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Battle : Go! de Serian Norua



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» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 25/02/2018 à 19:35
» Dernière mise à jour le 04/03/2018 à 18:59

» Mots-clés :   Alola   Aventure   Humour   Présence de personnages du jeu vidéo

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Ch.3 : L'amour de la mer
Moi, Keunotor et Flamiaou (et oui je dis moi en premier, et je vous dis aussi merde) sommes donc partis dormir dans notre cabine, et il devait être deux heures du matin lorsque le chat de feu se réveilla.

« Oh bordel ! s'exclama-t-il.

L'entendant, nous nous réveillâmes presque en sursaut.

— Il se passe quoi ?! dis-je.

— On a loupé le repas du soir ! J'ai la méga dalle, là !

Excédé par la connerie de mon compagnon, je laissai retomber ma tête sur la couchette en soufflant.

— Dodo.

— Non, J'AI FAIM !

— Beh vas manger et saoule pas.

— Mais je suis un Pokémon, tu crois quoi, que je vais me cuisiner ma bouffe tout seul ?! T'es mon dresseur ou pas ?!

— Nan je suis juste un peu con de t'avoir accompagné ici. Ensuite, primo je n’ai toujours pas pu te foutre dans une Pokéball, et secundo J'AI SOMMEIL PUTAIN.

— Ouais... Bon on va faire un marché : tu m'accompagnes à la cafét' et on en discute, de cette histoire de Pokéball.

Je me tournai vers lui.

— Promis ?

Il hocha la tête. Ça me faisait un peu moins suer. Au moins, une fois qu'il serai dans sa ball, j'aurais pas à me le coltiner tout le temps. Je me relevais et descendais de mon lit.

— Debout, Keunotor. Y'a pas de raison que je sois le seul à souffrir.

Visiblement, lui aussi il avait la dalle de l'espace, car il se jeta littéralement hors de sa couchette. Sérieusement, il n’aurait pas pu le dire avant ? Il avait un vrai QI de Kokyiyas, ce Pokémon. J'enfilai donc mes pantoufles, ainsi qu'un tee-shirt, et nous sortîmes de la cabine, direction le réfectoire. J'avais absolument aucune idée de l'endroit où il pourrait être, mais je comptais bien sur l'odorat des deux morfales devant moi pour y aller.

Bingo, en mode pathfinder. On descendait donc les escaliers menant au hall, qui lui-même nous mènerait à la cafétéria, quand soudain, nous entendîmes un gros « BONG », ainsi qu'un léger tremblement.

— C'était quoi, ça ? demandai-je, alerté.

« Mesdames et messieurs, ladies and gentlemen, I'm your capitaine de bord, and il semble que nous ayons heurté a rocher. No problem and no inquiétude, we have the situation in main, reposez-vous tranquilly (c'est même pas anglais ça !). Thank you pour your compréhension. »

Euh... ouais ? On vient de se prendre un rocher dans la gueule, ça a fait BONG, mais y'a pas de souci ? Bon au moins, il a quand même l'air fiable, ce capitaine. Un autre bruit de micro se fit entendre.

« … Et Dédé, passe la bouteille ! … Ah t'es con ! … Oh shit, euh sorry, it's allumé. No problem, ladies and messieurs... »

Je retire ce que j'ai pensé. Ce capitaine est CON. Bref, nous pénétrons donc dans la grande salle et nous dirigeons vers le buffet, où les plats sont encore à l'air libre. Ah au fait, elle est très grande, la salle, et il y a des tables de partout. Voilà.

-Oh y'a du curry ! s'exclama Flamiaou en courant vers le buffet, Keunotor à sa suite.

— Attends, je vais te servir ! lui lançai-je en m'approchant.

Moi aussi, ça me donnait faim de voir toute cette nourriture autour. Du coup je me suis fait une énorme assiette.

C'est marrant, mais j'avais toujours cru, jusque là, que les Pokémon mangeaient de la nourriture Pokémon. Je sais pas, histoire d'éviter des soucis de transit, peut-être ? Pourtant j'avais avec moi deux énergumènes qui s'empiffraient de spaghettis, de couscous, de curry, sans soucis aucun.

Soudain, je ressentis comme une certaine fraîcheur sous les pieds. Comme si...

— De l'eau ?!! je m'exclamai, recrachant toute ma nourriture à moitié mâchée sur Flamiaou.

— Va te faire foutre, me répondit-il. Et oui, va chercher de l'eau.

— Non ! Le sol !

Putain c'était ça. Je regardai par terre, et il y avait de l'eau. Tout autour de nous. Dans toute la pièce. Le camionneur regarda lui aussi puis me regarda avec des yeux ronds.

— Oula, c'est quoi cette embrouille ? fit-il.

Je n’en savais rien. Pourquoi il y avait de l'eau par terre, au juste ? Normalement, le bateau est étanche, et je pense pas que les canalisations fuient à ce point. Ce serait bête de couler dans sa propre eau, quand même. Qu'est-ce qui pourrait faire...

-Oh c’est vrai, on a touché un truc là, un rocher, tout à l'heure ! soufflai-je.

Flamiaou afficha des yeux toujours plus ronds. Keunotor, quant à lui, dînait tranquillement.

— Me dis pas que y'a un trou dans la coque... hésita le chat.

Je me levai, et observai autour de moi, pour remarquer des ondes sur l'eau. Elles étaient presque indiscernables, mais le reflet des spots du plafond les mettait légèrement en évidence.

— Ça vient de la cuisine ! Et Keunotor, tu finiras ton repas plus tard !

Nous fonçâmes donc vers ladite cuisine, et comme j'étais en premier, je poussai violemment les portes – remarque, je voyais mal Flamiaou le faire. J'ai toujours voulu essayer. Comme dans les films.

— Bordel il y a de l'eau partout ! cria le chat. JE CRAINS L'EAU !

— Je sais ! Mais j'y peux rien abruti !

Tout au fond de la salle blanche remplie de machines en inox, et entre deux lave-vaisselle, il y avait bel et bien un trou, de la taille d'un poing.

— Mon c*l oui, qu'il y a no problem ! criai-je à l'adresse du capitaine.

Bon bien sûr, il ne m'aurait pas entendu, mais j'avais besoin d'exprimer ma rage d'une quelconque manière. Et gueuler était certainement la plus efficace. Je me tournai vers Flamiaou.

— Franchement, on n’aurait pas pu attendre demain pour partir ?! On aurait eu un bateau clean, un capitaine clean, et on n’aurait pas cogné dans une saloperie de rocher ou d'iceberg à la con !

— Hé ho, doucement les gros mots, bonhomme ! Tu sais que o...

Le trou s'élargit de moitié d'un seul coup, et le chat se prit un jet d'eau froide sur la tête. Bien fait pour lui. Par contre, on était dans la mouise. Clairement. L'eau montait, jusqu'aux chevilles, maintenant. Or, ayant déjà vu des films dans lesquels les bateaux coulent, je peux dire que quand l'eau monte jusqu'à ce niveau, c'est que tout l'étage est déjà pas mal sous les flots. Donc le bateau est pas mal dans la mouise, par extension.

-Faut qu'on l'arrête ! hurla-t-il pour couvrir le bruit de l'eau.

Le trou s'élargit de nouveau, et une quantité plus grande de liquide en sortit.

— MERCI, CAPTAIN OBVIOUS ! PUTAIN TU T'ARRETES PAS, TOI !

— GARDE TES REMARQUES A LA CON POUR PLUS TARD, SALOPERIE DE DRESSEUR !

— KEUNOTOR, DIS QUELQUE CHOSE !

— Keu ?

J'avais envie de tuer quelqu'un. Là, maintenant. Mais le problème, c'est que ça n’arrangerait pas notre souci.

— Un frigo, vite ! criai-je. Ou un truc du genre ! On va le coller à la paroi !

Le chat approuva mais fatalement, j'étais le seul à devoir me débrouiller. Je repérai donc le réfrigérateur le plus proche, et me ruant dessus, je le décrochai d'un coup sec de ses branchements, me faisant tomber dessus la moitié de la nourriture qu'il contenait. Je jurai. Et pendant deux bonnes minutes, j'ai bien galéré à le tirer, mais je réussis. Je le mis en place et poussai de tout mon poids pour qu'il colle parfaitement au mur troué. Bientôt, le débit diminua, et finalement, il n'y eut plus d'eau qui passa.

— Et bah voilà ! Avec ça, plus de prob...

A cet instant, il y eut un nouveau BONG, puis un deuxième, puis sans que je puisse m'en rendre compte, le frigo bouchon s'envola à une vitesse impressionnante vers le mur d'en face, provoquant un boucan phénoménal, avec les casseroles et tous les autres trucs de cette cuisine. Il me manqua de peu, et partit s'encastrer dans quelque chose. Je pourrais pas dire ce que c'est, peut-être un four, un évier, ou... Ah bah non en fait c'est le mur. Le truc a explosé contre le mur et l’a complètement bousillé. Muchas Gracias, idea de roder (Google trad pour les germanistes) ! De même, avec la pression accumulée par le bouchon, le trou s'est agrandit, et je pourrais clairement passer dedans sans soucis.

— C'ETAIT DE LA MERDE TON IDEE ! fit Flamiaou. JAMAIS ON BLOQUE UN TROU AVEC UN FRIGO !

— OUI BAH J'AI FAIT CE QUE J'AI PU, AU MOINS !

J'avais envie de pleurer, face à cette situation qui me dépassait. Le trou s'élargit encore, atteignant bientôt les cinquante centimètres de diamètre.

— ON VA CREVER !! cria le chat

— MAIS NON STUPIDE BESTIOLE !!

— ET BAH ON FAIT QUOI ?!

Le trou s'élargit une nouvelle fois.

— BORDEL FAIS QUELQUE CHOSE, N'IMPORTE QUOI MAIS FAIS-LE ! criai-je.

— PUTAIN MAIS QUOI AU JUSTE ?!

— MAIS JE SAIS PAS MAIS FAIS-LEEEE ! FAIS FONDRE L'EAU !

— Fond... FONDRE L'EAU ?! TU M'AS PRIS POUR RESHIRAM OU QUOI ?!

— ESSAYE ABRUTI !!

Il prit une grande inspiration et utilisa Lance-Flamme. Le contact avec l'eau froide créa de la vapeur, mais une lueur d'espoir m'apparut : le métal de la paroi semblait fondre légèrement. Toutefois ce n'était pas assez, et il aurait tôt fait de s'épuiser.

— IL NOUS FAUT PLUS DE PUISSANCE !

— BAH DEMANDE A L'AUTRE COUTEAU SUISSE, DERRIERE !

— WHAT ?

— KEUNOTOR, BOULET !

Mais oui, c’est vrai ! Je l'avais oublié, celui-là. S'il pouvait apprendre Ultra-laser, alors il pouvait en apprendre d'autres.

— Euh... KEUNOTOR, CANICULE !

Et what the fuck il le fit. Le Pokémon se concentra, et son corps devint rouge luisant. Aussitôt, il relâcha une vague de chaleur qui me grilla les sourcils et les pointes de cheveux. Par chance, l'eau aussi eut chaud et je vis que peu à peu, l'acier se mettait à fondre. Le seul souci, c'est qu... En fait non, on avait deux soucis : le premier c'était que’il y avait pas assez de paroi pour combler le trou, et le deuxième c'était que TOUT se mettait à fondre, dans la salle.

— RAMENE DE L'ACIER, RED !

— C'EST READ !

— JE M'EN FOUS ON VA MOURIR !

Honnêtement, je m'en foutais moi aussi pas mal, à cet instant précis. Je voulais juste souler mon monde. Bref, c'est le moment épique, doooonc musique qui claque !

Je regardai de tous côtés ; il me fallait de quoi attraper les casseroles sans me carboniser la main. Là-bas, accrochés, toute une série de chiffons. Je m'élançai, malgré la chaleur intense, et me saisissais du premier. Par malchance, je fis un mouvement trop imprécis, et je touchai par la même occasion une inox, me brûlant tout le dos de la main. Peu importe, je ne devais pas faillir. Je me l'entourais de quatre bouts de tissu épais, et fonçai me saisir de la première casserole. A peine j'eus posé mes doigts sur le manche qu'une douleur fulgurante me traversa la main.

— AAAAAAIIIEEEEEE ! hurlai-je.

Malgré cette douleur de l'espace, je ne m'arrêtais pas et me retournai, pour me diriger vers le trou. Je suais autant qu'une fontaine, c'en était insupportable.

— Keunotor ! Prépare-toi à balancer tout ce que tu as !

Il me fit un signe de la tête, puis fronça les sourcils, montrant qu'il était sérieux.

— Flamiaou, à mon signal utilise Lance-flamme ! Et ne vise pas ma main, surtout !

— Compris.

Je collai la moitié de la surface métallique contre la paroi, et ordonnai à mes Pokémon d'attaquer. Keunotor augmenta la chaleur produite par son corps, et Flamiaou tira un jet de flammes, qui manquèrent de peu mes doigts. En un instant, la casserole fondit. Mais ce n'était pas assez épais, et le pan de métal créé s'envola sous la force de l'eau.

— Ça suffit pas ! Cessez tout !

Le castor cessa l'attaque Canicule, et la chaleur disparut petit à petit. Bon, j'ai plus qu'un seul essai. Je me saisis des derniers torchons, et les enveloppai autour de mon autre main. Puis, je fonçai saisir un second frigo, que je tirai de toutes mes forces vers le trou.

— Tu remets ça ?! s'exclama le chat.

— Ouais ! Sauf que cette fois, vous allez le souder à la paroi !

— Pas bête... sourit l'autre.

Cette fois, j'avais la pression, je ne pouvais pas perdre davantage de temps à le transporter. Le souci c'est qu'une de mes mains était brûlée comme je n'osais même pas l'imaginer, et la douleur provoquée lorsque je me collais contre la surface en inox chaude au point de pouvoir y faire cuire des saucisses était difficilement soutenable. Putain de voyage à la con.

J'arrivai devant le trou, mon bloc d'acier « en main », mais je galérais sérieusement à m'approcher, étant repoussé par l'eau jaillissante. Tout doucement, donc, je m'avançais, centimètre par centimètre.

— BOUGE-TOI ! m'adressa Flamiaou.

Il s'était réfugié sur un îlot, craignant davantage l'eau dans laquelle il n'avait plus pieds que la surface chaude. Le Pokémon Souridodue, quant à lui, flottait tranquillement. De mon côté, je ne pouvais pas m'approcher davantage. J'eus alors une idée.

— Keunotor, utilise Bélier sur le frigo pour le pousser !

Il s'exécuta et se jeta sur le réfrigérateur, qui cogna violemment contre le mur.

— Maintenant !! criai-je. BALANCEZ LA GOMME ! Attaque Surchauffe, Keunotor !

C'était risqué, il ne devait pas se louper. Flamiaou fit un puissant bond, et utilisa un puissant Lance-flamme à l'endroit où le mur et le meuble se touchaient. Le castor, de retour dans l'eau, lança cette nouvelle capacité, et j'eus à peine le temps de tourner la tête pour voir tout le liquide autour de lui s'évaporer en une fraction de seconde. Cette deuxième attaque était bien plus violente que la première, et j'eus l'impression que tout mon corps brûlait. Quelques secondes plus tard, ce qui était auparavant un frigo était devenu une masse grossièrement rectangulaire d'acier fondu.

— Ça devrait aller, indiqua le chat.

[MUSIQUE FIN]

Ils cessèrent tous deux la combustion, pour que je remarque que TOUTE la cuisine avait fondu. Mais genre vraiment, plus aucune installation ni aucun objet était utilisable. La tête me tournant, je me laissai tomber au sol. Plusieurs minutes s'écoulèrent, pendant lesquelles je crus discerner des étoiles. Je ne savais pas trop ce que c'était, en fait... Des étoiles ? Des Stari ? Ou peut-être le visage de ma mère ? Putain je voulais rentrer chez moi, j'en avais déjà marre.

— Oh la fillette, debout !

Flamiaou était en train de me marcher dessus, mais je n'avais pas la force de dire quoi que ce soit. Je me relevai finalement, et constatai que le trou était bel et bien bouché. Tout d'un coup, un élément me revint en mémoire.

— Putain... Keunotor il peut vraiment apprendre toutes les capacités ?!

— Apparemment... Toutes, je sais pas, mais il défonce vraiment, là.

Sans déconner, ce que je pensais être un Pokémon supra-nul s'est révélé être un vrai monstre.

— Du coup maintenant, il te surpasse ? adressai-je à Flamiaou. Tu ne sers plus à rien, non ?

— Ouais, non, c'est plus compliqué que ça, en fait... J'ai des qualités, mais tu ne les as pas encore découvertes...

— Ah bah ça, je confirme.

Puis je me mis à rire, à l'étonnement des deux autres. Pourquoi riais-je ? Aucune idée, mais j'avais envie. Tout d'un coup, je me sentais apaisé. Eux aussi se mirent à rire. Vous savez, dans les mangas niais, quand ils rient tous d'un coup parce que l'un des personnages a fait une blague à la noix ? Beh c'est exactement pareil, là. Puis soudain, un « BONG », suivit d'un deuxième et d'un troisième. Puis des sons semblables à une pluie de coups contre la coque.

— C'est quoi, maintenant ?! je m'exclamai.

— J'en sais rien, mais remontons sur le pont pour voir !

Nous traversâmes les restes de cuisine, la salle à manger, remontâmes les escaliers, traversâmes de nombreux couloirs, et débouchâmes sur le pont, pour nous précipiter finalement jusqu'à la balustrade, et apercevoir des forces mouvantes dans l'eau.

« Euh... Ladies and Gentlemen, I'm your capitaine de bord, and il semble que nous ayons... malencontreusement... heurté un groupe de Leviators... Ils ont l'air assez énervés mais no problem, nous contrôlons the situation ! »

J'avais envie de gueuler, mais il ne m'aurait pas entendu. Mais alors, l'un des Pokémon Eau sauta hors de l'eau et atterrit sur le bateau, bien face à nous, à une dizaine de mètres. Et ouais, deux cent trente-cinq kilos de muscles prêts à nous bouffer vivants. Youpi.

— Putain on fait quoi ?! fit Flamiaou.

Je soupirai.

— Comme dans toutes les situations dangereuses, banane. On fait appel au monstre. Keunotor, Fatal-foudre !

Et c'est qu'il le fait, le con ! Enfin maintenant, je devrais plus être aussi étonné. C'est pas comme si c'était pas la première fois, après tout. Je me tournai tout de même vers le castor, afin de profiter du spectacle au maximum. Et c'est pile ce moment là que choisit le Pokémon Terrifiant (c'est le nom de son espèce, mais c'est vrai qu'il est quand même terrifiant) pour m'attaquer !

Love you, Gyarados.

Sans prévenir, il lança Ultra-laser. A ce niveau-là, si je parvenais à m'échapper, le bateau avait un gros trou. Fallait donc pas que je m'échappe. Mais je n'avais pas encore remarqué qu'il m'attaquait.

— Attention Red !

Le chat se jeta en travers du rayon et utilisa Lance-flamme pour l'arrêter. Pendant quelques secondes, leurs tirs furent de puissance égale, mais assez vite, la fatigue de Flamiaou prit le dessus.

— Bordel, tiens bon Flamiaou !

Il n'allait pas tenir longtemps, c'était clair comme de l'eau de source. Mais sans que je ne le remarque, des nuages noirs s'étaient formés au-dessus du bateau (d'un autre côté il faisait nuit, donc bon...) et un violent éclair un jaillit, touchant de plein fouet le dragon, qui fut immédiatement KO.

— Hé Red, la coque du bateau elle est conductible ?

— Euh... Normalement non, il y a une isolatio...

— Alors Keunotor, utilise Fatal-Foudre dans l'océan, là où se trouvent les Léviator ! me coupa-t-il.

Bon sang, il était vraiment taré ce chat. L'autre s'exécuta, et une série d'arcs électriques tomba dans l'eau, mettant KO toutes les autres bestioles.

— Waouh. Bien joué Keunotor. Et toi aussi Flamiaou.

— Tu sais Red, me répondit calmement ce dernier, quand tu as des Pokémon pas normaux, le mieux à faire est d'agir en conséquence avec eux.

Je m'en souviendrai.

— Bon, dis-je, maintenant on va avoir droit à quoi ? Un Kyogre ?

Nous entendîmes un « BONG », encore plus violent.

« Euh... Mesdames et messieurs... We're sorry... Nous venons d'entrer en collision avec un Kyogre... »



F*ck f*ck f*ck f*ck f*ck f*ck f*ck f*ck et ref*ck, sérieux. Faut arrêter de se payer la gueule du monde, là !

« Ah non pardon, c'est Dédé y s'est trompé. En fait c'est un banc de Wailord qui tentent de couler le bateau. Nous prenons le problème en main. »

Cette fois je craque. Je me retourne et me dirige vers le bâtiment principal.

— Beh tu vas où ? me demanda Flamiaou.

— Voir le commandant de bord, et leur toucher deux mots, à lui et Dédé !

J'allai leur casser la tronche, oui. Je repérai une série de larges vitres au point le plus haut du bateau ; c'était ici que je devais me rendre. J'emprunte le premier escalier, et gravis les marches quatre à quatre, jusqu'à déboucher dans un petit couloir avec au milieu une porte indiquant « Salle de contrôle, ne pas déranger ». Bah tiens, je vais me gêner ! Une fois devant, je toque poliment.

— Euh... Y'a personne ! fit une voix.

Quel idiot ce capitaine. Forcément, j'ouvre, et entre avec un grand sourire. Un homme, assis sur un fauteuil pivotant, se retourne vers moi.

— Vous ne savez pas lire ? Y'a marqué « ne pas déranger ». Alors ouste !

Je le regarde, et continue de sourire. Ça va chier.

— Je viens vous péter la gueule, répondis-je simplement.

— Hein ?

Les autres se retournent.

— Qui est le capitaine ? (l'homme qui venait de m'adresser la parole lève la main) Qui est Dédé ? (l'homme à sa gauche lève la main) Très bien. (je m'avance vers eux) Voyez-vous, j'ai embarqué cette après-midi sur cette saloperie de rafiot, et j'en ai ma claque. Pour commencer, je suis malade en bateau, et tiens (je vomis mes spaghettis à moitié digérées (oui oui je sais c'est dégueulasse) sur le sol) vous pourrez nettoyer ça. Ensuite, j'ai fait mon premier combat de dresseurs, que j'ai perdu comme un idiot, alors que j'ai prévu, bien malgré moi, d'aller au Grand Pokemon Festa. Puis, je me suis cassé le cul, il y a à peine une demie heure, à boucher un putain de trou dans la coque, parce que vous aviez percuté un rocher ! Oui, moi et mes Pokémon, on a galéré comme des malades à le reboucher, et pour y arriver, on a dû faire fondre un putain de réfrigérateur contre le mur ! Ah et au fait, j'ai bousillé votre cuisine hein, elle est inutilisable. Ensuite, il semble que nous ayons été attaqués par un troupeau de Léviator, et vous savez quoi ? J'ai failli me faire TUER par l'un deux ! Heureusement, mon Keunotor est un PUTAIN de monstre, et nous les avons tous défoncés. Maintenant, vous venez de me prouver que l'impossible est possible, en me faisant croire qu'un PUTAIN de Kyogre nous pourchasse, pour finalement déclarer que c'est juste des PUTAINS de Wailord ! Et oui ça fait beaucoup de PUTAIN, mais je vous emme… bref !

Les autres sont bouche-bée en m'écoutant. Quant à moi je m'avance, et remarque sur le sol de nombreux cadavres de bouteilles. Du bordeaux. Je m'y connais. L'une d'elles, posée sur le tableau de bord (entre autres, hein) est encore à moitié pleine. Je m'en approche et la saisis, avant de la descendre cul sec. Une fois fait, je me recule de quelques pas, bouteille en main, et prenant de l'élan, je la jette de toutes mes forces contre la vitre, qui se brise. Le morceau de verre vient s'échouer sur le pont, pour s'éclater en miettes. A ce moment-là, des éclairs illuminent le ciel de tous côtés, et viennent frapper la surface de l'océan.

— Et voilà, les c*nn*rds de Wailord sont morts. (je m'approche davantage d'eux) Et vous savez quoi ? Si il y a encore le moindre petit souci, je vous jure que je ramène mon Flamiaou ici, et qu'il se fera un plaisir de tous vous massacrer. Oh, et ne pensez pas que fermer à clé la porte suffira, parce que sinon, il suffira à mon Keunotor d'utiliser Spatio-Rift pour crocheter la serrure. Hmm... Spatio-Rift je sais pas, mais Ultra-laser passera très bien, j'en suis convaincu. Et si, après ce voyage, vous recommencerez vos conneries, soyez certains que je vous chercherai, je vous trouverai, et je vous tuerai. Voilà. Bonne nuit messieurs :).

[MUSIQUE FIN]

Je sors tranquillement, et referme doucement la porte, sous le regard ébahi des pilotes, en leur adressant un dernier sourire. Une fois dans le couloir, je souffle et redescends. Dix minutes plus tard, nous sommes de retour dans la cabine et nous recouchons, afin de tenter de passer une bonne nuit.

Et ce fut le cas ! Il devait être neuf heures lorsque j'entendis :

« Euh... Mesdames et messieurs, je suis votre capitaine de bord, et je vous signale que nous allons bientôt arriver à destination. Je vous demanderai donc de sortir de vos cabines et d'attendre dans le hall. »

Enfin ! C'est aussi amusant de remarquer à quel point mes menaces de la veille semblent l'avoir chamboulé. Et tandis que je vérifie mes affaires dans le sac, un détail me dérange : j'ai l'impression de ne pas trouver l'argent... C'est bizarre...

— L'argent ! crai-je.

— Quoi l'argent ?! sursauta Flamiaou.

— Je le trouve plus !

Un rictus apparaît sur son visage.

— Tu déconnes ?

— Non, viens m'aider à fouiller !

Nous déballons toutes les affaires, vérifions trois fois, et finissons par nous rendre à l'évidence : on nous a piqué la thune. Je crois vraiment que je vais pleurer.

— Bon, bon, t'inquiète pas ! me rassure le chat. Une fois à Albarosa, on va organiser des combats et mettre en jeu de l'argent. On aura juste à tous les gagner, jusqu'à ce qu'on ait assez pour payer l'entrée ainsi que la bouffe pour trois semaines.

— T'as raison... soupirai-je.

Je ne voulais même pas chercher à savoir qui avait pu nous voler, je voulais juste arriver à destination, me poser sur un banc, et réfléchir à ma vie. Nous nous dirigeâmes donc dans le hall, où une foule de passagers s'était déjà massée. Une fois entouré de gens, j'entendis des :

« J'ai passé une excellente nuit, et toi ? C'était très reposant, j'ai trouvé ! »

J'avais qu'une envie, c'était de leur dire d'aller se faire voir. Mais je ne le fis pas, car c'était impoli. Dix minutes plus tard, encore, la voix du capitaine résonna, tandis que les portes s'ouvraient.

« Mesdames et messieurs, nous sommes bien arrivés à destination, nous espérons que vous avez passé un agréable voyage, et vous souhaitons un bon séjour à Carmin-sur-mer ! »

Attends... Quoi ? QUOI ?!

— Carmin sur mer... commença Keunotor. C'est pas ici qu'on doit aller, pourtant ? C'est quoi ?

Putain la seule fois où il parle, lui, c'est pour enfoncer la machette dans la coupure.

— Bordel, dis-je. On est à Kanto. »