit sa course, apeurée, et grimpa sur Kapoera comme si c’était un simple obstacle pendant une course, ce qui fit beaucoup rire les enfants. Tristan leva les yeux au ciel.
- Vous essayez de me ridiculiser ?
- Y’a trois enfants qui ont rigolé et je suis sûr qu’aucun d’entre eux n’a d’influence politique sur ce mariage !
Drew regarda sa mère.
- Maman, moi j’ai pas rigolé !
- C’est bien mon chéri, tu auras leurs parts de pièce montée ! assura Fey.
- Ouaiiiiiiiiiiis !!
- Kapoera, Triple Pied !
Le premier coup partit et porta, suivi du second. Neil serra les dents.
- Amaterasu, Akuserurokku !
Lougaroc retenta un Vif-Roc et passa au-dessus de Kapoera qui tentait une troisième frappe, mais Myriam inspira.
- Vous me sous-estimez, c’est pas très gentil. Mawashi Geri.
Le coup rotatif frappa Lougaroc et plaqua le mammifère au sol. Neil souffla.
- Ouais, c’était couru d’avance, j’avais pas grand-chose pour vous contrer…
- En fait si vous aviez eu l’autre forme, qui apprend Riposte…
- Ouais mais je le trouve moche.
- Bon raisonnement.
Andréa plissa les yeux. « Bien foutue mais aucun goût en matière de Pokémon…
- Allez, Aéroptéryx !
L’oiseau fossile apparut, grognon. Neil agita la tête.
- Wow. Look méchant ! Cool. Ils vont bien aller ensemble. Sectonia !
Une Apireine apparut. Le Pokémon sembla quelque peu courroucé par l’adversaire. Elle lui bourdonna dessus et Aéroptéryx poussa un cri strident en retour.
- Pokémon académique ? demanda Neil.
- Oui. Et vous ?!
- Pareil. J’ai eu énormément de chance !
- Ah ça oui…
Apireine et Aéroptéryx se grognaient dessus, ce qui effrayait un peu les spectateurs en plus de faire pas mal de boucan.
- Heureusement qu’il n’y a pas de vis-à-vis… admit Anissa.
- Remboursez nos invitations ! grommela Rebecca en se bouchant les oreilles.
Elle reçut des fleurs balancée depuis la table des geeks. Rebecca regarda Orson et Benjamin. Amélia les désigna tous les deux avec les doigts.
- … En quel honneur ?!
- Ta référence super bien placée ! sourit Benjamin.
- Gloire à toi, Rebecca ! admit Orson.
Rebecca agita une mèche de cheveux.
- Prends-en de la graine, Charles, deux types que je trouvais moches à m’en crever les yeux au secondaire viennent de me faire un compliment plus beau que toi en dix ans de vie commune !
- Bah va les épouser… soupira Charles.
Benjamin et Orson avaient entendu le « Moches à m’en crever les yeux » et étaient bien démoralisés.
- Elle a dit au secondaire, ça veut dire qu’elle reconnait que vous êtes devenus canons ! tenta Amélia.
- Mais ouais, elle a vu que vous aviez fait des efforts ! tenta aussi Robbie.
Neil et Myriam se firent face.
- Je commence ?
- C’est vous la plus rapide il me semble… admit Neil.
Aéroptéryx poussa un dernier cri et s’envola au-dessus de sa maîtresse, conquérant.
- Eboulement !
Aéroptéryx bombarda le terrain de rochers qu’il envoyait en agitant rudement les ailes. Apireine et Neil se couvrirent. « Son talent l’oblige à maintenir une distance… »
- Oui, évidemment, son talent l’oblige à maintenir une distance… admit Tino.
- Tout le monde avait deviné, Quentin Talent-Tino ! grommela Walter.
- Pas mal celle-là ! admit Tristan.
- Merci.
Les deux hommes firent tope-là. Walter vit deux fleurs tomber sur lui. Il se retourna, étonné. Orson et Benjamin firent les innocents. Amélia leva les yeux au ciel.
- C’est un truc sexuel entre eux, tu peux pas comprendre… soupira la blonde.
- … okééé…
Neil hocha la tête.
- Appel Défense !
Apireine dressa un mur d’Apitrini devant elle. Myriam hocha la tête.
- Acrobatie !
Aéroptéryx descendit vers Apireine à toute allure, prêt à lui décocher un coup. Neil inspira.
- Sectonia, Rayon Gemme !
Apireine créa un mini cristal devant elle. Le Pokémon sembla ricaner en bourdonnant. Elle envoya une nuée de rayons saupoudrés de cristal. Aéroptéryx les esquiva tous.
- Wow…
- Allez !!
Aéroptéryx porta un coup à Apireine. Le Pokémon eut un mouvement de recul. Tristan haussa les sourcils.
- Ça va péter… Regarde bien, Tino, ça va t’intéresser…
- Hein ?
Neil regarda son Pokémon.
- Appel Soins ?
La robe d’Apireine se gonfla. Le Pokémon dirigea son volumineux abdomen en abat-jour
- Ce ne sera pas efficace, Sectonia ! Couvrez-vous !
- Hein ?
Apireine envoya, comme avec une mitraillette, des missiles verts. Myriam haussa les sourcils. Neil serra les dents. L’attaque visait Aéroptéryx qui s’envola pour esquiver, mais l’attaque était à tête chercheuse.
- Elle lui désobéit, et ?
- C’est son Pokémon académique et il a trente-et-un ans.
Tino haussa un sourcil. Adrien plissa les yeux. « C’est la même chose qu’avec Nounourson on dirait… mais en moins affectueux… »
- Eboulement !!
Aéroptéryx tourna sur lui-même et envoya les rochers vers les attaques d’Apireine. Il les contra difficilement. Apireine grommela et concentra son énergie sur son front. Le Rayon Gemme partit en ligne droite, rigide, en flèche.
- Acrobatie !!
Aéroptéryx esquiva d’une cabriole aérienne. Apireine ne s’arrêta pas là et tira de nouvelles salves d’Appel Attak. Myriam regarda Neil.
- Il lui arrive quoi ?!
- C’est la Reine, du coup elle ne m’obéit pas forcément…
Aéroptéryx cria de nouveau et se défendit avec un nouvel éboulement dirigé droit devant lui. Tino plissa les yeux.
- Du… peu que j’ai vu, ton copain n’a pas l’air de manquer de caractère pourtant…
- Je pense pas que ce soit une question de ça, je pense plutôt qu’étant donné qu’elle le connait depuis tout petit, elle s’estime capable de discuter ses ordres. Leur rapport trop intime et personnel expliquerait ce conflit…
Tino inspira.
- On a eu quelques cas d’Apitrini femelle en Pokémon académique… c’est rare, souvent ceux qui tombent sur un mâle le rendent au service d’échange de Pokémon académique, du coup le truc finit en orphelinat…
Tino cherchait sur son téléphone.
- … ça s’apparente peut-être aux cas de Magicarpe en Pokémon académique… Leviator est un Pokémon très caractériel… certains quittent même leur dresseur mais la plupart des cas observés sont des dresseurs issus d’académies insulaires. Les dresseurs plus continentaux rendent leur Magicarpe. Idem pour Barpau, beaucoup de dresseurs n’ont pas la patience de le faire évoluer. Pour ce qui est d’Apireine, je pense effectivement à un mauvais effet de leur proximité. Elle a pris un ascendant qu’elle possède à l’état sauvage, et Neil ne s’est pas forcément laissé dominer, disons qu’il a fait ce que tout bon dresseur aurait fait, il a laissé libre cours à l’instinct de son Pokémon. Sauf que pour Apireine, ça n’est pas la bonne méthode de dressage. Sauf que c’est plus facile à faire quand on capture un Apitrini à l’état sauvage avec de l’expérience que quand on a le Pokémon dès le départ. Il devrait lire les papiers de Aaron Heller sur le sujet…
- Du coup, il doit faire quoi pour arranger la situation ?
- Tu permets ?
- Tant que t’es pas insultant…
- NEIL !
Neil se tourna vers Tino. « Il se rappelle de mon nom, lui ? »
- Donnez des ordres à Apireine, enfin ! C’est un Pokémon comme un autre, donnez-lui des ordres !
Neil regardait son Pokémon qui attaquait avec rage.
- … Sectonia, Appel Soins !
Apireine regarda son maître, l’abdomen toujours en train de mitrailler l’adversaire. Myriam regarda Neil. « Oui enfin c’est un peu évident comme solution hein, même une idiote comme moi j’aurais pu y penser… »
- Allez Sectonia, Appel Soins ! C’est moi ton dresseur !
Apireine cessa ses tirs. Elle sembla grommeler et procéda à l’Appel Soins. Neil sembla satisfait. Tino agita la tête.
- Je pense pas que mon intervention ait été nécessaire mais ça me fait toujours plaisir d’intervenir pour résoudre tes problèmes de couple, Tristan.
- P…Pardon ?! Mais pas du tout !
- Surtout, ne me remercie pas !
Tristan allait répondre mais Walter et Naomi lui firent signe de ne rien rajouter.
Myriam regarda Neil.
- C’est une blague ? Vous n’osiez pas lui donner d’ordres…
- Parce que c’est dans son petit caractère de me désobéir juste pour asseoir son « autorité », alors oui je la laisse faire.
- … n’ayez jamais d’enfants !
- Vous non plus, ce serait un scandale de ruiner une telle silhouette ! sourit Neil.
Myriam sourit, amusée.
- Quel dommage que vous soyez gay !
- JE SUIS LA, PUTAIN ! cria Mike.
- MOI AUSSI ! grommela Tristan.
- Enfin, malheureusement ça ne vous fera pas gagner ! Aéroptéryx, Acrobatie !
Le Pokémon Oisancien chargea vers Apireine qui s’était calmée sur les offensives de dératée. Le Pokémon Ruche observa son maître.
- Sectonia, Rayon Gemme !
Apireine porta ses mains à son front et envoya le rayon rocheux.
- Des attaques Roche ? Oh je peux faire aussi ! FRACASS’TETE !
Mike grimaça. « Elle est effrayante en vrai parfois… »
Aéroptéryx fonça vers Apireine en faisant des huit. Neil plissa les yeux.
- … des coups de bluff à deux balles ? Je peux en faire aussi ! SECTONIA, ATTAQUE APPEL DEFENSE !
Le mur d’Apitrini se dressa. Myriam haussa les sourcils. Neil la regarda.
- Un Fracass’Tête c’est en ligne droite, mademoiselle !
- Ah oui, c’est vraiii, moi femme noire, moi stupide !
- Le lien de causalité m’échappe…
- Oui ça marche mieux avec une blonde, mais les noires blondes, beurk !
- On est d’accord. Hey, je suis blond !
- Mais vous n’êtes pas stupide, loin de là !
Neil et Myriam échangèrent un sourire. Tristan et Mike se regardèrent, un peu hallucinés.
- Piqué !! cria Myriam.
Aéroptéryx partit vers le bas, chargeant l’énergie. Wallace haussa les sourcils. « Piqué par le bas ?! »
Neil grommela. « Ça va, j’ai compris que vous n’étiez pas une débutante ! »
- Sectonia !
Apireine attendit un ordre.
- … FAIS COMME TU VEUX !
Etonnement général. Lilian et Léon se regardèrent. Francis grimaça. Holland et Anissa se regardèrent.
- … ah oui non, là, c’est pas normal… admit Tino.
- N’est-ce pas ! souffla Tristan.
Apireine tendit son abdomen et dressa une série d’Appel Défense devant elle. Les Apitrini s’apprêtaient joyeusement à recevoir le piqué.
Aéroptéryx chargea et perça les murs dressés. Apireine envoya ensuite un Appel Attak bien dosé qui poussa l’Appel Défense vers Aéroptéryx. Neil regarda son Pokémon avec confiance. Tristan ne savait pas trop si cette stratégie allait se confirmer. Aéroptéryx, hilare, passa les barrières et allait frapper Apireine.
C’est alors qu’elle lâcha le Rayon Gemme. Aéroptéryx fut complètement pris de cours. Firmin sourit.
- Ouais, elle l’a laissé s’affaiblir sur ses barrières, une fois franchies, le piqué était plus faible, et ça a décuplé l’effet de surprise du rayon !
Tino acquiesça.
- Réflexe défensif d’Apireine à l’état de nature. Il a fait confiance à son instinct de survie contre son propre instinct de dresseur, c’est… risqué mais intéressant ! admit Tino. Je pourrais l’enregistrer comme cas stratégique…
- Neil n’est pas un « cas », Tino !! grommela Tristan.
- J’ai dit que je pourrais, pas que j’allais le faire !
- Qu’est-ce que tu notes sur ton Moleskine ? s’étonna Benjamin.
- Rien, juste des notes…
- Avec des croquis d’Apireine ?! s’étonna Amélia.
- … j’aime dessiner !
Tristan leva les yeux au ciel.
Aéroptéryx s’effondra auprès de Myriam. Neil souffla. Apireine revint auprès de lui.
- Dernière fois que je te laisse faire toute seule !
Apireine se détourna de son maître, les bras croisés. Myriam inspira.
- J’abandonne, vous avez gagné.
Neil pencha la tête sur le côté. Aéroptéryx était à terre, debout mais pas très combattif.
- Son Talent, Défaitiste… ça le rend complètement incapable de se battre à plein régime.
- Je comprends. Mais vous vous êtes battue… comme une reine !
- Merci, vous étiez pas mal non plus !
Chacun retourna à sa place sous les applaudissements. Tristan retrouva Neil en souriant.
- Désolé, j’ai pas été super ébouriffant…
- Et c’est ce que j’aime chez toi, le fait que tu ne sois pas « super ébouriffant ! »
- Elle est géniale en tout cas, faudra les inviter pour un brunch !
Tristan agita la tête. Neil enlaça son petit ami.
- Oh allez, sociabilise un peu !
- Mike et moi on n’a rien en commun…
- Tu préfères Charles ?
- …ouais bon ok, invite-les…
- Faut vraiment que tu soignes ton hétérophobie !
- T’es con ! ricana Tristan en repoussant Neil.
Myriam s’assit auprès de Mike.
- Hey-hey-hey ! Pas désolée du tout pour mes commentaires sur le terrain. Ouh, les petits fours !
Mike leva les yeux au ciel. Steven, Rebecca, James et Fey regardaient la jeune femme, un peu stupéfaits.
- Faudra les inviter à dîner, ce mec est génial !
- On… verra… Tristan et moi ça a jamais collé…
- Bah ça collera un point c’est tout !
Steven et Ana se regardèrent, un peu intrigués.
Holland souffla.
- On continue, avec Beth Loberry…
Beth se leva. La jeune femme aux cheveux noirs-violets, couverte de tatouages et résolument pas en robe super classe se déplaça jusqu’au terrain.
- Amuse-toi bien ! cria Clive.
- Ouais on va voir.
- Contre Ludivine Swinton.
Violette regarda sa copine.
- T’as coché la case ?
- J’avais coché toutes les autres cases, évidemment que j’ai coché la case !
Ludivine se leva et se dirigea vers le terrain, face à Beth. Andréa regarda Clive.
- Forte, ta meuf ?
- Oh, elle se démerde.
Perrine regarda Violette.
- Forte, ta meuf ?
- Elle… a un style un peu particulier.
Beth et Ludivine se mirent face à face.
- Tu es venue avec la meuf au super port d’épaule, c’est ça ?
- Oui… oui, Violette, oui… et toi avec… l’ami d’Andréa, c’est ça ?
- Voilà.
- Eh bah bonne chance.
- Toi aussi…
Beth ne lâchait pas son petit sourire. Ludivine était clairement gênée et ne la regardait pas.
- D… Désolée, je suis un peu timide…
- Y’a aucun problème, on est pas obligées de copiner, c’est un combat pour s’amuser.
Ludivine acquiesça et prit une Pokéball.
- Bonne chance du coup.
- Hm, toi aussi.
Violette inspira. « Elle a jamais été très bavarde, en même temps… »
Clive plissa les yeux. « Sois pas trop dure, elle a pas l’air très dégourdie… »
- Allez !
Beth envoya un Ursaring. La créature se dressa, écarta les bras et hurla. Ludivine hocha la tête, indifférente aux moulinets de l’ours. Elle envoya un Psystigri. Santana haussa les sourcils. Violette regarda Christina et Perrine.
- C’est son Pokémon académique. Ludivine souffre de troubles anxieux et elle a des troubles obsessionnels compulsifs…
Christina, Perrine et Firmin grimacèrent.
- Du coup comme Psystigri évolue en deux formes différentes selon son genre, elle a refusé qu’il évolue. Idem, comme il est de type Psy, elle ne possède que des Pokémon de ce type.
- … juste Psy ? s’étonna Firmin.
- Oui voilà.
- … ah bah j’espère que la fille en rangers au look punk et tatouée n’a pas de Pokémon Ténèbres, hein… marmonna Perrine.
James se pencha vers Fey.
- C’est pas une manière de se fringuer pour un mariage…
- C’est une pièce rapportée, elle a pas besoin de bien s’habiller ! admit Fey.
Beth observa Psystigri.
- Mignon… typiquement le genre de Pokémon que j’aime pas !
- …
- … pas très bavarde, hein… Tranche !
Ursaring chargea vers Psystigri.
- Psykoud’boul !
Violette inspira.
- Et évidemment, elle ne se sert que d’attaques psychiques.
- … ah oui… marmonna Firmin.
- Ça veut pas dire qu’elle est mauvaise, juste… un peu monomaniaque ! admit Violette.
- Et… ça marche entre vous ? marmonna Christina.
Francis, Quinn et Lucy la regardèrent genre « Meuf, t’es juste la plus maaaaaaal placée pour poser cette question-là… »
Violette haussa les épaules.
- Ecoute, Santana me poussait à faire des choses que je ne voulais pas faire. Ludivine m’apporte juste ce qu’il me faut et c’est très bien. Ses lubies… c’est un petit truc en plus. C’est ce qui fait son charme !
Psystigri frappa Ursaring exactement au milieu de son anneau ventral. Beth haussa les sourcils.
- … okay… Feinte !
Ursaring frappa Psystigri d’un bras, mais le rata sciemment et le frappa avec l’autre. Psystigri fut projeté à distance. Ludivine haussa les sourcils.
- Lévikinésie…
Psystigri se maintint en l’air. Beth plissa les yeux.
- … t’es pas censée utiliser ça sur moi ?
- Oui mais comme ça, c’est plus joli. Rafale Psy !
L’attaque partit en rosace autour de Psystigri. Beth grimaça.
- Berk…
Santana plissa les yeux. « Un côté artiste ?! »
- T’es bizarrement calme… marmonna Wallace en mangeant ses pommes de terre.
- C’est fini depuis un bail, je suis passé à autre chose, elle aussi, tant mieux…
- Ok, ok…
- Non, je ne vais pas faire comme toi à regarder la meuf de mon ex en grommelant tout ce que je savais...
- J’faisais pas ça !
- Non en effet, tu te grattais le pantalon aussi.
Bradley regarda Wallace en hochant la tête. Wallace le regarda.
- Toi, ta bouche, c’est ton tour ensuite !
- D’aller sur le terrain ou de te gratter le pantalon ? souffla Bradley.
Andréa ricana. Wallace leva les yeux au ciel.
La Rafale Psy n’atteignit pas vraiment Ursaring, le distrait, tout au plus. Psystigri en profita pour passer derrière lui.
- Psyko !
Ursaring partit en arrière d’abord, les deux bras tirés. Puis il partit vers l’avant. Ludivine sembla mécontente. Psystigri arriva à maintenir Ursaring bien droit, saisi par l’énergie psychique.
- … c’est mieux… assura la jeune femme en tortillant une longue mèche noire.
Beth inspira.
- Je vois le délire… Implore !
Ursaring lutta contre la Psyko, empoigna Psystigri et le secoua comme un prunier. Il le balança ensuite au sol.
- Pas d’objet, évidemment.
Psystigri se releva et se frotta avec les pattes.
- Allez, Câlinerie !! cria Beth.
- Elle aime bien les attaques mignonnes, je déteste ça chez elle… soupira Clive.
- Quels horribles problèmes de couple, mon pauvre Clive ! souffla Helen en souriant.
Ursaring se jeta sur Psystigri qui se protégea avec une Protection.
- … j’aurais dû m’en douter… Casse-Briques !
Ursaring écrasa son bras sur Psystigri et cassa la barrière. Psystigri regarda son adversaire qui plissa les yeux et s’endormit.
- Han, sérieusement ?! grommela Beth.
Psystigri fit léviter Ursaring endormi et lui aspira son énergie.
- Coooool… sourit Clive.
Beth rappela son Ursaring. Ludivine sourit, contente d’avoir gagné. Quelques invités l’applaudirent, même.
- Ok, t’es morte. Pas de pitié. J’comptais être gentille mais j’vais pas me retenir.
Psystigri sautilla vers sa maîtresse et se mit dans ses cheveux.
- Allez !
Un Lugulabre apparut cette fois. Ludivine hocha la tête.
- Hypnomade !
Le Pokémon jaune avait une fourrure très fournie.
- C’est une femelle ! sourit Tino.
- On a vu. On a des yeux. On voit la même chose que toi…
- J’aime vraiment pas le ton que tu prends avec moi, Amélia ! grommela Tino.
- C’est pas fait pour.
Orson se frictionna le visage.
- Cette fois, j’y vais à fond, je te préviens !
- Oui oui, pas de problème.
- T’as l’air gentille alors ça m’embête…
- Toi tu es un peu effrayante…
- C’est voulu. Enfin, non, c’est juste un look que j’apprécie. Toi tu es un peu trop conventionnelle, c’est dommage, t’as des cheveux superbes !
- Merci… Toi ils sont un peu trop courts et ça manque de symétrie. Par contre ton Lugulabre, waouh, quelle symétrie… si seulement Hypnomade pouvait avoir deux pendules…
Le Pokémon regarda sa maîtresse, apparemment désolé de cet état de fait. Beth inspira.
- MALEDICTION !
Un clou spectral perça Lugulabre qui s’effondra à terre, des éclats de verre giclant de son lampadaire. La plupart des enfants hurlèrent.
- Cooooooooooooool… sourit Clive, la bave aux lèvres.
- Je vois mieux ce qui vous lie ! admit Helen. Si je ne le voyais pas déjà avant…
Beth regarda Ludivine avec fermeté.
- Balance !
Lugulabre se releva, pencha d’un côté puis de l’autre. Hypnomade perdit des forces mais Lugulabre en regagna par effet d’équilibrage.
- J’adore cette attaque. Dommage qu’elle soit de type Normal.
- … qu’est-ce qu’il a le type Normal ?
- Bah c’est pas le type Psychique.
- … imparable… marmonna Beth, sarcastique.
Hypnomade était agité de soubresauts, drainé par la Malédiction.
- Hypnomade, Yoga.
Le Pokémon jaune se mit en tailleur, lévitant au-dessus du sol. Beth soupira.
- Trop facile. Ball’Ombre !
Lugulabre attaqua mais Hypnomade esquiva.
- Bah voyons !
- Coupe Psyko…
Hypnomade rouvrit les yeux et déploya son pendule comme un yoyo coupant. Beth fit de gros yeux.
- Trop cool ! T’es chiante mais t’as des attaques cool !
- Non, non, annule !
Hypnomade rappela son pendule, ce qui étonna Beth.
- Désolée, il est pas parti en ligne droite !
- … maisquelleimportance ?
- Bah c’est important de respecter un minimum d’ordre. Regarde, ta Ball’Ombre, elle est partie droit devant.
- … ouais, jusque-là je te suis…
- Mais là ma Coupe Psycho, elle faisait une parabole.
- … c’était une bonne idée, tenter de me toucher par le flanc pour me surprendre de face ou sur l’autre flanc… c’est un classique du combat Pokémon… marmonna Beth, regardant Ludivine avec stupéfaction.
- … bah oui mais non, il a pas de deuxième pendule, donc je peux pas faire une belle attaque symétrique, ça m’horripile.
Beth grimaça alors qu’Hypnomade eut de nouveau un frisson macabre provoqué par la malédiction.
- Y’a ton Pokémon qui est en train de crever, là… marmonna Beth.
- Je sais.
- Oh.
- Je t’explique, c’est tout.
- Oui oui, j’ai compris.
- Hypnomade, Coupe Psycho !
Hypnomade fit partir l’attaque droit devant lui. Beth secoua la tête. « N’importe q… »
L’attaque partit sur la droite. Beth fit de gros yeux. « ParDON ??? Elle se fout de ma gueule ?! »
Elle remarqua soudainement que Ludivine s’était penchée sur le côté, tanguant sur un pied, puis se mit à tanguer de l’autre pied. « SYMETRIQUE. C’est une obsédée de la symétrie, donc si le pendule part de ce côté…
L’attaque frappa Lugulabre de plein fouet, choqué par le retour du pendule qu’Hypnomade tenait en face de lui, entre ses deux yeux. Beth grimaça. « C’est dingue parce qu’elle est ultraprévisible en fait, mais quand on la connait pas… »
L’attaque revint à nouveau vers Lugulabre. « Oh, la connasse de pute ! »
- Feu Follet !!
Lugulabre envoya quelques flammes qui incendièrent le fil du pendule d’Hypnomade et brûlèrent le Pokémon.
- Oups, oups, oups !
- CHATIMENT !!
L’attaque plongea Hypnomade dans les flammes de l’enfer. Le Pokémon s’effondra, complètement lessivé. Beth souffla.
- Et bim. Suivant, qu’on en finisse ! DRASCORE !!
Le Pokémon Poison et Ténèbres apparut en faisant claquer ses pinces. Ludivine hocha la tête.
- Groret !
Le cochon apparut et dansa sur ses pieds. Beth plissa les yeux.
- Que des Pokémon Psy… et maintenant que j’y pense tu n’as utilisé QUE des attaques Psy depuis le départ…
- Bah oui, quoi d’autre sinon ?
Beth regarda Ludivine.
- Ooookay… ça va être facile !
- …
- T’es prête ? Parce que tu vas MORFLER, bobonne ! Dard Nuée !!
Drascore se plaqua au sol et envoya une dizaine, puis plusieurs dizaines, le terrain adverse explosait, puis une bonne centaine de dards. Beth contemplait son pilonnage du terrain adverse. Clive plissa les yeux. Andréa le regarda. Firmin serra les dents.
- BETH !
Elle se tourna vers Clive qui lui désigna ses oreilles. Beth plissa les yeux et écouta. Le ratio dards envoyés/dards qui tombaient était trop inégal.
Il ne tombait qu’un dard sur cinq environ.
- Han non mais je rêêêêêêêve ! STOP !
Drascore arrêta son attaque. La fumée se dissipa. Ludivine était avec Groret et avec une grosse cinquantaine de dards lévitant autour de lui. Beth grimaça. Ludivine aiguisa son sourire. Elle tendit le bras. Les dards fusèrent vers Drascore.
- C’est une BLAGUE ! Double-Dard !!
Les dards arrivèrent sur Drascore qui les contra en tirant deux dards par saccades par chacune de ses pinces y compris celle de la queue. Ludivine plissa les yeux. Alors que Beth était lancée, Ludivine redirigea directement les double-dards de Drascore vers lui avant qu’ils ne contrent ses dards à elle.
- Mais t’es CHIANTE !
- On me l’dit souvent. Enfin, moins depuis que je suis avec Violette.
Qui observait, impressionnée, sa petite femme sur le terrain.
Beth s’énerva.
- Les dards ça marche pas, on va essayer autre chose…
- Bah il serait temps… marmonna Bradley.
Wallace et Andréa regardèrent leur voisin qui s’était rabattu sur le panier à pain.
Drascore étendit ses pinces au mépris de l’échange de dards. Il attrapa Groret par les bras et l’attira à lui.
- Oups…
- Mâchouille !!
Drascore mordit Groret à l’épaule. Ludivine fit de gros yeux.
- Oh, rassure-toi, je vais mordre l’autre épaule aussi !
Ludivine sembla à moitié rassurée.
- Ou pas, ça me gonfle. Tranche-Nuit !
Drascore utilisa sa pince de queue pour attraper Groret par la tête et ses pinces de bras pour attraper les pieds de Groret. En tirant vers l’arrière et l’avant, le Pokémon utilisa les épines de son dos pour frapper. Francis et Quinn couvrirent les yeux de leurs enfants. « Elle a un style super brutal ! »
Drascore rejeta Groret. Le Pokémon se posa au sol, défait et fourbu.
- Et finissons-en…
- Extrasenseur !
- Hein ?
Un bourdonnement se fit ressentir. Il y avait encore plus de dards dans les airs. Beth s’étonna et regarda Ludivine qui inspira.
- Les explosions que tu as entendu lors de ta première attaque, c’est moi qui les ai provoquées avec Prescience. Mais Groret est un peu comme moi – tel Pokémon tel maître – il reste sur le rythme de départ. Il a répété le rythme de tes premiers dards et s’y est tenu, c’est pour ça qu’à l’écoute, on pouvait croire que je faisais semblant de ne laisser tomber qu’un dard sur deux ou trois, mais…
Ludivine inspira.
- En fait j’avais prévu deux séries d’attaques parce que j’avais prévu que je ne t’aurais pas avec la simple première attaque et surtout que tu voudrais jouer le corps à corps en voyant ma manière de t’attaquer. Du coup j’ai planifié cette seconde attaque.
Groret agita une patte. Les dards tombèrent sur Drascore et le pilonnèrent dans un funeste KO. Beth serra les dents. « Battue par un Groret qui n’utilise que des attaques Psy, putain ! »
Cependant cinq dards se dirigèrent vers Groret et le mirent KO. Beth grimaça. Holland plissa les yeux.
- … mmmatch nul… Mademoiselle Swinton, j’ai bien vu ce que j’ai vu ?
Violette, Perrine, Wallace, Naomi et d’autres invités haussèrent les sourcils.
- Vous avez volontairement porté une partie de l’attaque sur votre Pokémon pour le mettre KO aussi ??
Anissa sembla surprise. Firmin hocha la tête. « Elle l’a fait. Je l’ai vu aussi. »
Tino ajusta ses lunettes. « Voilà qui est peu courant. »
Helen serra les dents. « Ah, on est à un mariage, si tu pouvais délaisser ton flegme habituel… »
- Je n’ai rien contre le fait de vouloir ménager un adversaire mais… mettre son Pokémon KO, hors cadre d’Explosion, Destruction, Tout ou Rien, Vœu Soin et Souvenir, c’est pour ainsi dire de la cruauté à l’égard de son propre Pokémon.
Violette allait intervenir, mais Beth le fit la première.
- Une manche gagnée, une manche perdue, une manche ex-aequo, j’ai bon ? Comme ça, égalité parfaite ?
Ludivine hocha la tête. Violette serra les dents. Clive et Andréa se regardèrent. Holland grimaça. Beth éclata de rire.
- T’es SE-RIEUSE ??? Non mais franchement ! T’as été aussi LOIN ??? Juste pour que les choses soient bien carrées, bien symétriques, bien en ordre ?
Ludivine hocha la tête. Beth ricana.
- T’es trop forte ! Meuf, t’es trop forte !!
- Pardon, c’était un peu brutal… geignit Ludivine en regardant Holland.
- Eh bien…
Anissa tira Holland vers l’arrière.
- On n’est pas à une cérémonie ou à un tournoi officiel, donc madame fait ce qu’elle veut ! A vos places, mesdames, c’était un extraordinaire combat !
Les invités applaudirent. Fey se pencha vers James.
- On a failli avoir une arrestation à notre mariage !
- … ouais, alors Fey, je crois pas ce que ce soit un truc à dire à un mariage de noirs, et surtout, fin, dis pas ce genre de trucs tout court, ça va nous porter la poisse !
- Ça va, ça va, rhô !
- Dernier combat de la surprise avant l’ultime combat… Bradley Kendall…
Le blondinet entre Wallace et Andréa se leva.
- Bonne chance poto ! sourit Andréa.
- Hm. C’est pas nécessaire, je vais gagner.
Il sortit un Manglouton. Le Pokémon lui grimpa dessus et se posa sur son épaule. Le jeune homme s’aventura vers le terrain, très sûr de lui. Wallace se pencha vers Andréa.
- Balaise ?
- T’as pas idée.
- Contre Charles Tatley.
Charles souffla.
- Juste au moment où ils servent le plat principal !
- Ton plat sera servi à ton retour, va te battre, ton fils veut te voir sur le terrain ! Hein Arthur ?
- Allez papa !
Charles grimaça.
- Je sais très bien que tu préfères ta mère !
Arthur fit de gros yeux. Rebecca haussa un sourcil agacé. Charles se rectifia.
- Que tu préfères voir ta mère se battre ! Pardon…
- Vas-y, Charles…
- Hm.
Charles se dirigea vers le terrain. Steven regarda Rebecca.
- C’est l’amour fou, ma parole !
- Au moins autant que dans ta vie, Weldon.
Steven leva les mains. Ana releva la tête.
- Il s’est passé quelque chose ?
- Nan… grommela Steven.
- Rien du tout, admirez mon mari se faire écrabouiller.
- Il est nul ? s’étonna Mike.
- Non, mais je le connais, il va dire une idiotie
Charles et Bradley se firent face.
- Combat de bourges ! cria Wallace.
Bradley leva les yeux au ciel. Charles le regarda.
- Rectification… Combat entre un Noble et un Nouveau Riche !
- J’fais pas la différence ! rétorqua Wallace tout aussi fort.
- Et ça n’étonnera absolument personne… sourit Charles.
Il regarda Bradley.
- Famille Kendall, hein ?
Bradley observait Charles, impassible. Manglouton semblait vouloir manger l’adversaire.
- Fameuse entreprise de construction… qui a fait fortune après la guerre, en reconstruisant Hoenn et en la parsemant d’horribles quartiers résidentiels, tout ça pour y loger des pauvres…
Bradley inspira, pas démonté.
- Ces mêmes pauvres qui cirent vos chaussures, fabriquent vos cravates et font le ménage chez vous…
- Non, ma femme tient à ce que nous n’ayons pas de serviteur autre qu’une nounou…
Bradley agita la tête. La plupart des invités remarqua qu’il avait pris un verre de vin blanc avec lui.
- … ça va, les bonnes manières… ? souffla Charles.
Bradley regarda son verre.
- Oh pardon.
Il le finit cul-sec et alla le reposer sur sa table, sous le regard un peu étonné des invités. Andréa le regarda, mécontente.
- Je t’avais dit d’être raisonnable !
- Ouais bah non.
- Pas d’entourloupe !
- Si-je-veux, poulette ! souffla Bradley de l’air le moins masculin possible.
Bradley repartit. Wallace agita la tête.
- Il a de la classe.
- Il est bourré ! Et pas touche, Gribble, tu le laisses tranquille, c’est mon pote, ok ?
- C’est ton mac, Andréa, arrête. Notre petit flirt sans intérêt est moins malsain que la situation à la con dans laquelle tu es !
- Wallace ! grommela Helen.
Santana frappa l’arrière de la tête de Wallace.
- Aouch ! Quoi ?
- Quoi, quoi ? T’insulte pas ma pote devant moi ! Et c’est ça ou…
Beth retenait Clive, fou de rage.
- Mais de quel droit… putain de merde… gnnn…
- Arrête Clive, enfin, tu sais bien que c’est un sale con !! Arrête !!!
Wallace secoua la tête et regarda Andréa, à peine lasse.
- Tu sais, ça fait trente ans que quoi que je fasse, je m’en prends plein la gueule. T’es pas le seul à avoir fait des choix de merde dans ta vie. J’ai parlé de choix de merde ? On a un point commun, Gribble. Mes choix de merde, pris un par un, je les assume TOUS ! Maintenant c’est vrai que le pack entier…
Andréa souffla et se resservit. Wallace prit la bouteille à sa suite. Elio regarda sa mère.
- On en est au troisième set de bouteilles qu’ils vident !
- Ah, tu as plus l’œil que moi ! Madame ! Ne resservez pas cette table en alcool, merci ! signifia Helen.
Charles désigna Manglouton.
- C’est mon premier adversaire ?
Bradley regarda son Pokémon qui le regarda.
- Euh, bah, oui, si vous voulez…
Manglouton descendit de l’épaule de Bradley pour faire face à Charles qui ricana.
- Je n’étais pas sérieux, hein, si vous voulez sortir autre chose…
- On a peur du nouveau riche ?
Charles regarda l’air provocateur de Bradley. Il serra les dents.
- Baissez les yeux…
- Plus personne ne baisse les yeux devant les gens de votre espèce depuis 2034. Espèce de déchet.
Wallace fit de gros yeux. Andréa serra les dents. Violette, Amélia et Rebecca crurent mal entendre. Fey et James se regardèrent. Holland plissa les yeux.
- Monsieur Kendall…
- Je retire. C’est l’alcool. Et probablement aussi le fait que ma grande sœur soit morte pendant cette guerre à la con.
Charles grimaça. Andréa leva les yeux au ciel et écrasa sa tête entre ses mains.
- Oh bordel de merde, c’est pas vrai, putaiiin…
- O… Ok, alors on se calme deux minutes, c’est absolument pas ma faute, ok ? Ma famille est rattachée aux Horton…
- Une des quatre familles qui ont financé l’armement de la guerre avec les Suzuki, les D’Aubenant et les De Beaufort.
Rebecca ferma les yeux. « Il faut différencier les comptes familiaux communs et les gens… »
Amélia inspira.
- Ça va ? demanda Orson.
- Oui, c’est… d’avoir réentendu ce mot… excuse-moi…
Amélia suivit Violette qui alla prendre Arthur sur ses genoux et s’asseoir à sa place. Amélia s’assit à la place de Rebecca qui les regarda.
- On est là, Rebecca… souffla Violette.
- T’inquiète pas, solidarité de pourriture noble ! assura Amélia.
Rebecca sourit et se tourna vers le match.
- … ce sont des cousins très éloignés ! Très, très éloignés…
- Sortez un Pokémon, monsieur Tatley, réglez ça sur le terrain, et monsieur Kendall, je vous prierai de vous calmer ! souffla Holland.
- Oh putain la honte… geignit Andréa en détournant les yeux, gênée.
Bradley hocha la tête. Charles tendit une main vers Holland.
- Non, non, non, je tiens à être clair. Je suis désolé pour votre sœur mais blâmer des gens sur leur seul nom, c’est…
- … exactement ce que vous avez fait au début de ce combat. J’ai jamais eu de sœur, je suis fils unique. On a passé la guerre à Cuba avec mes parents. Ne me traitez plus jamais de nouveau riche. Trouduc.
Andréa écrasa sa tête contre la table, s’attendant à ce dénouement. Les autres tables en restèrent bouche-bée. Rebecca regarda ses amies, offusquée. Wallace fut le seul à avoir un sourire admiratif. Helen sembla stupéfaite. Anissa grimaça.
- Non mais ça va pas ! On plaisante pas avec des sujets pareils !
- D… Dire que j’allais m’excuser… grommela Charles, tout rouge.
- Je suis obligé de sanctionner, monsieur Kendall, vous partez avec une défaite supplémentaire.
Bradley haussa les épaules.
- Une sanction pendant un tournoi amical. J’assure ! sourit Bradley.
Adrien regarda Léon.
- Tu penses que du coup, sa proposition de tout à l’heure…
- J’espère fortement… marmonna Léon.
Andréa regarda sa table.
- Vous comprenez pourquoi lui et moi on s’entend bien, du coup…
- … mais quel troll… s’étonna Santana.
- Il adore faire ce genre de coups… Une fois, dans un bar, il s’est inventé un cancer pour avoir des godets gratuits…
Clive et Beth se regardèrent, mi amusés, mi horrifiés. Wallace secoua la tête.
- Il est génial !
- Totalement.
- Mais du coup, ce qu’il m’a dit sur sa famille…
- Ah non, ça c’est vrai, il est vraiment dans cette situation ubuesque de devoir me prendre comme alibi parce que sa famille nie son homosexualité et l’exhorte à concevoir un héritier. Et c’est mort, je fais pas un enfant avec lui, même pour rire. Il est beaucoup trop con ! assura Andréa.
Wallace sourit.
- Bah j’aime bien les cons, alors.
- J’aurais dû l’enregistrer, celle-là… lâcha Santana.
Charles secoua la tête, fou de rage.
- Je ne supporte pas les plaisantins dans ton genre !
- Et moi les culs-serrés, chacun sa marotte.
- Chaffreux !
Le gros chat apparut et poussa un miaulement sourd. Manglouton grogna également en faisant claquer ses dents. Holland inspira.
- Commencez…
- BLUFF !
Chaffreux avança son visage vers Manglouton. Le Pokémon Patrouille sauta sur place, effrayé. Bradley agita la tête.
- Combo Griffes !!
Chaffreux donna des coups de griffes successifs. Bradley haussa un sourcil.
- Et Plaquage !!
Chaffreux écrasa Manglouton au sol. Le Pokémon semblait avoir bien morflé. Bradley agita la tête.
- Mmmouais.
- Quoi, vous avez envoyé un Pokémon faible exprès pour me ridiculiser, c’est ça ?
- J’vous ai dit que j’avais un cancer ? Soyez sympa, s’il vous plait !
- BRADLEY, N’ABUSE PAS !! cria Andréa.
- J’le prends pas mal, t’inquiète… marmonna Santana.
- Quand même quoi, merde ! grommela Andréa.
- Chaffreux, attaque Piétisol !
- Manglouton, attaque on arrête de déconner.
La mangouste plissa les yeux et fit un grand sourire. Il attrapa le museau de Chaffreux et lui grimpa dessus, s’extirpant de sous le gros chat.
- Hey !
Chaffreux s’agita, visiblement embêté. Manglouton barra les yeux de Chaffreux avec son corps et lui mordit une oreille.
- HEEEY !!!
Bradley sourit, amusé. Wallace était subjugué. Tristan grimaça.
- Il me rappelle...
- Ton ex ? marmonna Neil en souriant.
- Non, pire, Roland Smirnoff.
- Oh. Ouais, c’est insultant, là, tu vas trop loin… admit Neil.
- Chaffreux, Câlinerie !!
Chaffreux s’agita et s’ébroua, chassant Manglouton qui retomba sur le côté en glissade. Le Pokémon émit un ricanement et sauta à nouveau vers Chaffreux.
- Croc Fatal.
Manglouton regarda Bradley, étonné.
- Ah oui, c’est vrai, tu la connais pas.
Charles grimaça. Manglouton sembla furax envers son maître.
- TRANCHE !
Chaffreux donna un violent coup de patte à Manglouton. Bradley leva les yeux au ciel en souriant.
- Vendetta…
Manglouton sauta au visage de Chaffreux et lui asséna un terrible bourre-pif, suivi de coups de patte rageurs pour gifler, aller-retour, le Pokémon Chatigre.
- Vous êtes un grand malade !
- Je m’aime bien, moi… Manglouton, Mania !
Manglouton éclata de rire, attrapa les moustaches de Chaffreux, ce qui lui provoqua un miaulement affolé. Manglouton tomba du visage de l’adversaire, reprit pied à terre et renversa Chaffreux qui se retrouva au sol, sur le dos, KO.
- Eh bah voilà. A défaut d’être psychologue ou hétérosexuel, j’peux bien être doué en combat Pokémon…
Charles regarda Bradley, éberlué.
- Vous êtes un sale con !
- Vous êtes idiot au point de penser que vos jugements ont une prise sur moi. J’vous connais pas, et après ce mariage, pfouuu, bye bye !
- Qui sait ce que la vie peut nous réserver ! souffla Charles.
- C’est ça. Reviens, t’as été génial.
Un Karaclée vint chercher Chaffreux et l’emmena hors du terrain. Holland se tourna vers Violette et Amélia, dont le Guérilande soigna le félin. Rebecca écrasa le pied de Bradley.
- AOW !
- Ça, c’est pour l’insulte et la blague idiote…
Rebecca gifla Bradley. Mike tenait Arthur, amusé.
- Et ça, c’est pour avoir été aussi brutal avec un Chaffreux aussi adorable que câlin !
- … si ça vous soulage !
Rebecca regarda Bradley, courroucée. Elle alla auprès de son mari et lui embrassa la joue, ce qui le surprit.
- Charles, tu n’es pas parfait, et moi non plus, mais je suis ta femme et je te soutiendrai toujours. Botte-lui le cul.
- … bien reçu, chérie.
Rebecca retourna à sa place, suivie par les filles. Rebecca regarda Steven et inspira lourdement.
- Ok, j’ai eu ma réponse.
- Et ta réponse exacte, c’est « Les choses sont plus compliquées que ce que tu peux voir à un mariage ».
Charles jeta un œil vers Rebecca et regarda vers Bradley, une Pokéball à la main.
- C’est un honneur que d’avoir les Tatley à notre table !
Rebecca n’en revenait pas. Sa mère semblait hautement embarrassée. Les parents de Charles étaient plus âgés que les siens.
- Hudson, c’est un ravissement d’être accueilli dans la demeure des Gates-Waterford ! Et cela nous permet de présenter Charles à votre ravissante fille !
Rebecca gardait son flegme. Elle avait confié à sa mère que depuis sa rupture avec Mike, ça n’allait pas fort, résultat, un ami de son père avait proposé ce petit arrangement.
« Ne plus jamais me confier à ma mère... » songea Rebecca.
Diane regarda son mari. Elle n’avait pas voulu tout ça. Charles poussa un immense soupir.
- Euh… si vous me permettez… Euh… Rebecca, c’est ça ?
La rousse regarda Charles et hocha la tête.
- Ouais… Tout ça m’emmerde profondément, vos conneries de mariage arrangés entre nobles, je le ferais pas.
Rebecca eut un demi-sourire alors que les vieux lâchaient leurs couverts autour. Enfin, surtout, le père de Charles eut une attaque.
- VICTOR !
- Papa ???
Rebecca eut du mal à cacher son hilarité.
***
Hôpital. V’la pas la situation gênante.
- Ça va ?
Rebecca lui avait ramené un café. Charles inspira.
- C’est tout moi, dès que je dis ce que je pense, tout va de travers.
- Tu prêches une convaincue…
- Désolé pour…
- Pour avoir sensiblement amélioré l’après-midi qui s’annonçait effroyablement chiante ? T’es un héros, ouais !
Charles sourit. Rebecca inspira.
- C’est moi qui suis désolée, c’est ma faute, j’ai… dit à ma mère que sentimentalement j’étais à la ramasse…
- Pareil… pas encore marié à mon âge, oulala, mes parents…
- Pire qu’une nana, quoi.
- Ouais, plus un voyage à Bangkok qui a été… une sacrée expérience…
- … et je comprends mieux que tu ne sois pas encore marié !
Charles éclata de rire. Sa mère et les parents de Rebecca les regardèrent, outrés.
- Ça va, l’infirmière a dit qu’il était tiré d’affaire ! grommela Rebecca en agitant une main.
Charles continua de rire. Rebecca pouffa avec lui.Charles hocha la tête.
- Corboss !!
Le corbeau apparut. Bradley agita la tête.
- Lui aussi, il est adorable et si je le met KO, votre femme va venir me frapper ?
- Vous ne le mettrez jamais KO.
- Phrase de perdant… marmonna Bradley.
Charles ne répondit pas. Bradley inspira.
- Hélédelle…
Le Pokémon apparut, prêt à en découdre. Charles souffla.
- Duel d’oiseaux…
- Bien vu, Sherlock.
- ... Vent Arrière.
Corboss souleva les ailes. La brise passa sur le terrain. Bradley sourit.
- Moi j’en ai pas besoin.
- Faites le malin.
- Oh bah oui, j’en profite.
Charles plissa les yeux.
- Hélédelle, attaque… euuuh…
Charles grommela.
- Corboss, Machination !
Le Pokémon tint son chapeau à deux ailes, préparant un plan diabolique. Bradley hocha la tête.
- Orienté vers l’attaque spéciale, donc. C’est une information utile. Ca va, Hélédelle, tu vas bien ?
Le Pokémon hocha la tête. Bradley regarda l’arbitre.
- Ça compte pas comme un ordre, si ?
- Vous vous rendez compte que si on était dans une compétition officielle, je vous aurais déjà fait virer ?
- Vous êtes à un mariage, calmez vos ardeurs, grand roux presque cinquantenaire plutôt pas mal !
Holland regarda vers Helen qui semblait amusée. « Evidemment, elle s’en fout… »
Andréa, par contre, lui faisait signe de laisser couler. Holland hocha la tête.
- Monsieur Tatley, vous avez toujours la main.
- Et je compte pas la perdre. Bec…
- Viiiiiiiiive attaque. Pardon. J’avais oublié.
Hélédelle sembla disparaître. Le Pokémon tourna autour du terrain et rasa les tables. Tout le monde se baissa. Le Pokémon était bien trop rapide. Charles le regarda et regarda Bradley qui haussa les épaules.
- Ouais, j’aime pas trop frimer…
- C’est exactement ce que vous faites !! Et de toute évidence vous êtes ivre !
- Pas tant que ça.
Hélédelle frappa Corboss qui sembla choqué de cet état de fait. Hélédelle repartit dans la propriété. Anissa regarda Bradley.
- Si il dérange la moindre structure…
- Je sais, flammes de l’enfer, cent ans de damnation, vous appelez votre père et votre mère et vous leur ordonnez de m’émasculer sans anesthésie – JE SAIS – j’ai les mêmes à la maison !
Anissa grimaça, choquée. Wallace secoua la tête.
- C’est un génie !
- Du combat, oui. Bradley est très doué, le problème c’est qu’il le sait un peu trop, un peu comme…
Wallace regarda Andréa d’un air mauvais.
- … Roland Smirnoff ?
- Mouais j’préfère ! WOUPS !
La tablée sembla effrayée. Hélédelle se retrouva sur les épaules de Wallace. Il battit des ailes en criant. Wallace plissa les yeux et lui donna un bout de pain. Le Pokémon en sembla très satisfait. Bradley sourit. Charles grommela.
- On peut se battre ?
- On est en train de se battre, vous êtes mort mais vous ne le savez pas encore.
- On se CALME sur le champ lexical employé !!! grommela Rebecca en tenant Arthur.
- Et aussi sur l’USAGE des références culturelles !!
Tristan regarda Benjamin et Orson qui se firent un tope-là. Neil serra les dents.
- On est d’accord que « Omae wa mô shinderu » c’est quand même mieux…
- Ouais ! souffla Benjamin.
- Sans problème ! admit Orson.
- Alors ça, ça m’avait pas manqué… admit Robbie.
- Tu m’étonnes… geignit Walter.
Bradley regarda Wallace avec un sourire mi-aviné, mi-charmé. Il tendit le doigt et rappela Hélédelle vers lui d’un langoureux mouvement d’index, ce que Wallace prit pour lui.
- Obligé j’le baise.
- Oui bah ça va, j’avais compris… c’est moi qui le gèrerais quand il aura dessaoulé… souffla Andréa en levant les yeux au ciel.
Hélédelle revint sur le bras de son maître. Bradley regarda Charles qui inspira.
- On peut se battre ? souffla-t-il de nouveau.
- On peut se battre ! imita Bradley, moqueur.
- Battez-vous, bordel ! cria Santana, lasse.
Bradley souffla.
- J’ai l’impression d’être à un dîner de famille…
- BEC VRILLE !
Corboss s’avança rudement et sauta en diagonale vers Hélédelle qu’il emporta dans sa charge, manquant de blesser Bradley. Wallace haussa un sourcil. Rebecca souffla. « Raté ! »
Corboss emporta Hélédelle dans sa vrille. Bradley se retourna, furieux.
- Baaaaaaaaaaaaaaaa…
Il tendait un doigt nerveux et parlait avec emphase.
- …aaaaang SONIQUE !
En plein air, Hélédelle poussa un violent cri qui oppressa toute la propriété. Bradley haussa les épaules en souriant exagérément.
- J’suis pas discret !
Corboss fut repoussé par l’onde sonique qui s’était diffusée en sphère autour de lui.
- Et j’suis pas une buse en combat aérien. Haha ! Vive attaque !
Il accompagna son ordre d’un sifflement qui énerva toute l’assemblée. Holland regarda le jeune homme, stupéfait. « On a eu un combat entre deux jeunes gens plus adulte et mesuré que ce jeune homme à lui tout seul ! »
Hélédelle fonça sur Corboss qu’il frappa à répétition. Bradley se retourna vers Charles.
- Ca vous embête pas si je gagne encore cette manche ?
Hélédelle s’écrasa avec Corboss qu’il largua au milieu du terrain avant de repartir et de frôler Charles d’une aile.
- AOUCH ! Mais ça va pas !
- Je supporte pas les gens dans votre genre, qui injurient d’abord et ne supportent pas qu’on leur réponde, ça m’horripile, j’ai envie de vous humilier jusqu’à ce que vous pisser dessus ne devienne qu’une banalité.
Charles grommela et regarda Rebecca qui moulina des bras. « Continue de te battre, ne l’écoute pas ! »
- Corboss, Vibrobscur !
Il fallut attendre que l’oiseau se relève de l’attaque qu’il venait de se prendre. Hélédelle faisait demi-tour et vola au ras de la table d’honneur, frôlant la tête de Rebecca. Bradley la salua.
- Et ça c’est pour la gifle, hein !
- … mais quel…
- Hélédelle, attaque, euuuuh…
Corboss largua son Vibrobscur qu’Hélédelle se prit en pleine poire.
- Han non, Hélédelle, non, tu vas mourir, non !!
Hélédelle chargeait à travers le Vibrobscur qui de toute évidence le blessait. Holland regarda Bradley qui le regarda aussi.
- Mais oui, vous inquiétez pas, j’vous ferais une petite branlette après le tournoi !
- NON MAIS OH !!! cria Helen.
Elio grimaça et regarda Andréa qui hocha la tête.
- Ne bois jamais, petit. Jaaaaaaamais.
- … j’vous promets, madame.
Hélédelle était proche de Corboss quand le Vibrobscur cessa. Le Pokémon était proche du KO. Bradley sembla faussement au bord des larmes. Il mit une main sur son cœur et chanta, d’une voix de baryton :
- COOOOOOONTREUUUUH !
Hélédelle se redressa, sauta sur Corboss et l’enfonça violemment dans le sol d’un coup de patte rageur. Corboss tomba KO sur le coup. Bradley regarda Charles.
- Il sait voler, votre truc ? Non parce que là, j’avoue que ça saute pas aux yeux…
- … vous êtes un démon…
- Pire ou moins pire que votre femme ?
Charles s’avança vers Bradley. Holland s’interposa.
- On se calme, c’est un combat amical, vous êtes à un mariage, sur une propriété privée, on se calme !
Charles recula.
- Bah ouais, c’est une propriété privée, fais gaffe, merde ! ricana Bradley.
- Et vous, vous cessez ça !
- Oui monsieur.
- Je suis Président de l’Association Pokémon et si j’étais en service, je vous aurais fait arrêter rien que pour votre remarque obscène de tout à l’heure !
- Arrêter ?!
- C’est une de mes prérogatives. Je déteste m’en servir mais le fait est que je PEUX le faire !
Bradley leva les mains.
- Ok, ok… J’arrête.
Charles inspira.
- Pour le prochain Pokémon je n’aurais aucune retenue.
- Oh bah y serait temps, hein…
- DRACAUFEU !!
Le Pokémon Feu aux grandes ailes apparut et poussa un rugissement. Bradley recula.
- Ouh… Vous savez, un Pokémon ça doit faire gaffe à son hygiène dentaire aussi, hein !
- Sortez un Pokémon.
- Mais ça puuue !
- Sortez. Un. Pokémon, tonna Charles.
- Okay, okaaaaaaaay… oups !
Une Pokéball échappa à Bradley et c’est un Scalproie qui sortit. Francis serra les dents.
- Acier contre Feu, pas bon…
- Oui, personne ne s’était fait la remarque, merci pour cette brillante intervention, Francis… soupira Lucy.
Perrine la regarda.
- Merci à toi, j’avais vraiment la flemme de lui dire !
- Hm ! sourit Christina.
- Pareil ! souffla Violette.
- Et encore, vous vivez pas avec… souffla Quinn.
Charles sourit.
- Eh bien, eh bien…
- Ah miiince, Scalproie, c’est pas toi que je voulais appeler, c’était… J’ai un Kyogre, moi ? ANDREA ! J’ai un Kyogre ?
- Non, Bradley, arrête de déconner et bats-toi correctement !
Bradley leva les yeux au ciel.
- Correctement… Pschhhh…
Redbone – Come and Get your Love
- Vous devez vous tenir correctement à table, Monsieur Bradley.
Le jeune garçon regarda son assiette et ses multiples cuillers bien alignés. Il en fit tomber une et regarda la Gouvernante en Chef. Elle inspira, mécontente. Bradley sourit.
***
- Encore le ménage ?!
- Je dois faire votre chambre deux fois par jour, monsieur Bradley.
Bradley, âgé de dix ans, leva les yeux au ciel et renversa son orangeade sur le parquet devant la femme de ménage, horrifiée.
***
- Permettez-moi de reprendre votre copie, monsieur Bradley…
Le jeune homme de douze ans redonna sa copie à son précepteur qui vit que le jeune homme avait répondu « CACA DE COUAFAREL » à toutes les questions.
- Eh bien vous serez puni dans la bibliothèque, Monsieur Bradley.
***
- Et voici notre bibliothèque… OOOOOOH !
Bradley lisait sur une chaise pendant que son Nirondelle, son Scalpion et son Manglouton s’occupaient des livres et des confettis de papier qui volaient dans la pièce. La mère de Bradley et les visiteurs semblaient abasourdis.
***
- Ne vous inquiétez pas, nous sommes une maison de correction réputée, nous savons redresser les enfants turbulents…
L’alarme incendie se déclencha et ainsi, l’ensemble du bâtiment se retrouva douché. Les parents de Bradley se retournèrent vers lui. Il sourit.
- J’veux pas y aller, c’est trop humide.
***
- Ce sera donc l’école militaire pour vous, jeune homme.
Bradley soupira. Il avait quatorze ans. On lui avait vite fait comprendre qu’il ne fallait pas déconner en lui faisant une clé de bras quand il avait tenté d’incendier du linge sale.
***
- Fin du couvre-feu. Bonne nuit messieurs.
Bradley regarda son voisin de lit qui le regarda en plissant les yeux. L’adolescent sourit.
- J’aime pas dormir seul, ça te dit de me rejoindre ?
L’autre jeune homme secoua la tête, pas intéressé.
- Moi j’veux bien.
Bradley se tourna vers un mec dans un lit superposé au-dessus.
- Moi aussi !
Bradley se releva et sourit de plus belle.
***
- Comment vous faites pour attraper la gonorrhée ici, j’comprends pas… soupira l’infirmière du camp militaire.
Bradley sourit en haussant les épaules.
- Les toilettes sont crades ?
***
- Excellent, Kendall !
Bradley était lui-même surpris par son habileté. Manglouton, Scalpion et Nirondelle étaient devenus incroyablement forts et réussissaient à merveille les divers parcours du combattant. Il avait apprécié cette discipline qu’on lui avait conféré.
***
Mais ce qui l’intéressait le plus, c’étaient les cours de comportementalisme.
- C’est d’une facilité incroyable de déstabiliser un adversaire, il suffit d’avoir un comportement auquel il ne s’attend pas. Vous êtes un grand gars baraqué, effrayant, bourru ? Sortez un Rondoudou ! Effet de surprise garanti ! Idem, vous êtes un petit mecton sans envergure ? Ayez des Pokémon puissants, rudes, robustes !
Bradley était surtout subjugué par le prof qui était un homme aussi charismatique que gracieux et délicat.
***
- Superbe cours, monsieur Postner…
- Merci, Kendall. C’est bien de voir des gens intéressés par mon cours, parfois j’ai l’impression qu’il n’y a que des petits soldats ici…
L’homme effaçait son tableau. Bradley restait auprès de lui, sous le charme.
- J’ai été envoyé ici par mes parents parce que j’étais…
- Un petit démon, c’est ça ? On m’a parlé de vous, monsieur Kendall… vous êtes un cas !
Bradley sourit.
- Ouais… mais ça m’a bien calmé, cet endroit…
- C’est le but. Et vous avez tout intérêt à vous diriger vers la psycho-sociologie après ça, vous êtes doué, enfin, vos copies me disent que vous êtes doué.
Bradley eut un grand sourire. Le prof hocha la tête.
- Et je suis marié et j’ai trois enfants.
- …
- On m’a parlé de vous, monsieur Kendall. Ce qui se passe dans les dortoirs n’est un secret pour personne. Je suis flatté, cependant. Vous êtes un soldat doué, mais vous ne savez pas dissimuler vos émotions, ce qui explique en partie votre incapacité à vous comporter convenablement en public. Ne jouez jamais au poker.
Bradley hocha la tête, déçu.
***
Bradley fut un des rares soldats de son camp qui sortit avec un diplôme de comportementalisme et quelques médailles d’entrainement. A son retour à la maison, il décida, conformément à son attitude habituelle, d’embarrasser son monde.
- Bradley, ne trouvez-vous pas que la duchesse de Romant-Sous-Bois est une femme ravissante ?
Bradley inspira en regardant la jeune femme.
- Vous avez une quéquette ?
- … p… pardon ?
- J’vous demande si vous avez une quéquette. C’est la seule condition pour que je vous trouve ravissante. J’suis pas passé au tactile, j’en suis resté au joystick.
La duchesse regarda la mère de Bradley qui sembla outrée.
***
- Bradley est un peu… caractériel…
- J’adore les hommes caractériels ! sourit la jeune femme.
La mère ouvrit la porte de la salle de banquet, et poussa un cri horrifié, tout comme la femme qui l’accompagnait. Bradley avait invité une dizaine de prostituées en petite tenue à partager un somptueux banquet.
- Maman, je te présente Malouine, Maëlys, Maéva, Mayana, Maélina, Maëlle, Magaline, Mia, Mélania et Calpurnia !
La grosse dame noire en soubrette fit un petit coucou. La femme que la mère était censée présenter s’évanouit.
***
- Vous l’avez surveillé, cette fois ?
- Oui madame, il n’a invité personne…
- Bien ! Venez, Victorine !
La jeune femme arriva aux côtés de la mère de Bradley.
- Toutes ces précautions, je sens l’homme dangereux…
- Vous n’avez pas idée…
- Le petit salon, madame.
- Merci, Arsène.
La porte s’ouvrit sur Bradley, sur la table du petit salon pourtant déjà prête, qui se faisait copieusement besogner par un de ses jeunes majordomes personnels. Il regarda sa mère avec fermeté.
- Combien de fois je devrais vous le dire, mère. Je ne veux pas… Me marier… ouh, Stéphane, vous vous améliorez… Avec une femme ! Ouh…
La mère de Bradley hurla et se mit à pleurer dans ses gants en dentelle. Arsène toussota, habitué. Victorine acquiesça.
- Dangereux, en effet.
- Bonjour. Pas intéressé.
- Je vais me faire virer ? demanda le majordome qui sodomisait Bradley.
- Si tu t’arrêtes encore en plein milieu, oui, tu vas te faire virer !
***
- C’est ASSEZ, Bradley !
Le jeune homme était dans le canapé du salon, face à ses parents.
- Vous allez cesser d’être… aussi outrageant !
- Vous vouliez dire d’être aussi homosexuel, mère ? souffla Bradley.
- Vous n’êtes pas homosexuel, Bradley, cessez ces enfantillages. L’héritage familial est en jeu, vous êtes notre unique fils !
Bradley inspira et regarda sa mère.
- Un peu trop froide, je présume, mère…
- BRADLEY !!
- Pardon. Ou alors c’est père qui est trop mou…
- Il SUFFIT !
Bradley se renfrogna.
- Vous allez trouver une épouse, et vous allez lui faire un enfant, et ce sera l’héritier de l’empire Kendall. Au passage, jeune homme, j’ai cru comprendre que vous suiviez des études de psychologie…
- Oui, et ?
- Eh bien vous n’exercerez jamais de si basse profession. Vous allez reprendre la direction de mes actifs. Je me fais vieux, je ne peux plus diriger l’entreprise.
Bradley haussa un sourcil.
- Pardon ? Père, enfin, mais vous…
- Je vais bientôt devenir inapte, Bradley. Pourquoi pensez-vous que je vous presse autant ?
Bradley se mordilla les lèvres. Sa mère inspira.
- Un peu de bon sens, Bradley, pitié, on nous a dit tellement de bien de vos performances à l’école militaire, s’il vous plait…
Bradley ferma les yeux et souffla.
- Et abandonnez définitivement cette idée d’homosexualité, c’est aussi gênant et embarrassant que contraignant pour nos affaires.
Bradley baissa la tête.
***
Bradley demanda un septième verre. Une blonde à queue de cheval s’assit à côté de lui.
- Salut.
- Vous êtes une pute ? demanda Bradley.
- Si vous voulez, ouais. J’viens de me faire virer, ma vie va nulle part, j’ai encore rompu avec mon mec parce que je suis pas foutue de décider de quoi que ce soit… Alors admettons que je sois une pute !
Bradley sourit. Andréa sourit en retour et descendit son shot de vodka cul-sec.Charles activa sa Méga-Gemme et Dracaufeu évolua en Méga-Dracaufeu X. Le dragon noir aux flammes bleues regarda Bradley et son Scalproie avec rage. Bradley souffla.
- C’qu’il est moche. Vous avez un abonnement aux Pokémon moches ou bien…
- Et vous, vous êtes obligé d’être aussi lourd ?
- Oui. Mais ça répond pas à ma question.
- Dracaufeu, Feu d’Enfer !!!
Dracaufeu s’envola et enflamma le terrain. Scalproie avait sauté pour esquiver le terrain enflammé.
- Cette attaque est aussi précise que mes jets dans l’urinoir… Taillade !!
Scalproie frappa d’une griffe, de l’autre griffe, puis du pied…
- Cette attaque ?! Mais…
- C’est la seule qui garantit un maintien aérien suffisant. Sauf si j’atteins les cinq coups…
Le quatrième coup fut donné avec la lame de la tête et le cinquième fut un dernier coup de pied qui les entraina vers le terrain. Le Feu d’Enfer s’était dissipé depuis.
- Et manque de bol pour vous, Feu d’Enfer est une attaque très prenante en énergie, vous ne pouvez pas riposter, et quand l’adversaire peut riposter, vous êtes comme qui dirait un peu bloqué.
- … POING DE FEU !
Méga-Dracaufeu X se releva et frappa Scalproie en pleine tronche. Le Pokémon recula. Bradley agita la tête.
- C’est pas gentil. Double Baffe.
Scalproie boxa Méga-Dracaufeu X comme s’il était sur un ring.
- Hmph !!! Boutefeu !!!
Méga-Dracaufeu X s’entoura de flammes. Scalproie recula, et recula même derrière Bradley.
- Au revoir Scalproie…
- … Vous croyez que je n’oserais pas ?
- J’crois en rien.
- … ALLEZ !
Méga-Dracaufeu X fonça vers Bradley qui avança de deux pas sur le côté très calmement pour esquiver le dragon en pleine charge. Il regarda Scalproie et prononça un simple ordre.
- Griffe Acier.
Charles plissa les yeux. Tino aussi. « Mais euh, la physique des attaques est clairement défavorable… »
Scalproie bondit à contresens de Dracaufeu, le bras tendu en écharpe, et une longue lame argentée en sortant, ce qui déstabilisa complètement Méga-Dracaufeu X. Scalproie se replaça devant Bradley. Les gens applaudirent la manœuvre. Bradley sourit.
- Merci, merci…
- Il est hors de question que je perde ! DRACORAGE !
Méga-Dracaufeu X était toujours derrière Bradley qui leva les yeux au ciel. Il se retourna et s’écarta.
- Tranche-Nuit.
Scalproie s’agita simplement et coupa les deux boules de feu vertes en deux, ce qui les dissipa. Wallace haussa les sourcils. Santana inspira.
- Ta chaise est trempée.
- Je sais… souffla Wallace.
Andréa leva les yeux au ciel. « Il va TELLEMENT se faire frapper après le combat… »
Le Boutefeu revint vers Bradley et son Pokémon. Bradley inspira.
- Ok, c’est bon, ça me gonfle. Scalproie, fais le mort.
Méga-Dracaufeu X fonça vers Scalproie qui tomba à la renverse et s’allongea au sol pour esquiver l’attaque.
- Mais QUOIIIIIIII ???? cria Charles.
Méga-Dracaufeu X se retourna et s’apprêtait à fondre vers son adversaire à nouveau.
- Dracaufeu, Colère !!!
Bradley grimaça. « Le Dragon Physique, c’est super dur à contrer… »
Méga-Dracaufeu fonça en piqué sur son adversaire. Scalproie se releva et regarda son maître.
- Scalproie, fais un salut nazi.
Holland, Anissa et le reste du public firent de gros yeux alors que le Pokémon tendit effectivement le bras vers son adversaire.
- Je savais bien qu’il y aurait un salut nazi à notre mariage ! soupira Fey.
- Nous avons donc atteint le point Godwin de la journée… admit James.
- WOW, HEY ! HEY NON, LA ! cria Benjamin.
- Ah merde, c’est vrai qu’il y a un juif. Griffe Acier, du coup.
L’attaque s’étendit comme une épée sous les yeux ébahis du public, et l’attaque perça une aile de Dracaufeu qui cria en arrêtant son attaque. Charles resta muet de stupeur.
- … alors ça, à l’école militaire, on appelait ça une « Extension d’énergie ». Ca a des avantages et des putains d’inconvénients. Par exemple, Scalproie ne peut pas bouger ses jambes, son autre bras ou sa tête. Tout est concentré dans la griffe acier. J’étais plutôt doué pour ça, ce qui explique les combats précédents. Maîtriser le contrôle de l’énergie de vos Pokémon, c’est un truc qui a l’air con comme ça, mais ça évite les mouvements inutiles et ça favorise les actions cruciales.
Tino hocha la tête.
- Il a raison !
- Et il est antisémite ! grommela Benjamin.
- Mais non… souffla Orson.
- Tout de suite, les grands mots… marmonna Naomi.
- Il a LEVE LE BRAS ! cria Benjamin.
- Oui bah moi aussi j’peux l’faire, hein… souffla Walter.
- Oui mais non… marmonna Robbie.
- On va éviter, hein… souffla Naomi.
Scalproie tenait Méga-Dracaufeu X sur son épée d’acier.
- Du coup…
Scalproie décala son bras sur le côté.
- Mes jardins !!! geignit Anissa.
- C’est ça ou les tables !
- Ou trouvez un autre moyen de le battre !
Holland la regarda. « Elle est pas censée co-arbitrer et du coup être impartiale ?! »
- … c’est chiaaant ! geignit Bradley comme un enfant.
- Je vous apporte du Chardonnay de ma cave si vous épargnez mes jardins !
Bradley pondéra la chose.
- … hmmmm… ce serait hyper drôle de le mettre dans les jardins du coup, maintenant…
- Non, non, non pitié…
- Mais la perspective d’un Chardonnay de cave me tente bien. Du coup je vous enverrais une caisse de champagne de ma cave familiale !
- Je veux bien merci !
- J’VOUS EMBETE PAS ??? cria Charles.
- Bah tu peux attaquer, pendant ce temps-là, gros béta, je t’ai dit que je ne pouvais pas bouger !
Charles sembla tout penaud.
- Mais quel abrutiiiiii… gronda Rebecca en écrasant sa tête entre ses mains.
- … LANCE-FLAMMES !
Bradley inspira. Scalproie cessa son attaque, ce qui relâcha Méga-Dracaufeu X et dévia son Lance-Flammes en l’air.
- Il n’est plus Vol donc la stabilité aérienne, c’est zéro…
- … mais comment vous pouvez être aussi enquiquinant et aussi intelligent ?
- L’un amène l’autre, je présume. Scalproie !
Le Pokémon Tranchant se mit à courir vers l’adversaire. Méga-Dracaufeu X fonça, reprenant sa Colère. Bradley regarda Anissa.
- Pour vous, ma Dame au Chardonnay !
- Oh, vilain flatteur !
- Tête de Feeeeeeer !
Scalproie se retourna vers son maître qui haussa les épaules.
- On ne se refait pas !
Le Pokémon s’arrêta au bord du terrain, ce qui empêcha Méga-Dracaufeu X de le viser correctement.
- Non, non, non !
- Guilloooooootineuuuuuuuh !!
Scalproie sauta et fit une belle retournée acrobatique qui provoqua un son tranchant. Méga-Dracaufeu X s’effondra sur le terrain. Charles était plus que vaincu, il était anéanti. Bradley rappela Scalproie et ajusta sa coiffure. Il inspira.
- Vous êtes un super adversaire.
Charles grimaça.
- C’était marrant de me moquer de vous, et pis généralement je peux pas me donner à fond contre n’importe qui, c’est inutile de déployer de l’énergie et de la force sur un adversaire au rabais, alors considérez que vous êtes au-dessus du lot. Merci, et désolé d’avoir été insolent. J’ai pas une vie très simple, l’alcool mauvais et une tendance à devoir évacuer quand je me contiens un peu trop. Tchô !
Bradley retourna à sa place, un doux sourire à moitié ivre sur le visage. Firmin acquiesça.
- Je dois faire une école militaire !
- On a déjà abordé ce sujet, même Oncle Finn t’a dit que c’était pas fait pour toi… marmonna Perrine.
Bradley se rassit.
- Y’a plus d’alcool ?
- Non ! Tu ne te rends pas compte de la honte que j’ai eue à cause de toi ! grommela Andréa.
- Moi j’t’ai trouvé génial ! sourit Wallace.
Bradley soupira.
- Désolé. J’ai pas pu jouer les monsieur parfaits jusqu’à la fin de la cérémonie. Pis il m’a énervé avec ses grands airs…
- Certes, mais quand même…
Gina et Holly inspirèrent.
- Vivement la suite de la cérémonie… souffla Gina.
- Hmm, mais y’a encore un combat… marmonna Holly.
Holland inspira.
- Le combat suivant… aurait pu être problématique mais finalement il va passer comme une lettre à la poste…
Rires dans l’assemblée. Bradley accueillit sa bouteille de Chardonnay en l’embrassant.
- Je te garde pour une grande occasion, toi !
- J’accueille, pour un Battle Royal du plus bel effet, le groupe de travail qui a fait que vous êtes tous réunis ici…
Un grand « aaaah ! » se fit entendre dans la foule.
- Le barman du « Volupté » à Volucité : Wallace Gribble.
Applaudissements dans l’assemblée. Wallace se leva.
- Je serais forcément moins impressionnant que toi…
- Oui, c’est sûr ! sourit Bradley en pouponnant son Chardonnay.
Wallace s’éloigna en souriant.
- La décoratrice d’intérieur Perrine Truman-Mayer.
Perrine arriva en scooter sous les applaudissement également.
- Fat poweeeer ! marmonna-t-elle en levant le poing.
- Le gestionnaire commercial Walter Ludges-Kingsley…
Walter se leva, ravi. Il attendit cependant.
- Et l’avocate à la cour, Maître Naomi Kingsley-Ludges.
Naomi se leva également et le couple avança bras-dessus bras-dessous.
Holland regarda les quatre invités se mettre en carré, face à face.
- Le principe est simple : C’est chacun pour soi. Vous êtes amis ou mariés ou… liés par d’autres liens obscurs…
Perrine tapota son ventre et désigna Wallace qui haussa les épaules.
- M’en fous, j’vais pas le reconnaître !
- Bref… Bon Dieu, Gribble, vos remarques ne me font plus rien, votre prédécesseur m’a anesthésié !
- C’est qu’il était très doué et vous devriez vous sentir honoré de ne plus rien sentir, du coup !
Walter, Naomi, Perrine, Anissa et Holland semblèrent dégoûtés. Bradley ricana.
- Ahem… j’ai parlé trop vite. Bref. C’est un combat royal, vous avez droit à autant de Pokémon que vous désirez, un, deux, trois... bon évitez d’en sortir dix…
Perrine agita la tête. Holland inspira.
- Sur sa volonté expresse, Perrine a le droit de quitter le match à tout moment, de par son manque d’appétence pour le combat de manière générale.
- Désolée de péter l’ambiance. Et accessoirement je suis enceinte…
- Dire que c’est toi qui va avoir un enfant la première ! souffla Naomi.
- Oui bah écoute, ça tient pas à grand-chose… marmonna Walter.
- On n’aura pas cette discussion sur ce terrain, Clive et Andréa vont se moquer de nous.
- Trop tard ! souffla Clive.
- Ouais, on a éculé toutes les blagues ! sourit Andréa.
Naomi leva les yeux au ciel. Holland s’éloigna.
- Ca rappelle des souvenirs… sourit Walter.
- Pas forcément. On s’est jamais battus les uns contre les autres, si ? s’étonna Wallace.
- Hmmm… cet examen où toute la classe s’est foutue sur la gueule… songea Perrine.
- Oui, et Violette avait éclaté tout le monde ! sourit Naomi.
Violette sourit alors que Ludivine la regarda, surprise.
- Y’avait pas eu un cours de combat direct avec des combats à quatre ? songea Wallace.
- Je sais plus… admit Walter.
- Bon, on commence au lieu de la jouer nostalgie ? souffla Perrine.
- Elle a raison, allez ! Quichotte, à toi !
Bourrinos apparut sur le terrain. Le cheval regarda sa maîtresse.
- Bon, retour aux anciens. Brenda !
Une énorme Pandarbare apparut, prête à se farcir Bourrinos.
Walter inspira et envoya un Papilord. Le Pokémon vint se poser sur la tête de son maître.
- Et pour rejoindre le club des gros bourrins… Dali !
Un Draïeul apparut. Wallace, Naomi et Walter regardèrent le Pokémon. Firmin sourit.
- Vous avez décidé de QUOI ?!
Walter et Naomi déjeunaient avec Wallace et Tristan.
- C’est trop mignon ! sourit Tristan.
- Perrine va s’installer avec Robbie, vu qu’elle a fini la fac et qu’elle veut entrer dans la vie active dès maintenant… marmonna Naomi.
- Et Tante Lily m’avait raconté cette histoire de ses frères et son père qui avaient entrainé un Alakazam pour elle, après une agression… marmonna Walter.
Wallace agita la tête.
- C’est pas pareil, elle part de chez ses parents…
- Pour David, c’est comme une agression… admit Naomi.
- Je me doute, le pauvre… souffla Tristan.
- Est-ce que ce type fait autre chose que geindre, en fait ? souffla Wallace.
- Il en a vécu de dures avec Perrine, avec le recul c’est compréhensible… marmonna Walter.
- D’où cette idée d’entrainer un Pokémon qui veillerait sur elle ! sourit Naomi.
Tristan sourit en hochant la tête.
- J’aime cette idée.
- Il va nous falloir de l’aide… admit cependant Walter.
Wallace inspira.
- On va utiliser nos relations ?
- Comme d’hab ! sourit Walter.
***
- Ça va être tellement marrant ! sourit Léopold.
- Il faut dire que l’idée est intéressante ! admit Lily.
- Et évidemment vous deviez faire ça chez moi… marmonna Rachel.
- On n’est pas venus chez toi depuis des lustres ! Considère ça comme une crémaillère ! sourit Charlie.
- Que tu n’as jamais organisé d’ailleurs… fit remarquer Léopold.
Jim arriva avec des amuse-gueules.
- D’un autre côté vous vous invitez très bien tous seuls, dooonc…
- Il a pas tort… admit Finn.
- D’un certain point de vue c’est malpoli, certes… admit Robbie.
- Mais on a vraiment besoin de dresseurs expérimentés comme vous ! souffla Walter.
Rachel regarda Wallace qui haussa les épaules.
- Sur le papier, c’est une bonne idée, je suis pas forcément d’accord…
- Pourquoi ?
Wallace agita la tête.
- Perrine a renoncé à l’idée de se battre, elle garde ses Pokémon en guise de compagnie et elle en a même refilé certains à ses parents, je veux dire…
- Là, ce sera un Pokémon spécial, pour l’aider au quotidien… marmonna Tristan.
- Ouais, mais elle risque de mal le prendre, voilà ce que j’en dis…
Ethan et Firmin arrivèrent.
- Ok, on…
Firmin regarda Ethan qui inspira.
- J’ai…étudié les travaux de grand-père et je vois à peu près ce qu’on doit faire pour rendre le Pokémon capable de tenir une maison.
- Le traité de civilité de papy est super bien fait, c’est un programme intensif mais réalisable en quelques séances simples.
Tout le monde regarda Firmin qui agita la tête.
- Enfin, c’est ce qu’Ethan a lu.
Ethan regarda son cousin.
- Merci… Robin.
- De rien, Batman.
- Hahaha, parce que mon Rhinolove était surnommé Batman, très drôle !
- C’est toi qui m’a surnommé Robin le premier !
- Les garçons… soupira Rachel.
- Comment on s’organise ? demanda Walter.
Ethan prit des fiches bristol.
- Eh bah d’abord, il faut…
- Commence par la première…
- T’avais qu’à mieux les ranger ! souffla Ethan.
- Hhhh… On doit placer le Pokémon dans des situations du quotidien et lui enseigner des gestes simples, et les lui faire répéter. Ensuite on doit l’obliger à refaire les gestes tout seul.
Rachel haussa les sourcils.
- C’est comme pour une attaque…
- Papy explique qu’il l’a fait sans faire attention, il croyait tellement en l’intelligence des Pokémon qu’il les a intégrés dans son quotidien étant enfant, après la mort de son père, il voulait alléger la charge de sa mère. Quand il a vécu seul, ils ont tout naturellement fait ses corvées avec lui.
Charlie plissa les yeux.
- Euh… c’est moi ou du coup, Etienne se l’est un peu jouée grosse feignasse ? Pardon, Lily…
- Non, non, c’est ce que j’entends aussi…
- Ça s’est fait naturellement, il vient de le dire ! souffla Rachel.
- C’est pas une question de paresse, c’est une question de symbiose ! M… mais du coup ça va marcher avec Perrine ?
Tout le monde regarda Léopold qui se dirigea vers un tableau blanc et prit un marqueur.
- Les Pokémon d’Etienne le faisaient pour lui. Est-ce que nous, du coup, on peut entrainer un Pokémon à servir quelqu’un qui ne l’a pas entraîné ? En gros est-ce que ce qui est basé sur une affection personnelle fonctionnera avec une affection indirecte ? Si Malcolm était là, il dirait que ça peut se résumer en une formule mathématique mais je préfère les schémas !
Wallace, Tristan, Naomi, Robbie et Walter semblèrent juger Léopold.
- Hey, je suis prof d’élevage, à la base !
- Pourquoi on n’a pas invité Malcolm d’ailleurs ? s’étonna Finn.
- Bah ça sert à rien, les maths, nan ? marmonna Wallace.
- Pour ce qu’on veut faire, oui, c’est clair ! admit Naomi.
- Non, de manière générale… souffla Robbie.
- N’importe quoi ! souffla Tristan.
- Mes cours de comptabilité vous disent… nope, nope et… nooope ! souffla Walter.
- Et surtout, Claire est enceinte ! rappela Rachel.
- Ah oui, non, merde… soupira Léopold.
- Putain, il est TELLEMENT RELOU quand elle est enceinte ! soupira Charlie.
Lily acquiesça, se rappelant de la gestation de Nell.
- Heureusement qu’on s’est arrêtés à deux… Il est où, Noé d’ailleurs ?
- Il s’occupe du Draïeul, marmonna Firmin.
- Du coup, pour en revenir au Pokémon… marmonna Ethan.
Lily observa le schéma de Léopold.
- En pension, on entraine les Pokémon pour les dresseurs, et quand ils les reprennent, aucun problème…
- Parce qu’on ne les dresse pas… marmonna Léopold.
- Il nous suffit de ne pas dresser Draïeul. Qui est le dresseur d’origine ? demanda Lily.
- Personne, vu qu’on est passés par un dresseur pro, le cache est vide… marmonna Charlie.
- Il suffit qu’aucun d’entre nous ne le rappelle, alors, et le tour est joué. Il faudra juste le dresser à revenir seul dans sa Pokéball... souligna Jim.
- Pas con, ça ! admit Rachel. Bon, on s’y met tous, et on apprend à ce Pokémon à tenir une maison. Par contre on va avoir besoin de vêtements sales de la demoiselle…
Robbie serra les dents.
- C’est-à-dire ?
- Bah il faut l’habituer à l’odeur de Perrine. C’est un peu la condition sine qua none quand on prépare un Pokémon pour quelqu’un… marmonna Rachel.
- Et c’est mieux avec des sous-vêtements ! assura Léopold.
- Je m’en charge.
Tout le monde regarda Wallace qui haussa les épaules.
- Quoi, c’est mon genre de dire des trucs comme ça nan ?
- Comment tu comptais faire ? marmonna Tristan.
Wallace montra un des livres que Lily avait ramené : Une thèse sur le vol écrite par Etienne Smirnoff.
- Le gars avait tout prévu !
- Des vêtements normaux suffiront… souffla Lily en tapant Léopold derrière la tête.
- Ouf ! soufflèrent Robbie et Tristan.
Walter et Naomi secouèrent la tête, blasés.
***
- Un Pokémon ne peut pas cuisiner mais on peut lui apprendre à mettre et débarrasser une table.
Noé montra au Pokémon comment mettre une table et à ranger les ustensiles ensuite. Draïeul acquiesça et utilisa sa bouche et ses bras pour habilement ranger la cuisine. Noé sembla impressionné.
- Wow. J’devrais faire ça avec les miens !
- Je te le déconseille, ça influence tout le chemin de dressage… marmonna Lily. C’est ce que mon père explique. Les cinq Pokémon qu’il a attrapé dans sa jeunesse le faisaient naturellement, les autres étaient moins réceptifs et il a dû faire des choix.
Noé hocha la tête, compréhensif. Draïeul avait terminé. Lily sourit et le récompensa d’une friandise dont elle diminuait la quantité au fur et à mesure des exercices.
Il portait autour du cou une robe de Perrine déjà portée.
***
- Pisto-Poing !
Cizayox attaqua Draïeul qui fit Abri par réflexe. Finn acquiesça.
- Laser Glace !
Milobellus attaqua à son tour et Draïeul envoya Lance-Flammes pour se protéger. Rachel sourit.
- Méga-Charmina…
Le Pokémon se mit en position.
- Vampipoing !!
Méga-Charmina envoya la puissante attaque. Draïeul s’avança le premier, entoura la main de Méga-Charmina avec son cou et le dévia d’une Câlinerie.
Rachel hocha la tête.
- Réflexes défensifs optimaux.
- Totalement ! assura Charlie.
- Elle n’aura même pas à lever le petit doigt ! sourit Finn.
***
Noémie, Orianne et Flora étaient sur le dos de Draïeul qui les transportait joyeusement tout en portant des vêtements pliés qu’il alla ranger à l’armoire.
- Il gère la blanchisserie et s’occupe des enfants, quel Pokémon merveilleux ! geignit Léopold.
- Hm. Aflamanoir, Fouet de Feu.
Le Pokémon de Jack agita sa trompe et cracha une langue de flammes qui partit vers Draïeul. Le Pokémon activa Abri par réflexe, se couvrant lui, les enfants et les vêtements qu’il rangea sans sourciller. Jack hocha la tête.
- Bien joué, p’pa…
- Je n’ai fait que lui préparer ses repas ! sourit Léopold.
***
Jim, Ethan, Firmin et Noé étaient partis en forêt avec Draïeul pour lui apprendre à se promener en tant qu’escorte.
- Il doit nous suivre et être attentif à tout ce qui se passe. Et veiller sur ceux qui ne peuvent pas se défendre.
- On peut se défendre… marmonna Firmin.
- En l’occurrence, non, je vous ai volé toutes vos Pokéballs sauf une.
Noé haussa les sourcils et regarda Ethan qui inspira.
- Toi, ton père est militaire, toi, tu t’autodisciplines et moi, mon père est perfectionniste à l’excès.
- J’ai un seul Pokémon, ça me suffit amplement ! marmonna Jim.
- Hm… ou pas… Ça commence.
- Vibraqua !
Le Gamblast de Walter envoya de puissantes trombes d’eau vers l’adversaire. Draïeul s’avança pour contrer l’attaque d’un simple coup de tête.
- Balaise… marmonna Noé.
- Tante Rachel, monsieur Winchester et oncle Finn ont maximisé ses valeurs exponentielles défensives…
- … en français ? demanda Noé.
- Ses défenses sont totales… marmonna Firmin.
- J’aimerais avoir ta bosse des études… soupira Noé.
- C’est un peu stressant… admit Ethan.
- C’est un excellent exercice pour votre mental. Ne porter qu’un seul Pokémon c’est ne compter que sur un nombre limité de forces. Ca forge le mental ! sourit Jim.
Noé et Firmin regardèrent Ethan qui sourit en rehaussant ses lunettes.
- Non mais à part ça, c’est un super papa !
- Harry, Feu Ensorcelé !
Le Goupelin de Naomi envoya l’attaque et Draïeul la repoussa de son propre Lance-Flammes.
- Dracosouffle ce serait mieux… admit Jim.
- On peut pas le dresser, on peut s’en remettre qu’aux attaques qu’il utilise par réflexe… rappela Firmin.
- Comment ça se fait qu’un gosse de treize ans soit aussi malin ?! sourit Jim.
- Je… euh, j’aime lire.
- Ahon. Ethan ne lit pas assez mais il s’exerce beaucoup.
- Je sais. J’envie son habileté.
- Tu serais un meilleur technicien si tu allais plus loin dans la théorie.
- Si je n’ai pas les bases, c’est inutile d’aller plus loin… souffla Firmin.
Noé agita la tête.
- J’ai toujours cru que c’est moi que mes parents rendraient psychopathe… Ouf, je suppose ? marmonna Noé.
Il reçut un SMS de Nell. [Besoin de parler, dispo ?]
Noé inspira. [Pas trop. Je joue à « Comment dresser votre dragon »…]
Ethan regarda Noé qui serra les dents.
- Ta cousine.
- Oh. Envoie-là bouler, elle va les réussir, ses partiels… soupira Ethan.
- T’es méchant avec elle…
- Je la responsabilise, comment une fille aussi forte peut avoir aussi peu confiance en elle, ça m’échappe…
Le groupe s’arrêta. Un Efflèche, juste au-dessus d’eux. Firmin plissa les yeux. « Tonton Wallace… »
Cependant le Pokémon ne fit rien et le groupe continua d’avancer.
- Nell est fragile, elle est trop pure et le monde autour d’elle, bah…
- … qu’est-ce que je t’ai dit à propos de parler de ma cousine comme ça ?! grommela Ethan.
- De pas le faire… devant toi !
- … mouais…
La pluie commença. Draïeul hérissa ses poils et la pluie cessa. Jim acquiesça.
- Excellent usage de Ciel Gris…
- Du coup, le dernier, c’est…
Le Mammochon de Robbie arriva de face, prêt à défoncer toute la troupe.
- … il est sérieux ! s’étonna Ethan.
- D’après monsieur Finsbury, s’il a un accrochage avec un Pokémon qu’il est amené à fréquenter régulièrement, ça créera un bon lien entre eux… marmonna Firmin.
- Oncle Jim ! geignit Noé.
- Du calme…
Mammochon allait charger le groupe mais il en dévia.
- … une feinte ? s’étonna Ethan.
Les Tranch’Herbe d’Efflèche allaient leur tomber dessus mais Draïeul les contra avec Extrasenseur. Il les déplaça sur le côté.
- Ah, là, ça devient intéressant. Il développe des techniques supplémentaires pour améliorer sa défense ! sourit Jim.
- Gnnnn… geignit Noé.
- Continue de parler avec Nell, tu avais l’air plus calme… marmonna Firmin.
- C’est bon, okay ?
- Oh la vache !
Mammochon revenait par derrière, accompagné de Morphéo sur son nez. Le Pokémon nuageux envoya une vive Fatal-Foudre vers le groupe. Jim serra les dents alors que Draïeul peinait à bouger.
Ethan et Firmin envoyèrent leurs Pokéballs. Il en sortit Rhinolove et Eoko.
- Huh.
- Hin.
- PSYKO !
La Fatal-Foudre fut déviée des deux côtés. Mais pas Mammochon. Noé utilisa, de même, son unique Pokéball : Un Sovkipou.
- …
- …
- … je suis en train de l’entrainer !
- Et tu vas faire quoi avec ça ? marmonna Ethan.
- Bah je l’entraine à… euh…
Sovkipou fonça sur l’assaillant et lui tourna autour. Le Survinsecte sembla pomper l’énergie de Mammochon et le ralentir. L’insecte grimpa sur Mammochon en lui tournant autour et sauta droit vers Noé qu’il heurta à l’en faire tomber par terre. Le Pokémon tremblait, choqué par son acte bien trop intrépide.
- Ah ! Sovkipou arrête ! Ah !
- … Ethan, me dis pas que tu filmes pour envoyer à Nell… souffla Firmin.
- Si si, pourquoi ? marmonna le jeune homme.
- … non mais les jeunes… souffla Jim.
- C’est une demi-réussite, donc… marmonna Wallace en sortant des fourrés.
Jim agita la tête.
- Il a un peu de mal avec le terrain mais c’est normal, le dressage minimum l’y habituera.
- Quelqu’un peut me pousser… geignit Walter, coincé dans la boue.
- Utilise ton Haydaim, couillon ! cria Wallace.
***
Firmin admira son portrait qu’il trouvait bien cool, pour le coup.
- On passe au cadeau de départ de Perrine… marmonna Wallace.
Perrine plissa les yeux et regarda son ami.
- Pardon ?
David et Denis se regardèrent. Charlie, Léopold, Lily, Finn, Rachel, Jim et les enfants regardèrent en souriant.
- Sur une idée de madame Meadow…
- Appelle-moi Lily, bordel !
- Oui bon ça va, j’vous connais pas si bien que ça ! grommela Wallace.
- Tu appelles mon mari « Monsieur le Soldat Finn » !
Tristan leva les yeux au ciel et regarda son petit ami qui serra les dents.
- … C’est pour la blague !
- Mmmmouais… grommela Tristan.
- Bref, on a décidé d’entrainer un Pokémon pour t’aider à la maison. Comme vous bosserez tous les deux d’arrache-pied, vous aurez pas forcément le temps de… bah de tenir la baraque, quoi…
Perrine regarda Robbie qui haussa les épaules.
- J’ai trouvé l’idée intéressante, perso…
- Je sais tenir une maison, j’ai tenu CETTE maison précise, pendant que mes parents s’envoyaient en l’air comme des Nidoran !
David et Denis firent de gros yeux. Perrine haussa les épaules.
- Vous savez que c’est vrai !
- En fait Perrine, on est au courant du cadeau ! admit Denis.
- Et on est d’accord, et… on pense que tu l’as bien mérité.
- Justement parce que pendant toutes ces années, on…
Denis inspira.
- J’ai été chiant avec ma jambe…
- Et j’ai été chiant avec mon frère…
Les deux agitèrent la tête.
- On t’a un peu délaissée pour Firmin ! admirent les deux hommes en même temps.
- …mais pas du tout, enfin… fin je l’ai pas pris comme ça…
- Tu as mérité de te reposer, d’avoir ton petit foyer et que quelqu’un s’en occupe à ta place ! assura Denis.
- Et… on te remercie encore de tout ce que tu as fait pour nous pendant toutes ces années, ma petite fille chérie.
Perrine regarda David, les larmes aux yeux.
- Mais c’que vous êtes cons ! J’vous en ai jamais voulu, moi, si je faisais ça c’était parce que j’étais reconnaissante !
Walter se mordilla les lèvres. David et Denis observaient leur fille.
- Après… après les vies de merde que j’ai eues… d’être avec vous deux… d’être avec toi, David… merci ! Si je faisais autant de corvées, c’était pour vous dire merci !
Charlie regarda Léopold qui pleurait.
- … sérieusement ? marmonna Yann.
- Oui, bah oui… tu l’as pas vue grandir toi !
- Toi non plus ! grommela Charlie.
C’était surtout Lily et David qui pleuraient. Rachel inspira.
- Donnez-lui la Pokéball avant qu’on ne déclare une crue de l’Ogoêt…
Robbie lui tendit l’objet. Perrine sortit le Pokémon et aperçut le Draïeul.
- ………. Gné ?!
- En plus c’est un dragon ! sourit Naomi.
- … mais euh… c’est pas genre rare, ce truc ?
- Oh sans plus ! admit Charlie.
- On a utilisé nos relations… marmonna Jim.
- T’inquiète, c’est gratos ! sourit Finn.
Perrine plissa les yeux alors que Draïeul la renifla. Perrine grimaça.
- … vous l’avez entrainé pour moi ?
- On lui a appris des tours en quelque sorte… marmonna Firmin.
- … attendez, si vous avez suivi la procédure de grand-père et que vous avez fait ça dans mon dos, ça veut dire que vous m’avez volé des fringues…
Wallace et Robbie se regardèrent. Perrine se tourna vers eux avec un air meurtrier.***
- Commencez ! cria Holland.
- Dali, Mégaphone !
Le Pokémon Nonchalant hocha calmement la tête et poussa un cri guttural. Naomi sourit.
- Quichotte, Ecrasement !!
Bourrinos chargea vers Draïeul et encaissa le Mégaphone. Son Endurance accrut sa défense.
- Meeerdeuh… Brenda, Martopoing !
La grosse femelle panda approcha, le poing levé.
- Eeeet Furie-Bond !
Papilord sauta sur Pandarbare et sembla l’emmerder prodigieusement.
- HEEEEY ! T’es pas censé protéger ta meuf !
- Un, c’est ma femme, pas ma meuf, et deux…
- AH WALTER JE TE HAIS !
Pandarbare s’écroula sur Bourrinos qui tomba à son tour. Papilord s’éleva au-dessus des deux Pokémon.
- Bourdon !
L’attaque frappa Pandarbare et Bourrinos.
- Wallace, dégage ta grosse ! cria Naomi.
- Finis ta phrase… sourit Wallace.
- Lance-Flammes !
Draïeul shoota Papilord qui s’écroula près de Walter.
- Heeeeeey !
- J’ai dit que j’aimais pas me battre, pas que j’étais con au point de louper une occasion pareille !
- Quichotte, Séisme !!
Bourrinos frappa le sol et repoussa Pandarbare et Draïeul.
- Non mais ça suffit oui !! grommela Wallace.
- Non ! Quichotte, Tête de Fer !!
Bourrinos bondit vers Papilord.
- Ah non… Camouflage !
Papilord devint translucide et contra l’attaque de Bourrinos.
- Je suis de type Sol, c’est foutu pour toi, ma belle ! sourit Walter.
- Tu me connais trop bien aussi !!
- POINGLACE !!
Pandarbare frappa les deux Pokémon de deux coups de poing glacés. Bourrinos et Papilord furent repoussés.
- On l’avait oublié ! admit Walter.
- Trop occupés à être amoureux ! admit Naomi.
- C’est pas vous que je veux, c’est Big Mom !
Perrine plissa les yeux alors que Pandarbare arrivait sur Draïeul.
- Dali, Abri !
Pandarbare s’écrasa contre le champ de force. Wallace serra les dents alors que Papilord et Bourrinos venaient sur lui.
- Et Mégaphone, à nouveau !
Draïeul lança de nouveau l’attaque. Wallace sourit.
- Tu m’as entendu prononcer une attaque, Truman ?
- … toi et ta filouterie…
- Brenda, Mi-tra-POING !!!
Pandarbare éclata de rire et frappa le sol. Ce faisant, elle perturba grandement Bourrinos. L’attaque toucha également Papilord, devenu de type Sol.
- Oups, oups, oups !!
Pris dans le Mégaphone de Draïeul, Papilord s’écroula, KO.
- … merde ! geignit Walter.
- Manche terminée, un point pour Truman.
Walter grommela. Perrine sourit alors que le reste des convives applaudissait.
- On aurait dû tous faire ces combats-là, ça aurait été plus rapide ! assura Ana.
- Tu m’étonnes ! sourit Steven.
Wallace, Walter, Naomi et Perrine rappelèrent leurs Pokémon.
- Bon, en tant que chef du groupe… marmonna Wallace.
- Non.
- Jamais.
- T’as vu la vierge.
Tout le monde regarda Walter qui haussa les épaules.
- … oh et puis allez vous faire voir ! Manny !!
Canarticho apparut. Tristan ferma les yeux. « Evidemment… »
Walter inspira.
- Bien, alors cuisinons le canard. Elekable !!
Le gros Pokémon électrique poilu eut un rire sinistre. Perrine souffla.
- Ouais bah moi, je vais encore tous vous bouffer. Frida !!
Scarhino apparut, toute contente également. Naomi inspira.
- Tiens, chef de groupe ! Joyce !!
Leuphorie apparut, ravie. Wallace sourit.
- J’arrive pas à y croire… souffla Walter.
- Bah crois-y, on est devant tout le monde… geignit Naomi.
- On est en train de le faire…
- On est en train de le faire et de parler au lieu de laisser l’officier civil parler…
Naomi et Walter se mariaient. Wallace était le témoin de monsieur, Perrine le témoin de madame. Dans l’assemblée, Estelle, Etienne, Linda, Colin, Aude, Kate, Bernice, Duncan Kingsley, sa femme LaBarbara, leurs autres enfants Shawn et Jordan. David, Denis, Firmin, Margaret, Carl, Lindsay, Tristan, Robbie, Charlie, Léopold, Lily, Finn, Malcolm, Claire, Rachel et Jim. Ainsi qu’une nuée de gosses.
Du haut de ses quinze ans, Firmin se permit un petit commentaire.
- Sont pas censés laisser le prêtre parler ?
- Chuuut, c’est ça le meilleur moment de tout le mariage ! assura Estelle en se retournant.
Firmin plissa les yeux. « J’espère pas vieillir comme ça, en vrai… »
- Nous… hem… Nous sommes réunis ici pour unir Naomi et Walter, sous le regard de cette assemblée… euh…
Naomi regarda Walter.
- Le costume te gratte encore !
- Oui, bah oui.
- Mais tu vas pas te marier en slip quand même ! Mes grands-parents sont dans la salle !! grommela Naomi.
- Ma grand-mère est là aussi, c’est bon, si je veux me gratter le cul, je le fais !
- On s’en souviendra, de ce mariage… marmonna Wallace.
- Hm, comme un des moins chiants qu’on ait fait ! admit Perrine.
L’officier inspira.
- On va… passer à l’échange des consentements… euh… Naomi Shanice Kingsley…
- Vivement que je change de nom…
- On va prendre chacun les deux, on a décidé ça ensemble pendant les préparatifs je te rappelle… marmonna Walter.
- … voulez-vous prendre pour époux…
- Et toi au moins, ton second prénom ne ressemble pas à un pseudo de drag-queen américaine.
- … Walter Leland Ludges ici présent ?
Naomi inspira.
- Oui bah oui, maintenant qu’on est là.
- Dit aussi que tu te fais chier !
- Je ne supporte pas l’institution du mariage, on fait ça juste pour les impôts !
LaBarbara poussa un grognement outré. Estelle essuya une fausse larme.
- Ma digne petite-belle-fille ! sourit-elle.
- … et monsieur Walter Leland Ludges, voulez-vous prendre pour épouse Naomi Shanice Kingsley ici présente…
Walter inspira et regarda Naomi.
- Pour aimer et chérir notre nouvelle situation fiscale… Oui, je le veux.
- … eh bien vous pouvez embrasser la mariée…
Walter regarda sa canne.
- J’ai déjà eu du mal à me traîner jusqu’à l’autel…
- Moi aussi ça me fait chier de t’embrasser devant tout le monde.
- C’est obligé ?
- Ou… oui, enfin c’est une convention…
Naomi leva les yeux au ciel et toucha l’entrejambe de Walter ce qui provoqua un hurlement outré de la partie « Naomi » de la famille.
- Ok, c’est en place, j’accuse réception !
- Faut que j’fasse pareil ?
- Tu fais ce que tu veux, chéri, on est mariés, maintenant.
- Ok.
Walter tâta un sein de Naomi à travers sa robe.
- C’est bon, je la garde.
- Bordel de meeeeeeeerdeuuuuuh…
Perrine se déplaça vers Wallace et lui donna cent Pokédollars. Aude leva les yeux au ciel et passa à son tour cent Pokédollars à Colin. Estelle récolta cent Pokédollars de la part de Lily, Charlie et Malcolm. Rachel reçut sa part venue de Finn, Léopold et Claire.
- Une affaire rondement menée ! sourit Rachel.
- Les paris de mariage, y’a rien de mieux ! sourit Tristan en recevant son dû par Robbie.
- Marre de financer le lobby gay ! grommela Robbie.
Naomi se pencha vers Walter.
- C’est moi la mystérieuse « Sarah B. » qui ramasse tout à la fin.
- Bien joué ! assura Walter.
***
Naomi et Walter se prenaient un sermon par les innombrables cousines/tantes/grand-mère etc de Naomi.
- C’est scandaleux de salir l’institution du mariage comme ça !
- On l’a fait aussi, se marier pour les impôts mais de là à le dire comme ça !
- Tu as fait honte à toute la famille !
- Déjà que tu épouses un blanc…
- Qui marche avec une canne !
Walter hocha la tête.
- Elles ont un bon sens de l’observation !
- Elles auront surtout le droit de se brosser pour être conviées aux lancer de bouquet et pièce montée qui vont suivre…
- Jeune fille !!
- Ah merde.
- Ah oui, merde.
LaBarbara arriva, mécontente.
- Alors je me fous de cette bande de grognasses !
- Que tu m’as forcée à inviter…
- Du coup je ne me suis pas gêné pour inviter les amis de mon père… admit Walter.
LaBarbara agita les mains.
- Mais bon sang, Naomi, vous ne pouvez RIEN faire correctement ???
- Si je peux me permettre, belle-maman…
- NON, Je ne te permets pas, JE PARLE, jeune homme !
- Ok, alors : Ta gueule, belle-maman ! grommela fermement Walter.
LaBarbara se figea. Naomi grimaça.
- Un peu fort, peut-être.
- Pardon. Ferme ton claque-merde, belle-maman.
LaBarbara poussa un gémissement horrifié.
- C’est mieux.
- Belle-maman, on vous a laissé organiser tout ce mariage pour vous faire plaisir, avec Naomi on voulait faire ça SIMPLEMENT et en petit comité, tout le monde était d’accord, vous étiez invitée avec beau-papa et les beaux-frangins, pas de problème, et il a fallu que vous nous EMMERDIEZ…
- Walter !
- Pardon. Que vous nous cassiez les couilles…
- Oh seigneur… geignit LaBarbara.
- … à vouloir un mariage fastueux de merde.
- C’est mieux, assura Naomi.
- Alors venir nous faire des remontrances parce que mon côté de la famille a fait un pari, franchement, merde, quoi, on vous a rien demandé ! On a la vidéo Youtube, on se passera des commentaires !
- C’était nul comme métaphore !
- Elle me sort par les yeux, ça bousille mon cerveau !
- Mais c’est ce que je préfère chez toi…
- C’est pas ce qu’on a vu devant l’officier, rappela Walter.
LaBarbara secoua la tête.
- Je… mais je voulais juste que ce soit parfait !
- Pourquoi faire ?! Nom d’un chien, j’ai fait des efforts monstres pour m’entendre avec vous, le courant passe mieux avec votre mari et vos enfants, je vous le concède, et pourtant Duncan a beaucoup contesté notre union, mais pourquoi vous vous sentez obligée de prendre le contrôle en PERMANENCE ?
Les gens se tournaient vers eux. Naomi tapota l’épaule de Walter.
- D’accord pour engueuler ma mère, pas d’accord pour faire une scène.
- Pardon, pardon. LaBarbara, si un jour nous avons un enfant…
- Sujet tabou, Walter, merde ! grommela Naomi.
- Je sais. Franchement, vous aurez intérêt à avoir changé, parce que sinon…
LaBarbara secoua la tête, horrifiée.
- Parce que sinon quoi ?!
- Bah, ça me tentera moyen de vous le présenter quoi.
LaBarbara regarda sa fille qui hocha la tête.
- Il a raison. T’es chiante. Calme-toi. Fais comme papa, refoule !
LaBarbara se rajusta.
- Eh bien… Désolée de vous avoir donné un beau mariage !
- J’vous rembourserai toute cette merde.
- OH SEIGNEUR !! grommela LaBarbara en partant.
Naomi inspira.
- Le pire c’est que tu vas vraiment le faire !
- Un peu que je vais vraiment le faire, tu me prends pour qui ! souffla Walter.
Perrine, Robbie, Wallace, Lindsay et Tristan approchèrent du couple.
- La tempête est passée ? marmonna Perrine.
- Oui. Il fallait qu’on s’explique avec elle de toute façon et on se doutait que votre blague la mettrait hors d’elle, c’est pour ça qu’on a laissé faire ! souffla Naomi.
- Je l’ai pas ratée ! assura Walter.
- J’suis TELLEMENT fier de toi ! sourit Wallace.
- Je serais moins… enthousiaste, mais c’est vrai que maman méritait un bon coup de pied au cul… souffla Naomi.
- Naomi, je peux te parler ? demanda Duncan.
- Non, casse-toi ! rétorqua Naomi.
- … pardon ?!
- TU VOIS, C’EST TA FILLE !!! cria LaBarbara.
- Je parle à mes amis, papa, casse-toi ! J’ai parlé à maman, c’est bon !
- … bon… d’accord…
Naomi leva les yeux au ciel et se décoiffa alors que certaines invitées de sa famille semblèrent s’en scandaliser.
- Putain de coiffeuse de merde qui m’a retenue pendant trois heures !!
- Toujours partant pour foutre le feu à l’arche de roses ce soir ? demanda Walter.
Robbie et Tristan sortirent le flacon d’essence et le briquet.
- Super, vous êtes de vrais potes ! assura Walter.
- Bon, Naomi, on venait te parler du cadeau de mariage…
- Quoi, déjà ? Il est beaucoup trop tôt, à moins que ce soit une batte de base-ball pour que je me la joue Beyoncé dans Lemonade.
- Bah en fait avec Tristan on part à Vegas la semaine prochaine donc on aimerait pouvoir partir pas trop tard.
- Abandonnée par les gays, l’histoire de ma vie.
- Ou pas… bref, le Leuphorie de Lindsay a eu un bébé et elle savait pas quoi en faire alors…
Wallace tendit un œuf. Naomi haussa les sourcils et regarda Lindsay.
- C’est donné de bon cœur, j’ai aucune envie d’en redresser un autre !
- Ça peut se comprendre… admit Naomi. Merci… je sais pas si c’est mon genre de Pokémon mais je vais faire de mon mieux !
- Si déjà, ça pouvait te calmer… marmonna Wallace.
- Tu trouves que je m’énerve pour rien ?
- Ah non, non, tes parents sont atroces, mais vaut mieux ça qu’ils se disputent avec les parents de Walter…
- Euh bah d’ailleurs, Naomi…
Perrine montrait du doigt LaBarbara et Duncan contre Colin et Aude, soutenus par le reste du clan. Charlie s’approcha de Naomi.
- Pour te résumer… Ils reprochent aux parents de Walter de t’avoir retournée contre eux, et ils expliquent que ça pourrait tout aussi bien être l’inverse vu que Walter n’aurait jamais fait ça avant…
- Maître, dites-moi que vous m’offrez une batte de base-ball !
- Ah mince, Léo m’avait dit que ce serait une bonne idée… je devrais plus lui faire confiance !
- N’est-ce pas !
Naomi regarda l’œuf de Ptiravi. Walter arriva vers Naomi.
- On t’a déjà offert un cadeau de mariage…
- Ouais, un enfant.
Walter regarda les deux familles se disputer.
- Je sais pas si j’en veux un, là, du coup.
- Hm. Moi non plus. Pour ça et pour des tas d’autres raisons… souffla Naomi.
- J’appelle Elekable ?
- Plutôt Gamblast, arrose-les.
- C’est toi qui porte la culotte… sourit Walter en saisissant une Pokéball.***
Perrine fit gracieusement Méga-Evoluer Scarhino, ce qui fit tiquer Tino. Le Pokémon prit sa Méga-Forme et agita ses gros bras, prêt à casser du pote.
- Ca fait un bail que j’avais pas fait ça… marmonna la jeune femme enceinte en scooter.
Tino sembla irrité. Amélia le regarda.
- Un problème stratégique, monsieur le stratégiste ?
- Euh… bah il me semble, d’après mes recherches, que la Méga-Evolution tire beaucoup sur l’énergie du dresseur…
Tristan plissa les yeux. Amélia se releva.
- Et je ne sais pas si Perrine le sait… marmonna Tino.
Robbie se leva, prêt à bondir. Orson lui prit l’épaule.
- On ne panique pas, tout va bien, monsieur Tenorman et madame Farad s’en chargeront s’il y a un problème…
Cela dit, Firmin avait eu le même réflexe. Christina le regarda.
- Mais elle est folle… gronda le jeune homme, stressé.
Clive lui-même était un peu interloqué. Beth le regarda.
- Un problème ?
- Moi, non, elle oui, probablement, sous peu…
Perrine sentit les regards inquiets sur elle. Elle regarda vers les tables. « Qu’est-ce qu’ils ont ? J’essaie juste de donner un beau spectacle, moi, c’était le but, non ? C’est le mariage de James et Fey après tout… »
- Bon, Wallace, ça va être ta fête une fois de plus ! sourit Walter alors qu’Elekable faisait craquer ses poings.
- Probablement. Manny, Escarmouche !
Canarticho sauta sur place, déploya son arme et donna un grand coup circulaire qui frappa Méga-Scarhino, Leuphorie et Elekable.
- Vous vous la pétez avec vos Pokémon super balaises, mais vous avez oublié qui était le boss !
- Toi aussi. Coup d’Jus !
Elekable tendit un index et eut un rire sifflant. Il montra Canarticho du doigt et envoya un filin électrique qui s’accrocha au Pokémon et l’électrisa, l’envoyant à terre.
- Hey !
- Préparez-vous à la douche les garçons ! Joyce, Bombe Œuf !!
Leuphorie envoya un œuf dans les airs qui explosa et projeta des dizaines d’autres œufs sur les adversaires.
- Frida, Balle-Graine !!
Méga-Scarhino dégomma les bombes et tenta de viser les adversaires, mais Canarticho s’était relevé et le chargeait de face.
- Et merde.
- RAPACE !!! VENGEANCE EXTREME !!!
Canarticho s’enflamma de bleu et fonça droit dans Méga-Scarhino qu’il mit KO sur le coup. Bradley hocha la tête. « Joli coup. Ca sent l’attaque travaillée… »
- Bien fait pour toi, Truman !
Perrine agita la tête et rappela Scarhino. « J’ai un de ces coups de barre, moi… »
Holland inspira.
- Etant donné que Perrine s’est d’elle-même à moitié exclue du combat, vous pouvez poursuivre.
- Tant mieux. Joyce, Frappe-Atlas !
Leuphorie attrapa Elekable et le balança par terre, tête la première. Walter regarda Naomi.
- Je te soupçonne de m’en vouloir !
- Non, juste d’avoir besoin de me défouler sur mon petit mari !
- Poing Eclair !!!
Elekable se mit à boxer Leuphorie. Canarticho arriva à la rescousse.
- N’oubliez pas el gringo ! Tranche-Nuit !!
L’attaque allait porter, mais tout se stoppa dans un cri.
- PERRINE !!!
Naomi, Walter et Wallace se tournèrent vers Tino qui arrivait auprès d’elle. A la surprise générale, d’ailleurs. Perrine était chancelante sur son scooter.
- Appelez un médecin ! cria Robbie en arrivant à son tour.
- Sœurette !! geignit Firmin.
Tout le monde s’était levé, de fait.
- Elle a perdu les eaux !! cria Robbie.
- Merde ! cria Naomi en approchant.
- Vous avez un médecin ici ? demanda Walter à Anissa.
- J’en ai un, mais il faut le faire venir !
- EST-CE QU’IL Y A UN MEDECIN A CE MARIAGE ??? demanda Holland.
Tout le monde se regarda. Non.
- C’est un mariage de noirs, à quoi il s’attendait ? grommela Fey.
- Fey, on a dit quoi à propos du racisme internalisé ? marmonna Rebecca.
- Je sais mais quand même !
Perrine reprit légèrement connaissance.
- M… qu’est-ce qui s’est passé… ouuuh…
- C’est la Méga-Evolution ! Mes recherches ont prouvé qu’elles tiraient sur l’énergie de leur utilisateur ! ET EVIDEMMENT PERSONNE N’A LU MES TRAVAUX !!! grommela Tino.
- Tout le monde s’en bat les couilles ! souffla Amélia. Il faut la transporter quelque part où elle pourra accoucher…
- Sortez son Draïeul, il peut la transporter ! signala Walter.
- Mais où ? demanda Francis.
- La serre ! cria Anissa. Il y a plein de Mystherbe qui diffusent une Aromathérapie permanente, ça lui fera du bien !
- Fey !!
La mariée regarda Robbie.
- Oui ?
- Les autres invités peuvent rester, on s’en charge, continuez la cérémonie comme si de rien n’était !
- … y’a une nana qui va accoucher, on veut voir ça ! marmonna un invité.
- C’est une affaire perso entre moi, ma femme et les vingt autres élèves de notre promotion de 2040 et quelques ! signala Robbie.
- … okay si vous le dites…
La petite troupe suivit donc un Draïeul transportant une grosse dame jusqu’à une serre.
- Ça me rappelle l’accouchement de James Junior ! sourit Fey.
- Quoi, je suis né à un mariage ? marmonna l’adolescent.
- Non, dans un ascenseur, chéri !
- … et tu pouvais pas NE PAS me le dire ?!
- C’est une très belle histoire ! N’empêche c’est quand même étonnant qu’aucun de nous vingt-huit ne soit devenu médecin…
Firmin, Helen, Holland, Elio et Anissa regardèrent la mariée. Et…
« Je suis agent de star, pas accoucheur, on ne me demandera pas d’accoucher une femme, jamais !... je me demande si Beth veut un enfant… » songea Clive.
« Je suis tatoueuse, à part lui tatouer un truc sur le pubis, je serais pas super utile… » songea Beth.
« Ah ça, non, je suis clerc de notaire et ça me va tout à fait… » songea Violette.
« J’excelle en tant que chef de rayon, pourquoi faire médecine, ça n’a aucune logique d’une personne à une autre ! » songea Ludivine.
« Conducteur de trains. Pas conducteur d’utérus. Jamais. » songea Orson.
« J’ai accouché trois fois, ils vont me demander d’assister, c’est obligé !! » geignit Gina en tenant la main de Madeleine.
« Myriam va me demander de faire mon mec viril et d’aider… » geignit Mike.
« Mike va croire qu’il doit jouer les héros pour m’impressionner… je vais le laisser mariner ! » sourit Myriam.
« Mais pourquoi je les accompagne, je vais m’évanouir, déjà Christina c’était atroce ! » geignit Tristan.
« Je leur dis ou pas que je ne supporte pas la vue du sang ? » songea Neil.
« Ils doivent tous être en train de chercher un moyen de se défiler. Tu dois être en première ligne, Rebecca, c’est à toi de palier à leur lâcheté collective ! » grommela Rebecca en tenant la main d’Arthur.
« J’étais en train de manger, moi, merde ! Je m’en fous, de cette grosse conne ! » soupira Charles.
« J’ai eu deux enfants mais ça ne fait pas de moi une sage-femme, oubliez-moi s’il vous plait ! » souffla Quinn en tenant Sean.
« C’est mon bébé, c’est mon bébé, c’est l’enfant qui est né de mon don de sperme, c’est mon bébé, putain, mon enfant va sortir de Perrine, c’est la chair de ma chair… » geignit Wallace.
« Adrien aussi va accoucher dans quelques mois… comment on va faire… Les infirmières vont le regarder bizarrement, le traiter comme un monstre… il faut qu’on trouve une clinique tolérante… » songea Léon.
« Mon Dieu et d’ici quelques mois c’est mon tour… Est-ce que je suis prêt ? Putain, trop pas ! » songea Adrien qui tenait Louisa avec lui.
« J’ai vécu ça tellement de fois avec Gina, je vais l’accoucher, moi ! » sourit Lilian, poussant Philippe.
« N’empêche, on s’en rappellera de mon mariage ! » sourit Fey, accompagnée par James Junior et tenant Drew dans ses bras.
« Punaise, et maintenant faut marcher, ça n’en finira jamais, ce mariage de merde ! » soupira Andréa.
« Pourquoi j’ai emmené le Chardonnay avec moi ? » se demanda Bradley.
« Je ne suis pas docteur… j’ai un doctorat mais ça fait de moi un docteur en recherches appliquées… pas un gynécologue ! » songea Tino.
« Je sais pas pourquoi mais je me DOUTAIS que ça pouvait arriver… » songea Naomi.
« Pourquoi on y va tous ? A trente et quelques dans une serre, on va l’étouffer, la Perrine ! » souffla Santana.
« Fais ce que tu sais faire de mieux, Amélia : Tais-toi et reste en arrière-plan… » songea Amélia.
« On y est, le bébé de Perrine… » souffla Walter.
« C’est ton fils ou ta fille, Robbie, prépare-toi, dans quelques heures, tu es père… » souffla Robbie.
« Ça fera jamais que le deuxième bébé qu’on accouchera à vingt-sept… » admit James avec Honorine qui lui tenait la main.
« Bon, ça va, en tant que juif, on me demandera rien. Je suis banquier en plus, pas médecin ! » sourit Benjamin.
« Mais franchement pourquoi on y va tous, en fait, ça n’a aucun sens ! » geignit Christina en serrant April contre elle.
« Steven ne s’est pas enfui ? » s’étonna Ana en tenant Ivan.
« J’ai emmené des bretzels avec moi, je vais les manger pendant qu’ils vont s’exciter autour d’elle ! » sourit Lucy.
« Au secouuuuuuuuuuuurs !!! » geignit Perrine.
« Fuis, Steven, fuis, cours, tu peux pas revivre ça, non, fuis, pourquoi tu fuis pas ??? » geignit Steven qui s’était inexplicablement proposé pour tenir Perrine sur Draïeul au cas où elle tomberait.
« Oh lala, encore un enfant né hors mariage… » soupira Holly en tenant Sébastien par la main.
« Mais pourquoi on y va tous, c’est un truc entre eux ou bien… » s’étonna Gabriel.
« On dirait qu’on est tous les pères de l’enfant en fait… » songea Francis qui tenait Mark dans ses bras.
Ils arrivèrent à la serre. Orson et Benjamin ouvrirent les portes. Draïeul entra, entouré par Firmin, Naomi, Steven et Mike. Tout le monde entra et se plaça en cercle, suivant les travées tracées par les plantations. Draïeul déposa Perrine par terre, délicatement, la plaçant sur un lit de sa fourrure.
- Merci Dali… souffla Perrine. Il va sortir…
- Ca va aller, Perrine, ok ? Je suis là !
Perrine regarda entre ses jambes.
- Naomi… je savais que tu serais là… évidemment personne n’est médecin…
- Je suis infirmier mais seulement pour les Pokémon ! geignit Adrien.
- Et je pense pas que la médecine des Pokémon marche sur les gens… admit Amélia.
Firmin tenait cependant Eoko autour de sa sœur et le Pokémon diffusait un glas apaisant. Perrine regarda son frère.
- Je savais que tu serais là…
- Courage, sœurette, j’te laisse pas, promis !
- Robbie…
- Je suis là, ma chérie, avec Naomi. On va t’aider à le sortir.
- Le médecin est en route… marmonna Anissa.
- Super ! souffla Walter qui observait, non loin de sa cousine.
- Ainsi que mon avocat.
Tout le monde regarda Anissa qui haussa les épaules.
- On sait jamais, si quelque chose se passe mal !
- …
- Et aussi pour enregistrer l’enfant à l’Etat Civil bien sûr… je vais attendre dehors ! sourit Anissa, gênée.
Fey regarda Steven.
- Vas-y, toi !!
- Quoi, moi ?
- Tu m’as accouchée il y a quinze ans !
- Maman, arrête, c’est gênant !
- Tu vois, tu gênes mon filleul, arrête !
Rebecca était derrière Naomi et Robbie.
- Qu’on apporte une bassine d’eau ! Violette !
- J’y vais !
- Amélia, cherche des linges !
- On est dans une serre, Rebecca…
- Et, juste pour rappel, elles ne sont plus tes esclaves ! souffla Santana.
- Oui et pour rappel, toi et Violette n’êtes plus ensemble donc tu n’as pas à la défendre ! grommela Rebecca. Toi, là, l’abruti qui a humilié mon mari !
- Hein ? s’étonna Bradley.
Rebecca se dirigea vers lui et lui arracha son Chardonnay.
- Mon Chardonnay, non mais heh !
- Il commence à sortir, on voit la tête ! sourit Naomi.
On entendit un gros « BOUM » : Robbie s’était écroulé. Firmin fit de gros yeux. Walter était préoccupé par autre chose.
- Robbie, putain, t’es vraiment un mec de merde ! geignit Perrine. AAAAAH ! AH MAIS PUTAIN CA FAIT MAL !
- Perrine !
Rebecca arracha le bouchon de la bouteille à mains nues devant l’assemblée stupéfaite. Perrine regarda Rebecca qui avança vers elle et lui biberonna le Chardonnay.
- Nooooooooon !!! pleura presque Bradley.
- Hmmm… mmmmm… m’rci…
- Bois, ma belle, tu l’as mérité. La première chose que j’ai voulu après avoir accouché d’Arthur, c’était du whisky !
- … mon dieu, le pire c’est que c’est vrai ! souffla Tristan.
- Ah bon ? s’étonna Charles. Je pensais que c’était du jus de pomme !
- C’est ce que je t’ai dit pour que tu ne hurles pas comme un Groret. On n’a pas de péridurale, on fait comme on peut. L’alcool, ça endort.
Perrine lâcha la bouteille.
- Merci… merci, putain !
- De rien. Pousse !
Perrine se mit à pousser, et on entendit un autre « boum ».
Wallace nous faisait une belle attaque de panique.
- Wallace ?! s’étonna Francis.
- Papa, il a quoi le monsieur ? geignit Mark.
- Maman ! geignit Arthur, apeuré par la scène.
- Charles, tu couvres les yeux du petit, s’il te plait !
Wallace avait du mal à respirer et frissonnait de tous ses membres. Walter s’avança vers lui avec sa canne.
C’est Bradley qui l’atteignit le premier.
- Wallace, Wallace, du calme ! Tout va bien. C’est juste un accouchement.
- Mon… Mon bébé, mon…
- Si j’ai bien compris la situation, c’est biologiquement ton enfant mais il sera élevé par Perrine et Robbie…
- Qu’est-ce qu’il nous fait, ce con ??? grogna Perrine.
- C’est Wallace, tu le connais, tout pour attirer l’attention. Robbie, réveille-toi, Perrine dégouline sur toi ! cria Naomi.
Neil se retourna et vomit dans les plantes. Tristan le regarda.
- Bah v’la autre chose…
- Désolé… peux pas…
Bradley tenait le visage de Wallace entre ses mains.
- Tu dois te détacher émotionnellement. Ce n’est pas ton enfant. Répète après moi !
- M… mon…
- Pas ton enfant. Rien ne repose sur toi. Déleste-toi de cette responsabilité. Tu ne dois rien à personne, dans ce cas précis. Tu as le droit de t’en foutre !
Wallace était crispé et avait du mal à respirer. Bradley faisait en sorte d’être la seule chose dans son champ de vision. Andréa, Clive, Beth et Helen l’observaient.
- Il est doué ! admit Helen.
- Mais il est pas agréé ! grommela Andréa.
- Au moins il a rassuré les enfants… marmonna Beth.
Les enfants réussirent en effet à se détourner de l’impressionnante attaque de panique pour observer le beaucoup plus sain accouchement d’une femme obèse.
- Pousse, Perrine, Pousse !
- Allez sœurette !
- Nghhhh… j’aimerais bien que Robbie se réveille quand même !
- En fait pour le moment tu l’asperges de… liquide utérin… fit remarquer Walter.
- Putain ! geignit Steven.
- Oh mon Dieu ! geignit Orson.
- Vous êtes vraiment tous débiles… marmonna Santana qui était sur son téléphone.
Lucy mangeait ses bretzels et Ludivine lui en prenait quelques-uns.
Bradley regardait toujours Wallace qui se calmait peu à peu.
- C… c’est du concret, c’est…
- Cela ne te concerne pas. Tu as contribué mais tu n’es pas responsable de cet enfant, il ne te concerne pas. Tu peux être là sans être là pour lui, mais tu dois te détacher émotionnellement de cet enfant. Malgré tout ce qu’il y a autour. Décharge-toi.
Wallace souffla, reprenant une respiration normale. Bradley hocha la tête.
- Résoudre les crises d’angoisse, c’est du niveau première année…
Wallace regarda Bradley qui sourit.
- Ça va mieux ?
Wallace hocha la tête et serra Bradley dans ses bras. Bradley s’étonna.
- Euh… ok… euh…
- Merci… merci à toi…
- C’est rien, c’est vraiment rien… Il vaut mieux que tu regardes attentivement le reste de l’accouchement.
- T’es sûr ?
- Ouais. Faut que tu voies Perrine et Robbie avec l’enfant, et que tu aies bien conscience que tu ne dois rien à cet enfant.
Wallace hocha la tête.
- Tu serais un super thérapeute.
- … ouais, et probablement que tu serais un bon gérant de bar.
- Si t’étais bourré en plus, tu ferais des tas de blagues dégueulasses à tes patients !
- Vaudrait mieux que j’évite, du coup !
Wallace sourit. Bradley sourit à son tour. Il aida Wallace à se relever pour regarder Perrine.
- Elle ressemble à un flan au caramel... souffla Wallace.
- Voilà, c’est ça que j’attendais de toi, lopette ! cria Perrine.
- Euh, Perrine… marmonna Walter.
- Quand même ! souffla Tristan.
- Ouais, oh ! souffla Firmin.
- Elle accouche, elle peut se lâcher sur le langage ! souffla Gina.
- Exactement, c’est dans ses privilèges ! admit Christina.
- Je confirme ! sourit Quinn.
- On est bien d’accord ! souffla Rebecca.
Léon regarda Adrien qui plissa les yeux. Lilian avait capté ce regard et additionna deux et deux.
- … HHHAAAAAANNN MON DIEUUUUUUUUUUUHHHH !!!
- Quoi ?! s’étonna Léon.
- Un souci, chéri ? s’étonna Gina.
- … Elle… Il… Tu… Vous !!!
Léon et Adrien se regardèrent.
- … ADRIEN EST ENCEINTE !
- Enceint ! grommela Adrien.
- Bah oui, t’avais pas compris ça ?
- BAH NON !
- Léon, honnêtement personne n’aurait compris ça du premier coup ! souffla Gina.
- Mais c’est génial, on est contents pour vous ! admit Holly.
- Qui est quoi, j’ai rien compris… s’étonna Gabriel.
- Eh bah, Adrien est enceint, il va avoir un bébé. Le bébé de Léon, je présume.
Gabriel plissa les yeux et grimaça. Il tomba à la renverse.
- C’était trop pour lui ! souffla Holly.
- Maman, il a quoi, papa ?! s’étonna Sébastien.
- C’est un homme, mon cœur. C’est un homme.
- Putain, j’ai Mégatron qui me sort du bide et TOUT LE MONDE S’EN BRANLE ! cria Perrine.
- C’est pas plus mal, du coup personne ne mate ton vagin ! admit Naomi.
- Pas faux. Génial…
Mike plissa les yeux.
- Attendez, c’est quoi le délire, son mec va avoir un bébé ?
- Ouais, nan, je sais pas si les enfants devraient entendre ça… marmonna James.
- Mais attendez, j’ai rien compris, c’est un mec, comment il va faire ? s’étonna Francis.
- J’avoue ne plus suivre également… sans vouloir paraître intolérant ou… marmonna Tino.
- On en a fait des trucs débiles mais là… marmonna Clive.
Adrien regarda Léon qui serra les dents. Gina leva les yeux au ciel et regarda les garçons.
- Vous le faites exprès ou quoi ?! Adrien est né avec des organes de femme. Il est devenu un homme, mais il a toujours ses organes de femme. Du coup, Léon a pu lui faire un bébé !
- Aaaaaah.
- Ok…
- C’est toujours aussi bizarre… marmonna Benjamin.
- Bah peu importe, c’est comme ça, un point c’est tout ! Lilian, mon chéri…
Lilian semblait en état de choc. Orson se tourna vers Bradley qui plissa les yeux.
- Faut lui foutre une claque !
Léon plissa les yeux et gifla son jumeau. Lilian regarda son frère.
- M…
- Je vais avoir un bébé, Léon. Un bébé avec… mon homme.
Adrien se mordilla les lèvres. Rebecca inspira.
- Je suppose qu’on devrait applaudir parce que c’est… cool, mais là, on a un peu une femme posée sur de la fourrure de dragon qui est en train d’expulser l’héritier du trône de fer !
Tristan serra les dents. « C’est ma faute, je lui ai passé les DVD… »
- AAAAH PUTAIN VOUS ME CASSEZ LES COUILLES AVEC VOS HOMMES TRANSGENRE ENCEINTES LAAAA !
- Oui, s’il vous plait, arrêtez de me… casser les couilles… même si, de toute évidence, à présent, tout le monde sait que je n’en ai pas… marmonna Adrien, gêné.
- Steven, dis quelque chose ! souffla Mike.
Steven était caché derrière une fougère.
- Quoi moi, quoi ? J’ai rien à dire ! On n’est pas dans un ascenseur !
- Vieux… souffla James.
- Non, putain, la foufoune à Fey passe encore mais la zézette à Perrine c’est MORT ! En plus elle est blanche et cette serre est trop éclairée, je verrais tout !
- Non mais on veut pas de ton aide ! grommela Naomi.
- « Zézette » ?!! s’étrangla presque Firmin.
- Si il me touche, tue-moi, Naomi ! geignit Perrine.
- Juré, ma vieille… souffla Naomi.
- Non mais Steven, calme-toi… marmonna Walter.
- Le mec de Léon va avoir un bébé ! signala Charles.
- BAH QU’IL LE FASSE PAS DANS UN ASCENSEUR AVEC MOI DEDANS !
- J’aime bien ce Steven, il est très ouvert d’esprit ! sourit Adrien.
- T’AS L’AIR COOL AUSSI. PRENDS LES ESCALIERS !
- Il est très traumatisé… admit Ana.
- J’ai cet effet là sur les hommes ! sourit Fey.
Robbie se releva.
- Mon amour…
- Robbie, mon chou, reste réveillé…
- Hein quoi mais qu’est-ce que c’est que…
Robbie s’évanouit de nouveau. Walter agita la tête.
- A force, il va avoir des dommages au cerveau !
Anissa entra avec le médecin et l’avocat… qui n’était autre que Jason Mars.
- Oh bordel de meeeeeeeeerde… souffla Andréa.
- VOUS ?? crièrent une bonne partie des gens.
- C’est qui ? s’étonna Holland en regardant Helen.
- Un sale bâtard, voilà qui c’est… grommela Helen.
- Maman ! cria Elio.
- Quand c’est vrai, tu as le droit de le dire, Elio !
- Je sais qui sont mes parents, merci… marmonna Jason. Et… le hasard fait bizarrement les choses. Bonjour Andréa…
- Oublie-moiiii…
Bradley regarda Andréa.
- Ton ex ?
- Oui. Ta gueule !
- Hon. Mignon. Bisexuel aussi ?
- Non ! grommelèrent Andréa et Jason.
- J’demande ! souffla Bradley.
- T’as raison, faut se renseigner ! sourit Wallace.
- Bah oui ! souffla Bradley.
Le médecin, aidé par Naomi, traîna Robbie un peu plus loin. Christina prit le pli de l’arroser un peu. Robbie se réveilla.
- Oh seigneur… elle accouche, c’est ça ?
- Ouaip ! sourit Christina.
- Oh mon Dieuuuu… geignit Robbie. Je suis pas prêt !!
- Vous êtes en couple, ça ira. Fais un bébé toute seule, tu vas voir ! souffla Christina.
Robbie regarda Perrine qui agita la tête.
- Je AAAAAAAAOW ! Peux compter sur toi, je le sais ! Mmmmm…
- Perrine, pousse et arrête de répondre aux gens ! grommela Naomi.
- Vous n’aidez pas. Et que fait cette bouteille de Chardonnay près d’elle ? s’étonna le médecin.
- C’est la mienne ! cria Bradley en se la réappropriant.
Il la prit et retourna vers Wallace, mais il vit également à quel point Robbie était en stress. Il soupira.
- Et pis merde. Tenez.
- … y’a du poison dedans ? marmonna Robbie.
- Je sacrifie un Chardonnay pour votre couple de merde, vous pourriez dire merci !
Robbie agita la tête et s’envoya quelques gorgées de Chardonnay. Walter grimaça.
- J’ai pas l’impression qu’on donne un bon exemple aux enfants…
- Et encore moins aux trente adultes qui nous regardent… marmonna Naomi.
- Firmin, qu’est-ce que tu fais ?! s’étonna Perrine.
- Je filme, pour les papas.
- AH NON ! Tu ne filmes pas, je suis horrible !
- David m’a demandé…
- … tu fais chier ! AAAAAAAAAAAAAH !
- Cessez de la solliciter, elle doit pousser, le col est très dilaté… marmonna le médecin.
- Ah mais berk !! cria Rebecca.
- Vous pourriez ne pas détailler ce genre de choses ? grommela Quinn.
- Grave ! Quand t’accouches c’est genre « Gnagnagna, sa chatte est aussi large que la Place du Peuple, oulala »… soupira Rebecca.
- Chérie, ton langage ! grommela Charles.
- Ah non, non, elle a raison, et les enfants ont le droit d’entendre ! souligna Fey.
- … mais pas forcément envie… marmonna James Junior.
- T’es né dans un ascenseur-heu ! sourit Honorine.
- Oui bon ça va… grommela James Junior.
- Pourquoi chaque fois qu’on fait appel à un spécialiste, on se sent obligés de le contester ? s’étonna Orson.
- Tu as déjà débattu sur Twitter, Orson ? demanda Benjamin.
- Oui bah oui…
- Bah tu as ta réponse.
Orson plissa les yeux. Tristan regarda Neil qui ne se sentait vraiment pas bien.
- T’as la phobie des femmes qui accouchent ou quoi ?
- J’suis pas très fan du sang…
Tristan sourit et vint se blottir contre lui.
- C’est un bébé à naître, c’est un bel évènement…
- Oui, mais je veux pas voir… Désolé de révéler ma grande faiblesse ! sourit Neil.
- Faiblesse, faiblesse… je me rappelle encore de ce moment très mignon où tu coupais des oignons… sourit Tristan.
- Je pleurais comme un crétin !
Neil sourit et prit la main de Tristan.
- Je veux un enfant.
- … quoi ?
- Je voudrais qu’on ait un enfant. Toi et moi.
- … Neil, c’est…
- C’est ce que je veux, pour toi, pour moi, pour la suite. On a plus que les moyens, on a plus que la place, on peut le faire.
Tristan inspira.
- Pas un bébé, alors, on adoptera un enfant… déjà un peu grand.
- D’accord… à cause de…
- Ouais. J’aurais trop peur que ça recommence. Tu vois ? T’es pas le seul à être tout faible.
- Dit l’homme le plus fort que je connaisse ! sourit Neil.
Tristan allait l’embrasser mais Neil le retint.
- Je viens de vomir, Tristan !
- … m’en fiche !
- Moi pas ! Etreinte d’urgence !
- Urgh… sourit Tristan, dépité.
Les deux hommes s’étreignirent alors que Perrine poussait de plus belle. Orson se mordilla les lèvres et il sortit de la travée fleurie pour approcher.
- Allez, Perrine !
Amélia vint le rejoindre.
- Pousse, Perrine, on est tous avec toi.
- Allez ! souffla Benjamin.
- Tu peux le faire, tu en as vu de plus dures ! assura Tino.
- Moi aussi j’te soutiens ! sourit Lucy en défonçant son paquet de bretzels.
- Courage, tu vas voir, c’est que du bonheur après ! sourit Quinn en approchant aussi.
- Je confirme ! sourit Christina en ajustant April sur elle.
- Si t’arrives à me tenir tête, tu peux bien faire ce bébé ! ajouta Mike.
- Après tout ce que tu as fait pour nous… souffla James.
- Allez ma belle, c’est dur mais tu peux le faire ! sourit Fey, émue.
- Courage ma petite Perrine, allez !! encouragea Helen.
- Tu es la plus forte d’entre nous, tu PEUX accoucher cet enfant ! cria Rebecca.
- Allez, Perrine ! appuya Violette.
Lilian et Léon se tenaient la main pour elle.
- Pousse, pousse, respire et pousse ! cria Gina.
- Vas-y, tu y es presque ! cria Holly.
- Allez Perrine, allez, tu peux le faire, fais ce beau bébé ! cria Ana.
- J’veux pas regarder mais j’te soutiens à distance ! cria Steven.
- Moi j’ai un moment romantique, j’peux pas venir mais le cœur y est ! cria Tristan également.
- Perso, j’veux pas me reproduire mais je t’y encourage vivement ! assura Clive.
- Pareil… marmonna Andréa. T’as de sacrées couilles, Truman.
- On les voit d’ici d’ailleurs !
Tout le monde se tourna vers Francis qui désigna Adrien.
- C’était dans la continuité de sa blague !
- … oh bordel… souffla Adrien en baissant la tête.
- Et le timing, bordel ! Tout le monde a oublié ce truc ! cria Tino.
- Moi pas… geignit Lilian.
- Mais tu vas t’y faire… souffla Léon.
- Je suppose…
Santana arriva avec les autres, dépitée.
- Bon, Perrine, tu nous le sors, ce môme ?
- Mais est-ce que vous pourriez CESSER cela et RECULER, ça n’aide pas, cette femme est en train d’accoucher, elle n’a pas besoin de pom-pom girls !
- Oh que si, croyez-moi, oh que si ! souffla Rebecca.
- Docteur… marmonna Naomi en se baissant entre les jambes de Perrine.
- Maintenant vous sortez de cette serre et vous me laissez accoucher cette femme !
Naomi leva le bébé sous les cris enjoués de la populace. Les pleurs de l’enfant résonnèrent dans la serre. Le médecin fit de gros yeux.
- Suffisait de lui faire penser à autre chose, elle l’a sorti tout seul ! sourit Naomi. Merci tout le monde !
- Oh, on a l’habitude ! sourit Francis.
- On devrait se pointer à tous les accouchements ! C’est qui le prochain, Adrien, c’est ça ? marmonna Orson.
- Ah non, non, non, non, vous ne VENEZ PAS à mon accouchement !
Léon regarda Adrien qui grimaça.
- Tu les as entendus, tout à l’heure ?!
- Bah on viendra quand même ! cria Steven.
- Ouais, rien que pour faire chier ! admit Santana.
- En même temps, ils sauront jamais c’est quand… souffla Gina.
- En effet. Merci, Gina ! souffla Adrien.
- Y’a des applis pour estimer… marmonna Benjamin.
- OUI BAH NON ! grommela Adrien.
Le médecin coupa le cordon et nettoya sommairement le bébé avec la bassine d’eau. Il le donna ensuite à la maman.
- C’est une fille ! signala le médecin.
- Aaaaaaaaaaah !
- Quoi, y’a quoi avec les garçons ? s’étonna Elio.
- Tu comprendras plus tard, fiston… marmonna Holland.
Perrine prit la petite sur elle et sembla épuisée.
- Vous m’avez tellement saoulée avec vos encouragements de merde que je l’ai sortie plus vite !
- Ah, bah on savait bien que ça servirait à quelque chose ! souffla Amélia.
- Bravo, l’équipe… marmonna Santana.
Robbie arriva auprès de Perrine.
- C’est notre bébé…
- Ouais. On a une fille. Dire que j’avais repoussé tes avances en première année. Si j’avais su, j’aurais changé d’école…
Robbie grimaça alors que Perrine sourit.
- Je rigole !
- Et du coup, vous l’appelez comment ? demanda Naomi.
Tout le monde attendait un peu, en effet. Robbie inspira.
- Pour un garçon, on était partis sur Henri…
Fey tira la langue, clairement en désaccord.
- Et pour une fille…
Perrine inspira.
- Robbie a une arrière-grand-mère avec un très joli nom…
Robbie sourit.
- Charlotte ?!
- Oui Charlotte. J’aime bien ce nom ! sourit Perrine. Et du coup c’est moi qui décide des seconds et troisièmes prénoms…
- … ah oui c’est vrai qu’on avait dit ça… marmonna Robbie.
- Charlotte Linda Ester Truman-Mayer.
« Oh ma chériiiiiiiiie !!! C’est génial, on est tellement contents ! »
Perrine se tourna vers Firmin qui avait mis le téléphone en haut-parleur et qui laissait résonner la voix de Denis.
- Papa… grommela Perrine avec la furieuse envie de lancer son bébé sur son frère.
- Charlotte n’est pas une munition balistique, chérie… marmonna Robbie.
« J’en étais sûr qu’elle allait accoucher à ce mariage ! » geignit David, en larmes.
« Oui mais c’est bon, maintenant, tout va bien ! On est grands-parents !! »
« Il faut que je l’annonce à tout le monde, ça va être fatigant… »
- Papa, arrête de parler de ta fatigue, ça inquiète Firmin !
- Même pas vrai ! grommela Firmin. J’ai tout filmé, j’vous montrerai en rentrant ! sourit Firmin.
« On vous embrasse les enfants ! »
« Robbie doit être tellement fier ! »
Robbie agita la tête.
- Oh que oui !
Wallace inspira et regarda Bradley. Ils étaient assis dans le fond de la serre.
- T’as raison. C’est pas ma fille.
- Voilà. Biologiquement, oui, mais c’est Robbie, son père.
Wallace acquiesça.
- Toi et Andréa… vous comptez continuer ce manège encore longtemps ?
Bradley inspira.
- Aussi longtemps que nécessaire.
- Dommage.
Bradley regarda Wallace.
- Tu me donnais presque envie de retenter une relation solide.
Bradley haussa les sourcils.
- Avec moi ? Tu m’as vu ? Je suis un connard !
- Scoop : Moi aussi. Entre connards, on peut s’entendre, nan ?
Bradley inspira et allait se relever.
- Tu sais pas tout ce que je dois supporter…
Wallace le tira par le bras.
- Ta vie, c’est ta vie. Personne n’a le droit d’en décider pour toi. Le rôle des parents c’est pas de contrôler ta vie, c’est de t’aider à la mener comme tu l’entends. Tu leur dois rien.
- … euh…
- Nan, putain, tu leur dois rien. Tout comme j’ai aucune obligation envers Charlotte.
Bradley inspira.
- Ça a l’air tellement facile quand tu le dis…
- Ça l’est, putain. T’es un mec intéressant, t’es jeune, tu peux pas vivre ta vie enchaîné comme ça.
Bradley hocha la tête. Wallace lui tourna la tête et l’embrassa doucement.
- Je t’enchaînerai jamais. Tu feras ce que tu veux. Même si tu veux me quitter, tu pourras.
- … je… j’aurais pas envie de te quitter.
- Ils finissent tous par le faire.
- Bah on verra. T’es d’un pessimiste !
- Ca va aller pour l’annoncer à Andréa ?
- Ouais, elle est solide. Je pense. J’espère. Clive va nous tuer, résuma Bradley.
- Clive va nous hacher menu avec son Cizayox, marmonna Wallace.
Benjamin se pencha vers Orson.
- Du coup, si elle devient obèse et qu’elle fait 85 enfants, on pourra l’appeler…
- Benjamin, Benjamin, Benjamin ! grommela Orson.
- Oui ?
- C’est le nom de famille de Big Mom, pas son prénom !
- Ah oui, effectivement, pardon ! Mais son second prénom c’est Linda, ça ressemble à Linlin !
- … ouais, t’as raison, elle va se faire humilier à l’école, la pauvre…
- Personne ne connait la référence que vous venez de faire ! soupira Amélia, blasée.
- Toi, si ! fit remarquer Lucy.
- Parce qu’on mettait cet anime en bruit de fond tous les matins en se levant. Et que j’aimais bien Chopper… grommela Amélia.
Anissa regarda son médecin.
- Vous pouvez la transporter à l’infirmerie du personnel pour régler les derniers détails ? Je suppose que madame Truman veut être présente pour le reste de la cérémonie…
- Je garantis pas que je pourrais danser… marmonna Perrine.
- Enceinte et même pas foutue de se relever juste après… que dirait la Reine Mère… soupira Wallace.
- Attendez, vous aviez une infirmerie du personnel ? s’étonna Walter.
- A l’autre bout de la propriété, je ne pense pas que madame Truman était en état, la serre était l’endroit le plus proche.
- Et le plus chaud… geignit Christina.
- J’allais le dire ! souffla Charles.
Jason regarda Andrea.
- Je dois y aller… on se revoit après ?
- Je crois qu’on s’est déjà tout dit…
- Eh bah moi je crois pas.
Jason suivit le convoi de Draïeul, Perrine, Naomi, Robbie, Walter et Firmin. Wallace suivit le mouvement et arriva au niveau de Perrine.
- Bien joué, Truman, bel accouchement.
- Merci… Tu vas mieux ?
- Ouais. J’ai… un peu paniqué… Mais c’est pas ma fille, c’est la vôtre.
- Walter et Naomi seront les parrains et marraines, du coup, je veux pas que tu te sentes obligé à quoi que ce soit…
Wallace hocha la tête.
- En même temps, je suis trop irresponsable…
- Par contre, notre bébé à nous aura besoin d’un parrain…
Wallace regarda Naomi qui sourit en tenant la main de Walter.
- Elle s’est décidée et… j’avoue que tout ça m’a bien ému moi aussi !
- Merde, du coup vous me mettez une de ces pressions !!
- Va falloir que tu arranges ta vie ! sourit Walter.
- C’est en bonne voie…
Wallace se tourna vers la serre qui s’éloignait. Bradley parlait avec Andréa alors que le reste des invités sortaient. Wallace regarda la propriété. « Ouais, tout peut s’arranger dans la vie… probablement… »
***
Maître Gims & Vianney – La mêmeLe soir tombait alors que le bal extérieur profitait du bon air estival de la nuit.
Lilian et Gina parlementaient avec Léon et Adrien.
- Pour nous la situation est claire et nette, je suis un mec trans qui va avoir un enfant…
- Cet enfant est de moi, nous sommes tous les deux les pères ! sourit Léon.
Lilian agita la tête.
- Je suppose que je n’ai pas mon mot à dire…
- On comprend que ça te perturbe… admit Léon. Je t’en ai beaucoup demandé ces dernières années…
Lilian inspira lourdement.
- Nan, en fait j’ai pas de questions à poser. Je suis ravi pour vous, peu importe… si tu es un homme enceint ou quoi… Voilà, l’important c’est que vous soyez heureux !
- Bah oui…
- Ouais !
- Eh bah voilà, j’ai rien d’autre à dire alors ! On va danser un peu…
- Hm !
Gina et Lilian s’éloignèrent. Adrien regarda Léon.
- De mieux en mieux semblant…
- On lui rend pas la chose facile en même temps…
- Certes…
Lilian regarda Gina qui inspira.
- Non, là, je t’avoue que même moi je sature un peu… le coup de passer des femmes trans aux mecs trans, j’avais trouvé ça bizarre mais là le mec enceint…
- Ouf, enfin je suis pas si anormal que ça !
- Bah là… admit Gina. En plus, avec un bébé, on pourra moins leur confier les petits qu’avant…
- Euh… je sais pas si je veux que les filles côtoient un homme en pleine grossesse…
- T’as pas tort… grimaça Gina. Ça va jeter un froid…
- Oui mais bon ça nous pendait au nez… admit Lilian.
Plus loin du bal, Wallace observait Bradley.
- Non, mère, pas de chantage avec la maladie de papa, j’en ai rien à foutre. Je quitte Andréa, je vais m’installer chez mon copain.
Wallace hocha la tête. Bradley grimaça.
- Je l’encule, l’héritage. Je lui chie à la raie. Et je vais ouvrir mon cabinet de psychologue. Pleurez donc, mère, vous pisserez moins.
Bradley raccrocha.
- Elle est au bord du suicide. Je ne me suis jamais senti aussi bien !!
- A mon tour.
- Ouais. Allez.
Wallace appuya sur son téléphone et contacta son patron.
- Monsieur Portman ? Oui, c’est Gribble à l’appareil. Je sais… je sais, je suis bel et bien au mariage, fallait juste que je vous parle… euh, je veux faire une tentative de reprise pour le bar… Je sais… je vous prépare un dossier, je vais souscrire à un prêt de ma banque et je vous présenterai aussi mon projet d’aménagement du « Volupté »…
Wallace écoutait son patron.
- … mercredi à quatorze heures ? Sérieux ? C… Cool ! Je… merci monsieur Portman ! Je vous prépare tout ça… Merci ! Bonne soirée !
Wallace raccrocha et regarda Bradley.
- Putain, c’était tellement simple !
- Comme quoi !
- Il attendait juste que je fasse les choses de manière adulte, faut croire…
Bradley sourit.
- Hm. Et moi je vais devoir assumer mon choix jusqu’au bout.
- Ça m’embête pas de t’héberger. C’est de l’humanitaire au point où t’en es.
- Ouais. Mais on se promet rien, c’est bien compris ?
- On se promet rien, comme convenu.
Bradley et Wallace hochèrent la tête en se regardant. Ils s’embrassèrent avec passion.
Neil et Myriam discutaient, à la surprise de Mike et Tristan, qui avait bien vu que Wallace s’était trouvé un casse-dalle.
- Je tiens trop à ma ligne, je peux pas tomber enceinte…
- Adoptez, ça se fait, personne ne vous oblige à enfanter ! souffla Neil.
- Facile à dire pour vous les homos, c’est votre seule solution ! Moi la société m’oblige à faire usage de mon utérus !
- La société, la société, personne ne vous pousse à la baïonnette non plus hein !
Tristan regarda Mike.
- Si ça peut te rassurer, il n’est pas bisexuel.
- T’en es sûr ? J’ai entendu dire qu’au fil du temps, t’étais devenu plutôt large sur le sujet…
- Je jure d’étrangler Rebecca…
- Etrange plutôt le vin qu’elle te sert quand tu passes chez elle.
- En tout cas entre elle et toi, je dirais que niveau couple, tu t’en sors mieux…
- Oh, Charles est sympa…
- Ecoute, répète pas ça, mais… elle était bien mieux avec toi. Au moins, elle souriait.
Mike inspira.
- Ouais, mais je suis bien avec Myriam, j’ai mis du temps à me détacher d’elle. Tu peux comprendre ça, je pense…
- Ouais… ouais, je peux comprendre… Mais heureusement c’est fini maintenant.
- Ouais, pareil. J’vais tout faire pour que ça dure. J’en n’aurais pas deux comme ça…
- Tu m’étonnes. Moi non plus.
Francis et Quinn dansaient tranquillement avec Lucy et les enfants.
- Tu vois, l’avantage d’être une famille plan-plan à la con, c’est qu’on n’a pas cinquante mille problèmes !
- Exactement ! admit Francis.
- Oh le célibat c’est pas mal non plus ! sourit Lucy.
Santana et Anissa discutaient autour d’un verre de champagne.
- Quelle journée. Si on m’avait dit qu’un bébé naîtrait ici… j’me serais pas levée ! sourit Anissa.
- Je comprends bien… Dites voir, vous connaissez l’hôtel Unovathon dans le coin… ?
Anissa regarda Santana, pas dupe.
- Mademoiselle Lan, enfin ! ricana la femme.
- … pardon, je me suis… méprise ?!
- Oh que oui ! Oh ! Santana !
- Pardon, excusez-moi, c’était terriblement indélicat…
- Primo, vous arrêtez de me vouvoyer.
Santana se raidit.
- Et deuxio, j’aime qu’on m’invite à déjeuner d’abord. Demain, dix heures, au restaurant de votre hôtel. Soyez apprêtée, je le serais aussi. Et du coup, ce sera un brunch. Excusez-moi, j’ai besoin de me coucher tôt !
Anissa partit. Santana la regarda, bouche bée.
- … hah la chaudaaaaaaasseuh !!!
- Santana, aide-moi !
Santana laissa Andréa prendre la place d’Anissa.
- Andréa, je dois changer de culotte et rester fraîche pour demain. Dépêche.
- Jason veut qu’on se remette ensemble !
- … va voir Clive, je suis nulle en hétérosexualité !
- Il me colle au cul, il veut qu’on couche !
- Bah couche, c’est quand la dernière fois que t’as tiré ton coup, meuf ?
Andréa sembla réfléchir.
- … merde, putain, t’as raison. Aussi, tu peux m’héberger, je suis genre SDF ?
- … tu pouvais pas demander ça AVANT ???
- Jason ça me semblait plus urgent…
- … mais putain, Andréa !
Angie Hart – BlueClive et Beth se serrèrent l’un contre l’autre.
- Niveau ambiance musicale, ça passe du coq à l’âne…
- Tu m’étonnes. Tu t’es pas trop ennuyée ?
Beth haussa les épaules.
- C’est juste un mariage à la con. Tant qu’on était ensemble.
- Ouais… J’sais pas si c’est la musique ou quoi, mais… J’suis content de t’avoir dans ma vie, et de pouvoir dire que j’suis heureux sans être sous l’effet de l’alcool ou de la drogue.
Beth regarda Clive, amusée.
- Ce que j’aime avec toi, c’est que tu es nul pour faire des remarques romantiques !
- J’suis sérieux. Entre mes parents incompétents et mon caractère marginal… Ca fait du bien de me dire que comparé à pas mal de monde, je m’en suis sorti.
Beth sourit et se serra contre Clive.
- Contente d’être ton salut !
- J’suis sérieux, Beth !
- Ce qui fait que ça marche entre nous, c’est qu’on n’en discute pas, c’est ce que c’est, un point c’est tout. Mariage, unions civiles, concubinage, c’est juste des étiquettes, on n’a pas besoin de ça.
Clive sourit et se blottit contre sa compagne.
Orson et Amélia dansaient en tout bien tout honneur.
- Quelle journée…
- Tu m’étonnes. Et Perrine qui accouche… souffla Orson.
- On l’avait tous un peu vu venir… admit Amélia. Tu es sûr que tout va bien ?
- Moi ? Oui… Oui, oui. Le boulot prend beaucoup de place… mais ça va. Et toi ?
- Moi aussi, ça va.
Amélia se blottit contre Orson qui ferma les yeux. Amélia ferma les yeux aussi, un doux sourire sur ses lèvres.
- Cent Pokédollars qu’ils se remettent ensemble… marmonna Benjamin.
- Deux cent qu’ils se remettent ensemble ce soir… souffla Christina.
- Tu danses pas avec Tino ? s’étonna Benjamin.
- La flemme. Je danserai avec Tristan s’il me prend en pitié. Pis bon, faut surveiller les gosses…
On avait laissé quelques enfants à moitié endormis à leur table. Tino était à la table de Perrine et Robbie. Perrine était dans un fauteuil en osier spécialement apprêté pour elle, tenant la petite Charlotte.
- Et toi, Lucy…
- Ça fait un bail que le contact est rompu… Et que je fais que râler.
Christina inspira en ajustant April sur elle.
- Elle est déprimante cette chanson.
- N’est-ce pas !
Blondino – Les Filles d’Aujourd’hui- Bon, bah finalement ça se sera très bien terminé ce mariage ! sourit Fey.
- Hm. Ça aurait pu être bien pire. Disons que l’accouchement à la fin, c’était pas vraiment prévu au programme… admit James.
- Ah ça non. Mais ça m’a rappelée plein de beaux souvenirs…
- Enfin mariés… sourit James.
- Hm. Je t’aime, je t’aime, je t’aime tellement si tu savais !
Holly et Gabriel dansaient également sur la piste.
- Lilian va tourner dingue…
- C’est presque certain. Mais il faut qu’il trouve dans son cœur la force d’accepter son frère. On en a parlé des milliers de fois, lui et moi.
Holly inspira.
- Mais est-ce qu’on peut tout accepter, Gabe, je veux dire… un homme enceint !
- D’aucuns ont douté des miracles du Christ, Holly. La science, c’est peut-être le miracle de notre millénaire.
- … j’ai du mal à te suivre, parfois.
- Mais ce que j’aime chez toi, c’est que tu finis toujours par me suivre ! sourit Gabriel.
Ana et Steven dansaient ensemble.
- Les gens vont parler…
- Les gens parlent déjà… soupira Ana.
- Tu me dis, si je suis trop collant.
- Non, Steven, tu n’es jamais trop collant.
Steven hocha la tête.
- Ivan a l’air bien. Tu comptes l’éduquer en Russie ?
- Oui mais en lui enseignant qu’il y a d’autres pays autour. L’amener ici en faisait partie.
- Bon.
Ana inspira. Steven leva les yeux au ciel.
- Piotr se doute de quelque chose ?
Ana s’éloigna de Steven, étonnée.
- Je suis pas stupide, Ana. Quand tu m’as annoncé que tu étais enceinte, j’ai fait le calcul.
Ana sembla horrifiée. Steven lui caressa le visage.
- Est-ce que Piotr se doute de quelque chose ?
- N… Non…
- Tant mieux.
Steven serra Ana contre lui. La jeune femme sembla quelque peu secouée.
- Steven…
- L’ancien Steven est pas bien loin. Moi, me coltiner un enfant ? J’adore Ivan, mais quand même, quoi.
Ana souffla, soulagée. Puis elle gifla Steven qui grimaça.
- … beh…
- Du coup, si je t’avais choisi toi, tu m’aurais laissée seule avec le bébé !
- … Nan, j’aurais assumé, mais à contrecœur !
- C’est horrible !! Piotr ne se doute de rien et il n’a aucune raison de douter ! Et il en aura de moins en moins à l’avenir !
Ana laissa Steven pour aller rejoindre Ivan. Steven hocha la tête et se retourna, se dirigeant vers la table de Christina et Benjamin qui le regardèrent.
- Steven ?
- Ça va ?!
Steven inspira, saisit une bouteille de champagne et s’en servit une flûte. Puis une autre. Puis une autre.
- … ça va pas… marmonna Christina.
- Tu crois qu’on le laisse avec les enfants ? geignit Benjamin.
Christina inspira. Steven agita la main.
- Vous inquiétez pas, j’veux pas m’saouler, j’veux juste…
Steven essuya ses yeux pleins de larmes.
- … perdre connaissance et plus me rappeler que je viens de faire la plus belle connerie de ma vie…
Steven vida une nouvelle flûte cul-sec. Christina serra les dents. Benjamin agita la tête.
- Voyons le côté positif, Christina, on n’en est pas encore là !
- … Steven, non, tu ne peux pas faire ça !
Steven regarda Christina qui inspira.
- Pas avec les enfants autour. Va ailleurs.
Steven acquiesça.
- Cool. Faites-moi plaisir, vous deux, couchez pas ensemble.
Steven prit sa bouteille et son verre et changea de place. Christina et Benjamin se regardèrent.
- C’était absolument pas prévu au programme !
- Ah non, non, j’te jure !
- Pour te dire, je préfère encore coucher avec Steven !
- Oui bah évidemment, il est beau gosse, il est cadre, alors que moi je suis simple employé de banque, tu me rappelles Lucy !
- Oh, bah voyons, fais pleurer la petite journaliste même pas reporter qui écrit des articles à rallonge sur des pays où elle ne va jamais !
- Pis ça crève les yeux que t’es encore amoureuse de Tino !
Christina se mordilla les lèvres.
- Bah toi pareil avec Lucy !
- … d’ailleurs ça m’étonne qu’il ne l’ait pas draguée, il était pas en kif sur elle à une époque ?!
- Brièvement. Mais qu’il ose l’app…
Benjamin montra la piste du doigt. Lucy et Tino dansaient ensemble.
- … ah l’enculé ! cria Christina.
- Mmmm…
Christina regarda la plus grande fille de Gina.
- Rendors-toi, c’est un rêve !
Lucy jeta un regard vers la table de Christina et Benjamin.
- Ils viennent à peine de nous remarquer.
- C’était une idée débile d’essayer de les rendre jaloux.
- Hm. Mais ça a été marrant, le temps d’une chanson. Donc, t’as vraiment plus aucun sentiment pour moi ?
- Aucun. Tu es monitrice d’auto-école, à mes yeux tu as gâché ton immense potentiel.
- Pardonnez-moi de ne pas être à votre hauteur, monsieur le déviant sapiosexuel !
- Au plaisir de vous revoir, madame la chinoise un peu trop lookée !
- Ça s’appelle le style, monsieur !
Sophie Ellis-Bextor – HeartbreakWalter et Naomi enchaînaient les slows langoureux et les embrassades interminables sur les chansons rythmées. Bradley les observa, amusé. Il tenait des cocktails et il les ramena à Wallace, Lilian et Gina, en pleine discussion.
- J’en ai plus que ras le cul qu’on ait cette discussion ! Merci Brad. Lilian, ce que tu dois comprendre c’est qu’il n’y a rien à comprendre. Putain, j’adore cette chanson !
- Moi aussi ! sourit Bradley. Ce que Wallace essaie de dire, je pense, c’est que parfois il faut accepter les choses pour ce qu’elles sont. Ton frère va avoir un bébé avec son copain trans, c’est comme ça et puis c’est tout.
- Moi y’a un truc qui m’échappe…
Bradley regarda Gina.
- Elle est devenue un homme, on est d’accord ?
- Il est devenu physiquement un homme, oui.
- Putain, j’y arriverais jamais. Du coup, ça le gêne pas d’être enceint ?
- L’expérience d’un transgenre est très personnelle. Je pense qu’Adrien, d’autant plus au contact de Léon, considère son vagin comme quelque chose de très masculin.
Gina grimaça tout comme Léon. Bradley hocha la tête.
- En tant qu’hétéro-cis, vous ne pouvez pas comprendre, et même en tant qu’homo-cis, j’ai du mal à appréhender le phénomène mais je vois à peu près le schéma. Peut-être qu’Adrien ne se fera jamais, jamais, jamais opérer pour avoir un pénis. Parce que son vagin n’est pas un frein à l’acceptation de sa masculinité.
Lilian acquiesça.
- Je comprends mieux ce que tu disais à propos de ne pas se poser de question…
- Voilà…
- Euh, je reviens… marmonna Wallace.
Bradley regarda Lilian et Gina.
- Sinon, vous êtes un couple monogame ?
Lilian et Gina se regardèrent.
Wallace s’éloigna de la piste pour trouver Tristan devant le lac. Il le regarda.
- Hey.
- Hey. T’es pas avec… Neil, c’est ça ?
- Il danse avec Myriam, je me suis éloigné…
- Ça peut se comprendre.
- Et toi, t’es pas avec… Bradley ?
- Le truc habituel, Lilian a besoin d’être aidé dans la compréhension de son frère…
- Oh. Il bosse, quoi.
- Voilà.
Wallace et Tristan regardèrent le lac.
- C’est cool que tu sois heureux.
- Hm. C’est cool que… tu n’aies pas sombré dans l’alcool ou la dépression…
- Pas le temps. Trop de taf. Et je vais reprendre le bar, ça semble en bonne voie.
Tristan sourit.
- Tu t’y es enfin pris comme un adulte.
- Hm. Et toi, tu t’es enfin trouvé un mec qui te laisse t’épanouir sans t’oppresser…
Tristan regarda Wallace.
- Tu ne m’oppressais pas.
- J’étais pas non plus super bon pour toi.
Tristan acquiesça.
- C’est gentil, mais… c’est moi qui étais amoureux, j’aurais dû… réaliser plus tôt que tu ne me convenais pas.
- J’étais amoureux de toi aussi. Juste que… je l’étais trop. Je te brisais. Au moins autant que tes ex foireux.
Tristan sourit.
- Toi et Bradley…
- J’sais pas. J’ai jamais essayé les mecs aussi cons que moi.
- Tu n’es pas con, tu es espiègle. Effectivement, de ce point de vue-là, vous vous ressemblez.
- Ouais. Et Neil… Il est trop parfait, non ?
Tristan sourit.
- On s’accorde bien, voilà tout. Il a plein de défauts. Il est trop sociable, par exemple. Moi pas. Et il en fait souvent trop. Et il est parfois maladroit quand il parle. Mais j’adore ses défauts. Et… je crois qu’il m’aime pour moi, pour ce que je suis, sans chercher à me changer. Pourtant je m’améliore sans cesse avec lui.
- Contrairement à avec moi.
- Avec toi, j’ai grandi. Neil me complete et je le complete.
Wallace hocha la tête.
- On peut redevenir amis, tu crois ?
Tristan sourit.
- Je sais pas. Faut voir.
- Si ça te tente pas, je comprendrais.
- Ça te tente, toi ?
Wallace inspira.
- Je sais pas. Je suppose que ça me manque de plus faire partie de ta vie.
- D’accord. Moi, tu ne me manques pas du tout. J’ai tout ce qu’il me faut.
Wallace hocha la tête.
- Ca a le mérite d’être honnête…
- Ça veut pas dire que je ferme la porte. Ça veut juste dire que je ne ferais pas le premier pas. Comme ça, si je sens que tu m’empoisonnes la vie, je pourrais t’en sortir sans regrets.
Tristan tourna les talons. Wallace hocha la tête en regardant le lac.
- Mais j’aimerais que tu sois d’abord bien dans ta vie avant de revenir vers moi en tant qu’ami.
Wallace se tourna vers Tristan.
- Comme ça, on parlera d’égal à égal. Plus comme… le mec sûr de lui et le petit geek sans colonne vertébrale !
Tristan s’éloigna. Wallace sembla légèrement rassuré.
- On fomente un complot ?
- BWAH ! Pas ma réplique…
Wallace regarda Neil qui s’était faufilé.
- Il fait si sombre que ça quand on s’éloigne de la fête ?! Wow !
- Tristan va te chercher…
- Mais non. Il peut se débrouiller tout seul. C’est pas une petite chose fragile, contrairement à ce qu’il a l’air de croire lui-même, parfois.
Wallace hocha la tête.
- On faisait rien… Fin, on disait rien de mal ou…
- J’ai entendu votre conversation, Wallace. Je le cherchais, je me suis éloigné, je vous ai vus, j’ai écouté. T’en fais pas. Je suis pas jaloux pour deux sous.
Wallace acquiesça.
- Ok, euh… tu voulais…
- Tristan m’a raconté tellement de choses à ton sujet, et… je suis déçu. Il m’avait dit que tu avais du charisme, c’est vrai. Que tu étais séduisant…
Neil regarda Wallace qui grimaça.
- … pas mon genre mais ça va, je suppose, et que tu étais de nature perverse, au sens machiavélien du terme… et je reste sur ma faim.
Wallace regarda Neil.
- On s’est aimés, on a partagé, on a… été bien ensemble, mais… je l’étouffais, et il perturbait ma nature profonde, j’étais amoureux et en même temps volage, j’étais… à fond sur lui et dans le même temps je tapais à droite à gauche… On n’a presque jamais été sur la même longueur d’ondes. Il est mieux avec toi. Je suis content pour lui.
Neil hocha la tête.
- Tu sais qui tu me rappelles ?
- Hm ?
- Tristan, quand je l’ai rencontré. Fragile et fort à la fois. Beau mais dégradé. Ce petit garçon effondré qu’on veut redresser. C’est peut-être le moment pour toi de te poser. En tout cas, si tu veux venir dîner un jour à la maison, c’est sans problème en ce qui me concerne. Les amis de Tristan sont mes amis.
- Ouais. Si on est encore amis…
- Mais oui. Allez, on y retourne !
Wallace hocha la tête, mais il laissa Neil retourner vers la foule seul.
Thérapie Taxi – Hit SaleLudivine débarrassait les tables, suivie par Violette.
- Tu devrais aller danser, Violette…
- Mais non.
- Ou alors c’est moi qui devrait aller danser et arrêter, mais les gens sont tellement désorganisés…
- C’est vrai. C’est vrai pour toutes les sauteries…
- Va danser, Violette, tu vois bien que je suis en pleine crise !
Violette prit Ludivine par le bras et l’embrassa. Ludivine la regarda, étonnée.
- Allons danser.
- … ok. Ok, ok.
Helen passait dans les rangs avec un verre qu’elle ramena à Holland. Elle vit Andréa et Jason s’embrasser dans un coin.
- Eh bah ça s’amuse bien apparemment… Où est Elio ?
Holland désigna leur fils qui dansait avec Firmin, et ça avait l’air de discuter dressage Pokémon.
- Assiste-t-on aux prémices d’une alliance ?
- J’espère que non. Elio est trop jeune pour voyager…
- On est d’accord mais ça pourrait lui être profitable d’avoir un mentor !
Holland inspira.
- Tu ne veux pas aller danser ?
- La vieille au milieu des petits jeunes ?
- Je suis vieux aussi !
- Certes. Allons-y !
Neil et Tristan dansaient avec Léon et Adrien. Wallace passa près d’eux avec Bradley en direction du buffet, mais Adrien et Neil leur firent signe. Les deux se regardèrent et haussèrent les épaules. Ils s’intégrèrent au quatuor. Violette et Ludivine arrivèrent.
- On fait la réunion Queer du mariage ! sourit Violette.
- C’est ça, en partant on fait la marche des fiertés avant l’heure ! sourit Adrien.
- Manque plus que…
Santana et Andréa se pointèrent au milieu du cercle en se galochant comme des princesses. Neil haussa les sourcils. Bradley frappa dans ses mains. Wallace leva sa bière.
- Révolution homosexuelle en marche sur la piste !
Andréa regarda vers Jason qui semblait plus excité que jaloux.
- MERDE ! Ca marche pas !
- Elle essaie de rendre son ex jaloux pour qu’il se barre ! souffla Santana.
- Faut que tu embrasses un mec, ça marchera pas avec une nana ! souffla Bradley.
Andréa regarda Neil qui agita les mains.
- J’ai pas fait ça depuis la maternelle !
- C’est pas le truc à me dire, ça m’excite encore plus !
Santana se mit entre Bradley et Violette.
- Désolée, je voulais pas t’embarrasser.
- Non, ça va, on n’est plus ensemble, t’as aucun compte à me rendre !
- C’est dingue comme on s’entend mieux toi et moi quand on est séparées ! s’étonna Santana.
Violette haussa les épaules.
- Faut croire qu’on n’est pas faites pour être ensemble.
- Ouais. J’ai un rencard avec la maîtresse des lieux demain matin.
Violette haussa les sourcils, surprise.
- Sérieux ? Lulu, elle va se taper la proprio !
Ludivine regarda Santana et lui leva deux pouces.
- Très bon choix, on a passé le repas à la reluquer !
- Ca m’étonne pas ! sourit Santana.
- OH ! cria Violette.
Andréa embrassait Neil avec passion sous les yeux éberlués de Tristan. Andréa se sépara de lui. Neil regarda Tristan.
- J’aime les femmes maintenant !
- Déconne pas, toutes mes fringues sont chez toi ! ricana Tristan.
Jason arriva vers le cercle, un peu furax. Bradley et Wallace se regardèrent. L’avocat regarda Andréa qui le regarda.
- Eh ouais, j’embrasse qui je veux !
- … Sauf moi, c’est ça ?
- Tu as eu ta chance, pourquoi tu veux renouer ?
Andréa approcha de Jason et dansa avec lui. Jason sourit.
- Parce que je sens que tu en as envie aussi.
- J’ai une réputation à tenir ici !
- Celle de la fille un peu salope qui galoche n’importe qui ? souffla Jason.
- Nan.
Bradley avait approché le duo, un peu mécontent.
- Celle de la femme libre qui est toujours là quand on a besoin d’elle. Et qui sait aussi laisser partir les gens auxquels elle s’est attachée. Et qui sait aussi qu’elle n’a besoin de personne pour être elle-même.
Andréa regarda Bradley, puis Jason. La blonde hocha la tête et serra Bradley dans ses bras.
- Tu vas me manquer, petit con…
- Je t’aime aussi, salope qui galoche ! sourit Bradley.
Jason ne savait plus quoi penser. Il haussa les épaules et sembla partir.
Marina and The Diamonds – Bubblegum Bitch- Etrange playlist pour un mariage, hein ?
Tino avait finalement invité Christina à danser.
- Oui… oh, je suppose que ça se fait !
- Je m’attendais aux classiques, macaréna, danse des canards, madison…
- Et le ciel nous en a préservés ! admit Tino. Tiens, regarde !
Christina vit Lucy et Benjamin s’approcher.
- J’avais besoin de lâcher Quinn et Francis qui sont en mode collés-serrés, ça m’énerve !
- Du coup on a fait la paix, je m’ennuyais ferme ! sourit Benjamin.
- Où est Tristan ? marmonna Orson en arrivant. On reforme le groupe ?
- On peut aussi ne pas le faire ! sourit Amélia.
- Il est dans… le carré LGBT je crois… admit Lucy en tournant la tête.
- Y’a pire quand même… marmonna Orson en montrant Helen et Holland qui dansaient une gigue, entourés par les mariés et d’autres invités.
Myriam se rapprocha de Mike.
- C’était une belle journée. On va bien dormir ce soir.
- Ouais. T’as raison, je dois améliorer ma vie. Je vais chercher un nouveau taf mieux payé et plus enrichissant sur le plan humain.
Myriam agita la tête.
- Je ne te demande pas forcément de tout changer…
- Je sais. Je sens juste que je dois le faire…
Rebecca et Charles observaient Helen et Holland qui dansaient comme si ils avaient quatorze ans.
- J’étais pas sérieux pour le divorce, ce midi, hein.
- Je sais. Heureusement que je sais, d’ailleurs. Et moi j’étais sérieuse quand je t’ai encouragé.
Charles inspira.
- J’ai le droit de ne pas aimer tous tes amis ?
- Tu as l’obligation de ne pas tous les apprécier, évidemment ! sourit la rousse.
Naomi et Walter trouvèrent Steven qui s’était écroulé sous une table.
- Faudrait au moins le coucher quelque part… marmonna Naomi.
- Il est foutu. Viens, on va rejoindre Perrine, Robbie et notre super filleule.
Naomi inspira et regarda Walter.
- C’était une étrange aventure, hein ?
- Hm ?
- Tout ça, ces trois années, tout ça pour finir à ce mariage…
Walter sourit.
- C’est ce qu’on appelle le destin, Naomi. Il faut croire qu’on devait tous se rencontrer… qu’il devait en découler tout ce qui en a découlé… Qu’il y avait un grand plan pour nous tous et qu’on l’a suivi, sans vraiment le savoir.
- Maintenant que j’y pense… ouais… t’as probablement raison… Tu crois qu’on va y arriver, pour ce bébé ?
- Les miracles arrivent, écoute…
Walter montra du doigt Amélia et Orson qui s’embrassaient dans un coin. Naomi haussa un sourcil.
- Miracle, miracle… ça, c’était un peu téléphoné !
- Certes. Et on n’a que trente ans, imagine ce que nous réserve la suite !
Naomi sembla songeuse.
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Merci d’avoir lu la fic jusqu’au bout.
On passe à l’épilogue.
Supertramp – The Logical Song***
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When I was young, it seemed that life was so wonderful,Wallace avait réussi. Il était propriétaire de son bar. Diriger une telle entreprise n’avait pas été facile au départ, mais il avait eu l’aide de son colocataire et ami Bradley, avec qui les choses étaient vite devenues bien plus compliquées qu’une simple association.
A miracle, oh it was beautiful, magical. Perrine et Robbie avaient repris leur vie commune avec la petite Charlotte. Les protestations de la belle-mère n’avaient pas eu raison du choix du prénom… même si pour une fois les deux grands-pères avaient un peu contesté aussi.
And all the birds in the trees, well they'd be singing so happily, Perrine, Robbie, la petite Charlotte, Wallace et Bradley avaient été conviés chez Walter et Naomi pour leur annoncer la grossesse de cette dernière. La jeune femme semblait un peu stressée mais ses amis l’ont vite rassurée, lui rappelant le nombre d’amis de leur entourage qui avaient quinze gosses mais qui arrivaient à bosser.
Oh joyfully, oh playfully watching me. Tristan et Mike n’arrivaient pas à croire qu’ils jouaient à la console ensemble. Neil et Myriam avaient tenu à se faire cet apéro whisky-coca. Tristan haussa un sourcil. C’était pas trop mal de sociabiliser et d’être plus conventionnels. Et puis lui et Mike avaient plus de points communs qu’il ne s’y attendait.
But then they send me away to teach me how to be sensible, La nouvelle du rabibochage d’Orson et Amélia n’avait étonné personne, Christina Rockwell la première. Elle avait eu sa promotion grâce à l’interview que Tino lui avait accordé, et les choses allaient un peu mieux pour elle. Elle osa même inviter Tristan et Neil à dîner. Benjamin flirtait un peu avec elle, mais c’était pour le moins inenvisageable de sortir avec l’ex d’une amie. Non, elle était bien toute seule avec April.
Logical, oh responsible, practical. Francis, Quinn et les petits dirent au revoir à Lucy sur le tarmac de l’aéroport. Elle avait décidé d’aller tenter sa chance en Chine, aidée par des amis de ses parents. Sean et Mark dirent au revoir à leur bonne vieille tata, tandis que le couple se demandait s’il avait été suffisamment à l’écoute de leur meilleure amie ces dernières années. Lucy se gardait de côté la lettre que lui avait écrite Violette.
And then they showed me a world where I could be so dependable, Léon, Holly, Gabriel, Lilian, Gina et les parents des jumeaux étaient en panique hors de la maternité d’Ogoesse, surtout le jeune papa qui semblait au comble du stress. Gina serra les dents quand elle vit arriver Wallace, Bradley, Tristan, Neil, Jason, Andréa, Fey, Santana, Walter et Robbie venus honorer la promesse lancée en l’air au mariage. Léon secoua la tête, atterré, mais tout le monde semblait de bonne humeur, et l’ambiance s’apaisa jusqu’à l’annonce tant attendue. Léon alla tenir son petit garçon, ravi, aux côtés d’un Adrien épuisé.
Oh clinical, oh intellectual, cynical. Steven s’était tenu à sa décision d’oublier Ana en renonçant définitivement à quelque garde sur Ivan. Il avait une petite amie depuis quelques temps, mais, bien moins inexpérimenté que ses camarades, et surtout encore amoureux de sa petite russe, il doutait énormément de sa capacité à garder une femme à ses côtés. Surtout au vu de sa consommation grandissante d’alcool.
There are times when all the world's asleep, Orson et Amélia avaient repris la vie commune qui était plus que jamais une évidence entre eux. Leur relation fusionnelle n’était pas faite pour s’arrêter. Ils restaient en contact avec un peu tout le monde. Lui conducteur de trains, elle styliste, leurs petites vies s’accordaient parfaitement, hors des jugements extérieurs potentiels.
The questions run too deep Tino était reparti aux Etats-Unis. Il reprit ses recherches et l’écriture de ses traités, tout en gardant un contact plus régulier avec ses proches, notamment Tristan. Pour aider Christina, il était passé par sa rédaction et lui injectait personnellement son supplément de salaire qu’il faisait varier à l’envi. Cela le satisfaisait étonnamment beaucoup.
For such a simple man. Rebecca et Charles s’étaient accordés sur un petit deuxième, bien que la présence d’Arthur les comblait déjà. Charles et Bradley s’étaient revus à l’occasion d’un dîner chez Tristan et avaient fait définitivement la paix lors d’un match retour. Tristan préconisa à Rebecca de prendre Violette comme marraine de son prochain enfant, lui parlant de sa propre expérience bénéfique de parrain d’Arthur.
Won't you please, please tell me what we've learned Clive et Beth décidèrent, envers et contre toute attente de se marier. Andréa les jugea au premier abord mais Clive lui fit remarquer qu’elle était toujours avec Jason depuis ce mariage et que c’était bien plus incriminant. Violette et Ludivine étaient venues aussi, les deux femmes étant restées en contact depuis leur tonitruant combat du mariage de Fey et James. Le groupe qui joua pour ce mariage-là ne fit pas dans la dentelle, et l’ouverture de bal se fit sur du ACDC.
I know it sounds absurd Santana et Anissa filèrent inexplicablement le parfait amour. Violette en fut la première surprise, mais l’accord entre les deux femmes relevait de l’évidence. Elles opérèrent un fastueux mariage où tous les gens susceptibles d’être disponibles furent invités. Santana avait pris Wallace pour témoin tandis que Bradley avait mis un point d’honneur à fournir Anissa en champagne de son cru. James et Fey, à leur propre ravissement, avaient été personnellement conviés par Anissa en tant qu’invités d’honneur pour lui avoir permis de rencontrer la femme de sa vie.
But please tell me who I am James et Fey firent mentir l’adage selon lequel les mariages se finissaient par un divorce six mois plus tard. Au contraire, ce mariage renforça leur union et les renforça en tant que couple. James s’investit durablement dans l’éducation de leurs enfants et Fey apprit à faire confiance à son mari et à écouter ses directives. Ils restèrent en contact avec à peu près tout le monde.
Now watch what you say or they'll be calling you a radical, Ana était retournée en Russie. Exception faite de Fey et James, elle perdit un peu tout le monde de vue du fait de l’éloignement et de la « rupture » avec Steven. Elle chercha à le recontacter, mais il avait fait son choix. Cela l’arrangeait dans un sens, mais d’un autre côté elle sentait bien qu’il avait, comme souvent, fait le choix de sacrifier son propre bonheur. Elle se décida à laisser Ivan à Piotr une petite semaine histoire d’aller tirer cela au clair.
A liberal, oh fanatical, criminal. A la sortie de la fac, Firmin Smirnoff-Truman avait pris la décision de récupérer les badges de la région Unys afin de devenir dresseur pro en relevant le défi de la Ligue Pokémon, au grand dam de ses parents. Il avait eu quelques hésitations relatives à l’état cardiaque de son père, mais David avait trouvé un donneur peu avant son départ, au grand soulagement de toute la famille. Firmin avait gardé le contact avec Elio à qui il donnait régulièrement des conseils de lecture, et également avec Justin Truce qui lui avait envoyé un dernier message avant son départ : « Promis, je ne t’aide plus ! »
Won't you sign up your name, we'd like to feel you're Le Président Tenorman et sa vice-présidente Helen avaient continué à prendre des décisions toujours plus progressistes et révolutionnaires. Après avoir supprimé de nombreuses mesures anti immigrés et handicapés dans l’éducation, il brisa la limite de port de Pokémon qui passa de 1 minimum à 6 maximum sur soi, à zéro minimum et zéro maximum. Les éleveurs avaient du mal à le contrecarrer : D’un côté ils étaient ravis de porter tous leurs Pokémon sur eux, d’un autre ils considéraient que porter trop de Pokémon nuisait à leur développement individuel. Rares furent les dresseurs qui dépassèrent la limite d’une dizaine, cependant.
Acceptable, respectable, oh presentable, a vegetable! Wallace avait accueilli Bradley pour l’aider au départ, mais très vite il apparut évident, à Wallace comme à leur entourage, que les deux hommes s’entendaient juste trop bien pour être de simples colocataires. Bradley avait monté son cabinet de psychanalyse, avait repris sa vie en main et vivait selon ses convictions, mais au moment de prendre un appartement, ni lui ni Wallace ne voulait qu’il parte. C’est Tristan le premier qui les obligea à reconnaître tous les deux que des sentiments plus forts qu’une simple complicité les unissaient. Bradley put enfin avoir son bureau à l’appartement de Wallace, et ils firent chambre commune, comme souvent depuis le début de leur cohabitation.
But at night, when all the world's asleep, Ana était allée chez Fey et James d’abord, en expliquant la situation à Fey qui sembla à la fois pas surprise et complètement estomaquée. James lui-même conseilla à Ana d’y aller doucement, qu’elle n’arrangerait même probablement rien. Il lui recommanda surtout de faire un « tour des bébés » qu’elle avait raté depuis son départ.
The questions run so deep Léon et Adrien furent surpris de recevoir la visite d’Ana, ne la sachant pas en ville. Mais elle était ravie de voir le petit Dorian dont Fey lui avait tant parlé. Concernant Steven, Léon lui dit la même chose que James et Fey : Quelques petites amies, rien de sérieux. D’après Mike, il s’est remis à boire et avec Christina, ils ont essayé de l’en empêcher en le sortant un peu. Ana inspira et prit la résolution d’aller le voir sous peu. Elle passa néanmoins voir Perrine et Robbie et la petite Charlotte.
For such a simple man. Afin de ne pas braquer Steven, Ana s’était rendue chez Steven avec Mike, James et Fey. Il leur ouvrit un peu surpris, surtout de voir Ana. La soirée commença normalement, et puis Ana se retrouva seule avec Steven après le départ des autres. Ana s’assura bien que Steven était conscient qu’Ivan était bien de lui, et que même si la situation était compliquée, ça ne l’obligeait pas à renoncer à toute obligation. Comme elle avait pu s’en douter en arrivant, cela se termina avec Steven en larmes, se blâmant pour tout, absolument tout. Ana l’écouta avec patience et repartit en taxi une fois que Steven se fut calmé.
Won't you please, please tell me what we've learned Andréa avait pris un appart après son départ de chez Bradley, bien résolue à reprendre sa vie en main. Jason Mars l’avait en quelque sorte dans la peau et avait pris la décision de vaguement flirter avec lui. Sauf qu’elle a fini par ressortir avec lui et par vivre avec lui. Cherchant à se faire entretenir au départ, elle a fini par bosser en bureau et à devenir la conformiste qu’elle avait toujours cherché à éviter. Cela dit, sa vie à se faire entretenir par Bradley n’était pas mieux.
I know it sounds absurd Justin Truce s’était pour ainsi dire retiré du monde. Cherchant à réparer ses erreurs passées, il investit ses rentes à indemniser les jeunes endoctrinés par Direction Dresseurs et veilla scrupuleusement à ce que Teresa Torres ne sorte jamais de prison. En outre, il poursuivit les œuvres de sa mère et se fit le garant absolu de tous les hôpitaux pour enfants de Poképolis. Dans le plus grand secret, il a également apporté une aide financière et logistique non négligeable à l’évacuation des Pokémon d’Alola après la catastrophe qui l’a atteinte. On lui connut un petit ami qui pouvait tout aussi bien être un assistant-comptable. Personne n’avait réellement la réponse.
But please tell me who I am, Pablo Montes aurait monté une très lucrative succursale de fast-food à New York.
Who I am…A ce jour, Astor Benz flotte toujours entre les univers…
Who I am…Et Roland Smirnoff…
Who I am…FIN