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Le Projet Wallace de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 11/03/2018 à 04:35
» Dernière mise à jour le 13/03/2018 à 05:25

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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119 - Vin d'honneur, partie 1
Le taxi l’amena sur les lieux. Il sembla un peu surpris. Le domaine était grand, bien plus grand que les deux autres fois.

Car c’était la troisième fois.

Et c’était dix ans après le début de ce fameux cycle de trois ans. Tino Ketts-Rodriguez regarda sa montre, une Rolex. Il avait trente ans. C’était un fringant professeur à présent, qui donnait des conférences un peu partout. Il était à l’origine d’élaborations judicieuses sur des tas de théories. Son mémoire de faculté était un best-seller qu’il avait rendu en un temps record et qui lui avait valu les félicitations du jury.

Evidemment, cela n’avait pas été sans faire quelques sacrifices. Il se regarda. Son costume, taillé sur mesure, était magnifique. La première fois, il était assorti à sa fiancée de l’époque. La seconde fois, il portait le deuil de sa grand-mère. Cette fois, il était juste dans un costume simple, confortable, avec une cravate luxueuse, comme il les aimait. Il ajusta son col. Il lui sembla être le premier arrivé, alors il entra dans l’intendance du domaine. Non, il n’était pas le premier arrivé.

- Hey !

Tino Ketts-Rodriguez grimaça. L’homme qui se levait face à lui, il le connaissait un peu trop bien. Ils avaient été colocataires en faculté. Ils étaient en contact régulier, il leur arrivait, de rares fois, de prendre des verres ensemble, et Tino ne supportait décidément pas le laxisme permanent de son ancien colocataire.

Cela dit, c’était pareil du côté de Wallace Gribble. Il se leva, faussement à contrecœur. Il gardait un souvenir doux-amer de sa colocation avec Tino Ketts-Rodriguez. Il portait la robe de demoiselle d’honneur, une belle robe orangée. Tino était habitué des frasques de son ancien colocataire, mais celle-là, il ne s’y habituerait jamais.

- Wallace… marmonna Tino.
- Professor… marmonna Wallace avec un fort accent allemand.
- Tchhh… Tu persistes avec cette robe ?
- Tu connais la mariée, elle tient au respect des traditions.
- Cela n’a rien de traditionnel que d’avoir un… damoiseau d’honneur en robe !
- On a convenu ça elle et moi il y a huit ans. Respecte !
- Mouais. Tu penses que c’est la bonne ?

Wallace inspira.

***

PREMIERE TENTATIVE
Six ans après le début de la première année


La première fois qu’ils avaient voulu se marier, à la sortie de la Fac, trois ans après la troisième année, James Pitterson et Fey Hope avaient eu plusieurs problèmes majeurs. Le premier, c’était l’absence d’Ana. Le mariage tombait exactement pour son premier jour de travail sur la première chaîne de télévision russe. Elle ne pouvait absolument pas se libérer. Et surtout, un esclandre avait éclaté à cause de Wallace.

- Tu viens pas en robe à mon putain de mariage !
- James, James, ok, j’ai bien compris, mais c’est Fey qui veut ça…
- J’te préviens, mes potes parlent de te casser la gueule au vin d’honneur, je les empêcherais pas !

Wallace fit de gros yeux. Il serra les dents et se dirigea vers Perrine, Naomi et Walter qui discutaient.

- C’est vraiment génial, mes parents sont ravis pour toi, Walt !
- Ça va prendre quelques années encore mais il y a de fortes chances pour que je remarche, c’est plutôt cool ! admit Walter.
- Ne deviens pas un sale con, cette fois, pitié ! sourit Naomi.
- Les gars, les gars, j’ai un problème !

Walter, Naomi et Perrine regardèrent Wallace dans son horrible robe verte de demoiselle d’honneur.

- Ouais, cette robe est affreuse ! admit Walter.
- On a dit à Fey que cette couleur était moche, mais on est quoi, les invitées, c’est tout… souffla Perrine.
- Personne ne peut m’en vouloir, j’ai joué la carte de la nana renoi qui conseille sa sista noire pour que son mariage nègre soit aussi Black Power que possible ! souligna Naomi avec force gestes faussement hip-hop.
- Putain, soyez sérieux, merde ! James a dit que je me ferais casser la gueule par ses potes si je me pointais comme ça à la cérémonie !! Je crois que lui et Fey en ont genre pas discuté et…

Perrine vit que Wallace avait vraiment peur. Elle regarda Walter et Naomi qui se décomposèrent.

- Je vois si Robbie a un costume de rechange !
- J’envoie un texto à Santana, elle est censée habiller Fey, elle l’informera de la situation à son arrivée… souffla Naomi.
- Et moi je… vais parler à James parce que c’est pas normal ! marmonna Walter.
- C’est cool merci…

Wallace croisa Tristan et son nouveau copain. Il leva les yeux au ciel, gavé d’avance. Tristan prit temporairement congé de son ami et vint voir Wallace.

- Merde, c’était vrai alors cette histoire de robe ?!
- Ouiiiiiiiiii… gronda Wallace.
- Wow. Ok. Euh… Du coup je ne te présente pas Arnold…
- Il te frappe, lui aussi ?

Tristan grimaça en sirotant son verre issu du ponch.

- On peut oublier cet épisode ?
- Non. Est-ce que tout va bien avec lui ?
- Oui, Arnold me traite correctement, il est gentil, doux, attentionné, et devine quoi ? Il ne me trompe pas juste devant moi, il ne me traite pas comme si j’étais son trophée ou son toutou, il n’essaie pas de me faire faire des choses que je ne veux pas faire…
- Va chier Tristan, ok ?
- Tu es ignoble dans cette robe.
- Et toi t’es ignoble intérieurement, vu les thons que tu te farcis. Ça tombe bien, je comptais mettre trois capotes avant d’essayer de te sauter, mais – AH, c’est vrai, c’est seulement quand toi tu es d’humeur, moi je peux me brosser ou aller voir ailleurs si j’ai envie ! AH mais ça te met en rogne même si tu prétends que non, parce que – t’es une putain de girouette, tu sais pas ce que tu veux !
- Va chier, Wallace.
- Va te faire taper par ton nouveau mec, t’aimes ça apparemment.

Tristan inspira, furieux, et balança son verre à la tronche de Wallace.

- Voilà. T’as une bonne raison de te changer maintenant.

Wallace regarda Tristan qui soupira.

- J’ai entendu James et ses copains. C’est la carte de ma chambre d’hôtel, prends mon pantalon et une chemise, si tu serres ta ceinture assez bas, ça pourra passer.

Wallace grimaça en regardant Tristan qui secoua la tête.

- Séparés ou pas, je veux pas que tu te fasses casser la gueule.

Wallace hocha la tête et fonça. Steven le vit et s’en étonna. Mike haussa les sourcils.

- … Il a dû prendre conscience qu’il était ridicule… admit Mike.
- Ah, ouais. On disait… Ah oui, Rebecca… bah t’y peux rien si elle sort avec ce Charles…
- Tu veux qu’on parle d’Ana ?

Steven leva les yeux au ciel.

- C’est pas pareil, elle et moi on a un accord, elle est en Russie, je la surveille pas, et pareil de mon côté je fais ce que je veux !
- Mouais…
- Tu la connais, elle reviendra dans tes bras !
- Mouais… En attendant j’ai l’impression d’être le dindon de la farce…
- Comme depuis la seconde année quoi ! Mariée en stress, je dois y aller.
- Ouais…

Steven se leva. Derrière lui, Tino et Christina semblaient savourer le buffet.

- Tino, tu n’aurais pas dû venir avec cette montre !
- C’est la preuve de ma réussite. Mon Mémoire est un succès dans le milieu scientifique, je suis cité au même titre que des sommités comme Etienne Smirnoff ou le Professeur Chen, je ne vois pas pourquoi je n’afficherai pas le résultat de mes efforts.

Christina inspira.

- Tu… as conscience que certaines personnes, comme ta fiancée, pourraient mal prendre ton étalage ? Tristan nous a à peine adressés la parole…
- Son nouveau petit ami est ridicule… Il était mieux avec Wallace…
- Tu ne disais pas ça à une époque…
- C’est mon meilleur ami et ça fait des plombes que je ne l’ai pas vu heureux, comprends-moi.

Christina inspira.

- Idem pour Orson… Tu étais obligé de faire cette remarque ?
- Quoi ? Il s’affiche avec Amélia, qu’est-ce qui se passe entre eux, exactement ?!
- Mais ça ne te regarde pas ! Et pour Benjamin, votre querelle est stupide !
- Oh, c’est stupide de se disputer parce que je n’ai pas été invité à son mariage ?!
- Tristan non plus, et…
- Tristan a été prévenu ! Moi pas !
- Ton scepticisme pouvait embarrasser la famille de Benjamin et de Lucy ! Quant à Tristan, il a été compréhensif !

Tino agita la tête.

- Mouais. Reste que je lui fais toujours la tête !
- On est à leur table je te signale !
- Quoi ?! Oh non !! Tu devais prévenir Fey !
- Mais pour quoi faire ! Je n’allais pas l’embêter avec ça, tu crois qu’elle n’a que ça à faire de nos histoires idiotes !
- Tchhh…Pas autant de chichis pour notre mariage. Et évidemment ils ne sont pas invités.
- Message reçu… Tristan est toujours ton témoin ?
- Oui.
- Bon, c’est toujours ça de pris…

Gina était bien enceinte sur le moment. Elle s’approcha du couple.

- Excusez-moi…
- Oh pardon Gina !
- Tout va bien ? Tu devrais rester assise, où est Lilian ? s’étonna Tino.
- Il est avec son frère… soupira l’hispanique.

Tino et Christina regardèrent Lilian et Léon dans une grande discussion.

- Ça m’embête de m’associer avec toi, Lilian…
- Mais je vois pas en quoi ! Tu te rappelles la fac, le projet commun, la note finale…
- Je sais, je sais, mais je sais pas, ça me gêne…
- C’est toi qui est gêné, bah qu’est-ce que je devrais dire…

Léon regarda son frère qui serra les dents.

- On va pas REMETTRE ça sur le tapis !!
- Excuse-moi, Léon, juste que tu avoueras que…
- Je ne veux pas m’associer avec toi parce qu’une association, c’est à parts égales, et tu agis toujours comme si tu étais mon chef…
- Mais pas du…
- Ensuite, j’ai vu tes notes en tenue de comptabilité, Lilian, et rien qu’à l’idée de devoir embaucher un comptable ou faire appel à un cabinet comptable pour sous-traiter ça, j’en fais des cauchemars !
- Tu prends ça trop au sér…
- Et enfin, enfin, je ne supporte pas ton comportement à l’égard de mes conquêtes !

Lilian baissa la tête et les bras, lessivé.

- Et nous y revoilà…
- Abby était une connasse superficielle, ok ! Marina, c’était une erreur, ok ! Debbie, je l’aimais pas de toute façon, c’était purement sexuel…
- Léon, non, pitié… geignit Lilian en se bouchant les oreilles.
- Mais tu te rends compte qu’à cause de toi, j’ai pas invité Fanny ! Juste pour ne pas t’embarrasser !

Lilian regarda son frère.

- J’ai pris ton parti auprès des parents…
- Je ne suis pas un… panse-je sais pas quoi, je suis ton frère ! Oui, il s’avère que j’ai un faible pour les femmes non-cisgenre, et quelque fois pour des hommes non-cisgenre…
- Léooon !! geignit Lilian presque au bord des larmes.
- Mais bon sang, ça me regarde ! Excuse-moi de ne pas avoir trouvé l’amour de ma vie à l’école, comme toi !
- Oui, oui oui, je… ok ! On n’en discute plus, et pour notre association…
- On va s’associer, évidemment, tu vas avoir un enfant, je peux pas te faire ça !

Lilian regarda son frère qui tourna les talons. Il tomba sur Holly accompagnée de Gabriel.

- Hey…
- Salut Léon…

Léon regarda sa vielle amie, les larmes aux yeux.

- Excusez-moi, faut que j’aille prendre l’air et passer un appel !

Léon prit congé. Holly secoua la tête et approcha de Lilian.

- Faut que je te gifle encore ?
- Tu es mal placée pour parler, tu as toi-même dit que ça te gênait !
- C’était il y a un bail et on se rappelle tous de ce dîner avec Abby, c’était très gênant, on ne revient pas dessus !
- C’était la faute du serveur qui insistait sur la cuisson des saucisses… rappela Gabriel.

Lilian et Holly grimacèrent. Gabriel toussota.

- On devrait aller au buffet.
- Oui. Lilian, tu vas me faire un plaisir d’être plus tolérant avec ton frère !
- J’essaie, je te jure que j’essaie, mais chaque fois qu’il en ramène une nouvelle…
- Débrouille-toi ! Ma chériiiiie !
- Holly, je suis grasse et je me déteste !! geignit Gina.
- Hooooooon mais t’es trop belle arrête ! J’ai hâte que ce soit mon tour !!
- Je t’enregistre et tu me répètes ça dans neuf mois ? geignit Gina.

Clive observait la déco de la salle des fêtes et envoyait des textos. Andréa était avec sa nouvelle meuf, une hippie étrange qui s’appelait Crystale.

- Ils devraient totalement faire un mariage en plein air, là dans une salle des fêtes, c’est tellement oppressif !
- J’suis d’accord. Clive, tu arrêtes de parler avec Beth ? Pourquoi tu l’as pas amenée ?
- Ca fait qu’une semaine qu’on sort officiellement ensemble… marmonna Clive.
- Bah fallait l’amener, Fey aurait compris !
- Fey est en train de pleurer parce que toutes ses demoiselles d’honneur ne sont pas là.

Andréa regarda la mariée. Crystale agita les mains.

- Trop de négativité, trop d’énergie noire…
- Euh, Crystale, mollo sur l’énergie noire ! geignit Andréa.
- On devrait tous s’allonger par terre et faire l’amour !
- Ca fait six ans que je leur dis ça, à tous… marmonna Clive.

Orson et Amélia grignotaient avec Lucy et Benjamin.

- Je lui ai dit d’aller avec lui, mais il rechigne « Non, non, il est trop ronchon, moi aussi, ça va finir en fusillade ! »
- Je… vous imagine autant vous fusiller que vous battre que vous balancer quoi que ce soit à la figure… marmonna Amélia.
- Il se serait mis toute la famille à dos ! J’ai fait ça en petit comité, Orson et Amélia étaient les seuls gens de la classe, il ne veut pas comprendre que j’ai fait ça pour son bien !!
- J’ai quand même dû t’empêcher d’inviter Andréa…souffla Benjamin.
- Mais quoi ?
- M’enfin, tu as vu sa nouvelle meuf ?!
- Santana et Violette sont en retard, à ce propos ? s’étonna Orson.
- J’ai aucun retour de Violette depuis ce matin… marmonna Lucy.
- J’espère qu’elles vont bien… souffla Orson.

Amélia le regarda.

- Toujours à t’inquiéter pour tout le monde, hein ?
- Bah, c’est mon truc à moi, tu sais bien.
- Je reprendrais bien du ponch, tu me suis ?
- Ouais !

Orson et Amélia s’éloignèrent. Lucy but une gorgée.

- Ils sont juste très bons amis.
- Juste très bons amis ? Elle a utilisé ses relations pour être dans sa fac, à ce que je sais ils habitent ensemble, Lucy, quand même !
- Mais enfin, on est d’accord qu’il n’y a rien de sexuel entre eux, on les a jamais vus s’embrasser ni se tripoter !
- On se tripote pas tant que ça nous non plus !
- On est mariés, Benjamin, c’est normal !

Amélia se resservit.

- Comme à chaque fois qu’on est tous réunis, ils spéculent tous sur nous deux.
- Moins qu’avant. Ils ont plein de petites histoires à eux, maintenant…
- Benjamin ne t’a même pas demandé comment ça s’est passé, tes débuts à Rotombourg…
- Je suis juste aiguilleur, pas de quoi en faire un plat… Regarde Tino, qui m’a presque ri au nez au téléphone !
- J’ai adoré le petit bruit qu’il a fait quand tu lui as rappelé qu’il était sur haut-parleur ! ricana Amélia.

Orson sourit et regarda la blonde.

- Tu es sûre que cette situation ne te gêne pas ?
- J’habite avec un homme que j’aime et qui m’aime et qui me respecte pour ce que je suis et je le respecte pour ce qu’il est…
- Oui enfin, je veux dire… l’autre aspect…

Amélia sourit et caressa le visage d’Orson.

- Je n’ai besoin de rien tant que je suis avec toi. Et si un jour cette situation me pose un souci, je t’en ferais part, promis !
- Je sais bien, mais… tu veux peut-être des enfants, et…
- Ca s’adopte, des enfants, Orson.

Orson rougit.

- J’en… veux pas spécialement !
- Je sais ça aussi, et personnellement, j’ai une carrière à gérer donc ça me tente moyen. Et puis avec tes horaires, franchement !
- Voilà ! sourit Orson. Mais tu me promets que tout va bien ?
- Disons que je ne suis pas ravie d’être en froid avec mes parents, et je comprends ton refus de me présenter les tiens vu le peu que tu m’as dit de ta mère…
- Je pourrais te présenter mon père cela dit…
- Orson, tout va bien comme c’est. Je suis heureuse, je te le promets.

Orson hocha la tête.

- Tu n’as qu’un mot à dire…
- Trois en fait. Je t’aime. Ne te fais aucun souci pour moi. Viens, on va interrompre leur théorie du chaos sur notre couple !
- Tu es méchante !
- Je suis l’amie de Rebecca, j’ai de qui tenir ! admit Amélia.

Quinn soupira, se tenant à côté de Naomi et Walter avec le petit Mark dans ses bras.

- C’est long, ça traîne !
- Et encore, on est pas à l’église… souffla Walter.

Francis revint avec le biberon.

- C’est bon, tout bon tout chaud !
- Donne-le lui, j’en ai marre de le porter ! soupira Quinn.
- Hey, je t’ai dit quoi à propos de manifester ton mécontentement devant le bébé ?

Quinn leva les yeux au ciel et regarda Francis.

- Je t’ai dit quoi à propos d’être un sociopathe dans l’éducation de nos enfants ?
- Je suis pas un sociopathe, mes parents étaient toujours comme ça quand j’étais petit. Ca atteint les enfants, tu sais, même en bas-âge !
- Oui bah on voit les effets aujourd’hui !
- Quinnie… geignit Francis en prenant le bébé.
- Je plaisante, tu sais bien…

Francis soupira et regarda le petit Mark.

- Maman n’est pas en colère contre toi ou contre papa, elle est juste impatiente que la cérémonie commence…

Les parents de James et de Fey arrivèrent. La mère de Fey était accompagnée d’un petit garçon de trois ans et tenait un autre bébé dans ses bras.

- Mais pourquoi ça n’a pas encore commencé, c’est quoi ce bazar ?
- C’est probablement votre fille qui fait encore un cinéma pas possible… souffla la mère de James.
- PARDON ??? PARDON ??? MA FILLE ??? Oh je savais qu’elle n’aurait pas dû épouser un fils d’afro-américains !!
- AAAAAAH nous y voilà, le numéro de la martiniquaise raciste !
- Moi, raciste ?! MOI RACISTE ???

Naomi grimaça. James Junior s’approcha d’elle.

- Tata Naomi…
- Oh trésor c’est rien, c’est normal tout va bien…
- Pourquoi les mamies elles crient ?
- Des trucs de mamies ! souffla Naomi. Walter !!
- Quoi, personne ne me répond, ni James, ni Fey ! On a vu Fey deux secondes mais Steven l’a emmenée dans une autre pièce… geignit le jeune homme, sur son téléphone.

Robbie et Perrine arrivèrent auprès d’eux.

- Y’a un truc qui cloche…
- N’est-ce pas ! souffla Naomi.
- Déjà, James est avec ses potes et apparemment ils boivent un peu trop au lieu de se préparer, notamment parce que Rebecca, l’habilleuse de James, est en retard…
- Et ensuite apparemment Fey est dégoûtée qu’il y ait autant de retards et surtout qu’Ana ne soit pas là…
- Et là, dans le sas d’entrée, vous avez les Pitterson et les Hope qui s’enguirlandent en présence de la petite Honorine…

Francis se retourna.

- Oh, Mark, regarde, c’est Honorine ! Vous êtes presque nés le même jour ! Peut-être que vous vous marierez plus tard !
- Francis, arrête de dire des bêtises ! grommela Quinn. Y’a déjà assez de mes parents, si on rajoute Fey et James à la famille on n’est pas rendus… Du coup, le mariage ?

Perrine et Robbie haussèrent les épaules. Quinn agita la tête.

- On est tous d’accord que ça va nous servir de leçon pour les nôtres ?

Perrine, Robbie, Walter, Naomi et Francis ne purent que hocher la tête. Quinn et son mari s’éloignèrent. Walter tenait la main du petit James Junior.

- Sinon, est-ce qu’on sait qui est sorti de taule parmi nos ennemis jurés ? demanda Perrine.

Naomi sembla surprise mais elle regarda Perrine.

- Gros avantage d’être en troisième année de droit, tu as accès à plein de trucs ! Alors, Teresa est pas prête de sortir de taule, elle a l’équivalent d’une peine capitale, l’horreur !
- Tant mieux et… bien fait ! admit Robbie.
- Dans ceux qui sont sortis : Gatsby Rover a été relaxé, il paraît qu’il jardine à droite à gauche. Hinton est sorti également, Randy a fait l’objet d’une simple surveillance…
- Randy ? s’étonna Robbie.
- Le mec aux Pokémon géants.
- Hiiin…
- Shirley est sortie de taule…

Perrine, Walter et Robbie frémirent.

- … et est à présent en hôpital psychiatrique, suite apparemment à une visite d’Amélia.

Tout le monde se tourna vers Amélia qui papotait tranquillement avec Orson.

- … ah… et genre, HP méchant ou HP gentil ?
- Elle est en isolement. Pour Tara Yokas, c’est plus léger, elle est seulement internée.

Walter agita la tête.

- C’est pas moi, c’est Firmin.
- Orlando a été relaxé, Tiburce More est porté complètement disparu, tout comme Sophia Dawn. Jerry Callum serait exilé en Europe, il se reposerait dans une petite résidence en France.

Perrine plissa les yeux.

- … il a fui le système judiciaire Poképolite ?!
- Oui bah oui… Au départ ils étaient censés émettre un mandat d’arrêt international, mais la cour de justice a reçu une lettre de Justin Truce leur intimant de ne pas le faire, qu’ils se tourneraient en ridicule. Du coup, officiellement, ils s’en foutent.

Perrine, Robbie et Walter agitèrent la tête.

- C’est une réaction normale, je pense… admit Robbie.
- Certes ! Qui d’autre… Les mercenaires étaient sous la protection de Layton donc rien n’a été retenu contre eux… L’espèce de femme de ménage, là, Bibi Fricotine, elle est partie de Poképolis aussi. Loretta Gold est toujours en taule, l’informaticien de la boîte a été relaxé du fait de sa maigre implication, comme vous le savez, Archibald Pringle a été arrêté… Justin a fini sa peine, mais j’ignore ce qu’il fait et j’ignore si Wallace est toujours en contact avec lui, Seth Corrigan a été renvoyé à New York, et… qui j’oublie, qui j’oublie…
- Le scientifique fou ! signala Walter.
- Ah oui ! Fiodor Wick a été jugé et il est sur l’île des Diamat avec Teresa pour rien de moins que crime contre l’existence même des Pokémon.

Tout le monde siffla. Naomi hocha gravement la tête.

- Ouais. Comme vous dites !

Tristan et son petit ami Arnold avaient une discussion étrange avec Andréa, Crystale et Clive.

- On est d’accord que le poppers c’est pas de la drogue ! souligna Arnold.
- Rien n’est de la drogue, tout est déjà dans la nature, on le mélange pour faire de la drogue mais au fond on n’aspire que des éléments naturels ! élucubra Crystale.

Andréa regarda Tristan.

- Bon coup ?
- Ouais. Bonne chatte ?
- Totalement.

Clive les regarda tous les deux avec effroi. Il envoya un SMS. [Je suis dans le trou du cul de Satan. Viens me chercher... >_<]

Tristan inspira.

- Je vais voir un truc, je reviens…
- Tarde pas trop, tu vas me manquer !

Tristan tressaillit. Son mec était vraiment nul en flatterie.

- Ouais, t’inquièAOUCH !

Tristan s’était cogné le genou dans une chaise.

- Elles sont fixées entre elles, mais quelle idée de MERDE ! hurla-t-il.

Du coup toute la salle le regarda. Il leva les mains.

- C’est moi, Tristan, je pète des câbles, hahaha ! Pu-tain… grommela le jeune homme.

Il traversa le sas en évitant habilement les parentés Hope et Pitterson qui s’écharpaient sur fond de « Qui est le plus noir » et il rejoignit l’hôtel, presque en face de la salle des fêtes.

Il poussa un grand soupir. « J’ai besoin de boire, quelle ambiance de merde ! »

Tristan arriva à l’hôtel et prit l’ascenseur. « J’aurais pas dû lui donner la carte, il va fouiller la chambre, j’en suis sûr ! »

Tristan leva les yeux au ciel. « Ou s’envoyer un groom. Je le connais comme si je l’avais fait ! »

Tristan arriva à la chambre et toqua.

« Occupé ! »
- C’est moi !
« Euh… j’peux pas ouvrir ! »

Tristan grommela d’une colère sourde. Il prit le passe d’Arnold qu’il avait pris le soin de dérober avant. Il ouvrit et vit Wallace en train de se dépatouiller avec la chemise, le pantalon en bas des genoux, en boxer.

- Je répète, je peux pas ouvrir !
- Mais tu fous quoi ?
- Ta chemise est pas à ma taille, j’ai dû prendre celle de ton giton !

Tristan grimaça et ferma la porte.

- C’est pas vrai, tu sais pas t’habiller ! Ma chemise de rechange, c’était une à toi en plus !
- Je vois qu’on a gardé mes vieilles fringues…
- Oh ça va hein ! J’arrive pas à croire que les cons de potes de James t’aient fait ça… Laisse-moi faire, tu t’y prends comme un manche !

Wallace laissa Tristan l’habiller. Il semblait furieux.

- Merde, je déteste ces petits boutons de merde !
- Du calme…
- Mais non, putain ! Déjà qu’au mariage ça s’engueule comme c’est pas permis !
- Les parents sont arrivés… quelle idée con j’ai eu de venir en robe…
- Si c’est ce que Fey voulait, tu as raison de le faire, ces gars sont des abrutis !
- Ton mec t’a pas suivi ?
- Il discute avec la meuf d’Andréa, ça parle de poppers…

Wallace grimaça.

- Qu’est-ce que tu fous avec lui ?!
- Ecoute, quand il ne parle pas trop, il est adorable.
- Si t’es heureux comme ça…
- Wallace, tu bandes comme un porc ! geignit Tristan.
- C’est ton parfum. Ça m’excite. J’y peux rien.

Wallace regarda vers le bas.

- Tu peux plaider coupable aussi, hein.
- Je suis habillé, ça passe mieux… Tu avais un boxer sous la robe ?
- Evidemment…
- Wow. Santana dirait que tu défies les stéréotypes de genre à merveille !
- Et Léon devait être tout excité de me voir en robe.

Tristan éclata de rire.

- Le pauvre ! Il devait venir avec sa copine, je sais pas ce qui s’est passé.
- Un accident de pénis…

Tristan posa ses mains sur le torse de Wallace, hilare.

- T’es méchant !
- Non, c’est plus son frère qui me fait rire… « Léon, arrête de sortir avec des transgenre ! »

Tristan et Wallace rirent ensemble. Petit silence. Wallace avança son bassin vers Tristan qui se mordilla les lèvres. Wallace le regarda.

- On a bien fait de rompre.
- Ah ouais ?
- Hm. Cette situation aurait été beaucoup moins excitante.

Tristan inspira et recula pour boutonner la chemise de Wallace.

- Je suis en couple.
- Avec une cervelle de Poichigeon.
- Avec un homme bien, pas comme Joris.
- Si je le recroise, lui, je lui pète la gueule.

Tristan inspira en se mordillant les lèvres. Il regarda Wallace, cessant de boutonner sa chemise.

- Quoi ? Tu veux faire le pantalon, maintenant ?

Tristan serra les dents, enleva sa ceinture, sous les yeux médusés de Wallace, se pencha sur le lit, baissa son pantalon et regarda Wallace.

- … c’est ton parfum ! geignit Tristan en guise de justification.
- … petite salope !! grommela Wallace en baissant son boxer.

Retour à la salle des fêtes, Rebecca, extrêmement bien coiffée et apprêtée, arriva. Elle esquiva également la tempête afro-antillo-raciale du sas et chercha quelqu’un des yeux, qu’elle trouva. Lucy la regarda, intriguée, et se dirigea vers elle. Charles, son petit-ami, la suivait.

- Lucy, où est Fey ?
- Avec Steven, dans leur chambre je présume…
- On a un gros problème, Santana et Violette sont à l’hôpital…
- QUOI ???
- Il s’est passé quoi ? s’étonna Benjamin.
- Qu’est-ce qu’il y a ? souffla Amélia alors qu’Orson lui tenait les épaules.

Rebecca se reprit.

- Violette a fait une fausse couche cette nuit, elles croyaient que la FIV avait pris mais ça n’était pas le cas… inutile de dire qu’elles ne viendront pas…

Lucy regarda Benjamin, affolée. Amélia inspira en regardant autour.

- Ok, Orson, on chope les témoins de Fey, Benjamin, Lucy, vous prenez ceux de James, vous les informez de la situation et ils font remonter aux mariés !
- Reçu !
- Ouaip !
- Rebecca, trouve Mike ou Steven, qu’il règle l’espèce de guerre bactériologique qui se déroule dans le sas !
- Tu m’étonnes !
- Je préviens les autres de la classe qu’il y a un imprévu, mais qu’aucun détail ne fuite !
- Oui !
- Ok !

Amélia et Orson se dirigèrent vers une jeune femme noire bien en chair.

- Elodie, c’est ça ?
- Oui ?
- La témoin de Fey ?
- Oui oui…
- On a quelque chose à lui transmettre de toute urgence…
- Oh oui, quoi ?

Clive se coltinait Arnold, du coup, vu qu’Andréa et Crystale discutaient encens avec Francis et son bébé.

- J’aime bien ton look.
- Merci… Je supporte pas trop les costards de conformiste mais je pouvais pas venir habillé en gothique au mariage de Fey…
- J’envie les filles, elles peuvent mettre des robes, c’est plus varié…
- Mouais. D’un autre côté comparé à nous, elles se prennent des tonnes de commentaires de merde…
- A qui tu parles ?

Clive inspira.

- Ma copine. Fin, c’était ma coloc, j’avais pas réussi à avoir de résidence universitaire, et il s’avère qu’on s’entendait super bien moi et Beth jusqu’à ce qu’un soir on… picole un peu trop et que ça finisse dans son pieu.
- Histoire classique ! ricana Arnold.
- Ouais, du coup on essaie de sortir ensemble depuis une semaine, et… Elle me manque trop, c’est horrible.
- Je vois ce que tu ressens. Moi je me demande où est Tristan…
- Probablement parti renifler le cul de Wallace.

Arnold regarda Clive.

- Son ex ? Han nan, il est vraiment trop laid. Qui vient en robe à un mariage ?

Clive agita la tête.

- Apparemment c’était une volonté de la mariée…
- Où est mon passe pour l’hôtel ?! Non mais… je reviens !

Arnold s’éloigna. Clive secoua la tête.

- C’est pas comme si on allait se revoir…

Arnold amorça une sortie compliquée par la diplomatie de Rebecca.

- Ça suffit, enfin ! C’est le mariage de vos enfants ! Je dois habiller le marié, si vous continuez à vous disputer, qui plus est alors que la petite Honorine est dans la pièce, je vous vire du mariage ! Je peux le faire, je suis une Gates-Waterford !!

Les parents de Fey et de James se regardèrent.

- Ça ne veut rien dire pour nous !
- C’est le mariage de nos enfants comme vous dites, c’est à vous de nous écouter !
- Ok, je vais être plus directe : Si j’appelle la police, c’est moi qu’on va écouter. Capice ?

Les deux familles se figèrent.

- Alors vous rentrez, vous vous asseyez, loin les uns des autres, madame Hope vous allez en salle de bains parce que je crois qu’Honorine a besoin d’être changée…
- Oh mon dieu ma petite-fille !! cria Chantelle Hope.
- Et vous faites en sorte d’être un problème en moins sur la liste déjà catastrophique de ce mariage ! Non mais ho !

Rebecca sortit du sas et rejoignit Charles.

- Quelle poigne, chérie !
- N’est-ce pas. Qu’est-ce que tu reg…

Charles était hypnotisé par Andréa et Crystale qui s’embrassaient. Rebecca attrapa le menton et une épaule et le resitua devant elle brutalement.

- OUCH ! Rebecca, tu m’as presque brisé la nuque !
- Oui, et la prochaine fois, je le ferais ! Je te rappelle que le meurtre ne me fait pas peur, papa m’a toujours dit qu’il me couvrirait ! Allons saluer les invités !
- … mes cervicales !! geignit Charles.

Rebecca s’avança vers Gina et Lilian.

- Bonjour ma belle !
- Reb ! Tu vas bien ?
- Moi oui, disons juste que Violette passe la pire matinée de sa vie et que je dois être là va savoir pourquoi…

Gina serra les dents.

- La FIV…
- La FIV. Je me suis faite à moitié virer de l’hôpital par Santana…
- Ca… peut se comprendre…
- M’enfin bref je reste calme… Où est Tristan ? C’est ça, son nouveau mec ?
- Non, c’est la meuf d’Andréa… Ouh !
- Gina, ma parole, assieds-toi, pourquoi tu restes debout comme une conne !
- Le gynéco a dit que c’était bon pour moi de marcher…
- Tu me donneras le numéro que je le fasse fusiller… En tout cas ça te donne un sacré corps, la grossesse, meuf !
- Je sais ! Ça rend Lilian complètement fou !
- Sans vouloir être méchante, ça t’embellit quelques kilos en trop !
- J’ai vu ça aussi, ça me ferait pas mal de garder quelques courbes, peut-être…

Lilian approcha du duo.

- Chérie, tu devrais t’asseoir. Bonjour Rebecca ! Jolie coiffure ! Monsieur..
- Bonjour !
- Merci. J’aurais aimé être en retard à cause de ça…
- Elle s’est coiffée dans la voiture, c’était impressionnant… admit Charles.
- Mais c’est pas toi qui conduit ? s’étonna Lilian en regardant Rebecca.

La rousse hocha péniblement la tête. Lilian et Gina se regardèrent, étonnés. Léon arriva, visiblement gavé.

- Léon…
- Rebecca, bonjour… monsieur…
- Charles Tatley, cousin éloigné de la famille Horton !

Léon plissa les yeux. Rebecca se pencha vers lui.

- Ils se moquent de tes origines nobles, comme des miennes, je te l’ai déjà dit en venant.
- C’est l’habitude !
- Léon Grimes, frère jumeau de Lilian…
- Enchanté… vous êtes venu accompagné ?

Léon grommela en regardant son frère et repartit avec un nouveau verre de ponch. Gina sourit, gênée.

- Sujet glissant ! marmonna la femme enceinte.

Holly arriva.

- Orson vient de me dire la nouvelle…
- Il faut que la cérémonie ait lieu malgré tout ! somma Rebecca.
- L’ami de Gabriel est prêt à assurer la cérémonie, juste qu’ils doivent se dépêcher quoi… Ah non…
- Quoi… Oh super, les invités à ne pas faire attendre…

Helen serrait Francis dans ses bras. Holland observait, amusé.

- Il est encore plus mignon que sur les photoooos ! Je suis tellement fière de toi !! sourit Helen, extatique. Bon, tout le monde a des gosses ou est enceinte jusqu’au cou, c’est ça ?
- Pourquoi je savais que vous vous comporteriez comme une espèce de mère juive ayant accouché d’une portée de trente mômes ? sourit Quinn.
- Parce que je suis comme ça, rhô ! Où est Wallace ?

Hôtel. Arnold frappa à la porte une première fois.

On lui ouvrit tout de suite. Wallace finissait de se rhabiller.

- Yo, désolé, j’ai dû gérer une situation urgente !
- … c’est ma chemise ?!
- Je sais mais c’est ça ou il se faisait casser la gueule par une bande d’abrutis à moitié bourrés !

Wallace regarda Arnold en serrant les dents.

- Promis, j’te les rends après, j’suis pas un voleur !

Tristan le regarda en grimaçant significativement. Wallace lui tira la langue rapidement. Arnold secoua la tête.

- Apparemment c’est la merde à la cérémonie…
- Pas prévisible du tout… admit Wallace. Faut que j’y aille, je suis attendu je suppose…

Arnold prit Tristan par le bras.

- Tu m’as pris mon passe !
- Je lui avais donné le mien, c’était juste au cas où…
- Mais tu aurais pu me le demander !
- Je sais, je sais, mais disons que j’ai préféré ruser…
- Ruser ?!

Wallace sortit de la chambre et ferma la porte.

- Ouais, il aime bien faire des coups en douce, par derrière…

Tristan regarda Wallace avec fureur. Wallace haussa juste les épaules. Arnold le regarda.

- Il m’a parlé de toi, je sais que tu es un sale con et que je ne dois pas t’écouter !
- Ouais, bouche-toi « profondément » les oreilles ! sourit Wallace, le regard dans le vague.

Arnold secoua la tête. Tristan se mordilla les lèvres, au comble de l’embarras.

Christina et Tino secouèrent la tête.

- Oh non… à tous les coups c’est sa FIV ! souffla Christina.
- Je ne peux pas confirmer ! souffla Amélia.
- Oh non la pauvre !
- On n’y peut rien, on peut juste attendre… souffla Tino.
- Tino, mon Tino, même toi ça me fait plaisir de te voir !

Rebecca fit la bise à son vieil ami. Il la regarda.

- … tu ressembles à ta mère !
- Je t’emmerde. Tout se passe bien à part la masse de trucs que j’ai dû gérer rien qu’en arrivant ?!
- Euh… oui… tout le monde est torché ou presque, Léon est venu seul, Clive aussi, je ne parle toujours pas à Benjamin…
- C’que vous pouvez être butés tous les deux ! grommela Rebecca.

Mike et Steven arrivèrent.

- Apparemment la cérémonie va commencer ! cria Mike.
- Asseyez-vous ! annonça Steven.

Tout le monde prit place. Rebecca cherchait Tristan et Wallace des yeux.

- C’est pas vrai, ils sont pas allés niquer quand même !
- Rebecca ! s’offusqua Charles.
- Oh ça va hein !

Mike se plaça à côté de Rebecca. Elle le regarda.

- Mike…
- Reb…
- Tu connais mon petit-ami…
- Charles…
- Mike, enchanté, elle m’a beaucoup parlé de toi...

Poignée de main virile. Mike inspira et se leva pour rejoindre sa place de témoin. Rebecca inspira.

- Je le sens mal !
- Personne ne le sent bien, si ça peut te rassurer… souffla Clive, devant elle.

James arriva le premier, au bras de sa mère. La salle se leva. L’officier civil attendait les mariés. James semblait en gros stress. On entendit des applaudissements, et tout le monde se tourna vers les potes de James, un peu embarrassés.

- J’avais dit à Mike de briefer ces gros cons !! grogna Rebecca.
- Tu… peux arrêter de faire comme si c’était ton mariage ? marmonna Charles.

Perrine, second témoin de James, regarda Mike.

- Wallace arrive.
- J’espère qu’il s’est changé.
- Si j’apprends que tu es à l’origine de ça, je te ravage la face au cutter.
- Pardon ?
- J’ai latté les couilles de Roland Smirnoff, tu me fais pas peur.

Mike regarda Perrine qui sourit.

- De toute façon tu sais depuis la première année que tu dois te méfier de moi, hm ?
- … putain de merde !
- Comme tu dis.

James rejoignit la scène. L’orchestre reprit pour l’arrivée de Fey. Elle arriva dans sa robe. Rebecca sourit.

- Elle est trop belle !
- Lilian, je veux la même robe ! geignit Gina.
- Oh Holland, regarde, c’est presque mon bébé ! pleurait Helen.
- T’es sûre que tu veux un enfant ?! soupira Holland.

Holly, Quinn et Naomi se placèrent derrière elle, en bonnes demoiselles d’honneur. Elles se regardèrent, gênées. Tristan arriva le premier, accompagné d’Arnold. Tristan saisit un bouquet et le donna à Wallace qui hocha la tête et glissa jusqu’à la file qui se formait. Il poussa un petit :

- C’est bon, c’est bon !

Holly regarda Quinn qui haussa les épaules. Naomi serra les dents, gênée. Fey avança, au bras de sa mère et accompagnée par James Junior. Témoin numéro 1 : Steven, témoin numéro 2, sa cousine Elodie, qui remplaçait Ana.

Fey traversa l’allée, visiblement embarrassée, mais contente.

- Elle est magnifique ! sourit Andréa.
- Elle resplendit d’énergie positive, c’est trop bien… admit Crystale.

Walter regarda Naomi qui avait du mal à dissimuler son embarras. Il regarda Perrine qui se retenait de massacrer Mike.

Fey arriva sur scène et regarda tout le monde. Elle sembla cependant ulcérée.

- Qu’EST-CE que tu FAIS dans cette TENUE ???

Tout le monde s’étonna. Mais Holly, Naomi et Quinn étaient bien tournées vers Wallace. Qui regarda à droite et à gauche.

- … je… euh…

Fey regarda James, sévère.

- … quoi ?
- Quoi, QUOI ? C’est toi, ça, hein ?
- On en a déjà discuté et une fois de plus tu ne m’as pas écouté, je ne veux pas d’un mec en robe à mon mariage !!
- Déjà que j’ai pas Ana, ni Santana, ni Violette, voilà qu’en plus…
- Mais Fey, ça veut dire quoi, sérieusement, un mec en robe à notre mariage !

Les parents de Fey plissèrent les yeux.

- Il a raison, ma chérie, enfin, ce serait ridicule !
- On est bien d’accord ! sourirent les parents de James.

Fey balança son bouquet.

- Mais c’est ce que MOI je voulais ! Avec Wallace, on a fait un pacte, je respecterais ce pacte, tout comme je veux qu’on soit là tous les vingt-huit !

Holland se pencha vers Helen.

- Quoi qu’il se passe, je suis ravi qu’on ait annulé les réunions pour ça !
- Mais pourquoi on se prend la tête à trouver des prétextes, en fait, on dirige le bahut, on fait ce qu’on veut ! souffla Helen.
- Je sais, mais ils prennent tous ça tellement au sérieux…

Fey secoua la tête.

- Le mariage est annulé ! Désolée !

Tout le monde se regarda. Wallace sembla gêné. Et pour cause. James se dirigeait vers lui d’un pas méchant.

- C’est ta faute, ça, putain !
- Vieux, j’ai fait ce que tu m’as dit ! J’y peux rien, je…
- Stop !!

Tristan s’était interposé. James leva les yeux au ciel. Fey l’attrapa par le col.

- Tu comptais faire quoi, là ?! HEIN ?
- Mais putain c’est n’importe quoi, pourquoi un truc aussi con ça gâche notre mariage ?!
- Ca fait partie des traditions, quand on a convenu de quelque chose, on s’y tient, James !! C’est comme ça que tu veux élever nos enfants, en leur disant qu’on peut revenir sur sa parole ?
- TA parole, pas la mienne !

Fey leva les yeux au ciel.

- TRES BIEN ! Je retourne chez ma mère !
- Quoi ?! Mais putain !!
- On se reverra quand tu te seras calmé !! Rebecca, j’ai besoin d’aide pour enlever cette robe à la con !

Rebecca haussa les épaules.

- Je suis demandée, profites-en pour faire connaissance !
- Quoi, mais… Rebecca ?! s’étonna Charles.

James leva les yeux au ciel. Perrine approcha de lui.

- James, je suis pas d’accord !
- M’enfin, tu admettras…
- En dehors du fait que c’était une demande de Fey, je ne peux pas cautionner ce comportement vis-à-vis de Wallace. Et si un seul de tes potes le touche, moi je les prends un par un !!

Wallace grimaça, gêné. Steven, Mike et Naomi parlaient avec les potes de James. Tristan le regarda.

- Ça va ?
- Pas trop… c’est bizarre d’être gêné à un mariage parce que t’es habillé comme un homme !
- Ouais, mais au moins personne ne t’a cassé la gueule…
- Je dérange ?

Tristan se tourna vers Arnold.

- Arnold, euh… comment dire, euh… il va falloir qu’on discute…
- Non, ok, je veux bien que tu aies des liens avec lui, mais bon c’est ton ex, je suis ton officiel, et là j’ai l’impression de passer au second plan…
- Ecoute, tout ce qui se passe là est purement amical… On va rentrer tranquillement et…
- Il veut rompre. On se remet ensemble.

Arnold grimaça. Tristan leva les yeux au ciel et se retourna vers lui.

- Tu peux faire preuve d’un minimum de délicatesse ?!
- Tu voulais pas de la délicatesse tout à l’heure dans la chambre d’hôtel.

Arnold grimaça, offusqué. Francis approcha.

- Un problème ?
- Oui ! Ce mariage est rempli de sales CONS !! grogna Arnold en partant, en larmes.

Tristan ferma lourdement les yeux.

- Je sais pas à quoi je m’attendais…

Francis regarda Wallace et Tristan.

- C’est reparti ?! Attendez, ça fait la combientième rupture ? TINO !

Tino approcha, étonné.

- Oui… ? Oh mais c’est le petit Mark ! Bonjour !
- Ouais. Euh, ils se remettent ensemble !

Tino regarda Tristan et sourit.

- Ah bah quand même ! J’espère que cette fois, vous êtes repartis d’un bon pied !
- … j’dirais pas ça comme ça…
- En tout cas tu as enfin l’air détendu, ça fait bien un an et demi que tu enchaînes les hauts et les bas…
- On s’en fout de ça, ça fait combien de fois qu’ils rompent et se remettent ensemble ? demanda Francis.
- Ah ! Cinq !
- Cinq fois en trois ans, dire qu’avec Quinn on pensait qu’on aurait des passages à vide ! sourit Francis en s’éloignant avec le bébé.

Wallace regarda Tino, énervé.

- T’es content ?
- Très ! Depuis votre première rupture, Tristan n’a été pleinement heureux qu’avec toi, donc oui, je m’en réjouis ! Si vous voulez bien m’excuser, Christina est en train de me trahir en parlant à Benjamin…

Tino s’éloigna. Tristan et Wallace se regardèrent.

- Cinq fois… soupira Tristan.
- La première fois c’est quand tu es tombé amoureux de ce Jean à la fac…
- Si j’avais su…
- Ensuite, on s’est remis ensemble le soir de mon anniversaire…

Tristan agita la tête.

- Sacrée soirée…
- Puis y’a eu le coup de l’installation ensemble, nouvelle rupture…
- Qui n’en était pas vraiment une, vu le temps qu’on passait ensemble…
- Hm… après y’a eu Joris... Déjà rien qu’au nom, Joris, t’aurais dû te méfier.
- Ouais…
- Si on m’avait dit que je devrais me lever à trois heures du mat’ pour venir te chercher parce que ton mec t’avait taloché une fois de trop… Et toi « Mais non, mais à part ça il est gentil »…
- Ok, ok, je suis con.
- Pas autant que moi quand je t’ai trompé ensuite.

Tristan agita la tête.

- C’était le seul aspect prévisible et normal de cette relation, avec le recul, fallait que je m’y attende.
- De là à faire ça chez nous et en sachant pertinemment que tu allais rentrer de cours…

Tristan souffla et regarda Wallace.

- On se marie ?
- Bien sûr, cinq fois encore ?
- Hahaha…

Autour, c’était le grand brouhaha. Personne n’avait remarqué Clive qui pleurait à côté des tables du buffet, le téléphone à l’oreille.

- C’est horrible, tu me manques, là tout le monde s’engueule, je viens de voir un mariage s’écrouler et je pense juste à toi, ça fait trop chier, merde !

Andréa leva les yeux au ciel.

- Et évidemment Santana n’est pas là pour m’aider à traverser tout ça…
- Beaucoup trop de négativité, on sort ? J’ai besoin d’air pur !
- Ta gueule, Crystale ! soupira Andréa.

Gina restait assise.

- Tout compte fait, j’emmerde le médecin. Je suis juste ravie de pas accoucher maintenant ! souffla la brune.
- Finalement je suis bien content de ne pas avoir amené Fanny… souffla Léon.

Lilian se frappa le front, un peu dépassé.

Naomi n’en démordait pas.

- Et puis au fond, qu’est-ce que ça peut vous foutre ?! C’est une demande de la mariée, ça la regarde ELLE, c’est ses demoiselles d’honneur, elle fait comme elle veut !
- On voulait juste que James ne perde pas la face !
- Mais ouais, on a fait ça pour lui, nous !
- Et Mike a approuvé !

Naomi regarda Mike qui serra les dents. Steven leva les yeux au ciel.

- Steph, Clay, Daryl, vous vous calmez tout de suite, le jour où vous saurez organiser un mariage, moi, je serais en train de vendre mon cul à Hanoi !
- Inapproprié, plus mauvais timing ! souffla Naomi.
- Ouais, pardon… Et je suis déçu par vous, Phil, Billy et Jimmy, j’vous pensais plus évolués que ça !
- Un mec en robe, Steven, sérieusement !
- Comme l’a dit la petite dame, c’est une demande de la mariée. Pour la peine, en ma qualité de témoin de la mariée, je vous désinvite de la prochaine cérémonie si y’en a une.
- QUOI ???
- T’AS PAS LE DROIT !
- STEVEN TU PROTEGES CETTE PUTAIN DE TRAVELO ???

Le blond grommela.

- Ok, vous vous calmez tout de suite, aussi. Il s’avère que Wallace est mon pote, si il veut venir en robe à ce mariage, putain, il le fait !
- Ouais les gars, il a raison… souffla Mike alors que Naomi lui compressait la clavicule.
- Et puis menacer quelqu’un à un mariage, vous vous croyez où, bordel ??? grogna Naomi.

Walter pencha la tête vers Perrine.

- Tu étais sérieuse, dans tes menaces ?
- Oui. Du coup je pense que James va changer de témoins au prochain coup.
- Ça semble logique. Tu vas passer à la trappe.
- Tant qu’ils se disent oui, moi…

Robbie revint vers eux.

- Super mariage. On se marie pas, ok ?
- C’est clair, putain ! Entre mes parents, ma famille et ta mère… soupira Perrine.
- Moi ça me décourage pas. Juste en petit comité ! souffla Naomi.
- Tu déconnes, on fait un pacte d’union civile, c’est mort, je fais pas ça ! souffla Walter.

Wallace revint vers ses potes.

- Tristan propose qu’on aille se faire un fastfood pour échapper à cette ambiance légèrement toxique…
- … Tristan, ton ex ? s’étonna Walter.
- On vient de se remettre ensemble.
- Oh oui, à l’ancienne, je veux manger des frites en écoutant COMMENT ça s’est passé cette fois ! sourit Perrine.
- Il sera au moins ressorti quelque chose de… bon… de tout ça ?! marmonna Robbie.
- Vous êtes relous, moi j’arrive plus à suivre… souffla Naomi.
- Si Tino y arrive, tu peux le faire aussi ! marmonna Walter en se tractant hors de la foule.

La salle était bruyante et la plupart des élèves étaient sortis. Holly et Gabriel soupiraient.

- Ça valait bien la peine de s’habiller chic ! soupira Holly.
- En tant qu’ancien aspirant à la prêtrise, ça me fend le cœur, tout ça…

Lilian, Gina et Léon les suivaient.

- On va prendre un café ? Histoire de pas s’être réunis pour rien ? proposa Lilian.

Holly et Gabriel hochèrent la tête.

Orson et Amélia partaient également, un peu choqués.

- Tu veux aller voir Violette, je suppose… marmonna Orson.
- J’aimerais essayer, mais Rebecca s’est fait virer apparemment, donc…
- On va attendre un peu !
- Voilà…

Amélia s’assit à la place conducteur et Orson à la place passager. Elle se mit à respirer fort.

- … ça va ?!!
- Oui… Oui oui… Hhhh… C’était… très anxiogène !
- Tu as besoin de tes médicaments…
- C’est… Juste une petite crise de panique, tout va bien. Tout ce monde, toute cette… énergie dépensée pour RIEN, ce… bordel monstre… J’avais plus l’habitude !
- Je comprends. On part quand tu veux.

Orson regarda Amélia qui reprit son souffle en se tenant le ventre. Elle souffla profondément.

- Ça va. Je peux partir. Ça va.
- Quand tu veux.

Amélia regarda Orson. Elle sourit.

- Tu vois, c’est ça. Je me fous qu’on ne couche pas ensemble, tu me fais plus de bien que n’importe quel abruti avec qui je pourrais sortir !
- … C’est ma nature, je me suis toujours inquiété pour toi !
- Je sais.

On frappa à leur vitre avec énergie ce qui les fit sursauter en plein moment touchant. Rebecca.

- J’veux retenter une visite à Violette. Tu viens ???

Amélia regarda Orson qui haussa les épaules.
Tino et Christina se dirigeaient vers leur voiture.

- Eh bien je passerais cette après-midi à postuler pour des centres de recherche prestigieux !
- Moi je vais me faire un bon thé brûlant et rester devant la télé ! soupira Christina.

Benjamin passa avec Lucy, et Tino lui lança un regard mauvais. Benjamin lui tira la langue.

- J’espère que tu vas finir en taule pour avoir détourné de l’argent à ton stupide emploi de banquier ! grommela Tino.
- Tino… grommela Christina.
- Je sais…

***

- On dit bien « Jamais deux sans trois », mais on dit pas « Jamais trois sans quatre », donc…
- Cela m’avait manqué, tes remarques sans inventivité la moindre… souffla Tino. Tu as des nouvelles de Tristan ?
- Aux dernières nouvelles, il est casé depuis trois ans. J’en suis ravi. Pas revu depuis la dernière rupture.
- On en est au même point alors. Et toi ?
- J’essaie toujours de reprendre le Volupté des mains de Portman… je peux toujours me brosser apparemment.
- Même l’idée que je t’ai suggéré, le prêt et la proposition de reprise ?
- Disons que j’ai pas osé… Portman me prend pour un gamin, j’ai beau le supplier…
- Supplier ? C’est très adulte comme attitude. Tu as trente ans, Wallace.
- Tu parles comme lui, ta gueule… soupira Wallace. Et toi, monsieur le Grand Chercheur ?
- Je reviens de New York, là, en fait, j’ai un vol de quatre heures dans les pattes.
- Comme ça, normal.
- Eh bien oui. Tu pourrais tenter ta chance aux Etats-Unis, Wallace, c’est une terre d’opportunités...
- Tu te rappelles mes devoirs d’anglais ?
- … ne tente pas ta chance.
- Perrine arrive…
- Oh.
- Viens m’aider.
- T’aider ?
- Ouais.

Le taxi arriva. Wallace ouvrit la porte et prit la main de la jeune femme. Tino resta tétanisé. Perrine souffla.

- C’est bon… Firmin est là…

Le jeune homme de dix-neuf ans se précipita à l’aide de sa sœur. Tino eut du mal à le reconnaître. « La dernière fois que je l’ai vu, il pouvait encore monter sur son Lakmécygne ! »

- Tonton Wallace !
- Salut mon grand. Rase ta moustache !
- Je l’ai rasée ! grommela le jeune homme en faisant la bise à son ancien baby-sitter.
- Avec le rasoir sans lames de papa, ça compte pas. Y’a un fauteuil à l’intérieur, tu vas le prendre.
- Merci. J’te retiens, toi et tes gènes de merde !

Tino ne savait plus où regarder. Perrine le dévisagea.

- … Ketts ?!
- Perrine… ravi… euh… bébé ?!
- Oui.
- Bébé de… Robbie ?!
- Il a raté combien d’épisodes ?!
- Presque personne l’a revu depuis la deuxième tentative, du coup il a raté plein d’épisodes. C’est moi le père, Tino.

Perrine le frappa, mécontente.

- C’est le bébé de Robbie, tu es juste le géniteur !
- Qu… quoi mais je… mais non !!

Tino manqua de s’évanouir. Wallace et Firmin portaient Perrine.

- Pas le temps de s’occuper de toi, utilise ton prix Nobel pour te relever !

Perrine fut assise et souffla.

- Je vais pas tenir. Dites-moi que Walter ramène sa chaise roulante !
- Il marche depuis un bail. C’est ton cousin tu le sais… marmonna Wallace.
- Putain ! Si je perds les eaux, que ce soit sur ta robe !
- Ah non, j’ai découvert aujourd’hui que je portais le jaune orangé à merveille, c’est bon hein.

Perrine leva les yeux au ciel. Tino s’assit en face d’elle.

- Euh… félicitations, je suppose, euh…
- Oui, désolé, c’est moins impressionnant qu’un putain de prix Nobel…
- … si vous pouviez tous arrêter avec ce prix Nobel…

Firmin s’étonna.

- Vous êtes prix Nobel ?!
- J’ai un prix Nobel de la recherche.
- Oh. Euh… c’est… bien ?!
- Oui… comment va ton grand-père ?
- Oh, il s’est placé tout seul en maison de retraite avec sa femme, et à ce que je sais, ils continuent à travailler… Grand-Mère a publié son référentiel sur la guerre de Feu…
- Travail impressionnant, Linda Trautmann est vraiment une grande historienne… admit Tino.
- Donc ça va, je pense !
- Bien, bien… euh, c’est bien, et… toi du coup…
- Je termine la fac et je m’attaque à la Ligue Pokémon.

Tino agita la tête.

- Noble but !
- C’est sûr que par rapport à un prix Nobel… admit Firmin.
- Te compare pas à lui, c’est un autiste ! souffla Perrine.
- Pas du tout !! geignit Tino.

Amélia arriva. Elle avait de nouveau de longs cheveux blonds et avait revêtu une robe de la même couleur que celle de Wallace. Ses yeux bleus clairs scrutaient l’intendance, et elle trouva la bande.

- Et comme de bien entendu, je suis trop en avance.
- Salut Amélia !
- Salut…

Amélia grimaça.

- Perrine, tu t’es… déplacée ?!
- Eh bah oui écoute, le six-tonnes qui me transportait a failli faire une embardée sur l’autoroute, mais hey, quatre morts et dix-huit blessés, c’est une broutille comparé au mariage de Fey et James !

Amélia agita la tête.

- Wallace… Enfin une jolie robe, hein…
- On va conjurer le sort, tu vois le genre.
- Jeune homme…
- Firmin Truman, le frère de Perrine, je me suis ajouté à la liste d’invités pour assister ma sœur au cas où !
- Enchantée ! Ti…no ?!

Tino se releva.

- Amélia… Orson n’est pas avec toi ?
- Nous sommes séparés, depuis bien deux ans maintenant.

Tino grimaça.

- Vous étiez donc bien ensemble !
- Le ciel était donc bien bleu ?! rétorqua Amélia.
- Ça se voyait depuis l’espace, t’es bien con pour un prix Nobel ! sourit Wallace.
- Je me suis jamais vraiment posé la question… admit Perrine.

Amélia leva les yeux au ciel.

- Bref… A combien s’élèvent les paris pour savoir si cette fois c’est la bonne ?
- On verra ça quand Benjamin sera là, c’est lui le juif de la bande.
- Wallace… gronda Perrine, déjà blasée.
- Tu n’as qu’une journée à le supporter ! sourit Firmin.

Amélia agita la tête.

- J’étais à moitié sérieuse. Combien de fois on va refaire ça… Ana sera là ?
- Normalement oui, signala Wallace. Avec le petit, c’est Steven qui les emmène.
- Oh. Le « Petit » ! répéta Amélia.
- Ouais, comme tu dis.
- Coucou, coucou, coucou !

Francis et Quinn arrivèrent avec leurs enfants, Sean et Mark, tous très bien vêtus.

- Salut…
- Bonjour bonjour…
- Tino, mince ! Après t’avoir vu à la télévision, je ne pensais pas qu’on te verrait ici ! s’étonna Quinn.
- Maman c’est qui, le monsieur ? demanda Sean.
- Avant c’était un petit je-sais-tout et maintenant c’est un prix Nobel !
- Ah bon…
- Mais t’es nul Sean, on l’a vu à la télé ! grommela Mark.
- Mais euh je m’en rappelais plus ! C’est ennuyeux ces histoires de prix Bordel !
- Nobel, Sean… soupira Quinn.

Tino grimaça. Amélia regarda son ancien camarade de classe.

- Tu dois être tellement fier !
- Mgnnn…
- Quinn, c’est quoi cette robe chocolat, on avait convenu que le thème c’était jaune, orange ou doré !

Quinn fit de gros yeux.

- HAN NON ! C’EST MOI ! C’EST MOI CETTE FOIS QUI GACHE LE MARIAGE !
- J’ai une robe de rechange, prends-là, elle est dans ma voiture ! souffla Wallace.
- OH MERCI ! MERCI L’ESPACE D’UN INSTANT JE ME SUIS VUE CLOUEE AU PILORI !!
- La pression autour de ce mariage, quand même ! admit Perrine.
- Tu m’étonnes, genre pas le droit à l’erreur ! sourit Francis.
- Donc si tout va bien, on sera tous là… marmonna Tino.
- Oui, même ta fameuse ex, si Tristan l’a bien contactée… marmonna Wallace.
- Hello !
- Aaaaah ils sont là !
- Oh mon DIEU ! geignit Tino.

Holly arriva avec son mari Gabriel et leur fils Sébastien. Le gamin blond regarda autour de lui.

- C’est un domaine de riches, maman, hein ?
- Tout à fait mon chéri. Ne touche à rien !

Lilian arriva suivi par sa femme, leur garçon en poussette et leurs deux filles. Tino grimaça.

- Un petit troisième, bah voyons… souffla Tino.

Léon était là également, au bras de ce qui ressemblait à un jeune homme au regard lumineux avec une petite barbe de trois jours. Tino secoua la tête.

- Combien d’épisodes…
- On va le perdre… marmonna Amélia en se penchant vers Perrine.
- Parce qu’on l’avait retrouvé ? répondit la femme enceinte.

Trop de monde, trop de mômes, Tino se contenta de saluer.

- Je te présente Madeleine…
- Magdalena, Lilian !! grogna Gina.
- Magdalena, ugh… Que tu as déjà vue au précédent mariage, tout comme Louise…
- Luisa, Lilian, bon sang !
- Luisa, oui… Et enfin le petit dernier, la fierté de son papa et de son grand papa, le petit Philippe, enfin on l'appelle Phil...
- FELIPE !!!
- C'est le nom de mon grand-père, Philippe, tu m'as dit que tu respecterais ce prénom-là, tu as eu les noms de tes grand-mères pour les petites !!
- DANS TES REVES !!
« Felipe c'est un de mes second prénom... » geignit Tino.
- Elle tient à ce que je conserve leur héritage hispanique… qu’ils n’ont pas puisqu’ils ne sont JAMAIS allés à Porto-Rico ! grommela Lilian.
- C’est la famille qui veut ça, arrête de vouloir rendre mes enfants athées !

Tino plissa les yeux.

- Je… euh, la comprends… enfin ça dépend de l’Etat Civil, mais…
- Justement, il a francisé leurs noms sur l’Etat Civil ! Ma mère a failli le tuer !!
- J’ai expliqué à TA MERE qu’un prénom étranger, c’était mauvais pour leur avenir !
- On s’en fout de ça !
- Maman… geignit Magdalena.
- Oui ma chérie, pardon, avec ton père on DISCUTE !
- Ouais bah DISCUTE un peu toute seule pour changer ! grogna Lilian.

Le jumeau, engoncé dans son costume avec un mouchoir bleu dans la poche du veston, sourit.

- C’est la femme de ma vie !
- Je vois ça. Ton frère…

Lilian se tourna vers son frère qui présentait son ami à Perrine et Firmin.

- Ouais… Il a rencontré Adrien à un groupe de parole il y a bien deux ans, à l’époque… c’était Sophie et…
- D’accord… et euh… ?

Lilian inspira.

- Avec les parents on a cru qu’ils se sépareraient mais non, apparemment ils veulent rester ensemble. On comprend plus rien, et je t’avoue que je ne veux plus me prendre la tête !
- Ça vaut peut-être mieux ! admit Tino, l’air d’être passé dans une essoreuse.

Helen et Holland arrivèrent, accompagnés d’un jeune homme.

- Heeeey !
- Wallaaaaaaaaaaceeeeeeeeuh !! cria Helen Clover en se précipitant vers lui.
- Je suis mieux habillé que vous !! ricana l’homme.
- Tu ressembles à un gigolo brésilien !! ricana Helen en le serrant contre elle.

Holland posa une main sur l’épaule de leur fils.

- Tu retiendras pas tous les noms, c’est pas grave.
- J’comptais pas essayer.
- Wallace, je peux enfin te présenter Elio, notre fils !

Wallace regarda le gamin de douze-treize ans qui tendit la main. Wallace la lui serra.

- Jeune homme…
- Pourquoi vous portez une robe ?! s’étonna Elio.
- Ok alors première règle des mariages : On pose pas de questions ! souffla Wallace.
- … Vous êtes bizarre, j’vous aime pas !
- C’est une réaction normale ! admit Holland. Wallace…
- Monsieur le Président… Un seul enfant ? Petit joueur !
- Helen en voulait trois d’un coup, j’ai dû mettre le holà. Tu as su pour le proviseur Grant ?
- Non…
- Crise de nerfs, il est interné depuis septembre dernier.
- Aouch… c’est quoi cette fois ?
- Apparemment des élèves encore pires que vous.
- … fallait s’y attendre.

Tino observait toujours les arrivants. Santana arriva en robe stricte et vint le saluer.

- Votre majesté…
- Haha. Au moins tu es originale… ça va ?
- Eh bien… oui, je présume… ma mère lutte toujours contre son cancer du sein, youpi…
- Ah. Désolé, pas cool… geignit Wallace, sincère.
- Ecoute, on s’attendait à devenir chiants une fois adultes, on n’avait pas prévu toutes les emmerdes autour.
- Certes… Violette…
- Je n’ai pas de nouvelles.
- Ah. Ok, euh… tu vois qui, de manière générale ?
- Peu de monde, un peu comme toi. Léon est gay maintenant ?
- C’est un trans.
- Ah. J’ai eu peur. Et ce gamin…
- Firmin, le frère de Perrine.
- Ah. Il est chou…

Wallace continuait à discuter avec Holland. Tristan fit son entrée avec Neil. Wallace plissa les yeux. « D’accord… rien à voir avec les précédents mecs… là… je peux pas lutter… »

Tristan le remarqua. Il y eut un petit moment de flottement. Wallace agita les mains.

- Troisième robe et toujours plus sexy que jamais !
- … Neil, je te présente Wallace, mon… ex-mari…
- Je sens que tu aimes cette terminologie… souffla Wallace.
- Jolie robe... marmonna le grand blond.
- Merci…
- Bonjour ! Neil Harrington concepteur de jeux vidéo !
« Et en plus il a le métier parfait… »
- Wallace Gribble, barman au « Volupté »…
- Le « Volupté »… connais pas…
- C’est un bar connu pourtant…
- Je ne fréquente pas ce genre d’endroits... sourit Neil.
- D’accord… euh… comment vous vous êtes rencontrés ? « Question idiote… »

Neil regarda Tristan et le rapprocha de lui.

- Eh bien il a fondé sa boîte de consulting réseau, et il se chargeait de paramétrer celui de notre entreprise et… le courant est passé tout de suite !
- Merci la fibre ! sourit Tristan.
- La preuve, son humour est électrique !

Tristan ricana et Neil l’embrassa. Wallace grimaça. « IL EST PARFAAAAAIT… »

Clive, Beth, Andréa et Bradley arrivèrent. Wallace haussa les sourcils.

- Cliiiiive mon bon vieux pote Cliiiiiiive !

Neil, Tristan, Holland, Helen et Elio regardèrent Wallace se précipiter sur Clive qui tendit un doigt.

- Déodorant ?
- Au poil !
- On se serre la main quand même…
- Et vous devez être la fameuse Beth…

La petite brunette aux cheveux légèrement violets tendit la main en baisemain.

- Beth Bundy, enchantée !
- Wallace Gribble. Andréa, tu es repassée aux hommes !

Andréa plissa les yeux.

- … je dois te refaire un cours élaboré sur la bisexualité ?!
- Hétéro le matin, déjeuner le midi, homo l’après-midi et le week-end, c’est à pile ou face ?
- … Wallace, voici Bradley Kendall…

Wallace et le jeune homme se regardèrent un moment. Andréa plissa les yeux.

- Kendal, les... Kendall qui bossent dans la construction résidentielle ?
- Oui...
- Wow ! En plus on a tiré le gros lot ! Je vous laisse, je vous ai juste utilisés pour éviter mon ex !

Wallace s’éloigna. Beth se pencha vers Clive.

- Un mec en robe, j'aime déjà ce mariage.
- C'est d'autant plus drôle que ça fait trois fois que je le vois comme ça et qu'au fur et à mesure il se muscle.

Bradley se pencha vers Andréa.

- Il est mignon.
- Pas à un mariage ! grommela Andréa.

Neil regarda Tristan.

- Beauuucoup moins impressionnant que ce que tu m’avais dit !
- Ouais… c’est ce que… je constate…
- Tu penses pouvoir passer un week-end normal ?
- Oui… Oh mon Dieu, c’est Tino !!
- Tino… le chercheur ?
- Ça fait quatre ans qu’on ne s’est pas vus !
- Vas-y !
- C’est vrai ? Je peux te laisser un peu ?
- Je serais derrière toi, je ne te lâche pas.

Tristan hocha la tête en souriant.

- J’ai… eu tort de m’inquiéter, il n’est pas de taille face à toi !
- Remercions le contexte ! sourit Neil.

Orson arriva à son tour. Il était beaucoup plus grand, portait un costume, restait assez massif et portait une petite barbe bien taillée.

- Eh bien, eh bien…
- Orsoooooon !! cria Tristan en pleurant dans les bras de Tino.
- Oh mais Tino est là ! Manque plus que Benjamin et l’équipe est complète !
- Il est pas encore arrivé, on l’aurait entendu brailler…

Orson se retourna vers Lucy. Manteau serré, lunettes noires, coupe stricte, elle baissa ses lunettes et regarda Orson.

- Tu l’arrêtes quand, ta croissance ?
- Jamais !
- Mufle !

Tino sourit en regardant tout le monde autour de lui. « La doyenne avait raison, j’ai raté plein de choses… »

- Tino, mon Dieu je suis tellement content pour toi ! C’est génial tout ce qui t’es arrivé !
- Merci… euh… Je… vois que tu as retrouvé chaussure à ton pied…

Tristan hocha la tête.

- Neil, voici Tino, Tino je te présente Neil, mon petit ami.
- Enchanté ! Je travaille à la conception de jeux vidéo !

Tino hocha la tête.

- Il est parfait !
- N’est-ce pas !
- N’exagérons pas, je suis un horrible cuisinier ! sourit Neil.
- OH C’EST PAS VRAI !

Orson avait reculé au niveau de Helen, Holland et leur fils. Benjamin avait fait son entrée, et il faisait face à son ex-femme Lucy.

- Tiens donc. Le cliché de juif furieux.
- Le cliché de petite chinoise sarcastique ! Lucy Liu a appelé, elle veut son héritage culturel !
- Elle était sino-américaine, inculte sémite !
- Ses parents étaient tous les deux chinois, raciste asiatique !

Santana leva les yeux au ciel.

- Ils m’ennuient déjà…

Rebecca, Charles et leur fils Arthur entrèrent à la suite, observant la joute.

- Je salue de la main, hein, je tiens à ne pas finir défigurée… Bonjour tout le monde…

Le reste du groupe salua Rebecca. Helen et Holland s’étaient mêlés à la foule. Rebecca salua Amélia.

- Violette en retard ?
- Hm !
- Je supporte plus ça ! Santana, tout va bien ?
- Oui… Tu me présentes ?

Rebecca regarda Arthur qui était collé à elle.

- Oh pardon ! Santana je te présente Arthur, mon fils !
- Arthur Gates, tiens donc !
- Arthur Tatley-Gates ! rectifia Charles.

Rebecca le regarda. Santana inspira.

- Mes excuses d’avoir ainsi blessé votre virilité, monsieur… Je me retire afin de me repoudrer le nez…

Santana s’éloigna. « Si je suis à sa table, obligé je le bute… »
Rebecca leva les yeux au ciel en regardant son mari.

- Quoi ? C’est comme ça qu’il s’appelle, non ?
- C’était très utile de le signaler… admit Rebecca. Oh bonne mère.
- Quoi ?
- Non rien, allons saluer les autres…

Mike inspira. Sa petite amie était une grande femme noire très gracieuse.

- Ils sont bruyants.
- Oui… Mais ne t’inquiète pas, ils sont gentils.
- Hm…
- Tout va bien se passer, Myriam...
- Hm. Je n’ai rien dit, on verra bien…

Mike inspira. « Je savais qu’elle était pas sociable mais à ce point…

- Oh pardon ! Mike !!

Mike se retourna vers Naomi et Walter qui marchait avec une canne.

- … oh bonne mère… marmonna Mike.

Wallace maugréait dans son coin, alors que l’intendance se faisait de plus en plus petite. Benjamin et Lucy avaient décidé de se disputer dans un coin alors qu’Orson, Tino et Tristan refaisaient le monde. Amélia regardait Orson en coin. Santana rejoignit Wallace.

- Violette fait encore une fausse couche ?
- Ta gueule. Jaloux ?
- Un peu.
- Je peux comprendre. Il est adorable. Trop adorable.
- C’est un mec normal, quoi… Juste ce qu’il lui fallait, ils bossent dans la même branche, il est super mignon, Tristan est…
- Plus beau que jamais ?
- Oui !
- Ça m’a fait le même effet la première fois que j’ai vu Violette avec une autre fille. J’ai vraiment pas hâte de voir sa nouvelle copine.
- On est horribles, on reste sur nos amours de secondaire alors que, putain, quinze ans ont passé !
- Onze depuis la fin de la troisième année. Regarde nous, on est coincés dans cette époque. Même Mike a passé l’éponge sur Rebecca.
- Elle est pas trop bonne, sa meuf ?
- Si elle me parle, tu pourras noyer le bébé de Perrine dans ma culotte.
- C’est mon bébé.

Santana regarda Wallace.

- Sérieux ?
- Robbie est stérile, j’ai donné mon sperme. Ça a marché du premier coup. Désolé.
- Nan, ça va, de l’eau a coulé sous les ponts, mais… c’est plutôt génial, ton bébé… avec Perrine, c’est…
- Un peu de mon ADN lié à la famille Smirnoff d’un certain point de vue, c’est un peu étrange, ouais. Mais j’ai signé une décharge, j’ai aucun droit sur le gosse. Perrine a dit que je serais le parrain, cela dit.
- Et Robbie, il en pense quoi… ah bah tiens…

Robbie entra. Il aperçut Wallace qu’il salua froidement. Il aperçut Tino et se dirigea vers lui, tout content.

- … Il est pas content. Du coup ils vivent séparés avec Perrine, d’où leur arrivée séparée.
- OK… Ah, voilà Violette… et sa meuf !

Violette arriva au bras d’une femme pâle aux longs cheveux noirs.

- Sa meuf moche.
- … ça va je trouve.
- Depuis quand t’es bi, toi ?! soupira Santana.

Violette se dirigea vers eux. Santana se pencha vers Wallace.

- Elle va me faire le numéro à moi aussi « Hey, regarde comme je suis heureuse ! »
- Salut… Santana, ça fait un bail !
- Hm. Tu vas bien ?
- Oui… je te présente Ludivine…
- Enchantée…
- Bonjour… euh…

Ludivine se précipita sur une couronne de fleurs. Elle arracha quelques fleurs d’un côté.

- … voilà, là, y’a le même nombre de chaque côté !
- On… va saluer les autres ! sourit Violette.

Elles s’éloignèrent. Wallace hocha la tête.

- Donc le Orson, là-bas, c’est un double maléfique, le vrai Orson a changé de sexe, se fait appeler Ludivine, a également volé l’âme d’Amélia et c’est la meuf à Violette. TOUT. FAIT. SENS.
- Je te ferais bouffer tes globes oculaires, Gribble, pauvre tête de cul !... Tiens, les futurs mariés.

Steven entra avec Ana et le petit Ivan, tout apeuré.

- AAAAAAAAAH ! cria la salle qui applaudit Ana. La russe sourit.
- Vous êtes gentils ! Ça me fait plaisir de vous revoir ! Il y a plein d’enfants c’est mignon…

Ana sourit et porta Ivan.

- Je vous présente mon fils !
- Ooooooooh !

Wallace sourit et applaudit avec les autres. Santana inspira en applaudissant à moitié. Benjamin et Lucy se disputaient toujours.

Steven regarda Ana.

- Je te laisse un peu ?
- Tu es le témoin de la mariée, tu as des responsabilités !
- En effet.
- Et puis on ne sort pas ensemble, hein !
- Bah non ! sourit Steven.

Steven s’éloigna, son sourire se dégradant à mesure qu’il passait la seconde porte de l’intendance. Ana le regarda partir, tenant Ivan, en se mordillant les lèvres.

- Il va où, Tonton Steven ?
- Il a des choses importantes à faire, mon poussin.

Tino agita la tête.

- Je le sens bien, cette troisième tentative ! Tout le monde a l’air mieux luné que les deux autres fois, même moi je ressens une bouffée de positivité…

Amélia vint auprès de lui et lui fit remarquer la dernière arrivante. Christina Rockwell. Habillée aussi bien que possible, et avec une enfant de deux ans. Elle scruta la foule, et vit un fantôme.

Et elle venait tout juste de foudroyer un prix Nobel.

***

DEUXIEME TENTATIVE
Dix ans après le début de la première année


Cette fois, ils avaient fait le vin d’honneur avant la cérémonie. Tout le monde était attablé dans une autre salle des fêtes, au dehors la pluie tombait à verse depuis quelques heures et malheureusement, certains avaient eu moins de chance que d’autres.

- Je n’arrive pas à croire que tu aies fait ça…
- Est-ce qu’on peut… parler de ça après le vin d’honneur ? souffla Christina.

Tino secoua la tête.

- La mort de ma grand-mère, passe. Mais ce que tu as fait…
- Je dois encore m’excuser combien de fois… ?
- Un million de fois ça ne suffirait pas ! Bon sang ! Jeter ou cacher les réponses des facultés prestigieuses, mais comment as-tu pu…

Christina se mordilla les lèvres.

- Je… je n’ai pas à me justifier…
- Si, bon sang ! Si, Christina !!
- Vous… pourriez… baisser d’un ton ?

Tino et Christina se tournèrent vers Orson. Amélia elle-même était gênée. Benjamin et Lucy toussotaient, gênés aussi.

- Désolé, Orson, je ne savais pas que ce mariage te tenait à cœur…
- Ce n’est ni le moment ni l’endroit surtout… On est là, tous réunis, pour passer un bon moment, et vu ce qui s’est passé la dernière fois…
- Voilà, s’il vous plait ! Vous verrez ça après… souffla Amélia.

Benjamin sirota le vin rouge.

- En tout cas c’est… du bon vin. Je vais tester le pâté en croûte…
- Pareil… souffla Lucy.

Autre table, autre mœurs. Mike avait ramené une imbuvable jeune femme asiatique.

- Et cette décoration, c’est atroce. Tu ne mets pas de vrais bouquets de fleurs sur les tables, ce parfum, c’est affreux, tu ne sens pas les odeurs comme moi je les sens !
« Steven, où es-tu, au secouuurs… »

Le troisième duo de la table étaient, malheureusement, Francis et Quinn, un peu trop accaparés par leurs enfants.

- Je suis ravie d’avoir fait deux enfants, ça nous évite d’avoir à répondre à cette pipelette… Sean, bois ce biberon, maman n’allaitera aucun de vous deux !

Francis tenait Mark sur ses genoux et semblait intensément plaindre Mike qui n’avait jamais autant voulu qu’on lui donne un gosse que maintenant.

- Et puis regarde-moi ! Une asiatique à un mariage de noirs ! Je suis quoi, la minorité qui aide pour la tolérance ? Non mais c’est pas possible, de quoi j’ai l’air !
- Il y a d’autres asiatiques… souffla Mike.
- Tu permets que j’en place une ? On sort ensemble et je t’aime, Mike, d’accord, je t’aime de tout mon cœur, mais si je te ramène à la maison, Mike, ma mère, tu sais ce qu’elle me dira ? Que j’ai échoué, parce que tu es noir !

Francis fit rebondir son gosse sur ses genoux.

- Papa t’aime très fort !
- Héhéhéhé ! La dame elle crie comme maman des fois !
- Shhhhhhht Mark ! Pourquoi t’as appris à parler, toi, déjà…

Autre table : Wallace et Tristan… qui semblaient se faire la gueule. Du coup, Perrine, Robbie et Naomi à la même table, semblaient intrigués. Walter revint, marchant avec une canne, après s’être servi une assiette au buffet.

- C’est bien calme… marmonna le jeune homme.
- On s’est enfin installés ensemble… yay ? marmonna Naomi.

Perrine regarda Wallace et Tristan, moroses. Elle regarda Naomi et Walter.

- Ca suffit pas. Vous avez rien fait d’acrobatique au lit dernièrement ?
- Tu veux dire à part le monter ? Monter un lit, c’est tragique, Perrine. C’est la mort. Tu perds ton âme ! souffla Naomi.
- Et cette visseuse électrique, mon Dieu… geignit Walter.

Robbie agita la tête.

- J’ai changé d’agence immobilière. La mienne trafiquait sa compta.
- Ah oui en effet, on a des vies passionnantes ! admit Walter.
- T’as vu. Perrine se fait un nom à Ogoesse !
- J’ai juste une clientèle. Je vais bientôt pouvoir louer un local.
- C’est super top ça ! admit Walter. Moi je grimpe les échelons et Naomi commence à plaider.
- Et disons que je patine parce qu’être avocate demande plus de sacrifices moraux que prévu. Avant, je trouvais mes collègues ridicules de défendre des criminels pour se faire un nom, et là… j’avoue que je les comprends un peu.
- Bah merde alors ! s’étonna Perrine.
- Ca y est, tu vas devenir une vendue ! ricana Robbie.

Les quatre regardèrent Wallace et Tristan. Perrine tapa sur la table.

- Il vous arrive quoi, on vous a quasiment pas entendus, merde !

Wallace inspira.

- On s’est mariés.

Naomi fit de gros yeux. Walter en resta bouche bée. Perrine et Robbie se regardèrent, stupéfaits.

- QUAND ??? hurla presque Perrine.
- Y’a quatre jours… marmonna Tristan.
- Et on a divorcé hier… souffla Wallace.

Naomi serra les dents. Walter grimaça, paumé. Perrine secoua la tête. Robbie les regarda, étonné.

- On passait une bonne journée, fallait que vous nous la foutiez en l’air ! grommela Perrine, faussement fâchée.

Table fatale de la mort : Holly et Gabriel avec un petit Sébastien, deux ans et demi, Gina et Lilian avec la petite Magdalena/Madeleine sur les genoux de maman et la petite Louise/Luisa dans les bras de son papa. Et puis Léon avec sa nouvelle copine aux traits singuliers, Anita, une adorable jeune femme noire.

- Moi ce que j’ai préféré, c’était Lilian qui me tenait la main pendant que je poussais.
- Gabriel a été génial pour ça, il m’a fait prier avec lui, et j’ai donné naissance à Sébastien en priant, alors que la péridurale ne marchait pas.
- Ça ira mieux pour le suivant ! assura Gina. Luisa, c’est passé comme une lettre à la poste !

Anita semblait gênée par la conversation. Léon la regarda.

- Tout va bien ?
- Hm. Je m’y attendais un peu… On pourrait changer de table ?
- Hein ? Euh, non, je veux rester avec mon frère…
- D’accord, d’accord… mais il y a une table, là-bas, avec deux places libres…
- Mais je vois pas ce que ça change…

Anita inspira.

- Laisse tomber…

Elle se déporta sur son plat pendant que Holly et Gina détaillaient leurs accouchements respectifs.

Andréa avait ramené… Jason Mars. Clive était surpris, tout autant que Rebecca, Violette et Santana.

- Dommage que Charles ait eu un empêchement, la situation l’aurait fait rire ! admit Rebecca.
- Je suis désolé, ma présence vous rappelle probablement de mauvais souvenirs… geignit Jason.
- Jason est devenu conseiller juridique principal du service policier unovite ! Il a eu des tas de promotions suite à la résolution de notre affaire ! sourit Andréa.

Clive inspira, toujours sur son téléphone. [Tu aurais dû venir. Je suis avec un policier qui m’a enchaîné à une chaise.]
[c’est toi qui a dit qu’on faisait une pause… é_è]

Clive soupira.

[Ouais dsl, je sais pas trop où j’en suis, je t’avoue que savoir que tu allais tatouer ton ex, ça m’a un peu refroidi… -_-]

Clive grimaça après avoir envoyé ça. « Rien qu’à le relire, je me trouve con… »

- On est ravis de vous avoir permis d’avoir une promotion… marmonna Santana.

Rebecca était entre Violette et Santana qui étaient en froid depuis leur rupture après la fausse couche. Et Rebecca était un peu enceinte de son petit Arthur, ce qui n’était pas du tout gênant. « Plan de table de meeeerdeuuuuh… » songea-t-elle.

- Je suis encore désolé pour tout ce qui vous est arrivé… admit Jason.
- Mais c’est oublié maintenant, hein ! sourit Andréa en se serrant contre lui.

Violette et Rebecca se regardèrent, pas certaines. Santana eut une grande inspiration.

Pendant ce temps là…

[Le vol arrivant de Saint-Pétersbourg accusera un retard d’une heure]

Steven secoua la tête, agacé.

- Putain de meeeeerdeuuuuuh… grommela le blond, assis sur les chaises inconfortables de l’aéroport.

Il en profitait pour consulter ses mails.

Voulant échapper à Jason Mars et ses détails croustillants sur l’affaire de leur bataille d’il y a bien quatre ans, Rebecca et Santana se levèrent pour aller voir où en étaient les mariés. Violette resta donc seule avec Andréa et son mec.

- … génial…
- Mais dites-moi, on n’a jamais compris comment et pourquoi vous étiez partie de votre interrogatoire ! sourit Jason.

Violette inspira lourdement. Clive restait sur son téléphone, ignorant l’invité surprise.

La gêne gagna la table de Tino et Christina à mesure que le temps passait.

- Tu sais quoi ? Je ne te parle plus. Voilà. Tu décides unilatéralement de foutre mon avenir en l’air…
- Je pensais aussi à notre avenir ! geignit Christina, au bord des larmes.
- Mais quoi ? On serait partis ensemble, à New York, à Prague, à Tokyo, dans n’importe quel pays qui m’acceptait en tant que professeur ou chercheur !! Tu te rends compte du temps que tu m’as fait perdre ?

Orson leva les yeux au ciel et regarda Amélia.

- Et évidemment impossible de changer de table…
- Apparemment non, on est tenus de respecter le plan de table et la cérémonie… tarde, pour une raison inexplicable…
- Il manque Steven et Ana, soit les témoins de la mariée… admit Amélia.
- Et attendez, c’est pas dit qu’ils ne se disputent pas cette fois-ci… souffla Lucy.
- Ouais, j’avoue que je suis pas très optimiste non plus… souffla Benjamin.
- Que je t’ai fait perdre… Que JE T’AI FAIT PERDRE ???

Tino haussa les sourcils face à la riposte de Christina.

- Et MOI ??? Moi dans cette histoire ! Chaque fois que tu te plonges dans ton travail, je ne passe pas au second plan, je n’EXISTE PLUS !
- On en a discuté, tu as fait un travail sur toi, tu as compris que…
- NON ! Et c’est QUAND qu’on se marie, ça va faire QUATRE ANS qu’on est fiancés !!

Benjamin, Lucy, Orson et Amélia regardèrent le duo. Tino grimaça.

- Tu nous embarrasses.
- Je t’embarrasse ? Oh mais mon pauvre Tino, PARDON ! Pardon, vraiment, d’être un aussi gros boulet pour toi sur le chemin de la Gloiiiire ! Ohohoho !
- Cela n’empêche que cacher ou jeter ces lettres, c’est un geste que je ne peux pas te pardonner.
- Oui bien sûr, ignore mes motifs ! Tu allais disparaître de ma vie, je ne compte plus quand tu es plongé dans ton travail, je veux compter auprès de toi, avec toi, derrière toi, pas être reléguée au rang de bibelot inutile !!
- Tu es journaliste, tu n’as qu’à travailler dans des revues scientifiques !

Christina sembla en rage. Elle saisit son verre de vin rouge et le balança à Tino.

- Tiens, la voilà, ma revue scientifique !!

Benjamin se pencha vers Lucy.

- Si un jour on se dispute comme ça…
- Quand on se dispute c’est déjà comme ça, Benjamin…

Mike pria pour un miracle qui ne venait pas. Il envoya des messages à Steven. [Vieux, ma meuf est chiante, viens la traiter de pute, un truc dans le genre…]
[Peux pas, Ana en retard. Dis à James de commencer quand même la cérémonie, on sera là après, c’est pas grave]

Mike soupira. Francis et Quinn avaient été pris pour cible par la dénommée Mei.

- Et les enfants, ils sont plein de microbes ! Plein de germes, c’est sale !
- Comme tout ! admit Francis.
- Bah oui, tout est couvert de germes ! signala Quinn.

Mei se leva.

- Je vais chercher des lingettes. LES lingettes que tu m’avais dit de ne pas emmener !

Mei s’éloigna. Mike regarda Francis et Quinn.

- Merci…
- Tu l’as trouvée dans la rue et elle t’a fait pitié ou… ? s’étonna Francis.
- … Ca fait que trois semaines, j’voulais rendre Rebecca jalouse mais elle est enceinte…
- Mon pauvre Mike, ça va pas mieux ! admit Quinn.
- Passe l’éponge, ça fait cinq ans…
- Mec, tu sais ce que c’est d’être amoureux d’une fille comme ça, à ce point !

Francis serra les dents en regardant Quinn.

- … ouuuuuuais je peux comprendre.
- Non mais oh ! grommela Quinn.
- Quoi, tu avoueras que…

Wallace avait décidé de parler alors que Tristan avait enfoncé sa tête entre ses bras.

- On a commencé par revivre ensemble. Idée de merde. Ca collait pas. On a vécu séparément. Ça allait plutôt bien, on a retrouvé des aspects de notre relation au tout début. On a retenté de vivre ensemble, genre l’an passé quoi…

Tristan releva tristement la tête.

- C’était trop bien…
- On était trop bien, on comprenait pas, ça marchait super, moi avec mon taf, lui avec le sien, on rentrait le soir, c’était nickel. On a même évoqué l’idée d’acheter ensemble et d’avoir un gosse…

Perrine, Naomi, Walter et Robbie étaient éberlués.

- Et…
- Sérieux…
- Et après ?
- Wow…

Wallace inspira, amer.

- Et puis on a été en vacances, la semaine dernière, à Las Vegas, gros délire à la con…
- Je voulais voir les machines à sous… soupira Tristan.
- Et moi voir les opportunités de s’amuser… et l’autre soir, complètement bourrés…

Tristan en pleura.

- On s’est mariés en vitesse, en mode ça changera rien, et…
- Et ça a tout changé…

Perrine ne comprenait pas.

- Attendez, expliquez, là !
- Ça va super bien, vous vous mariez et ça fout tout en l’air ?! s’étonna Robbie.
- Vous sautez des étapes, vous êtes nuls pour raconter une histoire à deux !! grogna Naomi.
- Non mais je crois pas ce que j’entends, là, en fait… souffla Walter.

Wallace et Tristan se regardèrent. Tristan agita une main pour laisser Wallace parler.

- En fait, on a… dessaoulé au moment de s’embrasser.
- Et on en a été incapables.
- Le gars nous a fait signer le papier, on a signé ça complètement au pif…
- Et le reste des vacances, ça a été l’horreur… soupira Tristan.
- On est restés dans la chambre d’hôtel le premier jour, on n’a pas arrêté de s’engueuler, de se dire que c’était une connerie, qu’on n’était pas prêts… Entre lui qui voulait que ce soit quelque chose de vrai et de beau…
- Et toi qui… basiquement, t’en foutait…
- Après je suis sorti et j’ai… passé la journée à niquer d’autres mecs…

Walter et Robbie firent de gros yeux. Tristan soupira.

- Et moi j’ai payé un escort et… on l’a fait dans notre chambre à moi et à Wallace, et il nous a surpris à son retour, complètement pété…
- Nouvelle engueulade…
- Grosse engueulade. Tu m’as giflé.
- Et toi tu m’as balancé une chaise ! souffla Wallace, dégoûté.
- Le lendemain, on est partis de là sur deux vols séparés… soupira Tristan, amer.

Wallace et Tristan se regardèrent.

- Faut qu’on rompe.
- Je sais, mais ça me fait chier !
- Mais j’te fais trop de mal, tu fais trop de compromis pour supporter mes problèmes sentimentaux et… putain j’peux plus me voiler la face, j’peux pas rester monogame !
- Moi je t’aime mais je sais que tu m’aimeras jamais de la même façon… et… et au fond, la plupart de mes plans culs m’ont toujours l’air plus sains que toi ! geignit Tristan.

Les deux se mirent à pleurer. Robbie, Perrine, Walter et Naomi se regardèrent. Walter agita la tête.

- J’envie les autres tables… sauf celle de Tino, bien sûr…
- Faut appeler la maréchaussée, vous croyez ? suggéra Naomi.

Gabriel somnolait un peu. Lilian s’occupait de la petite avec amusement. Gina et Holly…

- Les médecins c’est des connards, forcément, l’important c’est les infirmières et les sages-femmes !
- Oh moi j’ai eu un sage-homme pour la deuxième, ça a rendu Lilian complètement fou ! ricana Gina.
- Ah moi pour l’instant je vais en rester à Sébastien !
- On a décidé de ne pas être ce couple catholique recouvert d’enfants… On en fera quand on se sentira de les faire ! sourit Gabriel.
- Je sais pas où Gina veut s’arrêter personnellement… marmonna Lilian.
- Mon père veut qu’on ait un garçon ! souffla Gina.
- Eh bah on va attendre un peu, hein, parce que déjà avec une, c’était compliqué, avec deux…
- Ça, c’est parce que tu veux absolument que je travaille ! soupira Gina.
- On a cette discussion depuis le secondaire, on ne va pas l’avoir encore ! souffla Lilian.

Léon mangeait débonnairement son pain couvert de pâté. Anita se leva.

- Excusez-moi…

Elle partit avec son sac et son manteau. Léon s’en étonna. Il se leva également alors que le reste de la table les regardait.

- … on les a un peu oubliés, non ? s’étonna Gina.
- Bah en même temps elle parle pas… admit Holly.

Léon suivit Anita qui se dirigeait très ostensiblement vers la sortie.

- Anita, tu vas où ?

Elle se retourna vers Léon.

- Pardon mais vu ma situation, entendre des femmes parler de grossesse pendant tout un vin d’honneur…

Léon plissa les yeux.

- Mais Anita, enfin… si tu veux des enfants, on peut toujours en adopter !
- Tu ne comprends pas !
- Mais si bien sûr, c’est parce que tu ne peux pas…

Anita regarda Léon, furieuse, en inspirant vivement.

- Ok… Léon… J’ai compris que tu étais devenu un habitué de certains bars, certaines amies m’ont dit de me méfier de toi, que tu avais des attentes bizarres et que tu te comportais un peu comme un… fétichiste !

Léon grimaça.

- Oui, je connais entre autres Fanny, Lorraine et Tamara ! Abby avait essayé de m’avertir aussi, et une certaine Pristine également, avec qui tu aurais eu une aventure !

Léon agita les mains.

- J… Je vois pas le…
- Tu as une certaine préférence, physiquement, et c’est… acceptable, mais est-ce que tu as déjà essayé d’établir une connexion spirituelle avec l’une d’entre nous ?

Léon sembla paumé. Anita s’approcha de lui, furibonde.

- Nous. Ne. Sommes. Pas. Des. Créatures destinées à t’accompagner, à faire bien, à mettre tes parents en colère ou à embarrasser ton frère et tes amis ! Est-ce que tu sais ce que ça fait d’être transgenre ? Tu es sorti avec quoi, la moitié des habituées du « Transi-Bar », du « Vagabond Coquet », et en ce moment tu traînes à l’« ExChange », où on s’est rencontrés, c’est ça ?

Léon se mordilla les lèvres. Anita inspira.

- Léon, fais-moi une promesse, d’accord ? Et les promesses qu’on fait aux femmes transgenres noires, on les tient !
- …
- C’est un peu comme faire une promesse à une licorne !
- … euuuh…
- La prochaine personne trans avec laquelle tu sortiras, tu essaieras de la comprendre. Tu n’as même pas eu la moindre attention pour moi alors que depuis le début de la soirée, tes copines parlent de leurs adorables vagins fonctionnels de femmes cisgenres. Tu n’as même pas compris pourquoi ça pouvait m’embarrasser !
- M… Mais c’est pas ma faute ! C’est leur sujet de conversation à elles ! J’y suis pour rien !! T… Tu l’as pris pour toi mais ça n’a…
- Léon, ta prochaine conquête, je veux que tu la traites correctement. Pas comme un phénomène de foire. Pas comme un fétiche. Pas comme « Hey, je suis Léon, regardez ma copine trans ! » J’ai entendu tes amis de ta classe d’il y a quatre, cinq ans ! Je ne dirais pas qu’ils se moquent de toi mais disons qu’ils ont l’air de savoir que tu papillonnes et que tu amènes toujours une créature amusante aux mariages et autres soirées. Eh bien c’est fini, Léon, je vais faire passer le mot. Tu as beau refuser le terme, tu as beau te voiler la face. Tu es pansexuel et c’est une vraie orientation sexuelle. Tu ne seras jamais, jamais heureux si tu traites tes petites amies ou tes petits amis comme ça.

Léon regarda Anita.

- J… Je… je…

Il baissa la tête.

- Je savais pas que… tu… en avais aussi gros sur la patate…
- Et voilà, moi c’est ça qui m’a séduit chez toi, ta sensibilité, ta fraicheur, ta naïveté. Mais moi, j’étais juste un corps. J’ai aussi une âme. Penses-y pour le prochain ou la prochaine. Adieu, Léon.

Anita partit. Léon resta là, comme un crétin, à gamberger. Il vit la table des vins et ne résista pas à son appel.

Clive inspira alors que Violette et Jason étaient au bord de l’engueulade.

- Ma relation avec Roland Smirnoff ne vous regarde pas ! On refait quoi, là, l’interrogatoire ?
- Non, non, absolument pas, mais de l’eau a coulé sous les ponts, je veux juste savoir, à titre personnel !

Andréa était à moitié embarrassée, à moitié intéressée, tout en picorant des nachos.

- Nachos à un mariage… best idée ever… admit Andréa.
- Très bien. Roland Smirnoff a remis les restes de mon père à ma mère.
- Oh…
- Voilà. Ce qui l’a plongée dans une dépression.
- Oh.
- Mais il a fait ce qu’il fallait pour la soigner. Il a aidé ma mère à passer un cap et… je ne dirais pas que je lui suis redevable, mais je ne pouvais pas être totalement… contre lui, alors quand il m’a envoyé son Métamorph pour m’enjoindre à venir l’aider, je n’avais pas de raison de refuser.

Jason hocha la tête.

- Vous êtes toujours en contact avec lui ?
- On couche ensemble tous les vendredi !

Clive regarda Violette, halluciné. Andréa en recracha son nacho. Jason grimaça. Violette leva les yeux au ciel.

- Non, absolument pas. Demandez à la table là-bas, si vous voulez savoir, moi je n’ai plus aucune nouvelle. Et je ne m’en plains pas.

Clive inspira. [L’ambiance est moins reloue que la dernière fois, ouf !]
[J’aurais aimé le voir par moi-même… -_-]

Clive grimaça. [Si y’a une prochaine fois, promis, tu en seras ^^]
[T’es pas gentil de souhaiter que ça foire encore cette fois !]
[Ouais, pas faux…]

Aéroport.

Ana arriva enfin, seule et épuisée. Steven se leva, presque furieux.

- Désolé, c’est la tempête dehors…
- C’est rien… tu vas bien ?

Ils s’embrassèrent chastement sur la bouche, à la russe.

- Oui et non… On s’est disputés avec Piotr…
- Ton mari… marmonna Steven.

Ana regarda Steven, désolée. Elle portait le manchon russe typique et était bien habillée, même si sa valise contenait sa robe pour le mariage.

- Il n’a pas aimé que je parte pour mon… pays d’adoption, même pour un simple week-end…
- Je vois le genre… le boulot ?
- Oh ça se passe… Tu as été témoin de la grande négociation publicitaire, la dernière fois…
- J’ai cru que j’allais les tuer !! C’est qui le gars qui a dit en russe, en croyant que JE ne comprendrais pas, que c’était pas un cadre Poképolite de vingt-trois ans qui allait leur dicter comment gérer leurs recettes publicitaires !
- L’assistant de direction de la gérante du service politique… Je crois n’avoir jamais été aussi embarrassée que depuis cette audioconférence… admit Ana.
- Cet aéroport est gigantesque. Normalement j’ai commandé un taxi…
- Tu penses vraiment à tout !
- Hey, j’ai changé, tu crois quoi.

Ana inspira. Il y avait foule devant la sortie. Steven prit un agent à parti.

- Un problème ?
- La tempête s’aggrave, plus rien ne circule !
- Pardon ?!
- Bolchemoi ! jura Ana.
- On est en juillet ! grommela Steven.
- Oui, et les orages d’été, vous connaissez ?
- J’connais ma main dans ta gueule, trouduc de première classe ! On doit aller à un mariage, madame arrive de Russie pour assister au mariage de sa meilleure amie !
- Oh oui, et évidemment, vous êtes les seuls à venir de loin et à être pressés !
- Le professionnalisme, c’est en option ?!
- Un peu comme la politesse élémentaire ?

Steven donna un coup de poing au type devant une Ana stupéfaite.

- Tu penses que c’est jouable en Chevroum ?!
- … c’est à des kilomètres, Steven !
- Merde…
- Dites !
- La sécurité, Steven !!
- Attends, je…

Ana envoya une Pokéball, par réflexe, et il en sortit un Sabelette d’Alola, tout glacé. Steven grimaça.

- Euh… quoi ?!
- Souffle Glacé !

Le Pokémon givra le sol, ce qui fit glisser les agent de la sécurité. Ana rappela son Pokémon et entraina Steven dans la foule.

- Ana ?!
- On doit essayer quand même !
- Euh, ok… Ça veut dire quoi, ce Pokémon ?!
- On en trouve énormément en Russie, je les trouve tellement mignons !
- … ouais… mais tu te rappelles que le premier Pokémon que j’ai capturé, c’est un Sabelette !
- Quoi ? Oh, Steven !
- Bah tu avoueras que…
- Poussez-vous, Mudak !! grommela Ana en évacuant un agent de sécurité d’un bras vengeur.

Ana et Steven se retrouvèrent dehors… sous la pluie et le vent.

- … Oh non, il y’a vraiment une tempête ! geignit Ana.
- J’ai un peu sous-estimé le climat… Pourquoi on fait pas comme dans les anciennes cultures, on réunit plein de Pokémon qui font Zénith…
- Ça ne marchait pas, Steven, c’était du charlatanisme !
- Ouais, ouais… J’ai eu une mauvaise prof d’Histoire. Qui ne sera pas au mariage.
- Ah non ?
- Non, figure-toi que le service d’adoption a choisi cette semaine pour faire signer les papiers au Président de l’Association et sa chère épouse !
- Ah, mais…
- En Italie ! Du coup…

Aéroport de Rome…

Holland et Helen secouèrent la tête.

- Tempête sur Poképolis, non mais je rêve !!
- On a notre enfant, mais à quel prix ! souffla Holland.

Le petit Elio, 9 ans, regarda ses nouveaux parents.

- On peut pas rester ici plutôt ?!

Holland et Helen regardèrent leur fils.

- … génial… J’annule ma réunion de demain… soupira Holland.
- Et moi je préviens Wallace… souffla Helen.

Ana et Steven tentèrent de retourner dans l’aéroport, mais…

- Non ! Non, en ce qui me concerne, vous, vous pouvez crever ! Je sais ce que ça veut dire, Marduk !
- C’est « Mudak », Ti Govniouk ! grommela Steven.
- Foutez le camp bande de rustres !!

Steven et Ana s’éloignèrent.

- Je leur collerais un procès ! souffla Steven. L’hôtel le plus proche…
- C’était vraiment un jeu de mots pitoyable…
- Hein ?
- Rustres… Russes… C’était nul, non ? marmonna Ana.
- Ouais grave !

Le duo courrait sous la tempête.

Pendant ce temps, le mariage prenait une tournure intéressante.

- Eh bien tu sais quoi ? Tu ne veux pas que mon travail empiète sur notre relation ? C’EST FINI. Tu peux garder l’appart, JE DEGAGE !
- Oh mon Dieu… geignit Orson.
- Rebecca s’est barrée et elle ne m’a même pas prise avec elle… Je suis assistante styliste, bordel !!! grommela Amélia.
- Tino, je crois que tu devrais… te calmer, et pondérer… marmonna Benjamin.

Lucy lui prit le bras et le somma de se rasseoir. Christina se leva à son tour.

- Eh bien va-t’en ! De toute façon, c’est pas comme si cette relation avait de l’importance pour toi, va te marier avec ton travail, espèce d’autiste !!
- Tu ne sais même pas ce que c’est qu’un autiste !
- SI, j’ai fait un REPORTAGE dessus, et tu m’avais dit qu’il était bon !
- Je n’ai jamais regardé aucun de tes reportages, je disais ça pour que tu me FOUTES LA PAIX !!!

Tino partit, furieux. Christina resta à table à pleurer, devant Benjamin, Lucy, Orson et Amélia complètement désemparés.

Tristan grimaça.

- Merde… merde, tout fout le camp, merde… J’dois y aller…
- Ouais, tu dois.

Tristan regarda Wallace.

- On…
- Je vais crécher au bar quelques temps.
- Oh… euh… ça m’embête, mais…
- Mais je peux pas rester à l’appart sinon ça va finir comme à Vegas.
- Comme dans la chanson de Katy Perry !

Perrine donna un coup de coude à Robbie qui serra les dents. Tristan quitta la table. Naomi et Walter regardèrent Wallace qui inspira.

- Je savais bien que ça finirait comme ça… Au moins, on a eu de belles années…

Walter se pencha vers Naomi.

- A côté de ça, nos disputes pour avoir un enfant…
- Tu veux qu’on refasse le coup de la table de Tino et Christina ?
- Hmmm, je préfèrerais un Wallace/Tristan soft…
- Alors tais-toi.
- Oui madame.

Francis plissa les yeux.

- Tiens, ça ressemble à la précédente tentative...
- Quelqu’un devrait aller consoler Christina… marmonna Quinn.
- Lucy a l’air très investie…

Ladite Lucy feignait d’être très préoccupée par son téléphone.

- Mince, j’ai 2854 éléments dans ma galerie, faut que je fasse le tri dans mes photos… marmonna la petite chinoise.

Benjamin la regarda, un peu atterré alors que Christina sanglotait avec de plus en plus de malaise autour. Orson lui-même hésitait grandement avant de s’en mêler, d’autant qu’Amélia lui serrait le bras pour l’en empêcher.

- Mais quand même…
- Ne rien faire, c’est souvent plus utile ! souligna Amélia.
- … tu fais référence à moi et toi quand on était à l’école ?!
- Oui. Le moment venu, tu pourras agir, pas maintenant.
- … c’est cruel !
- C’est salutaire, dans son cas ! souffla la blonde.

Mike se demanda enfin où était passée sa « copine ». Rebecca arriva vers lui.

- Mike !
- Huh ? Quoi ?
- Deux choses : Premièrement, ta voiture a disparu du parking.

Mike grimaça, regarda le panier à pain sur la table et le balança par terre.

- PUTAIN DE MERDE !
- Mike !

Francis désigna Mark qui n’avait pas vraiment écouté.

- Rien à battre ! grommela Mike.
- Deuxio, il faut que tu viennes voir James !
- Hein ?
- Viens, il a besoin de toi !
- Mais pourquoi ?!
- J’ai aussi besoin de… Tristan, merde, il est pas là !! Je vais voir avec Perrine et Robbie. Va voir James !
- Ok, ok !
- Perrine ! Robbie !

Le couple se releva vers Rebecca qui fonçait vers eux, zigzagant entre les tables des autres invités.

- C’est pour un meurtre, devina Perrine.
- Ou pour cacher un cadavre… admit Robbie.

Rebecca arriva vers eux. Wallace la regarda.

- La cousine de Fey est là avec les enfants.
- Les… attends…
- James Junior, Honorine et Drew !
- Les parents sont en retard, elle a besoin d’aide pour s’occuper d’eux !
- … et tu nous demandes à nous parce que…
- Parce que si j’avais besoin de tuer quelqu’un ou de cacher un cadavre, je ferais appel à vous, et comme s’occuper de trois enfants c’est un peu la même chose…
- Non… marmonna Naomi.
- Genre, pas du tout… ajouta Walter.
- … je me suis dit que vous seriez parfaits !
- Elle voulait demander à Tristan mais il est parti voir Tino, elle vous demande à vous parce que vous êtes les seuls dindons qui accepteraient.

Perrine et Robbie se regardèrent et se levèrent. Naomi regarda autour d’elle et ouvrit la bouche.

- Merde ! LILIAN !

Lilian regarda vers Naomi puis chercha son frère. Léon était à moitié écroulé au buffet des vins.

- LEON ???

Naomi vint le relever.

- L… Laissez-moi, laissez-moi, merde !
- Léon, mais ça va pas ?! s’étonna Naomi.
- Qu’est-ce qui se passe ?! s’étonna Walter en arrivant.

Lilian et Naomi prirent Léon et l’assit par terre contre le buffet. Gina et Holly s’étaient levée également.

Clive regarda vers la scène et secoua la tête.

[Mes camarades de promo devraient arrêter d’essayer de se marier, ça fout une de ces merdes… o_o]

- J’suis un connard… J’trouverais jamais quelqu’un, j’suis un connard…
- Faut pas te dire ça, Léon, enfin… marmonna Naomi.
- Mais oui frérot voyons… geignit Lilian, inquiet.
- Elles me quittent toutes… je… je sais pas aimer les gens…
- Il s’est murgé, il faut l’asseoir et le laisser dormir et ne pas écouter ses divagations ! somma Walter.

Lilian et Naomi le prirent pour l’asseoir sur sa chaise.

- Vous vous foutez tous de moi… Tous… Parce que je sors avec des transgenres…
- Mais non, Léon… assura Naomi.

Lilian garda un silence gêné. Léon se releva et éloigna son frère.

- Toi, surtout toi, tu te moques de moi !
- M… Léon !
- Nan ! Nan y’a pas de Léon, tu… Tu me respectes pas, tu respectes pas mes préférences…
- L… Léon, je veux pas qu’on discute de ça maintenant ! Je fais beaucoup d’efforts pour t’accepter, maman et papa aussi, on…
- Va chier, quels efforts ! J’suis toujours le même, QUELS EFFORTS ???

Léon essaya de s’en aller mais il s’écroula par terre et y resta en sanglotant. Naomi secoua la tête en agitant les mains. Lilian souffla et se rassit. Gabriel lui proposa de reprendre Luisa mais il la refusa, embêté par le comportement de son frère.

Tristan revint en salle pour aller voir Christina.

- Hey…
- Tu es dans son camp, laisse-moi ! geignit Christina, démaquillée et honteuse.

Tristan s’assit.

- Je viens de rompre avec Wallace.
- C’est ça, ramène tout à toi !

Tristan resta juste là et regarda Christina qui se remit à pleurer de plus belle, sur lui, cette fois. Tristan la soutint, puis se mit à pleurer lui aussi.

- On est à combien sur l’échelle du malaise ? demanda Orson à Lucy.
- Ah là je crois qu’on l’a explosée, l’échelle… marmonna la chinoise, embarrassée.

Tino vint s’asseoir à côté de Wallace.

- Pas d’humeur.
- Je sais, répondit simplement Tino.
- Si c’est pour passer ta colère, encore moins.

Tino était fébrile.

- Est-ce que… je suis une mauvaise personne, Wallace ?

Walter et Naomi se regardèrent comme s’ils étaient dans la quatrième dimension. Wallace inspira.

- Je suis pas croyant et toi non plus. Et c’est un des trucs qui nous a rapprochés quand on créchait ensemble à la fac.
- …
- Mais je suis d’accord avec ce truc de péché originel, et j’irais même plus loin. On nait démon, et on passe toute notre vie à essayer d’être des anges…

Wallace se mordilla les lèvres et se servit du vin rouge.

- Mais ça marche pas, putain. On est horribles, pourris, odieux, on croit qu’on s’aime mais on se fait du mal à en saigner comme des cons…

Tino baissa la tête et pleurait silencieusement. Wallace prit son vin rouge alors que Naomi pleurait elle aussi. Walter lui serra silencieusement la main, touché également. Wallace absorba une bonne moitié de son verre et le reposa avec une grimace qui évoquait la brûlure intérieure, difficile à digérer.

- On essaie de réparer l’erreur de notre naissance, mais… Non, on est indécrottables, on est moches, on pue, on griffe, on pique, on agresse… Y’a un truc dans la religion musulmane qui s’appelle les Hassanates. Tu fais des bonnes actions qui compteront après ta mort pour favoriser ta place au Paradis.

Tino regarda Wallace, en larmes.

- Eh bah je crois pas que le Coran mente aux musulmans, je pense juste qu’il occulte un fait indéniable. On fera jamais assez de Hassanates pour réparer tous les péchés qu’on commet sur Terre. Tout le mal qu’on fait par notre seule existence, qu’on se fait les uns aux autres. Quand je repense à la façon dont j’ai pu m’adresser à ma mère, à mon père, à mon oncle, à ma sœur, à Tristan, à Perrine, à Naomi, à Walter, à Robbie, à tous nos anciens camarades dans cette salle…
- Oh mon Dieu Wallace ! geignit Naomi en s’écroulant sur Walter, un peu dépassé.
- J’me dis… que je ferais jamais assez de bonnes actions pour réparer tout ça. Le Livre ne dit pas aux fidèles que, de par leur seule condition Humaine, ils ne pourront jamais se racheter d’être nés, d’avoir vécu, d’avoir souffert, de faire souffrir et de mourir. Jamais. Tu n’es pas une mauvaise personne, Tino, tu te contentes d’exister. Et c’est déjà trop.

Naomi se leva, dégoûtée.

- J’ai besoin de prendre l’air…

Walter regarda Wallace, qui pleurait aussi. Tino se servit du vin rouge en sanglotant.

- … Wallace, bordel de merde !!
- Désolé… C’est ma faute, je lui parlerais…
- … Toi et Tristan, ça peut toujours s’arranger, enfin, après tout ce que…
- Non. Non, non, non, Walter, pas de ça. Pas de ta part. De la part de personne. J’arrête les frais, j’arrête de le faire souffrir.

Walter sembla atteint par le pessimisme ambiant. Il prit également la bouteille de vin rouge. Tino but à s’en faire mal. Walter regarda le verre et le but avec dépit.

Hôtel de l’aéroport…

Steven et Ana prirent leur chambre. Ana était trempée.

- Désolé, c’est ma faute, on n’aurait pas dû essayer de sortir… soupira Steven.
- Mais non, enfin… Et puis je voulais aller au mariage…
- Je comprends, désolé.
- Mais non…

Ana se mit à sangloter. Steven la regarda.

- Hey, non, non, Ana…
- Pardon Steven… Je suis revenue, et je ne peux même pas rejoindre Fey…
- Arrête, non…

Elle enleva son manteau, embarrassée.

- Je suis triste, je suis trempée et j’ai froid…
- Je vois ça…

Steven enleva son propre blouson et se serra contre Ana pour la réchauffer.

- Ça va aller. C’est pas grave, elle comprendra, on ira la voir demain…
- Demain il sera trop tard ! J’étais si près du but, j’ai fait tous les efforts cette fois, je pouvais…
- Ana…

Ana inspira, malheureuse. Elle regarda Steven qui la regardait.

- … Tu me regardes comme à cette époque…
- Je t’ai toujours regardée de la même façon.

Steven avait toujours ses bras autour d’Ana. Elle hocha la tête.

- J’irais à ce mariage plus tard dans la journée, ou demain…
- Ouais voilà. On se pose un peu, et après on voit si la tempête a prévu de se calmer, et si on peut arriver après la cérémonie mais dans les temps…

Ana embrassa Steven. Steven répondit doucement à son baiser. Il la regarda.

- … Tu es mariée, Ana.
- Je sais…
- Je… je peux pas, tu…
- Steven. Tu te rappelles ce qu’on s’est dits à ma dernière soirée avec vous tous à Ogoesse ?

Steven se mordilla les lèvres.

- Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée.
- Et peu importe ce qui se passe, il y aura toujours une place… pour toi.

Nouveau baiser. Ana enleva ses vêtements. Steven se déshabilla également.

- … pas bien…
- Je sais.
- On devrait pas…
- J-je sais…
- Tu es tellement belle…
- S’il te plait, Steven…

Steven l’allongea sur le lit de l’hôtel, l’embrassant toujours. Ils ne s’arrêtèrent plus pour de banales considérations.

Rebecca arriva dans la salle de banquet.

- C’est bon, la cérémonie va avoir l… euuuuuuh ?!

Il manquait pas mal de gens, pas mal de gens étaient en larmes, déprimés ou par terre à cuver leur murge.

- … Putain, non !! Vous vous ressaisissez, mais cette fois, ils se marient, putain !! Vous foutez pas ça en l’air !
- On l’fait pas exprès ! cria Francis.
- On fait même rien pour ! geignit Quinn.
- Ok, vous souriez, vous êtes heureux ! Christina, tu arrêtes la déprime ! Tristan ! C’est pas ta place ! Tino, arrête de boire ! Mike, elle est où ta meuf ?
- Elle a volé ma voiture…

Tout le monde éclata de rire. Mike leva les yeux au ciel.

- Ok, euh… Clive, lâche ton téléphone !
- Et regarder ce qui se passe autour ? Trop pas.
- … okaaaay. Où est Léon ?
- Par terre ! signala Holly.
- Merde ! Bon ! Vous faites tous semblant que tout va bien !
- Un peu comme depuis qu’on se connait, quoi…

Rebecca regarda Francis.

- Toi… Ta bouche !
- Oui madame !
- En place !

Perrine, Naomi et Robbie revinrent à leurs places. Les familles de Fey et de James arrivèrent avec les deux enfants capables de marcher et le dernier bébé en date.

- C’est moi ou, à chaque fois qu’ils refont un bébé, ils réessaient de se marier ? s’étonna Andréa.
- C’est ce qui semble, oui… admit Violette.

Les parents se rendirent en coulisses. Santana revint à sa place.

- Ouf, ouf, ouf…
- Qu’est-ce qui se passe alors ? demanda Violette.
- Rien du côté de Fey, tout va bien…
- Et James ?
- Bah on sait pas, mais il a demandé à ce qu’on retarde un peu sous prétexte qu’il se sentait pas bien…

Violette serra les dents. Santana hocha la tête.

- Ouais. Tu vois le genre…
- Ouais…

La musique retentit. James fut amené le premier devant l’officier. Tout le monde se leva à son passage. James arriva à l’autel, visiblement soucieux.

Fey arriva, princière comme à son habitude. Wallace, Holly, Quinn et Naomi vinrent se placer derrière elle, en bonnes demoiselles d’honneur. Elle avança tout naturellement jusqu’à l’autel, au bras de sa mère. James la regarda, un peu halluciné. Tout le monde voyait bien qu’un truc clochait.

L’officier commença son office.

Au même moment, un couple pas marié du tout franchissait les limites de la bienséance dans un hôtel rattaché à un aéroport.

- Mesdames et messieurs. Nous sommes réunis ici pour célébrer l’union de cet homme et de cette femme, sous le regard de Dieu et le vôtre.

Wallace secoua la tête, dépité, dans le rang oblique des demoiselles. Tristan se remit à pleurer, sur Orson, cette fois. Lequel regarda Amélia qui lui fit signe de le laisser tomber par terre.

- Le mariage est un sacrement qui unit deux personnes par les liens de l’amour, qui les transcende et les transforme en deux personnes différentes, les deux moitiés d’un même écrin, et cet écrin si parfait s’appelle l’Amour.

Tino, aviné, eut un rire nerveux qui provoqua sur lui les regards des gens dans la salle. Perrine le frappa avec brutalité pour qu’il arrête.

- Fey Tina Mae Hope. Voulez-vous prendre pour époux James Franklin Pitterson ici présent ?

Fey regarda la salle, toute joyeuse, en inspirant. Elle regarda James en souriant.

- Oui, je le veux !

Santana se pencha vers Rebecca.

- Elle a pris de la coke ?
- Elle est heureuse, tu devrais essayer de temps en temps !
- … pétasse !

L’officier regarda James.

- James Franklin Pitterson, voulez-vous prendre pour époux Fey Tina Mae Hope ici présente ?

James regarda Fey, toute contente. Il regarda la salle, il regarda Fey.

Clive envoya un texto à sa copine. [Le marié va se chier dessus…]

- … Non.

Surprise de la salle. Clive lâcha son téléphone et fit un signe de croix. Heureusement pour lui, Andréa ne l’avait pas vu. Personne ne remarqua ou n’entendit Tino éclater de rire, ni n’entendit Perrine lui attraper la clavicule pour la serrer très fort.

Wallace, Naomi, Holly, Quinn et les témoins respectifs, dont Mike du côté de James, étaient tout aussi offusqués. Fey regarda James, choquée.

- Quoi, mais… James ?!
- Fey, je… C’est toi qui a voulu qu’on retente, mais… Je…

James sembla défait.

- Je suis pas prêt !

Tout le monde regarda sérieusement James. Fey sembla ulcérée.

- Pas prêt ? JAMES ! On a organisé ça pendant des semaines et c’est maintenant…
- TU as préparé ça pendant des semaines, avec ta mère et la mienne. Ce mariage, ce n’est pas MON mariage. Une fois encore tu n’en as fait qu’à ta tête, tu ne m’as pas écoutée, et… Et c’est à peine si on vit en commun…
- Si on passe trop de temps ensemble, on se dispute, James, on a déjà vu ça…
- Mais moi je t’aime, je veux vivre avec toi, tranquille, avec les enfants, pourquoi il faut toujours que tu contrôles tout, que tu t’emportes, que tu…
- Je me contrôle et je ne m’emporte jamais !
- Tu te rends compte de la chance que tu as d’avoir un homme comme moi ? Ca t’a fait plaisir le mois dernier d’apprendre que la tante que tu as enterré en Martinique et qui ne peut pas être là aujourd’hui, a vécu toute sa vie malheureuse avec un connard qui la battait ?! J’ai fait le ménage dans mes fréquentations, je suis cuisinier dans un grand restaurant, j’ai fait des efforts, et je suis même en train d’acheter notre future maison. Mais tu trouves toujours le moyen de t’énerver contre moi, de me faire des reproches, de m’imposer les choses. En somme, depuis le secondaire, tu n’as pas changé !

Fey secoua la tête, cherchant à se défendre.

Mais tout le monde ou presque était d’accord avec James.

- Je… je… je…
- Tu es une bonne mère, une maman merveilleuse, tu gères ta carrière d’éditrice et ta vie de famille de la bonne manière. Tout va bien. Alors pourquoi tu continues à m’écarter des décisions, pourquoi tu m’écartes de notre mariage, pourquoi tu rechignes à ce qu’on vive ensemble, seuls, dans une maison, au lieu de vivre moi dans mon appartement et toi à moitié chez tes parents ?
- Je vis juste dans le même immeuble qu’eux !

Regards en coin dans la salle. James secoua la tête.

- Soit on est un vrai couple, soit il n’y a pas de mariage.
- La dernière fois, c’était ta faute, et tu veux te venger, c’est ça, hein ?

James regarda Fey en secouant la tête.

- Et une fois de plus, tu n’as rien compris.

James descendit l’estrade. L’officier haussa les épaules. Fey regarda James partir. Elle constata enfin…

- Ana n’est pas arrivée… ooooooh !

Elle s’effondra en sanglots, soutenue par ses témoins, par Holly et Quinn. Naomi approcha de Wallace.

- Tu as maudit ce mariage avec ton discours immonde, Wallace Gribble !
- Ouais. Et ça fait que prouver que j’ai raison.

Plus loin, à l’hôtel.

- Qu’est-ce que je vais lui dire…
- Rien. Tu vas rentrer et tout sera normal. Ce qui se passe à Poképolis reste à Poképolis.

Ana sourit et se blottit contre Steven.

- C’était doux. Je pensais que tu serais plus rude.
- … on t’a raconté des trucs ?!

Ana éclata de rire.

- Non non ! Juste que… tu donnes l’impression, toujours, d’être… rude. Pour ça.
- Pas avec toi. J’ai pas fait comme dans les films.
- Dans quels f… oh, Steven !
- Pardon.
- Tu n’as pas à t’excuser. C’est aussi un peu de ta maladresse que je suis tombée amour…

Ana s’arrêta en pleine phrase. Steven grimaça.

- On va se rhabiller, et on va voir si ça s’est remis à circuler.
- … oui oui.
- Et on va oublier tout ça.
- … oui.
- Et… on va éviter de prononcer certains mots.

Ana hocha la tête.

- Et tu vas gentiment retrouver ton mari.
- Voilà, et toi… tu vas retrouver ton métier et tes conquêtes multiples.
- Voilà.
- Et ce sera très bien comme ça.
- Tout à fait.

Silence. Que Steven brisa.

- On se lève ?
- Je ne sais pas, je… je veux juste rester un peu comme ça.
- D’accord.
- Une fois levés, il ne me restera plus rien de ce moment, alors…
- Je comprends. On va juste se taire et rester l’un contre l’autre, alors.
- Voilà.
- Et quand on se lèvera, on oubliera tout.
- Voilà, rien ne ressortira de ce moment passé ensemble.

***

Steven se tenait aux côtés d’Ana qui tenait le petit Ivan, son fils.

- Eh bé, le Tino, on dirait qu’il a vu un fantôme…
- C’est leur fils tu crois ? s’étonna Ana.
- J’pense pas… ils se sont revus depuis l’autre cérémonie foireuse ?
- J’en sais encore moins que toi, Steven, je suis à un océan et un continent d’ici moi !
- Ouais c’est vrai…

Tino et Christina s’approchèrent. Tout le monde s’attendait à une dispute.

- … mon Dieu…
- … Tino…
- Christina, tu… vas bien ?
- Mauvaise question. Toi, je vois que… ça v…

Tino serra Christina dans ses bras. Elle ne comprit pas trop. La gamine les regardait, pas plus intriguée que ça. Tino serrait Christina contre lui avec un visage dévoré par les regrets. Christina ne comprenait pas le but de cette étreinte. Pour elle, Tino était un lointain souvenir, un homme qu’elle a aimé mais qui ne l’aimait pas à sa juste valeur. Tino s’éloigna d’elle.

- Je… je suis désolé, je…
- Quoi ? Mais non… Enfin, Tino, ça va, tu me fais quoi, là ?!

Tino secoua la tête, ne se comprenant pas lui-même. Christina alla saluer les autres, notamment Tristan, Orson et Robbie qu’elle étreignit tour à tour. Tino la regardait, visiblement catastrophé.

Wallace soupira en se penchant vers Santana.

- J’le sens mal, ce mariage.