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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 08/03/2018 à 18:22
» Dernière mise à jour le 08/03/2018 à 20:58

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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118 - Sanction Suprême
« La cible subit des dégâts et, si elle a déjà agi à ce tour, elle perd aussi son talent. »
(Description de Sanction Suprême sur Pokébip)

« Tu as raison, petite sœur, c’est fini… »
(Roland Smirnoff)

« La suite au prochain apéro »
(François Morel)



Water World (Donkey Kong Country 3) Piano

On le fouilla.
On l’obligea à se dévêtir et à passer un portique.
On le guida dans d’austères couloirs.
Les portes avaient toutes quinze serrures ou s’ouvraient avec des cartes.
Il avait une grimace sarcastique à chaque passage de porte et de couloir.
L’envie de faire une blague mais ce n’était vraiment pas l’endroit.

Le parloir était un endroit bien austère, mais au moins ils y seraient seuls, et non séparés par une vitre, ce qui faisait un peu peur à Wallace Gribble.

Cela faisait un mois depuis tout ce bordel.

Il s’assit en attendant le prisonnier. Le centre carcéral de Méanville était un endroit majoritairement gris, et il avait un peu l’impression d’être dans une pièce secrète au centre de la terre.

On lui amena le prisonnier. Justin Truce arborait une barbe non rasée et une combinaison orangée. Wallace eut du mal à se retenir de rire. Justin le vit et arbora un sourire. Wallace se leva mais on lui fit signe de se rasseoir. Justin était menotté, on l’assit à sa place et on les laissa seuls.

Wallace le regarda et ne put s’empêcher de partir dans un rire sifflant.

- Quoi ?
- Quoi, quoi ! Tu t’es vu ?!
- Je suis incarcéré, je n’ai plus le luxe de m’habiller convenablement !
- Je pensais que du fait de ton statut de Noble, tu aurais des conditions spéciales…
- Pas vraiment…

Justin montra ses menottes.

- … Et pas comme j’aime !
- Ouais, c’est pas très excitant… Tu vas bien ?

Justin inspira.

- Oui. Je suis apaisé. Je n’aurais jamais cru qu’être… seul, dans une petite chambre, me ferait autant de bien. J’écris beaucoup, je fais un peu de sport, je suis autorisé à voir mes Pokémon quelques heures par jour. Ils m’ont retiré Jirachi qui a été restitué au Trésor Public…
- Dur.
- Et mes Pokémon ont été débarrassés de leurs expériences en vertu de la nouvelle circulaire…

Wallace hocha la tête.

- Je suppose que tu veux que je te raconte tout ce qui s’est passé…
- Ce serait adorable de ta part.

Wallace regarda Justin et inspira. Il se leva. Justin plissa les yeux. Wallace s’avança vers Justin qui le regarda avec interrogation. Wallace étreignit Justin sur sa chaise. Le noble eut un demi-sourire.

- En quel honneur ?
- … J’sais pas, je sens que… t’en as besoin.
- … ce n’est pas faux, mais je pense que ça va à l’encontre du centre pénitencier.
- M’en fous.

Justin leva les coudes et rendit à Wallace son étreinte autant qu’il put : En le frôlant avec ses poings liés.

- Allons, allons.

Wallace se releva.

- Désolé, je sais communiquer qu’en étant affectueux.
- Je sais ça.

Il alla se rasseoir. Quelqu’un arriva avec une bouteille de vin rouge et deux verres. Wallace regarda Justin.

- Privilège de Noble !
- Ah bah voilà, là on parle !

On les servit en leur laissant la bouteille. Justin montra ses poignets qu’on lui délia. Il souffla de soulagement et prit son verre. Wallace prit le sien en souriant.

- A la tienne !
- A la tienne, Justin !

Les deux hommes trinquèrent et burent une gorgée.

- Au fait, bon anniversaire… en retard !
- Tu m’as déjà envoyé une lettre pour me le souhaiter ! sourit Wallace.
- Je sais mais là on est face à face !

Wallace sourit. Justin inspira.

- Alors. Les nouvelles du front.

Wallace hocha la tête.

- Donc… y’a eu tout ce bordel avec la police… Monsieur Smirnoff et sa femme avaient un plan avec les enfants depuis le départ. Ils savaient que le commissaire était un pourri avec une rancune contre Roland, et donc que ce serait la diversion parfaite pour nous tenir éloignés de Roland pendant qu’ils feraient leur… tentative de le ramener parmi eux.

Justin plissa les yeux.

- Ramener parmi eux ?!
- Ouais, on a pas trop compris, nous non plus. Bref, après ça, on s’est retrouvés un peu comme des cons, tous… On voulait faire une teuf, et finalement on va juste se réunir là, ce soir, pour le départ d’Ana.

Justin hocha la tête.

- La petite russe qui repart vivre à Saint-Pétersbourg.
- Voilà.
- Vous êtes en vacances, du coup ?
- Ouais… On essaie de se revoir aussi souvent que possible…

Wallace inspira, un peu mélancolique. Justin le regarda.

- Vous avez passé trois années ensemble, presque en symbiose. Une fois cette période finie, vos rapports vont forcément changer. On appelle ça le « syndrome de la colonie de vacances ». On vit en communauté avec des gens, on se dit qu’on sera amis pour la vie, et une fois hors de cette belle bulle, on n’a plus rien à se dire. C’est triste, mais c’est comme ça.

Wallace hocha la tête en souriant.

- Ouais… Du coup ma teuf de ce soir, ce sera un peu le baroud d’honneur…
- Voilà. Profitez-en bien.

Wallace acquiesça.

- Donc… L’après… On est tous rentrés chez nous, finalement. Dans les semaines qui ont suivi, j’ai reçu des appels, pas mal de visites de la part des autres et j’ai essayé de voir les plus réticents…

***

- Je suis désolée de t’avoir giflé…

Wallace posa le thé sur sa table basse et s’assit sur son lit. Tristan regarda Fey, intrigué.

- Tu l’as giflé ?!
- J’étais en colère, Ana avait été blessée, James avait été incarcéré, mes parents et mon bébé avaient été menacés par deux fois… Tout ça pour apprendre que c’était une blague de Roland Smirnoff…

Wallace agita la tête, gêné.

- Tu veux que je mette un pantalon ou…
- Non, non, ça va, je ne suis pas attirée par les blancs !
- Raciste ! sourit Wallace.
- Moi je peux ! sourit Fey. Enfin voilà, du coup je venais te ramener un gâteau !
- Ok. Moi…

Wallace alla chercher une bouteille.

- J’te donne ce champagne. J’aime pas ça. Tu te le feras avec Ana ou James.
- Oh, merci !
- T’inquiète. J’te dois bien ça, je me sens coupable, aussi.
- Wallace… soupira Tristan, encore allongé et sous les draps, caressant le dos de son petit ami.
- Je sais, mais j’peux pas m’en empêcher…

Fey inspira.

- Je pense que je serais pas la seule à venir te voir…
- Préviens-les qu’on risque d’être en train de baiser avec Tristan.
- Ouais, je leur dirais ! ricana Fey.

***

- C’est cool que tu ne pleures plus.

Wallace et Tristan avaient reçu Steven de manière un peu plus formelle histoire de ne pas l’embarrasser, sachant le jeune homme un peu fragile en ce moment.

- Le… le docteur Wound l’a pris en charge rapidement… Muplodocus va s’en sortir…

Wallace hocha la tête, rassuré. Tristan souffla.

- C’est la pluie de Jerry qui a fait évoluer ton Mucuscule… Alors ça… J’aurais dû le vaincre plus vite… On aurait dû plus communiquer en fait…
- Nan, nan, ça aurait rien changé… J’aurais pu appeler Ana ou d’autres à la rescousse… Je suppliai Quinn d’aller chercher des renforts… Moi… Le mec fier et tout… Pfff…
- T’as fait au mieux. T’as rien à te reprocher, Steven.
- Y’a… Y’a autre chose dont je voulais te parler…

Wallace hocha la tête.

- J’ai… Pendant que je veillais Muplodocus à l’hosto… j’avais… envie de tuer Roland Smirnoff.

Wallace hocha la tête en fermant les yeux. Tristan ne put que comprendre.

- De voir ce que Mucuscule avait traversé juste pour satisfaire l’égo de ce mec, ça m’a… J’ai senti un truc sombre en moi. J’ai pas pu le frapper avec les autres, ça m’a bien fait chier, et quand je voyais Muplodocus avec tous ces tubes, entre la vie et la mort, j’ai eu… c’était comme si j’avais du poison dans le cœur, j’ai eu envie de tuer ce mec. Ça s’est calmé après, mais c’est arrivé, et…
- Je comprends bien…
- Steven, en trois ans, je pense que tu as suffisamment exploré ta colère et ta rage pour comprendre que ça ne mène à rien.

Steven regarda Tristan.

- Ton Mucuscule a souffert, je comprends tout à fait et je suis désolé pour toi. Mais ce n’est la faute de personne, pas même celle de Roland Smirnoff. Quand on se bat, peu importe l’adversaire, peu importe le but ou la finalité, l’important, c’est qu’une fois que c’est terminé, chaque adversaire se retrouve dans une situation nouvelle, qu’il doit gérer et qui lui permet d’évoluer, de franchir un cap. C’est pareil dans la vie, quand on fait des erreurs ou qu’on franchit une étape importante comme aller à la fac. Tout est à refaire. Le combat est fini. Muplodocus a morflé, mais il est soigné. En vouloir à Roland Smirnoff serait une perte de temps et d’énergie.
- Profite du temps que tu as avec ton Pokémon, acheva Wallace.

Steven acquiesça. Tristan, face à lui à table, lui prit les mains.

- Tu as des amis, Steven. Mike, James, Ana, Francis, nous, les gens sont là pour toi, pour t’aider. Va vers eux, accepte leur présence, leur aide, leur parole.

Steven hocha la tête, touché.

- Merci…

***

Margaret s’étonna des allées et venues dans sa maison. Clive et Andréa tournaient à la bière. Carl, sur le canapé, devant sa télé, s’étonnait de voir des jeunes avec une telle descente.

- Moi ça va… Un peu trop bien en fait. D’avoir été dehors toute cette matinée, ça m’a un peu mis à l’écart.
- Sympa, les cheveux noirs, d’ailleurs… marmonna Wallace.
- Violet foncé, s’il te plait… grommela Clive. Andréa, c’est plus dur.

Andréa inspira.

- Entre le toit et la prise d’otages…
- C’était pas une prise d’otages, c’était un kidnapping collectif… marmonna Clive.
- Ouais… c’était… naze. J’voulais aussi te prévenir d’un truc, Wallace…

Wallace hocha la tête. Tristan n’était pas venu aujourd’hui, il sortait avec ses potes.

- Y’a plein de gens qui t’en veulent d’être resté dehors et d’avoir « juste papoté » avec Justin Truce. Et qui ne veulent pas entendre parler du gars, ni de ton amitié avec lui. Et encore moins de l’aide que Naomi et Walter lui apportent pour son procès.

Wallace hocha la tête.

- Walter m’a dit ça, oui. Christina m’en a fait… part aussi…
- Personnellement je ne comprends pas… mais je ne t’en veux pas. Je sais bien que les choses ont pu être plus compliquées que ce qu’on imagine.

Wallace inspira.

- Tristan n’est pas là, je peux donc en parler librement…

Clive s’étonna.

- … disons que quand j’en parle, il s’énerve, et parfois il prend la mouche. Il est déjà parti en pleine nuit après qu’on en ait parlé…
- A ce point ? s’étonna Andréa.
- Ouais… Disons que quand il est arrivé… je m’attendais à un salopard, à un putois de la pire espèce… et… ses premiers mots ont été « Je suis désolé pour ton Manternel »…

Andréa et Clive se regardèrent.

- Ce alors que Roland, quand je l’ai rencontré au studio télé, m’est apparu tellement… con ! Sans la moindre once de compassion, sans humanité, juste en mode… je joue aux échecs avec les gens… Et Justin Truce… je sais pas. En d’autres circonstances, on aurait pu sortir ensemble.

Andréa agita la tête. Clive sembla mortifié.

- … il a presque quarante balais !!
- Ouais mais il dégage quelque chose d’intéressant, de chaleureux. J’aime son regard, ses fêlures, sa sensibilité… J’aime parler avec lui.

Andréa grimaça et regarda Clive, un peu éberlué.

- Euh… Et t’as dit ça à Tristan ?
- Pas en ces termes… Mais disons que notre rapprochement le refroidit un peu.
- Un peu comme pas mal de gens dans la classe, donc… admit Andréa.
- Merci de me prévenir, du coup. Tu vas te remettre ?

Andréa inspira.

- Oui… finalement, c’était juste une mauvaise matinée… Je suis une fille solide, je vais m’en tirer.
- Et toi… pas de culpabilité inutile, tu as fait ce que tu avais à faire !

Clive hocha la tête, résigné.

- Quant à moi… bah j’me sens coupable aussi. D’avoir « discuté » comme vous dites…
- En fait, ce dont je t’ai parlé est sujet à débat entre les autres.

Wallace plissa les yeux.

- Pour calmer les esprits, Monsieur Smirnoff nous a dit que tu avais été enfermé un temps dans les Multivers… et que tu en avais probablement vu de dures, même si apparemment tu ne voulais rien en dire…

Wallace leva les yeux au ciel, embêté. Lindsay Gribble passa derrière Clive et Andréa.

- Wallace, il est où mon pull gris à capuche ?
- Ah pardon sœurette, il est sur ma chaise de bureau.
- Permission d’entrer dans ta chambre ?
- Absolument.

Lindsay regarda son frère, soupçonneuse. Il haussa les épaules.

- Sœurette ? s’étonna Clive.
- Ouais, j’vais bientôt à la fac, j’suis un grand maintenant.

Clive et Andréa sourirent.

***

- Du coup tu me… prends entre deux rendez-vous ?
- C’est ça, j’ai eu Clive et Andréa cet aprèm, j’ai Santana et Tristan ce soir, entre les deux, je t’invite à manger toi !
- Je me sens honoré ! Et votre cuisine est excellente, madame Gribble !
- Merci… marmonna Margaret.

Carl regardait Francis avec interrogation. Lindsay semblait le trouver mignon.

- Alors comme ça tout le monde veut te voir ou te rendre visite ?
- Exactement, je suis la nouvelle coqueluche des médias locaux ! sourit Wallace.

Francis hocha la tête.

- Plus sérieusement, tu t’en sors ?
- Pfff… Quinn aide beaucoup… on est dans la même fac mais pas dans le même logement, mais on est dans la même fac, c’est déjà ça…
- Vous pourrez vous voir, c’est cool.
- Après, concernant ma mère, ma sœur… pfff… Je sais même plus comment réagir. J’ai vécu un temps chez ma tante, ça l’a saoulée, et ça a saoulé Quinn aussi… Ce qu’a dit Smirnoff…

Wallace hocha la tête.

- On en a déjà parlé, toi et moi…
- Ouais, ouais…
- … Et Tristan t’a dit aussi ce qu’il en pensait sur Whatsapp. Il est souvent sur ce truc, faut que je fasse gaffe !
- Haha ! Ouais. Ne pas écouter ce type, il aime semer sa négativité, il a failli vous séparer une fois rien qu’avec ses mots…

Wallace hocha la tête.

- Il ne peut plus nous atteindre à présent, il faut l’oublier.
- Ouais… On est sûrs de ça ?
- D’après les infos que j’ai, oui.
- Et tes infos, c’est…
- Perrine.
- Oh. Ouais…

Francis inspira.

- Toi et Tristan ?
- Oh, ça va encore, jusqu’à ce que ça pète pour des raisons évidentes…
- Ah oui ?
- Bah la séparation de la faculté va pas aider…
- Certes… Au pire vous pouvez faire une pause…
- Bah, j’ai découvert qui est mon coloc en internat et quelque chose me dit que la pause va être compliquée…

Francis plissa les yeux.

- Tino.
- OOOOOOW !!! OWOWOWOWOWO ! cria Francis, choqué.
- Ouais. Disons que je devrais mettre une burqa-éponge en sortant de la salle de bains.
- Comment t’es mort, comment t’es TROP MORT !!! J’ai l’impression de parler comme Steven… avant !
- Hm. Il morfle pas mal.
- Je sais, on le voit souvent avec Quinn. On essaie de le sortir un peu. Ana est en pleines démarches pour ses papiers, elle n’a pas trop le temps de le voir, et elle n’a pas expliqué à sa mère, et Steven est un peu hypersensible en ce moment…
- Ca se comprend. On le soutient pas mal avec Tristan.
- Mike et James le revoient peu, tu sais ça…
- On en a parlé eux et moi, ils savent pas quoi faire, ils le soutiennent à distance, c’est pas leur truc les mecs qui se mettent à pleurer comme ça…
- Hm…
- Je leur ai dit de pas se faire de reproches mais d’être là pour lui quand il en aurait besoin. Je sais pas si ils m’ont écouté, d’après Andréa, une partie de la classe m’en veut.

Francis serra les dents.

- La prise d’otages a un peu traumatisé tout le monde.
- Me doute, me doute… Clive aussi s’en veut d’être resté dehors…
- Ouais, moi aussi… Quand Quinn m’a raconté ça…
- Hm. Pareil, j’étais pas fier. Et là ils en rajoutent…
- Je pense pas que les gens t’en veuillent, je pense que les gens n’ont pas compris. Il s’est passé quelque chose qui nous échappe. Et je parle autant des multivers que de toi et Justin.

Wallace hocha la tête.

- De l’extérieur ça fait un peu relation toxique qui t’accapare. Un peu comme un mec dont tu serais fou amoureux mais que personne n’aimerait dans ton groupe d’amis.

Wallace haussa un sourcil.

- Alors… toxique, non… amoureux, non… que personne n’aime, bah… Naomi l’aime bien aussi !

Francis inspira.

- Plus naturellement, c’est à vous quatre en tant que groupe que les gens en veulent.
- Eh bah on va faire comme depuis trois ans : On s’en fiche.

Francis hocha la tête.

- Tu comptes voir tout le monde ?
- A peu près… Même Gina et Holly.
- Oh.
- Ouais.

Carl regarda les deux garçons.

- Mais du coup je comprends plus rien, vous sortez ensemble ?
- Carl !!

Francis inspira et prit la main de Wallace.

- Votre fils et moi sommes dans une relation basée sur le respect !
- Ouais, papa, essaie pas de comprendre mon système d’amants platoniques !

Carl grimaça. Margaret servit le dessert.

- C’est un ami, Carl !
- Hon ! J’sais pas, vu comment il est habillé…

Francis se regarda. Wallace sourit.

- Mets un t-shirt sous ton pull.
- Fait méga chaud !!

***

Chambre, autour d’un whisky-coca. Francis hocha la tête.

- D’accord… Monsieur Smirnoff était bien euphémique.
- Hm. Loin de moi l’idée de caler ça sur ton expérience…
- Nan, nan, je comprends que tu m’en parles… Je vais éviter de me prendre la tête sur ce concept de réalités alternatives…
- Y’a qu’avec Justin que je peux partager ça pleinement. Il m’aide beaucoup.

Francis hocha la tête.

- Ceci explique d’autant plus cela. Donc y’a une réalité où…
- Evite de te prendre la tête.
- Ouais… Ça fait bizarre de plus avoir de mère, Wallace.
- J’me doute. Moi j’sais pas comment je ferais. Je suppose que j’irais de l’avant parce que c’est tout ce que je pourrais faire.

Francis hocha la tête.

- Tu perds ton Manternel au début de l’année, je perds ma mère à la fin… Si c’est pas bizarre, ça…
- Hm… Mais faut pas chercher de lien entre les choses. Parfois, y’en a juste pas.
- Si au lieu de participer à cette bataille…
- … tu étais resté au lit, ou tu étais tout bêtement à ta remise de diplômes…

Francis souffla en souriant.

- T’as raison, j’aurais… rien pu faire. Jodie était là… elle… a eu le réflexe d’aller se cacher, elle l’a pas vue faire…

Wallace tapota le dos de Francis qui se blottit contre lui.

- Dis rien à Quinn.
- Ils disent tous ça…

Francis se mit à pleurer. Wallace resta là à le consoler un temps.

***

- C’est ridicule. Je suis complètement bourrée. C’est QUOI cette soirée !
- Je remets le slip si ça te gêne !
- J’aurais pas dû sortir l’afghane ! ricana Wallace.

Santana, vêtue uniquement d’une culotte, peignait Tristan, nu sur une chaise, sur un vieux chevalet et une toile. Wallace, fumant sa beuh, observait la scène, en boxer sur son lit. Ils avaient vidé pas mal de bouteilles de whisky et de canettes de Red Bull.

- T’étais venue pour quoi, déjà ?
- Pour discuter… de cette bataille idiote… mais au fond, j’ai tellement rien foutu…
- Et moi donc… soupira Wallace.
- T’as pécho, c’est bien, tu devrais être content.
- J’savais pas que tu savais peindre.
- Moi non plus…

Wallace se leva pour venir voir la toile.

- T’as de jolis seins…
- La ferme. T’en penses quoi ?
- Ça c’est quoi ?
- La chaise.
- Elle est où, sa bistouquette ?

Tristan éclata de rire, complètement pété. Wallace alla lui passer sa cigarette pour qu’il tire dessus. Le regard de Tristan alluma Wallace qui ne put résister à l’envie de l’embrasser.

- T’as fini ? demanda Tristan.
- T’es malade, ça demande des heures pour finir un tableau comme ça !

Wallace retourna auprès de Santana. Il l’embrassa dans le cou.

- Tu fous quoi, Gribble ?
- Rien… Ça te gêne, toi ?
- Nan, j’regarde ! sourit Tristan.

Wallace embrassa Santana sur la bouche. Elle accepta, amusée, et tâta le paquet de Wallace. Tristan semblait amusé. Le baiser prit de la profondeur et les deux finirent sur une chaise de bureau.

- Il est où mon téléphone ? ricana Tristan en se déplaçant à quatre pattes.

Santana repoussa Wallace en souriant.

- Je t’ai mis de la peinture dessus, crétin !
- Tristan, remets un slip, je vois ton trou de balle, j’ai envie de te piner !
- Oh bah tiens, quelle surprise ! ricana Tristan.

Wallace éclata de rire en se relevant de Santana qui le repoussait en souriant.

- Si j’avais su que ça finirait comme ça toi et moi…
- Oh on savait tous que ça finirait comme ça… Tristan !
- Wallace, j’ai envie !

Wallace regarda Tristan qui se dandinait sur le lit. Santana éclata de rire.

- Vas-y, il t’attend !
- Mais Tristan, y’a Santana, là !
- Et alors, elle peut regarder, j’m’en fous !

Wallace regarda Santana qui haussa les épaules. Wallace se dirigea vers Tristan en enlevant son boxer. Santana tira une taffe d’afghane en regardant Wallace s’affairer sur son petit ami.

- Hon… Hon Wallace, oui j’en avais besoin…

Santana secoua la tête.

- N’importe quoi les pédés…
- T’aimes ça, hein, sale chienne ? T’en voulais hein ?
- Hmph, hmmm… Santana, vieeennns !
- Quoi non mais ça va pas ! Baise-le mieux, Gribble, c’est pas le feu qu’il a au cul, c’est une forêt portugaise en plein cagnard !
- Viens s’il te plaaaaaaaaaaait !
- Pas de femmes dans le lit où je baise ! grommela Wallace en besognant Tristan.

Santana s’avança, amusée, laissant sa cigarette dans un cendrier. Elle vint auprès de Tristan qui l’embrassa. Elle le laissa étonnamment faire. Il était doux, presque comme une fille. Wallace observait avec fascination. Il vit les doigts du garçon s’égarer entre les jambes de la fille. Santana se retrouva vite en face de Tristan qui avait la tête entre ses cuisses. Wallace secoua la tête.

- Je pige PLUS RIEN, je suis trop défoncé !
- Y’en a un autre qui est bien défoncé si tu veux mon avis ! Huuuun… geignit Santana.

Tristan était tout à son travail linguistique. Wallace fit de gros yeux.

Plus tard, ils étaient sur le lit à fumer, à poil ou à moitié à poil.

- Et… y’a cette dimension cheloue où… Ma sœur est pendue… et mon Manternel est vivant…

Santana siffla.

- On dirait un cauchemar de Jérôme Bosch !
- Sauf que c’est vrai. Fin, c’est une autre réalité. En fait y’a des milliers de réalités et… Genre y’en a sûrement une où toi et moi on finit ensemble ! Et y’en a une où… C’est pas String qui meurt, c’est ma sœur. Du coup mon année… aurait été complètement différente…

Santana haussa les sourcils en tirant une taffe d’afghane.

- C’est du délire…
- Ma sœur pendue au plafond, putain…
- C’était pas réel, Wallace, c’était une grosse hallu… soupira Tristan.
- J’sais pas, écoute… toujours est-il que Justin m’a rassuré…

Tristan inspira lourdement.

- Oh eh, ça va hein, il m’a pas fourré sa queue dans la bouche non plus !
- T’aurais pas dit non !

Tristan et Santana se regardèrent et éclatèrent de rire d’avoir dit ça en même temps.

- Vous comprenez rien. On a vu plein d’autres trucs chelous, j’en fais des cauchemars la nuit, c’est pour ça que Tristan est là aussi souvent en ce moment…
- J’ai méga faim. Il est où le gâteau de Fey ?!
- Je l’ai fini après m’être vidé pendant que Tristan te broutait le minou.

Tristan se lécha les babines. Santana regarda Wallace, ulcérée.

- T’es jaloux parce que lui je l’ai laissé faire et pas toi !
- Tu nous as regardé niquer, tu pouvais me laisser goûter aussi !

Tristan se tint le front.

- On va pas assumer demain !
- Tu m’étonnes… soupira Santana. Je dis quoi à Violette ?
- Que c’était notre dernière soirée destroy avant la faculté !
- Qu’elle m’appelle au pire, je lui expliquerai… souffla Tristan.

Santana inspira et embrassa de nouveau Tristan.

- Merci de pas être un gros macho…
- Merci d’être aussi douce…

Ils s’embrassèrent de nouveau et retombèrent sur le lit. Wallace haussa les épaules.

- Bah allons-y, après tout il est que… deux heures et demi du matin !

***

Quand Margaret ouvrit la porte le lendemain matin, elle cessa vite. Elle retourna au salon, toute pâle.

- Oh Seigneur…
- Un problème ? s’étonna Carl.
- Nnnnnon… Si tu considères que Wallace est au lit avec Tristan et une femme asiatique nue…

Carl fit de gros yeux. Margaret agita les mains.

- Je ne veux rien savoir…
- Ouuuais… moi non plus…

Ils se levèrent quelques heures plus tard et vinrent prendre le petit déjeuner, habillés avec leurs habits froissés de la veille. Santana et Tristan avaient du mal à se regarder. Wallace vida une bouteille de citron liquide dans son thé. Margaret les regardait avec gêne et effroi. Carl regardait Santana, puis Wallace, puis Tristan, puis…

- Vous… avez prévu de faire quelque chose ?... C’est les vacances…

Margaret regarda son mari qui haussa les épaules.

- Je demande !
- Je vais juste prendre le déjeuner et rentrer chez moi, merci madame Gribble…
- Ce… n’est rien…euh… Tristan…
- Je vais rester encore un peu, faut que je dorme…
- Il est midi ! souffla Carl.
- Oui bah faut que je dorme ! geignit Tristan.
- Papa, maman, en fait arrêtez juste de parler s’il vous plait… soupira Wallace.
- Wallace !

Lindsay arriva avec une toile peinte qui sentait l’alcool.

- C’est quoi cette merde avec mon matériel de peinture là ?!

Wallace regarda Santana et Tristan qui s’étaient retournés, interloqués.

- C’était ça mon portrait ?!

Santana toussota. Wallace intervint.

- C’est moi, désolé, pardon, j’étais… torché !
- Bah dégage ça !
- Je te ferais parvenir une nouvelle toile et du matériel, ma mère en a plein… assura Santana.
- Non mais t’embête pas, c’est lui qui me remboursera ! Crétin de frangin !!

Wallace se repencha vers sa tasse. Santana et Tristan le regardèrent. Carl plissa les yeux.

- Tu t’engueules plus avec ta sœur !
- … j’vais aller à la fac, papa !

Tristan et Santana inspirèrent en mangeant leurs pancakes. Leurs coudes se frôlèrent.

- Excuse-moi !
- Non, c’est moi !
- Pardon, pardon, pardon…
- Y’a pas de mal…

Wallace éclata de rire.

***

- Et donc tu t’es dit que ce serait sympa d’aller à cette expo pour voir ta meuf !

Violette haussa les épaules. Wallace et Tristan sourirent. Rebecca secoua la tête.

- Décidément… En tout cas, Wallace, sache que je me considère dans le camp de ceux qui t’en veulent. Dans le sens où tu n’as pas utilisé ta nouvelle connexion pour nous sauver.

Wallace hocha la tête.

- J’aurais peut-être dû, oui…
- Wallace… Rebecca, ne sois pas trop dur avec lui, c’était pas la joie…
- Je me doute, mais quand même, il aurait pu faire cesser la bataille plus tôt. Steven aurait moins souffert, Ana aurait moins souffert, Orson aurait moins souffert…

Wallace acquiesça. Violette souffla.

- Moi je veux juste oublier tout ça. Wallace, tu as fait ce qui te semblait juste, je ne t’en veux pas.

Mike les rejoignit. Il regarda Wallace.

- T’avais raison, vieux, l’art contemporain…
- Que des bites.
- Que des bites !! On a bien fait de pas y aller !
- Mais attends, ça fait dix minutes que tu es parti aux toilettes ! s’étonna Rebecca.
- Fallait traverser la galerie contemporaine ! Bon, elles sont où les peintures de la mère de Santana ?
- Dans le fond, on y arrive… marmonna Violette.
- Hey, des peintures de Berthe Morisot !! sourit Tristan.
- Une femme impressionniste, enfin ! sourit Rebecca.

Wallace resta avec Mike.

- Steven va mieux ?
- Ouais.
- James et Fey…
- Ça va, ça va…

Wallace hocha la tête.

- Merci de m’en vouloir cordialement.
- J’en veux à plein de monde, mec. A toi parce que t’as sympathisé avec l’ennemi…

Wallace ferma lourdement les yeux.

- A Monsieur Smirnoff parce qu’en un putain de coup de fil à son con de fils, y’aurait même pas eu d’affaire…

Wallace acquiesça.

- A l’Association Pokémon qui met du temps à indemniser les parents…
- Le Président est sur le coup, tu le sais bien.
- Ouais. Pis je m’en veux de pas avoir deviné le pot aux roses plus tôt.

Wallace agita la tête.

- On en est tous au même point.
- C’est chiant.
- Violette a pas tort. Vaut peut-être mieux laisser ça derrière nous.
- Ouais… pas si simple…
- Vous êtes LA ???

Santana arriva, engoncée dans une tenue noire et maquillée de manière très stricte. Wallace plissa les yeux.

- J’t’ai connu plus sexy…
- Violette était censée venir seule !
- Ecoute, elle voulait me voir, ça a fait une occasion… marmonna Wallace.
- On est dans la merde ! Le clou de l’expo…
- Quoi, le clou de l’expo ?
- On est dans la merde, Wallace !
- Salut Santana !

Violette embrassa sa petite amie sur la joue. Laquelle remarqua Rebecca qui la salua ainsi que Tristan qui la salua timidement sans la regarder.

- Han merde, merde, meeeerde !
- Mais quoi ? s’étonna Mike.

Une clochette se fit entendre dans le fond du couloir. Tout le monde s’y précipita. Santana passa devant.

- Staff, staff ! Je suis du staff ! Suis-moi, Violette !
- Euh…

Violette et le reste de la bande traversèrent la foule pour se retrouver en bonne position. Santana alla rejoindre sa mère auprès d’un grand rideau noir.

- Mes chers convives ! Chers visiteurs ! Et chers, très chers mécènes !

Wallace se pencha vers Tristan.

- Sa mère te rappelle pas Padmé Amidala ?
- Si, tout le temps. Wallace, serre ma main, je suis super gêné d’être avec Santana depuis ce qu’on a fait !

Violette et Rebecca regardèrent Tristan, intrigués. Tristan agita les mains.

- Une… beuverie qui s’est mal finie !

Mike grimaça. « Steven avait raison… putain de gays… »

- Mesdames et messieurs, je suis une artiste accomplie, ma carrière est déjà remplie d’œuvres magnifiques dont j’ai accouché avec bonheur !

Santana regarda Wallace en serrant les dents. Wallace semblait interrogateur.

- Mais la plus belle de mes œuvres, c’est ma fille, Santana !

Tout le monde applaudit Santana qui resta droite et digne tout en saluant respectueusement la foule.

- Et ma fille a récemment eu un éclair de génie en ramenant à la maison une peinture de son cru, fruit d’une nuit de débauche avec deux de ses amis !

Rebecca, Violette et Mike regardèrent Wallace et Tristan.

- C’est lui qui s’est débauché avec elle ! chuchota Wallace.
- Je suis Tristan Edison, je ne me débauche avec personne ! geignit Tristan.

Rebecca, Violette et Mike regardèrent Wallace qui sourit.

- Voici donc le clou de l’exposition, le tableau de ma fille, un chef d’œuvre d’art abstrait et de sensualité féminine comme masculine : « Tristan Nu » !

Elle abaissa le rideau. Le tableau représentait des lignes noires crues, formant une sorte de chambre, et sur une chaise marron, un corps adolescent déformé et décharné, avec un très évident pénis et de grands yeux bleus.

- Oh ! C’est osé !
- Magnifique !
- Délicieusement sensuel !

Santana sembla honteuse. Rebecca était morte de rire. Violette regarda Tristan, plus amusée qu’autre chose. Tristan se cacha contre Wallace, honteux. Mike secoua la tête.

- T’as une si grosse bite que ça ?!
- Hooooon… geignit Tristan en se blottissant le visage contre Wallace.

***

- Pourquoiiiiiiiiii !!!

Wallace soupira. Il était dans sa chambre. Tino pleurait, soutenu par Christina. Benjamin et Lucy étaient là également.

« Sa chambre est flippante » songea Lucy en voyant les mannequins avec des kimonos.
« C’est un lieu de luxure, c’est sur ce lit que Wallace et Tristan font des choses… » geignit Benjamin.

- J’suis désolé… souffla Wallace en taffant sa mentholée.
- J’ai fait quoiiiiiii ? Je voulais juste une scolarité normale !
- Tout va bien, Tino, je suis sûr que Wallace comprendra qu’il ne doit pas perturber ton avenir ! souffla Christina.
- Euh, je serais à la fac aussi, en fait, faudra que je bosse un minimum… On va juste être colocs, pas dans une fraternité étudiante. La plupart sont reconnues pour être particulièrement homophobes en plus, donc… crois-moi, je vais rester sage !

Tino regarda Wallace, méfiant. Tristan revint avec un plateau.

- Et hop, les Monaco !

Tristan posa le plateau. Tino regarda Tristan.

- Et toi ça te fait rien ?
- Que tu sois logé avec Wallace et que moi je me retrouve quasiment tout seul dans ma fac ? Nooon tu penses.

Christina souffla.

- Wallace, on venait aussi te parler de la bataille…
- Oui, on aimerait comprendre… marmonna Benjamin.
- Oui il y a ça aussi… marmonna Tino.

Wallace souffla bruyamment.

- Justin Truce et moi on est tombés amoureux, il m’a promis un château en Espagne, du caviar et du champagne au petit déjeuner, les draps en satin et le sexe matin midi et soir, forcément j’ai réfléchi, j’ai réfléchi et on s’est mis d’accord sur une rente de 10 000 Pokédollars que j’ai accepté mais avec des conditions, par exemple sois gentil avec mes potes, et… trop tard, ça a fini dans un monde où l’Europe a été colonisée par tout le reste du monde plutôt que l’inverse !

Tino, Christina et Benjamin restèrent figés.

- … Du moins ça restera la version officielle. Buvez vos bières. T’as rien à dire, la petite chinoise ?
- Non, moi j’ai choisi de m’en foutre de tout ça.
- Bien, super, génial. Y’a une personne intelligente ici.
- Et notamment de m’en foutre de toi. J’accompagne juste Benjamin, on va à une expo après.
- Laquelle ? frémit Tristan.
- Celle sur la Scandinavie… mentionna Benjamin.
- Hon !

Wallace inspira.

- Pour ce qui est de mes actions pendant cette bataille… je me suis battu, mes parents se sont battu, le petit frère de Perrine a été impliqué, et la suite…

Tristan frotta le dos de Wallace.

- Il en a vu de dures, c’est pas juste de le blâmer…
- On le blâme pas ! On cherche juste à comprendre ! souffla Christina.
- Il paraît que tu veux revoir Truce… marmonna Benjamin.
- Oui. C’est également moi qui lui fournit l’aide pour son procès.

« Non, ça c’est ce que tu dis pour éviter que le blâme retombe sur Walter et Naomi… » songea Tristan.

Tino regarda Wallace.

- Tu comprends que ça puisse nous gêner au moins ?
- Vous gêner, oui, vous obliger à venir l’un après l’autre m’enquiquiner là-dessus, non. Je vous aime bien, vous êtes les amis de Tristan, y’a pas de problème mais je vois pas l’intérêt de me justifier. Je n’ai à aucun moment contrevenu à votre plan à toi et à Lucy, j’ai fait ce que j’avais à faire, j’ai empêché Truce de perturber les combats. Et je sais qu’elle et toi vous tabliez sur quelques dizaines de minutes, il s’avère que j’ai trouvé un créneau pour tenir quatre heures. Quatre heures plus intenses que je pensais…

Wallace agita la tête.

- Mauvaise formulation… mais vous comprenez…
- Ok, ok, je comprends… admit Tino.
- Excuse-nous, c’est juste que Monsieur Smirnoff est venu avec cette histoire abracadabrantesque de multivers… marmonna Christina.
- C’est vrai, j’y suis vraiment allé… soupira Wallace.

Benjamin frémit.

- Et… les implications sont aussi déplaisantes qu’elles y paraissent ! souffla Wallace en le regardant.
- Oh seigneur… des mondes parallèles… avec… Un monde où ma petite sœur ne serait pas née ?
- Ça existe sûrement.
- Un monde où moi et Orson on est plus qu’amis ?
- Y’en a au moins quinze des comme ça !
- Un monde où je sors avec Andréa ?!
- Tout, je te dis, tout !

Lucy leva les yeux au ciel.

- Même probablement un monde où tu sors avec la mère d’Orson !

Benjamin regarda Wallace qui hocha la tête. Benjamin s’évanouit. Lucy inspira.

- Je te présente mes excuses également…
- Nan, j’aime bien ton côté je-m’en-foutiste, Lucy. T’excuse pas auprès de moi, t’es parfaite comme t’es.

Lucy sourit et but une gorgée de son Monaco

***

Orchestral Manœuvres in the Dark – Enola Gay

Boîte de nuit gay. Wallace dansait avec Gina et Holly alors que Lilian et Léon buvaient un verre au comptoir.

- Nous, l’impression qu’on a eu, du coup, c’est que t’as rien foutu, que t’as passé la bataille relax sur un transat ! cria Gina.

Wallace secoua la tête. Musique trop forte.

- Pas du tout. On s’est battus, durement, et après on a parlementé !
- D’accord donc en gros t’as engagé un dialogue ! cria Holly.
- Voilà ! Je comprends ce que vous ressentez, mais c’est pas un concours de qui en a chié le plus ! Je suis désolé que vous ayez souffert toutes les deux, mais j’ai eu ma part aussi, croyez-moi ! Ne serait-ce qu’avec Teresa qui livre le petit Firmin à Truce pour qu’il le prenne en otage !

Gina et Holly se regardèrent et hochèrent la tête.

- Ok, on te pardonne.
- Ouais ça sert à rien de t’en vouloir.
- Lilian avait raison quoi ! sourit Holly.
- Oui bon ça va ! Il va encore me dire qu’il me l’avait bien dit ! soupira Gina.
- Eeeeh ouais ! Elle est géniale, cette boîte, Wallace !!
- Ouais, à deux-trois trucs près…

Wallace se redressa et attrapa la main qui lui choppait les fesses. Il lui montra clairement le bracelet bleu qui signifiait qu’il était casé. Le mec s’éloigna.

- Y’a plein de gros relous, vous avez de la chance d’être des meufs !
- On se fait peloter le cul aussi ! admit Holly.
- Mais comme c’est par des pédés, on s’en fout ! sourit Gina.
- Y’a des bisexuels aussi ! Et des hétéros, forcément, qui trainent avec leurs potes LGBT !

Gina et Holly chassèrent les gars qui leur faisaient du gringue depuis tout à l’heure.

- On est en sécurité nulle part !
- Grave !! soupira Holly.
- Et vous en savez quoi qu’une gouine vous tâte pas la marchandise ? sourit Wallace.
- Merde, j’ai presque envie de me barrer maintenant… soupira Gina.
- Tu rigoles, cocktails à volonté pour cent Pokédollars, moi je reste jusqu’à cinq heures du mat !! ricana Holly.
- Grave ! sourit Wallace.
- J’te soupçonne de nous avoir emmené ici pour acheter notre pardon ! sourit Gina.
- Moi ? Naaaaah ! ricana Wallace.

Josef Salvat – Open Season (Une autre saison)

Wallace ricana. Lilian se risqua sur la piste.

- Léon s’est mis à discuter avec une fille et ça tournait en drague, du coup j’ai préféré venir vous rejoindre !

Wallace regarda vers le comptoir. Léon était face à une jolie blondinette en robe rose à frou-frous blancs.

- Oh, c’est Abby ! On a bossé ensemble pendant un temps ! J’espère que Léon aime les non-cis !
- Hein ?
- Rien, rien ! En même temps on lui a dit de prendre un bracelet bleu ! Quelle idée il a eu de prendre un rouge…
- Bah d’un autre côté il est pas casé… marmonna Gina.
- Ouais, mais le « Vagabond Coquet » c’est pas le meilleur endroit pour draguer quand on est hét… Farida, vieille salope !
- Salut mon Wallou !

Wallace embrassa une drag-queen immonde habillée en policière, sous les yeux effarés de Gina, Holly et Lilian.

- Alors mon tout beau, c’est quand que tu reviens te déshabiller sur scène ?

Gina et Holly se regardèrent, amusées.

- Euuuh pas de sitôt, j’ai la fac maintenant !
- La Fac ? Une idiote comme toi ?!
- Bah oui écoute ! Toujours à manier la matraque ?
- Toujours ! Présente-moi à ces petites beautés !
- Gina, la copine de Lilian, Holly, une catholique convaincue et Lilian, le mec de cette bombasse.
- Vous êtes superbes mes chéries, vous devriez aller danser sur la scène, vous auriez du succès !!

Gina et Holly se regardèrent et regardèrent la scène où des mecs bien foutus dansaient devant des mecs moins bien foutus qui bavaient devant.

- Pourquoi pas ? s’étonna Holly.
- Je peux ? demanda Gina.
- Fais ce que tu veux, j’suis pas ton père ! ricana Lilian.

Les filles se dirigèrent vers la scène. Wallace regarda sa copine.

- C’est bien de les décoincer un peu !
- Tu m’étonnes ! ricana Farida. J’y vais, j’ai les pétasses à motiver pour le show privé !
- Ouais !

Wallace et Lilian restèrent face à face. Le grand en chemise montra le comptoir. Lilian resta bouche bée en voyant son frère embrasser à pleine bouche ladite Abby.

- Heh, il était moins farouche quand on bossait ensemble…
- … Il ?!
- C’est moins chelou que Orson et Amélia, cela dit ! admit Wallace.
- LEON ??? hurla presque Lilian.

Il allait rejoindre le comptoir mais Wallace le retint.

- Mais lâche-m…
- Laisse ton frère faire des expériences, vous êtes pas dans la même fac l’année prochaine, tu pourras pas toujours le surveiller, et pis ça fait pas de lui un homo, juste un pansexuel !

Lilian regarda Wallace puis son frère.

- … On pourra en reparler sur Whatsapp ?
- Quand j’aurais un standard, promis !

Wallace montra la scène. Gina et Holly offraient un véritable show aux mecs présents mais également aux lesbiennes et trans qui sifflaient en masse. Lilian secoua la tête. Wallace se pencha vers lui.

- Le principe de ce genre d’endroit c’est que tu es toi-même, t’as pas à faire bien pour personne. Lâche-toi !

Lilian inspira.

- C’est toi le Léon maintenant, et c’est lui le Lilian !

Lilian vit son frère partir avec Abby, main dans la main, vers les toilettes.

- Oh bon sang mais que va dire mam…

The Weeknd feat Daft Punk – I feel it coming

Wallace traina Lilian jusqu’à la scène. Avant d’y monter, il empoigna presque le jeune homme.

- Hey, hey, hey !
- Ouvre un peu la chemise ! Allez !
- Mais…

Wallace ouvrit la sienne d’un geste.

- Gina préfèrera si tu te lâches un peu !
- Mais Léon…
- … prend du bon temps, laisse-le ! Prends du bon temps toi aussi !

Wallace traîna Lilian sur scène et se mit à danser pour les gars. Lilian regarda Gina, toute contente, qui dansait un peu trop sensuellement avec Holly. Il inspira et se décida à remuer du bassin. Gina vint danser avec lui ce qui le détendit immédiatement, tandis que Holly s’amusait à ouvrir son chemisier et à bien monter son pendentif en croix pour exciter son monde. Wallace la rejoignit.

- Le numéro de l’institutrice catho un peu sévère ça marche toujours ! Sympa ton chignon aussi !
- Ah oui !

Holly se détacha les cheveux ce qui fit éclater de rire Wallace et hurler bien des gonzesses.

- N’importe quoi !
- Je peux te fesser ? demanda Holly.
- Parce que j’ai été un vilain garçon ?
- Exactement !

Lilian écarquilla les yeux en voyant Holly châtier Wallace comme il se devait devant une foule en délire.

- Il va falloir que je boive beaucoup ce soir !
- C’était prévu, t’inquiète ! sourit Gina en se collant à lui.

***

Salon de thé. Wallace sirotait son jasmin en regardant son interlocutrice.

- L’argent… M’a abrutie, m’a rendue dépendante et faible. J’étais tellement… dans mon confort que j’en ai oublié de me construire. Quand tout t’es livré sur un plateau, tu ne ressens pas le besoin d’être fonctionnel. Tu ressens juste le besoin d’absorber, de laisser faire, en espérant que la situation perdure. Et puis un jour tu entres en contact avec… les gens normaux. Les Tristan, les Francis, les Santana, les gens qui souffrent, pour qui chaque jour est difficile, qui vivent dans des maisons qui font la taille de ton salon. Tu essaies de te protéger d’eux, de rester entre gens bien nés, mais c’est impossible. Tu es obligé de subir leurs existences qui font du bruit autour de la tienne. Rendre impossible l’interaction est impossible, tu dois échanger, parler, assimiler, comprendre les autres, au fur et à mesure. Voir que tu diffères, que tu dénotes. On te propose une solution alternative, facile. Tu la prends. Vieux réflexe. On t’entraîne, on te donne une nouvelle peau, une nouvelle occasion d’être toi… et au final…

Amélia inspira.

- Au final, tu délaisses ta nouvelle peau et ta peau d’avant, et… tu réalises que toutes tes appréhensions ne sont rien quand quelqu’un, quand une vraie personne te tend la main.

Wallace hocha la tête. Amélia inspira.

- Je n’ai jamais autant parlé, hein ?
- Hahahaha ! Non, en effet ! Je suis ravi de voir que tu vas bien en tout cas… Les autres m’ont parlé de toi en long en large et en travers. Quand Tristan m’a dit que tu étais adorable et que vous échangiez sur Whatsapp, je ne l’ai presque pas cru !

Amélia sourit.

- C’est grâce à Orson…
- Qui est en retard…
- Il doit signaler sa présence au commissariat, il est toujours fiché comme terroriste et sous conditionnelle.

Wallace eut du mal à se retenir de pouffer. Amélia le regarda sérieusement.

- Tu as toujours l’intention de garder le contact avec Justin Truce ?

Wallace inspira lourdement et reposa sa tasse.

- Je ne pense pas qu’on devrait aborder le sujet, surtout toi et moi…
- Ce que cet homme m’a fait, Wallace, les choses qu’il m’a dites, les menaces qu’il m’a faites… Ce n’est pas un homme bien.
- Tu devrais aller le lui dire en face. Tu as besoin de vider ton sac et lui d’entendre ces reproches par rapport à son comportement d’avant.

Amélia regarda durement Wallace et inspira.

- Ne parlons plus de ça…
- Ça te ferait du bien, je pense.
- Orson !

Le jeune homme arriva. Wallace le trouvait transformé. Bien habillé, bien coiffé, il était plus souriant et même sa posture, plus droite, était différente. « Presque sexy… » s’étonna Wallace.

- Salut… désolé, j’ai eu du mal à trouver une station de vélo…

Amélia le serra dans ses bras. Il lui fit la bise.

- Ça va ?
- Maintenant que tu es là, oui.

Wallace inspira. « Compris. Andréa a bien fait de me prévenir… »

Orson serra la main de Wallace et s’assit. Amélia se rassit et rapprocha sa chaise d’Orson. Wallace les regarda.

- … j’ai raté teeeellement d’épisodes !
- Tristan a dû t’expliquer… marmonna Orson.
- Oui… Enfin, comment la situation avait… évolué… dans l’auditorium… après, je crois que personne ne comprend vraiment ce qui se passe entre vous deux…

Amélia et Orson se regardèrent et regardèrent Wallace.

- Vraiment ?
- Pour vous donner une idée, Santana vous appelle « Le Flagadoss ».

Orson et Amélia se regardèrent.

- Je suis pas le Kokiyas !!

Ils rirent ensemble, amusés d’avoir parlé en même temps. Wallace inspira.

- Personnellement je ne formulerai pas de théorie… Ça va, Orson ?
- Oui, écoute, oui… A part l’étiquette de terroriste…pas si difficile que ça à porter avec le recul… et le suivi régulier de monsieur Trexler… qui est oppressant mais pas si gênant…
- Quand il arrive chez Orson, ses parents sont à deux doigts d’aller dans un abri antiatomique alors que Orson est là genre « Oh, Salut Len ! Vous voulez un thé ? » ricana Amélia.

Orson agita la tête.

- Non, disons qu’un rapport d’égal à égal s’est créé…
- Avec un putain d’Agent du Gouvernement ! ricana Wallace. Tu m’épates, Orson !

Orson sourit en recevant son thé aux agrumes.

- Il parait, oui… Tout le monde me traite en héros… J’ai juste… agi selon mon instinct…
- Moi j’aimerais traiter d’autre chose… Teresa. Comment tu l’as vaincue ? On s’est mis à trente sur elle et on l’a à peine égratignée…

Orson inspira lourdement.

- Ecoute, euh… Je ne sais plus trop moi-même…
- Je sais qu’une aile de bâtiment s’est effondrée sur toi et tes potes – félicitations pour votre capacité à recevoir des immeubles sur la gueule, d’ailleurs – mais si on pouvait avoir une bribe d’explication…

Orson regarda en l’air. Amélia lui tenait la main, ce que Wallace ne chercha pas à comprendre.

- Eh bah… J’étais face à elle avec Tino et Benjamin… Elle m’en voulait parce que je lui avais… « repris » Amélia… De fait, j’étais son adversaire désigné… Elle s’en est pris à mes Pokémon et… j’ai… Opermine a évolué et… j’ai… un trou.

Wallace regarda Orson.

- Un trou ?
- J’me rappelle plus. Tino m’a dit que je m’étais battu avec un calme effrayant… mais j’étais en colère contre elle, sauf que… je me mets jamais en colère, Wallace, tu me connais !
- Oui bah oui…
- Mais quand j’ai vu que je l’avais vaincue… Je… j’étais content.

Wallace hocha la tête. Orson grimaça.

- C’est pas bien d’être content que quelqu’un soit assommé, hein ?
- Ça dépend la personne. Mais je suis intrigué par ce trou…
- Parfois vaut mieux pas avoir de réponses aux questions… admit Orson.
- Hm, et si tu veux en savoir plus, Wallace, tu peux aller rendre visite à Teresa, tout comme tu comptes rendre visite à Justin Truce.

Wallace regarda Amélia et leva les deux mains.

- Ok, ok, j’ai compris !

Orson regarda Amélia.

- Mais tu devrais aller le voir avec lui, pour t’expliquer…
- Déjà, si j’y vais, ce sera seule, et si on s’explique, crois-moi, il y a des gifles qui vont tomber…

***

- … du coup elle m’a envoyé une lettre.

Wallace sirota son vin rouge en hochant la tête. Justin souffla.

- Je lui ai répondu, je ne sais pas ce qu’elle va en penser. Elle m’en veut, clairement, à raison. Je lui ai expliqué la situation, mes griefs, je lui ai parlé de la mort de ma mère…

Wallace agita la tête.

- On verra…
- Je devais des explications à cette enfant. Ce que Teresa et Shirley lui ont fait…

Wallace acquiesça.

- C’était ignoble… Et moi… Pfff…

Wallace inspira.

- On en a déjà discuté par courrier…
- Oui, je sais… autre époque, déterminisme social, réflexes de classe… Merci tes cours de philo !
- C’est vers ça que je dirige mes études. J’ai déjà toutes les formations et l’expérience pour mon taf, je vais m’amuser un peu en fac.
- On en a discuté aussi. Quitte à avoir une maîtrise ou une licence, fais-la fructifier.

Wallace hocha la tête.

- Promis, je sortirais un ou deux ouvrages !
- Au moins un mémoire.
- Tu tiens vraiment à ce que je me décarcasse, hein ?
- Bon. En tout cas tu as vu du monde, tu t’es bien amusé…
- Ah ça… sourit Wallace. Faudra que je t’emmène en boîte quand tu seras libéré !
- Ça va prendre du temps… et je n’aurais probablement plus l’âge !
- Oh y’a pas d’âge, vu les cas sociaux qui rentrent…
- Tu as revu tes amis, aussi je suppose ?
- Ah bah oui bien sûr !

***

Brunch chez Wallace. Tout le monde s’était mis en cuisine. Walter était sur son éternelle chaise haute. Naomi et Tristan s’occupaient des fruits. Perrine préparait le pain. Robbie et Wallace étaient à la mise en place des viennoiseries. Lindsay elle-même aidait avec les boissons et les confitures.

- Du coup t’as été voir toute la smala ?! s’étonna Naomi.
- Presque. James a refusé ma proposition de bar et Ana est très prise, comme vous savez…
- Hm…
- La pauvre…
- Je pense que James est un peu gêné de se retrouver seul avec toi… marmonna Perrine.
- Certes. Mais on aurait pu se voir avec Fey… encore qu’elle voulait me voir seule, elle a insisté…

Walter inspira.

- J’vais être un peu franc du collier, tu as fini tes trois ans, tu n’as de comptes à rendre à aucun d’entre eux !
- Hm ! acquiesça Tristan.
- Ouais, j’avoue... marmonna Perrine.
- Pas d’accord. Ils ont le droit d’avoir des réponses, ils se sont investis auprès de nous, c’est normal de les conforter avant la séparation définitive ! affirma Naomi.
- Définitive, tout de suite… marmonna Robbie.
- Façon de parler. On en reverra certains, pas d’autres… Wallace s’est beaucoup mouillé, on l’a beaucoup sollicité, on s’est beaucoup reposé sur lui… souffla Naomi.

Wallace regarda Naomi.

- Et toi, le procès Truce ?
- Ça se passe beaucoup mieux depuis que Corrigan est évacué de l’équation.
- Tu m’étonnes. Ce mec était une sangsue…
- En tout cas je suis ravie d’aller en fac de droit l’année prochaine, j’adore les tribunaux, l’ambiance, le travail juridique…

Wallace regarda Naomi en grimaçant.

- J’vais pas te regretter !
- Tu vas avoir du mal, nos facs sont voisines !

Wallace haussa les sourcils. Naomi sourit.

- Y’a des chances qu’on soit dans la même cité U !
- Ccccoool ?!
- Ça veut dire quoi cette hésitation ! ricana Naomi.
- Il est en coloc avec Tino.

Perrine en lâcha ses couverts. Robbie regarda Tristan.

- Nan ?!
- Et tu t’es pas encore suicidé ? s’étonna Walter.
- Nan. Tu te rends compte ! ricana faussement Wallace.
- Mais comment tu vas faire ? s’étonna Perrine.
- J’aurais préféré être en coloc avec toi, j’aurais pu me balader à poil ! geignit Wallace en désignant Naomi.
- Euuuuh nooooooon… geignit Naomi.
- Wallace, y’a qu’avec Tristan que tu pourrais te balader à poil ! soupira Robbie.
- Ah non, je tiens à réussir mes études ! souffla Tristan.
- Tu es où, Tristan ? demanda Robbie.

Walter sourit.

- On est dans le même couloir niveau logement…
- Walter part en gestion commerciale et moi en ingénierie.

Robbie siffla. Tristan agita la tête.

- Après mon oral d’options j’ai eu des tas de propositions, ma tante n’en revenait pas… mais aucune qui me rapprochait de Wallace ou qui me permettait d’être dans sa fac.
- Je te l’ai dit, les études d’abord… souffla Wallace.
- Ouais, ouais…
- Pis on est à une ligne de bus l’un de l’autre… on pourra se voir !
- Hm…

Perrine vit le regard incertain de Wallace. Lindsay soupira.

- Vous vous prenez la tête mais une fois que vous y serez, vous allez bien vous faire chier !
- Ah mais ça on se doute ! sourit Naomi.
- Ouais, on se fait pas d’illusions ! sourit Walter.

***

Justin hocha la tête.

- C’est bien, vous allez rester amis… et toi et Tristan…

Wallace agita la tête.

- Je sais pas trop… on n’a pas eu beaucoup de temps pour sortir rien que tous les deux… J’essaye mais… je sens tellement que la fac va nous éloigner…
- C’est inévitable.

Wallace sourit.

- Et toi, Seth, tu supportes ?

Justin inspira.

- C’est plus général. De Teresa à Seth, tout le monde m’a utilisé ou m’a induit en erreur. Seth… ce qu’il m’a apporté était magnifique mais… faux… et… je préfère encore faire une croix sur tout ça, me dire que… c’était une banale relation et qu’on a rompu.
- C’est le mieux à faire sinon t’en sortiras pas.

Justin hocha la tête.

- Seth… Tu as eu vent de ce qui s’est passé à son jugement, n’est-ce pas ?
- Oui… je… suppose que c’est une bonne chose.

Justin inspira.

- C’était une intervention purement stratégique.
- Là encore, je peux te raconter ce qui s’est passé, depuis le début… marmonna Wallace.
- J’aimerais bien.

***

Lily haussa les sourcils et regarda son frère qui hocha la tête.

- Tu as raison, petite sœur... C’est fini.

Lily secoua la tête, anéantie. Roland la regarda.

- Mon plan d’origine… Là… C’était de me rendre. Je l’ai dit aux gosses avant qu’ils se fassent arrêter, c’était le plan de départ. D’aller en taule à leur place.

Lily s’étonna.

- De dire que j’étais à l’origine du conflit de ce matin, que j’avais poussé le président de l’association à se confronter à une classe d’élèves, que j’avais abusé de mes pouvoirs, actuels comme anciens… que j’ai espionné la classe et l’entreprise… Même auprès de la Haute Commission ça ne passera pas, je serais définitivement destitué de tous mes droits d’éligibilité… Je comptais négocier un emprisonnement au calme, j’aurais fini mes jours en écrivant des essais… Mais il fallait que je me débarrasse de Nolan, avant, sinon j’aurais fini en isolement à manger mes déjections…
- Berk. Je suis là, Roland, j’écoute !
- Oui enfin bref t’as compris…
- Oui en gros toute la merde de cet après-midi, c’était pour améliorer tes conditions de détention.
- Voilà.

Lily secoua la tête.

- Pourquoi avec toi, ça doit toujours finir dans le malheur ?
- Parce que c’est comme ça. J’ai tout perdu, j’ai tout fichu par terre, à quoi bon aspirer à une vie heureuse ? D’autant que…

Il voulait lui dire pour les mondes parallèles, mais il s’en dispensa. « Si au moins une personne de cette famille pouvait ne pas finir complètement dingo… »

- … d’autant que c’est bon, toi et David êtes déjà heureux, c’est le rôle de l’aîné de foirer sa vie pour servir d’avertissement aux deux plus jeunes, nan ?

Lily regarda son frère, blasée.

- T’as fini ?
- Oui.
- Tu peux t’en aller, je te retiendrais pas, va. Rachel avait tort, tu es irrécupérable.

Lily fit demi-tour pour d’en retourner vers le point de rendez-vous. Elle se retourna. Roland était toujours là. Elle plissa les yeux.

- J’peux me rendre plus tard.

Lily haussa les sourcils et sourit.

***

David et Denis ne pensaient pas que la soirée finirait chez eux, de cette façon. Que toute une organisation se mettrait en place pour passer la soirée dans leur appartement.

- Ouais nan c’est pas comme ça que j’imaginais la soirée… admit Roland.
- Tout ne se passe pas toujours comme selon tes plans, faut croire ! sourit Malcolm.

Linda sourit.

- Un repas en famille, enfin !
- Après toutes ces péripéties, c’est étonnant que ça se finisse comme ça ! admit Léopold.
- Dommage que Yann et Dimitri n’aient pas voulu venir… souffla Charlie.

Perrine, sur son téléphone, regarda son oncle.

- Holland a réuni des preuves contre toi, il est en train de former un recours à la Haute Commission.

Roland agita la tête en mangeant ses lasagnes.

- Ça sent mauvais pour moi, quoi…
- Je dirais même plus, ils vont te fumer le cul, tonton ! admit Perrine.

Finn regarda Noé qui haussa les épaules.

- Nan, ça suffit, j’en ai marre !
- Il serait temps… souffla Nell.
- Ça doit être ça, grandir… marmonna Jack.
- Bon eh, ça va vous deux ! grommela Noé. Défends-moi, petite sœur !!

Flora plissa les yeux.

- La flemme, frérot, vraiment la flemme…

Alexander Heine ricana. Ethan regardait son père biologique avec insistance. Roland avait remarqué ce regard mais il avait choisi de ne pas y répondre. Noémie regardait son frère, intriguée par son insistance.

- Enfin. Tant qu’il n’y a pas de répercussions sur vous…
- Oui parce que c’est vraiment ce qui nous inquiète le plus… soupira David.

Roland regarda son frère, soutenu par son mari. Firmin, à côté d’eux, regardait son père, attristé. Roland haussa les épaules.

- Du coup la suite est un mystère pour moi. Je vais peut-être racheter une baraque à frites !
- Oh, Roland ! ricana Claire.
- Je te vois plus devenir espion, un truc dans le genre… sourit Rachel.
- Tu as de l’expérience en plus ! sourit Jim.
- Certes. Mais c’est crevant. Et ça me laisse peu de temps pour moi…
- Essaie de devenir Agent du Gouvernement…

Roland regarda son frère. Lily haussa les sourcils.

- Quelle idée saugrenue, David !
- Ouais, t’as été pécher ça où ? s’étonna Léopold.

Denis frictionna l’épaule de David. Il était tout contre lui depuis sa sortie de Hoopa, un peu inquiet pour lui. Linda elle-même le regardait bizarrement, et Etienne manifestait une certaine inquiétude à son égard.

- Agent du… mais pourquoi ?! Je suis persona non grata pour tout ce qui est Gouvernement et compagnie, avec mes actes de ces dernières années, ils préfèreront m’éviter plutôt qu’autre chose…
- Mais tu serais bon. Tu ferais ce qu’il faut. Comme tu as fait à l’Association.

Malcolm et Finn se regardèrent. Finn haussa les épaules. Lily ricana.

- Pardon, David, mais j’imagine autant Roland agent du Gouvernement que Roland caissier de supermarché !
- Caissier, ce serait plus facile ! admit Roland. Moins de concours.

Linda agita la tête.

- Ce serait dangereux, qui plus est. Je te vois plus Maître de Conseil…
- Linda, Linda, Linda, ne lui donne pas de mauvaises idées, comme ça, là ! geignit Etienne.
- Non, mais en termes de position politique… Je vois mal Roland obéir à un supérieur !

Roland regarda son frère.

- Tu vois, tes idées, ce que ça provoque à tes parents !
- Roland… grommela Denis.
- En tout cas je vois que ça te fait bien peu d’effet de dîner avec tes enfants.

Roland regarda Rachel puis regarda Ethan et Noémie. Il inspira.

- C’est pas mes enfants.

Ethan fit de gros yeux. Rachel pencha la tête. Linda manqua presque un battement. Lily, David et Jim allaient réagir, mais Roland poursuivit.

- Enfin, je les ai conçus. Ce sont les miens, biologiquement. Tu comprends pas tout mais essaie de suivre, chaton.

Noémie grimaça du haut de ses huit ans. Ethan, de quatre ans plus âgé, regarda son père avec une sorte de fureur douce, qui le caractérisait.

- Jim est plus un père pour vous que je ne le serais jamais. Je ne vous ai pas élevés. Je suis juste… l’ex de maman !

Ethan regarda Roland.

- J… je…

Ethan toussota.

- Je me souviens de toi. De… je me rappelle de la piscine.

Roland regarda Ethan, éberlué.

- On… on était chez ces gens odieux et… tu avais dévasté leur jardin parce qu’ils avaient humilié maman…

Roland grimaça. Rachel sourit. Perrine regardait Ethan, intriguée.

- Tu… tu étais un bon papa, tu… tu faisais toujours ce qu’il fallait, tu nous as défendus quand ces types ont essayé de voler la voiture, tu…

Roland secoua la tête.

- Ethan, je…
- Et… et tu me disais toujours les choses telles qu’elles étaient, tu ne m’as jamais menti.

Roland blêmit.

- Euh… mon départ, euh…
- Je m’en souviens pas, de ça. Je me rappelle juste que tu m’as donné ton Rhinolove.

Roland hocha la tête en la baissant, coupable. Ethan le regarda, pas apitoyé pour deux sous.

- Mais toi tu te rappelles de ce que tu m’as dit, je suppose.

Roland releva la tête.

- … ça veut dire quoi, ça ?
- Ce que ça veut dire. Tu dois des excuses à maman.

Rachel leva les mains.

- Absolument pas. Ton père était en colère, je ne lui ai jamais tenu rigueur de cela.
- Mais quand même !

Malcolm inspira lourdement. Finn regardait Roland avec sévérité. Charlie et Léopold attendaient également. Nell regardait Ethan, fascinée. Firmin regardait également son cousin qu’il tenait en haute estime vu qu’il avait un Flamiaou.

- … euh… je te demande pardon, Rachel.

Ethan regarda sa mère qui leva les mains.

- Excuses acceptées. Mais tu avais tes raisons, sur le moment, je suppose…
- Pfff… avec le recul… je sais pas, je… Non… non, ça… pfff…
- Non, mais ça sert à rien de revenir là-dessus…

David et Lily se regardèrent, étonnés. Jim tapota l’épaule d’Ethan.

- Tu leur as coupé la chique, fiston…
- Euh… ouais…

***

Après le repas, Roland aida David à faire la vaisselle, dans le silence. David semblait vouloir dire quelque chose, mais sans oser vraiment le sortir. Roland inspira.

- Tu peux être fier de toi, frangin. C’est une chouette vie que tu as là.

David regarda Roland qui haussa les épaules.

- Je vais voir comment je peux faire en prison pour… devenir Agent du Gouvernement, ça peut être sympa.
- … comme si tu allais finir en prison. Toi.

Roland sourit.

- Ça veut dire quoi, ça ?
- Ce que ça veut dire. C’est la dernière fois qu’on se voit, hein ?

Roland inspira. David souffla.

- J’ai raison.
- Ça a l’air de te mettre en colère…
- Non, je suis juste… content d’être prévenu, cette fois.

Roland sourit. David se mordilla les lèvres.

- Tu me manques, Roland.

Le grand frère regarda son cadet qui continuait la vaisselle.

- Tu es mon frère et j’ai besoin de toi…
- … Nan, frangin. T’as pas besoin de moi, t’as besoin que de toi-même, de ton mari et de tes enfants. Tu as une belle vie. Moi je suis pas fait pour une vie conventionnelle. Comme tu dis, je dois faire des trucs de foufou comme… agent du gouvernement !

David souffla.

- C’est un de tes avenirs potentiels. C’est pour ça que…
- Oui c’est bien ce que je me disais. Astor t’a montré ce que la vie pourrait être…

David hocha lourdement la tête. Roland ricana.

- On s’en fout, nan ? L’important, c’est ce que la vie est. Pas ce qu’on aurait pu faire. Si tu te poses ce genre de questions, t’as pas fini, frangin.

Nouveau silence. David se mit à sangloter.

- Mais au moins tu aurais été là, auprès de moi… pas à abandonner tout le monde à commencer par tes enfants…

Roland s’immobilisa. David le regarda en pleurant. Roland se mordilla les lèvres.

- J’ai toujours ta lettre.
- …
- Je la lisais souvent. C’est ce qui m’a poussé à vous protéger de Truce.

David s’essuya le visage.

- Bah j’aurais préféré qu’il vienne me tuer, ton Truce.
- Dis pas de conneries !
- J’ai mon mari et mes enfants, comme tu dis, mais moi je voulais mon frère !

Roland regarda David, furieux.

- Alors ça y est, le David qui fait son grand dans les mondes parallèles est mort, voici le retour du petit capricieux insupportable ?

David grommela.

- Je sais bien que tu te fous de ce que je ressens. Alors finis cette vaisselle et dégage. C’est tout ce que tu sais faire.

Roland hocha la tête.

- On garde le contact ?
- Si tu veux. Je m’en fiche.
- Tu parles.
- Ce serait sympa. Un petit texto de temps en temps.
- Ouais. Sans problème.
- Tu risques pas de te faire repérer ?
- On verra bien. J’prends le risque !

David sourit. Il regarda son frère qui le regarda.

- Sois prudent.
- Pleure pas trop.

Roland s’éloigna de l’évier en s’essuyant les mains. Il regarda tout le monde qui parlait ou s’occupait des enfants. « Allez, Roland, c’est le bon moment… »

Il se dirigea vers la porte, prêt à s’éclipser. Il observa son téléphone. Jackson avait pris congé, s’étant donné pour mission de récupérer les Pokémon victimes des expériences de Wound ou même des siennes. « Eh bah c’est très bien. Tu vas probablement rentrer à New York et monter un refuge, c’est le mieux que je peux espérer pour toi… »

Pablo s’était également enfui et avait juste prévenu Roland qu’il laissait Volcanion dans le vestiaire d’un sauna gay. « Typiquement Pablo… »

Quant à Dimitri et Arlène, ils avaient clairement notifié à Roland qu’ils ne voulaient plus qu’ils l’approchent. Idem pour Jeffrey, Max et Ethel. « Message reçu… »

Roland descendit les escaliers.

***

Dans l’appartement, son départ avait été accueilli plus ou moins sans surprise.

- Valait mieux qu’on le laisse partir. C’était bien de le revoir une dernière fois… admit Charlie.
- Hm. Roland, c’est un peu ce genre de personne, moins on le voit mieux on se porte mais en toute amitié… sourit Léopold.
- Tout ce qu’on pouvait espérer, c’était une soirée… souffla Colin.

Lily inspira.

- Oh, on le reverra… on le revoit toujours.
- Tu as l’air de bien le prendre… marmonna Finn.
- Tu veux dire mieux que ces deux-là…

David soutenait Malcolm qui en pleurait. Denis et Claire serraient les dents.

- J’demandais pas grand-chose…
- Moi non plus. Il me donnera des nouvelles, je te transmettrais…
- Après tout ce qu’il a fait pour nous, il pouvait bien rester… geignit Malcolm.

Claire regarda Denis.

- Souvent, je n’envie pas les familles normales.. mais parfois… admit la rousse.
- Où est Perrine ?! s’étonna Claire.

***

Roland trouva Perrine qui était au local à poubelles. Il la regarda. Elle le regarda.

- Tiens, gamine bizarre…
- …
- … Prends bien soin de ton père. Il va avoir besoin de toi.

Perrine inspira lourdement et s’avança devant Roland, les bras croisés. Roland regarda la grosse jeune femme.

- … quoi, je vais avoir droit à un sermon ? Ça me rappelle quand t’étais gamine, que tu disais rien et que tout d’un coup…

Perrine asséna un violent coup de genou à Roland, droit dans les parties. Roland s’écroula en hurlant. Perrine agita vivement la tête.

- J’avais DIT que je le ferais.
- … MAIS PUTAIN CA SORT D’OU ???
- On va dire que c’est une sanction, pour l’ensemble de ton œuvre. Connard.

Perrine remonta les escaliers. Roland resta à terre un moment avant de se relever et de lever la tête dans la cage d’escalier. « Elle va me le p… … cela dit Roland tu l’as peut-être mérité, va… »

Roland prit la direction de la sortie de l’immeuble. Il trouva Rachel qui fumait, au bord du trottoir.

- Tiens. Je pensais que tu tiendrais moins longtemps.

Roland inspira lourdement.

- Une gamine vient de me mettre son genou aux couilles, je t’avoue que j’ai bien compris que j’étais pas en odeur de sainteté.
- On voulait juste une dernière soirée avec toi, dans de bonnes conditions, à l’ancienne, avant que tu disparaisses à nouveau.

Roland agita la tête en se plaçant à côté de Rachel.

- Mouais. T’es heureuse ?

Rachel regarda Roland.

- Sans moi, je veux dire. Ta vie, ça va comme tu veux ?
- C’est quoi cette question ?
- David vient de me dire que je lui manquais et que je lui manquerais toujours un peu.
- David c’est David. Lily sentait qu’elle devait faire la paix avec toi pour régler quelque chose avec elle-même, Malcolm…

Roland inspira.

- J’ai préféré ne pas lui dire au revoir. Trop dur. Si je l’avais fait, je me serais livré à la police juste après.
- Ce n’est donc pas ce que tu vas faire.
- Nan. Rester sur Poképolis, ok, mais pas en prison.
- Ça va être compliqué.
- Je suis un Smirnoff, tout est toujours compliqué.

Rachel inspira.

- Je suis heureuse sans toi dans ma vie. Tu as laissé un vide, mais entre Jim et les enfants, je l’ai rapidement comblé.
- D’accord. Je ne te manquerais pas, donc.
- Ne sois pas idiot.

Roland regarda Rachel qui le regarda.

- Tu es un casse-pieds, Roland Smirnoff. Un idiot, aussi. Tu ne respectes rien, ni personne, et encore moins toi-même. Tu vis dans la croyance permanente que tu emmerdes ton monde, ou que tu dois l’emmerder quand ce n’est pas le cas. Tu laisses une trace indélébile dans la vie des gens. Evidemment que tu me manqueras. Que tu nous manqueras.

Roland hocha la tête, pensif. Rachel s’avança vers lui et l’embrassa. Roland haussa au premier abord les sourcils. Rachel insista en lui saisissant les bras. Elle s’éloigna de lui. Il secoua la tête.

- Idiote. Ça voulait dire quoi, ça ?!

Rachel inspira.

- Je crois que Marigold t’a dit ça un jour. Alors je te le répète…

Rachel rentra dans l’immeuble.

- Tu as rompu avec moi. Mais moi je n’ai pas rompu avec toi. Adieu, Roland Smirnoff.

Roland regarda Rachel rentrer dans l’immeuble.

« … dans un autre monde, je fonce dans l’immeuble, je la rattrape, je l’embrasse à mon tour, elle quitte Jim, on se remet ensemble malgré tout avec les enfants envers et contre l’avis de notre entourage… »

Roland regarda l’étage où vivait David. Il inspira lourdement.

« Dans un autre monde, oui… mais pas dans celui-là… »

Il partit dans les rues calmes d’Ogoesse, prêt à embrasser sa nouvelle vie.

***

Alizée – Gourmandises (Version Instrumentale)

- Monsieur Corrigan, vous n’avez aucun avocat, je suppose, ni personne qui plaide pour votre défense…

Seth, dans le box, secoua la tête, piteux. Pablo était reparti, Jackson également, Dimitri et Arlène se moquaient de son sort, Justin était déjà incarcéré de son côté…

- Salut à toi, système judiciaire aussi reluisant qu’un trou du cul de Tadmorv...

Tout le monde se tourna vers Roland Smirnoff qui entrait comme ça, l’air de rien, en chemise et bermuda. Seth grimaça. Il passa la barrière entre le public et la plaidoirie.

- M… Monsieur Smirnoff ?!!

Les policiers s’avancèrent.

- Ne le touchez pas.

Tout le monde se tourna vers Layton.

- Il est déjà placé en état d’arrestation par mes services.
- Alors que vient-il faire ici ?! grogna le juge.
- Eh bien, il n’est pas encore incarcéré, alors…

Roland se plaça à la barre.

- Monsieur le Juge, je viens me porter caution, garant ou témoin pour ce jeune homme, j’sais pas quoi, mais au moins dire quelque chose en sa faveur.
- … vous êtes complètement ravagé ma parole !
- J’ai rien pris, à part du thé et un petit joint.
- Et qu’avez-vous donc à dire, monsieur Smirnoff ?

Roland regarda Seth qui ne comprenait pas non plus ce qui se passait.

- C’est moi qui ai commandité la tentative d’assassinat sur Holland Tenorman…

Ahanement de l’audience.

- … et il se peut que ce soit moi qui ait obligé monsieur Corrigan à collaborer avec monsieur Truce, ce qui a entraîné certaines malversations de sa part, or il me semble que la Responsabilité en Amont est un principe de droit toujours actif à Poképolis, ce qui fait de moi le co-responsable de ses actes commis pendant cette période.

Brouhaha dans la salle. Seth regarda Roland comme s’il était en train de faire quelque chose de totalement irrationnel. Roland haussa les épaules.

- Je pense donc que les faits doivent être requalifiés, non ?

***

- Salut Johann !

Le réceptionniste regarda Roland qui passait devant lui sans rien demander.

- Dheu… monsieur Smi…

Roland s’avança devant le bureau de la Haute Commission. Il posa une liasse de papiers et repartit tout de go.

- Au revoir Johann !
- … au revoir mons… mais qu’est-ce que… ?!

***

[Et dans l’actualité, l’arrestation de l’ancien président de l’Association Pokémon, Archibald Pringle. L’affaire serait partie après la sortie de documents confidentiels de Pokétopia. En plus de preuves incriminant Roland Smirnoff pour des actes d’espionnage dans le secteur public et d’abus d’influence, il a été trouvé de vieux papiers datant de l’époque d’Archibald Pringle qui couvraient de nombreux actes de détournements de fonds ainsi que des documents prouvant que monsieur Pringle a couvert, pendant des années, des affaires d’abus sexuels sur mineur dans le milieu scolaire notamment.]

- Noooooooon ! Oh lala !! geignit Ambrose.
- Ca circulait beaucoup dans les rédactions mais de là à ce que ça sorte… on va avoir un sacré boulot aujourd’hui… admit Harlan.

Ambrose le regarda.

- Dire que ce type m’a pris en otage pendant cette stupide bataille…
- J’ai vu les images. Tu as été sacrément courageux ! sourit Harlan.
- Ouais… ouais, j’ai… essayé. Faudrait que je reprenne un peu l’entrainement, cela dit…

[L’affaire aurait pu en rester là, compte tenu des connexions de monsieur Pringle, mais c’était sans compter sur l’intervention d’un mystérieux contributeur qui a apporté des preuves littérales et des témoignages de victimes ainsi que d’anciens administratifs. Se faisant appeler « R.S », il a juste expliqué tenir à ce que la « vérité soit faite »]

- Y’a encore des gens bien en ce monde ! sourit Ambrose.
- Hm. Tu emmènes la petite à l’école, ce matin ?
- Bien sûr ! sourit Ambrose.
- Tu es bien guilleret ce matin…
- Oui écoute, faut croire qu’un peu d’action, ça me manquait !

[Autres titres : Sacha Nolan aurait été transféré, sur ordre de l’Interpolice, dans la prison de l’île aux Diamat, tandis que le prisonnier de longue date Tobias Morris aurait bénéficié d’une grâce du Conseil. Il semble que la Haute Commission soit à l’origine de la sortie de ces affaires.]

***

- Messieurs, je vous demande juste de reconsidérer les ordres qui vous ont été donnés ! L’île aux Diamat ?! J’ai juste fait de l’abus de pouvoir, c’est rien !
- Publiquement, à la téloche, vous avez humilié la police nationale !
- On peut pas laisser passer ça !
- Bordel…

L’inspecteur Reiner semblait satisfait. Jason Mars le regarda.

- Du coup, vous allez essayer de passer commissaire ?
- Tu plaisantes ? Je suis déjà commissaire. Y’en a un qui essaie de prendre ma place, je lui botte le cul !

***

Le taxi s’arrêta devant la maison du quartier résidentiel de Cimetronelle. Le jeune homme s’était coiffé au mieux. Il traîna sa valise jusque devant le seuil. Il hésita à frapper à la porte. Peut-être qu’on ne voulait pas de lui. On lui ouvrit avant même qu’il se demande s’il devait frapper ou sonner. La femme blonde semblait avoir pris un coup de vieux. Et également voir un fantôme.

Tobias la regarda. Donna grimaça, submergée par l’émotion. Il hésita un peu, la tête basse, honteux. Donna secoua la tête et le serra dans ses bras. Derrière leur étreinte filiale, une maison toujours pas refaite, éventrée de haut en bas, appartenant à des gens qui étaient désormais loin des préoccupations d’un petit quartier résidentiel.

***

Clive n’y croyait pas en ouvrant sa boîte aux lettres.

Violette écarquilla les yeux en retirant le papier de l’enveloppe.

Orson regarda le chèque, n’y croyant pas non plus.

Gina lut la lettre, incertaine.

Mike regarda le papier et dit à voix haute, entouré par ses parents : « En dédommagement pour la remise des diplômes… »

Tristan en pleurait presque. « En théorie cette somme doit être dépensée uniquement pour vos études… »

« Mais vous en faites ce que vous voulez. Si vous voulez déchirer le chèque, vous pouvez… » marmonna Rebecca en regardant le papier avec attention.

Quinn inspira, allait déchirer le chèque, mais résista, se disant qu’il n’y avait pas d’argent sale.

Wallace regarda le chèque et décida de s’en servir comme marque-pages.

Lilian et Léon avaient reçu un gros chèque chacun et une note spéciale. « Pour le désagrément occasionné. Ne comparez pas vos chèques avec ceux des autres ;) »

Fey lut la lettre qu’on lui avait écrite à la main. « Que cet argent te serve à élever James Junior. Non, je connais pas le nom du gamin mais je suppose très fortement que c’est ça. »

Andréa se mordilla les lèvres. « Obligé, je dépense tout pour acheter de la drogue ! »

Tino inspira. « Je le donnerais à Christina, moi je n’en ai pas besoin… »

Naomi allait déchirer le chèque, mais elle pensa à son petit frère. « Il pourrait en avoir besoin, de cet argent, lui… »

Santana poussa un long soupir et se décida finalement à encaisser le chèque.

Amélia avait reçu un chèque avec une note spéciale : « Je comptais ne rien t’envoyer parce qu’à cause de toi j’ai perdu un pari, mais bon, d’après le petit gros, tu fais partie de cette classe, alors… »

Walter allait jeter le chèque également, mais il se dit que ça lui ferait de l’argent de côté.

Robbie, très droit dans ses bottes, choisit sans hésiter de déchirer le chèque en petits morceaux.

James agita la tête. « Ce sera pour le bébé. »

Benjamin plissa les yeux et rangea le chèque, se disant qu’il en aurait besoin un jour mais pas maintenant.

Christina haussa les sourcils. « Mouais… c’est surtout pour qu’on se taise… » Elle déchira le chèque, pas dupe.

Ana haussa les épaules et encaissa le chèque. « De toute façon, pour ce que ça me servira… »

Lucy l’encaissa également sans hésiter. « Pognooooon !!! »

Perrine avait reçu une enveloppe vide avec un petit mot : « Rien pour toi, connasse ! ». Elle haussa les épaules.

Steven regarda l’argent et inspira. Il le garda, mais avait d’autres chats à fouetter. Il observa son Muplodocus en soins intensifs.

Holly ouvrit l’enveloppe et remercia le ciel.

Quant à Francis, il inspira et déchira également le chèque.

***

[Incroyable retournement de situation, Seth Corrigan a bénéficié d’une condamnation moindre suite à l’intervention de Roland Smirnoff qui a endossé sur lui la plupart de ses crimes en avouant en être le commanditaire et donc le responsable]

Denis serrait David contre lui. Rachel secoua la tête. Jim jouait avec Ethan, Noémie et Firmin.

[La tentative d’arrestation de Roland Smirnoff a été d’une violence inouïe et a manqué de détruire le tribunal d’Ogoesse. La police a fait appel à l’armée qui a refusé de se déplacer. Roland Smirnoff est donc en fuite, chargé de crimes dont il s’est lui-même accusé devant un tribunal ainsi que d’autres crimes dont l’accuse la Haute Commission, notamment le détournement de fonds, l’abus d’influence, l’abus de confiance et le parjure.]

Denis agita la tête. Rachel se retenait de rire. David sourit.

- C’est bien mon frère, ça…

Perrine arriva.

- Le détournement de fonds, ça a été pour nous indemniser. Enfin, indemniser les autres. Moi je lui ai remis les roustons en place donc…

Rachel agita la tête.

- Dis donc, même moi j’avais pas osé ! Classe !
- Merci. De toute façon, je l’aurais déchiré, son chèque.

Denis souffla.

- Et maintenant, quoi ?

***

- Seth… sera en isolement pour six mois, puis purgera une peine d’encore six mois. Ensuite il sera expulsé du territoire et renvoyé à New York. C’est une peine clémente comparé à ce qui l’attendait au départ.

Wallace agita la tête en se resservant du vin.

- Ça te rassure ?
- Dans un sens, oui.
- Quand tu sortiras, je t’emmènerais en boîte, tu feras des rencontres, tu vas voir. Un de perdu, dix de retrouvés !

Justin sourit.

- Je pense que je partirais, moi aussi.

Wallace plissa les yeux.

- … où ça ?
- Aucune idée. Je vais voyager, je pense.

Wallace inspira en regardant Justin qui lui rendit son regard.

- Allons, quoi ? Tu espérais vraiment qu’on fasse la bringue ?
- Bah ouais…
- Wallace, tu apprendras que dans la vie, rien ne se déroule comme on l’avait prévu. Tu pensais qu’on pourrait rester amis, et… moi aussi, dans un sens, mais… ça vaut mieux si je me retire. Au moins pour un temps.

Wallace baissa la tête. Justin sourit.

- J’ai encore quelques temps à tirer, tu peux toujours venir me rendre visite ici, voyons !
- Mouais. C’est pas super convivial…
- Certes… Tu vas devoir aller préparer ta soirée…

Wallace acquiesça.

- Je reviendrais vite.
- Tu fais ce que tu veux. C’est cette belle liberté qui te caractérise. Tu viens, tu viens, tu ne viens pas… tant pis.

Wallace inspira et se leva. Justin se leva également. Wallace le serra dans ses bras.

- Prends soin de toi.
- Toi aussi.
- Fais pas de bêtises.
- Allons, Wallace…
- J’suis sérieux.

Justin prit Wallace par les épaules.

- Cela vaut pour toi aussi. Ne fais pas de bêtises. Fais attention à ce qui compte pour toi. Ne gâche pas les chances qui t’ont été données dans cette vie.

Wallace hocha la tête.

- A plus tard.
- A plus tard, Wallace. Prends soin de toi, j’insiste.

Wallace hocha la tête et se dirigea vers la porte. Justin fut de nouveau menotté. Wallace regarda une dernière fois vers Justin avant de repartir. Il soupira. « Il a raison. Rien ne se déroulera jamais comme je le voudrais… »

Wallace sortit de la prison et prit le bus pour rentrer. « La soirée de ce soir… J’ai fait ce qu’il fallait auprès de tout le monde, comme si j’avais à me justifier… »

Il souffla. « Mais au fond, c’est à moi que je fais le plus de reproches… »

***

Beach Boys – Kokomo

Wallace ne s’était pas mis aux cocktails, ce soir-là. Il avait juste mis les boissons à disposition et la nourriture en buffet. Les invités étaient arrivés par grappes. Ana salua Wallace.

- Désolé de ne pas avoir cherché à te voir avant…
- Ce n’est rien, entre mon bras et les préparatifs pour la Russie…
- Je… te dois des excuses, je crois…

Ana haussa un sourcil.

- L’histoire de ta position… Oui, j’ai trouvé ça stupide. Les gens qui en venaient à t’envier de faire face à un Noble surpuissant… Je t’avoue que je n’ai pas bien compris…

Wallace agita la tête. Ana inspira.

- D’autant que personne n’a pris en compte le fait qu’à ta place, n’importe qui aurait lamentablement échoué et que les choses se seraient déroulé bien différemment. Tu as donc parfaitement rempli ton rôle !

Wallace souffla, soulagé.

- J’aurais dû aller te voir en premier !
- Fey m’a dit qu’effectivement tu avais fait le tour de tout le monde !
- Ouais… faut croire que c’était moi qui m’accusait le plus…
- Mais non. Hormis Roland Smirnoff, toutes les personnes incriminables dans cette histoire sont en prison…

Wallace vit Steven s’avancer.

- Je… vous laisse !
- Oui…

Wallace s’éloigna. Steven s’avança vers Ana.

- Hey…
- Hey, salut, euh… merci pour…
- C’était normal, c’était… mon rôle. Tu vas mieux ?

Steven hocha la tête.

- Muplodocus est sorti des soins intensifs, il va mieux. D’après monsieur Wound, d’ici un mois, je vais pouvoir l’entrainer. D’après lui, son état était autant dû à la violence de l’attaque qu’à la double évolution successive. Trop d’énergie relâchée, un truc comme ça.

Ana hocha la tête. Steven semblait gêné.

- Ana, à propos de ce qui s’est passé…
- Ce… n’est ni le moment ni l’endroit, tu es encore fragilisé, et moi je suis sur le départ, je n’ai pas vraiment… réfléchi…
- Ouais, en fait je voulais… te dire qu’on… oubliait ça et qu’on verrait ce que la vie nous réserve.

Ana plissa les yeux.

- Euh, quoi ?!
- Je sais, c’est nul de ma part mais bon, tu me connais…
- En fait je ne comprends pas…
- Tu vas partir, je vais rester, je vais faire ce que je peux pour venir te voir, mais je vais avoir ma vie, toi la tienne…

Ana hocha la tête.

- D’accord, ok, dit comme ça, oui…
- C’est pas une rupture, fin… on sort pas vraiment ensemble de toute façon…
- Oui j’avais bien compris, Steven, on est deux dans cette histoire…
- Je préfère te laisser libre plutôt que te donner de faux espoirs.

Ana sourit.

- Peu importe ce qui se passera, Steven, il y aura toujours une place pour toi dans ma vie.

Steven sourit et caressa le visage d’Ana.

- Et toi, quoi qu’il se passe, tu resteras la plus belle chose qui me soit jamais arrivé.

Ana sourit, flattée.

- C’est censé être ma soirée, si on me voit tout le temps avec toi…
- Ouais, je comprends. Je vais me mélanger à la foule…
- Moi aussi. A tout à l’heure !
- Hm !

Steven s’éloigna, tout joyeux. Santana le regarda de travers.

- … ça va mieux, ton Muplodocus ?
- Ouais…Ouais, ouais… plus de peur que de mal !
- Hm. Prêt pour la fac ?
- Autant que toi, je suppose.
- L’argent de Smirnoff t’a servi pour te payer ton nouveau logement, je suppose ?
- Bien deviné.

Santana regarda Steven.

- Une conversation sans insulte ni remarque sexiste ! Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de Steven ?
- Ouais bah écoute, tout le monde mûrit, hein… Gribble fait pas les cocktails ce soir ?
- Nan, c’est piquette à volonté.
- Oh. J’suis presque déçu ! admit Steven.

Clive et Andréa étaient au buffet à prendre des chips.

- Jason m’a recontacté…
- En même temps, tu l’as bien cherché…
- Hahaha. Je sais pas quoi en faire. Il est adorable, mais je suis Andréa Hunter, j’ai pas besoin d’un mec adorable.
- Non, t’as besoin d’un gros psychopathe qui te tienne en laisse et t’insulte en allemand.

Andréa leva les yeux au ciel.

- Tu sais ce que je veux dire…
- Ouais. Ecoute, je vais aller papoter avec Walter, James et Orson là-bas, et toi tu vas aller sociabiliser de ton côté.
- Clive, non, pitié !
- Trop taaaard…

Clive s’éloigna. Andréa plissa les yeux alors qu’Amélia s’approchait d’elle.

- Hey… Amélia… !
- Salut ! Comment ça va ?
- Oh, la routine. L’un des policiers qui nous a interrogés au commissariat était comme qui dirait un plan cul et il veut qu’on se revoie !

Amélia pencha la tête.

- Et c’était moi la fille à problèmes dans cette histoire ?!
- Je sais pas quoi faire. Tu peux me conseiller, t’es un peu dans la même situation avec Orson, nan ?

Amélia grimaça.

- … Orson n’est pas un plan cul !
- Non mais c’est un mec un peu collant…
- Orson n’est pas collant ! sourit Amélia.
- Personne n’y comprend rien à votre truc !
- C’est peut-être qu’il n’y a rien à comprendre. Wallace n’a pas dit qu’il autorisait les « plus-one », d’ailleurs ? Holly est venue avec Gabriel…

Andréa regarda vers la blonde et son prêtre de petit ami.

- On est d’accord qu’il est pas beau !
- Oh je t’avoue que ma conception de la beauté a bien changé depuis toute cette histoire.
- … c’est… à dire ?
- Bah, les beaux mecs c’est juste joli. Il y a des hommes dont le physique n’est pas leur plus grand avantage mais qui sont pourtant mille fois plus beaux qu’un beau mec.

Andréa regarda Orson qui plaisantait avec Walter, Clive et James.

- … ouais je vois ce que tu veux… MERDE !

Jason Mars faisait son entrée chez Wallace, qui lui désigna Andréa au buffet. Amélia eut un petit sourire.

- Wallace n’a pas seulement autorisé les plus-one, il les a invités de force !
- Le fils de pute ! grogna Andréa entre ses dents.

Jason approcha du duo.

- Salut… Wallace m’a invité pour me remercier de mon intervention dans votre affaire… euh…
- Salut… Hm-mm…euh…

Andréa regarda Wallace qui fit l’innocent. Amélia s’éloigna en souriant. Elle croisa Tristan.

- C’est l’assistant de l’inspecteur ! Il est mignon ! souffla le jeune homme.
- N’est-ce pas. Apparemment il couchait avec Andréa.
- Nooooooon ! sourit Tristan.
- Si, si, si. Je vais laisser Orson bavasser un peu…
- Ouais, il a gagné en assurance depuis que vous vous fréquentez… admit Tristan.
- Hm. Et toi, avec Wallace ?
- Oh, je me prépare à rompre ou à ce qu’il rompe.

Amélia inspira lourdement.

- On en a discuté. Voyez déjà si ça peut marcher avec un peu de distance. Vous avez souhaité cette distance à une époque, vous allez l’avoir de gré ou de force, profitez-en pour voir si ça peut tenir.
- Ouais, je suppose… Mais je suis pas très optimiste.

Wallace restait avec Naomi et Perrine sur le canapé.

- Ça faisait longtemps que je voulais refaire une teuf… souffla Wallace.
- Tu n’es pas au bar, la fête perd au moins cinquante pour cent de son intérêt ! admit Naomi.
- Oui bah pour une fois je voulais profiter un peu écoute… Perrine, comment ton père digère ?
- Etonnamment bien ! Il est tout content, c’est comme si on lui avait enlevé un poids des épaules. Il faut croire que d’avoir revu son frère une dernière fois, c’est tout ce qu’il lui fallait. Si j’avais su, j’aurais juste payé un billet d’avion, on aurait plié ça en deux semaines.

Wallace éclata de rire.

- Tu vas me manquer, Truman…
- Hmm, apparemment c’est Smirnoff-Truman en ce moment. Firmin n’arrête pas de dire qu’il s’appelle Firmin Smirnoff. Il est super content d’avoir son cousin qui lui rend visite de temps en temps… Ma famille est redevenue aussi bizarre qu’à mes dix ans, c’est… bizarre !

Naomi plissa les yeux.

- C’est ce que tu voulais, nan ? Que les choses redeviennent comme avant !
- Ouais… bah je sais pas comment appréhender ça, encore… Denis m’a demandé si je voulais faire le changement à l’état civil, et puis David a dit que ça n’avait aucune importance, ensuite ils se sont à moitié engueulé et ça a fini dans la chambre…

Naomi grimaça. Wallace agita la tête.

- Tout est bien qui finit bien, quoi.
- Oui, merci Wallace… mon frangin veut devenir un Smirnoff, ma famille étendue est devenue encore plus étendue, mes parents mettent le troisième en route… Youhou !
- Arrête de geindre et bois ta bière !
- Oui monsieur…

Naomi secoua la tête.

- Je vais retrouver Walter !
- Je crois qu’il se pinte avec James et Orson. Et Clive, tiens. Clive boit du Porto ?! s’étonna Wallace.

Wallace fut rejoint par Tino qui lui donna un verre.

- … y’a du GHB dedans, c’est pour me torturer un truc dans le genre ?
- C’est un calumet de la paix ! Nous allons habiter ensemble, j’ai pondéré la situation, j’ai analysé les scénarios éventuels, je maximise mes chances de faire de grandes études si je suis courtois avec toi !

Wallace plissa les yeux.

- … je compte ramener Tristan tous les soirs pour le sauter sans retenue et me bourrer la gueule tous les lundi, mercredi et vendredi !

Tino grimaça.

- Euuuh… et… moi je compte… faire mes devoirs ?!
- Merde, t’es dur en affaire, Ketts ! admit Wallace en souriant.

Toni Basil – Hey Mickey

Gina et Lilian observaient Léon qui avait ramené son plus-one aussi, à savoir la fameuse Abby.

- Tout le monde les regarde bizarrement ! geignit Lilian.
- Je comprends que la situation te gêne, mais en fait tu les regardes bizarrement aussi… C’est ton frère…
- Il a essayé de m’en parler mais j’ai esquivé la conversation, Wallace m’a convaincu que c’était une situation normale, mais… C’est ma faute, il s’est toujours questionné sur sa sexualité et j’ai toujours botté en touche !

Gina leva les yeux au ciel.

- Ok, Lilian, c’est normal. Tu es son frère, c’est clairement pas à toi de gérer ça, mais de là à le regarder de travers…
- Il voulait m’inviter à sortir avec eux pour me la présenter mais… Ça fait à peine deux semaines, comment il veut que…
- Lilian, sois normal, c’est une personne normale, ton frère a juste… certaines préférences…
- Wallace a tourné ça d’une autre façon, il m’a dit en gros que mon frère était… pansexuel, qu’il… ne prêtait pas attention au genre de ses partenaires…
- Eh bah voilà… Ils viennent vers nous !

Léon approcha avec Abby.

- Lilian, je veux te présenter Abby, Abby, voici mon frère Lilian !
- Enchantée !

Lilian hésita et tendit la main. Abby la lui serra.

- Vous… euh… vous connaissez Wallace, à ce que j’ai compris…
- Lui ? Oui, ça fait un bail, ça date de l’époque où on servait ensemble !
- Ah. Et vous… étiez un garçon à l’époque, c’est ça ?
- Je n’ai jamais été un garçon, j’ai toujours été une fille.

Lilian agita la tête. Gina restait religieusement silencieuse.

- … intérieurement du moins.
- Ah ! Oui, bah oui…
- J’ai… l’impression que ça te gêne…

Léon s’étonna.

- Quoi, mais pas du tout, Lilian n’est pas gêné pour si peu, hein Lilian ?

Le jumeau secoua la tête.

- Non, non non… Pas du tout ! Pourquoi je serais gêné… Euh, je vous présente Gina…
- Tu peux me tutoyer, on a seulement quatre ans d’écart !

Lilian regarda son frère qui souriait toujours benoîtement. Gina fit la bise à la nouvelle arrivante.

- Enchantée ! Ne te vexe pas pour lui, il est un peu coincé parfois !
- J’ai l’habitude…

Walter plissait les yeux.

- Ne vous retournez pas, je crois que Léon Grimes sort avec une trans…
- Sérieux ? s’étonna Clive.
- Une quoi ?! geignit James.
- Transgenre, c’était une fille à l’intérieur, un garçon à l’extérieur, elle s’est faite opérer, c’est tout… marmonna Orson.
- Comment t’en sais autant sur le sujet ? s’étonna James.
- J’ai fait des recherches.
- J’ai flirté avec une trans pendant un temps. Elles sont plus exigeantes qu’il n’y paraît… admit Clive.
- Oh-ho, Steven en vue… marmonna Walter.

Steven croisa Gina et lui fit la bise.

- Ça va mieux ? demanda-t-elle.
- Ouais, ouais, arrêtez de demander ça… Salut les jumeaux !
- Hey… Steven ! geignit Lilian.
- Salut ! Tout va bien ? demanda Léon.

Lilian regarda Abby en coin, gêné.

- Euh… on te présente Abby, elle… est venue avec Léon… C’est une…amie de Wallace !
- Hey, salut !
- Bonsoir ! C’est une fête intéressante, il y a même un bébé !
- Oh, c’est Fey, t’occupe, elle va bientôt aller le coucher ! ricana Steven. A propos de Fey, j’ai pas été la saluer et je suis un peu presque le parrain du môme, alors bon…

Steven s’éloigna. Lilian regarda Gina puis se précipita sur Steven.

- Steven, Steven, Steven !
- Hm ?
- T’as rien à dire à… la… copine à mon frère ?

Steven regarda Abby qui ricanait avec Gina et Léon.

- … euh bah non pourquoi ? Tu veux que je me la tape ? T’es dans un délire chelou genre « C’est mon frère à moi, personne n’a le droit de se mettre entre nous » un truc dans le genre ?!
- Non mais tu vois bien qu’elle… euh…

Steven la regarda à nouveau.

- Bah elle est bien gaulée, qu’est-ce que tu veux que je te dise !
- C’était un homme, Steven ! C’est un… un transsexuel !
- O… kay alors déjà on dit un transgenre, dis plutôt « Trans » si tu veux pas confondre, ensuite bah… ça fait toujours d’elle une meuf. Je regardais plein de pornos avec des trans, c’est un truc tout à fait normal et sain. Et ça fait pas d’elle une pute ou un monstre, juste… Une nana, quoi !

Lilian sembla éberlué.

- … qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de Steven Weldon ?!
- Tu devrais parler avec Kimberley… enfin, Lyle, il est en seconde année quatre, il était en gym avec Rebecca, Gina, Amélia et Holly, il a attendu la fin de l’année pour entamer sa transition, ça t’aiderait, je pense.

Lilian pencha la tête.

- Ça te dégoûte pas ?!
- Mec, ce qu’il y a dans le froc des gens ça m’intéresse pas… sauf si c’est une vraie chatte !

Steven partit vers Fey. Lilian secoua la tête.

- C’est moi qui suis pas normal…

Il alla se servir un whisky coca. Steven rejoignit Fey, entourée par Christina, Rebecca, Quinn et Violette.

- Il est tellement chou ! sourit Christina.
- C’est horrible, ça donne envie d’en avoir un ! soupira Rebecca.
- Tu m’étonnes ! ricana Quinn.
- Oh allez, on sait toutes qui est la prochaine ! sourit Christina.
- Ah non ! geignit Quinn.

Violette souriait, un peu frustrée. Fey vit Steven.

- Mon sauveur ! Au secours ! Je suis entourée de filles complètement gaga de mon bébé !
- C’est mon filleul, mesdames ! sourit Steven.
- Ah, rabat-joie ! grommela Rebecca en prenant Violette par le bras.
- Blllll ! grimaça Christina.
- Si on peut plus admirer les bébés ! souffla Quinn.

Steven s’assit à côté de Fey.

- Ça va ?
- Oh oui… On a presque un appart avec James, je vais pouvoir faire des études grâce à mes parents qui vont garder James Junior pendant un temps… Tout va bien !
- Tu veux quelque chose ?
- Je peux pas boire, Steven, j’allaite ! geignit Fey.
- Tu allaites ?! Mais tu le nourris pas tout le temps !
- Quand je peux, je l’allaite ! Tu peux pas comprendre, truc de maman !
- Mais ta mère lui donne bien le biberon !
- Oui mais je l’allaite quand je peux ! Tu sais pas ce que c’est, j’ai besoin de me vider !
- … c’était plus mon genre de phrase… admit Steven.
- Muplodocus va mieux ?
- Ouais… je sais pas trop si je vais continuer à me battre, cela dit. Je t’avoue que ça m’a un peu coupé la chique, tout ça…
- Je comprends. Moi aussi, avec Robbie on a demandé des conseils à monsieur Finsbury pour mieux élever nos Pokémon. Tu sais qu’il a publié un livre à propos de la gestion de ses Pokémon après la guerre ! C’est un best-seller dans le milieu de l’élevage !

Steven haussa les sourcils.

- Moi je trouvais justement qu’il ressemblait beaucoup à Robbie…
- On est d’accord !! ricana Fey.

Rebecca et Violette retrouvèrent Santana qui parlait avec Holly et son copain.

- Il faut arrêter avec cette position de l’Eglise sur l’homosexualité… L’application à la lettre des écritures n’est absolument plus d’actualité, il n’y a plus que dans les milieux rigoristes qu’on trouve encore des vieux tondus pour citer le Lévitique…
- D’accord, mais vous n’êtes pas non plus très ouverts quant à la présence d’homosexuels dans vos ouailles.
- Disons que la revendication d’une sexualité n’est pas en accord avec un dogme qui prône l’abstinence avant le mariage.
- Mais vous…
- Je vais me contenter d’enseigner la théologie, c’est de toute façon un sujet qui m’intéresse plus, comme en témoigne notre conversation !

Santana hocha la tête. Elle aperçut Violette et Rebecca.

- Gabriel, le copain de Holly, est super cool !
- Bonjour !
- Salut !... Santana, je veux un bébé !
- Oh, toi, tu as traîné autour de Fey !
- Hm !
- Bah fais un bébé, je vois pas où est le problème !

Santana, Gabriel, Violette et Holly regardèrent Rebecca.

- Euh…
- Rebecca, je sais pas si tu te rappelles, mais on est lesbiennes, c’est un vrai truc…
- Non, je veux dire, avec une FIV ! Les femmes célibataires peuvent en faire une toutes seules, y’a pas de raison que tu ne puisses pas en faire une, en couple ou pas !

Violette haussa les sourcils.

- Euh… mais… de là à tomber enceinte… je préfèrerais encore adopter !
- Ah, encore un truc que tu peux faire sans problème !

Santana fit de gros yeux.

- Non mais Violette, ça fait à peine un mois qu’on s’est remises ensemble, pourquoi tu penses à ça tout d’un coup ?

Violette haussa les épaules.

- J… j’en sais rien, je… je crois que c’est de voir Fey si heureuse…
- Ok, mais moi je ne veux pas d’enfants, je crois avoir toujours été claire là-dessus !

Violette et Santana se regardèrent. Rebecca se concentra sur Holly et Gabriel.

- Afin de poursuivre sur une conversation tout aussi gênante : Le mariage, c’est pour quand ?
- On a décidé d’attendre que Holly ait fini ses études !
- Oui, ça paraît plus sage ! admit Holly.

Chumbawamba – Tubthumping

Mike buvait avec Francis, Quinn, Lucy et Benjamin.

- Steven est complètement neurasthénique, James est papa maintenant, du coup… je sais plus trop où je me situe…
- Y’a la fac l’année prochaine, tu auras le temps de penser à autre chose qu’à… ta position hiérarchique dans la société… ? supposa Lucy.
- Tu sais pas ce que c’est… Quand t’as été dans une équipe pendant trois ans, d’un coup tout s’effondre…

Francis leva les yeux au ciel en soupirant. Quinn se serra contre lui. Benjamin agita la tête.

- Personnellement, j’ai les études en vue… les changements dans la vie d’Orson, Tristan ou Tino, ça… m’atteint peu ! Tu ne te vois qu’à travers tes potes, c’est… léger ?!

Mike grimaça. Lucy, Francis et Quinn agitèrent la tête.

- Francis, tu vois ce que je veux dire, toi ?
- Ma mère est morte y’a un mois donc j’avoue queee…

Mike serra les dents.

- Je… vais aller discuter un peu ailleurs !
- Ouais, fais ça, ouais…

Mike partit. Quinn éclata de rire, ce dont elle se retenait depuis le début de la conversation.

- Oh non mais je rêve !
- Tino l’avait bien dit : Le moment venu, l’empire des sportifs populaires s’effondre et les étudiants sérieux triomphent ! sourit Benjamin.
- J’étais pas spécialement sérieux mais disons que j’avais d’autres préoccupations que le foot et ma bande de potes ! admit Francis.
- C’est méchant de rire, non ? demanda Quinn à Lucy.
- Seulement si c’est pas mérité et là… admit Lucy, souriante.

Mike croisa Rebecca.

- Hey…
- Hey… ça parle bébés et mariage là-bas, je me suis échappée…
- Ouais… moi je suis un peu désorienté avec… tous les changements…
- Steven qui est tout sérieux et James qui est dans un trip paternaliste. Je vois le genre. Violette et Santana se sont remises ensemble pendant la bataille et Amélia… est passée au stade supérieur.
- Grave, je comprends plus rien à cette classe. On parle de Léon ?
- On parle d’Orson ?

Mike et Rebecca ricanèrent. Mike soupira en buvant sa vodka orange.

- J’ai l’impression de pas avoir avancé d’un iota, d’être resté le même Mike crétin du départ.
- Tu as changé, Mike, tu as échappé à la police sans te faire tirer dessus !
- Hahaha.
- N’empêche qu’avant, tu aurais réagi de manière moins mature à tout ça. Steven m’a dit que c’est toi qui avait battu Loretta dans le fond.
- J’ai un peu failli tuer son Pokémon dans la manœuvre… soupira Mike.
- Et ce n’était pas ta faute. Il a évolué deux fois de suite. Monsieur Smirnoff a expliqué à Orson que les voies de l’évolution étaient très complexes mais qu’une constante restait : L’énergie dépensée. Tu ne pouvais pas prévoir que Mucuscule allait évoluer deux fois, qu’il profiterait à la fois du boost de puissance dû à la fraicheur de l’évolution et qu’il subirait également le contrecoup de la double transformat…

Mike avait embrassé Rebecca. Rebecca le regarda, interdite.

- P… Pardon…
- N… Non, c’est rien, mais en quel…
- D’habitude c’est tout le temps toi qui revient vers moi quand ça va pas, et là… C’est toi qui me rassure, j’avoue que… c’est cool de ta part.
- Enfin bon quand même, Mike, un peu de tenue !

Petit silence.

- Chambre de Wallace ?
- Ou de sa sœur. Ou sinon la salle de bains.
- On va bloquer les toilettes ! fit remarquer Rebecca.
- Faire chier tout le monde ? Nan, on n’est pas comme ça ! admit Mike.

Rebecca inspira, prit Mike par la main et fonça dans le couloir.

- J’ai pas fini mon verre !
- Tu le finiras pendant !
- … dheu…

Walter secoua la tête.

- Je comprends pas que ça ait pas fini en orgie, cette classe…
- Y’a du niveau pourtant ! admit Clive.
- Sans moi, je passe mon tour… souffla Orson.
- Pareil, je suis très bien dans la monogamie… marmonna James.
- On fait un peu table de vieux routards, personne n’est bourré encore ? s’étonna Walter.

Robbie arriva à la table, un peu éméché.

- Eh bah vous savez quoi ?
- Ah si ! sourit Clive.
- Robbie, c’est aussi facile de te saouler que de finir Mystic Quest sur Super Nintendo ! souffla Orson, dépité.
- C’était une erreur fatale d’avoir laissé l’alcool en libre-service ! souffla James en souriant.
- Vous sav… Vous savez quoi ? Eh bah je cherche plus qui est mon vrai père, ça suffit, je passe l’éponge !
- C’est bien, Robbie, on sent que c’était une quête qui te tenait vraiment à cœur pendant ces trois ans… admit Walter.
- Pas du tout, j’en ai rien à foutre !
- J’étais sarcastique… marmonna Walter en souriant.
- Tu devrais dessaouler dans un coin… souffla Clive.

Wallace arriva.

- Hey, la table des sages… Robbie…
- Wallace, j’te croyais en train de… en train de… genre de baiser avec toute la classe !
- Merde, Robbie, tu t’es jeté sur le Get 27 ou quoi ?!... ah oui en effet, la bouteille est à moitié vide… On va voir ça à la salle de bains, hein ?
- Attention, y’a une chance sur trois que Rebecca et Mike y baisent ! cria Walter.
- Ah je suis insensible aux coucheries interraciales hétérosexuelles, ça me laisse froid ! souffla Wallace.

Wallace prit Robbie sur son épaule et l’accompagna à la salle de bains. Mike et Rebecca n’y étaient pas, par contre il y avait du bruit dans la chambre de Lindsay. Il leva les yeux au ciel et entraina Robbie dans la salle de bains.

- Tu fais chier, Mayer, j’ai autre chose à faire…

Wallace pencha Robbie au-dessus de la cuvette. Il alla dans sa chambre pour y chercher de quoi alléger sa gueule de bois, et il trouva Tristan, seul et assis au bord du lit.

- … t’es sérieux, là ?
- Excuse-moi, je… j’avais juste besoin d’être un peu seul.

Wallace hocha la tête.

- Euh, ok… ça va ?

Tristan agita la tête.

- J’étais un peu… en plein questionnement…
- C’est une soirée, on est censés s’amuser, pas se prendre la tête…
- Je sais…

Wallace s’assit à côté de Tristan pendant qu’il pouvait clairement entendre la fête dégénérer un peu, mais il ignorait comment.

- La fac va… forcément nous éloigner un peu, mais on peut tenir, faut penser à nos études d’abord, on verra après pour notre vie à nous.

Tristan hocha la tête. Il regarda Wallace.

- Est-ce que… tu veux qu’on rompe ou qu’on fasse un pacte de « Tu peux coucher avec n’importe qui… »
- On a déjà eu cette discussion, ce serait un compromis de trop pour toi, ce serait la porte ouverte à n’importe quoi pour moi… Et je veux pas rompre.

Tristan sembla au bord des larmes.

- Toute cette incertitude, ça me…
- Je sais bien…
- T’as l’air tellement relax !
- On en a déjà parlé, tu te projettes trop, je vis trop dans le présent.

Tristan hocha la tête.

- Et si… on était en relation libre, le temps de la fac ?
- Mais pourquoi tu veux faire ça ? Tu nous fais aussi peu confiance ?
- Je sens juste que ce serait plus facilement supportable, pour toi comme pour moi. Des coups à droite à gauche mais nous deux, ça reste nous deux !
- Tristan, je ne me restreins pas pour toi ! Tu me suffis amplement, et si… on doit moins se voir pendant quelques temps, bah on se verra moins !

Tristan acquiesça.

- J’aimerais tellement que ça marche, nous deux…
- Tristan, quoi qu’il se passe, tu auras toujours une place unique dans ma vie. Tu as réussi l’exploit d’être plus qu’un plan cul, d’être… un garçon pour qui j’ai des sentiments, tu m’as touché en plein cœur, là où aucun autre gars n’avait réussi à me toucher… Tu penses vraiment que je peux te lâcher comme ça ?

Tristan haussa les épaules.

- Je peux pas voir le futur !
- Bah voilà !
- On verra comment ça se passe.
- Voilà. Tu reviens t’amuser ?
- Hm. Merci.

Wallace tapota l’épaule de Tristan et l’emmena vers le salon.

- Merde, j’ai laissé Robbie au-dessus de la cuvette !
- Il s’en sortira. Et je crois que Rebecca et Mike baisent dans la chambre de ta sœur.
- Oh, eh, c’est une soirée, ça s’appelle les aléas de la fête !

Tristan regarda Wallace qui plissa les yeux.

- … après ! Déjà que là je sais que je vais devoir nettoyer la chambre de Lindsay, j’ai pas envie de revenir au salon et que tout soit cassé ou crade !
- D’accord, d’accord.
- Mais une fois la soirée passée, promis, j’te fais ta fête !
- J’aurais donc droit à un after ! sourit Tristan.
- Evidemment !

Ils retournèrent au salon. Ana était entourée par les autres qui portaient un toast.

- On a raté le toast d’Ana ! souffla Tristan.
- Mais nan, on est en plein dedans ! sourit Wallace.

Ana regarda ses camarades.

- Merci à tous d’être là… Ce n’est pas la dernière fois qu’on sera tous réunis, on se reverra au moins au mariage de Fey… mais je tenais à vous dire qu’en ce qui me concernait, ces trois années n’avaient été que du bonheur !
- A la santé d’Ana ! sourit Orson.
- A Ana ! crièrent les autres.

Wallace sourit et regarda Tristan qu’il embrassa.

P!nk – What about us

Le temps passa.

Justin Truce fit son temps en prison. Il retrouva quelques-uns de ses Pokémon, évidemment dépossédé de ses légendaires. Il demanda cependant à finir son temps uniquement entouré de Bulbizarre.

We are searchlights, we can see in the dark (Nous sommes des projecteurs, nous voyons dans l’obscurité)
We are rockets, pointed up at the stars (Nous sommes des fusées, pointées droit vers les étoiles)

La classe, secondée par Helen, avait dit au revoir à Ana à l’aéroport. Steven avait été le dernier à la serrer dans ses bras sur le tarmac, au mépris des règles de sécurité. Quand on lui a dit qu’il risquait la prison, il se contenta de crier « Tant mieux, ça me préparera pour la fac »

We are billions of beautiful hearts (Nous sommes des milliards de coeurs magnifiques)
And you sold us down the river too far (Et au dernier moment, tu t’es bien joué de nous)

A la fin de l’été, les élèves rejoignirent tous leur fac de destination. Perrine souffla en regardant la faculté d’Ogoesse où elle avait décidé de se faire une place. Bien qu’elle ne voulait pas forcément voir un visage connu, elle se rendit compte que Santana allait faire ses classes avec elle. Elle en fut étrangement ravie.

What about us? (Qu’en est-il de nous ?)
What about all the times you said you had the answers? (De toutes ces fois où tu disais avoir les réponses ?)

Les premiers cours de Walter furent étonnamment évidents. Francis, les jumeaux et lui avaient des cours en commun, ce qui leur permit de former un petit cercle autour duquel se greffèrent d’autres élèves.

What about us?
What about all the broken happy ever afters? (De toutes ces promesses de bonheur éternel brisées ?)

Naomi avait choisi le droit et devait s’y tenir. Elle croisait souvent Violette qui s’était orientée vers la comptabilité, alors que Quinn suivait des études de commerce. Naomi se fit cependant d’autres fréquentations utiles pour le futur, et faisait – enfin – la fierté de ses parents.

What about us?
What about all the plans that ended in disaster?
(De tous ces plans qui se sont terminés en désastres ?)

Wallace et Tino eurent une cohabitation difficile mais enrichissante. Wallace apprit à avoir de bonnes notes et Tino apprit à tenir l’alcool. Cependant en milieu d’année, leur cohabitation devint glaciale, Tino se concentrant sur ses études avec une incroyable détermination tandis que Wallace privilégia un peu trop ses jobs d’appoint.

What about love? What about trust?
What about us?
(Qu’en est-il de l’amour ? De la confiance ? Qu’en est-il de nous ?)

Tristan avait choisi la faculté de ses rêves. Il y fut respecté comme un brillant élève. Un peu isolé de ses camarades aux filières plus classiques, il se fit de nouveaux amis et rencontra notamment un garçon qui l’amena à tout remettre en question. Il choisit néanmoins de garder tout cela secret, incapable de gérer les conséquences de ses sentiments.

We are problems that want to be solved (Nous sommes des problems qui veulent être résolus)
We are children that need to be loved (Nous sommes des enfants qui avons besoin d’être aimés)

Lorsqu’au terme de sa peine, Seth Corrigan fut emmené vers le ferry qui le ramènerait vers New York, il regarda une dernière fois Poképolis sans regret. « C’est à moi de mener ma vie comme je l’entends, à présent… Sans personne pour me dire comment mener ma vie… »

We were willin', we came when you called (Nous étions volontaires, nous sommes venus quand tu as appelé)
But man, you fooled us, enough is enough, oh (Mais tu nous as foulés, et c’en est assez)

Il sirota son café. Dans sa chambre d’hôtel miteuse, Roland Smirnoff examinait ses nouvelles possibilités.

« J’ai toujours de l’argent, mes Pokémon, ma puissance, quelques connexions utiles… Si j’arrive à faire fructifier tout ça… »

Quelque chose attira son œil : De nombreux chercheurs en exploration cherchaient des gardes du corps. Un grand sourire illumina son visage.

« Si tu n’as pas de but, il te suffit de t’en créer un… Du moins, tout sauf finir comme Nathan, on est bien d’accord là-dessus. »

What about us?
What about all the times you said you had the answers?


- J’ai tout préparé pour les réunions…
- Excellent.
- La gestion du pôle culturel est assurée par mes équipes.
- Très bien. Qu’en est-il de mes circulaires ?

What about us?
What about all the broken happy ever afters?


- Elles sont suivies dans leur majeure partie, d’après les attachés de presse, tout se passe bien !
- Bon… c’est étonnamment facile.
- On nous a mâché le travail avant, je ne te le cache pas !

Il sourit, bien d’accord.

Oh, what about us?
What about all the plans that ended in disaster?


Il se leva et regarda la baie vitrée derrière lui qui montrait la lande Poképolite, et au loin les villes alentours.

- C’est un peu étrange de se dire que tout cela est à moi maintenant… Enfin, à nous.
- On… se charge juste de règlementer ce qui touche au dressage de Pokémon, calme-toi ! Et c’est toi le président, je suis juste… ta vice-présidente !

Oh, what about love? What about trust? What about us ?

Holland regarda Helen qui haussa les épaules.

- Et honnêtement je ne pensais pas que l’année qui suivrait ma dernière année de professorat serait… une année à être vice-présidente de l’association Pokémon !

Holland sourit.

- Tu penses que ça me fait quel effet de passer d’assistant d’un minable petit proviseur à président d’une des plus grandes institutions Poképolites ?

Helen sourit.

- Les petits sont à la fac, ça se passe bien, apparemment…
- Les « petits », Helen, tu as quel âge ! Ce ne sont plus tes élèves !
- Ce seront toujours mes élèves, Holland, j’ai des dizaines et des dizaines d’élèves !

Holland inspira.

- Concernant les résultats des réformes…
- Tout va bien, Holland. Tu as été à bonne école, tu fais le travail de Roland Smirnoff avec ta rigueur et ton excellence à toi dans les domaines où lui était le moins bon…

Holland hocha la tête.

- Un nouveau monde s’ouvre devant nous. Non, une infinité de nouveaux mondes.
- Le genre de phrases à ne plus dire à la légère…
- Hein ?
- Non, rien !