« Le Pokémon utilise sa multitude de bras pour infliger une nuée de coups qui ignorent les capacités telles qu’Abri ou Détection.
Baisse la défense du lanceur »
(Description de l’attaque Furie Dimension dans Pokémon Soleil et Lune)
« Le problème avec les citations qu’on trouve sur Internet, c’est qu’elles sont souvent fausses »
(Abraham Lincoln)
« Rendez-vous dans un autre monde, dans une autre vie
Une autre chance, une seconde et tant pis pour celle-ci
Et puis rire à périr, mais rire aujourd’hui
Rendez-vous quelque part entre ailleurs et l'infini… »
(Céline Dion, Dans un autre monde)(Dédié à ma chatte, Neige, décédée le 25 février 2018)
Super Metroid – Lower Brinstar-
Personne n’est paumé, monsieur Smirnoff…Roland, Justin et Wallace se tournèrent vers une vision quelque peu macabre. Flottant dans l’espace lui aussi, Jerry Callum était agrippé par la tête par un poing de Hoopa Déchaîné. Ses yeux étaient blancs et vides. Il semblait en sueur et dans un état maladif. Wallace grimaça.
- Mon…sieur Callum ?!
- C’est ton comptable, si je ne m’abuse ?
- Oui… Il est déjà allé dans la dimension ouverte par Giratina, je suppose donc que Hoopa le tolère ici…
-
Son Immensité l’Archi-Djinn m’a choisi pour être sa voix et votre guide en ces lieux.Wallace plissa les yeux.
- Pourquoi ?!
Justin et Roland regardèrent Wallace qui haussa les épaules.
- Je pensais que tout ce que voulait ce Pokémon c’était foutre la merde… Pourquoi il nous fournirait un guide ?
- Point valide, je veux la réponse aussi… marmonna Roland.
-
Vous vous méprenez sur Son rôle dans l’Univers. Il n’y a qu’un seul Archi-Djinn pour tous les univers. Il est dans le vôtre parce que votre dimension est sujette à des fissures intempestives. Votre présence ici est due aux actes de la Forme Enchaînée, dont le pouvoir sur les dimensions est moins maîtrisé que celui de la Forme Déchaînée.- J’aurais cru le contraire… admit Justin.
- Ouais, ça semble plus logique que l’Enchaîné soit plus calme que le Déchaîné… marmonna Wallace.
- Chut, laissez parler le comptable zombie… marmonna Roland.
-
L’Archi-Djinn veut votre départ ainsi que celui de monsieur Corrigan. Vous êtes des intrus dans cet interstice.- Interstice ? demanda Wallace.
-
Vous êtes dans l’espace entre les mondes, le monde Zéro. Les écrans que vous voyez là sont autant de mondes parallèles au vôtre. Le seul monde auquel vous ne devez pas accéder est le monde X.Roland sourit.
- Monde X, hein ?
-
Une réalité cartésienne sans mystique aucune où les Pokémon sont un monde fictif. Si un dresseur de Pokémon s’y rend, ses Pokémon sont détruits et il y reste bloqué pour l’éternité.- … Ah oui, pas marrant… admit Roland.
- Comment accède-t-on aux autres mondes ? demanda Justin.
-
Il vous suffit de me toucher et de prononcer le numéro d’un monde.- Et il y a combien de mondes ? demanda Wallace.
-
Une quasi infinité.Justin leva les yeux au ciel.
- Et comment on récupère Seth, alors ?
- Il a peut-être laissé des indices, comme le petit Poucet… marmonna Roland.
- Tu te fiches de ce qui peut lui arriver, hein ? Il a bien servi, et maintenant il peut crever dans une autre dimension, hein, tu t’en fiches !
- Je ne m’en cache pas. Je t’avoue aussi que contrairement à toi, ses multiples petites trahisons m’ont très vite gavé.
- Seth ne trahit pas, il agit selon son bon sens. Parfois, cela va à mon encontre mais je respecte ça, parce que ça fait partie de lui, et que je l’aime !
- Oh, monsieur Justin Truce assume ses sentiments au grand jour ! Appelez la presse !
- Si nous n’étions pas dans une autre dimension, je t’étranglerais !
Wallace soupira et prit le bras de Jerry.
- Monde 1.
Roland et Justin regardèrent Wallace qui venait de les emmener dans le monde 1.
- Ouais, désolé, vous me saoulez…
Ils étaient dans une salle préparatoire à une opération. Roland plissa les yeux.
- Ça me dit quelque chose cet endroit…
Justin vit un calendrier au mur.
- Nous sommes dans le passé. Ce n’est pas possible…
- Faut croire que ce comptable zombie a des pouvoirs qui dépassent l’entendement… Y’a des gens qui arrivent…
- Eh bien, vous trois ! Enfilez des blouses, on a du travail !
Justin, Wallace et Roland se regardèrent.
- On lui dit, ou pas, qu’on est juste des visiteurs d’une autre dimension ?
On leur tendit des blouses, des masques et des bonnets.
- Mais qu’est-ce qu’on fait, là ? souffla Justin.
- Aucune idée, mais… autant se lancer, non ? marmonna Wallace.
- J’ai une sale impression, je sais pas pourquoi… inspira Roland.
Une fois habillés, les trois entrèrent en salle d’opération.
- … merde… merde, merde, merde…
- Mais c’est…
Roland 1 et David 1 venaient d’être endormis. L’anesthésiste soupira.
- Désolé, une fois de plus… Foutus embouteillages !
Roland secoua la tête. On le poussa.
- N… Non, mais attendez…
- Allez, vous ouvrez Roland, et nous on se charge de maintenir David en vie le temps que vous extirpiez le morceau de foie et le rein.
Roland se retrouva devant son propre corps inerte. Justin se retrouva à assister auprès de David 1, et Wallace était face à Roland, l’actuel, à assister également.
- Qu’est-ce qu’on fait, monsieur Smirnoff ?!
- Je sais pas !! chuchota Roland, affolé. Si je fais une connerie, je vais me tuer moi-même ou bien ?
On déshabilla le Roland 1 anesthésié. Il y avait une inscription sur son torse, près du cœur. « Donnez-lui » avec une flèche pour bien montrer le cœur.
Roland grimaça. « Mais ça, c’est ce que j’ai failli faire. Je l’ai pas fait parce qu’on a trouvé un donneur à David, mais je… »
- Docteur… vous commencez ?
Roland regarda l’infirmière. Il prit le scalpel en tremblant. Wallace observait, fasciné. Roland regarda autour de lui, décontenancé.
- … et pis merde, c’est pas mon monde…
Il incisa vers ce qu’il pensa être le foie. Visiblement il s’y prenait bien, on ne l’arrêta pas.
- Euh… Ecarteur ?
Deux infirmiers placèrent l’engin en métal.
- Infirmier Gribble, épongez mon front…
Wallace s’exécuta. Roland transpirait comme un pendu, pas habitué à inciser son propre corps. Justin n’en menait pas large non plus, se demandant s’il passait les bons instruments au docteur qui s’occupait de David 1.
Roland allait toucher à son propre foie quand l’électrocardiogramme s’emballa. Les docteurs se pressèrent sur David 1, et Roland 1…
Le Roland 1 allongé crève comme une merde. Wallace écarquilla grand les yeux. Roland recula, stupéfait.
- Mais qu’est-ce qui se passe ?
- Faiblesse cardiaque de David. Où en est Roland ?
- Il euh… Il est…
Roland, Justin et Wallace se retrouvèrent dans le couloir de l’hôpital. Tout le monde pleurait. Roland secoua la tête.
- C’est une réalité où je suis mort… Ok, monde 1, c’est la réalité où je suis mort à ce moment-là…
- Expliquez-vous… marmonna Justin, encore secoué.
- Cette opération dont mon frère avait besoin, au départ j’avais planifié de lui laisser mon cœur. Je m’étais drogué exprès. Une matriarche hippie m’avait appris comment. Sacrée Shoshana.
- Laisser votre cœur à votre frère ?! s’étonna Wallace.
- Bon, c’était un peu avant la guerre aussi, je vous avoue que j’avais envie d’y échapper également…
- Quel courage… marmonna Justin.
- Mais du coup, là, je vois une réalité où je réalise mon plan. Parce que dans notre monde à nous, on trouve un donneur pour David et du coup j’ai sauté de mon lit avant d’entrer en salle d’opération et je suis allé me faire vomir.
Wallace grimaça.
- Vous êtes tellement bizarres dans votre famille…
- N’est-ce pas. Mais pourquoi on a vu ça et pas… un élément de ton passé à toi ou du passé de Justin ? Justin ?
Truce observait les amis et la famille de Roland, effondrés.
- Eh bien, Smirnoff, on dirait aussi que dans cette réalité, les gens vous aiment.
- Oh je suis sûr qu’on peut trouver une réalité où des gens vous aiment aussi… Doit y en avoir une ou deux. Genre les mondes entre 1939 et 1945…
Justin regarda Roland et Wallace.
- Seth a dû prendre une réalité où moi et lui finissions heureux et tranquilles. C’était son ambition, au fond… et je n’ai jamais vraiment voulu l’écouter…
- Comment on change de monde à partir d’ici ? demanda Wallace.
- J’sais pas… Jerry, Monde 2 !
***
Justin s’étonna. Ils étaient sur une route de campagne.
- Résultat on est sur une route au milieu de nulle part… Excellent…
Une voiture passa à toute vitesse, diffusant du Adèle à fond la caisse, puis creva un pneu et eut un accident.
- Putain mais c’était ma bagnole ! s’étonna Roland.
- ROLAAAAAND !
Les trois regardèrent sur le côté. Malcolm courrait vers la voiture.
- ROLAND, BON SANG !!!
Roland hocha la tête.
- C’est un monde où je n’arrive pas à fuir après avoir quitté ma femme ! Aaaaah. Sympa.
- Vous écoutez du Adèle ?! s’étonna Wallace.
- Quand j’ai envie de tuer des gens, oui.
- Euuuh… ouais… grimaça Wallace.
- Hem… c’est très Roland-centré comme voyage inter-dimensionnel pour le moment… admit Justin.
Roland haussa les épaules.
- Je suis spécial et pas toi, que veux-tu…
- De plus, je suis sceptique quant à cette « numérotation » des mondes… Je pense que c’est une numérotation subjective qui ne correspond qu’à notre cercle, pas une notion unique.
- Et sur quoi tu bases ça, Einstein ?
Justin inspira lourdement.
- J’ai volé les notes de monsieur Wound quand je suis venu lui prendre Giratina.
Wallace regarda Justin qui le regarda.
- Je lui ai pris Giratina parce que je cherchais un moyen de retrouver ma mère qui, aux dernières nouvelles, a fui avec un habitué des dimensions parallèles.
- Astor Benz était ravi que tu le harcèles à ce sujet, d’ailleurs, et Nigel Bonelly était encore plus ravi d’assurer sa protection ainsi que celle de ma famille vu ce que tu as fait subir à son collègue.
Justin regarda Roland, énervé.
- Tu as passé la majeure partie de ta vie à mépriser ta mère et à cracher sur ton père. Je n’ai aucune leçon à recevoir de toi en matière de gestion de crise familiale.
- Tu es né avec une cuillère en argent dans la bouche, ne fais pas comme si tes actes n’avaient aucune répercussion sur ceux qui t’entourent, tu as beau être un Noble, spoiler alert : Ils en ont. Tu as fait souffrir ma femme, mes enfants…
- Ton ex-femme.
- Mon meilleur ami, sa femme et leurs enfants, mes parents, ma tante, la mère de mon meilleur ami…
- Les Heine, des déchets…
Wallace frissonna. Roland attrapa Justin par le col.
- Tu te calmes.
- C’est toi qui va te calmer, Smirnoff. La situation était embrouillée mais elle est à présent très claire. Je vais retrouver Seth, retrouver ma mère et partir d’ici, et une fois que je serais parti d’ici…
- Une fois parti d’ici tu seras jugé, pauvre tête de con. Le piège va se refermer sur toi. Tu me prends pour un débutant ou quoi ? La police cerne déjà l’école. Tu es foutu, petite salope. Cette petite bataille a été retransmise dans tout Poképolis. Tout le monde a vu le Président s’écharper avec un gamin dans les jardins d’une école publique. Tu. Es. FOUTU.
Justin allait cogner mais Roland s’effondra avant. Justin regarda Wallace qui reprit Pandespiègle dans ses bras.
- Brenda est douée pour assommer les gens.
- … en quel honneur ?
Wallace soupira.
- Article 22 : Personne n’aime se faire utiliser.
Justin hocha la tête. Wallace regarda Roland, à terre.
- On va faire avec lui, mais on va visiter autant de mondes possibles. Si ça se trouve, lui en moins, on aura accès à d’autres points de vue.
Justin sourit faiblement.
- Pas choqué par mon palmarès criminel ?
- Rien à battre. Au contraire, ça aurait tendance à me fasciner.
Justin baissa la tête en souriant.
- Tu es vraiment un gosse étrange.
- Alors je suppose qu’on est deux ! sourit Wallace.
- Monde combien ?
- On continue dans l’ordre, nan ?
Justin hocha la tête.
- Jerry, monde trois ! dirent-ils en même temps.
***
Roland était dans une cellule de dégrisement à pleurer face à sa femme qui semblait, patiemment, attendre face à lui.
- Comment t’as pu me faire ça… Rachel, j’ai mal !
- Je sais, je sais. Je suis vraiment désolée, Roland. Vraiment.
Wallace et Justin se regardèrent en roulant des yeux au ciel.
- Monde 4 !
***
- JE PROCLAME CETTE TERRE, CETTE ILE, CE PAYS : RINGO-LENNON !
Les soldats autour clamèrent leur joie. Wallace et Justin se regardèrent à nouveau, blasés par la mégalomanie de Roland.
- Monde 5 !
***
Roland était allongé dans un appartement de Miami, mort d’une overdose.
- Héhé…
Justin regarda Wallace, gêné. L’adolescent haussa les épaules.
- C’est plutôt marrant, non ?
- Même pour moi, non.
- C’est délicieusement ironique. C’est du fric qui vole là ?
- On dirait bien.
- Bon ça y est, ça me gave. On se tire ?
- Monde 6…
***
Choc.
Lindsay, pendue dans sa chambre.
- PUTAIN !!! PUTAIN DEMERDE !!!
- Ta sœur…
- PUTAIN NON !!! NOOOOON !!!
- Wallace, c’est juste un autre monde, Wallace !
Wallace sortit de la chambre en traversant la porte. Il se vit avec Manternel, qui allait bien, et il allait vers la chambre de sa sœur.
- On va lui montrer la barrette en feuille que tu lui as faite pour sa rentrée, elle va être contente !
Wallace secoua la tête, horrifié. Justin lui prit l’épaule.
- Monde 2 !
***
Retour sur la route de campagne. Cette fois, les policiers et les pompiers arrivaient vers la voiture accidentée.
- Wallace !
- C’était ma sœur ou… C’était… Uuuuuh…
- Wallace, calme-toi, c’est une autre réalité, calme-toi !
- C’était ma sœur ou mon Manternel ! Ça s’est joué comme ça ! Quelqu’un devait mourir c’était ma sœur ou mon Manternel !! Et c’est Manternel qui…
- Wallace, par Arceus, ressaisis-toi !
Wallace s’effondra sur Justin, sous le choc. Roland se releva.
- Vous m’avez assommé ?!
Justin inspira alors que Bulbizarre colla une taloche noueuse dans la nuque de Roland qui s’effondra à nouveau.
- Ma soeuuuur !!!
- Elle est vivante, dans ta réalité, je te le jure, Wallace. Promis juré.
Wallace regarda Justin et hocha la tête. Il essuya ses larmes.
- Faut qu… Faut qu’on retrouve Seth.
- Hm. Tu veux qu’on continue après le monde 6 ?
- Attendez, on va prendre des notes pour pas se perdre. Monde 1 : Roland est mort. Monde 2 : Il a un accident. Monde 3… euh…
- La cellule de dégrisement.
- Oui voilà. Monde 4 : Il fonde un état, monde 5, il meurt comme une merde dans un appart.
- Voilà.
- Monde 6…
- Le monde 6 est quelque chose qui est arrivé à un autre Wallace mais pas à toi. Mets une croix.
Wallace hocha la tête, ravalant ses sanglots.
- Votre maman, elle est partie là-dedans pour quoi ?
Justin agita la tête.
- A vue d’œil, je dirais qu’elle a dû se sentir investie d’une mission plus grande qu’elle. Elle a dû y voir l’opportunité de faire la justice entre les mondes parallèles. Je ne sais pas ce qui lui a traversé l’esprit, à vrai dire.
Wallace hocha la tête.
- Vous… vous pensiez ce que vous avez dit à Seth ? Vous lui en voulez pour ce qu’il a fait ?
Justin regarda Wallace.
- En quoi ça t’importe ?
- J’sais pas. Il m’a fait de la peine. Tout le monde l’a manipulé. Il s’est réfugié dans un monde bien, je pense. Il a fait tous les mondes, et il a trouvé le bon.
Justin hocha la tête.
- On continue, alors ?
Justin hocha la tête en serrant la main de Wallace.
- On continue. Monde 7.
***
Wallace et Justin, accompagnés du corps inerte de Roland, étaient dans un immense jardin. Carl 7 sortit de la forêt, ramenant un corps dans ses bras qui serrait son cou.
- CARL ???
- MAGGIE, FAIS RENTRER LINDSAY DANS LA MAISON !!!
- MAIS QU’EST-CE QU…
- FAIS RENTRER LINDSAY !
On fit rentrer Lindsay 7 qui hurlait. Jeffrey 7 suivait Carl 7, en sang, une pierre à la main. Carl 7 tenait Wallace 7 dans ses bras. Le gamin semblait avoir morflé.
Wallace et Justin se regardèrent.
- Un vieux souvenir ?
- Euh… ma… sœur… a été abusée sexuellement, et… je crois que c’est une réalité où c’est moi qui me fais…euh…
- Oh seigneur. Jerry, Monde 8 !
***
- Tous ces mondes sont plus glauques les uns que les autres décidément…
Wallace plissa les yeux. Ils étaient dans une salle informatique.
- C’est encore sur moi et… je crois me rappeler de ce moment…
Wallace 8 hocha la tête.
- Les chefs de cabinet, tu les as ?!
Tristan 8 hocha la tête et tomba sur une page.
- Chef du premier cabinet : Pablo Montes. Chef du second cabinet : Dimitri Corbin. Chef du troisième cabinet : Arlène Rhodes, Chef du quatrième cabinet : Jackson Wound, Chef du cinquième cabinet : Ulrich Trafalgar.
Wallace 8 soupira.
- Ca nous avance pas à grand-chose tout ça... Je connais aucun nom...
- C'est tout ce que j'ai...
Wallace 8 acquiesça.
- Ouais. Merci, vieux.
- D... de rien, c'est normal !
- T'as assuré, vraiment. En plus t'as pris des risques...
- Mais je t'assure, c'est pas grand-chose !
- Ça te dit de venir chez moi après les cours ?
Tristan 8 sourit en haussant les épaules.
- Ouais, pourquoi pas. Faut que je demande l’autorisation à mes parents…
- Ouais, ouais, bien sûr.
- Mais ouais, ça me dit bien, ouais.
- Cool. C’est pas innocent, tu te doutes bien…
Tristan 8 sourit et embrassa Wallace 8 à pleine bouche. Wallace haussa les sourcils.
- … d’accord… c’est une réalité où les parents de mon mec sont vivants et du coup… la première fois que je lui fais des avances, au lieu de me repousser, il fonce.
Justin plissa les yeux.
- Et du coup… c’est mieux, tu crois ?
- J’sais pas. Comment on a fait le bond dans le temps, la première fois ?
- La première fois, on était pleinement intégrés au monde 1, là, je pense qu’on est dans la configuration des précédents mondes, on peut voir mais pas agir… Jerry, avance rapide ?!
Projection dans un couloir. Wallace 8 allait entrer dans la salle informatique mais il vit par la vitre de la porte que Tristan 8 s’envoyait en l’air avec son professeur d’informatique.
- Han… Dominic, c’est bon…
- Hmmm… Tristan, ta peau est si douce…
- Continue…
Wallace 8 recula de la porte, choqué et partit, dégoûté.
Wallace s’étonna. Justin plissa les yeux.
- Pas mieux ?
- Bah non, c’est une pute maintenant ! Heureusement pour lui que ses parents sont morts en f… Ouaaaaais naaaaaan… geignit Wallace.
- Monde 9 ?
- Hm. Jerry, monde 9…
***
Wallace fit de gros yeux. Ils étaient revenus dans les jardins de l’école et Wallace 9 roulait une pelle à Brooke 9. Wallace pencha la tête.
- Brooke, tu as vraiment bien fait de quitter Brett pour moi !
- Quand Rebecca va savoir que j’ai emballé le plus beau mec de sa classe !
Wallace secoua la tête, mortifié.
- … PUTAIN ???
- … euh…
- Mais QUOI ???
- Là encore, c’est une autre réalité, ça n’est pas toi…
- Attendez, pause.
Wallace inspira.
- Est-ce que je suis le « vrai moi » ? Est-ce qu’il y a un « vrai moi » en fait ?!
- Que veux-tu dire ?
- Est-ce qu’on est réels ?
- Bien sûr. Réels dans nos réalités respectives, oui.
- Mais laquelle de ces réalités est la vraie, laquelle est la nôtre ?
- C’est pour cela que je disais que cette numérotation est subjective. Parce que notre monde à nous n’est pas compris dedans. Le monde 1 était une autre réalité. Le monde zéro, c’est l’origine.
- Vous vous rendez compte des implications… ? Et si on capturait un Pokémon d’un autre monde pour le ramener chez nous ?
- Impossible, contrairement au monde 1, nous ne sommes que des émanations spectrales de nous-même. Je pense avoir compris. Le Monde 1 est une réalité très proche de la nôtre. Cela s’est joué à la mort de Roland ou pas. Or, Roland est avec nous. Tu comprends ce que je veux dire ?
Wallace acquiesça.
- Les autres mondes sont des réalités plus éloignées, imparfaites. Ce « monde 9 » présente la variable suivante : Tu aimes les filles, visiblement.
- Si au moins je pouvais être bi, putain. On peut rester un peu histoire de voir si ça se vérifie ?
- … c’est vraiment important ?!
- Pardon, Seth, j’avais oublié Seth.
- Seth qui a probablement eu un autre jeu de mondes. Il a dû voir des réalités qui le concernaient de plus près. On devrait essayer un chiffre plus aléatoire pour sortir de cette espèce de classement…
- Vous dites ça parce qu’on en arrive aux mondes qui vous concernent ?
Justin plissa les yeux. Wallace agita la tête.
- Jerry, Monde 10 !
***
Chambre. Justin 10, plus jeune, en train d’étouffer quelqu’un avec un oreiller. Justin grimaça. Wallace sembla clairement effrayé.
- C’est…
- Moi. Une réalité où je… euh…
- Ou vous tuez…
Justin 10 recula. Il avait étouffé sa mère à la place de son père. Justin recula, choqué.
- Diablerie… grommela l’homme.
- C’est pas vous, c’est un autre vous.
Justin approcha. Justin 10 contemplait sa mère.
- Comme ça… Comme ça tu ne m’abandonneras pas, maman ! Ha ! Voilà ! Tu resteras tout le temps ici… avec moi !
Justin grimaça. Wallace le regarda, un peu intrigué. Roland se releva.
- Œdipe mal réglé, hein…
- Smirnoff, je vais vous arracher les parties génitales et les donner en pâture à des Tadmorv…
- … ça valait le coup. Rien que pour te balancer ça, ça valait le coup
- Jerry, monde 11 ! souffla Wallace.
***
Justin 11 était dans un fauteuil à fumer la pipe. Roland plissa les yeux.
- Vraiment des goûts de merde…
- Peut-être que c’est la réalité où Seth s’est réfugié ! supposa Wallace.
- Ça semble plausible… marmonna Justin.
- Papa ! Papa !
Justin 11 haussa les sourcils et regarda un petit garçon aussi brun que lui et une fillette avec des nattes.
- Pouvons-nous aller jouer avec les Heine et les Smirnoff ?
Justin fit de gros yeux. Roland et Wallace le regardèrent, stupéfaits.
- Pour les Heine, je ne vois aucun inconvénient, ce sont des gens de notre rang. Les Smirnoff, à l’inverse, sont des déchets, je vous défends de leur adresser la parole.
- Mais les Heine sont amis avec les Smirnoff…
- Allez papa !
- Les Heine font ce qu’ils veulent de leur progéniture. Vous êtes des Truce, vous êtes au-dessus des rotures de ce monde.
- Oui papa…
- D’accord papa…
Une femme arriva. Justin plissa les yeux.
- Une des femmes que mes parents me présentaient à l’époque où ils envisageaient de me marier…
- Et du coup dans cette réalité, ils réussissent ?
- Dans cette réalité, je ne me suis pas rebellé contre mon statut de Noble… C’est un changement tellement succinct, comment peut-il avoir autant d’effets ?
La femme inspira, mécontente.
- Tu essaies encore de pervertir nos enfants ?
- Que voulez-vous dire, femme ? Je leur inculque mes valeurs, voilà tout. C’est vous qui les pervertissez en leur faisant croire qu’ils peuvent se mêler à la plèbe. La peste de vos récriminations, ils iront en école privée dès l’année prochaine.
Elle souffla.
- Je me demande ce qui m’a pris de t’épouser.
- Pourriez-vous respecter un minimum l’étiquette et me vouvoyer comme il se doit ? Faites un peu honneur à votre rang, que diable.
Wallace regarda Justin.
- Merde, vous êtes chiant !
- Certes… je pense être plutôt austère comme personnage, mais là même moi je me trouve trop collet-monté…
- C’est logique en fait…
Justin regarda sombrement Roland qui haussa les épaules.
- D’une réalité sur l’autre, tu es toujours gay, forcément, tu es malheureux avec une femme.
- … alors non, on a vu une réalité où Wallace embrassait une fille ! exprima très sérieusement Justin.
- Ouais, même que j’ai pas vomi ! assura Wallace avec fierté.
- Vous avez regardé plus loin ? Si ça se trouve il se cherchait juste. Y’a peut-être des réalités où vous vous trompez de chemin. Le moindre choix a une influence. Y’a sûrement une réalité où je crois que j’aime les mecs et où du coup, je me tape Malcolm.
Wallace plissa les yeux et regarda Jerry qui les suivait toujours, abêti par la main crochue de Hoopa sur sa tête. Il lui prit le bras.
- Jerry, je veux un monde où Roland est en couple avec Malcolm !
- Monde 548 enclenché.
***
Roland haussa les sourcils alors que Roland 548 et Malcolm 548 s’embrassaient avec passion.
- Je t’aime…
- Non c’est moi qui t’aime… la chambre, la chambre…
- Putain, ouais… hmmmm…
Wallace et Justin regardèrent Roland, pétrifié, alors que les répliques 548 cheminaient vers la chambre, les bouches collées l’une contre l’autre.
- … meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerdeeeeeeeeeeee…
- N’est-ce pas ! sourit Wallace.
- Merde, merde, merde, merde… geignit Roland avec une voix suraiguë
- Eh bien bravo, Wallace, la fonction de Jerry que tu viens de découvrir va nous faciliter la tâche !
Roland inspira.
- Ouais, mais on pourrait s’amuser un peu avant, nan ?
- Hein ?
- Pardon ?!
Roland s’empara de Jerry.
- J’ai le Jerry, j’ai le POUVOIR !!!
***
Pendant ce temps-là, dans les jardins, Rachel, Malcolm, Claire, Helen, Charlie, Etienne, Dimitri et Finn se tenaient autour de Hoopa, un peu embêtés. Margaret, complètement épuisée, était restée hors des jardins avec Carl et Jeffrey, surveillée par Francis et Quinn, alors que Fey et Steven étaient toujours en pleine séance de consolation.
- J'ai l'impression d'être autour d'une bagnole à réparer, et genre personne sait quoi faire... marmonna Finn.
- C'est un peu ça ! admit Malcolm.
- J'aurais dû rester avec les enfants, je fais confiance à Lily et Linda, mais de les savoir de l'autre côté de l'école comme ça... souffla Claire.
- Je suis personnellement ravi que Jeffrey ait utilisé le porte-bébés pour Anatole, ça lui a permis de sauver sa sœur sans le blesser ! sourit Dimitri.
Rachel et Claire se regardèrent.
- T'as vraiment pas changé, Dimitri... marmonna Rachel.
- Depuis que j'ai retrouvé ton fils ? Non, pas trop ! sourit le jeune homme.
Rachel plissa les yeux.
- Il vient de me remballer, là, ou je rêve ?
- Je dirais même plus, il vient de te sécher ! sourit Claire.
Charlie inspira.
- Moi je suis d'avis qu'on l'attaque.
- Et moi je suis d'avis qu'on ne sait pas ce qui peut advenir de Roland et Wallace si on attaque cette bête, donc je suis contre... marmonna Etienne.
- Je pense qu'attaquer Hoopa le mettrait en difficulté et le forcerait à recracher les "parasites" que sont ces humains.
- Tu n'en sais rien, Charlie.
- Et vous, vous en savez quoi ?
- Rien non plus donc j'examine la situation.
Helen avança vers Hoopa alors que les autres se tenaient à distance raisonnable.
- Il a l'air de méditer. Donc ça doit se passer à l'intérieur de lui... L'attaquer semble être une bonne option...
Charlie sortit Mackogneur.
- ... mais effectivement on ignore les effets. S'il a ressenti le besoin de se mettre dans une telle position c'est qu'il utilise son énergie à d'autres fins.
- Il gère ce qui se passe dans les dimensions ? Mais dans ce cas-là, il aurait disparu, non ? s'étonna Claire.
- C’est un peu ce que je me suis dit aussi… souffla Helen.
- La dernière fois que j’ai vu des gens partir dans une autre dimension, ils ont fondu comme neige au soleil… Je refuse de faire preuve d’imprudence sur le sujet.
- Le truc c’est que tant qu’on n’aura pas fait de tests, on ne saura rien, monsieur Smirnoff… souffla Malcolm.
Charlie hocha la tête.
- Mackogneur, attaque Pisto-Poing !
Mackogneur fonça et frappa d’un coup rapide mais peu puissant Hoopa. Le Pokémon sortit de sa torpeur.
- Euh…
- Oups… geignit Claire.
- J’émets une simple supposition mais je pense qu’il se contentait de dormir et qu’on l’a juste dérangé ! marmonna Dimitri.
- Et il ne rejette personne, donc… geignit Malcolm.
Helen s’éloigna en courant.
- POURQUOI J’ME SUIS APPROCHEE MOIIIIII !!!
Les six mains de Hoopa déchaîné se mirent en garde. Charlie inspira.
- Six mains ou douze, rien à battre, tu vas morfler. Close Combat !!
Mackogneur sauta vers son adversaire, mais Hoopa Déchaîné écarta ses dix-huit doigts et envoya une nuée impressionnante de Rafale Psy. Pris dans la toile de filins arc-en-ciel, Mackogneur fut violemment repoussé.
- Nom de…
- Buzz, Bourdon !!
Le Yanméga de Claire envoya la puissante décharge. Etienne recula un peu, se sentant dans le rayon des attaques. Finn se plaça devant lui.
- C’est inutile, mon gendre…
- Si j’laisse quoi que ce soit vous arriver, Lily me tue. Sans parler de votre femme. Milobellus !!
Le serpent de mer envoya un Hydrocanon vers Hoopa qui le reçut dans un portail et le re-balança sur Yanméga. Claire et Finn se regardèrent.
- … désolé, pas désolé ! grommela Finn.
- J’ai cru comprendre que tu ne l’avais pas fait exprès, en effet ! admit Claire, sarcastique.
- Saloperie…
Rachel activa la Méga-Evolution d’Ectoplasma.
- Tu vas voir ce que tu vas prendre !! Geist !!
Méga-Ectoplasma éclata d’un rire sinistre.
- Ball’Ombre !!
Méga-Ectoplasma ouvrit grand la bouche et envoya une nuée de sphères sombres. Hoopa déploya ses portails pour les recevoir.
- Hypérion, POING OMBRE !
Le Golemastoc d’Helen fonça pour frapper Hoopa Déchaîné et empêcher le renvoi des Ball’Ombre qu’il se prit en pleine poire.
- Bernie, Roc-Boulet !
Le Crabaraque de Dimitri envoya une sphère rocheuse similaire à une petite planète. Hoopa Déchainé s’empara de l’attaque et la renvoya vers Charlie. L’homme gronda.
- Tu me prends pour QUI ??? Casse-Briques !!!
Mackogneur rompit le rocher d’une simple manchette. Charlie sortit Heledelle et Cizayox.
- AEROPIQUE !!!
Les deux Pokémon foncèrent vers Hoopa.
- J’TE PRENDS QUAND JE VEUX !!!
Hoopa entreprit de faire entrer les deux Pokémon dans deux portails. Etienne sortit Lucario.
- Connor, Aurasphère !!
Le Pokémon envoya deux boules d’Aura dans chaque portail. Hoopa les ferma avant même qu’ils n’y entrent. Les attaques de Charlie portèrent. Hoopa sembla se remettre en position de méditation, rentrant ses mains dans son corps. Tout le monde sembla intrigué par la conclusion de la passe d’arme.
- … c’est tout ?! geignit Charlie.
- T’as le feu aux fesses ma parole… marmonna Finn.
- Les combats précédents m’ont grisé, ça fait un bail que je n’avais pas pris un tel pied ! Et pis j’aime me battre, où est le mal ?
- Avec ta force si sexy, là… marmonna Rachel.
- T’es pas censée être mariée, toi ? sourit Charlie.
- Personne n’est hétéro à ce point-là ! sourit Rachel.
- Euuuh… On peut parler de ce qui vient de se passer ? Au moment où monsieur Smirnoff a attaqué, Hoopa s’est braqué… marmonna Malcolm.
- Oui, d’ailleurs merci pour ton aide… souffla Claire.
- GRAVE, quel frère de merde, même pas t’as attaqué ! cria Rachel.
- J’observais, épouse dévouée et sœur stupide !
- … euh… okay… marmonna Claire.
- J’vais te tuer… gronda Rachel.
Malcolm grommela.
- Il s’est défendu. Il ne nous a pas attaqués. Il était en position de défense. Je ne peux pas expliquer l’arrêt des attaques, mais je sais qu’à part son petit Rafale Psy protecteur, il n’a pas utilisé d’autres attaques à proprement parler, il a renvoyé les nôtres. Reste à savoir pourquoi Etienne…
Quelqu’un arriva à dos de Roucarnage. Une petite vieille dame.
- Madame Prutt ?! s’étonna Helen.
- Bonjour, bonjour… Il est presque midi, cette journée n’en finit pas… marmonna Lola.
Malcolm, Rachel, Finn, Etienne et Charlie se regardèrent. Dimitri pencha la tête.
- Mais en voilà une grosse bête ! Bonjour toi ! sourit Lola en saluant Hoopa Déchaîné.
- On dirait moi en grand-mère… marmonna Dimitri.
- Ouais j’allais le dire ! admit Rachel.
Lola toussota.
- Trêve de plaisanterie. Je crois que mon dernier enfant est coincé dans les multivers. Il faut le sortir de là, c’est une évidence.
Malcolm plissa les yeux.
- Votre dernier enfant… ?
- VOUS ETES LA MERE DE ROLAND SMIRNOFF ??? s’étonna Helen.
Etienne haussa les sourcils.
- Ça va pas la tête ? Non mais vous buvez quoi, de l’absinthe ?!
- Quoiiii ? Bah excusez-moi, qui alors ? Justin ?
- Je n’ai jamais eu d’enfants, résuma Lola.
- Merci !! grommela Etienne.
- Tu m’étonnes… marmonna Finn.
- Cependant, j’ai servi les Edelson pendant de nombreuses décennies. Et Anya Edelson est la mère de Justin Truce.
Helen fit de gros yeux. Malcolm plissa les siens.
- Du coup vous êtes une ennemie ?
- Oh, oui, mon grand. La vieille dame de presque quatre-vingt ans est ton ennemie. Prépare-toi à m’affronter…
Malcolm envoya Bastiodon. Rachel, Charlie, Etienne, Helen, Dimitri et Finn regardèrent le fils Heine.
- Blast, Tête de Fer !!
L’attaque allait fuser vers Roucarnage qui souleva une simple aile et dégagea Bastiodon qui atterrit dans les débris de l’escalier mêlés à ceux de l’école. Malcolm haussa un sourcil. Claire le frappa.
- Elle était IRONIQUE, bougre d’âne !!!
- Hein ? Elle plaisantait ?! Ah bon ???
- T’es vraiment couillon ma parole… soupira Finn.
- Grave, Malcolm, merde ! souffla Charlie.
- Le digne fils de son père… admit Etienne.
- Même moi j’avais compris qu’elle plaisantait ! souffla Dimitri.
- HEEEEEY ! J’LE PRENDS SUPER MAL !!!
Lola saisit un téléphone et envoya un texto. Elle regarda tout le monde.
- Nous attendons mon ancien maître.
- Votre ancien maître ? s’étonna Charlie.
- Oui, celui qui m’a vendue aux Edelson !
- Vendue ?! s’étonna Helen.
Une porte noire en forme de chat du Cheshire sortit du sol. Rhumann Stockwell en émergea. Charlie fronça les sourcils. Helen serra les dents. Etienne inspira lourdement. Rachel pencha la tête sur le côté tout comme Malcolm et Claire. Dimitri regardait tout le monde. Finn cracha par terre.
- Qu’est-ce qu’un vieux fils de pute comme vous vient faire ici ?
Rachel, Malcolm, Claire et Dimitri firent de gros yeux.
- Finn !! grommela Rachel.
- L’Histoire se chargera de le juger, inutile d’être insultant…
Nouveaux regards vers Helen qui haussa les épaules.
- Comme il a dit tout à l’heure : Désolée, pas désolée !
- Merci pour cet… accueil… J’ignore si je dois vous aider, à présent…
- Nan, le faites pas.
- FINN !!! grommela Rachel.
- Quoi ?
- Tu penses à cette pauvre madame Gribble ?
Finn leva les yeux au ciel.
- Ouais…
- Accessoirement, et même si nos rapports ont changé, mon fils est là-dedans… souffla Etienne.
Finn agita la tête.
- Je m’excuserais pas, par contre.
- J’ai l’habitude. Bon, qu’avons-nous là… Hoopa Déchaîné s’est réveillé, mais nous sommes encore de ce monde. Il a absorbé les êtres vivants autour de lui, c’est une réaction normale.
- Bah non, on est encore là… marmonna Dimitri.
- Vous n’étiez pas les premiers arrivés sur les lieux, mes chers Tinky-Winky, Dipsy, Laa-Laa et Po.
- De qui il parle ? s’étonna Malcolm.
- De Dimitri seulement, je crois, mais il insinue qu’ils sont plusieurs dans sa tête… suggéra Claire.
Rhumann regarda Etienne.
- On peut discuter normalement ou vous allez m’injurier ?
- Je n’approuve pas votre passé, mais je suis homme à juger sur le présent.
- Bien. Qui sont les absorbés ?
- Justin Truce, Wallace Gribble et Roland Smirnoff.
- Je vois. Truce est imprégné, ça explique en partie qu’il se soit arrêté là. Les imprégnés tirent sur l’énergie de Hoopa.
- D’où sa position ! souffla Claire.
- Exactement.
- Et d’où ses manœuvres de défense de tout à l’heure ! sourit Charlie.
Rhumann approcha de Hoopa et lui toucha un genou.
- D’accord. Les absorbés actuels sont : Sophia Dawn, Jerry Callum, Seth Corrigan, Justin Truce, Roland Smirnoff et Wallace Gribble. Monsieur Callum est imprégné, lui aussi.
- Monsieur Callum ?! C’est un simple comptable ! pouffa Helen.
- Eh bien c’est un simple comptable avec une expérience trans-dimensionnelle antérieure. Probablement avec Giratina. Monsieur Smirnoff est imprégné également. Tout comme votre femme, votre ami Kenneth Heine…
- Il est mort.
- Je sais…
Etienne inspira lourdement.
- … Ainsi que David Smirnoff.
Etienne pencha la tête sur le côté.
- Qui est le plus imprégné de tous, d’ailleurs, il a été imprégné en tant que fœtus, ce qui fait qu’il est extrêmement réceptif aux relations inter-dimensionnelles.
Malcolm grimaça. Rachel sembla surprise. Charlie agita la tête.
- Du coup, c’est lui qui peut…
- Il peut les sortir de là ? s’étonna Claire.
- Avec quoi ? souffla Finn.
Rhumann inspira.
- Son corps. Il est tout entier imprégné et ce depuis plus longtemps dans son espérance de vie que n’importe qui ici. Sa seule présence doit perturber ou embarrasser Hoopa. En outre, en compagnie de Hoopa, son contrôle sur les dimensions est total.
Etienne en balbutia de surprise. Charlie lui-même était bouche bée. Rachel regarda vers le fond du jardin.
- On dirait qu’on a de la chance…
***
Iggy Pop – The PassengerWallace regarda ses notes, perturbé, tandis que Justin Truce voulait tuer Roland plus que jamais.
« Monde 548 – Malcolm et Roland gays.
Monde 4478 – Justin Truce est danseur étoile.
Monde 4032 – Justin Truce est patineur artistique.
Monde 4226 – Justin Truce vend des kébabs.
Monde 66255 – Justin Truce est interné en HP pour sévère coprophagie
Monde 66256 – Justin Truce est interné en HP parce qu’il boit son urine.
Monde 66257 – Justin Truce est interné en HP parce qu’il a nié la véracité de la Shoah.
Monde 66258 – Justin Truce est interné en HP parce qu’il est exhibitionniste pathologique.
Monde 18536 – Justin Truce est obèse et se déplace avec un scooter
Monde 18721 – Justin Truce est un homme-tronc suite à un accident de moissonneuse-batteuse.
Monde 107 – Justin Truce est SDF.
Monde 108 – Justin Truce est SDF avec une formation en histoire de l’art mésopotamien.
Monde 4672 – Justin Truce est employé de banque.
Monde 7474 – Un monde où les Taupiqueur et les Triopikeur sortent de terre pour combattre.
Monde 1080 – Justin Truce est une femme, Justine Truce, qui fait du strip-tease pour gagner sa vie.
Monde 1081- Justin Truce est une femme obèse, Justinia Truce, qui fait du burlesque le week-end pour s’éclater.
Monde 1082 – Justin Truce est une femme handicapée, Justinette Truce, qui est également une écrivaine de nouvelles érotiques à succès.
Monde 1083 – Justin Truce est une femme transsexuelle, Justyne Truce, qui fabrique des paniers en osier avec des formes suggestives pour les revendre lors de marchés de créateurs.
Monde 404 – Le premier Pokémon de Justin Truce est un Salamèche.
Monde 484 – Le premier Pokémon de Justin est un Magicarpe.
Monde 444 – Le premier Pokémon de Justin est un Tadmorv.
Monde 501 – Le premier Pokémon de Justin est un bol de spaghettis suite à une erreur administrative, mais elle a été validée officiellement et du coup son Pokémon Académique est VRAIMENT un bol de spaghettis.
Monde 167445 – Justin Truce est dans un boys band, il est le gay blond décoloré du groupe.
Monde 9946 – Roland est parvenu à capturer trois Mew et Justin Truce aucun.
Monde 762 – Justin Truce est acteur porno avec une prédilection pour les jeux sexuels impliquant de la crème chantilly.
Monde 764 – Justin Truce est en couple avec une starlette du porno.
Monde 765- Justin Truce est en ménage à trois avec un acteur et une actrice porno.
Monde 92 – Justin Truce est Président de l’Association Pokémon mais il est incontinent.
Monde 93 – Justin Truce est Président de l’Association Pokémon mais il sent très mauvais de la bouche.
Monde 208 – Justin Truce est nettoyeur de déjections de Roucool sur la route 1 »
- Est-ce qu’on peut ARRETER ces enfantillages ?!! gronda Justin.
- Ouais, ouais, ça me fait plus rire du tout… sourit Roland.
- Passez-moi Jerry !
Wallace regardait Justin 208 ramasser les fientes à la pelle.
- … bah merde alors…
- Voilà, vous pouvez prendre le Jerry.
- Bon. On va peut-être pouvoir retrouver Seth voire ma mère !
- Oui bah oui… souffla Roland, fatigué d’avoir tant ri.
Wallace se rapprocha des deux adultes.
- On y va ?
Justin inspira.
- … Un monde où… Roland Smirnoff est aide-soignant et torche des vieillards !
- Monsieur Truce ??? s’étonna Wallace.
- HEY !
- Ah non mais il m’a trop gonflé, comment VEUX-TU que je me retienne !!!
-
Monde 3324 activé !***
Roland 3324 soupira en essuyant les fesses de la vieille dame.
- Hhhh… J’aurais dû écouter mon père…
- BORDEL DE MERDE ! cria le Roland originel.
- Quelle satisfaction…
- Monsieur Truce, je suis déçu !
- Certes… pardon… Hem… Un monde où… Roland Smirnoff se prostitue !
- MAIS CA VA PAS ???
-
Monde 949 activé !***
Wallace grimaça, plus dégoûté qu’autre chose. Roland 949 arrivait chez un vieil homme obèse.
- Bon, je paie après la prestation évidemment…
- Oui bah oui, j’me doute… souffla le jeune homme en débardeur.
- A poil.
Roland se retourna en gémissant.
- Oh mon DIEUUUUUUUUU…
- Tu vois ce que ça fait, hein ???
- Monsieur Truce, s’il vous plait !
- Une dernière. Un monde où Roland Smirnoff est en prison pour actes de pédophilie !
- HEIN MAIS QUOIIIIIIII ???
-
Monde 197564 activé !***
Roland 197564, dégarni et avec des lunettes, attendait son repas à la prison. Un grand type baraqué lui balança son plateau.
- Détenu Smirnoff, c’est vrai que t’es là pour avoir tripoté des gosses ?
Roland 197564 se tourna face au type en inspirant bruyamment à cause de son appareil dentaire.
- Pas seulement tripoté… Mais c’est eux qui m’ont dragué avec leurs gueules de petites putes…
Roland 197564 se fit tabasser par une foule de détenus. Roland était stupéfait.
- Merde… putain, merde !!!
- Monsieur Truce, passez-moi Jerry !
- Vas-y, je me suis suffisamment amusé.
- Bon, déjà, Monde 2, qu’on soit au calme !
***
Ils ne se retrouvèrent pas sur la route de campagne mais dans un hôpital. Roland et Rachel se battaient dans le hall avec leurs Pokémon.
- … ah ouais, ça m’a pas réussi d’écouter du Adèle ! Je préfère encore ma réalité alternative pédophile ! admit Roland.
- Cessez de dire des insanités… soupira Justin.
- Bon, Jerry, je veux…
Wallace se mordilla les lèvres.
- … un monde où je serais pleinement heureux !
Roland et Justin regardèrent Wallace qui haussa les épaules.
- C’est un peu égoïste ça ! admit Roland.
- Au moins ça n’est pas injurieux… souffla Justin.
- Tu vaux certainement pas mieux que moi là-dessus alors je serais toi je fermerais mon garage à bites !
Justin empoigna Roland quand la voix de Jerry résonna dans le hall.
-
Commande impossible. Le Monde demandé n’existe pas.Wallace sembla mortifié. Roland et Justin plissèrent les yeux. Justin attrapa Jerry.
- Jerry, un monde où je serais pleinement heureux avec Seth.
-
Commande impossible. Le Monde demandé n’existe pas.Roland regarda les deux hommes qui se regardaient, quelque peu décontenancés.
- Bah oui, le vrai bonheur ça n’existe pas, même dans le multivers. Désolé, pas désolé.
- Essayez, vous, pour voir ?
- Ok. Un monde où je suis pleinement heureux avec Rachel.
-
Commande impossible. Le Monde demandé n’existe pas.- … ok, vous avez raison, c’est badant à mort.
- C’est peut-être le « pleinement » qui gêne… marmonna Wallace. On va tenter de retrouver votre mère. Le monde où se trouve Anya Edelson, Jerry !
-
Commande impossible, trop vague. Anya Edelson existe dans 7, 984, 354, 962 mondes différents. Précisez votre commande.Wallace agita la tête.
- Le monde où se trouve notre Anya Edelson !
-
Commande impossible. Cible mouvante, ne peut pas être repérée.Justin baissa la tête.
- Flûte…
- Tu peux pas dire « merde » comme tout le monde ?!
- Mangez vos morts, Roland Smirnoff…
- … mouais, bref… On est coincés quoi…
Wallace inspira.
- Je me rappelle ce que Seth disait avant de partir… faire les choses pour lui…
- Et ? demanda Roland.
- … Un monde où Seth Corrigan n’a rencontré ni Roland Smirnoff ni Justin Truce !
- Monde 666 activé !
***
Adventures of Mana - Royal Palace (Wendel)Il y avait des fleurs partout autour de la ferme. Des Zigzaton et des Ponchiot gambadaient joyeusement dans la propriété. Quelques Chacripan veillaient au grain et surveillaient les récoltes. Il flottait un bon parfum dans l’air. Roland, Wallace et Justin observaient, médusés. Un vrai décor de contes de fées.
- Nous sommes à Floraville, à Sinnoh… marmonna Roland. Je reconnais ces variétés de fleurs…
- Et cette ferme… souffla Justin.
On vit Seth 666 sortir. Le regard lumineux et le visage affichant un grand sourire. Enthousiaste, en salopette, torse nu en dessous. Il s’étira, l’air ravi. Son Mastouffe arriva près de lui et lui lécha le visage pendant qu’il lui remplissait son auge, devant la maisonnette. Un autre homme sortit à sa suite, engoncé dans une chemise à carreaux.
- Comment va l’homme de ma vie ?
- Parfaitement bien comme toujours !
Ils s’embrassèrent, ce qui fendit le cœur de Justin. Seth 666 sourit.
- Merci de rendre ma vie aussi belle.
- Merci à toi d’être là. Je vais aller nourrir les Pokémon.
- D’accord. Moi je vais travailler aux champs.
- Ne t’épuise pas trop !
- Et toi, ne te fais pas un tour de reins !
- Pfff !
- Haha !
Ils se séparèrent pour aller vaquer à leurs tâches respectives, aucun des deux partenaires ne lâchant son sourire satisfait. Justin sembla ému. On entendit des sanglots. Justin se tourna vers un autre Seth. Le leur.
- Oh mon Dieu. Seth !
- J’aurais jamais ça… J’aurais jamais ça, ni avec toi ni avec personne !
- Seth…
- J’ai raté ma vie…
Justin approcha mais Seth tendit le révolver. Justin leva les mains.
- S… Seth…
- Non, laisse-moi…
- C… comment t’es-tu retrouvé ici ?
Seth souleva une femme au sol : Sophia Dawn, avec la même patte de Hoopa sur la tête.
-
Sophia Dawn… à votre service… quelle est votre requête ?Justin serra les dents, quelque peu dégoûté. Wallace regarda la jolie ferme.
- Vous pensez toujours que le bonheur n’existe pas ?
- Il existe mais à petites doses. Qui nous dit que Seth du monde 666 et son mystérieux mari ne s’engueulent pas des fois ?
- … ouais…
- Ou qu’il l’a pas trompé une ou deux fois sur Grindr Campagnard ?
- … ça existe pas !
- Je suis pas gay, j’en sais rien moi !
- Vous êtes gay dans un autre monde… et probablement dans d’autres !
- Si tu demandes à Jerry un monde où je suis en couple avec Charlie ou Léopold, j’te tue !
- Je pensais plus au mari de votre sœur ! sourit Wallace.
- Ah mais berk ! Berk Berk Berk !
- Il est méga bien foutu… sourit Wallace.
- Je t’interdis de demander ça à Jerry.
- On devrait aider monsieur Truce, non ?
- Nan. Y’a des choses pour lesquelles on peut pas aider… marmonna Roland.
Wallace contempla Justin et Seth, assis dans les fleurs. Seth en sanglots et Justin bien embêté.
***
Linda s’était fait un devoir de rassembler les élèves. Son Méganium et son Gardevoir les surveillaient attentivement. Toujours monté sur Haydaim, Walter inspira, aux côtés de sa grand-mère Estelle.
- A-t-on réussi ou bien a-t-on échoué… C’est tout le questionnement, et en même temps, aucune des deux réponses ne me satisfera, je pense…
- Tu me rappelles ton grand-oncle, à te poser des questions sans intérêt… sourit Estelle.
- Grand-Père ne le faisait pas ?
- Ton grand-père savait dans sa chair que la vie était trop courte pour se poser des questions.
Walter acquiesça, s’efforçant de suivre l’exemple de l’aïeul. Naomi arriva à côté de lui, un peu étonnée de devoir lever la tête pour lui parler.
- C’est étonnant que ton Vivaldaim ait évolué, je pensais que tu voulais garder tes Pokémon petits pour ne pas avoir l’air ridicule à côté d’eux…
- C’est pas moi, c’est lui !
Haydaim regarda Naomi et poussa un petit brame. Naomi sourit et caressa le museau du Pokémon. Perrine apporta le fauteuil roulant.
- En attendant, monsieur la police montée du Canada, tu vas redescendre de tes grands chevaux…
- Je vois qu’on est bavarde… sourit Naomi.
- Je suis inquiète pour Wallace, du coup je parle beaucoup, et Robbie a l’air de se poser des questions…
- Si toi t’es inquiète, qu’est-ce que ça doit être pour Tristan… souffla Naomi.
- En parlant du loup… marmonna Walter en tendant le doigt.
Tristan, Mike et Lucy arrivaient. Tristan et Lucy portaient Mike, encore un peu patraque. Naomi, Rebecca, Benjamin et Tino se dirigèrent vers eux.
- Tristan !
- Tristan ! Mike !
- Lucy !
- TRISTAN !!
Tino sauta au cou de Tristan qui sourit à moitié. Rebecca prit le relais pour porter Mike.
- Alors, on a trop voulu faire l’homme ?
- J’sais pas trop… faut retrouver Steven, son Pokémon est entre les mains d’un scientifique fou.
Rebecca s’étonna. Benjamin serra Lucy dans ses bras.
- Tu vas bien ! Ouf, tu vas bien !
- Et toi tu es couvert de poussière et tu as l’air d’avoir été roué de coups ?! s’étonna Lucy, bien plus inquiète.
Tino se sépara de Tristan.
- Tristan, tu es trempé !!
- … combat difficile !
- Oh… Moi je… n’ai pas servi à grand-chose… je… c’est Orson qui a battu Teresa Torres !
Tristan se tourna vers Orson, avec Amélia blottie contre lui, entouré par Clive, Andréa, Santana, Violette, Lilian, Léon et Robbie.
- Orson… ?!
Tristan regarda Naomi qui inspira, peinée.
- Jardin.
- Encore… bon sang… avec cette énorme chose menaçante…
- Qui ne menace pas grand-chose… souffla Perrine en ajustant Walter dans son fauteuil.
- Madame Clover est là-bas avec Monsieur Smirnoff et d’autres, je pense que ça va aller.
Tristan hocha la tête, pas rassuré. Linda sourit.
- Mon mari fera tout ce qu’il peut pour ramener Wallace. Ne t’en fais pas.
- Je suis là à m’inquiéter mais votre fils est probablement là-bas aussi…
Linda inspira.
- Oui… et Etienne le ramènera lui aussi… par la peau des fesses si nécessaire.
Naomi et Tristan crurent mal comprendre.
Léopold, Yann, Denis, Lily, Arlène et Jim se tenaient à distance avec les enfants.
- Je me sens un peu mal de ne rien faire… souffla Léopold.
- En même temps, que voulez-vous faire ? Je ne me sens vraiment pas d’affronter cette chose… et entre les multivers et le combat potentiel entre Roland et Justin Truce, je vous avoue que je préfère encore ne pas m’en mêler…
- C’est clair. D’autant que Roland est ce genre de personne qui rend une situation qui pourrait être très simple horriblement compliquée… soupira Lily.
- Rachel est avec eux, elle saura maîtriser la situation… sourit Jim, confiant.
- Moi j’aurais peur qu’ils se sautent dessus… admit Denis.
- Dans quel sens ? s’étonna Jim.
- Pour s’entretuer.
- Ah. Oui, ouais… admit Jim.
Yann, assis sur les marches, observait Pablo qui était tenu en joue par un Moufflair tandis que des profs se chargeaient eux-mêmes de la surveillance des étudiants de Truce encore attachés. Jack vint s’asseoir à côté de lui.
- Ça va, frangin ?
- Oui… j’ai l’habitude de ce genre de situation, moi… Et toi ?
- C’était trop bien cette bataille, je crois que je suis fait pour le combat de mêlée. J’devrais devenir soldat !
- … je doute que papa soit d’accord. Peu importe lequel !
- Ouais c’est clair… sourit Jack.
Noé et Nell regardaient Ethan qui laissait Firmin jouer avec Flamiaou. Orianne, Léa, Noémie, Alexander, Nadia et Daria jouaient ensemble avec leurs Pokémon.
- Nos parents sont fous, hein ? Et ce cousin et cette cousine qui sortent de nulle part, tout d’un coup… souffla Noé.
- Ouais… mais dans un sens, c’est plus intéressant qu’une famille normale, non ?
- C’est sûr. En tout cas, je suis content que tu n’aies pas été blessée !
Nell inspira et regarda Noé.
- Noé, je suis flattée par… ton attention, mais je suis déjà amoureuse.
- … hein ? Quoi ? Mais non je suis pas amoureux de toi, enfin !
- Ah bon ?! Mais t’es tout le temps là à me demander si ça va…
- Parce que t’es mon amie ! J’t’ai jamais regardée de cette façon, enfin ! Pis je veux devenir policier, j’ai pas le temps de tomber amoureux !
- … euh… ok… je… m’attendais pas à ça !
- Tu t’attendais à quoi ?!
- … à rien. Excuse-moi…
Nell s’éloigna de Noé pour aller s’asseoir auprès de Jack qui la regarda, étonné.
- Un souci ?!
- … je sais pas ! Laisse-moi, je veux juste être là, tranquille !
- Bon…
Yann se retint de pouffer de rire.
Colin et Aude surveillaient également les enfants.
- J’aurais dû y aller avec eux, dans ce jardin…
- Pour quoi faire, exploser cette bestiole ? soupira Aude. On a déjà eu cette conversation des milliers de fois, Colin, le côté Smirnoff c’est les aventuriers dingos, les Ludges, c’est les spectateurs ! Encore que notre fils semble penser le contraire…
- Oui… Il me rappelle son grand-père.
Aude inspira.
- Finalement, il sera capable de prendre son indépendance, déjà l’année prochaine.
- Voilà… Ses Pokémon pourront l’aider en cas de besoin… et un jour ce sera un adulte accompli comme les autres, en fauteuil ou pas.
Aude sourit.
- On a été de bons parents !
- Grave, on a assuré ! sourit Colin.
***
Holly et Gina observaient, médusées, Ana serrer Steven dans ses bras et lui susurrer des mots tendres en russe. Steven sanglotait sur son épaule.
- Mon Mucuscule… mon pauvre, pauvre Mucuscule…
- Eh beh… Steven qui pleure ?! s’étonna Gina.
- J’en aurais bien ri, mais là pour le coup… marmonna Holly.
Dragmara, au-dessus d’elles, semblait tout aussi interrogatif. Fey n’en croyait pas ses yeux, mais elle était trop occupée à être dans les bras de James pour s’en soucier. Francis et Quinn observaient David partir dans les jardins.
- C’est un courageux, le deuxième père à Perrine ! admit Francis.
- Tu m’étonnes, moi, même pas j’entre dans le périmètre de la cour, avec ce truc…
Carl et Jeffrey s’efforçaient de rassurer Margaret. Carl regarda son beau-frère.
- Il est à qui, ce gamin, dans ton harnais, là ?
- … merde, c’est le fils à Arlène et Dimitri, faut que j’leur rende… soupira l’oncle de Wallace.
David Smirnoff donc avançait dans le jardin, fixant Hoopa qui ne bougeait pas trop et dont les six mains étaient rentrées dans son corps.
- … c’est plus impressionnant vu de derrière l’école.
- Fiston… marmonna Etienne.
- Et voilà l’Elu ! sourit Rhumann.
- Il est impressionnant ! admit Lola.
- Et vous mentez très mal ! admit Rhumann.
Helen regarda Malcolm, Claire, Rachel, Finn et Charlie, incertains.
- Qu’est-ce qui se passe, vous m’attendiez ? s’étonna David.
- Monsieur Smirnoff… fils !
- Truman, je suis monsieur Truman, j’ai repris le nom de mon mari.
Rhumann eut un frisson mortifère.
- Ad…mettons… hem… Vous êtes le seul à pouvoir sortir votre frère du multivers où Hoopa l’a enfermé.
- Vous pourriez y aller vous-même aussi, monsieur le maître des fantômes ! grommela Charlie.
- Alors attention. Je suis maître des fantômes mais pas maître des dimensions. Le tour que je viens de faire, avec mon « Ectoplas-chat »…
- Ça sonne bien ! sourit Rachel.
- Merci ! C’est purement déployer un fragment de mon Ectoplasma géant, qui est spécial, comme certains le savent… Donc, je suis dedans, il vogue dans le sol et me transporte jusqu’à vous, le reste c’est de l’esbroufe !
- … de l’esbroufe ! moqua Finn en agitant une main.
- Vous êtes soldat, n’est-ce pas ? Un vulgaire tâcheron au service du Gouvernement…
- Etait. Je suis fonctionnaire de police à présent.
- Vous avez participé à la guerre, c’est pour ça que vous m’en voulez…
- Oh ce n’est pas une nécessité, hein… Il suffit de savoir ce que votre famille de dégueulasse a fait ! sourit Helen avec légèreté.
Rhumann regarda Helen, amusé.
- Et votre famille a vous, qu’a-t-elle fait ?
- Rien qui ne l’incrimine sur plusieurs générations et qui l’incrimine encore si on en croit madame !
Lola leva les mains.
- Oh, moi, vous savez, ça fait des décennies que j’ai été donnée à monsieur Stockwell pour être vendue !
- Qu’elle dit, en rigolant presque… marmonna Malcolm.
- Mac, arrête de taquiner cette femme ! Tu as vu de quoi son Roucarnage est capable ! geignit Claire.
- Ecoute, on s’en prend toujours à ce qui nous fait peur, c’est un réflexe naturel ! souffla Malcolm.
- On peut reprendre ?! On a tous bien compris que vous n’aimiez pas le monsieur, s’il pouvait reprendre ses explications, on avancerait. Wallace et Roland sont pris là-dedans, il faut les en sortir… souffla Rachel.
- Ainsi que monsieur Truce ! sourit Lola.
Rhumann regarda David, un peu intrigué.
- Vous avez été exposé à une forte dose de radiations dimensionnelles lorsque vous étiez dans le ventre de votre mère !
David regarda son père qui plissa les yeux.
- On était jeunes et foufous, on n’a pas fait attention, désolé mon poussin !
- Comment ça, dans quelles circonstances… ?!
- Sommet du Mont Couronné, il y a une trentaine d’années, Dialga et Palkia ont ouvert un portail, mais il leur manquait Giratina. Erreur critique qui plongea Cynthia Karashina et Jethro Gallhager dans un « faux dimensionnel » qui les désintégra et les tua. Mademoiselle Karashina était une grande amie de votre père.
David regarda Etienne qui sembla plus vieux que jamais.
- C’était pas un moment facile. Ta mère tenait à être là pour nous épauler avec Kenneth qui… était un peu impliqué dans ces histoires également…
- Papa… soupira Malcolm en baissant la tête.
« Je vais éviter de mentionner que j’ai vu le nom Gallhager revenir souvent dans nos papiers d’adoption… » songea Rachel.
- D’accord, ok, euh… Qu’est-ce que je dois faire ?
- Quelque chose de merveilleux. En théorie, si vous approchez de l’Archi-Djinn, il vous laissera entrer dans le Multivers.
- Comme ça, normal, juste parce que monsieur, en tant que fœtus, a été touché par la lumière ?! souffla Finn.
- Oui, c’est comme ça ! grommela Rhumann. Vous m’emmerdez, à la fin !
- Vous pouvez juste dire « Ta gueule, c’est magique », hein…
- Ce sont des choses qu’un homme du commun de votre espèce ne peut pas appréhender !
- Et ça vous arrange bien… souffla Finn en levant les yeux au ciel.
David souffla.
- Je pourrais sauver mon frère, alors ?
- Oui. Vous avez le pouvoir de communier avec l’Archi-Djinn.
- J’ai rencontré ce Pokémon sous sa forme inférieure, dans le hall. Et il a réagi en… disparaissant avec monsieur Corrigan… mais… j’ai senti qu’ils étaient toujours là…
- Intéressant ! Vous avez effrayé le Djinn Hoopa Enchaîné, qui a utilisé Trou Dimensionnel pour vous exclure de son plan de l’existence l’espace d’un instant !
Finn secoua la tête.
- Putain si j’avais un Compteur Geiger de la connerie, il aurait explosé, là !
- Finn ! souffla Rachel.
- Tu vas pas me dire que tu avales un dixième des conneries que cet empaffé débite ?
- Tu as une meilleure explication ? souffla Rachel.
- Nan, mais je fais pas semblant d’en avoir une !
- Je connais les pouvoirs de l’Archi-Djinn, je les ai étudiés pour m’en prémunir ! annonça Rhumann
- D’accord. Comment vous savez que David est bien l’enfant dont Linda était enceinte à ce moment-là, et pas Roland ou Lily ?
- Mes pouvoirs de médium, jeune homme !
- ... vous le faites exprès ? Faut que je vous frappe ?
- Finn, tu la boucles ! grommela Rachel.
Charlie se pencha vers lui.
- J’suis d’accord avec toi, vieux, que de la merde, c’qu’il dit !
- Moi aussi… admit Dimitri, l’air de rien.
- Bah alors soutenez-moi un peu, les lopettes, je passe pour un con ! grommela Finn.
Rhumann tendit un bras vers Hoopa Déchaîné.
- Allez-y, David, approchez de l’Archi-Djinn.
David regarda Rhumann.
- Je vous fais pas confiance.
- … Allons bon ! Votre beau-frère vous a influencé, c’est ça ?!
- J’ai affronté vos sbires, j’ai été piégé dans votre Ectoplasma, je vous ai vu ne rien faire pour empêcher cette horrible guerre où tant de gens sont morts. Je ne vous fais pas confiance, je vous pisse à la raie et je chie sur tout ce que vous venez de dire, espèce d’immonde personnage !
Etienne fit de gros yeux. Charlie garda la bouche grande ouverte. Dimitri agita la tête.
- Là encore, je suis d’accord !
- Dave… souffla Malcolm, stupéfait.
- Oh bah… souffla Claire.
- Wow… sourit Helen.
- Oh c’est pas vrai y’en a pas un pour rattraper l’autre ! soupira Rachel en se frictionnant les yeux.
Rhumann inspira lourdement.
- Je vois. Vous ne tenez donc pas à savoir comment récupérer votre frère ?
- Récupérer mon frère ? Vous ne savez rien à rien. Je retrouverais Roland, peu importe ce qui nous sépare, un, deux, trois, dix univers. Je n’ai pas besoin de vos explications vaseuses et encore moins que vous m’expliquiez que je suis irradié ou une connerie dans le genre. Allez au diable.
Rhumann regarda Lola qui haussa les épaules.
- Son point de vue se défend.
- Je pensais que vous m’aimiez bien, vous ? souffla Rhumann.
- Vous êtes juste mon revendeur…
Rhumann leva les mains.
- Très bien, très bien, j’abandonne, débrouillez-vous !
- C’est bien ce qu’on comptait faire ! gronda David.
- Quant à vous, David Smirnoff… Je vous prédis un avenir florissant… mais bref !
Etienne eut un mauvais frisson. David haussa les épaules.
- Moi au moins, j’ai un avenir !
David s’avança vers Hoopa. Rhumann reprit son Ectoplasma pour repartir, regardant cependant David s’avancer vers l’Archi-Djinn qui déploya ses mains de manière très artistique en les faisant tourner autour de son corps.
- David…
- Attention ! souffla Helen.
Les mains de Hoopa Déchaîné entourèrent David qui laissa faire. « Je ne suis plus le même. Si je dois en passer par là pour sauver Roland, alors… »
David disparut. Etienne en tomba un genou à terre. Finn le rattrapa.
- Etienne ! Putain…
- Mon David… Mon fils…
Rachel, Malcolm, Claire et Charlie approchèrent de Hoopa qui semblait tombé en catatonie. Dimitri regarda Lola.
- Selon vous, monsieur Stockwell disait vrai ?
- Oh, oui, bien sûr. La vérité de ses mots n’est pas entachée par les mensonges de son cœur.
Helen sembla sceptique en observant Hoopa. « Monsieur Smirnoff… »
***
Monde Zéro.
David flottait dans l’étrange galaxie rosée. Il vit les écrans. Il regarda autour de lui. Le vide absolu. Il inspira.
- Roland ?
Une foule d’écrans se dressa face à lui. Lui montrant Roland dans divers univers. Il vit Roland riche à millions, en costard. Il le vit SDF. Il le vit piètre dresseur de Pokémon. Il le vit maître de la Ligue. Il regarda les écrans. Sur certains, Roland empoignait David, le frappait, le brimait, l’insultait. Sur d’autres, il le veillait étant malade, il le serrait dans ses bras, il l’aidait dans sa vie.
David hocha la tête. « Je vois, une infinité de réalités… »
- Mais que faites-vous ici ?
Les écrans s’éloignèrent de David qui vit arriver, sur un gros cristal, un vieil homme de grande taille, en costard aux longs cheveux blancs. Une femme se trouvait dans le cristal sur lequel il voguait dans l’espace. Un Ténéfix aux yeux rouges dirigeait la « barque » avec un long cristal, comme une gondole.
- … je… euh… Mon frère… Mon frère s’est fait absorber par Hoopa Déchaîné.
L’homme inspira.
- Je vois… Les Multivers sont sur le point de céder… C’est dangereux. Si le Monde X est visité par inadvertance, les conséquences pourraient mettre notre monde en péril. Dans une telle situation, je me dois d’arrêter votre frère.
- Astor Benz…
L’homme releva la tête.
- … David Smirnoff…
- Vous n’arrêterez pas mon frère. Je doute que vous en ayez ne serait-ce que le pouvoir.
- … En effet, je ne suis plus Agent du Gouvernement. Avec Anya, nous nous contentons d’errer de monde en monde, afin de régler les problèmes de notre monde d’origine… comme nous le pouvons. Votre frère était censé mourir en vous donnant son cœur. Nous avons arrangé cela en transférant un donneur potentiel d’un autre monde. Votre ami Léopold aurait dû mourir aussi. Nous avons rectifié cette erreur également en empêchant ses Pokémon de fuir par réflexe. Il est très sensible, votre ami, il a failli deviner le pot aux roses. Idem pour madame Rachel, même si cela a nécessité le sacrifice de son Ursaring. Et vos parents, là encore, mais cela a nécessité bien peu d’intervention de notre part…
David inspira.
- Vous faites comme monsieur Stockwell, vous vous lancez dans des explications sans queue ni tête pour m’embrouiller…
- Probablement. Si vous êtes arrivé ici tout seul, c’est que…
- Apparemment je suis spécial…
- C’est que vous êtes imprégné, oui. Ce qui vous donne plusieurs privilèges ici.
David souffla.
- Vous avez essayé de me tuer, je suppose que je peux vous faire confiance…
- Je vois ce qui vous rapproche de votre frère… sourit Astor. Vous pouvez voyager de monde en monde et en influencer la substance par vos paroles et vos actes. Vous êtes un peu un Dieu ici. Je vous envie, j’aurais aimé être imprégné moi aussi.
David sembla blasé à l’idée d’être un Dieu ici.
- Je décide de tout ?!
- Oui.
- … pour tout ?
- Voilà. Vous avez accès à tous les mondes.
David hocha la tête.
- Et si j’y pense très fort, juste ?
- Je n’en sais pas plus, je sais juste que…
***
Ils se retrouvaient dans une grange. Astor était derrière David, mais il était translucide.
- … Oh. Vous… euh… c’est impressionnant !
David attendit un moment. Il aperçut Kyle qui traînait Vincent par la main.
- Allez, on va s’éclater ! Juste un petit coup de b… David ?!
Le jeune homme s’était placé devant son ex-petit ami, amusé.
- Vous avez raison, ça marche !
- Si vous pouviez éviter de parler, il vous entend, et vous pouvez le…
David donna un coup de poing à Kyle sous les yeux effarés de Vincent.
- … toucher… !!!
- Ouais, j’vois ça ! Wouh !!
- Oh mon DIEU ! s’étonna Vincent Hadley.
***
Autre monde. Roland insultait Rachel. La maison venait de s’effondrer à moitié. Rachel était à genoux, terrassée par les propos de Roland. Sacha Nolan se tenait le nez à terre.
- J’ME CASSE. ADIEU BANDE D’HYPOCRITES !
- ROLAND !
Roland vit son frère arriver vers lui.
- … Tu sors d’où ?! T’es pas censé être à l’hôpit…
David prit une chaise de jardin et la fracassa sur la tête de son frère. Astor haussa les sourcils.
- … vous avez de la frustration à passer ou bien…
***
David était devant Manternel.
- Désolé… Désolé, je ne peux pas te sauver, je…
L’autre David arriva avec une seringue.
- Mais si, avec ce Manternelium fait exprès pour guérir absolument TOUTES les maladies des Manternel, ce Pokémon va guérir ! Et HOP !
David se regarda, stupéfait, piquer la bête. Astor agita la tête.
- Ah oui, et vous n’en avez rien à fiche des règles !
- Quelles règles ? Et voilà, il est comme neuf ! Magique !
- Vous… êtes mon moi du futur ?! s’étonna David, un peu sonné.
- Oui, voilà, tout à fait !
***
Retour au monde Zéro.
- En théorie, c’est interdit de se rencontrer soi-même. Enfin, au moins vous n’avez pas frappé votre double…
- Je retournerais bien à certains moments de ma vie pour me frapper, cela dit… admit David.
- Je vous déconseille de le faire.
- Mais du coup, les choses ont changé dans mon monde à moi ?
- Non, vous avez juste créé de nouveaux mondes alternatifs plus ou moins étranges et réalistes. Intervenir dans son destin provoque des effets étranges parfois…
Astor isola trois écrans. Kyle revenait vers David, penaud.
- David, excuse-moi, je sais pas ce qui m’a pris…
- Hein ?
- Je… euh… il va falloir qu’on discute de notre avenir en tant que couple… je… crois pas être un mec bien pour toi…
David regarda Kyle, stupéfait. Le vrai David sembla satisfait.
- Au moins, cette fois, il fait ça bien… le second…
Roland regarda de tous les côtés.
- Il est passé où ?! Il a disparu ?! Non mais je rêve ! David ?!
- Roland, c’est quoi ce bordel ?!
Malcolm empoigna Roland.
- D’OU TU PARLES COMME CA A MA SŒUR ???
- Roland, je sais… pas de quoi tu parles, j’ai jamais couché avec ce type, mais enfin t’es malade ! geignit Rachel.
- C’est vrai, ce mensonge ?
- Mais évidemment, Roland !!
Roland regarda Ethan puis la maison qu’il venait de détruire à moitié. Il serra les dents.
- … faut qu’on déménage, c’est ça ?
- Un peu, ouais ! grommela Rachel.
- En même temps vous allez pas rester dans un quartier de kidnappeurs et de psychopathes ! souffla Sacha en se relevant.
David agita la tête.
- Huh. Si Denis s’était pas cassé la jambe, cette scène-là se serait mieux passé, avec moi dans les parages !
- Vous auriez eu le courage de frapper votre frère avec une chaise de jardin à l’époque ?!
David regarda Astor.
- … nan, vous avez raison. Et enfin…
David revint avec Manternel.
- Et voilà, Wallace, comme neuve !
- String !! STRING !!! Oh merci monsieur Truman !!
- C’est rien, enfin, c’est tout naturel… « même si je me demande un peu ce qui s’est passé… »
Wallace serra son Pokémon dans ses bras et regarda David.
- Je sais pas comment vous remercier…
- C’est normal, voyons, tu es un ami de ma fille !
Wallace serra David dans ses bras. David sourit, ému.
- Allons, Wallace…
L’étreinte devint un peu plus charnelle, et Wallace, épris de reconnaissance, embrassa David qui… se laissa faire.
David fit de gros yeux. Astor agita la tête.
- Je… crois que la suite aurait été infiniment moins intéressante…
- … vous aussi vous pensez que parfois certaines choses doivent mourir, du coup ?
- Je suis dans les multivers depuis bien plus longtemps que vous, je suis persuadé que certaines choses doivent mourir, pour le bien commun. Si les morts meurent c’est pour une bonne raison. C’est dans la logique des choses. Perturber cette logique, c’est déranger tout l’univers.
David acquiesça en voyant, sur le troisième écran, que Wallace devenait visiblement son amant corps et âme.
- … ouais, nan, je pense pas que je veuille voir un monde où Wallace devient mon amant… geignit David.
- Votre pantalon répond différemment…
- Je suis imprégné, pas hétéro… geignit David.
Astor haussa les épaules.
- Vous avez fini de vous amuser ?
- Pas vraiment, mais je suppose que le temps presse…
- Il y a une différence légère mais négligeable entre le temps passé ici et le temps passé dehors. Le maintien de Hoopa sous sa forme Déchaîné est cependant un danger. Il est en sommeil relatif pour le moment mais à son réveil, il ravagera Poképolis et fera fusionner les mondes, ce sera un bordel monstre.
- Si je les ramène, on sera au même moment où ils nous attendent dehors ?
- Oui. Il n’y a qu’un seul Archi-Djinn entre tous les Multivers, de fait il est une porte d’entrée et de sortie unique sur l’Univers où il se trouve. Tant qu’il a un intrus en lui, il ne peut pas bouger.
- Vous êtes un intrus ?
Astor hocha la tête.
- Mais c’est pour le bon maintien de l’équilibre. Le fait qu’Hoopa, enchaîné, reste dans un seul et même univers, c’est plus sûr pour tout le monde. Il a moins de chance de se déchaîner et de faire fusionner les mondes en restant ici.
David agita la tête.
- Logique. Mais du coup, pourquoi est-il dans cet état léthargique ?
- Il a absorbé Justin Truce et Jerry Callum qui ont visité la dimension de Giratina. Cette convergence entre les imprégnés de l’antimatière et les multivers perturbe un équilibre nécessaire à Hoopa pour maintenir la stabilité des Multivers.
David hocha la tête.
- Et vous ?
- Ténéfix a juste un accès accru aux interstices entre les mondes, qui a été encore prolongé avec sa Méga-Evolution.
Le Pokémon salua David qui le salua aussi.
- Je me rappelle encore de ses griffes sur moi… quel moment sympa on a passé…
- N’est-ce pas. Vous semblez différent… Blasé mais empli de bravoure !
David inspira.
- Mouais. On retrouve les intrus ?
- C’est vous qui avez les accès. Je vous suivrais avec Méga-Ténéfix…
Un cristal se colla à l’épaule de David qui hocha la tête.
- Je préfère en effet, vous savez plus ce qui se passe ici que moi…
Astor hocha la tête, ravi de servir. David le regarda.
- Je ne vous en veux plus du tout, hein, je crois vous l’avoir dit avant… Ces cheveux blancs…
- C’est la culpabilité, jeune David. Et encore, vous, je peux obtenir votre pardon. Les enfants que j’ai aidé à massacrer pendant le Jour de l’Herbe Rouge…
Astor secoua la tête. David plissa les yeux.
- Je sais pas quoi vous dire… Vous essayez de vous racheter en rafistolant les mondes parallèles…
- J’essaie de résoudre les problèmes des uns, je déshabille Pierre pour habiller Paul, j’ignore si je fais du bien ou si je fais autant de bien que de mal…
Astor regarda David.
- Vous êtes encore jeune, vous avez la vie devant vous…
David hocha la tête, incertain.
- Veillez à vivre sans regrets, David Smirnoff. Vous pouvez mourir en ange ou vivre assez longtemps pour devenir un démon.
David acquiesça.
- Je m’efforcerai de suivre ce conseil. On va essayer de trouver mon frère.
- Faites donc.
David ferma les yeux. « Roland… »
***
- Merci de m’aider…
- C’est normal. T’es mon frère.
David observait, entre les murs. La maison de leurs parents à Voilaroc, celle qu’ils ont toujours connu, où ils ont grandi. Roland était avec lui, à l’aider pour ses examens de passage en filière médecine.
- Donc à chaque type est associé une méthodologie précise. Quand les types se mélangent, la méthodologie fusionne aussi, tu as bien compris ça ?
David hocha la tête. Roland continua.
- Ok, imagine les médicaments comme un type de Pokémon. Tu as six types de médicaments. La Taurine, d’abord. On la connait sous le nom de « Protéine ». Elle augmente la force physique des Pokémon. Tu dois donc éviter les médicaments à base de Taurine pour les Pokémon du style Abra. Inversement, le Lysozyme, aussi nommé « Calcium » est un ingrédient capital des médicaments destinés aux Pokémon avec une forte attaque spéciale, certainement pas à un Machoc. D’accord ?
David acquiesça.
- Tu me cites les trois autres types de médicaments, s’il te plait.
- La Bromhexine, aussi appelée Fer, le Chitosane aussi appelé le Zinc et l’Indométacine, aussi appelée Carbone.
- Parfait. Tu vois que tu peux y arriver !
- Merci Roland !
- Me remercie pas, c’est toi qui progresse. Alors, tu fais l’exercice 4 et je reviens te voir ? J’vais nous faire du thé.
- D’accord !
Roland sourit et sortit de la chambre. Astor arriva près du vrai David.
- Ce n’est pas votre Roland.
- C’est le Roland que j’aurais voulu avoir.
- On n’avancera pas comme ça.
- Je sais. Seulement, mon vrai frère… je ne sais pas ce qu’il pense de moi…
- Essayez de rejoindre Wallace alors. Votre avis sur lui est plus objectif…
David agita la tête.
***
- Il ne faut rien dire à Denis…
- Evidemment, vous me prenez pour qui…
- Et encore moins à Perrine !
- Monsieur Smirnoff, voyons…
David regarda Wallace qui avait cessé de se rhabiller, torse nu avec sa chemise sur les épaules. David s’avança pour embrasser de nouveau le jeune homme.
- Mes parents attendent en salle d’attente…
- Je sais, je sais, mais j’ai trop envie…
Astor Benz se frictionna le visage. David grimaça lourdement.
- O…k, je suis définitivement pas hétéro…
- Et croyez-moi, cette année aurait été beaucoup moins intéressante si cela s’était déroulé ainsi !
- C’est parce que j’ai pas respecté les « règles » ?
- Tout à fait. L’introduction du surréalisme dans un univers en déforme les codes. Le sens moral de votre double a été affecté par la rencontre avec vous, l’apparition de cette seringue sortie de nulle part et vos propos incohérents. Dans les autres mondes, vous n’étiez pas présent au moment où les scènes se sont déroulées. De fait, vous n’avez pas altéré les gens en eux-mêmes, vous avez doucement ajusté les choses.
- Même avec la chaise de jardin ?
- Hallucination collective. Presque personne n’a réalisé que c’était vous.
David hocha la tête. Wallace se rhabilla.
- Je dois prévenir ma famille que tout va bien.
- Ok, ok… euh…
- Je sais pas si on recommencera, monsieur Smirnoff, ça me gêne vis-à-vis de votre mari…
- Mais ça t’excite aussi, pas vrai ?
Wallace agita la tête.
- Pas faux. J’aime bien vos airs coincés.
Wallace embrassa David et sortit de la salle d’attente.
- A plus. C’est bon, Manternel est sauvé !
- Aaaaaah !
- Ouf !
Dans la salle de consultation, David s’assit sur une chaise. Il regarda ses mains.
- Mon Dieu, mais qu’est-ce que j’ai fait…
David serra les dents et chercha dans un tiroir. Le vrai David plissa les yeux.
- Non… Non, non ne fais pas ça !
Le David perturbé en sortit une boîte de pilules et l’avala. Le vrai David serra les dents.
- Merde !! Pourquoi je peux pas intervenir ?!
- C’est trop tard. Votre destin ici était scellé.
- Je croyais que je pouvais tout faire !
- Pas si vous ne respectez pas les règles. Vous avez la possibilité de supprimer ce monde.
- Vr… vraiment ?!
- Oui, vous pouvez faire ça.
David se regarda, agonisant au sol, en larmes.
- Pardon Denis…pardon Perrine… G… Gggg…
- Oh mon Dieu ! souffla David en supprimant cette réalité alternative.
- Vous avez compris l’étendue de votre pouvoir ?
David hocha la tête.
- Un grand pouvoir implique…
- Ah non. Non. Non, non, non, non, NON. Fermez votre gueule. Je vous défends de faire cette référence. Allez-vous faire foutre ! grommela Astor.
David hocha rapidement la tête.
- Je vais essayer avec monsieur Truce…
***
David se retrouva dans le champ de fleurs. Roland et Wallace observaient Justin et Seth.
- Je suis désolé, je… J’ai été un compagnon pitoyable…
- C’est moi qui suis désolé… J’avais… j’avais pour mission de me rapprocher de toi par tous les moyens… te séduire faisait partie de ces moyens…
Justin regarda Seth qui fondit en sanglots.
- Même si après j’ai… appris à t’aimer, au départ… c’était juste pour ramener plus d’informations à Roland ! J’te demande pardoooon !!
Justin regarda Seth, neutre. Il regarda vers la maison en bois où résonnaient des cris joyeux de Pokémon. L’endroit respirait le bon-vivre.
- Je…
- Pardon Justin, j’suis tellement désolé…
Justin hocha la tête.
- Je le savais.
Seth regarda Justin qui hocha la tête.
- Une fois à la présidence, j’ai eu des accès… j’ai vu que… quelqu’un avait fouillé mon passé et découvert… les papiers d’annulation des mariages arrangés auxquels mes parents m’enjoignaient de participer. Et je donnais comme motif…
Justin leva les yeux au ciel.
- « N’éprouve aucun désir ni intérêt pour sa partenaire ». C’était facile d’en déduire que je n’étais pas intéressé par la gent féminine, j’en ai conclu que c’était quelqu’un de l’association…
- Non, c’était moi…
Justin regarda Seth qui pleurait toujours.
- Je voulais vraiment bien faire ce travail… Je me suis préparé… J’ai retenu ta date de naissance sur mon frigo… J’ai appris à faire des pancakes… Je savais que tu aimais bien les Bulbizarre, d’où mon idée de cadeau… J’ai… je… couchais avec toi d’un côté et j’invitais des gens dans mon appartement quand j’étais au boulot, je…
Justin hocha la tête.
- Déballe tout, déballe…
- Je suis tellement désolé !
- Pas autant que moi. Ne te suicide pas, s’il te plait.
- On va partir loin toi et moi, hein ?
Justin inspira.
- Tu vas partir loin. Et moi je vais aller en prison.
Seth plissa les yeux. Wallace regarda Seth, étonné.
- Je vais me rendre, Seth. Wallace avait raison sur toute la ligne. Je ne peux pas accepter ça. Ton ambiguïté quant à ma cause, les machinations de Roland, et encore moins cautionner les actes de Teresa… je ne veux plus être l’esclave d’aucun de ces fardeaux. Ni d’un troll, ni d’une girouette, ni d’un démon.
- Justin…
- Je vais avoir besoin de temps.
Justin se leva et s’éloigna. Il remarqua David. Roland et Wallace se retournèrent.
- … David ?!
- Hey… Roland. Wallace…Monsieur… le… Président ?!
Justin se contenta de saluer. Seth pleurait bruyamment. Wallace, Justin et Roland se tournèrent vers lui en même temps.
- OH LA FERME !
Seth sanglota de plus belle. Il tenta de se tirer dessus, sans succès. Astor eut un sourire.
- Vous ne pouvez pas décider de votre mort dans un endroit où votre destin s’arrête.
- Y’en a beaucoup, des règles comme ça ?
- Si vous touchez un seul d’entre eux dans le cadre du Multivers, il sera imprégné aussi.
- Mais alors vous aussi ! Ca faciliterait votre action !
- Cela le bloquerait également définitivement ici aussi…
- Vous pourriez finir votre explication quand même, j’aurais pu toucher mon frère par inadvertance !
- C’est pas comme si je voulais te serrer dans mes bras, hein… marmonna Roland.
- Vous mentez super mal… marmonna Wallace.
- Tu portes ma cravate ?
Roland regarda son frère.
- …non.
- Ouvre ta veste.
- Non.
- Allez, si tu l’as pas, c’est pas grave, je t’en veux pas.
- On se revoit pour la première fois depuis huit ans et tu veux juste voir ta cravate ?
David haussa les épaules. Il regarda Astor.
- Je peux le forcer à le faire ?
- Vous pensez que c’est dans les règles ?
- Je pensais que j’étais un Dieu ici, je peux pas échapper aux règles ?!
- Vous vous êtes suicidé après avoir couché avec ce jeune homme dans une autre réalité, je pense que vous avez bien compris que non, vous ne pouviez pas échapper aux règles.
Wallace regarda Roland et Justin.
- Couché avec ce jeune… Oh merde !!
- Il parlait peut-être de Seth…
- Non, il l’a désigné lui… marmonna Justin en serrant les poings.
Truce approcha de Benz. Le vieillard inspira.
- Et voici la confrontation tant attendue…
Astor descendit de son cristal.
- Benz, où est ma m…
Le cristal sur lequel il se trouvait se redressa. Anya Edelson était conservée dedans. Justin fit de gros yeux. Wallace ouvrit la bouche, stupéfait. Roland pencha la tête sur le côté.
- Maman… Qu’est-ce que vous lui avez…
- Ce n’est pas moi. Les gens meurent naturellement, vous savez.
Justin secoua la tête.
- Maman, non…
- Après, le cercueil, oui, c’est moi. Pour la garder auprès de moi, toujours aussi belle.
- Espèce de salaud…
David s’interposa d’une main.
- Un seul doigt et je vous emprisonne ici pour toujours. Après tout ce que vous avez fait à mon frère et au reste de ma famille, je n’aurais aucune hésitation ! lâcha fermement David.
Roland grimaça.
- O… kaaaaay…
- Là, ouais, je coucherai bien avec ! admit Wallace.
- Touche mon frère et je te tue.
- Si je touche votre frère, là, je revois plus jamais ma mère, je vous avoue que le choix est vite fait.
Roland regarda Wallace qui le regarda.
- … J’veux ma maman, moi, pauvre tête de nœud !
- Arrête d’être aussi vulgaire !
- Hey, ça capte pas ici…
- Tu es dans les multivers et tu regardes ton téléphone non mais je rêve… souffla Roland.
Justin secoua la tête.
- Maman, mais qu’est-ce qui lui est arrivé ?! M… Maman… De… Depuis combien de temps ?
Astor baissa la tête.
- Mes mots n’auront aucune prise sur vous. Je propose que monsieur David nous fasse une visite guidée.
David hocha la tête.
- D’abord… je vais libérer ces deux-là…
Jerry et Sophia furent libérés des mains de Hoopa. David agita la tête.
- C’est grisant !
- Mais… mais où suis-je ?! s’étonna Jerry. Où est ce petit minable de Tristan ?!
Wallace regarda Jerry, intrigué. Le comptable regarda Justin, Wallace et Roland.
- Mais qu’est-ce qui se passe ?! Monsieur Truce ? Avec monsieur Smirnoff ?! Et le petit Gribble ?! Mais qu’est-ce que ça veut dire ?!
- Y’a une règle qui m’interdit de le sortir de Hoopa ? demanda David.
- Non. Mais au prochain coup, sortez Justin en même temps que nous, il faut débarrasser Hoopa de tous ses intrus imprégnés par l’Antimatière. Et aussi, si vous sortez Jerry, Hoopa va se réveiller et attaquer les gens dehors.
- Pourquoi j’ai la désagréable sensation d’avoir été utilisé ?! geignit Jerry.
- C’est moi, j’vous ai attrapé par les fesses à un moment ! signala Roland.
Jerry serra les dents. Roland haussa les épaules.
- C’était moi ou votre patron !
- … mais euh…
- Je vais sortir la dame aussi… souffla David.
- Impossible. Elle, elle est prisonnière à tout jamais de ces lieux. C’est Diancie qui l’a amenée ici pour la châtier. Elle servira Hoopa à tout jamais. Les légendaires ne peuvent pas interférer entre eux, d’où notre souci avec les imprégnés de l’antimatière. Hoopa ne peut pas sortir Jerry et monsieur Truce de lui-même. Pour sortir cette femme, il faudrait l’accord de Diancie qui a dû s’exiler dans son palais-miroir. Le repérer sans le bon matériel est une mission presque impossible.
Justin, sanglotant, regarda sa directrice de campagne qui restait assise comme un légume. Roland agita la tête.
- Super. Quelqu’un d’autre se sent super mal ?
Wallace et David levèrent la main. Justin inspira, en larmes.
- Je suis en train d’apprendre que ma mère est morte, croyez bien que le sort de cette femme m’indiffère totalement…
- Sans-cœur !
Wallace frappa Roland.
- Un peu de respect !
- Monsieur Smirnoff…
David acquiesça.
- Bon, je vais faire confiance aux gens dehors…
Jerry fut évacué de Hoopa. Wallace se mordilla les lèvres.
- Donc… la mort d’Anya Truce…
- Edelson… Ne mêlez pas ma mère à ce nom… geignit Justin.
David hocha la tête.
***
Alors que Fey, James, Holly, Gina, Steven, Ana, Quinn et Francis se retranchaient devant l’école…
- Steven ?! s’étonna Perrine.
- Euuuh… marmonna Walter.
- Bah merde alors… souffla Naomi.
Les autres la regardèrent alors que Steven était dans les bras de Linda, observé par une Lily stupéfaite.
- Tu vas bien tu vas bien tu vas bieeeen !!! geignit Quinn en serrant Lucy contre elle.
- Oui, oui… et toi tu es trempée !
- J’étais avec Steven…
Francis observait le blond, un peu inquiet, tout comme Fey, James, Mike, Rebecca et Andréa. Quinn souffla.
- Disons que c’était intense.
- Ouais… J’ai un truc à dire maintenant que presque tout le monde est réuni… A propos de cette attaque… enfin, de ce traquenard…
Quinn s’étonna. Lucy inspira.
- Enfin, on a décidé avec Tristan qu’on verrait avec le principal intéressé…
- Euh… okay... Et sinon, ce qui se passe avec Orson, euh…
Lucy regarda Orson qui félicitait tous les autres élèves un par un comme s’il était le « Generale ». Elle haussa les épaules.
- Moi ça me rappelle les histoires de Mamie à propos du bled.
- … Lucy, les chinois peuvent pas dire « Bled » pour parler de la Chine !
- Bah si, carrément !
Dans les jardins…
Finn et Dimitri soutenaient le vieux Smirnoff, encore sous le choc.
- C’est qu’un vieux machin, il a pas de preuve de ce qu’il avance. Lui accordez pas plus de crédit qu’il n’en mérite… souffla Finn.
- Vous savez, l’espérance de vie, c’est très relatif. Moi un jour j’ai failli me suicider. Si je l’avais fait, je serais mort. Donc mon espérance de vie est très relative.
Finn et Etienne regardèrent Dimitri qui agita les mains.
- Dans ma tête, ça sonnait mieux !
Rachel, Charlie, Helen, Malcolm et Claire étaient aux briquettes de jus de fruit.
- Hoopa est immobile, on attend quoi en fait ? souffla Malcolm.
- Bah qu’il bouge ! souffla Claire.
- On a besoin de Club Sandwich… admit Charlie.
- Oh arrêtez, dire que la cantine est sous les décombres alors qu’ils ont une super jardinière de légumes… geignit Helen.
- Si on avait au moins un signe… souffla Rachel.
Rhumann et Lola restaient posés en observateurs. C’est alors qu’un portail s’ouvrit et lâcha Jerry hors de Hoopa, sur le sol des jardins.
- OUCH !
Tout le monde se releva, surpris. Jerry regarda les gens autour de lui.
- C’est qui ?! s’étonna Charlie.
- C’est quoi ?! s’étonna Finn.
- Bonjour ?! demanda Rachel à tout hasard.
Jerry se releva et regarda autour de lui.
- Vous !! Vous êtes des ennemis de Teresa Torres !! Je dois vous éliminer !!! Tarpaud !!
Il se mit à pleuvoir sur le terrain.
- AAH MAIS NON !!! grommela Helen.
- MON CHEMISIER, MERDE !! cria Rachel.
- IL FAIT QUOI CE CON ??? cria Finn.
- J’ai réussi à garder mes cheveux intacts pendant une guerre et il me les fout en l’air !! geignit Claire. J’ai le droit d’avoir trois enfants et d’être jolie non ???
- Mais enfin, vous vous croyez où, espèce de misérable énergumène ?! grommela Rhumann.
Jerry frémit et rappela Tarpaud, ce qui fit cesser la pluie.
- Quoi, vous vous battez pas ?!
- Non mais ça va pas ? Je suis en congés, j’affronte pas de challengers ! grommela Charlie.
- C’est fini les combats, vous avez quinze trains de retard ! grommela Malcolm.
- J’ai l’impression d’être face à moi-même, c’est très perturbant… admit Dimitri.
- Toi avant, alors, tu as changé, depuis ! admit Claire.
- Oui, ne sois pas si dur avec toi-même ! souffla Charlie.
Jerry regarda Etienne Smirnoff.
- VOUS !
- Nous avons été présentés ?! soupira Etienne.
- Vous êtes le père de Roland Smirnoff !! Vous êtes notre ennemi ! Je vais vous… mais qu’est-ce que vous…
Finn maîtrisa Jerry au sol, lui retira son arme et le tint immobile.
- Tu vas répondre à nos questions.
- Mais lâchez-moi !! Je suis juste un comptable !!
- Un comptable avec un Tarpaud relou ! rappela Rachel.
- Enlève-lui son Tarpaud, c’est pire qu’un flingue ! grommela Claire.
Finn posa la Pokéball et la fit rouler loin dans un réflexe militaire. Tout le monde l’applaudit. Rhumann se pencha vers Lola.
- Je n’avais plus l’habitude de fréquenter cette ribambelle de fous !
- Oh moi je trouve ça très distrayant… admit Lola.
Finn inspira.
- Bon. T’étais où ?
- J’en sais rien !
Finn tordit le bras de Jerry.
- AAAAAAAOUAAAAH !
- Doucement, Finn, c’est juste un comptable ! geignit Rachel.
- C’est toujours eux qui morflent, faut lire plus de romans d’espionnage ! souffla Finn. J’répète. T’étais où ?
- Dans une espèce de… de planétarium avec des étoiles roses !
Dimitri agita la tête.
- Concept sympa mais je doute que ça fasse venir du monde…
- Je savais même pas que ça existait encore les planétariums ! admit Malcolm.
- Faut dire que l’intérêt est limité… admit Claire.
- Qu’est-ce qui vous est arrivé exactement ? demanda Charlie.
Jerry regarda Finn.
- Vous pourriez me relâcher ?!
- Vous pourriez répondre à la question de monsieur ?
- Je flottais, je trouvais ça plutôt agréable, et une main griffue m’a attrapé la tête. Ensuite j’ai l’impression d’avoir… buggé et d’avoir une immense liste infinie défiler devant mes yeux jusqu’à ce que je me réveille dans un champ de fleurs…
Claire et Rachel se regardèrent, un peu intriguées. Helen grimaça carrément.
- … avec monsieur Truce et Monsieur Smirnoff qui se tenaient côte à côte…
- Roland ? questionna Charlie.
- Qui d’autre ?!
- Y’avait d’autres gens, à part ça ? demanda Dimitri.
- Un vieux type qui volait sur un cristal, un type qui m’a sorti de là en un clin d’œil, le petit Gribble et monsieur Corrigan.
Rachel hocha la tête, soulagée.
- Tout le monde est ensemble !
- Un type volant sur un cristal ? s’étonna Etienne.
- Probablement Astor Benz ! s’exclama Malcolm.
- Ensemble et bien conseillés, ça rassure ! admit Claire.
- Messieurs-dames…
Tout le monde se tourna vers Rhumann qui montrait du doigt, puis vers Hoopa qui s’était réactivé. Helen agita une main badine.
- Il va juste se défendre, on a juste à ne pas l’embêter !
La Rafale Psy frôla le groupe qui se releva, stupéfait.
- Et merde !
- C’est parce que je suis sorti ! Du coup je me casse !
- Vous pourriez au moins nous aider !! geignit Claire.
- Je suis juste un comptable !!
Etienne, Rachel, Finn, Charlie, Malcolm, Dimitri, Helen, Rhumann et Lola observèrent Hoopa qui avait déployé ses six mains et qui se préparait à lancer une attaque totale.
- … Eh bien voilà qui va être intéressant ! sourit l’ancien chef du Gouvernement de Johto.
***
Adventures of Mana – Mana PalaceRetour au moment où Anya découvre que Justin a tué son père.
Wallace regarda Justin qui serra les dents. Roland le regarda.
- Tu choisis bien tes fréquentations, Gribble.
- Silence, Roland.
Roland regarda son frère.
- Ce n’est pas à propos de toi, ça ne te concerne pas. Alors tais-toi, pour une fois.
Roland hocha la tête, voyant à quelle sauce il serait mangé une fois dehors.
Justin plissa les yeux. Il vit sa mère s’avancer vers lui.
- Bien. Tu as choisi le bon moment pour faire ça. Il donnait déjà des informations à l'ennemi depuis des mois.
- M… Maman…
- Mais ce combat n'est pas le tien. Tu vas aller te mettre en sécurité, moi je vais faire ce que j'ai à faire. Au sortir de la guerre…
Elle lui prit le visage entre ses mains alors que le jeune homme regardait sa mère, comme hypnotisé.
- … Tu seras celui sur qui reposera l'avenir de ce pays. La direction à prendre. C'est toi qui décidera de tout cela. C'est pour ça que tu dois vivre et te mettre à l'abri.
- - M… maman…
- - Va, mon fils. On se reverra dans un autre monde.
Elle s’éclipsa, laissant Justin seul et sonné. David regarda Justin, attristé.
- C’était la dernière fois… la dernière fois que je la voyais… Et elle m’avait dit où elle allait, je suppose… et après ça…
Avant de partir, Justin se dit qu’il pouvait peut-être prendre quelque chose qui lui serait utile. Il se rendit dans une pièce au bout d’un long couloir du manoir familial. Il vit la vitrine où était enfermé le trésor familial : La Pokéball de Jirachi. Il brisa la vitre avec une chaise et s’empara de la Pokéball.
- Voleur, en plus ?
Wallace marcha sur le pied de Roland. David souffla.
- AOUCH ! Mais putain !!
- Merci, j’avais pas envie de le faire…
Une fois en bas, Anya croisa Lola Prutt, encore en forme, bien que les cheveux grisonnants.
- C’est madame Prutt !! s’étonna Wallace.
- Elle était ma servante. J’ignore exactement pourquoi elle a intégré votre école… votre proximité avec moi, peut-être. Ou elle aura voulu vous protéger…
Lola cessa de ranger les bibelots.
- Madame ? Vous partez ?
- Ménard est mort et la guerre approche. J’ai à faire. Astor peut m’infiltrer dans les rangs de Suzuki en tant qu’infirmière.
Justin se tourna vers Astor.
- Votre mère est une héroïne. Elle a sauvé des milliers de gens.
- Elle a juste tué un vieux cul. Des gens sont morts quand même. Elle aurait dû le poignarder au lieu de l’empoisonner au liquide vaisselle ou je sais pas quoi… soupira Roland.
David allait répliquer quelque chose, mais Roland poursuivit.
- Surtout si Monsieur pouvait la transporter dans un autre monde à tout moment…
David et Wallace fixèrent Astor. Justin haussa un sourcil et regarda Roland.
- Ça m’arrache le larynx de le formuler mais il marque un point.
- Monsieur David, dans une telle situation, pourriez-vous montrer à ces messieurs comment s’est déroulé le stage terriblement amusant d’Anya Edelson dans les appartements de Suzuki ?
David agita la tête.
***
Roland, Wallace, Justin et David firent de gros yeux. Elle était enchaînée, pieds nus. La tête chancelante. Au bord de la folie. Escortée par quatre Mangriff.
- … des Pokémon qui, de par leur nature, étaient à même d’empêcher Ténéfix d’agir.
- Comment ça ? s’étonna Wallace.
- Monsieur Benz a déformé l’attaque Ombre Nocturne pour que son Ténéfix se déplace entre les dimensions, expliqua David.
Elle arriva dans la salle d’où se dégageait une odeur putride. Roland s’étonna.
- On est obligés de sentir ?
- OUI, gronda Astor.
Il semblait fiévreux. Justin observait sa pauvre mère, contrainte à aller donner ses médicaments à cet immonde personnage. La vision de Suzuki fit frissonner David.
- Ça rappelle de mauvais souvenirs, hein frérot…
David ne répondit pas. Roland plissa les yeux. « Mais pourquoi c’est aussi tendu entre nous, là ?! J’ai fait quoi… ah ouaaais… »
A peine arrivée, Anya dut subir une vieille et vigoureuse main aux fesses. Justin détourna les yeux, horrifié. David tint à regarder, tout comme Wallace. Roland agita la tête. Astor regardait la scène durement.
- Ma petite Alice… mes chers médicaments…
La main se fit plus insistante.
- Je compte sur vous pour me rejoindre ce soir sur le fauteuil où je m’endors…
On entendit un sinistre « plop » suivi d’un bruit aquatique. David, Wallace et Justin se regardèrent. Roland tendit un doigt.
- Détail historique méconnu, mais effectivement ce siège était expressément conçu pour que monsieur Suzuki y reste des journées entières au commandement des opérations, et cela impliquait pouvoir se vider, d’où la chaise sans siège.
- Je… pense que c’était un point de détail qui n’était pas nécessaire… marmonna Astor.
- Pour une fois que je m’intéresse à l’Histoire !
Anya « Alice » servit le Great Lord Suzuki, préparant chaque médicament avec soin. Suzuki lui prit la main.
- Tu essaies de m’empoisonner ?
- N… Non !!
- Si, je vois bien ! Tu es comme toutes les femmes, une immonde salope qui ne sait que poignarder les hommes dans le dos !
- S’il vous plait… je vous apporte juste vos médicaments…
Il lui serra silencieusement le poignet pendant une bonne minute avant de la lâcher.
- Eh bien, continue donc.
David se couvrit la bouche. Astor souffla.
- Torture psychologique. Ils ne pouvaient pas avoir d’autre infirmière qu’elle, elle est la seule à s’être portée volontaire, les infirmières spécialement mandatées était prises sur le front ou s’était suicidées…
- Vraiment super sympa cette guerre ! admit Roland.
Justin s’avança, prêt à fracasser le crâne du vieillard. David regarda Astor qui secoua la tête. Justin tenta de frapper Suzuki mais il passa au travers.
- DAMNATION !!! ORDURE, COMBIEN DE GENS AS-TU ENTRAINE DANS TON CHEMIN DE MORT !!!
- Non mais écoutez qui parle…
Justin se tourna vers Roland, furieux.
- Pardon ?
- Vous n’avez tué personne pendant cette guerre ? Vous n’avez commis aucun acte répréhensible ?
- Et vous ?
- Bah non, blanc comme neige, le Roland ! On peut passer une guerre sans tuer personne ! Surpriiiise !
David inspira lourdement. Wallace secoua la tête.
- Du coup, on est obligés de voir tout ça ou…
- Si Anya a fait ça, c’était dans la continuité de la modification de notre monde actuel. Elle devait empêcher Rachel Heine de mourir.
- Pourquoi elle ?
David regarda Roland, éberlué.
- Pardon ?! Non mais Roland !
- J’veux dire, y’a eu des milliers de morts, voire un million si on compte les disparus, pourquoi en sauver une ?
- Parce qu’elle devait désamorcer concrètement le mécanisme mortel de la bombe M. Ce n’était possible que si elle restait en vie. Le fait qu’elle meure caractérise un échec latent. La bombe M, dans un monde où Rachel Heine meurt, n’est pas mortel mais blessante. Elle a achevé de nombreux blessés sur le front. Elle a poussé des gens du haut des falaises de la mort.
- Quelqu’un d’autre est super passionné par le ressassement de cette guerre de merde ? soupira Wallace.
- Nan j’ai une autre question. En quoi là, elle empêche Rachel de mourir ?
- L’empoisonnement au mercure va tuer Suzuki un peu avant la date prévue à l’origine ce qui va empêcher qu’il donne un ordre précis qui l’empêchera de le faire totalement.
Roland agita la tête.
- Ça a l’air bien chiant votre deuxième job là quand même…
- C’est nécessaire. Les petits calculs, les essais, le décorticage de l’assemblage des évènements selon les faits dont ils découlent, c’est un travail de longue haleine.
David plissa les yeux. On voyait Anya présente lors de l’explosion de la bombe M, peu après la mort de Suzuki. La femme souffla, ravie de son effet.
- L’ensemble des engrenages est en place, notre réalité peut se dérouler.
- … mais c’est bien ma mère. Ma mère à moi, le moi de notre… Je ne comprends plus rien !
- Quand on a cherché Anya Edelson avec Jerry, il nous a dit qu’il y en avait des milliards… marmonna Wallace.
- Eh bien oui. Anya n’est pas Hoopa, elle n’est pas unique entre les univers. Il y a un univers où Anya n’a pas fait ce choix de partir avec moi, où elle n’a pas pris le risque. Elle est restée avec vous.
Justin sourit.
- ... et elle meurt pendant la guerre. D’une stupide balle perdue… souffla Astor.
- … ah…
- Oui. Monsieur David pourrait vous montrer la chose.
- Je n’y tiens pas… marmonna David, pas très enchanté.
- Dommage, on aurait bien ri… ironisa Roland. Bon ça nous dit pas comment elle est morte, la madame.
- J’y viens. Après ça, elle repart avec moi, évidemment, tout sauf rester au milieu du palais avec tous ces pro-Suzuki dans les environs, même si de ce que je sais, la plupart des collaborateurs avaient retourné leur…
- La mort de ma MERE, s’il vous plait ! grommela Justin.
- Si vous mourrez dans l’entre-monde, vous mourrez pour de vrai, hein ! sourit Roland. Il va vous dégommer !
- Smirnoff, si je pouvais vous coincer dans une dimension au hasard…
- Hey… soupira Wallace.
- Ca suffit tous les deux, votre dispute idiote n’intéresse personne ! grommela David.
Justin et Roland regardèrent David qui secoua la tête en fronçant les sourcils.
- Sérieusement ! Ca fait quoi, six ans que vous vous reniflez les fesses ? Y’en a marre ! Tout ça pour un siège de président ou un honneur à restaurer, mais regardez-vous un peu, bande de gamins !
Wallace agita la tête.
- Il a pas tort.
- Ahem… Monsieur David, si vous voulez bien vous caler sur les coordonnées de Ténéfix.
Le Pokémon aux yeux rouges regarda David et lui tendit la main. David la lui prit en souriant.
***
- Vraiment marrant ces trois étoiles qui surgissent quand on change de dimension… marmonna Roland.
- De quoi vous parlez ?! s’étonna Wallace.
- Hein ? Ça doit être que moi alors…
Anya observait son hôpital pour enfants. Wallace regarda la devanture.
- Hôpital pour enfant Hooles-Dorppa… Maillard, on est à Maillard !
- Elle a le sens du jeu de mots, ta vieille… admit Roland en regardant Justin.
- On sort d’ici et je vous fracasse à coups de…
- C’est MOI qui vais vous fracasser entre deux univers ! grommela David en tendant un doigt vengeur.
Roland et Justin se turent. Wallace regarda Astor.
- Anya avait à cœur le soutien des enfants, le soutien psychologique, physique et moral. Elle était très scrupuleuse sur ses choix de praticiens. C’est une variante qui se retrouve dans beaucoup de mondes.
- A quoi ça sert de savoir ça… soupira Roland.
- Vous verrez. Justin doit comprendre tout cela avant de voir comment sa mère est morte.
- Sinon quoi ?
- Sinon, tout comme son départ, il va le prendre pour lui.
Justin plissa les yeux. David agita la tête. Un enfant fut amené par la police, mais ni Wallace ni David ni Roland ne reconnurent Tristan. David regarda derrière lui. Seth était toujours en état de choc. « Tant qu’il n’essaie pas de nous poignarder dans le dos… »
- On passe à la suite, David.
- Oui.
***
- Anya…
Elle était épuisée. Elle avait atteint un certain âge arborait des cheveux gris soigneusement coiffés en couronne de nattes sur sa tête. Elle s’assit sur un muret, dans un monde inconnu. Astor volait à ses côtés, invisible tout comme elle. Il était déjà vieux.
- Tu dois cesser, Anya.
- Non. Peu importent les conséquences…
Justin Truce arriva en voiture à son travail de proviseur de l’école de Wallace.
- … nous avons rempli nos missions dans les mondes d’où nous venons, alors maintenant je dois faire en sorte que sa vie, dans toutes les dimensions, soit aussi belle que possible.
Anya envoya Jirachi. Le Pokémon fonça, traversa Justin, qui ne le voyait pas, et s’interposa avec Carnareket pour empêcher le camion ayant perdu le contrôle de percuter son fils.
- Et une mort prématurée évitée de plus…
- C’est donc ça que tu fais sur tes heures de sommeil…
Anya inspira.
- Astor, je t’ai suivi pour sauver les mondes, nous l’avons fait, laisse-moi faire quelques petits extras.
- En attendant, tu pourrais revenir dans ton monde et revoir ton vrai fils…
- Justin peut très bien se débrouiller seul, c’est un homme. Dans notre monde, je suis morte à la guerre, il ne me cherche pas, c’est très bien comme ça.
Wallace regarda Justin qui baissa la tête, peiné. Il lui prit le bras.
- Ça va aller, monsieur Truce…
Roland leva les yeux au ciel. David inspira et voulait chercher Astor des yeux mais il n’était pas là. « La règle du double… il ne peut pas aller à sa propre rencontre… D’autant plus que là, c’est exactement lui-même, le lui-même de notre monde… je m’y perds un peu… »
Seth restait à l’écart, dos aux autres. David inspira. « C’était le Kyle de monsieur Truce. Il trouvera son Denis un jour. »
- Bon, je vais dans le monde 107.
- Sois prudente.
- Oui.
Anya reprit Jirachi contre elle. Justin plissa les yeux.
- Elle avait Jirachi…
- Mais tu l’as récupéré dans notre monde d’origine… le Jirachi d’un autre monde ?
David plissa les yeux.
- Non, c’est bien le nôtre.
- Comment tu sais ça ? s’étonna Roland.
- Premièrement, il sort de sa Pokéball. C’est la Anya de notre monde. Donc c’est le nôtre. Deuxièmement, avec mes prérogatives exclusives à ce lieu, je peux voir et comprendre ce genre de choses, les différences de plans astraux. Jirachi peut agir sur les deux, mais il reste dans le plan d’Anya. Troisièmement, parce que je le sais, c’est tout.
Roland agita la tête.
- Mouais.
- Comme dirait ton cher beau-frère, Ta gueule, c’est magique.
Roland leva les yeux au ciel.
- On la suit ou tu lances les dés ?
- Oui, vous cédez aux mauvaises habitudes familiales… admit Justin.
- Ecoutez qui parle… marmonna Wallace.
***
Anya cherchait dans une ruelle sombre, avec un panier repas.
- Monsieur… ? Monsieur ?
- Monde 107, ça me dit quelque chose… marmonna Wallace en consultant ses notes.
Justin plissa les yeux. Anya tomba sur un homme : Lui, vivant entre des boîtes en carton dépliées et des bennes à ordure.
- Monsieur… hey… Vous vous rappelez de moi ?
Justin grimaça. Astor apparut derrière Justin.
- Selon l’expérience et la proximité entre les mondes, on peut se solidifier dans certaines dimensions et pas dans d’autres. Anya voulait être tangible dans les dimensions où vous aviez personnellement besoin d’elle.
Justin secoua la tête.
- Elle venait en aide… aux « moi » des autres mondes ?
- C’était sa dette. Elle ne peut plus revenir dans notre monde, en tant qu’assassin de Suzuki.
- Attendez, Suzuki était une pourriture, elle aurait été acclamée au contraire…
Astor sourit.
- Dans le monde où vous êtes mort, peut-être. Le fait de modifier vos destins a modifié la façon dont la guerre s’est amorcée. Dans le monde où vous êtes mort, Suzuki s’arroge toute la responsabilité. Dans le monde où vous survivez, le débat est beaucoup plus échauffé. Nos quatre dirigeants de région ont décidé d’un commun accord de faire cette guerre. Suzuki a juste signé un papier et pris le contrôle des opérations.
Roland haussa les sourcils. Astor inspira.
- Comme je vous ai dit : Une série d’engrenages complexes. Le moindre changement en entraine d’autres, il faut peser le pour et le contre. Rachel a été considérée comme une héroïne parce qu’elle a arrêté une arme dangereuse, pas parce qu’elle a stoppé le « plan génocidaire du salaud Suzuki ».
Roland sembla perdu.
- Il aurait mieux valu que je meure alors ?!
David regarda son frère.
- J’te défends de dire ça !
- M… mais enfin t’as entend…
- Rien à foutre. Elle a fait ce qu’elle a fait en connaissance de cause, je me trompe ?
Astor hocha la tête.
- Anya vivait pour et par les autres…
Anya tendit le panier repas au Justin barbu, sale et en guenilles.
- Un de ces jours je vous trouverais un logement, soyez patient…
- … mf… Mferc…
- Ne vous inquiétez pas, contentez-vous de manger…
Justin se leva et regarda Anya qui eut un mouvement de recul.
- J… Monsieur, je…
Justin la prit par les épaules et la regarda droit dans les yeux. Astor baissa la tête.
- Ce qu’elle faisait était évidemment une infraction aux règles…
Les mains de l’homme se serrèrent autour du frêle cou de vieille femme. Anya grogna, étranglée. Les mains étaient calleuses, fortes…
- NOOOON !!! MAMAN !!!
Justin chargea vers la scène, mais il la traversa comme un vulgaire hologramme. Seth arriva, un peu sonné.
- C’est comme ça qu’elle est morte ?
- Tiens, un revenant… marmonna Roland.
David se mordilla les lèvres. Wallace serra les dents. Le vrai Justin hurlait et se jetait à corps perdu sur l’agression. Mais le Justin 107 ne le voyait pas et ne le sentait pas. Le SDF regarda Anya droit dans les yeux et marmonna :
- M… mama… Mama reviens… Mama !!
Il la serra jusqu’à ce qu’elle s’écroule, inerte. David se tourna vers Astor, qui avait disparu. En effet, il arriva dans le monde 107, bien trop tard.
- Anya…
Justin 107 s’empara du corps de sa mère et la serra contre lui, la mine boudeuse.
- Mama ! Mama à moi Mama !!
Astor serra les dents et commença à pleurer.
- Espèce de salaud…
- Mama…
Ténéfix s’avança. Ses bras transpercèrent brutalement Justin 107 qui s’écroula, lâchant le corps d’Anya.
- Anya… Anya, non… Non… Non…
Le vrai Justin était également abattu.
- Elle… voulait juste m’aider entre les mondes…
Astor et Anya fondirent dans une autre dimension. David entreprit de les suivre.
- T’es sûr ?! demanda Roland.
- Bah quoi ?
- Bah qui sait ce qu’il va lui faire !
Wallace frappa Roland.
- Allez-y, monsieur Smirnoff !
- Ouais.
David et compagnie fondirent dans le monde Zéro, celui du néant et des constellations rosées comme Hoopa. Astor laissait Anya aux mains de Ténéfix qui l’enferma dans un cristal. Justin était toujours aussi abattu. Il regarda David.
- Vous pouvez faire quelque chose.
- … Pardon ?
- Vous pouvez sauver ma mère. Vous êtes imprégné, vous pouvez arriver à ce moment et la sauver !
David regarda à droite et à gauche. Il leva les mains et décida de changer de monde. Ils étaient dans une salle de classe à l’académie, vide.
- Attendez, monsieur Truce…
- Je veux créer une réalité alternative où ma mère survit à cet affrontement !
- Je ne pense pas que ce soit possible…
- ET POURQUOI ??? VOUS ETES COMME VOTRE FRERE, BUTE ET SANS TRIPES POUR MENER VOS AMBITIONS A BIEN ???
David agita les mains. Wallace leva les siennes.
- Calmez-vous, monsieur Truce, vous venez de voir un truc dur, je pense que vous devriez vous calmer…
Roland inspira. Justin se tourna vers lui, furieux.
- Euh… ça m’arrache la langue de le dire, mais… j’suis désolé, c’est moche, ce qui est arrivé à ta mère.
Justin plissa les yeux. Il regarda David. Seth restait silencieux et en retrait.
- Monsieur Truce, votre mère était une imprégnée elle-même. Vous me suivez ?
- Hm.
- De fait on ne peut pas influer sur ses actes. C’est comme si un autre David alternatif, avec mes pouvoirs, venait et modifiait notre cheminement à travers les mondes ! C’est impossible !
- Ouais bah ouais… C’est comme dans Retour vers le Futur !
- Ne complique pas tout… marmonna David.
- Nan, nan ! Dans Retour vers le Futur, Marty et Doc changent le passé et créent un deuxième futur, alternatif à leur futur, mais en retournant dans le passé, unique et déjà écrit, ils rétablissent et même améliorent le futur.
Justin grimaça.
- C’est pareil. Là, on voyage de réalité en réalité, et les imprégnés créent des réalités alternatives en altérant les principes de ces réalités, c’est ce qu’expliquait monsieur Astor…
- Où est-il d’ailleurs ? s’étonna Seth.
- Oh, si son double suit le plan de l’histoire, il doit remettre Jirachi dans la vitrine pour que Justin le récupère avant de sortir du manoir pour la guerre… marmonna Roland.
Tout le monde le regarda. Roland haussa les épaules.
- Quoi, tout le monde s’en doute. Vous vous attendiez à ça genre un twist de ouf qui vous aurait fait faire « Waaaaaaaah trop fort mais qui a écrit ça ?! » Spoiler Alert : Un gros naze !
- Vous comprenez ? Je ne peux pas agir sur quelqu’un qui, comme moi, est ici mais existe également dans une réalité hors de Hoopa, une réalité en cours !
Justin hocha la tête.
- D’accord. On va contourner la règle, alors…
Roland, Seth et Wallace regardèrent Justin, intrigués. David se mordilla les lèvres.
- Je ne suis pas Roland, vous n’avez aucun ascendant sur moi, je ne ferais rien que je ne veuille faire.
- Je veux juste que vous me rameniez dans le monde 107, avant que ma mère y passe.
David regarda Justin.
- C’est tout ?
- C’est tout ce que je vous demande. S’il vous plait…
- Cela va juste créer un monde alternatif où votre mère meurt autrement…
- Oui, ou un monde alternatif ou un beau jour, elle me retrouve, elle retrouve son fils, moi, plus tard.
David grimaça.
- Je crois pas que ça marche comme ça…
- Je vous supplie à genoux.
Justin allait s’abaisser, à l’étonnement de Roland, Seth et Wallace, mais David agita les mains.
- Monsieur Truce, monsieur Truce, non ! Voyons ! Je vais le faire ! Je suis touché, mais je vais accéder à votre requête ! Je veux juste que vous ne vous fassiez pas de faux espoirs ! souleva David.
Justin hocha la tête.
- Je veux juste que moi ou un autre moi ayons une chance de la revoir. Mère voyait les Justin Truce des autres réalités comme ses enfants… alors je vais suivre son raisonnement. Un jour peut-être elle me reviendra, ou elle reviendra vers un autre, mais tant pis, qu’au moins l’un de nous ait une chance.
- Quelqu’un d’autre a genre super mal à la tête ? soupira Roland.
***
David acquiesça. Ils revinrent dans le monde 107. Local à poubelles, carton… Justin hocha la tête et sortit Jirachi.
- Carnareket.
- Justin, n…
L’attaque fusa des cieux et rasa la ruelle où reposait le double de Justin. Roland, Seth et Wallace se couvrirent. David agita la tête, pas très ravi.
- Et voilà. Une de mes mères a survécu, pas l’autre.
Justin s’avança vers David. Roland s’interposa.
- Je veux juste le toucher et aller dans le monde où elle me retrouve.
- Tu touches pas à mon frère, tu demandes gentiment ! grommela Roland.
- Roland... soupira David.
Roland se tourna vers son frère.
- Je te protège, c’est quoi le problème ?
- S’il essaie de me toucher, je le balance hors de la dimension et Rachel lui botte le cul. Si tu le provoques trop, la même chose avec toi.
Roland et Justin s’écarta.
- Pire que des gosses. Au vu de cette nouvelle réalité alternative que vous venez de créer, je vais essayer de trouver ce que monsieur Truce cherche…
Justin semblait y croire. Seth, Wallace et Roland observaient.
***
Hôpital psychiatrique. Anya, très âgée, donnait à manger à un Justin jeune, mais agité de tremblements et retenu par une camisole.
- Et voilà.
- M… M-m-merci… m-m-m-adame.
Anya sourit en regardant Justin 66254 lui sourire, apaisé par sa présence. Elle resta là, calmement.
- Et qu’as-tu fais, cette semaine ?
- J’ai j-j-joué aux échecs…
- D’accord. Tu as gagné ?
- N-n-non, j-j-je sais jamais bien u-u-u-utiliser mes cavaliers.
Anya agita la tête.
- Cela n’est pourtant pas sorcier.
- Et a-après j-je vous ai attendu.
Anya sourit.
- Mais je serais toujours là, voyons, Justin.
- Vous êtes un peu c-c-comme une autre maman pour moi, j’en saurais j-j-amais rien vu que ma m-m-maman m’a ab-ab-abandonné, mais si ça se trouve, vous êtes un-un peu la maman que-que-que j’aurais dû a-avoir… Madame ? M-m-m-Madame ?
Rupture d’anévrisme. Immobile, sur sa chaise, écoutant patiemment, les yeux à demi clos. Justin en pleurait, appuyé sur une table. Roland agita la tête.
- Il se fait du mal quand même…
- Je… suis un peu d’accord… admit David.
Wallace tapota le dos de Justin. Seth le regarda d’un œil mauvais.
- Vous vous précipitez pas non plus !
- On est en froid !
- Le fait d’être en froid n’empêche pas la compassion…
- J’ai pas de leçons à recevoir d’un gringalet !
- J’ai pas de leçons à recevoir d’un mec qui collectionne les CHAPELETS DE CAPOTES !
Justin regarda Seth.
- Il a raison, ferme-là, Seth.
Seth inspira lourdement et se détourna du groupe, comme au départ. Wallace inspira.
- Désolé. Vous voulez partir, je suppose ?
- Tu n’as pas à t’excuser. C’est… nouveau pour moi d’avoir un véritable ami comme toi.
Wallace regarda Justin.
- Vous en faites pas. Quand on sortira de là, je ferais ce qu’il faut pour vous.
- Tu ne peux rien me promettre.
- Certes. Mais je peux essayer.
Justin souffla en souriant. Il regarda les secours arriver vers sa mère sous l’œil inquiet du Justin 66254.
- Je veux lui parler… souffla Justin.
- T’en as pas déjà assez fait ? soupira Roland.
- Vous pouvez agir sur les mondes avec Jirachi. Vous pouvez peut-être le faire autrement…
Justin plissa les yeux. Il sortit Jirachi, le prit dans ses bras et approcha de Justin 66254.
- Justin ? Tu m’entends ?
Justin 66254 regarda autour.
- Qu-qu-qui me parle ?
Les soignants regardèrent Justin 66254 sans s’en soucier : Après tout, c’était un interné.
- Je suis désolé pour ta perte… Tu vas devoir être fort.
Justin 66254 inspira et regarda les médecins débattre pour savoir comment évacuer Anya sans perturber les autres patients.
- Non, ç-ç-ça va…
Justin plissa les yeux.
- Elle… elle est b-bien là où elle est.
Justin 66254 regarda le mur, dépité.
- J-je l’envie un peu.
Justin baissa la tête. Elle voulait être une mère pour eux tous, mais il était le seul à lui rendre cet amour filial. Justin retourna vers les autres.
- Partons, monsieur David.
- Vous êtes sûr ?
- Oui, j’en ai assez vu…
Roland inspira et regarda Seth.
- C’est bon pour toi aussi ? Tu vas flinguer personne ?
- Non…
- Même pas toi-même ?
- Lâche-moi… souffla Seth.
David regarda Astor qui secoua la tête.
- Je reste ici. Je tiens à y finir mes jours.
- Je vous demandais seulement par politesse. Merci pour votre aide. Et… d’avoir veillé sur nous, avec Anya. De nous avoir sauvés, mon frère et moi… et Rachel… et de m’avoir permis de rencontrer Denis… enfin j’ai l’impression que je vous dois plein de trucs… sauf le départ de Roland pour New York…
Astor sourit.
- Renvoyez tout le monde dehors, je vais vous montrer quelque chose.
- … je peux faire ça ?
- C’est vous qui avez le pouvoir, pas eux.
David regarda Roland, Seth, Justin et Wallace.
- Je reste un peu…
- On dit quoi à votre mari et à votre fille ? s’étonna Wallace.
- Je sors rapidement, ne t’en fais pas !
Roland regarda Astor, méfiant.
- Vous faites rien à mon frère, ok ?
David leva les yeux au ciel et sortit les quatre hommes de Hoopa.
***
Roland, Wallace, Justin et Seth se retrouvèrent dans le fond des jardins alors que le groupe luttait encore contre Hoopa Déchaîné qui était… très déchaîné.
- Mon ex-femme et mon père… faut que je me casse…geignit Roland.
- WALLACE !!!
Margaret serra son fils dans ses bras.
- Maman… T’en fais pas tout va bien, monsieur Smirnoff est venu nous chercher !
Margaret, Carl et Jeffrey levèrent les yeux vers Roland qui grimaça.
- Non pas lui, son frère ! souffla Wallace.
- David ? Oh mon Dieu, où est-il ?!
- Excusez-moi… grommela Seth en essayant de s’enfuir.
Jeffrey et Carl regardèrent Seth tenter de s’éclipser sous les yeux intrigués de Justin et Roland. Margaret s’en fichait, serrant Wallace contre elle.
- Mon bébé est là, mon bébé… J’espère que tu n’as rien fait de dangereux…
- T’en fais pas, je maîtrisais la situation !
Margaret regarda son fils.
- Dans une dimension parallèle ?! Wallace !
- Faut bien que j’te rassure, maman, t’es toute inquiète…
Jeffrey allait rattraper Seth, mais un Ectoplasma se dressa devant lui.
- J’avais presque oublié notre accord…
Rhumann Stockwell émergea de la bouche grande ouverte. Roland eut un sourire malicieux.
- Mais il reste effectif.
- Qu’est-ce que ça veut d…
Seth se retrouva enfermé dans une bulle Ectoplasma. Il regarda Roland qui haussa les épaules.
- Je sais, c’est pas une ferme avec un champ de fleurs ! Mais si tu fermes les yeux ça a la même odeur !
Justin leva les yeux au ciel.
- C’était écrit d’avance, hein ?
- Disons que Hoopa a constitué un sympathique interlude mais effectivement… Qu’est-ce que tu regardes comme ça, toi ?
Wallace fixait méchamment Roland.
- Vous avez orchestré tout ça ?
- Elle est où, ta preuve ?
Wallace se détacha de sa mère et se rapprocha de Justin.
- Ma promesse tient toujours.
Justin inspira en regardant dans le vide.
- Sans vouloir te vexer… Tu n’es qu’un enfant. J’ai commis autant sinon plus d’atrocités de Stockwell, je ne vaux pas mieux, je… suis un sale crasseux de noble…
Justin secoua la tête et tapota l’épaule de Wallace.
- Tu ne peux pas m’aider. Deviens quelqu’un de bien, ce sera déjà une très bonne chose. Ne tue pas, ne trompe pas et ne trahis pas. Sois quelqu’un de bien.
Justin s’avança vers Rhumann. Wallace regarda à nouveau Roland.
- Baisse les yeux, petite salope !
- Si je veux.
Wallace regarda sa mère.
- Je dois retourner avec les copains.
- Euh… d’accord…
- Oncle Jeff…
- Hm ?
Wallace vit que son oncle avait un porte-bébé avec le fils de Dimitri et Arlène dedans.
- … euuuh…
- On m’a pas laissé le choix.
- Ok, euh…
Wallace parla à l’oreille de son oncle.
- Emmène les parents et Lindsay à Pokétopia. Roland y était caché. Holland s’y trouve déjà. Va lui prêter main-forte.
Jeffrey recula et regarda son neveu alors que Roland observait Wallace, intrigué.
- C’est quoi ton délire ?!
- Rien. Je vais rejoindre mes potes. A plus tard, maman.
Wallace serra sa mère dans ses bras.
- Suis ton frère, chuchota-t-il.
Wallace s’éloigna en lui tapotant le dos. Margaret acquiesça calmement. Wallace dépassa Justin et Seth, emportés par Rhumann.
- Bon. Bah… Moi je vais…
- ROLAND ?!
Lequel se figea et se retourna vers son ex-femme alors que les autres retenaient Hoopa. Roland grimaça.
- Euuuuuuuh…
Jeff, Margaret et Carl s’éclipsèrent.
***
Monde Zéro.
- Alors…
David observait Astor au milieu de l’étrange espace étoilé.
- Nous allons regarder tous ces écrans et voir ce qu’il adviendrait d’un monde où… Rachel et le commissaire Nolan ne coucheraient pas ensemble.
David plissa les yeux.
- Vous savez comment s’appelle ce monde ?
- Il porte un numéro, je suppose ?
- Votre monde actuel, le vrai monde, le monde où Hoopa trouve refuge. C’est le monde A. Cet autre monde, c’est le monde B.
- Et le monde C… ?
- Mauvaise question. Il s’appelle le monde B parce que c’était une alternative que nous avions avec Anya.
David plissa les yeux.
- En gros, vous jouez à Minecraft avec les réalités…
- Un peu.
- Pourquoi ne pas avoir choisi le monde B ?
Astor inspira. Ténéfix claqua des griffes.
***
La fête battait son plein. Roland était tout content et servait du ponch à tout le monde.- Pourquoi tout est vert ?!
- C’est un contre-effet de la manipulation des réalités alternatives.
- J’ai eu peur, j’ai cru que je devenais daltonien…
- Y'a quoi là-dedans ? s'étonna Malcolm.
- C'est du Planteur !
- C'est pas mauvais… Ça va mieux ?
- Ouais… Je suis désolé d'avoir été un tel enfoiré !
- Vu la situation c'était normal. En tout cas, si Dimitri n'avait pas essayé de se suicider, tu n'aurais jamais revu ton fils !
Roland cligna des yeux.
- C'est pas faux !- Je comprendrais jamais leur amitié à ces deux-là… soupira David.
- Vous n’avez jamais eu de « meilleur ami »… admit Astor.
- … ouais… merci pour le rappel déprimant…
- Où est Rachel ?
- Dehors, je crois !
Roland traversa le salon et la petite fête.
- Oh, Roland !
Lily chopa son frère.
- Tu appelleras David pour t'excuser de ton comportement !
- Oh, ouais ! Quand il appellera !
- Rolaaaaaaaand ! grommela Lily.David sourit en secouant la tête.
Roland sortit et vit Rachel discuter avec l'inspecteur Nolan.- Dans votre monde, Roland saisit une bribe de conversation un peu trop familière, quelques sourires échangés, et surtout le regard qu’ils se portent. Le regard de deux personnes qui ont couché ensemble…
David inspira.
- Comment ça s’est passé… j’veux dire… l’inspecteur… comment il a pu…
- Avec Anya, nous avions pour règle de ne jamais nous mêler de ce genre de choses.
- Mais vous aviez l’intention de…
- Empêcher que le rapprochement se produise ! C’était facile. Il y a un moment précis où votre belle-sœur se rapproche de ce monsieur, c’est quand il arrête le fils des voisins d’en face qui était obsédé par elle et qui avait des effets personnels dans son tiroir.
David grimaça.
- Oui… elle m’a parlé de ça, un peu avant de… s’enfuir… comme une voleuse…
- Il a suffi d’atténuer la nature du crime. Le fiston a juste été en garde à vue, pas emprisonné. On a… « nettoyé » le placard, avec Anya.
David hocha la tête.
- De fait, leur relation est restée purement professionnelle.
- Je venais simplement dire bonjour…
- Merci encore pour vos efforts…
- Ça n’a pas servi à grand-chose au final… Quand le central apprendra qu’un patient d’hôpital psychiatrique a résolu mon affaire… j’vais me faire chambrer !
Rachel éclata de rire. Roland approcha en souriant.
- Ponch, inspecteur ?
- Roland, c’est l’inspecteur Sacha Nolan qui a enquêté pour Ethan…
- Et ça n’a servi qu’à faire mettre en garde à vue un ado un peu trop libidineux… admit Sacha.
- Beeerk. D’autres trucs chelous ? Frank, je suis sûr que Frank est chelou.
- Monsieur Erickson est tout ce qu’il y a de plus normal.
- J’vais vous cogner inspecteur ! Dites-moi au moins qu’il a un bébé dans son congélateur !
Rachel et Sacha se regardèrent.
- On n’a pas vérifié !
- Non, tiens !
- HAH ! Bon, allez, venez vous joindre à la fête !
- J’ai pas fait grand-chose…
- Mais si, allez ! Vous avez l’air sympa en plus ! Vous êtes en service ?
- En théorie non, mais…
- Allez, un petit coup comme ça vite-fait !
- Roland ! grommela Rachel.David regarda Astor qui haussa les épaules.
- Le destin aime les petits sous-entendus bizarres quand on le modifie !
- Et la suite…
- On y vient.
***
- Et donc je… suis désolé…
David inspira lourdement. Rachel leur servit le thé.
- On peut se reparler…
Roland sourit.
- Reste que je te pardonne pas ton comportement envers Denis. On déménage à Unys, Rachid nous a trouvé un appartement à Ogoesse.
Roland plissa les yeux. Rachel sourit.
- C’est… super… euh… mais… Tu connais ton frère, David, il se laisse emporter par ses émotions, il ne pensait pas ce qu’il disait, c’était le mauvais Roland qui parlait…
- Non ! Non, y’a pas de mauvais Roland. Y’a juste Roland. C’est comme quand tu étais petit avec maman, ou quand on est venus habiter chez toi, ou quand je t’ai avoué que j’étais gay et que tu pensais juste à comment tu allais gérer la venue des parents, ou tes coups de sang divers et variés, et après « Oups, pardon, j’étais un peu énervé ! » Bah non, Roland. Je te pardonne pas ton comportement envers Denis et…
David s’appuya sur la table du salon, attristé.
- Je me pardonne encore moins le fait que tu aies autant d’influence sur moi… au point de me pousser au bord de la rupture. Tu es toxique, Roland, je suis désolé. Trop toxique pour moi. Je t’aime, mais tu me fais du mal.
Roland serra les dents et hocha la tête, embarrassé.
- Je… je comprends…
- Roland ! David, je t’en prie, ne réagis pas comme ça…
- On peut rester en termes cordiaux mais ça sera plus comme avant, j’ai besoin de prendre mes distances !
David sirota son thé. Roland regarda le sien, peiné. Rachel s’assit avec Ethan.
- Je peux rien dire qui…
David secoua la tête. Roland secoua la tête également.
- Laisse, chérie, je… j’ai mérité tout ça…
- Bernice lui en veut aussi pour l’histoire avec son Léopardus, tu sais… il aurait bien besoin de ton soutien… tenta Rachel.
David secoua la tête, à contrecœur, presque.
- Pas de chantage, Rachel, tu es au-dessus de ça, s’il te plait.
Rachel leva la main, n’insistant pas.David sembla ulcéré par lui-même.
- Mais comment je peux… Comment je…
- C’est comme ça. Vous n’avez pas participé à l’euphorie des retrouvailles d’Ethan, vous êtes détaché de tout ça, Denis devient votre priorité.
- C’est lui qui me pousse à réagir comme ça ?!
Astor agita un doigt.
- J’te trouve dur quand même…
- Regarde l’état dans lequel tu es, enfin !
- C’est ton frère…
David regardait les déménageurs, en compagnie de Perrine qui observait, intriguée.
- Je serais mieux loin de lui.
Denis serra les dents.
- Je suis un peu d’accord, mais de là à ne pas lui pardonner…
- Tu as vu à quel point il m’a… influencé, à quel point je… Je me reconnaissais plus, j’étais infect !
- Ok, ok, mais… Promets-moi que tu garderas le contact…
- On peut… en reparler plus tard ? Je veux penser à nous pour le moment.
- Ok, ok…David inspira.
- C’est austère… enfin, c’était déjà austère dans notre réalité, mais…
- Loin de votre frère, votre personnalité se développe et s’endurcit. Le vrai David s’éloigne. Et ça va amener d’autres problèmes.
David serra les dents.
***
- Tu as appelé ton frère ?
Assis dans le canapé à regarder la télé, David regarda Denis, debout sur une canne de marche, qui faisait la cuisine.
- Euh… non. Mais on dîne avec Lily vendredi soir.
- D’accord. Tu as faim, Perrine ?
- Hm !
Denis hocha la tête. Il mit le plat au four, se lava les mains et se dirigea vers la salle de bains. Avant d’aller aux toilettes, il prit des antidouleurs.- Ah non, il n’en avait plus besoin au moment où il remarchait ! Non, je me suis battu pour que…
David baissa la tête, confondu.
- Le vrai David s’éloigne, et…
- L’éloignement volontaire de votre frère vous éloigne aussi de vous-même. Que ce soit lui qui parte a été plus bénéfique pour vous que l’inverse.
David secoua la tête.
- De là à ce que ça affecte Denis…
- Son départ vous a obligé à vous renforcer personnellement pour Denis. Votre éloignement volontaire a provoqué exactement ce que vous souhaitiez éviter : Vous êtes devenu amer et détaché. Et quand vous découvrez le pot aux roses…
[Et dans l’actualité, Archibald Pringle entame sa 42ème année à la Présidence de l’Association Pokémon…]
Denis leva les yeux au ciel.
- Personne pour virer ce mec de sa chaise…
- Faudrait un pied de biche… marmonna Finn.
Lily regarda David.
- Des nouvelles de Roland ?
David releva la tête.
- Euh, la dernière fois que je lui ai parlé, Rachel m’a dit qu’il avait quitté l’enseignement…
- Ouais. Il postule pour être Agent du Gouvernement.
David manqua de recracher son verre.
- QUOI ???
- Ce qui s’est passé avec Ethan l’a marqué, il veut améliorer les process en cas de disparition. Au départ il voulait entrer dans la police mais tu connais le frangin…
David hocha la tête.
- Ouais… ouais, c’est cool…
- Roland a changé, David.
- Ah ? Euh…
Denis, Perrine, Finn, Noé et Flora regardèrent David qui semblait gêné.
- C’est-à-dire ?
- Il s’est remis à boire, il n’arrête pas de s’excuser pour tout. Rachel apprécie qu’il se soit adouci, mais il est flippant. Tu te rappelles quand il m’a poussée dans un couloir de la maison quand j’avais onze ans ?
David secoua la tête.
- Je m’en rappelais à peine, eh bah il s’est excusé pour ça ! Et il parle beaucoup de toi aussi, et de Kate, qui ne lui parle plus du tout depuis cette histoire aussi.
- Ah, il… parle de moi ?
- Oui, tu lui manques, David.
Denis se mordilla les lèvres. David inspira.
- Je… je sais pas trop…
- Tu devrais lui reparler. Un peu.
David hocha la tête.- Voilà, ça s’arrange…
- Vous allez voir…
Après le dîner, en débarrassant, David trouva les antidouleur de Denis, renouvelés bien au-delà de la prescription. Il inspira et choisit d’ignorer ce fait.- … ah non ! Non, j’ai toujours dit que je serais intransigeant si… euh…
- Vous essayez de convaincre qui, là ?
- … merde, non, c’est typiquement la réaction que j’aurais eu…
- L’avantage c’est que niveau carrière vous avez du succès, comme dans votre monde…
- Docteur Smirnoff…
Dans son grand bureau, David avait réuni ses résidents. En tant que chef des résidents, c’était son rôle que de leur donner les ordres de la journée.
- Ok, Matthews, vous êtes aux consultations aujourd’hui… Jackson et Perreira, vous êtes en chirurgie, et j’ai besoin de Lever et El Mersani en osthéo. Les autres, vos plannings sont déjà décidés, alors tous à vos postes. Je reste disponible en cas de problème, je serais moi-même en soins intensifs.
- Bien docteur !
- Merci docteur !
David s’éloigna, plutôt fier de lui. Un jeune homme à lunettes s’approcha.
- Bravo, docteur Smirnoff.
- Merci, Wilton. J’ai une réunion aujourd’hui ?
- Non, restez concentré sur la tenue du conseil de l’hôpital de demain, on décide du budget accordé au renouvellement du pharmaceutique.
David agita la tête.
- Je me suis inscrit en faux contre ça…
- Certes, mais le conseil…
La porte du bureau fut passée. David embrassa son assistant qui le regarda.
- A ce point ?!
- Désolé, je manque de self control en ce moment…David inspira.
- Si on m’avait dit qu’avoir un nouveau cœur me donnerait une telle libido…
- Ce n’est pas le seul avec qui vous fricotez.
- Quoi ?! Attendez, normalement je ne couche qu’une seule fois et avec lui !
- Pas cette fois.
- Monsieur Ford ?
Dennis Ford, l’ancien professeur de David, arriva dans l’hôpital. David l’accueillit en lui serrant la main.
- Que me vaut…
- Eh bien, j’étais en congés et je me suis dit que j’allais venir voir celui de mes anciens élèves qui avait le mieux réussi… et celui qui m’a, à très juste titre, donné un coup !
- Oh, de l’eau a coulé sous les ponts...
- Je ne m’excuserai jamais assez…
- Mais non, voyons, docteur !
- Je suis professeur, à présent. En faculté. Moins de situations à risque.
- Monsieur Ford, vous n’êtes pas non plus un prédateur ! Venez dans mon bureau, je vous sers un whisky…
- Ah, volontiers !- Non ! Non, monsieur Benz, pitié, non !
- Ah ce sont vos prises de décision à vous…
- Mais il a au moins quarante-cinq ans !!!
- Quarante-sept.
- Oh Doux Arceus…
- Je ne vous montre pas la suite, mais vous ne faites pas que boire du whisky…
- Oui non, non… Ok, ok, je suis un salaud, je trompe mon Denis avec tout l’hôpital et même les gens de l’extérieur, je ne parle plus à mon frère… FIRMIN ???
Astor inspira.
- Vous avez moins bien suivi le traitement de Denis, vous n’avez jamais rencontré la jeune femme qui vous le laisse.
David sembla sonné.
- Non… mon Firmin… comment il… finit ?
- Il est adopté par un couple hétérosexuel et vit une vie d’une grande banalité.
- Hon. Il est mieux avec nous. Je pense…
- Et puis votre vie sentimentale avec Denis s’est asséchée, vous restez ensemble par confort. Perrine n’en pâtit pas trop par chance, elle est solide. Denis vous trompe de son côté aussi d’ailleurs. Plus gravement même.
- Ah ???
- Roland n’est jamais devenu président de l’association, donc il se retrouve à travailler en CDI. Avec un collègue qui se nomme Ambrose Rodenberg.
David plissa les yeux.
- Ca me dit quelque chose… Denis m’en parle parfois, ils sont dans le même établissement actuellement…
- David, connaissez-vous le concept d’âmes-sœurs ?
- Vaguement…
- Dans l’univers, nous avons plusieurs âmes-sœurs. Des gens que nous devons rencontrer. Des gens avec qui ça colle inexplicablement bien, des gens qui nous restent, et d’une vie à l’autre, ces gens nous marquent d’une manière différente, mais les âmes-sœurs sont des vies qui restent entremêlées quoi qu’il arrive, même d’un simple frôlement. Vous savez dans combien de réalités vous et Denis finissez ensemble ?
David secoua la tête.
- Plus de quatre milliards. Denis est une de vos âmes sœurs les plus proéminentes. Juste après, c’est Kyle, vous finissez ensemble dans deux milliards de vies.
- Wow…
- Pour l’anecdote, il y a au moins cent vies où Charlie Winchester quitte Léopold pour vous et deux cent où c’est l’inverse.
- … berk ! Ils ont l’âge d’être mes parents !!
- Toujours est-il que vous êtes moins bon que Denis en tromperie et que Denis étant une des âmes-sœurs d’Ambrose Rodenberg…
- Tu es sûr que ça ne te gêne pas ?
David secoua la tête. Denis était sur le pas de la porte avec des valises.
- Je veux juste que ça ne perturbe pas la petite…
- Je comprends, papa…
Denis se mordilla les lèvres et étreignit sa fille.
- Ça n’a rien à voir avec toi, je te jure.
- Je sais, papa, t’en fais pas…
- Tu restes ma petite fille, si jamais tu as besoin de moi, j’accours !
- Je sais, papa ! sourit l’adolescente.
Denis se releva et regarda David.
- Tu auras toujours une place…
- Toi aussi… Mais… Si on est honnêtes l’un avec l’autre…
- Voilà…
Denis inspira.
- Je t’aime, mais… je l’aime encore plus.
- Je sais bien.
- On… on garde le contact de toute façon ?
- Oui oui… Tu peux revenir quand tu veux…
Denis hocha la tête. Il étreignit son mari.
- Désolé de t’infliger ça…
- Oh, c’est la meilleure rupture que j’ai eu jusque là…
- C’est pas une…
- Et c’est pas une rupture, oui, je sais. Tu vas simplement là… où ton cœur te dit d’aller.
- Hm… Je t’aime.
- Je t’aime aussi, Denis.David resta effaré.
- Mais qu’est-ce que… qu’est-ce qu’on fait ? J’comprends rien, pourquoi…
- En effet, ça manque un peu de contexte…
- Bah oui, mettez les choses dans l’ordre, bordel !
- Ça va, ça va !!
- David, on peut… parler ?
David haussa les sourcils. Perrine était au lit, il était tard, David et Denis prenaient un simple café.
- Vas-y, je t’écoute…
- Euh… Déjà, je… voulais te dire que j’étais… encore dépendant aux opiacés que je prenais pendant ma convalescence…
- Je sais.
- Tu sais…
- Oui, mais bon, je… je n’y peux rien, je suppose, alors…
- Ok… euh, ensuite… je… te trompe.
- Moi aussi.
Denis et David se regardèrent. Ils rirent.
- Le petit Wilton… sourit Denis.
- Et plein d’autres gars… souffla David.
- Ok… Mon collègue Ambrose et moi…
David hocha la tête.
- Vu comme tu en parlais… puis comme tu as cessé d’en parler… sourit David.
- Voilà… euh… j’avais réfléchi à comment gérer la situation… J’avais pensé à faire un mariage ouvert, mais…
- Avec la petite, ce serait compliqué d’inviter d’autres hommes…
- Voilà… Le truc c’est que… je… suis amoureux d’Ambrose.
David regarda Denis qui semblait peiné d’expliquer ça à David.
- … ah…
- Et… je ne sais pas comment gérer cette situation…
- Comment tu veux la gérer ? demanda posément David.
Denis inspira.
- Dans l’idéal, tu veux dire ?
- Oui…
- … je voudrais m’installer avec lui.
David hocha la tête.
- Ecoute, le fait est que… On a passé du bon temps ensemble, mais depuis ma jambe…
- Ca a pas aidé…
- Et puis la petite est grande… et tu as gagné en assurance, tu as coupé le contact avec ton frère, tu as une carrière et… je ne sais pas si j’aime toujours autant le nouveau David… tu es bien dans ta vie, alors que moi… je me demande si j’avance…David pleurait.
- Je sais tout ça… Dans notre monde j’ai refusé ce poste de chef des résidents, je suis juste chef de service… justement pour qu’il ne se sente pas écrasé…
- L’absence de Firmin n’a pas aidé, tout comme celle de votre frère…
- Je comprends… admit David.
- J’ai besoin de prendre du recul par rapport à toi… mais je ne veux pas divorcer.
- Ok, si tu veux… aller vivre avec lui, tu peux.
Denis prit la main de David qui la serra dans la sienne.
- Le pire c’est qu’en te voyant accepter ça comme une lettre à la poste, je retrouve l’homme adorable que j’ai épousé…
- Tout ce que je veux c’est que tu sois heureux, Denis…- N’en jetez plus… soupira David en fermant l’écran, ulcéré.
- Désolé pour vous.
- Ok, ok, on… va passer à un autre sujet… Moi et Roland, on se reparle à un moment ?
- Oui.
- Quand ?
Astor inspira lourdement.
« LINDA TRAUTMANN
1er mai 1977 – 28 avril 2043
Mère, Epouse et Sainte »
David pleurait comme un nouveau-né. Lily essayait de le soutenir.
- Ça va aller, David… geignit Lily.
- Mamaaaan…David regarda Astor qui haussa les épaules. David approcha et frappa le vieillard.
- AOUCH ! C’est pas moi, c’est le destin !
- Mais comment c’est possible ??? Seulement cinq ans après le tournoi !! Mais c’est là que Roland devient Président, normalement !! Elle est encore bien vivante chez nous ! Et… Et en bonne santé, comment elle a pu…
- Les rouages, monsieur David. Ce sont des choses bien trop compliquées. Le rythme de vie de votre mère dans votre monde l’aura préservée. Là, tous ses enfants étaient installés, elle vivait une paisible vie plan-plan, et quelques jours avant son anniversaire…
- Non, non, non, je ne veux pas savoir ! Ca botte peut-être monsieur Truce de voir comment sa mère est morte, mais moi NON !
- Très bien, très bien…
- D’autant qu’elle n’est pas morte ! grommela David en essuyant son visage larmoyant.
- Ca va aller, papa ?
Etienne était abattu. Roland restait à ses côtés, tout comme Estelle, Norbert et Lionel.
- C’est terrible de devoir l’enterrer le jour de son anniversaire… soupira Norbert.- PASSEZ AU MOMENT OU MOI ET ROLAND ON SE REPARLE !!!
- Oui, oui, pardon, rhôôô…
- Sadique !! grommela David en se retenant de fondre en larmes.
- Prends le temps qu’il te faudra… marmonna Denis.
- Courage papa… souffla Perrine.
- Ça va aller, ça va aller… souffla David devant la tombe.
- Il est évident que je reviens vivre à la maison… souffla Denis.
- Ce… euh… tu es sûr ?
- Oui, oui, Ambrose comprendra.
David hocha doucement la tête.David secoua la tête.
- Jamais je n’aurais accepté une telle situation dans notre monde…
- Oui parce que votre personnalité actuelle, que vous vous reprochez, votre « faiblesse », comme vous dites, c’est votre personnalité de Smirnoff. Laissez-moi vous expliquer quelque chose à propos des réalités alternatives. Vous êtes le petit dernier, ce qui fait de votre existence la variable la plus fragile de la famille Smirnoff. Il y a de nombreux univers où vous n’êtes pas né. Roland existe dans beaucoup plus d’univers que vous, tout comme Lily, et il y a même des univers où vos parents ont un premier enfant très tôt qui s’appelle Connor.
David grimaça.
- C’est le surnom du Lucario de mon père !
- Oui, dans les univers où Connor ne nait pas, il finit en surnom pour un des Pokémon de votre père.
David frissonna.
- Euh, ok, je ne veux pas de détails supplémentaires…
- Ce que j’essayais de vous dire c’est que votre personnalité actuelle est une constante entre les mondes. Vous vous reprochez ce caractère, mais c’est Vous, dans votre essence. Dans certains mondes, je suis un salaud impitoyable sans recul sur ses actes. Mais dans la plupart des mondes, moi, Astor Benz, je suis cette personne actuelle, cet homme qui vit dans les regrets et les reproches du passé. Moi et Nigel sommes soit rivaux soit ennemis soit les meilleurs amis du monde, et c’est dans une telle situation que nos vies respectives sont les plus complètes.
David hocha la tête.
- Dans les mondes où vous vous obligez à changer, vous allez droit dans le mur. Comme tout le monde d’ailleurs. Les mondes où Justin Truce va à l’encontre de son statut de Noble, comme notre monde, l’empêchent de se réaliser.
David hocha la tête.
- Heureusement il est tombé sur une de ses âmes sœurs qui va le remettre sur la route.
- … Seth ?
- Certainement pas. C’est l’inverse. Il y a des âmes sœurs et des âmes toxiques qui empoisonnent des existences.
- … moi c’est…
- Vous en avez croisé une dans cette vie, c’est cette chère Samantha.
David hocha la tête.
- Ouais… putain… Mais pour Truce…
- C’est le petit Gribble.
- … c’est un enfant !
- Alors attention, par « âme sœur » on entend une personne qui influence en bien la vie de la personne. Wallace Gribble et Justin Truce ne finissent ensemble que dans huit millions de vies.
- … c’est déjà trop… admit David, un peu rebuté.
- Rachel Heine est une de vos âmes sœurs.
David pencha la tête sur le côté.
- Hon. Et…
- Vous finissez ensemble dans seulement quelques réalités.
- D’accord… Parler à mon frère ?
- Oui pardon, on s’égare.
David restait devant la tombe fraichement refermée de sa mère. Lily pleurait avec Finn et son père. Roland approcha de la tombe.
- Tu tiens le coup, frérot ?
David regarda Roland, transfiguré. Tiré à quatre épingles, les yeux cernés.
- Autant que possible…
- L’impression qu’on n’a pas assez profité de sa présence, de son amour…
David regarda son frère qui craquait complètement. David le soutint.
- J’ai été un vrai salaud…
- Roland…
- Comment j’ai pu lui faire tout çaaa…
- Roland, allons… Ce… Ce qui est fait est fait, tu lui avais pardonné…- Y’a des mondes où ma mère et monsieur Heine n’ont pas couché ensemble et où mon frère a trouvé la paix ?!
Astor inspira vivement.
- C’est un acte fondateur. Il y a des mondes où il se déroule mais où votre frère ne le voit pas et ne l’apprend que plus tard. Il en veut alors à monsieur Heine plus qu’à votre mère et s’éloigne de Malcolm Heine, une de ses âmes sœurs les plus proéminentes. Le contexte agit beaucoup. Dans les mondes où cet évènement ne se déroule pas du tout, votre frère est un esprit intelligent, vif, acéré. Très concentré sur ses études, très isolé de vous et votre sœur, plus ou moins proche de vous…
David baissa la tête. Astor regarda David.
- N’oubliez pas également que vous ne naissez pas toujours.
- … mais comment ça, maman m’a désiré quand même…
- Ce n’est pas la question, vous êtes le dernier-né, votre existence est relative à tellement de paradigmes qu’elle passe souvent à la trappe.
- Hm…
- Faut que je m’excuse auprès de toi aussi…
- Non c’est moi, Roland, j’ai… j’ai été nul de te dire tout ça…
- Ecoute, je peux gérer mes affaires à distance, si tu veux je peux venir chez toi, rattraper le temps perdu…
- Et Rachel ?
- Ça lui fera du bien que je prenne quelques jours, je suis insupportable depuis l’annonce de la mort de maman, et… ça nous permettra de rattraper le temps perdu.
David hocha la tête.
- Et… et papa ?
Roland se tourna vers son père, soutenu par sa fille et son mari.
- … écoute, on va régler tout ça.David regarda Astor qui fit défiler les écrans.
Roland, Lily et David se retrouvèrent à Voilaroc, dans la maison familiale, à aider leur père à ranger les affaires de Linda.
- Maman avait tellement de trucs… souffla Lily.
- Tout son travail dans les œuvres de charité, tout son travail de professeur d’Histoire… tiens, elle avait même fait de la recherche ! s’étonna Roland.
- Ah bon ? marmonna David en triant des albums photo.
Roland saisit des bloc-notes.
- Ouais, elle avait fait tout un travail pour consigner les témoignages de la Guerre de Feu récente… je suppose qu’elle faisait ça pour tromper l’ennui…
- Roland… marmonna Lily.
- Je parlais pas de papa, mais quand tu as un certain âge et que tu es marié, et que tu n’as plus les enfants à la maison, tu as du temps…
David regarda Roland.
- Ça te réussit d’être Agent du Gouvernement…
- J’arrive pas à croire que tu sois agent ! sourit Lily en secouant la tête.
Roland inspira.
- Maman m’a appelé le jour où j’ai réussi mon concours… après mon second passage.
- T’as raté ton concours la première fois ? Haaaaaah Rolaaaaaaand la hoooonte !! ricana Lily.
- Ça va hein, commence pas ! Elle était super fière… Elle était contente que je trouve un sens à ma vie, que j’échappe à l’éducation paternelle, que je trouve un secteur où m’épanouir…
David sourit tristement.
- Ouais… on a plutôt bien réussi, tous les trois…PDG de Daycare, Chef de service à l’hôpital d’Ogoesse, et Agent du Gouvernement de Hoenn…
- C’est comme si elle avait attendu qu’on atteigne nos objectifs… admit Roland.
- Tu voulais être Agent ? s’étonna Lily.
- Ecoute, la politique, ça me trottinait dans la tête depuis quelques temps… et en fait c’est plutôt cool. A la réflexion, j’aurais dû essayer de devenir Président de l’Association Pokémon mais le poste a l’air un peu vermoulu, non ?
- Ouais c’est un truc de vieux con… sourit Lily.
- J’te vois pas président de quoi que ce soit ! sourit David.
- Ouais… Mais là… Je retrouve des gamins disparus, je résous des enquêtes, je règle des conflits, je participe à des décisions gouvernementales super importantes… Et Hoenn, après la guerre, croyez-moi, ça a besoin de restructuration. C’est passionnant !
David sourit.
- Et avec Rachel ça va toujours aussi bien ?
- Oui… Noémie est une vraie petite emmerdeuse, j’aurais jamais cru qu’avoir une fille c’était aussi dur !
- Le jour de ses trois ans, il m’a demandée si il devait déjà lui parler d’hygiène féminine, j’ai éclaté de rire ! ricana Lily.
- Oh non Roland ! ricana David.
- J’en savais rien ! Elle vient d’entrer à l’école préparatoire et y’a une semaine elle dit qu’elle a un amoureux… J’suis pas prêt !
- J’ai pas ces problèmes avec Perrine, heureusement… souffla David.
- Et en ce qui me concerne, Flora est trop occupée à pouponner ses Pokémon… la digne fille de sa mère ! soupira Lily.
- Cela dit c’est pas mieux pour Rachel, elle la gâte comme une poupée. Ethan est toujours aussi calme, toujours dans la lignée de son père… pas trop, j’espère…
David et Lily regardèrent Roland qui haussa les épaules.
- Je pense pas que j’étais un enfant idéal… J’aimerais quand même qu’il s’amuse avant d’avoir trente ans.
- Il s’amuse, enfin… à sa manière…
Roland regarda Lily qui agita les mains.
- Il est intéressé par les Pokémon comme son papa…
- Ouais, mais je préfèrerais qu’il soit comme vous deux, insouciant, naturel… normal !
- T’es trop dur avec toi-même ! souffla David.
- Et sinon, les amours ? Moi ça va avec Rachel… étonnamment…
- Pourquoi étonnamment ?
- Bah après tout ce qui s’est passé, le kidnapping… On a presque failli se séparer, vous savez !
- C’est normal de ce poser ce genre de questions dans cette situation… Moi ça va avec Finn, en ce moment j’essaie de ne pas mettre le troisième en route. Je suis bien avec deux enfants !
- Moi…
David inspira.
- Denis… est parti vivre avec un autre.
Roland et Lily semblèrent inquiets.
- Ça va, ça va ! Ca… s’est imposé de lui-même, je le trompais, il me trompait… Il est devenu dépendant aux antidouleurs…
Lily grimaça. Roland fronça les sourcils.
- J’ai trop pensé à ma carrière, pas assez à mon couple… Voilà. Ce qui est fait est fait. En fait c’est bizarre, on n’a pas divorcé, il tient à rester investi dans l’éducation de Perrine, ça arrive qu’on recouche ensemble, mais… Il n’est plus à la maison, voilà tout…
Roland hocha la tête.
- Et… ça va ?
- Moi ? Oui ! Oui… J’ai fait mes bêtises de mon côté, lui est retombé amoureux… Voilà, c’est comme ça…
Roland agita la tête.
- C’est bien, tu as l’air de bien le prendre…
- Oh mon David !
Lily serra son frère contre elle. David sourit.
- Mais ça va, Lily, t’inquiète pas, je… Je vais bien !David secoua la tête.
- Mais non ! Non j’vais pas bien ! Comment je peux… Comment ma vie peut aller aussi mal ? Il faut que Roland souffre pour que j’aille bien ?! Et inversement que je douille pour que Roland soit heureux ?!
- Appelez ça la balance karmique si vous voulez… marmonna Astor.
- C’est nul ! Mais attendez, j'y pense... Et si Ethan n'avait pas été kidnappé tout court ?
Astor agita la tête.
- Je vous ai parlé des éléments fondateurs.
- Oui...
- Leur tenue dépend de nombreux éléments. Avec Anya nous avons choisi de jouer sur la mort de Suzuki pour la guerre, mais nous aurions pu empêcher la guerre, carrément !
- Oui bah oui tout à fait !
- Mais il aurait fallu qu'un évènement d'égale importance rétablisse l'équilibre. Il ne peut pas "ne rien se passer".
David serra les dents.
- Si vous empêchez une catastrophe, une autre d'égale importance doit arriver en retour...
- Exact. Que nous devrions empêcher là encore...
David inspira.
- Et sachez que dans les mondes où cela ne se déroule pas, les choses ne se passent pas mieux, ni pour vous ni pour votre frère.
David hocha la tête.
- J'avais... compris ça... Les choses vont toujours de mal en pis...
- C’est comme ça. Et puis, mal, mal, tout est relatif. Aucune vie n’est parfaite, idéale. A la fin, vous mourrez, vous aussi.
David agita la tête.
- Monsieur Stockwell m’a dit que… j’avais un avenir florissant mais bref…
Astor éclata de rire.
- Il parle par métaphores. Il n’évoquait pas votre espérance de vie, il parlait de cet exploit de traverser les Multivers ! Votre chemin de vie est comme tout le monde, vous avez une courbe, un petit nombre de mondes où vous mourrez très jeune, un grand nombre de mondes où vous mourrez à un âge avancé, un petit nombre de mondes où vous mourrez très âgé.
David hocha la tête. Astor haussa les épaules.
- La mortalité, la seule chose que nous n’arrivions pas à prévenir ou presque, avec Anya… Vous pouvez repartir, David. Menez votre vie telle qu’elle se présente.
- Je… euh, je vais me rappeler de tout cela ?
- Ces souvenirs s’effaceront avec le temps, ça ne vous influencera pas. Quant à Hoopa, je suppose que Rhumann va le sécuriser. Tant que vous n’êtes plus en contact avec lui…
David sourit.
- On va éviter, en effet. Vous devez être complètement blasé, hein ? A force de…
David regarda Astor, son regard bouffi et rougi, ses longs cheveux blancs filasses, sa barbe, son costume élimé, le cristal géant sur lequel il volait et qui contenait le corps d’Anya Edelson.
- La vie n’a aucun sens. Aucun but. Aucun moyen d’être parfaite ou idéale ou pleinement épanouissante… On ne peut pas tout savoir, tout connaître, tout visiter, tout apprécier à sa juste valeur…
David frissonna. Astor inspira.
- C’est un jeu, monsieur Smirnoff. Jouez. Perdez. Gagnez. Mais la mise est basse et le jeu n’en vaut pas la chandelle. Vous avez une belle vie ? Profitez-en. Parce que c’est une vie parmi des milliers d’autres. Celle des autres dans votre monde, et les vôtres dans d’autres mondes.
- … c’est vertigineux… Je vais vraiment oublier tout ça ?
- En quelque sorte, c’est un avantage de votre statut d’imprégné. Si vous restez trop longtemps dehors vous perdez votre relation à ces mondes. Et en partie les souvenirs.
David hocha la tête.
- Tant mieux. Vous sortez vous aussi ?
Astor secoua la tête.
- J’ai encore des choses à faire ici…
- Alors bon courage… on… se reverra ?
- J’espère que non, ça voudra dire que votre famille de fous fait encore des siennes…
David sourit.
- Bon retour, David.
- Soyez prudent, Astor…
David disparut du monde Zéro.
- Mais… je serais là, dans l’ombre, peut-être… admit Astor.
***
David apparut dans le jardin alors que Charlie, Etienne, Finn, Dimitri, Malcolm, Claire, Lola et Helen se battaient contre Hoopa, dévastant le paysage autour. L’apparition de David fit reposer Hoopa. Charlie souffla de soulagement.
- On a réussi…
- David !! David, mon Dieu !
Etienne trotta jusqu’à son fils qui le rejoignit.
- Papa…
- Mon fils, j’ai cru que tu n’en ressortirais jamais !! Comme…
David tapota l’épaule de son père.
- La situation était différente, très différente, papa…
Rhumann sortit d’un autre Ectoplasma.
- Bien, les criminels ont été livrés à la justice…
Rhumann scruta le champ de bataille un peu dévasté. Il claqua des doigts. Un petit Ectoplasma lui ramena le vase scellé.
- Mon vase !! geignit Helen.
Rhumann prit le vase et l’ouvrit. Hoopa y rentra. Ne resta que sa forme Enchaînée, dans un état second, que Rhumann se contenta de rappeler.
- Et voilà. Monsieur Corbin ?
Dimitri s’étonna.
- Vous apporterez cela à monsieur Wound. Cela lui fera plaisir.
- … c’est Hoopa ?
- Non, Giratina, voyons. Il est à lui.
Dimitri hocha la tête et mit la Pokéball dans une poche.
- J’y penserais…
- J’espère bien. Ne la perdez pas ! Je vous transporte jusqu’à la devanture de l’école ? C’est qu’il va s’y passer de grandes choses ! sourit Rhumann.
Finn et Charlie se regardèrent.
***
Denis se releva, avec Firmin dans ses bras.
- Les voilà ! DAVID !
David se mit à courir. Il prit Denis et Firmin dans ses bras.
- Mes amours ! Mes petits amours !
- David ?!
- Oh mon Dieu ! Mon petit Firmin !
- Papa arrêteuh tu m’étouffes !
- Denis, Denis je t’aime si tu savais comme je t’aime !
- David, ça va ?!
David vit sa mère. Il écarquilla les yeux.
- MAMAN !!
- Dav…
Il lui sauta presque au cou, manquant de le lui rompre.
- Ourf ! David !
- Mamaaaaaaaaaaaaan !!!
Finn rejoignit Lily.
- S’est passé quoi ?!
- Il est resté un peu plus longtemps que les autres, je suppose qu’il en a vu de belles. On met le plan en place ?
- Oui. On y va, du coup.
- Ouais. Charlie, Léo ?
- Ouais. Mac, Claire !
Le couple hocha la tête. Etienne et Linda se pressèrent vers leur voiture également.
- Maman, vous allez où ?
- Faire quelque chose d’important. Reste avec ta fille, mon grand !
- Euh… ok… Où est Rol…
Roland et Rachel avaient réuni tous les élèves autour d’eux.
- Je suppose que mes mercenaires n’ont pas tenu leur langue…
Tristan et Lucy secouèrent la tête.
- … ok, on en reparle tout à l’heure… euh…
Vingt-huit têtes se hochèrent. Roland agita la tête. Rachel souffla.
- Tu t’es mis dans une merde. Tu permets que je commence ?
- Si tu veux, je m’en fous…
Roland s’éloigna.
- Ok, les enfants, vous ne me connaissez pas, je suis Rachel Heine. Je suis l’ex-femme de cet engin, là.
Perrine, Naomi, Walter et Wallace regardèrent la jeune femme, charismatique et rassurante. Les autres élèves semblèrent également la prendre en confiance.
- Ok, je sais que je n’ai aucun ordre ou conseil à vous donner. Mais ce qui va arriver maintenant, c’est une grosse tempête judiciaire. Cela va être pénible. Certains d’entre vous font partie des minorités…
James, Mike, Fey, Gina, Tino, Naomi, Benjamin, Lucy et Santana hochèrent la tête.
- … et vous devez donc faire d’autant plus attention. Etienne m’a dit que vous aviez prévu des stratagèmes face à une arrestation policière. Suivez bien ses conseils. Faites confiance à votre instinct, ce que vous avez fait depuis le début de tout ça. S’il y a le moindre problème, je vous aiderais en ma qualité d’héroïne de Poképolis. J’ai le bras long.
- Ne leur mens pas…
Rachel regarda Roland qui revenait. Il toisa les gosses qui le regardaient méchamment.
- Okay… avant toute chose, la police va arriver et vous arrêter.
Ana se faisait soigner sur le lit d’une ambulance qui lui mettait le bras en écharpe. Steven était porté par Mike, encore en état de choc. Les élèves étaient hagards ou trempés, ou couverts de gravier rose, tout comme Helen. Autour d’eux tout n’était que ruines et champ de bataille. Les familles et les professeurs étaient tenus à l’écart par les forces de sécurité de la ville.
- Je sais, je sais. Mais vous allez vous en sortir.
- Ne leur mens pas.
Roland se retourna vers Rachel et lui tira la langue en faisant un bruit de pet.
- … tellement adulte… tellement toi… soupira la femme.
- Ok. Je veux que vous fassiez trois choses avec les enquêteurs. D’abord, vous allez m’accuser.
- Ah bah putain on va pas se gêner ! grommela Tristan.
- Je veux mon neveu… souffla Mike.
- Ah bah ça ! souffla Fey.
- Inutile de nous le dire… souffla Rebecca.
- Comme si on allait faire autre chose… grommela Francis.
- SILENCE ! La deuxième chose, c’est que vous allez mentir à la police.
Regards intrigués.
- … et enfin, vous allez me désobéir.
- J’y crois pas, c’est quoi cette journée de merde ! soupira Quinn.
- J’ai mal à la tête… geignit Orson.
- Et moi donc… soupira Amélia.
- … tu essaies juste de nous embrouiller !! grogna Perrine.
- Non, pas du tout. Je tiens à ce que vous me fassiez accuser. Je tiens également à ce que vous mentiez à la police, parce qu’elle est en tort dans cette histoire. Et je veux aussi que vous me désobéissiez parce que je ne suis pas votre ami.
Rachel leva les yeux au ciel.
- Tu ne t’en tireras pas comme ça…
- Hey, je m’en tire comme je veux ! Bref. Je vous souhaite bon courage dans cette épreuve, je serais avec vous pour vous soutenir…
- Et aller en taule à notre place ? demanda James.
- C’est le but, oui ! sourit Roland. En attendant, j’ai d’autres choses à vous dire, ça concerne mon intervention dans vos vies durant ces trois ans…
Les élèves regardèrent Roland, intrigués.
- … je suis obligé de le faire sinon la dame derrière me frappe…
- Non, absolument pas, mais ça t’arrange bien de leur faire croire ça … grommela Rachel.
- Alors, vous allez pas aimer et peut-être même vouloir me frapper, mais voilà… Alors, toi, déjà, ton Elekid, c’est un cadeau de ma part. Tout comme le Ptiravi de ta sœur…
Wallace et Walter se regardèrent.
- Le Togepi « de rupture » que tu as reçu…
Tristan fit de gros yeux.
- Ainsi que plein d’autres petits trucs comme rapporter à ta mère les ossements de ton père…
Tout le monde se tourna vers Violette, désignée du doigt, qui inspira.
- C’est pas aussi cool que ça en a l’air…
- Ainsi que la bicyclette de monsieur.
Francis s’étonna.
- C’était vous ?!
- Oui.
- … merci !
- De rien, vieux ! sourit Roland.
- Fais pas genre t’es notre pote… grommela Perrine.
- Ouais, on sait que vous êtes un enfoiré ! grogna Rebecca.
- N’importe quoi, je suis pur comme l’agneau qui vient de naître ! se défendit Roland.
- Le nez droit dans la merde… marmonna Rachel.
- J’ai pas interrompu ton intervention !
- Non, mais magne-toi, la police va pas attendre que tu aies fini ton speech.
- Je sais, je sais, rhôôô !
- Bon. C’est dû à mon espionnage intensif de chacun d’entre vous.
Les vingt-huit élèves regardèrent Roland, furieux.
- Que j’effectuais par le biais de mes réseaux informatiques. Eh oui, en tant qu’ancien Président, j’avais encore tous les accès, notamment à vos adresses, ce qui m’a permis, grâce à l’aide de ce petit monsieur là-bas…
Layton discutait avec le chef de la police.
- Layton ? s’étonna Mike.
- Layton, de l’interpolice, tout à fait, de collecter des infos sur vous et entre autres de vous menacer avec des photos pour vous chauffer un peu pour la guerre à venir.
- QUOI ???
- HEIN ???
- Vous nous avez espionnés ?! grogna Francis.
- Oui… Mais je vous ai aidés, aussi, c’est grâce à moi que tu n’as plus ta petite sœur sur le dos !
Francis s’avança et regarda Roland droit dans les yeux.
- Pardon ?!
- Les services sociaux, le retrait de la garde, tout ça… Moi ! Parce que ça devenait gênant, tu comprends…
Rachel semblait avoir deviné ce qui allait se passer. Cela ne traîna pas.
- Prends ça, SALE CONNARD !!!
Francis Zuckerman colla un bon crochet du droit à Roland Smirnoff, ivre de rage. Il recula, laissant Roland à la vindicte des autres élèves. Il grommela et s'enfuit. Rachel leva la main pour que les policiers le laissent partir.
- AOUCH ! ARRETEZ ! BANDE DE PETITS CONS ! PUTAIN !! APRES TOUT CE QUE J'AI FAIT POUR VOUS !!! SALES PETITS ENFOIRES !!!
Ana, blessée, ne s’était pas jointe à la vindicte, mais elle l’approuvait. Violette regardait. Elle regardait ses camarades, aussi fourbus qu'elle. Déchaînés.
- J'VAIS ETRE OBLIGE DE ME CHANGER ! VIENS M'AIDER, MORUE !!!
- Tu l'as bien mérité ! cria Rachel.
Violette regardait. Perrine qui donnait des coups de pied. Steven qui crachait, en larmes. Tino, désemparé, qui pleurait dans les bras de Tristan. Elle regardait l'école qu'ils venaient de détruire, les ambulances, la police.
Elle regarda Roland à terre, assailli par les élèves. James qui rouait Roland de coups de pied également, Fey participait aussi, et il y avait Mike, Lucy qui y mettait un soin particulier. Rebecca, Santana, autant de personnes qui voulaient la peau de Roland Smirnoff à présent.
Quand, de fatigue, les coups eurent cessé, les élèves s'éloignèrent, dégoûtés. Roland était sale dans son costard.
- Putain !!
Violette aida Roland à se relever. Roland la regarda.
- Y'en a UNE qui a du bon sens !
Violette inspira et gifla Roland qui la regarda.
- Ouvrez les yeux, grogna-t-elle. Regardez ce que vous avez fait !!
Roland se mordilla les lèvres.
- Alors ne venez pas vous étonner qu'on vous frappe après !
Roland hocha la tête.
- Ok. Mais vous allez vous en mordre les doigts quand tout ça sera fini ! Dimitri !! J'ai besoin d'un costume neuf, et d'une PUTAIN de REDBULL !!!
Violette regarda Roland s'éloigner. La police encercla les élèves. Violette vit Rachel, inquiète. Elle prit son téléphone et sembla appeler quelqu'un, ce qui surprit Violette. Personne ne se débattit pour l'arrestation.
- Layton, j’ai besoin de toi en première ligne…
Elle passa sur un autre numéro.
- Mac, tu es en place ? C’est bon…
Une autre.
- Lily ? Tu es en route… Je compte sur toi.
Nouveau changement de ligne.
- Linda, tenez-vous prêts !
- Vous allez appeler nos parents, hein ? demanda Orson, en larmes et la morve au nez.
- Possible, petit.
Chacun revêtit sa paire de menottes dans le calme. James, Tino, Orson, Benjamin, les jumeaux, Wallace, Perrine et Walter furent emmenés vers des fourgons. Violette chercha Naomi des yeux. Elle semblait être partie, tout comme Francis. Gina et Holly regardèrent les jumeaux partir dans une direction séparée.
- Pourquoi on va pas au même endroit ?! geignit Gina.
- JAMES !!! cria Fey.
- Vous êtes répertoriés par estimation de la gravité de votre implication.
Orson se vit pointer une arme dessus.
- HEY !! HEEEEEEY !!!
- Orson !! cria Tino.
- Laissez-le tranquille, il a rien fait !! geignit Benjamin.
- Arrêtez ça !!! cria Tristan.
- C'est le cerveau, on peut pas prendre de risques.
Orson était complètement fou de peur. Son visage était une véritable serpillère.
- MAMAN ! JE VEUX MA MAMAN !!! hurla-t-il.
- Pour l'heure, tu vas t'expliquer sur tes actes !
- Surveille-le bien, il doit être interrogé par l'Agent du Gouvernement en personne.
- Ouaip.
A distance, arrêtée en compagnie d'une autre bande de criminels sans vergogne, Amélia Levy observait, son visage exprimant une profonde inquiétude. « Orson… »
Violette fut légèrement tirée par le bras.
- Allez ma petite, on y va, pas que ça à faire !
Violette se tourna une dernière fois vers Roland qui enfilait une chemise blanche, comme ça, normal.
Elle se mordilla les lèvres. « Monsieur Smirnoff… »
Helen suivait le pas, arrêtée également.
- J'ai rien fait ! Blandine était dans le coup aussi ! BLANDINE !
- Ta gueule, Clover, j'étais pas dans le coup ! grogna Blandine, derrière le cordon de sécurité.
- SANDRINE !
La blonde leva les mains en les agitant. Ambrose, Vivienne, Odile, Gregory, Gilbert et Jacob observaient également, absolument éberlués, en compagnie de badauds venus voir ce qui se passait. Une ambulance prit en charge le proviseur, salement amoché.
- Dites-nous où vous avez mal, monsieur.
Grant souffla, en pleurant à demi.
- Ils ont détruit mon école ! Où croyez-vous que j'ai mal ?!!
Violette entra dans le fourgon avec les autres. Tristan était étonné de ne pas être avec les autres.
- Hey ! C'est moi le cerveau du piratage ! C'est MOI le cerveau !! Orson sait à peine allumer le démineur !! HEY !
- Ça sert à rien… grommela Santana.
Violette inspira. Non, ça ne servait à rien. Il démarra, et partirent en direction du commissariat, sous étroite surveillance. Fey pleurait, Steven aussi. Et Violette regardait par le pare-brise, attendant de voir ce qu'on lui réservait, ainsi qu'aux autres…
… ce qui serait raconté par les précédents flashs rouges.