Toucher les étoiles [OS] de Lief97
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Lief97 -
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» Créé le 07/02/2018 à 14:37
» Dernière mise à jour le 21/11/2018 à 09:56
» Mots-clés : Absence d'humains Conte Fantastique
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Toucher les étoiles
Depuis aussi loin que je me souvienne… j’ai toujours rêvé de toucher les étoiles. Rien que les effleurer. Juste une simple caresse.
Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée.
Est-ce parce qu’elles brillent toujours, quoi qu’il advienne ? Ou parce qu’ensemble, elles forment de magnifiques constellations qui illuminent les nuits, même les plus glaciales ? Ou bien simplement parce que je trouve leur présence réconfortante ?
En tout cas, je suis sûrement l’un des seuls à vouloir toucher les étoiles aujourd’hui.
Les autres les maudissent, les damnent, les condamnent. Surtout l’une d’elles. Elle brille fort, très fort. Depuis plusieurs semaines.
J’ai entendu dire que ce n’était pas une étoile ; une sorte d’usurpatrice. Une vicieuse, ayant revêtu la lumière de celles que je chéris tant, mais qui n’a pas la même constance ou le même équilibre qu’elles.
Non, celle-là, l’usurpatrice, elle ne reste pas immobile, de marbre dans le ciel nocturne. Celle-là, elle bouge. Elle virevolte. Elle grossit. Elle… danse.
Il y a deux jours, elle a commencé à laisser un beau sillon argenté derrière elle, comme une étoile filante au ralenti ; un peu à la manière d’une traîne de robe de mariée. J’ai envie de tendre la patte et de la caresser, du bout des griffes. De toucher cette vapeur immaculée.
Quand j’ai soufflé cette idée aux autres, ils m’ont regardé comme un étranger. Ils ne me comprennent pas. Ils ne comprennent rien.
L’Astéroïde. C’est le nom, à la fois brut, et aux consonances rêveuses, qu’ils ont donné à cette étrange fausse étoile.
Je me dis souvent qu’elle me ressemble, cette belle usurpatrice. Seule parmi les nuées, incomprise, rejetée, isolée. Moi qui ai toujours rêvé d’atteindre le ciel, et elle, qui semble vouloir toucher la terre. Sommes-nous liés par le destin ? Serait-ce pour moi, qu’elle vient nous rendre visite ? Cette fausse étoile serait-elle une sorte de sœur d’âme ?
Les autres s’agitent, remuent, se rassemblent. Encore un de leur conseil à la noix. N’ont-ils pas mieux à faire ? Plutôt que de bavasser, de critiquer cette fausse étoile solitaire qu’ils ne connaissent pas… ne peuvent-ils pas profiter du silence, et admirer sa superbe danse de lumière dans les cieux ?
Les Mélodelfe forment un grand cercle et joignent leurs pattes. Leurs corps émettent de faibles lumières roses, en chœur, comme une chanson silencieuse. Le rythme, lent, rappelle incontestablement la pulsation d’un cœur, la musique de la vie ; malgré moi, je les regarde du coin de l’œil.
Quelle pâle imitation des étoiles, cette lueur rosée ! Les étoiles, au moins, elles brillent sans s’arrêter, et elles ne s’affolent pas pour un rien. Elles ne font pas de bruit.
Les Mélodelfe entament leur danse, d’abord avec lenteur et disgrâce. Je les observe silencieusement ; ils semblent peu à peu s’harmoniser. Leurs esprits communient, s’exaltent, et les lumières se font plus vives, plus intenses. Le sol gris et grêlé est faiblement illuminé par leurs mouvements et les éclats qu’ils provoquent, alors que d’autres Mélo et Mélofée, comme moi, s’arrachent à la contemplation du ciel pour se retourner.
Le Conseil des Mélodelfe commence ; la doyenne, une vieille à la peau pâle et aux ailettes atrophiées par les siècles, s’exprime en premier. Tout le monde aux alentours reçoit son message, sa vision, son sentiment.
Je frémis en l’écoutant.
« Astéroïde. Dangereux. Fuir. »
Une autre, tout en dansant, lui répond presque aussitôt.
« Incertain. Rester. Attendre. Observer. »
« Étoile. Danse. Étrange. », enchaîne un des rares mâles.
Je les écoute distraitement. J’ai envie de me détourner, même si je sais que je n’ai pas le droit. Tout ça ne rime à rien. Les réunions se ressemblent toutes, personne ne se met jamais d’accord. Le débat est stérile. Et l’usurpatrice est mille fois plus intéressante à regarder…
« Astéroïde. Attaquer. Nous. » dit la doyenne, en me faisant frémir de surprise.
À chaque fois qu’elle s’exprime, elle fait une drôle d’impression ; ses paroles nous atteignent tous au cœur. Sûrement parce qu’on sent parfaitement qu’elle a vécu plus que quiconque. Je me prends à croire qu’il serait plus sage de l’écouter, elle.
Mais d’un autre côté, je n’ai pas envie de penser que cette belle usurpatrice solitaire est pourvue de mauvaises intentions. Elle me ressemble, nous sommes peut-être liés… Je ne veux pas croire qu’elle soit mauvaise. Ou alors, je le suis aussi. C’est possible…
« Changer. Maison. Vite. » lâche la doyenne après un long silence hésitant, avant de dire, plus convaincue : « Nouveaux. Horizons. Par-delà le ciel. »
Toute la colonie se fige ; les regards se tournent vers la doyenne, les ailettes tressaillent, les fourrures se hérissent, les souffles se coupent. Mes yeux s’écarquillent de stupeur.
Changer de maison ? Voyager… par-delà le ciel ?
Après réflexion, je me souviens des histoires et des contes chantés par cette vieille Mélodelfe ridée ; l’histoire de notre peuple. « Les amis des étoiles. », c’est ainsi que ces contes nous appellent. Ou même « Les Voyageurs ». Elle parlait souvent de cela. Nos ancêtres n’étaient pas nés sur ces terres désolées, où la poussière lévite au-dessus de nos têtes et retombe au fond des cratères blancs.
Ils venaient d’ailleurs. Ils venaient de là-haut ; des étoiles.
Pouvons-nous réellement nous y rendre ? Pouvons-nous réellement voyager par-delà le ciel ? Et l’usurpatrice, alors, que va-t-elle devenir ?
« Mélo. » appelle soudain la doyenne.
Elle s’adresse à moi. Je lâche presque un couinement de stupeur, mais me retient. Les regards de mes pairs convergent vers ma petite silhouette, alors que je suis toujours perché sur cette petite pierre plate, offrant une meilleure vue. Le cercle des Mélodelfe vient de cesser sa danse. Avec crainte mais politesse, je réponds :
« Doyenne ? »
« Problème ? Doute ? » demande-t-elle en penchant la tête sur le côté.
J’hésite. A-t-elle perçu une partie de mes émotions ? La danse cause parfois des troubles télépathiques, il est probable que j’eus pensé trop fort. La doyenne a une bonne ouïe malgré son âge. Je me promet de ne plus la sous-estimer ; elle est certainement la meilleure d’entre nous. La plus attentionnée.
Impensable de mentir ou de rester silencieux. La doyenne est trop respectable pour cela. Je prends une petite inspiration, et je vide mon sac.
Je lui raconte tout : mon amour pour les étoiles, ma passion pour l’usurpatrice, si belle avec sa robe argentée. Sa solitude, aussi. Nos destins, qui sont peut-être liés. La doyenne m’écoute avec attention, sans m’interrompre. Les autres doivent tendre l’oreille pour tout saisir ; j’ai toujours été un peu timide.
J’évoque la tristesse que peut ressentir l’usurpatrice si nous partons maintenant ; mais aussi mon envie de voyager par-delà le ciel. Si tant est que ce soit vraiment possible…
« Oui. Possible. Déjà fait. Une fois. » répond la doyenne à la fin de mon monologue.
Je la regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes, et elle posa une patte sur ma tête, en esquissant un sourire réconfortant.
« Étoile. Non. Astéroïde. » commence-t-elle avec lenteur. « Astéroïde. Voyageur. »
Quoi, l’usurpatrice aussi ? Ce n’est donc pas une danse, mais un voyage, qu’elle accomplit ?
« Astéroïde. Vouloir. Mourir. Ici. »
Je sens un long frisson parcourir mon échine ; je ne m’attendais pas à ça. Je ne peux pas croire qu’une telle chose, aussi brillante, aussi lumineuse, aussi heureuse, puisse vouloir mourir. En s’écrasant sur notre maison. Mes rêves en prennent un sacré coup.
« Nous. Devoir. Partir. » achève la doyenne en me lâchant.
« Nous. Pas pouvoir. Sauver. Astéroïde ? »
Les mots sont sortis plus vite que mes pensées. Du coin de l’œil, j’ai l’impression que ma question titille les autres ; certains se rapprochent. Intéressés par le savoir de la doyenne. Cette dernière secoue la tête lentement, impuissante.
« Impossible. Astéroïde. N’écoute. Jamais. Et… aveugle. »
Choqué, je croise le regard empli d’intelligence de la doyenne ; je la crois. Elle sait tant de choses. Elle doit avoir raison.
Donc l’étoile usurpatrice… ou plutôt l’Astéroïde. Il ne voit rien ? Il ne nous voit pas ?
Moi qui croyais dur comme fer qu’il se dirigeait impunément vers nous, pour nous toucher du bout de ses doigts de lumière, avec sa grande traîne séductrice. Ses doigts de fée.
La doyenne retourne vers le cercle immobile et dépité des Mélodelfe. Tout le monde est triste, mais tout le monde est de l’avis de la doyenne, maintenant. Il faut partir. Il est temps pour la colonie de voyager parmi les étoiles. Pour une fois, le conseil semble unanime.
Mes doutes ont été leurs doutes, mes craintes leurs craintes. La doyenne s’est exprimée, et nous avons tous confiance en elle. Il ne sert plus à rien d’attendre et d’espérer.
Soucieux, je lève ma tête vers l’obscurité et les constellations ; l’Astéroïde brille fort parmi les beaux astres.
Je ne vois plus qu’un rocher luisant, brusque, qui va droit devant sans regarder en arrière. Cette traînée, c’est son sang, sa blessure qui ne cesse de s’écouler derrière lui, et qui le rapproche inexorablement de sa fin.
Il a l’air si seul. Si triste. Mais personne n’y peut plus rien.
Je baisse les yeux, désolé pour ce solitaire condamné. J’aurais aimé le connaître ou le sauver.
Je me retourne vers le reste de la colonie ; chacun se met à déterrer les Pierre Lune au centre du cratère. La doyenne explique qu’il en faut beaucoup. Plus que lors des Danses de la Lumière que nous organisons chaque semaine. Beaucoup, beaucoup plus.
J’aide les autres avec un pincement au cœur, et, en même temps, cette excitante perspective d’un voyage vers l’infini.
***
Les corps s’illuminent, les sourires s’élargissent. Je vois les poussières virevolter devant mes yeux, alors que la colonie toute entière forme un cercle sur les bords du cratère.
C’est la doyenne qui mène la danse ; nous tournons, encore, encore, et encore.
En contrebas, au fond du creux blanc, le tas de Pierre Lune nous envoie ses rayons bienfaiteurs en plein visage. Une lumière fade, grise, mais étrangement vivifiante. Comme un baume qui réchauffe les cœurs. Comme une patte toute douce qui nous effleure la joue avec tendresse.
Les rayons des pierres réchauffent mes petites ailettes naissantes ; celles de mes pairs également.
Je sais que ces pierres nous permettent parfois de décoller un peu du sol. De nous envoler. Je n’ai cependant jamais vu autant de pierres allumées en même temps. La doyenne a dit que ça nous donnerait la force de quitter notre maison.
Au-dessus de nos têtes, l’Astéroïde usurpateur, insensible à notre aura féérique et nos mouvements de plus en plus amples et gracieux, continue de saigner sa robe d’argent, impassible et froid.
Les Mélofée, les Mélodelfe, et les Mélo sont dans la ronde. Patte contre patte. Esprit contre esprit. Je nous sens tous dans une étrange communion. Certains commencent à chanter une douce mélopée. Je me sens émoustillé par ces sentiments vivaces qui se promènent entre nous. Je me contente de répondre en rythme par la lumière qui fait briller mon corps, et par mes pas de danse, de légers coups de talon sur le sol poussiéreux. Petit à petit, je me sens plus léger.
Je ressens un flot d’émotions de la part de mes pairs ; ils sont heureux, je le sens. Curieux, inquiets, excités, troublés, mais heureux. Notre danse s’élève, les chants aussi. L’air frais semble capter tout ce que nous faisons ; notre maison est figée, à l’écoute de nous autres, petits habitants perdus sur son immense surface presque immaculée.
Je suis triste pour l’Astéroïde solitaire. Triste pour notre maison, que nous sommes en train de quitter.
Mais heureux à l’idée de voyager parmi les étoiles, avec les miens. Nous sommes soudés malgré nos doutes et nos peurs. Nous allons trouver un nouveau foyer, dans les étoiles.
Mes pieds ne touchent plus le sol ; je regarde en bas. Les Pierre Lune n’émettent plus rien. Elles sont ternes, redevenus de simples cailloux.
Le cercle de danse monte dans le ciel. Le sol paraît si loin, le cratère si petit ! Nous vivions vraiment dans ce tout petit endroit, minuscule ?
Le cratère devient bientôt un petit point, un petit creux de notre grande maison. Maison que je vois pour la première fois dans son entièreté. Elle est pile comme je me l’imaginais.
Belle, ronde, blanche, resplendissante. Mais surtout… immense. On dirait un œil. Un œil bienveillant, qui nous fixe avec amour. J’ai l’impression qu’elle verse une larme ; je lance un couinement d’adieu à ce foyer que j’ai foulé depuis ma plus tendre enfance. Malheureusement, il nous faut la quitter.
Un concert de cris, de plaintes et de geignements interrompt la chanson. Les autres sont comme moi, désolés à l’idée de partir. Mais on ne peut plus revenir en arrière. Personne ne lâche la patte de ses voisins ; on devine tous que ça causerait des problèmes. Seuls, on ne peut pas voyager dans les étoiles. C’est comme ça. Notre instinct nous le crie depuis notre décollage.
La doyenne nous envoie des pensées rassurantes. Tout le monde reprend son calme. Notre maison est déjà loin ; de la taille d’un œil dans l’étrange obscurité qui semble nous envelopper. Un œil qui se ferme, peu à peu… pour disparaître. Notre maison s’est endormie.
Nous ne la reverrons plus.
Certains chantent, pour se donner du courage. Le cercle continue de tourner. Je sautille, m’aidant surtout de mes petites ailettes pour tourner avec les autres ; mes pattes ne touchent plus rien, et je me sens étrangement démuni dans ce milieu sans matière, sans rocher, sans poussière. Il n’y a rien à quoi se raccrocher.
De tout côté, une noirceur incroyable. Et des étoiles, partout.
En haut, en bas, à droite, à gauche, devant, derrière. Elles sont partout.
Mais si petites ! Si lointaines ! Je me rends compte d’à quel point elles doivent être seules, elles aussi. Si éloignées les unes des autres, elles ne font que briller dans le noir. Rien d’autre.
Je vois soudain l’étoile usurpatrice ; ou plutôt, l’Astéroïde.
Il est proche. Je l’entends presque gronder. Je le vois, moins brillant que depuis la maison. C’est un énorme caillou, plus gros que la plus grosse des pierres que je n’ai jamais vues. Recouvert de givre, il laisse derrière lui une traînée glacée qui met plusieurs minutes à s’estomper. Il n’avance pas bien vite, en tout cas à cette distance. Mais il fonce droit devant, attiré par notre maison à l’œil fermé, perdue dans l’océan d’obscurité qui baigne le monde.
Nous passons non loin de lui, et je sens sa puissance faire vibrer le cercle de la colonie ; je m’attends à croiser son regard, à capter un signe de cette grosse pierre solitaire. Mais non, rien. Il est bel et bien aveugle. Aveugle, sourd, et ignorant du monde qui l’entoure.
Je regrette de l’avoir pris pour une étoile. De près, il n’est ni beau ni rien du tout. C’est un caillou stupide, malmené par le destin, mais qui n’a conscience de rien. Il perd tout intérêt à mes yeux. Je n’ai même plus pitié de lui, à quoi bon ? Il ne pense pas et n’est même pas vivant.
Je me détourne de lui alors que nous nous envolons. Les chants ont repris, mais résonnent étrangement. Je comprends alors que je n’entends mes pairs que dans ma tête ; ici, dans cet endroit étrange, les sons semblent bloqués. Le monde essaierait-il de nous faire taire ? Veut-il nous empêcher de chanter ?
Qu’il essaie ! Qu’il essaie donc ! Nous continuerons quand même.
Je me joins aux autres, dans l’allégresse que me procure ce voyage et cette communion d’esprit avec les miens. Je ressens même le bonheur de la doyenne qui guide notre route.
***
Nous chantons et dansons dans le néant, alors que le temps passe et s’étire, que les étoiles brillent.
Patient, je continue à danser et chanter, conscient que ce voyage sera raconté plus tard à nos descendants, pendant des siècles et même des millénaires. Je suis heureux d’avoir cette chance.
Heureux de voyager au milieu des étoiles.
Nous n’avons pas approché une seule d’entre elle. Entre deux mélodies, la doyenne a expliqué qu’elles étaient très loin, trop loin pour nous. En plus de ça, il ne faut pas s’approcher trop près des étoiles, au risque de se brûler les pattes ; je me dis que c’est mieux ainsi.
Quand j’ai vu l’Astéroïde de près, il a perdu tout son charme. Ça aurait pu être similaire avec les étoiles.
Je suis déçu, bien sûr, mais ce qui compte avant tout, c’est le bien de la colonie. Nous sommes tous fatigués. Il nous faut continuer tout droit, plutôt que de risquer à s’épuiser en accomplissant des détours.
La doyenne dit que nous sommes presque arrivés vers notre nouvelle maison.
Au loin, on discerne une paupière s’ouvrir ; ni blanche, ni grise. Non, cette maison semble plus colorée, plus vivante.
Une pupille verdoyante s’ouvre au milieu d’un iris céruléen. Je sens déjà que cette nouvelle maison va nous plaire. Les chants reprennent de plus belle alors que l’œil bleu et vert grossit, s’épanouit.
Nous sommes arrivés dans notre nouveau foyer.
***
Depuis aussi loin que je me souvienne… j’ai toujours rêvé de toucher les étoiles. Rien que les effleurer. Juste une simple caresse.
Pourquoi ?
Parce qu’elles ont l’air si tristes, à éclairer le monde sans rien recevoir en retour. Elles paraissent si seules, si isolées, dans cet espace vide et infini. Et malgré tout, elles sont si brillantes, dans cette pénible obscurité. Elles ne s’éteignent jamais.
Comme pour se raccrocher à un espoir ; l’espoir que malgré la distance, malgré leur peur, malgré leur maladresse, elles puissent toucher quelqu’un. Le toucher au fond du cœur.
C’est si triste.
Je ne toucherai jamais les étoiles…
Mais, elles, elles ont réussi à me toucher.
À tout jamais.
Source : Ashanti Fortson