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Le Projet Wallace de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 28/01/2018 à 13:46
» Dernière mise à jour le 30/01/2018 à 16:10

» Mots-clés :   Action   Humour   Romance   Slice of life   Unys

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115 - Sacrifice
« Le lanceur agrippe l'ennemi et l'écrase au sol.
Blesse aussi légèrement le lanceur. »

(Description de l’attaque Sacrifice)

« - Kyyyle ! Je t’aime !... T’ES QU’UNE PAUVRE MERDE, VA TE FAIRE FOUTRE !... Je t’aime ! »
(Stan Marsh dans South Park, Saison 15 épisode 8, « Chiasse Burger »)

« Comme un roi, comme un refusé je suis parti
Je suis un voyage, qui me rendra mon naufrage ?
Dans le brouillard, je rencontrerai la reine des pluies
Et toutes ses histoires pourront éclairer mes nuits ! »

(Indochine – Go, Rimbaud, Go !)



Party Troll Song – D1ofAquavibe

Holland Tenorman se débattait comme un diable. Couafarel, Polagriffe et Cornèbre luttaient de toutes leurs forces. Il ne s’attendait pas à ça. Cardus, posé sur le toit de son Usine, avait lâché tous ses Pokémon et les contrôlait avec son Assistant Personnel en pianotant avec son stylet.

- Mes Pokémon sont tous rattachés à mes ordinateurs personnels ! Le grand Léo lui-même a programmé mon réseau informatique ! Je peux contrôler tous ces Pokémon !!

Holland s’en sortait mieux qu’il ne le pensait. Polagriffe frappait à tout rompre dans les rangs. « Des Pokémon de niveau faible, entraînés stratégiquement mais de puissance limitée… »

Cornèbre s’écroula, assailli par les Pokémon Electriques. Holland fronça les sourcils.

- Blair… bande de salauds… Sissi !!

Couafarel se releva, revêtue de sa fourrure de Demoiselle. Elle agita ses couettes, leva son chapeau et remua la queue joyeusement.

- VENGEANCE !!!

Le Caniche Royal chargea dans le tas et abattit à lui tout seul une grande partie des adversaires. Holland regarda Cardus.

- Laissez-moi passer, je n’ai rien contre votre chef Sacha Ketchum, je veux juste de quoi faire tomber Roland Smirnoff !
- Il est HORS de question que vous atteignez ne serait-ce que le paillasson de la demeure du propriétaire !

Holland se tourna vers une grande femme noire en veste jaune. « Dahlia, de la zone de combat... » Elle envoya une nuée de Mélofée.

- Multi-Métronome ! Contre moi, tu n’as aucune « chance » !!

Holland leva les yeux au ciel. Polagriffe envoya bouler les Mélofée d’un coup d’Aqua-Jet brutal. La dame aux cheveux mauves et au veston rouge se présenta derrière Holland.

- Pour qui vous prenez vous à venir sur les terres de monsieur Ketchum ? Quelle outrecuidance. Vous serez châtiés !!

Deux Lumivole interceptèrent Holland mais Couafarel le défendit avec Coup d’Boule. Holland inspira.

- Vous protégez également Roland Smirnoff, vous réalisez un peu ?
- Nous protégeons notre Zone de Combat. Pokétopia n’est pas un territoire que le premier venu peut investir ! C’est un jour de fermeture, le propriétaire est absent, vous n’êtes pas le bienvenu ! Mes armées de renfort ne s’arrêteront pas tant que vous persisterez ! cria Cardus.
- Ma chance inouïe va vous ensevelir ! cria Dahlia.
- Quant à moi je ne compte pas vous laisser vous enfuir, vous vous expliquerez devant le Maître ! grommela Celosia.

Un majordome à la coiffure ridicule arriva en face de Holland, accompagné par un Carchacrok.

- Mademoiselle Percila n’est plus une maîtresse de zone, mais je suis là pour perpétuer son œuvre. Vous n’approcherez pas les appartements de monsieur Ketchum… marmonna Parsley.
- Abandonnez tout espoir ! cria Koner, monté sur Rhinastoc.

Holland secoua la tête.

- Je vois. Je vais devoir faire comme Justin Truce...

Holland siffla pour envoyer le signal. Les cinq dresseurs de la zone de combat s’étonnèrent.

Un vieil homme arriva, accompagné d’une grande jeune fille. Il envoya un Caratroc. De sa coquille sortirent de nombreuses Pokéballs diverses et variées d’où émergèrent d’autres Caratroc qui libérèrent à leur tour d’autres Caratroc. Cardus s’étonna alors que son armée se retrouva vite submergée par les parasites.

- Je vous présente le Créateur des Pokéballs, le Grand Dresseur Fargas, accompagné de sa petite-fille Lila…

Elle envoya un Teddiursa et un Ursaring qui prirent en charge les Pokémon de Dahlia.

- … elle-même gardienne du bois aux Chênes.

Un gentleman envoya une nuée de Tauros qui submergèrent Koner et Parsley.

- Le Créateur du concept de parc Safari, Baoba. Par chance pour vous, il n’y a pas de Pokémon sauvages qu’il pourrait amadouer dans le coin… expliqua Holland.

Celosia serra les dents alors qu’une horde de Machopeur fondit sur elle et l’emporta.

- AAAAAAAAH MAIS QUOIIII ???
- Pardonnez ses manières…

Un grand type baraqué d’au moins deux mètres de haut dirigeait ses troupes.

- … Il s’agit de Mario Tardiez, le chef de la plus grande compagnie de déménagement Poképolite. Je vous passe les autres…

Une foule de dresseurs plus ou moins amateurs apparut à distance. Holland sourit aux abrutis de la zone de combat.

- Disons que je me suis fait quelques amis au cours de ma campagne électorale. Je vous laisse, je vais soigner mes Pokémon et je profiterai de la confusion pour mener ma petite enquête !
- Je ne crois pas, non.

Holland regarda Nigel Bonelly qui lui faisait face.

- … attendez, quoi ?!
- C’est une bien piètre introduction, n’est-ce pas ?
- … grave !!
- Delcatty !

Le chat fit face à Couafarel. Les deux Pokémon se grognèrent dessus. Holland eut à peine le temps de formuler une tentative d’explication que les Grands Dresseurs furent balayés par une rafale d’Aurasphère.

- WAAAAAAH !
- Oh c’est pas vrai, quoi encore ??? s’étonna Holland.

Un escalier d’eau en colimaçon se déclara. Kalindra Duchessey en descendit, accompagnée par son Luminéon.

- Alors comme ça, on ose perturber la Zone de Combat ? Monsieur Tenorman, je ne vous savais pas un terroriste !
- Bon sang, s’il y en a bien deux qui devraient comprendre mon combat, c’est bien vous !! grogna Holland.
- Certes, mais Roland Smirnoff, tout Roland Smirnoff qu’il est, reste ma famille ! souffla Nigel.

Holland secoua la tête.

- C’est bien, je me sens encore moins coupable pour le deuxième acte de mon attaque surprise !

Nigel haussa un sourcil et releva la tête. Une foule de gens arrivait. Pas n’importe qui : Les champions d’arène de nombreuses villes.

- … Arceus nous protège !!
- Je les ai tous ralliés à ma cause et inutile de dire que ce sont les premiers à vouloir que le système change.
- Nigel ! cria Kalindra.
- … On ne se replie pas ! Ce ne sont que des champions d’arène après tout !
- Pourquoi vous tenez tant à m’empêcher de fouiller ce bâtiment ? grommela Holland en se remettant dans la bataille.

***

- Aaaaah les garçons, moins vite !!

Mike et Steven regardèrent Quinn.

- Mais pourquoi tu nous as suivis, toi ?! s’étonna Mike.
- Je pensais que tout le monde prendrait le couloir mais ils sont tous sortis !! Je veux voir Francis !!
- Bah fais demi-tour, bordel ! grommela Steven.

Quinn se retourna pour voir Loretta accompagnée de sa vague de Colimucus et de Mucuscule.

- … trop tard !
- Bordel de merde ! On peut pas se la faire à nous tous seuls !
- J’aurais jamais cru t’entendre dire ça un jour… soupira Mike.
- Putain j’ai même pas pensé au double-sens…
- Bon, les gars, on fait QUOI ?

Mike souffla et s’arrêta.

- J’suppose qu’on n’a pas le choix…
- Mike, putain, qu’est-ce que tu fous ?!
- Oh bordel j’en ai marre de cette matinée qui n’en finit plus ! geignit Quinn.

Loretta et sa vague blanche s’arrêta également. Elle fut portée par une colonne de glu blanche. Mike sortit Blizzaroi.

- Tu vas kiffer ce que je te réserve, ma vieille !

Loretta sourit. La grêle de Blizzaroi commença à se déployer, mais elle fut rapidement remplacée par une petite averse calme. Steven plissa les yeux.

- Un Crachin ?!
- C’est sorti de nulle part, ses Mucuscule alternent peut-être pour Danse Pluie ?
- D’après les notes de l’autre trou de cul, c’est uniquement quand elle a besoin d’Hydratation !
- Bah alors…

Loretta regarda le plafond.

- Brave Jerry, toujours là quand il faut. Je vais commencer par vous anéantir et ensuite j’irais cueillir vos amis un par un, tour à tour…
- Jamais de la vie ! Blizzard !!

Blizzaroi frappa la glu, mais un mur de Mucuscule se forma pour encaisser l’attaque. Mike grommela.

- Steven, Quinn, allez chercher des renforts, je m’en occupe !
- Mais putain non, Mike, c’est mort, j’vais t’aider !
- Et tu vas faire comment, t’as rien contre ses mollusques !
- Moi j’ai Galeking, je peux t’aider, Mike !

Mike envoya Cupcanaille pour foncer dans le tas. Steven regarda Quinn qui serra les dents.

- On doit l’aider !
- …
- Steven !
- Steven, barre-toi avec elle et ramenez du peuple !

Steven inspira.

- Allez, on fonce.
- T’es sérieux là ? T’abandonnes Mike ?!
- Ouais j’suis sérieux, j’abandonne mon pote !

Steven prit Quinn par la main et l’entraina vers le fond du couloir.

- Lâche-moi ! Steven, on peut pas le laisser !
- La situation est ce qu’elle est.
- Mais tu veux aller chercher qui, les autres sont dehors !
- Moi je vais rester là pour la retenir si Mike y arrive pas, et toi tu sors par le parking, tout au bout. Tu retrouves Francis, il saura ramener du monde.

Quinn haussa les sourcils.

- C’est moi qui vous gêne, c’est ça ?! Vous voulez me protéger parce que je suis une fille !
- Ouais voilà, c’est tout ce qu’on a en tête, ta schnek ! Putain, Greyson, je vois pas ce que l’autre crétin te trouve.
- Je me pose la même question avec Ana, figure-toi…
- Ça t’a pas suffi la dernière fois quand je t’ai poussé ?
- Oh je t’en prie, vu la raclée que Francis t’a collé après…

Steven se tut et continuait à courir avec Quinn.

- Je sais parfaitement que je pourrais jamais avoir Ana.
- … Je disais pas ça pour ça, voyons… Tu me mets les nerfs à vif, aussi…
- Je veux pas lui envoyer de signal pour nous aider, ça va la stresser.
- Ce serait une bonne idée, cela dit…
- Ouais mais nan. J’veux pas qu’elle s’inquiète pour moi juste parce que je suis amoureux d’elle.

Quinn regarda Steven, étonnée qu’il se dévoile autant.

- J’me suis jamais excusé.
- Pour ?
- De t’avoir poussée.
- T’es pas le genre de mec dont on a attend des excuses en même temps…
- Bah je m’excuse. C’était salaud de ma part.
- Tes parents étaient en instance de divorce, t’avais les nerfs, ça peut se comprendre.

Steven secoua la tête.

- Putain, non. J’ai pas d’excuses, je suis un connard, faut que je m’améliore.
- Steven, je crois pas que le moment soit approprié pour une crise existentielle…

Steven lâcha Quinn et fit demi-tour.

- Ramène Francis !
- Steven ???

Steven s’arrêta cependant. Loretta avait dépassé Mike, qui était inconscient, aux côtés de son Blizzaroi, un peu plus loin derrière. Il balbutia.

- Je les aime blonds et musclés, tu en as de la chance ! ricana Loretta, assise sur un trône de glu.

Steven se retourna vers Quinn, retenue par Zoroark.

- Steven…
- Merde. Merde, merde.

Etienne passa à la diapositive suivante.

- En cas de pépin, Cas de figure 10.

Les élèves hurlèrent de désarroi, mais Etienne tenait à aller au bout de son cours.

- Dites, vous m’avez demandé de vous préparer. Ce cours fait partie de la préparation.
- On a besoin de dix putain de plans de secours ??? hurla Steven.
- De vingt, même, mais disons que j’ai condensé.

Steven retomba sur sa banquette, épuisé. Les autres élèves n’en pensaient cependant pas moins. Même Wallace semblait saoulé. Il faut dire qu’il était vingt-deux heures en semaine et qu’ils étaient encore à l’école.

- Le cas de figure 10, c’est : Vous êtes pris en otage, vous parvenez à vous libérer, la situation change, vous êtes amenés à affronter les membres de Direction Dresseurs de manière plus informelle. Déjà, vous devez prioriser l’échappée à l’extérieur. Ils seront plus faciles à appréhender dehors et vous aurez accès à des renforts plus facilement. Restez à l’intérieur si vous souhaitez vous confronter plus spécifiquement à certains adversaires. Il faut cependant que vous isoliez quatre adversaires précis : Les chefs de division. Si Teresa Torres, Shirley Benetton, Hinton Cheadle ou Seth Corrigan – dans le cas où il serait une force d’opposition – vous échappe, il y a de fortes chances que notre plan échoue également.

Holly et Gina notaient avec désintérêt. Tino lui-même semblait flancher. Rebecca dormait, soutenue par Mike qui lui caressait les cheveux.

- Vous devez mettre tous les moyens en œuvre, quitte à ramener du monde. Pas de bravades inconsidérées, plus nombreux vous serez sur un adversaire, mieux ce sera. Par contre, du fait de la précarité de la situation, vous aurez besoin d’un soutien médical. La plus indiquée pour ça, c’est la petite Ana.

La jeune fille haussa un sourcil. Steven la regarda.

- Moi ?
- Oui, vous, la princesse de Sibérie. Votre Méga-Nanméouïe est une manne inestimable. Il est capable de tout guérir dans un rayon extraordinaire. Son Vibra-Soin de Méga-Evolution est, de fait, lié à vos émotions. Votre volonté de protéger vos camarades sera cruciale.
- Hey, vous en parlez pas comme d’une arme secrète, là ! grommela Steven.

Naomi ne put cacher également sa gêne. Encore plus épuisée que les autres du fait de l’entrainement avec Charlie, elle se forçait à suivre ces cours, et cette mention d’arme secrète de la part de Steven l’avait un peu réveillée.

- Pardon mon petit bouchon, mais c’est ce que vous êtes dans cette bataille, des armes. Et vous devez vous comporter en tant que telles. Vous avez les biscoteaux, votre camarade a un Pokémon aux capacités de guérison supérieures. Chacun à sa place et tout ira bien.
- Ouais, à part ça faut ramener du monde.
- Sauf votre amie Ana, c’est simple à comprendre pour votre petit cerveau de Chrysacier ? Durcir, durcir, dormir, durcir, dormir ?

Steven grommela. Ana souffla.

- C’est bon, pas de problème. Ça me gêne juste de ne pas me battre avec les autres.
- Oh, mais rassurez-vous, en tant que mage blanc, vous êtes une cible privilégiée !

Orson et Benjamin se regardèrent en hochant la tête. Ana inspira.

- Eh bien je suis prête. Vous voulez qu’on reste à nos postes, je suis prête à rester au mien !

Steven secoua la tête, mécontent.


Ana compulsait son téléphone, attendant les signaux de ses camarades. Enfin, d’un camarade.

« Steven, sois prudent… et n’hésite pas à m’appeler, je suis là pour ça… Quoi qu’il en soit, dans une demi-heure, j’enverrais un premier soin. »

Elle regardait par la fenêtre. Cela se battait ferme, dehors. Elle vit des profs, des élèves, des gens qu’elle ne connaissait pas…

Une femme avec un beau manteau de fourrure lui faisait peur. Elle maniait des dragons.

Quoi qu’il en soit, le moment venu, Ana serait prête.

On la texta. Les jumeaux. Elle regarda Nanméouïe et souffla. C’était son rôle.

- (Je ne savais pas que tu aimais autant ça…)

Ana regarda son père qui venait de lui parler en russe. Il était sorti de sa cabane. Elle inspira, emmitouflée dans ses habits d’hiver. Elle avait couvert la lande de bonhommes de neige.

- (Je me sens un peu seule je crois, j’avais besoin d’être avec des gens, je pense…)
- (Trop habituée par l’occident trop peuplé, hein… Profites-en, il se peut que je rejoigne la ville bientôt. Les gisements s’épuisent. Je vais être mis à la retraite.)

Le père d’Ana passa devant les bonhommes de neige alors qu’Ana en terminait un. Elle lui couvrit la tête de paille dorée. Elle recula et trouva qu’il ressemblait à Steven. Elle le prit en photo, amusée.


De son côté, Steven hésitait. Sauver Quinn semblait être la priorité, mais bon dieu qu’elle était chiante de les avoir suivis juste pour se mettre dans une situation de merde. Aider Mike semblait également une priorité, Steven ne pouvait pas laisser son meilleur pote dans une telle situation. Rejoindre Ana : le désir brûlant contre lequel il luttait. « Je ne peux pas laisser Mike et Greyson comme ça… »

Steven soupira fortement. « Pourquoi je peux jamais faire ce que je veux MOI ?! Hein ? »

Loretta arriva vers lui, montée sur un trône de glu. Elle fixa Steven.

- C’en est fini de vous, pitoyables insectes. Je vais m’emparer de chacun de vous à nouveau et vous amener à…
- Ta gueule !

Loretta regarda Steven, furieux.

- Libère ma copine et laisse-moi aider mon pote ! Tu fermes ta gueule et tu rentres chez toi, sale michetonneuse de merde !

Loretta écarquilla les yeux.

- Plait-il ?! C’est QUOI ce langage pour s’adresser à…
- A une pute ! T’es rien qu’une pute alors dégage !!
- Steven, j’ai un renard émo-gothique qui va me TRANCHER LA GORGE, tu pourrais baisser d’un ton ou être un minimum poli ??? geignit Quinn, inquiète.

Steven se tourna vers Quinn et se montra du doigt. Quinn leva les yeux au ciel, se demandant pourquoi elle avait espéré quelque miracle.

Loretta fronça les sourcils.

- Une telle insolence, tu vas la payer…
- J’te donne pas d’argent, moi, j’suis pas un de tes clients ou je sais pas quoi !
- … Zoroark !!

Le Pokémon derrière Quinn ricana et partit en fumée : C’était un Colimucus.

- AH NON ! PAS CETTE SENSATION DEGOUTANTE !!!

Zoroark, le vrai, sauta de derrière Loretta et bondit sur Steven. La pluie et l’impuissance globale augmentaient drastiquement le niveau de rage de Steven Weldon.

- J’vais te niquer ta mère !! BAGGAID !!!

La racaille fonça vers le racé renard qui disparut devant Baggaïd qui allait lui coller le poing du siècle. Zoroark réapparut derrière Steven et ricana. Baggaïd fut perclus de coups tranchants et s’écroula au sol.

- Le danger trépidant de la Tricherie… sourit Loretta.
- Le danger ça va être ma main dans ta gueule ! Poinglace !!

Baggaïd tenta un nouveau coup. La pluie épuisait Steven et son Pokémon, elle était lourde et sale. Loretta était à l’aise, trempée mais à l’aise. Zoroark esquivait en ricanant, ce qui faisait battre le sang dans les tempes du blond.

Quinn observait, impuissante. Steven la regarda. « Elle est comme moi. C’est une simple meuf dans une situation qui lui correspond pas. Je peux pas la laisser. Elle et Ana sont amies, elles étaient dans la même option, elles ont bossé dans le même groupe de travail. Je peux pas la laisser. Pardon Ana. »

Zoroark porta un autre coup à Baggaïd. Le Pokémon recula. Steven souffla. Il avait bien remarqué la laitance blanche à ses pieds et les dragons qui les entouraient. « Elle a posé son piège, l’autre pute. Même si j’arrive à gagner, je vais me faire capturer, comme la première fois. Elle nous a pris par surprise avec Mike. Je me ferais pas avoir deux fois. »

Baggaïd regarda son maître qui hocha la tête en rajustant ses cheveux abattus par l’éternelle averse. « Je suis foutu. Alors foutu pour foutu… »

- C’est l’heure de danser.

Baggaïd fit du surplace. Loretta haussa un sourcil. Zoroark tenta une nouvelle attaque mais la racaille esquiva et arpenta la pièce, les murs même. Il remarqua que les Colimucus et Mucuscule dressés là l’évitaient. Sa Danse Draco les repousserait ? « C’est un peu trop ouf pour être vrai… et je suis pas un Tino ou une Lucy, j’ai pas le cerveau pour penser à ce genre de truc. »

- J’suis désolée Steven, j’suis un gros boulet ! geignit Quinn.
- Mais non.

Elle s’étonna. Elle s’attendait à ce qu’il lui réponde « Grave, putain, tu fais chier », et elle avait dit ça pour le détendre, le mettre de meilleure humeur, parce qu’elle voyait qu’au propre comme au figuré, il pataugeait. Elle voyait aussi que Loretta posait son piège partout, jusqu’au plafond, presque. Elle savait que c’était foutu, elle aussi. Baggaïd passa à côté d’elle et emporta Colimucus dans un Poinglace. Loretta haussa les sourcils. Baggaïd tenait le dragon en écharpe sur son bras.

- Foutu pour foutu, autant faire n’importe quoi !

Zoroark s’étonna. Le poing de glue de Baggaïd s’abattit sur lui et le repoussa brutalement vers sa maîtresse. Loretta se releva de son dégoulinant trône. Quinn s’étonna. « Quand ses Pokémon se touchent entre eux, ils ne peuvent pas se liquéfier, son Zoroark n’a pas été épargné par Colimucus… qui était touché par un Poinglace donc peut-être un peu tendu aussi… »

Libérée, Quinn sortit Excavarenne.

- Tu fous quoi ??? Dégage, va chercher des renforts !
- Oh je t’en prie, Steven ! Attaque Rebond !!!

Excavarenne sauta sur Zoroark qui l’esquiva, mais le lapin l’attrapa avec une oreille par la patte.

- Pas si vite !! MARTOPOING !

Excavarenne abattit Zoroark au sol, mais un matelas de Mucuscule l’empêcha de subir l’attaque en propre.

- Putain quel merdier !
- Tu m’étonnes…
- Quelle insolence ! Vous en prendre à mon Zoroark ! Au lieu de subir comme de bons petits soldats !
- On ne va pas se laisser faire !! cria Quinn.
- Je vois ça, je vois ça. Je vais devoir employer les grands moyens…
-
Zoroark alla se poser derrière sa maîtresse, à quatre pattes. Les Colimucus devant elle se préparèrent à envoyer des Dracochoc.

- Hey mais…
- Je ne vais pas viser que vos Pokémon… sourit Loretta.
- Quinn, dégage !!
- Mais arrête de jouer les héros !
- Je joue pas les héros, c’est le plan, putain !!
- Je refuse d’être la nana qui s’enfuit !
- Génial, t’es la nana qui va se faire shooter !
- C’que t’es con !

Elle rappela Excavarenne et envoya Galeking. Le Pokémon Méga-Evolua et s’apprêta à couvrir les deux adolescents.

- Tu vois, j’ai des solutions moi aussi !

Méga-Galeking s’enfonça comme dans des sables mouvants dans la glue des dragons. Quinn haussa les sourcils. Steven leva les yeux au ciel.

- Vos Méga-Trucs là, c’est utile comme les couilles du pape !

Méga-Galeking se prit effectivement les Dracochoc mais avec une couverture bien faible pour lui-même. Zoroark éclata de rire et l’acheva avec un Lance-Flammes. Quinn serra les dents alors que son Pokémon gisait, KO. Loretta sourit.

- Un gros tas de ferraille ne peut rien contre mon armée du chaos !
- Ni contre tes répliques de merde et c’est bien dommage !
- Oh hohoho ! Toujours vigoureux, hein ? J’étais vigoureuse moi aussi dans ma jeunesse, quand j’ai massacré ma famille pour…
- TOUT LE MONDE S’EN BRANLE !!!

Baggaïd sauta sur Méga-Galeking et rebondit vers Loretta et son trône.

- FOUS LE CAMP D’ICI ET RENDS-MOI MON POTE, SALOPE !!

Baggaïd donna un coup de Poinglace dans le trône de glu. Loretta serra les dents et dut en sauter. La chose se déploya en un monstrueux Muplodocus aux yeux morts, en train de fondre à vue d’œil. Ses enfants chantèrent une chanson macabre pour lui, poussant des gémissements de limaces. Steven haussa les sourcils.

- Merde !

Un Colimucus enserra Quinn et la bâillonna cette fois.

- MMMMM !

Steven eut à peine le temps de se tourner vers elle que Baggaïd lui fut rebalancé en pleine gueule par la Dracoqueue du dragon géant.

Steven était presque mal à l’aise.

- Pourquoi moi, pourquoi ici, pourquoi…

Wallace haussa les épaules. Il avait convié Steven pour « se biturer entre couilles », mais ils étaient dans un café gay à boire des cocktails. Pas l’idée d’une biture entre couilles que Steven avait.

- Bah déjà, je trouve ça un peu con qu’on ait jamais vraiment discuté toi et moi.
- Pourquoi, tu veux me sauter ?
- Ouais, mais pas seulement…

Steven grimaça une demi-seconde puis sourit.

- J’sais pas, j’sens que toi et moi on est un peu pareils. Sauf que t’as pris une route et moi une autre.
- T’as le cul bordé de nouilles, ouais.
- Euh… t’as vu l’année que j’ai passée ?
- T’as un mec et deux parents qui t’aiment, moi j’fourre des anonymes et je squatte chez ma grand-mère.

Wallace plissa les yeux.

- Pokémon mort… grosse dépression… pas forcément finie, d’ailleurs…

Steven haussa un sourcil. Wallace agita la tête.

- C’est pas simple de tout gérer… Tristan… est utile, mais quand je suis tout seul, je peux pas m’empêcher de… penser, de gamberger, de tout remuer… ça m’arrive encore de pleurer comme une merde certains soirs en repensant à Ficelle.
- String ?
- Ficelle. C’était son surnom au départ, de Pokémon académique. J’avais dix ans, je pensais pas encore aux strings. T’as retenu le surnom de mon Manternel !
- J’fais attention à plus de trucs que tu crois. J’vois bien que ton Tristan il essaie, il essaie, mais qu’au fond, le queutard en toi est encore là, et ça va lui péter à la gueule.

Wallace hocha la tête.

- Ouais, tu fais attention, en effet… admit Wallace. Et toi, je vois bien que tu te fais du mal avec Ana. Tu devrais tout lui dire.
- Pour me prendre un râteau et perdre une amie ?!
- Pour arrêter de souffrir. Elle a capté ton manège aussi, elle voit bien que tu te meurs d’amour pour elle. Tu trompes personne, ni toi ni les autres ni elle.
- J’suis pas un mec bien pour elle.
- Bah justement, dis-lui que t’as des sentiments mais que t’attends rien, juste pour te vider quoi. T’es une bouilloire, tu m’inquiètes en fait. Je me fais plus de souci pour toi que pour Walter, Perrine, Naomi ou même Tristan pour cette bataille.

Steven haussa les épaules.

- Qu’est-ce que t’en as à foutre ? L’an prochain on se voit plus, tu seras comme mort pour moi.
- J’adore ta franchise. Permets-moi d’être franc aussi : Ton avenir professionnel ça va être de remplir des rayons de supermarché si tu continues à tout retenir et à jouer les mecs que rien n’atteint. Y’a pas de kevlar pour les sentiments, y’a que de la chair. Tu prends tout en pleine gueule, quoi que tu veuilles bien montrer. Et un jour ça va t’achever et tu vas finir comme tes parents, incapable de gérer ta vie.

Steven regarda Wallace, furieux qu’il ait visé aussi juste. Wallace leva son cocktail.

- A notre si belle et si pure amitié !
- A va te faire enculer, ouais !
- Na Zdorovie !

Wallace trinqua. Steven le regarda avec fureur.

- J’ai envie de te niquer, Gribble !
- Ils disent tout ça !

Wallace sourit et but son cocktail. Steven sourit en retour et but également son verre.


Ana est de plus en plus soucieuse. La bataille dehors est de plus en plus violente. Les professeurs s’y sont mis. Etienne Smirnoff et ses amis se battent également. Ils sont magnifiques. Ana n’a jamais apprécié de regarder les combats, mais ces gens se battent avec un charme qui relève de l’épopée à chacun de leurs gestes. Cette femme blonde en tailleur, ce soldat séduisant à la mine furieuse, monsieur Heine et sa femme qui luttent de concert, la fameuse Rachel Heine dont même Ana a entendu parler avant d’arriver de Russie, l’héroïne qui a sauvé Poképolis. Il y a deux hommes, un brun et un blond, qui ont l’air de s’aimer beaucoup à leur manière de se livrer ainsi au quadrille du combat, et Ana ne peut pas s’empêcher d’observer ce grand homme blond, d’une petite quarantaine d’année, et elle se dit que Steven ressemblera peut-être à ça plus tard.

Steven… aucun message de sa part. Il s’en sort bien et n’a pas besoin d’aide ? Ou alors il ne veut pas la déranger, c’est sa fierté qui est en jeu ? Elle n’y comprend rien. Ca tremble dans le bâtiment. Il y a eu des explosions du côté des jumeaux, un grand bruit côté auditorium aussi. Elle se demande un peu si Wallace s’en sort. La perspective de voir Justin Truce arriver derrière elle la terrifie, elle veut regarder le combat et rester concentrée sur son téléphone mais c’est impossible.

Et Steven.
Elle voudrait le rejoindre mais elle est un peu condamnée à rester ici.
Elle a du mal à oublier ce qui s’est passé. Ils n’en ont pas reparlé vraiment. Il l’a serrée contre elle tout à l’heure, lui a susurré des mots doux et c’était la sensation la plus délicieuse qui soit. Elle aurait voulu être plus expressive, mais elle n’a pas l’habitude de ce genre de situation.
Tout ce qu’elle sait, c’est que toutes ses pensées sont tournées vers lui alors qu’elle est censée jouer pour le collectif. C’est là tout son échec personnel.

Gros bruit. Une partie lointaine du bâtiment s’effondre. Elle frémit. C’est du sérieux. Est-ce qu’elle doit envoyer son Vibra-Soin ? Nanméouïe la regardait, inquiet. Ses bonnes oreilles ont tout entendu. Ana inspira et regarda son Pokémon. Pas de message, pas d’aide. Elle va attendre le bon moment.

« Faites que tout le monde aille bien ! » songea-t-elle, soucieuse.

- Ana ?

La jeune fille releva la tête vers sa mère et son père qui mangeaient dans le cabanon de fonction de son père.

- (Tu rêvasses ?)
- (Elle a passé la journée à faire des bonhommes de neige.)
- (J’ai vu ça. Ils ne fondront jamais, Ana, tu vas devoir en détruire quelques-uns sinon tu vas gêner les camions.)

Ana hocha la tête.

- (Oui oui… pardon maman, je pense à plein de choses.)
- (A tes amis ?)

Ana regarda son père qui sourit.

- (A tes petits amis ?)
- Boris !
- (Elle a le droit !)

Ludmilla leva les yeux au ciel. Ana sourit.

- (Je n’ai pas de petit ami, papa. Il y a un garçon qui m’aime, mais je ne sais pas ce qu’il aime en moi, je ne suis pas intéressante.)

Boris haussa les épaules.

- (Toutes les femmes sont intéressantes pour les garçons !)
- Bolchemoi, Boris ! jura Ludmilla.
- (Après, il y en a toujours une qui est plus intéressante que les autres. Si tu es spéciale pour un garçon, alors il faut que tu saches si il est spécial pour toi !)

Ana réfléchit.

- (Il est… spécial. Il est très beau, très fort et très fragile aussi.)
- (Ta mère m’a dit presque la même chose avant qu’on se marie !)
- Boris ! ricana Ludmilla.

Ana sourit, un peu gênée de parler de ça avec son père.


Steven se releva et essuya la substance blanche et visqueuse sur sa figure.

- Merde ! D’abord l’accouchement de Fey maintenant ça… Tout l’univers conspire pour que je devienne pédé ou quoi ?!

Il remarqua Quinn, à moitié inconsciente, enlacée par Colimucus et quelques Mucuscule à ses pieds.

- Mais putain foutez-lui la paix !

Steven se releva mais ses pieds étaient pris dans la glue, plus exactement dans des Mucuscule.

- Merde ! Merde, mais merde ! La tuez pas, putain !

Loretta se tenait à côté de son Muplodocus.

- Je ne suis pas une meurtrière ! Enfin, plus ! Car comme je te l’ai dit, j’ai…
- Tué toute ta famille, ouais, c’est bon, je la connais ton histoire clichée à deux balles.

Steven rappela Baggaïd, complètement KO. Muplodocus le regardait en grognant.

- Bon, je suppose que si je bute ça, je gagne ?
- Et d’une tu n’y arriveras jamais, et de deux… gagner ? Tu n’as pas bien compris où tu étais…
- Steven…

Il se tourna vers Quinn. Son état émotionnel était perturbé.

- Préviens Ana, Steven, appelle-la…

Pourquoi faire ? Pour qu’elle s’inquiète ? Hors de question. Steven allait s’en sortir tout seul. Il se dépatouilla une jambe de la glue, c’était comme sortir une vieille godasse de la boue molle. Il tenta de sortir la deuxième, mais la première fut à nouveau embourbée.

- Ma parole, vous êtes cheloue comme nana, pourquoi toute cette merde blanche, vous avez un délire avec le foutre ou quoi ?!
- Je n’ai pas à me justifier devant un paltoquet de ton espèce.
- Paltoquoi ?! Parle un français correct, salope de pute !
- Encore en train de faire le malin ? Tu veux mourir vite, n’est-ce pas ?

Steven envoya Armaldo et Sablaireau. Les deux Pokémon furent encerclés par les Colimucus et les Mucuscule. Muplodocus les regarda avec ses yeux verts morts. Steven serra les dents.

- Ton amie ne peut pas t’aider, ni elle, ni l’autre. Nous allons vous mettre à mal, vous réduire à néant.
« Mon dernier Pokémon, c’est Mucuscule, mais il est trop précieux, je peux pas le sortir là, il va se faire bouffer, et ça va être moche, et je risque même de le perdre dans toute cette merde… »

Sablaireau et Armaldo se firent d’abord bousculer à coups de Dracosouffle. Steven serra les dents. L’averse le pesait continuellement.

- Gyroballe et Eclategriffe !

Sablaireau et Armaldo tentèrent de se défendre. Les Colimucus encaissèrent et bombardèrent ensuite leurs adversaires de Dracochoc. Steven grimaça en regardant ses Pokémon, impuissants, se faire laminer. « Merde ! Merde, merde, merde !!! »

- Tu y as cru, hein ? J’ai vu dans tes yeux l’espace d’un instant que tu pensais que tu pourrais t’en sortir.

Les deux Pokémon s’effondrèrent dans la glue. Les Colimucus continuèrent leurs attaques.

- HEY ! ILS SONT PAR TERRE ! LAISSE-LES ! SALOPE ! CHIENNE DE LA CASSE !
- Tu peux t’énerver autant que tu veux, c’est inutile.
- MAIS MERDE ! LACHE-LES, SALOPE !
- Les hommes ne savent donc que jurer…
- WAAAAAAAAAAH !!!

Steven se sortit de la glue. Il avança à grands pas maladroits vers le lynchage en règle. Il donna un coup de poing à un Colimucus sous les yeux effarés de Loretta.

- Frapper un Pokémon ?!
- BOUFFE LE CUL DE TES MORTS ! TOI AUSSI ! BARREZ-VOUS BANDE DE GRUMEAUX DE JUS DE BITE !

Loretta vit Steven gifler ses Colimucus. Muplodocus gronda et déploya un fouet du sommet de sa tête pour frapper Steven. Il retomba en arrière. Il était trempé de pluie et de glue.

- STEVEN !! cria Quinn.
- J’t’encule avec ton fouet, toi ! J’m’occupe de ton cas après ! LAISSEZ MES POKEMON BANDE DE SALES FILS DE PUTE ! MERDE !

Il se releva et recommença son œuvre de catch dans la boue avec des limaces. Un Colimucus lui grimpa sur le dos. Il lui chopa une antenne et mordit dedans. Le Pokémon recula, apeuré. Loretta regardait Steven avec un mélange d’inquiétude pour sa santé mentale et de surprise totale.

- FOUTEZ-LEUR LA PAIX ! MAIS PUTAIN !

Un Colimucus se dressa face à lui, plus grand que les autres et devint Zoroark. Le Pokémon ricana mais Steven l’éloigna d’une baffe dans la gueule.

- MAIS VA SUCER UN LUCARIO TOI !

Loretta serra les dents. Quinn agita la tête. « Le vrai Steven était pas loin, mais là quand même, frapper des Pokémon… »

Steven releva son Sablaireau et aida son Armaldo. Le jeune homme regarda Muplodocus.

- C’est ton tour, j’vais te buter !
- Steven éloigne-toi, si ce truc retombe sur toi, t’es mort !! grommela Quinn.
- T’es marrante toi, tu fais quoi depuis tout à l’heure à part jouer les Princesses Peach ?
- OH L’INSULTE ! J’ai essayé tout à l’heure !
- T’es même pas foutue de t’enfuir correctement ! Si tu t’étais enfuie, on serait pas dans cette situation ! MIKE ! TU FOUS QUOI ? TU DORS ???

Loretta inspira. Un nouveau fouet de Muplodocus repoussa Steven plus loin. Le Pokémon gronda et de nouveaux Dracochoc frappèrent Sablaireau et Armaldo pour les achever. Steven grommela. « C’est lui le cerveau, il les contrôle tous, il peut me fouetter mais rien de plus, il a que de la gueule… »

- C’est que de la gueule, ton gros bidule, là, en fait les vrais Pokémon ils sont par terre, ça c’est juste une montagne de gelée de merde ! Soit c’est lui qu’est pas un Muplodocus, soit c’est les trucs au sol qui sont pas des Colimucus et des Mucuscule, juste des bouts de Muplodocus !

Loretta tenta de dissimuler sa gêne, savoir qu’un homme aussi rustre et stupide avait deviné son stratagème, c’était pas brillant pour elle. Mais il ne pouvait rien faire.

- Steven, t’as plus de Pokémon, tu vas faire quoi ?
- Passe-moi les tiens. T’as encore trois Pokémon en état de marche, nan ?
- Oui… euh…

Quinn essaya de se dépatouiller pour prendre ses Pokéballs, mais un second Colimucus l’étreignit. Il pleuvait fort.

- Ah non !! geignit Quinn.
- Putain ! Ça t’amuse, Super Mal-Baisée ?
- Oh que oui. Tu sais ce qui m’amuse aussi ?

Un grand coup de fouet partit dans la tronche de Steven.

- Corriger les garçons malpolis comme toi.
- Put… Merde !!

Les coups de fouet s’enchainèrent. La pluie continuait à frapper par à-coups le cerveau fébrile de Steven. Le fouet ne faisait pas mal, c’était juste de grosses beignes dans la gueule. « Certains diront que c’est les claques que j’aurais dû me prendre quand j’étais petit… »

Steven recula et tomba sur les fesses. La Pokéball de Mucuscule se détacha de sa ceinture.

- Merde, merde !
- Hep-hep-hep ! sourit Loretta.

Un subtil coup de fouet visait à évacuer la Pokéball en rabe. Elle l’envoya contre un mur. Mucuscule en sortit. Loretta fit une mine effrayée.

- Putain ! Non ! Pas lui ! Madame, je le rappelle, ok, c’est bon j’me r…

Il remarqua bien que Loretta était perturbée. Il plissa les yeux.

- … j’me rendrai pas avant de t’avoir niqué ton arrière-grand-mère !

- Mais c’est ça que tu comprends pas, Joey, t’es qu’un gros con !
- Tu vas baisser d’un ton, Annie, c’est Noël, pas de scandale…
- Si je vais le voir lui, c’est parce qu’au moins il ne me traite pas comme de la merde !
- Je te traite pas comme de la merde, putain, si t’avais voulu te plaindre, t’aurais pas pu le faire bien avant, non ?

Steven leva les yeux au ciel. Même pendant un Noël en famille, ils étaient incapables de se tenir. Ses cousins et cousines, plus équilibrés que lui, le saoulaient terriblement, et ils ne s’adressaient que les politesses minimum. Sa tante Elise était une grande dame aux cheveux frisés, très calme, le visage marqué, elle aimait bien Steven et ne lui avait jamais tenu rigueur de rien, ni de sa turbulence ni de ses insultes à son égard ou à l’égard de ses enfants.

- Tout va comme tu veux ?
- Tout va comme il était prévu que ça aille.

Elise agita la tête.

- Ne t’en fais pas, quand tu seras un adulte, tout sera plus facile.
- Menteuse.
- Faut bien que je te laisse quelques illusions, hein.

Steven sourit et regarda sa tante.

- J’suis déjà un adulte, j’en chie déjà.
- Je parlais de vie active, de vivre seul, par toi-même.

Steven inspira.

- Ca s’annonce bien chiant.
- Plus que la situation actuelle ?

Steven se tourna alors que sa mère fondait en larmes et allait s’isoler sous les yeux des grands-parents effarés.

- … ouais nan, nan, pas possible.
- Ma sœur est une idiote, ton père un abruti, tout le monde savait que ça finirait comme ça.
- Merci pour le topo…
- Je peux te donner ton cadeau en avance ?

Steven haussa les épaules.

- Vas-y. Moi j’ai rien pour toi.

Elise sourit et sortit une petite boîte.

- C’est un Pokémon qui vient de cette région qui s’est rattachée à Poképolis il y a peu…
- Coolos, là ?
- Kalos, oui. C’est un petit Pokémon tout mignon, ça changera de tes brutes.
- Ils sont mignons mes Pokémon ! C’toi qu’a pas de goût.

Steven ouvrit la Pokéball et regarda Mucuscule, blanc et gris, qui tenait dans ses mains.

- … un flan ?
- Oui si tu veux, un flan. Quand tu le regarderas, tu te rappelleras que rien n’est jamais simple dans la vie, mais que tu t’en sortiras malgré tout parce que tu n’es pas un flan, tu es un homme.

Steven haussa les épaules.

- Mouais. C’est censé m’encourager ?
- Bah oui !

Steven regarda Mucuscule. Il passa pour ainsi dire le reste de la soirée à le nourrir de biscuits de Noël, ignorant le reste de sa famille.


Ana entendait des cris. Des voix. Elle croyait reconnaître Steven mais c’était flou, comme étouffé par la pluie. Elle n’entendait pas Tristan non plus. Il lui semblait qu’un Pokémon était passé derrière elle à un moment donné, mais elle n’a pas eu le temps de se retourner, il avait été trop rapide.

Elle s’impatientait. Ça se battait de tous les côtés et pas elle, et ça la frustrait terriblement. Elle voulait descendre rejoindre Steven, mais elle ne pouvait pas. Et si on l’appelait ? Elle se sentait ridicule d’être dans cette position. Il lui avait semblé qu’elle valait mieux que ça quand même. Jouer les infirmières, psch. Ah si elle était une grande gueule comme Santana, Andréa, Rebecca ou Naomi, elle aurait pu protester. Steven avait parlé pour elle, ce jour-là. Elle aurait pu en dire autant et même plus. « Je veux aider mes amis, pas être votre instrument. Espèce de vieux pignouf de merde. »

Non. Elle s’était écrasée comme d’habitude. Elle soupira et repensa à ce soir-là, justement. Comme elle y repensait sans cesse, depuis.

Steven et Ana rentraient après le cours qui finissait tard.

- Un bar avec Wallace ?
- Ouais. On a bien discuté. Il est cool en fait.

Ana sourit.

- Tu n’as pas eu peur qu’il te saute dessus ?
- Il avait pas intérêt à essayer, j’lui aurais pété sa gueule !

Ana ricana. Steven toussota.

- Pardon Anouchka...
- Non, non, c’est rien. C’est ta manière de parler. J’en ai marre de ces cours qui finissent tard.
- Ouais, ça craint… tout ça pour aller se fritter avec des débiles…
- Merci d’être intervenu, même si ça n’a servi à rien…
- Mais ouais, pourquoi c’est pas la grosse avec son Queulorior qui joue les infirmières ? Elle pourrait, nan ?
- Oh, Steven… Non, ça m’embête un peu de rester en place comme ça…
- C’est pas plus mal, tu seras en sécurité…

Ana regarda Steven qui regardait ailleurs, semblant ruminer quelque chose à dire. Ils arrivèrent à un croisement.

- C’est par là, chez moi…
- Hein ? Ah ouais, euh…

Steven et Ana se regardèrent. Elle inspira.

- Eh bien à demain…
- Ouais. Pour de nouveaux entrainements, de nouveaux sermons…
- De nouveaux changements dans la stratégie… soupira Ana.

Steven hocha la tête et regarda franchement Ana qui le regarda, surprise. Il allait dire quelque chose, mais ça ne voulait pas sortir.

- Steven ? Tu vas éternuer ?

Le blond éclata de rire. Ana sourit. Il secoua la tête, visiblement gêné et approcha d’Ana qui le regarda. Steven hésita une demi-seconde, et il posa ses lèvres sur les siennes avec tendresse. Ana le laissa faire, parce qu’il était doux, sans rien de la brutalité qui le caractérisait. Elle lui saisit les coudes et caressa ses bras à travers son manteau. Il approfondit délicatement le baiser. Ana se sentait comme sur un nuage. Il était incroyable, meilleur que tout ce qu’elle avait imaginé. La délicatesse infinie qu’il mettait dans ce geste la charmait complètement. Il osa l’impensable, la toucher, sur les épaules d’abord, puis descendit sur les bras, et lui attrapa les mains. Le baiser devint de plus en plus fauve, Ana manifestait son envie, son désir de lui qu’elle ne savait pas si fort, et Steven, au comble du bonheur, en apprenait les bonnes manières, se découvrait une douceur, laissait éclore comme une fleur sa fragilité si longtemps refoulée. Pour la première fois depuis longtemps, il était bien, il était transporté, libéré du poids du monde, juste là, lui, avec la femme qu’il aimait plus que tout, pour qui il était prêt à tous les sacrifices.

Quand ils s’éloignèrent, la douce brise de la nuit d’été les rappela à eux-mêmes.

- D…
- N… Non non, ne…
- J… j’aurais pas…
- Si, si, si… je… A demain…

Elle se retourna, gênée. Il inspira.

- Désolé de faire ça avant que tu partes…

Ana ferma les yeux, le feu au cœur, la chaleur dans l’échine, la marque du futur qui la brûlait par avance.

- Ça vaut peut-être mieux. Qu’on n’ait aucun regret.
- Ouais… ouais… à demain, Ana.

Elle rougit. Il l’appelait rarement par son prénom.

- A demain, Steven…
- Et à bientôt, dans une prochaine vie.

Il repartit. Ana se retourna vers lui. Il marchait dans la nuit, et il leva une simple main, sachant pertinemment qu’elle s’était retournée. Elle fondit. Il repartit le sourire aux lèvres.

Soudain, lumière était faite.


Steven regarda Loretta, un peu perturbé par sa réaction. Pourquoi son Mucuscule à lui faisait peur à une nana qui de toute évidence connaissait le Pokémon par cœur ? Et Steven faisait le fier mais il n’a jamais sérieusement entraîné la chose, et il doutait sérieusement que Mucuscule puisse faire quoi que ce soit.

Loretta reprit sa contenance.

- Tu ne m’auras pas avec ça. J’ai cru que tu l’avais entraîné spécialement mais en fait, il a l’air ridicule !

Steven fronça les sourcils.

- Putain, tu vas pas être déçue du voyage ! « Ah ça… »

Les Colimucus se déclarèrent autour d’eux. Steven regarda Mucuscule qui lui sauta sur l’épaule et frémit. Steven grimaça et regarda Loretta qui éclata de rire.

- J’en étais sûre ! Hahahaha !

Steven prit Mucuscule dans ses bras, contre lui.

- Faudra me tuer d’abord.
- J’y compte bien.

Un des Colimucus envoya un Dracosouffle. Steven se prit l’attaque de plein fouet, couvrant Mucuscule.

- AAAAAAAAAAAH ! PUTAIN ! MERDE ! CA FAIT MAL CE TRUC !
- C’est une attaque Dragon, à quoi tu t’attendais ?
- Bah à un truc complètement bidon quoi, genre bataille de polochons !

Mucuscule regardait Steven, inquiet. Steven regarda son Pokémon.

- T’en fais pas ma belle, moi vivant, elle te touchera pas !

Mucuscule couina. Steven la gardait contre lui et essuya les attaques adverses.

- Ça m’fait rien ! Aouch ! Putain j’m’en fous !! Merde !

Quinn regarda Steven se dépatouiller, complètement alarmée. La pluie n’arrangeait rien.

- Ça suffit, les Dracosouffle, on passe au Dracochoc !

Un des Colimucus dans le dos de Steven lui envoya la charge. Steven fut projeté en avant. Il lâcha Mucuscule qui se retrouva devant lui, affolé. Steven sentit la douleur et la pluie.

- … peux pas… perdre… ici… contre… salope…

Il saisit son téléphone. « J’suis même pas sûr que ça marche… »
« Mais j’ai pas le choix, c’est ça ou crever là… »
« Elle hésitera pas, elle a tué mes petits-enfants dans le futur ou un truc comme ça, j’ai rien écouté à la merde qu’elle a dégobillé… »

Steven composa le texto, et il l’envoya rapidement avant qu’un Mucuscule étranger ne vienne lui bouffer son téléphone spécial avec des touches acheté exprès pour la bataille.

- Je veillerais sur toi…

Elle pleurait sur Steven sur le toit avant la bataille. Et il lui chuchotait ces mots tendres. Devant tout le monde.

- Où que je sois, je veillerais sur toi. On emmerde leurs règles, leur guerre. C’est toi et moi. Je te sauverais.


Ana avait entendu les cris de douleur de Steven.

« Oh non. Oh non, non, non… »

Elle regarda Nanméouïe.

- Je… qu’est-ce que je dois faire ?

Nanméouïe regarda sa maîtresse. Ana inspira bruyamment, anxieuse.

- Steven… je dois y aller… Steven, non, non…

Elle regarda autour d’elle.

- Je ne peux pas partir, les autres, les autres…

Elle observa son téléphone. Rien.

Mais elle n’y tenait plus. Elle regarda Nanméouïe. Le Pokémon sentit sa peine et lui tint les mains. Ana se mit à sangloter. « Comme lui, ce soir-là… »

Elle ferma les yeux. La Méga-Evolution se déclencha. Ana hocha la tête. « C’est le seul moyen… pour que je le sauve… sans déroger à mon poste… »

Sia – Snowman

Ana et Méga-Nanméouïe semblèrent léviter un instant.

Steven rampa vers Mucuscule, mais un Colimucus l’écrasa. La pluie lui tannait le crâne.

Ana inspira. « C’est pour toi, Steven. »

Steven grommela. « J’dois le faire… pour être digne d’elle » Il rampa de plus belle même avec la limace sur le dos.

Sphère de bien-être sur l’ensemble de la zone de combat.

Ils la sentirent tous, différemment. Certains ne se sentirent pas concernés. Dehors, on avait constaté cette onde d’amour et on l’avait plus ou moins vécue.

L’onde parvint à Steven, Loretta, Mucuscule et Quinn. Loretta se demanda ce que c’était. Les Colimucus, sentant l’influence féérique, furent repoussés contre les murs. Steven fut libéré des douleurs des attaques Dragon.

Ana et Méga-Nanméouïe se regardèrent, Méga-Nanméouïe ferma les yeux, alors Ana les ferma aussi, abandonnée au nouveau monde où elle se trouvait.

Il se releva, et Mucuscule se leva avec lui, devenant un Colimucus. Steven secoua la tête. Les Colimucus ennemis se regroupèrent dans le Muplodocus ennemi central.

Loretta serra les dents. Le Colimucus qui avait écrasé Steven se révéla être Zoroark. Il maîtrisa Steven au sol, se souvenant du coup qu’il lui avait donné.

Ana et Méga-Nanméouïe tenaient leur bulle de bonheur. Ana hocha la tête. « La Méga-Evolution, c’est moi qui fait les règles. Ma règle, c’est que tu es ma priorité. »

Muplodocus enragea. Steven regarda Colimucus qui agita les bras, tout joyeux, vers Steven. Lequel secoua la tête et tenta d’atteindre son Pokémon. La créature toucha son maître avec une antenne.

Ana et Méga-Nanméouïe sentirent à peine la présence de Méga-Drattak qui se dirigeait vers eux, fonçant vers leur fenêtre.

Colimucus grandit encore. Steven secoua la tête, halluciné. La pluie n’était plus une gêne, elle était bonne et bienfaisante. Elle entourait Muplodocus de son halo d’amour. Steven regarda le Pokémon dans les yeux. Il y vit tout le bien dont il était capable en tant qu’homme. Le résultat de son élevage, de sa patience, de son amour le plus pur et le plus profond.

Loretta hurla, horrifiée. Elle craignait que cela arrive. La pluie était trop forte. Le Vibra-Soin d’une puissance incroyable avait purifié le crachin au profit de son adversaire.

Muplodocus ne perdit pas de temps. D’un coup de queue habile, il dégagea Zoroark. Le renard fut projeté dans le couloir et retomba hors du champ, sur du dur, bien amoché au passage.

Ana et Méga-Nanméouïe virent le Méga-Drattak arriver sur eux. Méga-Nanméouïe rétracta la puissance du Vibra-Soin et redirigea la puissance vers l’adversaire en un Eclat Magique de toute beauté. Ce qui n’empêcha pas Méga-Drattak, en plein Damoclès Céleste de foncer dans la façade et de rentrer dans le bâtiment, heurtant Ana et son Pokémon dans la manœuvre.

Le Pokémon Dragon envoya un Dracochoc aux pieds de Quinn. Les Colimucus qui la retenaient s’enfuirent. Quinn resta bouche bée.

- Steven, wow !
- Je… euh…

Muplodocus se tourna vers son adversaire, le Muplodocus spécial de Loretta. Elle inspira.

- Il a été modifié pour se diviser et s’étendre, le tien n’est pas de taille !

Steven reçut la réponse de Mike. [C’est bon pour moi] Il hocha la tête et chercha la Pokéball de Muplodocus.

- Ouais bah… le tien… euh…

Quinn approcha de Steven.

- Besoin d’aide ?
- Je cherche la Pokéball de Muplodocus.
- Pourquoi ?

La lumière de la Méga-Evolution se fit voir. Loretta se retourna vers Mike, encore un peu sonné, à genoux à côté de son Méga-Blizzaroi.

- Merde, elle l’a vu…
- Ah je vois ! Vous voulez la jouer comme ça ?! Pitoyables paysans !! Muplodocus, attaque…

Le Muplodocus de Steven balança ses antennes et attrapa son adversaire. Lequel gronda. Loretta haussa les sourcils.

- Quoi ?!

Steven récupéra la Pokéball et tenta de rappeler Muplodocus, mais il était solidement arrimé à son adversaire.

- Putain, mais tu fous quoi, là ???

Muplodocus regarda Steven qui regarda son Pokémon, qui vit ce qui se passait dans son œil. Quinn serra les dents.

- Steven…
- Non…
- Steven !
- N… Putain, non !

Le Muplodocus adverse tenta un Dracochoc à bout portant, mais la créature de Steven le retint avec son propre Dracochoc.

- Muplodocus, non !
- Steven, il faut s’échapper !
- J’peux pas ! Muplodocus, arrête !
- DIS A TA BESTIOLE DE LACHER LA MIENNE !!! hurla Loretta en approchant.

Quinn approcha de la femme et la poussa des deux mains. Elle retomba à plat dans l’eau.

- AH !!!

L’attaque partit. Quinn serra les dents. Steven était brisé, fragilisé par ce que son Pokémon s’apprêtait à faire.

- STEVEN VIENS !
- MUPLODOCUS NAN ! PUTAIN NAN !!!
- ALLEZ !!!

Le Pokémon blanc, gris et vert regarda son maître et sourit. Steven secoua la tête, en larmes. Quinn le tirait par le bras.

- STEVEN !
- NAN ! NAN PUTAIN, NAN !
- STEVEN, ENTRE !

Quinn poussa Steven dans le placard à balai alors que la rafale du Blizzard passa au moment où ils le refermèrent.

- NAAAAAAAAN ! LACHE MOI ! NAAAAAAAAAN !

Quinn retint Steven alors que la puissante attaque passait, rasant tout sur son passage.

Impuissant, Steven se mit à pleurer.

- Noooooooooooooon mais noooooooon non non non non !
- Y’avait pas d’autre choix ! Y’avait pas d’autre choix Steven !
- Pourquoiiiiiiiiiiii !!!!

Quinn voulait serrer Steven dans ses bras, mais il se releva et ouvrit la porte. Le vent le repoussa. Quinn tint la porte pour éviter de se la prendre en pleine poire. Steven ne put que voir, affolé, son Pokémon congelé par le blizzard. Il cria, mais son cri était étouffé dans la fureur et le bruit du tout puissant vent glacial. Quinn ferma la porte et serra Steven contre elle, alors que le jeune homme ne pouvait que fondre, démoli émotionnellement.

***

Elle se réveilla du choc et sentit la douleur dans son bras. La collision avait été rude.

- Oh… oh non… aow…

Nanméouïe la regardait, inquiet. Elle s’était probablement déboîté quelque chose, elle avait très mal au coude, plus qu’un mal de coude normal quand on se cogne par erreur contre un mur.

- Au secours… oh non…

Méga-Drattak se tourna vers eux. Ana secoua la tête. Nanméouïe n’avait plus de jus, la Méga-Evolution avait cessé, et le Pokémon avait tout épuisé pour Steven. L’intensité de la communion leur avait fait perdre le sens du raisonnable.

- Non… Non, c’est hors de question, c’est hors de question que je me fasse avoir par quelque chose comme toi !

Elle prit ses Pokéballs. Elle garda Chevroum de côté pour s’enfuir, et sortit Electrode et Avaltout.

- C’est la GUERRE que vous voulez ? C’est ça, hein ? Toi et les autres ? Eh bien vous allez l’avoir, mais à la russe !!!

Avaltout prit Electrode dans sa bouche et sembla accumuler les Stockages alors que Méga-Drattak fondait sur elle.

- DO’SVIDANIYA , MONSTR !

Avaltout envoya Electrode sur Drattak. Le Pokémon fut repoussé, et Electrode explosa, projetant Méga-Drattak hors du bâtiment. La créature en forme de croissant de lune valdingua vers la foule.

C’est un Golemastoc qui le réceptionna et lui asséna un violent coup de Poing Ombre qui le fit retomber au sol, KO.

Helen Clover agita la tête.

- Jolie prise ! Bien joué, Hypérion !

***

Méga-Scarhino envoya depuis la cantine des salves de Boule-Roc. Amphinobi les stoppa avec Sheauriken. Seth regarda Perrine.

- Tu ne toucheras pas Guériaigle ni Mastouffe. Ton adversaire, c’est Amphinobi !!
- Dard Nuée !!

L’attaque eut un rayon large qui allait toucher les trois adversaires.

- TATAMIGAESHI !!

Amphinobi se dressa et écarta les mains. Le Dard Nuée fut stoppé d’une traite. Perrine inspira. Seth la regarda.

- Inutile de conti…

Kecleon apparut derrière Guériaigle.

- Mona, Pouvoir Antique !!

Le Pokémon Multicolor frappa l’oiseau. Seth grommela.

- Quand ?!
- Quand tu te gargarisais d’avoir envoyé mon Pokémon dans la cantoche. BALLE GRAINE !!!

L’attaque bombarda le camp de Seth. Amphinobi tenta une riposte.

- Léchouille !!

Amphinobi lança l’attaque pour déstabiliser Méga-Scarhino mais Kecleon s’interposa.

- Léchouille aussi, Mona !!

Les deux longues langues se contrecarrèrent, mais Amphinobi seul fut pris d’un frisson paralytique. Seth plissa les yeux. « Son talent… et le mien… ils entrent en… »

- OMBRE PORTEE !!!

Seth, pris de court, ne put que constater la rapide attaque de Kecleon sur Amphinobi qui retomba en arrière. Kecleon atterrit devant Méga-Scarhino qui releva ses bras-canon.

- Dard Nuée, Frida !!

L’attaque pilonna le camp de Seth qui serra les dents. « Elle me fait perdre du temps… Justin, je dois rejoindre Justin !! »

Perrine inspira. « Il me fait perdre du temps… »

Etienne ne savait plus où se mettre. Au départ, il comptait brusquer sa petite-fille lors d’un petit entrainement comme ça, pour voir. Et Perrine…

- Sniff… Excuse-moi grand-père… Uuuuh…

… avait fondu en larmes.

- Je… euh… je ne m’y attendais pas, à celle-là… tout va bien, ma puce ?!
- Pardon grand-père. Je déteste me battre !

Etienne hocha la tête. Cacturne, Queulorior, Kecleon, Scarhino et Maskadra entouraient leur maîtresse.

- D’accord.
- Je… je sais que c’est idiot, que je suis dans une école de dressage, je fais ce que je peux, je me force, mais là… là que tu m’attaques comme ça…

Etienne regarda Capidextre, Pachirisu, Foretress, Flagadoss et Roucarnage, bien embêtés.

- Mes pauvres, c’est la première fois que vous faites pleurer une fille… qui n’est pas mon élève. Ma puce, tu en as parlé…
- Non…
- … à tes amis au moins ?
- Non, même pas à Robbie, ou David ou Denis, ou même un autre membre de la famille… Je comptais finir l’école, faire une fac sympa, garder mes Pokémon auprès de moi et… ne plus me battre, mais là c’est trop…

Etienne agita la tête.

- Ton père était pareil…
- Ah oui…
- Oui… du coup, c’était pas facile pour lui d’avoir un père comme moi, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais du coup, d’après Wallace, pendant l’attaque des quatre soldats…
- Tous les autres étaient en danger, il fallait que j’agisse… Quand ça concerne les autres, j’arrive à me bouger, mais me battre pour moi-même, j’en suis incapable. Si je dois affronter quelqu’un juste pour l’affronter, j’en serais incapable, je laisserais faire quelqu’un d’autre.

Etienne acquiesça.

- C’est dangereux. Je ne peux pas te laisser participer à une telle bataille en sachant cela, tu te mets terriblement en danger.
- Je sais bien…
- Mais je suppose que tu veux aider Wallace.
- Oui…

Etienne hocha la tête.

- Je demanderais au comité stratégique de faire en sorte que tu sois accompagnée en toutes circonstances. Je prétexterais que tu pourrais… être violente et faire une bêtise avec les adversaires ! Hein ? Tu passeras juste pour une psychopathe, pas pour… une fille qui ne veut pas se battre !

Perrine hocha la tête.

- Merci… Tu ne diras rien à mes parents, hein grand-père ?
- Bien sûr que non, ma puce.


Seth regarda Perrine.

- On peut négocier ?
- Non. Tu n’iras pas embêter Wallace.
- Mais qu’est-ce que vous avez avec ce Wallace…
- Dit le mec qui ne jure que par son Justin… C’est quoi comme nom de noble, « Justin » ?! Il veut devenir chanteur à minettes ou quoi ?

Seth plissa les yeux.

- Ça n’est pas toi… cette attitude provocante… cette ténacité… Tu luttes contre toi-même, bien plus que contre moi… Je comprends ça. Depuis le début, dans cette histoire, je ne fais pas ce que je veux. Tout à l’heure, j’ai envoyé chier Teresa. Ça m’a fait tellement de bien, si tu savais…

Perrine secoua la tête.

- Et vous me racontez ça, parce que… ?
- Parce que tu te bats contre un allié !
- Vous n’êtes pas un allié, vous voulez rejoindre Justin pour affronter Wallace…
- Roland ! Je veux affronter Roland, s’il arrive dans le jardin, Justin va s’emporter et faire une bêtise !
- C’est pas un bébé, votre Justin… « et pis surtout… »

Perrine inspira. « Ça fait un bail qu’ils se battent… est-ce qu’ils se battent ?! Est-ce qu’ils parlementent ? Ne me dites pas que Wallace lui fait une… ah beurk mais POURQUOI je pense à ça ? – parce que c’est Wallace, oui, bon… »

- Je le connais, c’est pour ça que je dis ça.
- D’accord, mais…

« Je lui en parle ou pas ? Si ça peut éviter qu’on se batte… »

- … vous ne trouvez pas qu’ils en mettent, du temps ? Wallace est balaise mais je ne pense pas qu’il soit aussi fort que Justin…

Seth réalisa soudainement que c’était vrai. Ils mettaient trop de temps. Une étrange inquiétude se dessina sur son visage. « Roland serait déjà arrivé ?! »

Perrine plissa les yeux. « Lui aussi, il croit qu’ils baisent… »

- Permission de regarder ?
- Non.
- … Allez !
- Nan ! Vous vous croyez où ? On se bat, là !
- Tu n’as pas envie de te battre, sois honnête !

Perrine inspira.

- Cela ne change rien. On se bat. Vous n’avez pas le droit de partir comme ça.
- On se bat, dis-tu. Tu ne fais que me retenir. Tu as sacrifié ton Queulorior pour abattre mon Crocorible, mais tu es incapable de lutter face à Amphinobi. Même Mastouffe et Guériaigle te poseraient problème. Et j’ai encore une arme sur moi. « Enfin deux… »

Seth ferma les yeux. « J’espère cependant n’avoir à me servir d’aucune des deux… »

- Qu’importe, je suis là pour vous empêcher de perturber Wallace.
- Je ne veux pas perturber Wallace, je veux rejoindre Justin. Tu peux comprendre ça ? Rejoindre l’homme que j’aime ?

Perrine plissa les yeux. « Wallace avait raison… »

- Non, je ne peux pas comprendre.
- … décidément, dans cette classe…
- En fait je trouve même ça pathétique.
- … tu dis ça parce que personne ne t’aime, mais si…
- On m’aime. Des gens m’aiment et j’aime des gens. Mais je les aime au point de respecter leur indépendance et de respecter la mienne. Je suis quelqu’un, avec ou sans eux. Alors que je crois comprendre que votre seul but pendant cette bataille, c’est de le rejoindre. On s’est beaucoup interrogés sur votre rôle. Si vous étiez avec ou contre nous. Au bout d’un moment, on a compris que vous n’étiez que le lèche-bottes de Truce. Rien de plus. Vous n’avez eu aucune action valable sur l’ensemble de cette affaire. Vous vous êtes oublié au profit d’un homme plus ambitieux, plus fort et avec plus de caractère. Et je ne sais pas si je parle de Roland ou de Justin.

Seth regarda Perrine, les yeux injectés de sang.

- P… Pe… P-pe-p-p… PPPETITE PPPPPESTE !!!!!!

Il avait dit ça avec tant de rage qu’il avait presque craché les mots. Perrine eut un mouvement de recul.

- J’ai raison. Vous le savez. Si vous rejoignez Truce, vous confirmez ce que je viens de dire. Vous auriez pu nous libérer tout à l’heure, quand Teresa Torres nous a pris en otage, je me trompe ?

Seth serra les poings.

- Si vous l’aviez fait, je vous aurais fait confiance et j’y serais peut-être même allée avec vous, rejoindre Justin et Wallace, et à nous deux, on aurait peut-être même pu faire cesser cette guerre idiote et tout résoudre avec la police. Un simple malentendu. Et, soyons clairs, on aurait tout mis sur le dos de Roland.

Seth regarda Perrine, stupéfait. Il se mordilla les lèvres. Une voix aux accents de ténèbres lui parla. C’était le vase scellé qu’il avait volé chez Helen.

Elle le gardait dans une vitrine et n’était donc qu’en contact distant avec l’objet, mais Seth le portait dans un sac tout contre lui.

« Mais cette solution ne marche pas, parce que tu as tiré sur Holland Tenorman sur ordre de Roland. Si tu le conspues avec les loups, il te mettra ça directement sur le dos. »

« Tu es piégé, Corrigan. »

« Ta seule issue… un monde sans retour… »

Seth se crispa. Cette idée du suicide le tiraillait. Il sentait qu’il allait y être poussé. Hoopa l’y poussait. Il ne pensait pas qu’un Pokémon légendaire puisse être aussi cruel. « J’ai accepté un fardeau trop grand sur mes épaules… Pour Justin, j’ai fait les pires folies… »

On lui imposa une vision. La vision de son corps inerte sous les chaussures écrasantes de Justin et Roland. « Ils marchent sur moi du pied gauche. Ils m’ont utilisé. Je n’ai jamais réussi à me départir de leurs influences… »

Seth se saisit la tête. « Je… ne… suis… rien… »

Perrine ne comprenait pas. Elle eut donc une réaction de Perrine.

- … ça va aller, monsieur Corrigan, tout peut encore s’arranger. Il n’est pas trop tard.

Seth regarda Perrine avec des yeux blêmes. Qui lui firent peur.

- Il est trop tard depuis longtemps déjà…

Perrine eut un frisson. Mastouffe percuta Kecleon et le balança contre un mur. Le Pokémon tomba KO sur le coup. Amphinobi disparut et réapparut devant Méga-Scarhino. Il donna un coup de patte qui frappa la créature de plein fouet. Une Aéropique. Méga-Scarhino s’écroula. Perrine regarda Seth, possédé. Guériaigle se posa face à elle. Perrine recula, apeurée. « Il est prêt à tout… quelle idiote j’ai été de croire que je pourrais… »

Des poings roses surgirent sous Guériaigle, Mastouffe et Amphinobi qui furent repoussés. Perrine s’étonna et se retourna vers…

- P… Papa ?!
- David Smirnoff ?! s’étonna Seth.

Le médecin entra dans le hall en inspirant.

- Eh bien…

- Firmin, où est Perrine ?

Denis, tenant Firmin dans ses bras, regarda David.

- Il vaudrait mieux la laisser, non ? Elle va se débrouiller, David, je t’assure, on verra ça après…
- Firmin ! Où. EST. TA SŒUR.

Le petit garçon, apeuré, regarda Denis qui lui caressa les cheveux.

- T’en fais pas, Papa est juste un peu stressé, pas énervé contre toi.
- E… Elle est dans l’école, elle se bat contre un monsieur avec un aigle !

David regarda vers l’école, apeuré.

- Corrigan… MERDE !
- Je croyais que tu voulais rejoindre Rachel pour qu’elle nous aide…
- Denis, surveille le petit !
- David, sois prudent !

David partit vers l’école, évitant les batailles et les explosions.


- On dirait que j’arrive à temps…

Perrine regarda son père, complètement figée. David regarda sa fille, dur et froid.

- P… papa…
- Perrine…

David se crispa, au bord des larmes.

- Je… Quand j’ai appris la vérité, je me suis dit… je vais la gifler… je…

Perrine baissa la tête, honteuse.

- J’te demande pardon… j’avais… j’avais besoin de… savoir…
- Je sais bien…
- Je… voulais pas t’inquiéter…

David inspira.

- Toi qui déteste autant te battre, comment as-tu pu te lancer dans une telle bataille…

Perrine regarda son père, surprise.

- Hey, papa…

Etienne, qui prenait un thé en étudiant de la documentation, regarda David qui s’assit avec lui.

- Fiston…
- Euuuh… je suis ravi que vous soyez là, toi et maman… mais euh… comment dire, vous passez beaucoup de temps à l’école, au plus près de Denis et de Perrine, et puis bon Firmin vous adore, et c’est cool, mais… du coup je me disais que… toi et moi… ça faisait longtemps qu’on n’avait pas discuté…

Etienne regarda son fils et hocha la tête.

- Tu as totalement raison.

Il se leva et jeta son thé dans l’évier sous l’œil stupéfait de David.

- Viens, on va se biturer, je connais un bon bar.
- Se bituquoi ?! Papa ?!

***

David n’en demandait pas tant. Ils étaient dans un bistrot d’Ogoesse, avec son père.

- Je croyais que tu ne buvais pas !
- Je ne suis pas alcoolique, fiston, bien sûr, mais ça m’arrive, de temps en temps.
- Ca va pas avec maman ?
- David, par Arceus ! ricana Etienne.

Wallace arriva.

- Je prends vos comm… MONSIEUR SMIRNOFF ??? Et Monsieur Smirnoff, bonjour !
- C’est Monsieur Truman pour toi ! grommela David.
- Ouais, ouais. De toute façon, vous êtes celui que j’aime le moins des deux !

David leva les yeux au ciel. Etienne leva un doigt.

- Deux Demi-Pêche, s’il te plait.
- Deux limonades de tapette pour la table 8, ça marche ! sourit Wallace en partant au bar.

David plissa les yeux.

- Tu savais qu’il servait ici ?!
- Il m’a convié à venir, je cite : « Me beurrer la gueule ici avec ma femme ou mes gosses ». Je suis son conseil.
- … ouais… euh, papa, tout va bien ?
- Mais oui, David, on peut tout à fait s’en jeter un petit de temps en temps sans être alcoolique ou malheureux !

David hocha la tête, mal à l’aise. Wallace ramena les deux demi pintes de bière agrémentées d’un fond de crème de pêche (Je précise bien : Crème de pêche, avec du sirop c’est beaucoup moins bon. Vous pouvez demander ça dans n’importe quel bar ndla.)

Etienne donna un billet à Wallace.

- Garde la monnaie, champion.
- Comment je kiffe votre famille de tarés !!

David grimaça et regarda son père.

- Mais qu’est-ce qui se passe ?! J… Depuis quelques jours j’ai l’impression qu’il se passe des trucs dans mon dos !
- Oui, c’est le cas. Une belle surprise pour ton anniversaire !

David plissa les yeux.

- On sait très bien toi et moi – enfin, toi, j’espère – que c’est pas maintenant !
- Je sais, je sais, je te fais marcher.
- Hmph…
- David…

L’homme releva la tête vers son père.

- Ta fille est une brave enfant. Elle se contient beaucoup, un peu comme toi étant enfant.
- Je me contenais pas, j’avais peur.

Etienne baissa la tête.

- On n’a pas… je n’ai pas été un très bon parent…
- Ça va, je t’ai pardonné depuis le temps. Tout. J’étais pas un enfant très simple non plus.
- Ta mère te couvait trop, je ne voyais pas ma place avec toi… Roland, c’était différent, Lily… c’était ma fille, ma petite princesse, toi… Ta mère t’a embarqué sous son bras dès le début, je n’arrivais pas à communiquer avec toi…

Etienne inspira.

- Mais ta fille… David, ta fille a une charge immense sur ses épaules…
- Je sais, je sais, papa, j’ai… J’ai mal fait mon travail de père, j’ai… Elle prend tout en charge, au début elle le faisait pour être gentille, et au final en grandissant, elle a pris la maison en main, moi et son père on travaille beaucoup, elle se sent obligée, et j’ai envie de lui dire d’arrêter, de profiter de la vie, de…
- Euh… non, David, je voulais parler de…
- … de sa jeunesse, et en plus de ça, la pauvre, elle n’aime pas se battre et on l’a mise dans une école de dressage parce que… je savais que l’enseignement de Roland serait bon pour elle, et… Oh papa, même après tout ce qui s’est passé, je n’arrive pas à en vouloir à Roland, et ça retombe sur ma fille, et…

Etienne regarda son fils, interdit.

- Tu… sais qu’elle n’aime pas se battre ?
- Mais non, enfin, tu l’as vue, elle est trop pragmatique, elle aime les Pokémon, elle s’y attache facilement, comme avec Cacturne quand elle était petite, mais ce n’est pas une guerrière… C’est ma fille ! Moi-même ça m’a pris des lustres… et beaucoup d’amour pour développer un esprit combattif… mais son Robbie, là, il ne va pas la pousser à se dépasser, non, il est aussi tranquille qu’elle. C’est tout ce qu’elle veut, une vie tranquille…

Etienne agita la tête.

- Eh bien, tu es déjà un bien meilleur père que moi, je n’avais pas la même vision de toi quand tu avais son âge… mais avec la guerre… Tu… n’avais pas le choix… tu as dû grandir plus vite…

David baissa la tête vers son verre.

- On s’est un peu ratés l’un et l’autre, hein… le fils qui avait peur de son père qui ne trouvait pas sa place…
- Décidément… sourit Etienne.
- Hm… L’histoire se répète.

Etienne hocha la tête.

- Mais tu peux changer les choses. Si l’histoire se répète, c’est à toi d’arrêter le cycle. De faire que ça se passe mieux.

David inspira.

- D’agir en Smirnoff, hein ?
- Non. D’agir en David. C’est d’agir en Smirnoff qui nous a amenés à la situation actuelle. Agis à ta façon, ce sera déjà très bien.


One Republic – Counting Stars (Piano)

Perrine se figea. David s’était serré contre elle. Seth assistait à cette scène, médusé.

- Ca va aller, ma fille. C’est moi qui prend le relais. C’est aux parents d’endosser ce genre de choses, pas aux enfants…
- M… papa, je… suis… désolée de t’avoir caché ça, je… Je voulais savoir, et…

David hocha la tête.

- Je sais, ma chérie. Je voulais savoir aussi. J’ai été moins courageux que toi, voilà tout…

Seth plissa les yeux. « Je dois en profiter pour aller rejoindre Justin… »

Seth se dirigea vers les portes menant aux jardins, mais l’émanation rocheuse du Corayon de David le bloqua.

Perrine regarda son père.

- Papa, Wallace est dans le jardin avec Justin Truce…
- Quel inconscient, ce gosse… sourit David.
- Et aussi… il est possible que tonton Roland soit…
- Je sais. Il est hors de question que ce type aille à sa rencontre.
- Tu vas…
- Affronter ce guignol ? Ouais.
- Pardon ?! Vous vous prenez pour qui ?! Ce n’est pas parce que vous avez du sang Smirnoff que vous êtes un adversaire valable !

David se releva.

- Perrine, tu sors et tu vas rejoindre ton père ou Robbie.
- T’es sûr, papa ?
- Oui ma chérie, ne t’en fais pas. Tu ne seras plus jamais obligée de te battre.

Perrine hocha la tête et essuya les larmes qui lui venaient aux yeux.

- Merci papa…
- Allez, va.

Perrine rappela ses Pokémon et quitta le hall en regardant son père. « Mais qu’est-ce qui lui est arrivé ?! »

David regarda Seth qui plissa les yeux.

- Vous ne me faites pas peur. Mais alors vrrraaaiiiment pas.
- Je sais.

Seth plissa les yeux. David sortit Parasect. Seth eut un mouvement de recul.

- Vous avez été l’élève de Roland, mais moi aussi.

Seth grimaça. « Il veut m’endormir ?! Mais c’est débile, pourquoi sortir ce Pokémon de manière aussi flagrante ?! »

David regardait Seth alors que Parasect se tenait prêt.

- Migy, attaque…

David allait parler, mais Ecremeuh chargea Guériaigle, en roulade, dans le flanc. Seth s’étonna. « Hein ?! »

- Oh pardon, vous vous attendiez à autre chose ? Sténo, POUVOIR ANTIQUE !

L’attaque bloqua les pattes de Mastouffe. Seth grommela.

- Sheauriken !!

Amphinobi envoya l’attaque mais Parasect se mit en travers pour l’encaisser. Seth grimaça. « Peau Sèche ! »

David fixait Seth qui serra les dents.

- Vous avez été son élève…
- …
- Je sais pertinemment que vous êtes plus fort que moi. Ma fille a cru que la force brute était la solution, mais je sais pertinemment comment faire durer un combat.
- … Vous êtes ridicule !
- Pas plus que vous. Vous vous rendez compte de tout ce qui se passe, là, autour de nous ?
- J’essaie justement d’arrêter tout ça ! Seul Justin peut arrêter ça !
- Compter sur les autres ou sur l’être aimé, c’est quelque chose que j’ai fait pendant longtemps. Je ne recommande pas. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Les êtres chers ne peuvent pas tout faire à votre place. Il faut savoir vivre pour soi.

Seth serra les dents.

- C’est l’heure de la leçon de morale, c’est ça ?!

Amphinobi tourna autour de David.

- Je n’ai pas le temps pour ça…
- Vous allez me neutraliser, c’est ç…

Amphinobi lécha le visage de David qui eut un mouvement de recul. Seth sourit.

- Pokémon… qui peut attaquer… les humains ?!
- Eh oui. La fin justifie les…

Parasect leva les pinces et soigna son maître avec Aromathérapie. Seth plissa les yeux. « Il est médecin. Evidemment… »

David se ressaisit.

- C’était un coup bas mais je ne vous en veux pas, je sais ce que c’est d’avoir de mauvaises motivations…

Seth plissa les yeux.

- J’ai toujours été très immature, capricieux. J’ai horriblement mal géré la rupture avec mon ex, et quand le fils de mon frère a disparu, j’étais tellement aveuglé par l’envie de rendre service à mon frère que j’ai presque perdu l’homme de ma vie…

Seth regarda David qui haussa les épaules.

- Vous pensez faire ce qui est bon pour Roland ou Justin. La vraie question que vous devez vous poser c’est : Qu’est-ce qui est bon pour moi. Seth Corrigan.

Seth haussa les sourcils. Mastouffe, Guériaigle et Amphinobi regardèrent leur maître.

- Je… euh…

David approcha.

- Monsieur Corrigan, nous devrions y aller ensemble. Dans ces jardins. Aller voir Justin et mon frère, et on les raisonne tous les deux, et après ça, vous partez, vous échappez à la justice, vous faites ce que vous voulez, peu m’importe. Juste, faites ce qui est bon pour vous. Pas pour votre amant ou votre maître. Pour vous.

Seth grimaça. « C’est… presque des mots que… »

La Pokéball de Hoopa vibra et s’éleva. Seth la regarda. Hoopa en sortit. David eut un mouvement de recul.

- Mais qu’est-ce que…
- Ah non, toi, tu rentres…

Hoopa se plaça devant David. Il ricana et sortit un anneau.

- Attention, monsieur Smirnoff !! cria Seth.

Hoopa montra à David une réalité alternative. Il était toujours avec Kyle, avec ses deux filles, devant la tombe de son frère.

- Qu… Mais… ?!

Hoopa retourna l’anneau. Il vit Léopold se faire fusiller pendant la guerre.

- OH MON…

Nouveau revers de l’anneau. Rachel se faisant gazer par la bombe M.

David recula et tomba sur les fesses.

- Ne vous laissez pas influencer, c’est…

Hoopa dégagea deux nouveaux anneaux. David et Seth virent la même chose : Une réalité alternative au cours de laquelle ils se croisent à New York, déjeunent ensemble et finissent en couple. Les deux hommes se regardèrent.

- … C’est un farceur, il aime inventer des trucs, des fois…
- Euh… je… suis toujours bloqué sur les images précédentes…

Hoopa éclata de rire et dévoila un autre anneau à David, en ricanant. Il le retourna une dizaine de fois.

Un David étouffant Denis avec un oreiller suite à l’infection de sa jambe cassée après la disparition d’Ethan.

Un David débranchant sa mère, victime d’un coma irréversible suite à un accident de voiture.

Un David survivant à l’opération avec le cœur de son frère.

Un David mourant sur la table d’opération à la place de son frère.

Un David étranglé par Roland en essayant de le retrouver à New York.

Un David, vêtu d’une robe, se suicidant dans un studio miteux.

Un David violemment battu par son père avec une ceinture.

Un David, fils de Kenneth et Linda, sortant avec des filles et étant un combattant émérite.

Un David, ouvrant la porte de sa cave pour y découvrir l’enfant qu’il y séquestre, enchaîné.

- C… CA SUFFIT !! C-C-CE N’EST PAS MOI !!!
- Ce sont des versions alternatives de vous, ça n’a aucune valeur, ne vous laissez pas influencer…

David, le vrai, donna un coup dans l’anneau, qu’il repoussa. Seth plissa les yeux. Hoopa regarda David et s’en éloigna. Le jeune homme plissa les yeux. Seth secoua la tête. « Il a oblitéré Callum sans hésitation, et lui… C’est un truc de Smirnoff ?! »

Seth allait rappeler Hoopa, mais le Pokémon utilisa Trou Dimensionnel pour se placer devant Seth et lui montrer un autre anneau.

Il était dans un fauteuil, avec Justin, à boire un café chaud devant un feu de cheminée. Hoopa retourna l’anneau. Ils étaient sur la plage, à boire un cocktail. Nouveau retournement d’anneau : Ils se mariaient dans une forêt, entouré par les collègues de Direction Dresseurs.

Seth secoua la tête. Les ténèbres envahirent le hall. David frissonna en reculant. Ecremeuh, Corayon et Parasect l’entourèrent.

- Je… euh…
- Aucune de ces réalités ne sera la tienne.

Seth frissonna. David regarda autour de lui.

- Mais qu’est-ce qui se passe ?! Qui parle ?

Hoopa se retourna, les yeux rougis.

- Vous… Disparaissez…

David plissa les yeux et se retrouva dans le hall. Seth n’était plus là, tout comme ses Pokémon, et tout comme Hoopa. David plissa les yeux et approcha des fenêtres, et ce faisant, il traversa quelque chose. Un corps, une entité invisible, sur un autre plan spatial que le sien. David regarda ses Pokémon. « Mais QU’EST-CE. QUI. SE PASSE ??? »

« C’est trop gros pour moi, je dois appeler de l’aide… »

« Et laisser Wallace ? Il est en sécurité dans les jardins… je ne sais pas ce que va faire ce Hoopa mais une chose est sûre, je ne peux pas lutter contre à moi tout seul… »

David recula, rappela Parasect et Corayon, puis grimpa sur le dos d’Ecremeuh.

- Amène-moi à mon père !

Ecremeuh acquiesça et porta David hors du hall de l’école.

Revenons un peu en arrière, après que David ait été rejeté des ténèbres de Hoopa.

- Je… euh…
- Aucune de ces réalités ne sera la tienne, je le répète. Ton destin et le mien sont liés et ce à partir du moment où tu m’as eu en ton sein.

Seth voyait David mais en transparence. Il le vit s’avancer vers lui, le traverser et s’en aller, apeuré. Le jeune homme secoua la tête.

- Je… n’existe plus ?
- Tu es dans mon plan, le seul vrai plan. Le plan astral. L’interstice entre les mondes. Là où je vis, moi, le seul, l’unique, l’Archi-Djinn…

Seth plissa les yeux. « Le vase… »

- Ton désir de puissance t’a mené vers moi… et tu en paieras le prix…

Seth serra les dents.

- D’accord, mais… tant que Justin… tant que Justin, lui, va bien, alors…

Seth regarda vers David qui partait. Il se tourna vers Hoopa qui ricana et les ramena dans le plan réel. Hoopa se rappela tout seul. Le silence était presque pesant. Corrigan regarda les portes menant vers le jardin.

« Vivre pour moi… Vivre pour lui… Vivre pour Roland ? »

Seth ferma les yeux, essuya ses larmes et se dirigea vers les portes. « Ma décision est prise… »

***

- « Ton » élève ?
- Mon école, mes élèves.

Justin inspira. Roland sourit avec insolence. Wallace observait, tendu. Margaret regarda les trois intervenants. Carl haussa un sourcil.

- C’est mon école, à présent. Je suis le Président.
- Et donc ton ancienne entreprise attaque ta propre école ? C’est une stratégie globale bien étrange… Allez, le moment que tout le monde attend est arrivé.

Roland se dirigea vers Wallace. Margaret plissa les yeux. Wallace eut un mouvement de recul. Roland haussa un sourcil.

- … un souci ?
- Vous faites quoi, là ?
- … je me mets de ton côté !
- D’où ça sort ?
- … ça me paraît évident, non ?
- Non, ça l’est pas.

Margaret hocha à moitié la tête. Justin n’avait aucune gêne à déployer, dans toute son amplitude, son hostilité à l’égard du nouvel arrivant. Bien plus qu’avec Wallace. Margaret pouvait le sentir elle aussi. Roland inspira et regarda Justin Truce.

- J’ai mis du temps à arriver, certes, mais à présent je suis là, et à nous deux on devrait pouvoir vaincre Truce, tu ne crois pas ? La concrétisation de tes trois ans d’efforts !
- Mon objectif c’est pas de vaincre Truce. C’est de le tenir à l’écart de la bataille.

Roland regarda Justin et éclata de rire.

- Ah et depuis tout à l’heure… genre ça fait combien de temps que ça a commencé ?! Une heure et demie un truc comme ça ?! Tu te fais tenir en respect par un gamin ?
- …
- Sérieusement, Juju, tu me déçois ! J’te croyais un peu plus consistant !

Justin n’y tint plus. Il sortit Exagide et chargea vers Roland. Bulbizarre se lança également dans la bataille, prêt à fouetter Roland. Lequel avait un petit sourire narquois.

C’est Wallace qui s’interposa avec Pingoléon qui souleva une vague pour l’empêcher de poursuivre son attaque. Roland sourit.

- Bien joué, mon pote.

Wallace inspira et Pingoléon envoya également une attaque Surf vers Roland et Minotaupe. Roland recula, surpris. Justin lui-même s’étonna de la chose. Margaret ne comprenait plus rien. Wallace se tourna vers Roland, donnant son dos à Justin, ce qui provoqua des frissons à Margaret.

- Je suis pas votre « Pote ».
- … d’accord. Qu’est-ce qui se passe…
- On n’est pas vos petits soldats. On est notre propre camp. On n’a aucun compte à vous rendre, vous êtes pas notre chef !

Roland plissa les yeux.

- Et Perrine et Walter, ils en pensent quoi, de ça ?
- Elle veut vous latter les couilles et il en a rien à battre de vous.
- Sérieux ?!
- J’ai dû l’entendre deux fois parler de vous et c’était genre « Lui ? Meh ! ».
- Quel petit enculé, je lui ai refilé un Elekid et voilà comment il me remercie !

Wallace s’énerva et Pingoléon envoya un Hydroblast. Minotaupe le brisa en deux d’une simple Griffe Acier. Justin dépassa Wallace. Son Bulbizarre attrapa une patte de Minotaupe avec ses lianes et le tira vers lui. Justin, armé d’Exagide, brandit son épée, prêt à sévir, mais Minotaupe se plaça en Tunnelier et tournoya, repoussant Bulbizarre. Justin frappa dans le vide alors que Minotaupe cherchait à contourner le noble pour atteindre l’élève. Cependant, l’attaque de Justin était une feinte, et dans un mouvement adroit, il frappa Minotaupe avec le Bouclier d’Exagide. Minotaupe fut brutalement repoussée. Roland haussa les sourcils.

- … okay, what the fuuuck ???
- Justin, restez en dehors de ça ! Il veut vous provoquer !

Justin regarda Wallace, les yeux colériques.

- Ecoute tes propres conseils, Wallace. Tu te laisses bêtement provoquer toi aussi.
- … certes.
- Cela ne veut pas dire que nous sommes alliés, évidemment.
- On a juste le même adversaire qui interrompt notre combat, on est d’accord.
- Exactement, nous sommes en trêve ! admit Truce.
- Ça vous va bien de dire ça ! sourit Wallace.
- Hm ? Oh ! Hm ! Bien trouvé ! sourit légèrement Truce.
- Merci !

Roland regarda la mère de Wallace qui le regarda également.

- … et vous, vous laissez faire ? Votre fils qui fait ami-ami avec un type qui pourrait être son père ?!

Margaret regarda son fils, Justin Truce, puis Roland, et haussa les épaules.

- … ce… je… suppose que ce n’est pas la première fois !
- MAMAN !
- MADAME ! grommela Justin.
- MAGGIE ! cria Carl.
- … whaaaat the fuuuuuuuuuuuuuuuck ??? geignit Roland, paumé.

Roland regarda Wallace et Justin, côte à côte. « Ça va à l’encontre de mes prédictions… et ça pourrait être dangereux pour la suite de mes plans… »

(Petite Parenthèse)

LE PLAN DE ROLAND SMIRNOFF :

- Monter la classe contre Justin Truce
- Monter Direction Dresseurs contre la classe
- Laisser la classe anéantir Direction Dresseurs pour la discréditer et la dissoudre.
- Empêtrer Justin Truce dans un conflit avec la classe, salir sa réputation en mode « OUH LE VILAIN IL SE BAT CONTRE DES ENFANTS QUEL MAUVAIS HOMME POLITIQUE ROLAND SMIRNOFF IL ETAIT PAS COMME CA »
- Roland arrive et se pose en sauveur
- Il reprend son fauteuil de président avec les honneurs
- Justin Truce est jugé parce qu’il a attaqué un établissement public, tous ses crimes lui retombent sur la gueule et il sort de l’équation, définitivement
- Idem pour Direction Dresseurs qui, du coup, va cesser de l’emmerder

Ce plan dépendait d’un élément bien précis mais crucial : Justin Truce et Wallace Gribble devaient se retrouver en situation d’hostilité. Depuis son perchoir, il avait cru comprendre qu’ils s’étaient beaucoup parlés mais de là à sympathiser…

(Fin de la parenthèse)

Roland inspira et tenta d’adoucir son approche.

- Wallace… mon grand…
- Ne m’appelez pas « Mon grand », putain ! Vous êtes super malaisant !
- Malai… Et lui, tu lui tapes la discute, normal ?!
- Monsieur Truce est un mec réglo. Pas vous.
- REGLO ???

Roland tombait des nues. « Mais non. Mais pourquoi ?! »

- J’pige pas. Qu’est-ce que tu lui as fait, Truce ? C’est du détournement de mineur !
- J’ai dix-huit ans, ça fait deux ans que je suis majeur, pauvre tête de cul !

Justin leva les yeux au ciel et regarda Wallace.

- Qu’est-ce qu’on vient de se dire toi et moi ? Ne te laisse pas provoquer ! Et maintenant reste en dehors de ce combat, ça ne regarde que moi et lui.
- Ça me regarde aussi, il m’a impliqué dans votre brouille.
- Justement. Détache-toi de cette influence. Tu as la chance d’être un esprit jeune et libre, profites-en.

Roland hallucinait.

- Tu… Tu lui parles aussi casuellement ?! Ce gosse a conspiré contre tes intérêts !
- Il a fait un devoir à propos des liens entre mon entreprise et ta politique. Il a répondu à des attaques menées sous le commandement de Teresa.

Roland inspira.

- Teresa, tu veux dire, ta proche collaboratrice, l’ancienne stratège de guerre Poképolite qui s’est fait remarquer pendant la guerre…

Justin hocha la tête. Wallace plissa les yeux.

- Celle qui t’a sauvé la vie.

Justin baissa la tête.

- Ce qui explique que tu lui obéisses et que tu passes tous ses caprices. J’ai mené mes enquêtes, tu sais. Ses ordres brillants t’ont permis de traverser cette guerre où tu avais prévu de mourir… suite au décès de ton père et au départ de ta mère…

Justin se mordilla les lèvres. Wallace s’avança devant lui, s’interposant entre Justin et Roland.

- Vous êtes vraiment un gros bâtard.
- Surveille ton langage, toi ! Tu n’imagines pas le nombre de fois où moi ou un de mes collaborateurs avons dû intervenir pour sauver ta classe !
- On vous a rien demandé. Vous vous êtes servi de nous pour servir vos intérêts. Notre devoir devait embarrasser Justin et le pousser à la faute en essayant de nous empêcher de le faire.
- Et il l’a fait, enfin, vous avez vu ce que vous avez dû essuyer en trois ans ?
- On a surtout vu votre non-intervention. Vous nous avez laissés livrés à nous-mêmes, on en a bavé, depuis cette conférence jusqu’à l’incident récent avec les mercenaires.
- Et du coup, te voilà à défendre ton ennemi !
- C’est pas mon ennemi, c’est mon adversaire. On se battait honorablement avant votre arrivée.
- Honorablement avec un Heatran ?!
- Honorablement ! Pas en arrivant dans ses gros sabots en disant « Hey au fait ton papounet est mort et ta man-man s’est fait la malle ! » Donc, ouais, vous êtes un gros bâtard !

Justin regarda Wallace puis regarda Roland.

- Je dois admettre, cher Roland Smirnoff, que ton école forme des enfants tout à fait remarquables !
- … toi, ta bouche ! T’étais pas censé être en rogne contre moi ?
- Si, mais comme l’a dit Wallace, je suis prêt à t’affronter honorablement et sans colère inutile.

Roland plissa les yeux. « Alors ça, c’est méga. Dangereux. Mais à un POINT. »
Il regarda les parents de Wallace. « Je comptais sur tout ça pour accroître la colère de Truce, je trouvais leur plan astucieux, l’humilier en le mettant seul contre Gribble, mais ça n’a absolument pas pris le tournant que j’espérais. Je pense toujours pouvoir battre Truce grâce au « plan », mais ça va être bien plus difficile que je le pensais, s’il arrive à garder son calme, maintenant… »

Justin repassa devant Wallace en tendant Exagide de sorte à lui bloquer le passage.

- Tu restes en dehors de ça, tu en as assez fait.
- Ça me regarde.
- Ne sois pas insolent.
- Vous n’avez pas d’ordres à me donner !
- Je sais bien mais c’est mon combat. Tu dois être un peu fatigué, va voir où en sont tes amis.
- Ils se débrouillent, j’en suis sûr.
- Même ce cher Tristan ? demanda Roland.

Wallace et Justin regardèrent Roland. Wallace poussa un immense soupir agacé.

- Tuez-le, il me gonfle !
- C’est toi le patron… souffla Justin en agitant Exagide.
- QUOI ??? VOUS DECONNEZ LA ??? cria Roland.

Margaret avait abandonné tout espoir et s’était posée sur le banc à côté de Carl.

- Notre fils…
- Hm ?
- N… Notre fils est un démon, Carl…
- Oui bah ça on le savait… homosexuel et nymphomane, on s’doute qu’il va pas aller au paradis, hein…
- Mais non… il… il a une telle facilité à… naviguer entre le bien et le mal, à jouer les équilibristes sur un fil barbelé, à apprivoiser les milieux interlopes…
- Interquoi ?
- Je me suis comprise… Je me demande si on a bien fait notre travail de parents…

Carl inspira.

- Te prends pas la tête, laisse-les…
- … je suppose que tu as raison…
- Pour une fois, ça fait pas d’mal.

Justin s’avançait vers Roland qui grommela.

- Très bien, c’est pas comme ça que j’imaginais la confrontation finale mais bon…
- Les choses ne se déroulent pas comme tu l’avais envisagé ? Ça doit faire un choc… marmonna Justin.
- Toi ça va, hein ! Tu l’as manipulé !

Pour seule réponse, Pandespiègle fonça sur Roland. Justin regarda Wallace qui inspira.

- Vous avez de la retenue, moi pas !

Roland envoya Tartard.

- Newton, PROJECTION !!!

Tartard attrapa Pandespiègle qui sembla esquiver l’attaque et crapahuter sur son adversaire. Elle revint vers Wallace, amusée. Roland haussa les sourcils. Wallace récupéra son Pokémon, fatiguée mais satisfaite.

- … Dernier Mot ?
- Brenda est à bout, j’allais pas la lancer dans la bataille quand même !
- Exagide, attaque Aéropique !!

Justin donna un puissant coup d’épée dans l’air. Roland sembla apeuré. Il se cacha derrière Tartard.

- NEWTON, ABRI !!!

Le Pokémon se couvrit juste à temps pour encaisser une onde de choc mémorable. Wallace tressaillit. Margaret se releva, stupéfaite. Carl en lâcha son téléphone. Justin regarda Roland.

- Honorablement, mais sans décolérer….

Roland serra les dents. Wallace frissonna. « Il se retenait… Il me ménageait depuis le début, je… »

- Ca fait tellement longtemps que j’attends ça… gronda Justin en agitant Exagide.

Roland et Tartard esquivèrent les attaques.

- Bordel de merde !!
- Aqua-Jet !!

Roland regarda sur le côté. Pingoléon tentait de le prendre à revers.

- Non mais je REVE !!!

Roland ferma les yeux. Tartard leva une main et souleva un puissant Surf autour de lui. Cela repoussa Pingoléon et les attaques d’Exagide.

- Que diable… s’étonna Justin.
- C’est la technique qu’il a utilisé contre Julius Kent !

Justin regarda Wallace.

- On a regardé le combat pour notre devoir. Il peut les contrôler sans donner d’ordres…

Une Exploforce vrombit vers Justin qui contra avec le Bouclier Royal. C’est ce moment que choisit Tartard pour foncer sur l’adversaire.

- Un coup vieux comme le monde, mais je ne suis pas un débutant ! Tête de FER !

Exagide s’illumina, et Justin frappa comme avec une masse. Tartard attrapa l’épée géante. Roland fit un mouvement similaire à un bras de fer que Tartard reproduit. Le Pokémon plaqua l’épée dans le sol et créa une vibration sismique.

- AAAAAAAAAAAAH !!!
- Monsieur Truce !! Pepsi, attaque Bec Vrillé !

Pingoléon tenta une attaque simple vers Tartard, encore concentré sur Exagide. Justin lâcha son Pokémon qui était relié à lui par ses rubans pourpres qui lui enserraient le bras. Tartard ne se retourna même pas et envoya paître son adversaire d’un simple Dynamopoing. Wallace recula. Roland ouvrit les yeux.

- Ok, alors toi t’étais destiné à t’en prendre plein la gueule, et toi t’as cherché la merde, alors viens pas te plaindre !

Margaret plissa les yeux.

- On devrait l’aider…
- Ou le laisser réaliser tout seul qu’il est dans l’erreur en s’impliquant dans cette galère.

Margaret regarda son mari qui était sur son téléphone.

- Tu suis ce qui se passe !
- Evidemment, c’est notre gamin. Il s’est entiché de ce Truce et du coup il se croit obligé de l’aider, mais vu l’écart des forces…
- On attend juste qu’il veuille partir alors.
- Oui et à ce moment-là, on interviendra.

Margaret hocha la tête et prit le bras de Carl.

- Merci chéri.
- J’fais c’que j’peux.

Justin rappela Exagide. Il grommela.

- Roland Smirnoff…
- Juuustin Truuuce ! geignit Roland. Je plaisante pas, je suis méga sérieux. Ok ? Je pense que vous l’avez compris, toi comme le moucheron.

Wallace fronça les sourcils.

- Tu sers à rien, ok ? Et je pense que Justin le pense aussi, tu le gênes plutôt qu’autre chose.

Wallace se mordilla les lèvres. Justin inspira.

- Je t’ai déjà dit, Roland, que ton école formait des enfants tout à fait remarquables. Si Wallace veut rester, qu’il reste. Il ne me gêne pas.

Wallace inspira et sortit Canarticho. Justin envoya Dracolosse. Roland plissa les yeux.

- Tiens, un Pokémon aussi ridicule que faible. Ainsi qu’un Canarticho…

Justin fit craquer ses poings et son cou. Roland rappela Tartard.

- .On va corser le jeu. Flore !!

Phyllali apparut, et Méga-Absol arriva à ses côtés.

- Et c’est parti…

Roland ferma les yeux. Méga-Absol et Phyllali foncèrent vers les deux adversaires. « Il peut en contrôler deux à la fois ? » s’étonna Justin.

Les deux Pokémon avaient une coordination parfaite. Dracolosse recula et envoya un Dracochoc. Le dragon d’énergie fondit sur les deux adversaires qui esquivèrent sans problème. Canarticho s’envola, préparant un Rapace.

- Allez, Manny !!

Canarticho piqua vers le sol et fonça sur les deux adversaires. Méga-Absol allait l’accueillir d’un coup de corne, et Phyllali à le coincer d’un coup de queue. Le Lance-Flammes de Dracolosse les écarta tous les deux. Canarticho fonça vers Roland. Le Pokémon esquiva le dresseur à ras du sol, en soulevant du gravier, perturbant le flow de Roland.

- Gnnnn…
- Si votre truc c’est de les manipuler par la pensée, je me doute que vous devez rester concentré… marmonna Wallace.
- Tu as à moitié raison… Câlinerie et Plaie-Croix !

La corne d’Absol prit une couleur rose pâle. Phyllali se mit devant lui et sa queue prit une teinte rougeâtre. Canarticho rompit le Rapace.

- Manny, Lame d’Air !

Canarticho envoya des lames de vent vers ses adversaires. Mais Roland se concentra sur Dracolosse. Il envoya les deux attaques sous formes de lames à distance. Dracolosse se prépara à les recevoir.

- Queue de Fer !!!

Dracolosse tourna sur lui-même et frappa les deux attaques d’un coup de queue d’acier. Roland sourit. Phyllali et Méga-Absol disparurent. Justin s’étonna.

Les deux Pokémon réapparurent au-dessus de Canarticho. « Vive-Attaque ?! »

La corne de Méga-Absol et la queue de Phyllali se préparèrent à frapper.

- VITESSE EXTREME !!!

Dracolosse dégomma les deux Pokémon dans une charge à la vitesse stupéfiante. Roland serra les dents en se tenant le ventre. « J’avais oublié que cette grosse merde était puissante, mine de rien… »

- Wallace, ton attaque Rapace est puissante mais tu dois la compléter avec un atout supplémentaire !
- Hein ?! Genre quoi, Danse Lames ?!
- Non. Il doit apprendre à viser précisément les points faibles ennemis. Je l’ai perçu lors de notre combat, ton problème, c’est ton manque de focalisation.
- Oui bah vous êtes pas le premier à me le dire…

Canarticho descendit aux pieds de son maître. Justin approcha, mit un genou à terre et s’adressa au Pokémon Canard Fou.

- Ecoute-moi bien Canarticho. Lorsque tu effectues l’attaque Rapace, tu dois concentrer ton énergie non pas dans ton arme ou dans ton bec. Mais dans tes yeux, ton dos et ta queue. L’alignement doit être parfait. La force découle d’elle-même, mais c’est ton corps qui fait tout le travail.

Wallace plissa les yeux. « Il me la joue ‘L’homme qui murmurait à l’oreille des Pokémon’ ou quoi ?! »

- C’est ça, Truce, essaie de te reconvertir en tuteur de mouvements ! ricana Roland.

Méga-Absol repoussa Dracolosse d’un Tranche-Nuit. Les deux Pokémon de Roland fondirent sur Wallace et Canarticho.

- Essaie d’utiliser Affilage, Wallace.
- Ok… Manny, Affilage…

Canarticho prit une pose singulière, tendant son poireau vers les adversaires. Wallace regarda Justin, étonné.

- Comment vous…
- En tant que descendant direct de famille Noble, j’ai un certain pouvoir sur les Pokémon. Notamment celui d’éveiller leur potentiel latent. Utilise Rapace, maintenant.
- Manny, attaque Rapace !!

Roland sourit. Méga-Absol passa devant et prépara une Lame de Roc. Sa corne devint une épée d’énergie.

- C’est ça, tente ta chance, morveux… C’est quitte ou double, et pour toi ce sera « Quitte » !

Canarticho fonça d’une traite vers Méga-Absol. Justin regarda, confiant. Wallace serra les dents.

Méga-Absol allait frapper Canarticho mais le Pokémon changea de trajectoire en angle droit. Wallace haussa les sourcils. « Non… »

Canarticho contourna Méga-Absol avec une agilité relevant de l’automatisme, et fonça vers Phyllali. Le Pokémon préparait une attaque pour épauler Méga-Absol en cas d’attaque de Dracolosse. Il se fit emporter par un Canarticho ravageur. Roland se saisit le flanc.

- PUTAIN DE MERDE !!!
- Ce n’est pas fini, Smirnoff…

Dracolosse brisa la Lame de Roc de Méga-Absol d’une Queue de Fer et frappa l’adversaire d’un coup de Dracochoc à bout portant. Méga-Absol fut repoussé dans un mur bordant les jardins.

- AAAAH MAIS PUTAIN !!!

Roland mit un genou à terre. Justin secoua la tête, méprisant.

- Tu étais plus puissant lors du combat contre Kent. J’en tire une conclusion certaine : Contrôler deux Pokémon à la fois te demande une concentration supérieure qui augmente tes possibilités mais divise tes forces. Wallace a supposé que briser ta sérénité était la clé de la victoire, mais il suffit simplement de coordonner correctement nos attaques pour te mettre à mal.

Roland ouvrit les yeux. Il semblait froissé dans son orgueil. Wallace restait concentré. Justin inspira.

- Ça va être un plaisir de te démolir, Roland Smirnoff…

Roland hocha la tête et rappela Phyllali. Méga-Absol vint à ses côtés.

- Tu as raison, deux Pokémon en même temps, c’est un peu usant… On va rester sur un seul, alors. Jugger !!

Ronflex apparut. Wallace et Justin constatèrent le pendentif avec le cristal Z. Roland amorça son bracelet.

- La Méga-Evolution, c’est bien. Les attaques Z c’est mieux…

Wallace et Justin se regardèrent.

- C’est quoi une attaque Z ?
- J’en ai vaguement entendu parler. C’est dans la même veine que la Méga-Evolution, mais de manière différente. D’abord, absolument tous les Pokémon peuvent utiliser les attaques Z, y compris un simple Magicarpe. L’attaque Z transcende le potentiel d’une attaque et la porte au paroxysme de ses possibilités. C’est un phénomène qui nous vient d’Alola.
- La région hors de la fédération de Poképolis…
- Tout à fait. Et nous faisons bien de les refuser, nous n’avons aucun besoin de ces étrangers chez nous…

Wallace grimaça.

- Hey, vous êtes raciste ?!
- Xénophobe, nuance. Certains peuples ne sont pas faits pour se mélanger. Leur culture salirait la nôtre, et inversement, notre modernité nuirait à leurs traditions ancestrales. C’est mieux comme ça. D’autant que leur rattachement à notre fédération semble être un appel à l’aide militaire plutôt qu’autre chose. Leurs conflits ne nous concernent pas.

Wallace agita la tête.

- Je sais pas quoi penser de ce que j’entends…
- Pense ce que tu veux. J’ai raison.
- Nan ! Le mélange des cultures, ça peut être très bénéfique !
- Cite-moi un exemple.

Wallace réfléchit et claqua des doigts.

- Le métissage, ça donne de trop beaux mecs et de trop belles nanas !
- … je… n’ai jamais vraiment vérifié… et je ne pensais pas au problème sous cet angle…
- Les autres angles sont pas politiquement corrects !
- ON PEUT SE BATTRE ??? grommela Roland. J’en ai ma claque de vos conneries pseudo-philosophiques à deux balles !

Dracolosse et Canarticho se positionnèrent à côté de leurs maîtres. Roland activa son Bracelet Z et exécuta une série de mouvements.

- Danse de conjuration de la puissance Normale de la Ronflézélite… J’active la puissance de ma force Z…

Wallace et Justin se regardèrent.

- Puissance de sa force ?! s’étonna Justin.
- J’m’excuse sur ce que j’ai dit à propos de votre façon de parler, avec le recul, c’était cool ! admit Wallace.
- Tu poursuis tes études dans quelle branche ?
- Je pars sur des études de philo, de toute façon j’ai déjà l’expérience et la formation nécessaire pour faire le boulot de mes rêves alors autant faire des études par simple distraction.
- D’accord. Intéresse-toi aux lettres classiques, ça t’apportera beaucoup en termes de vocabulaire.
- C’est vrai que cette année, j’ai pas mal commencé à lire et c’était plutôt cool.
- Continue à un rythme soutenu, tu ne dois pas perdre cette bonne habitude.
- VOUS VOUS EN FOUTEZ DE MON ATTAQUE-Z ???
- Ouais grave ! grommela Wallace.
- Vos tours de passe-passe n’amusent que vous, Smirnoff ! soupira Justin.

Ronflex déploya une lourde puissance. Wallace et Justin tressaillirent. Margaret se releva, stupéfaite. Carl regardait plus attentivement la scène.

- Wallace… geignit la mère de famille.

Ronflex fonça vers les deux dresseurs qui s’écartèrent brusquement. Roland n’avait donné aucun ordre et n’avait pas fermé les yeux. Le gros Pokémon empoigna Dracolosse et Canarticho dans chacune de ses pattes, et il les explosa contre le mur du bâtiment d’en face. Wallace et Justin s’étonnèrent.

- … Dracolosse, Dracochoc !

Dracolosse tenta l’attaque mais Ronflex l’attrapa par la queue et l’écrasa à terre avec violence. Canarticho fut balancé à part, KO. Wallace grimaça.

- Purée…
- Il exploite toutes les ressources de Ronflex. Il va falloir que j’emploie les grands moyens…
- Ah oui donc vous vous êtes vraiment retenu contre moi…
- Certes.

Justin sortit une Hyperball.

- Tu n’es pas le seul à avoir des gadgets, Smirnoff. MEWTWO !

Le Pokémon apparut devant Justin. Wallace en retomba sur le cul.

- … vraiiiment retenu…
- N’en sois pas vexé. Je ne pouvais pas lâcher ça sur toi, enfin. C’aurait été déployer un tank contre une fourmi.
- J’le prends super bien… marmonna Wallace.
- Tiens, le Pokémon que tu as subtilisé à l’homme que tu as tué ! sourit Roland.

Justin regarda Roland, furieux.

- C’est lui qui est venu à moi, je n’ai fait que me défendre.
- Tu nous avais menacé de la plus cruelle des manières, tu as assassiné le frère d’Arianne et le mec de Pablo pour nous intimider, sans parler des photos que tu nous as envoyés à moi et à Dimitri !

Wallace regarda Justin.

- C’est une habitude chez vous, hein ?
- Mais quoi, mais non ! Je ne vous ai jamais fait ça, moi !
- Mouais. En attendant vous avez tué des gens.
- P… Pas ceux dont il parle. Enfin, Trafalgar, c’était particulier, je… Bon sang, je ne suis pas devant un tribunal !
- Oh moi je m’en fous de vos meurtres et de ce Gibraltar ou je sais pas quoi…

Justin regarda Wallace, éberlué.

- C’est vous et votre conscience. J’vous juge pas. J’ai jamais tué personne mais un jour j’y serais peut-être obligé… Ça m’étonne de vous, mais bon, ça change rien à qui vous êtes au fond.

Justin haussa les sourcils, touché. Roland haussa les sourcils, agacé.

- PARDON ??? Il a tué des gens, putain !
- Et vous alors ? Vous avez jamais rien fait de mal ?
- J’ai jamais tué personne !
- J’sais pas, elle est où, votre ex-femme, ils sont où, vos gosses ?

Justin regarda Wallace, impressionné. Roland fulmina.

- Mais bordel à cul tu te prends pour QUI PETITE MEEEEEEEEERDE ???

Ronflex fonça, chargé d’énergie Z. Mewtwo s’interposa et étendit une toile de Psyko. Ronflex fonça dedans dans l’espoir de la traverser. Il y resta englué. Mewtwo la distendit ensuite, et Ronflex sembla s’y empêtrer. Roland haussa un sourcil.

- Tu as dressé ce truc ?!
- Evidemment, je ne l’ai pas pris à Trafalgar pour le fun. Mewtwo est un Pokémon fascinant à maîtriser. Il est tellement versatile qu’il s’adapte à tout type de maître.

Roland grommela. « Putain, je déteste faire ça… » Il ferma les yeux. Ronflex mordit dans la toile de Mewtwo et la brisa. Puis il se retourna, prêt à lui asséner un coup de poing. Justin plissa les yeux. « Quand il se glisse en lui, il sort de l’état de transe dû à la Force Z… Les deux états sont incompatibles. Afin de faire réaliser à Ronflex des mouvements puissants mais simples, la Force Z est idéale. Afin de faire réaliser à Ronflex des mouvements complexes et demandant le truchement d’une intelligence d’homme et d’une force de Pokémon, la synchronisation de Roland est mieux placée… »

Justin plissa les yeux. « Je dois percer le secret de cette force Z… » Il toucha la Gemme Sésame et activa la Mewtwoïte X. Mewtwo Méga-Evolua dans une forme robuste et puissante. Roland haussa les sourcils.

- Méga-Mewtwo X… la forme Y transcendait les limites psychiques, la forme X…

Méga-Mewtwo X repoussa Ronflex avec une lance psychique. Roland grimaça et retomba en arrière. « Merde ! Il est balaise ! Je dois réactiver la force Z… »

Roland se désynchronisa de Ronflex et allait réactiver son bracelet, mais deux choses l’en empêchèrent. Bulbizarre et Wallace. Le Pokémon retenait son bras par une liane. Wallace avait employé Pandespiègle qui avait noué les lacets du dresseur.

- … non mais je rêve ?!
- C’est gentil d’avoir accepté de quitter l’épaule de ton maître et de m’avoir aidé sur ce coup-là !

Bulbizarre hocha la tête. Roland regarda Wallace.

- Ce Mewtwo, là, il l’a volé à un de mes amis ! Tu soutiens un voleur !!
- Je soutiens un pote.
- UN POTE ??? Vous vous connaissez depuis une matinée !!
- C’est toujours plus que vous. Je vous fais absolument pas confiance. Vous êtes arrivé comme une fleur pendant un combat que je menais, vous auriez pu arriver à n’importe quel moment, n’est-ce pas ?
- Tu me casses les couilles à la fin !! Kiki !!

Feuiloutan sortit de sa Pokéball. Le Pokémon croqua la liane de Bulbizarre qui eut un mouvement de recul. Il s’avança ensuite vers Pandespiègle.

- Brenda, attaque…

Un bras élastique grisâtre attrapa Feuiloutan par la tête et l’attira à Méga-Mewtwo X.

- Smirnoff, juste un conseil, comme ça…

Méga-Mewtwo X balança Feuiloutan à ses pieds et l’écrasa avec Ronflex qu’il avait saisi par son autre main.

- NE. T’EN. PRENDS.PAS. A. MON. BULBIZARRE. SALE. DECHET.

Wallace serra les dents.

- Ouais, vous avez un peu merdé, là !
- J’ai juste coupé une de ses lianes ! T’abuses ! Et laisse Kiki aussi, sale bourge !

Roland réactiva la Force Z. Ronflex repoussa la prise de Méga-Mewtwo X. Il lui asséna des coups rapides qui le repoussèrent plus encore. Justin s’étonna. « La Force Z surpasse la Méga-Evolution ?! »

- Mewtwo, Armure de Combat !

Méga-Mewtwo X s’entoura d’une aura psychique. Ronflex lui fonça dessus dans le but de le percuter comme un camion. Mewtwo l’appréhenda à distance et le détourna de son chemin.

- Attaque Vampipoing !

L’attaque frappa Ronflex dans le dos. Roland sembla révulsé.

- Quel lâche ! Tu as vu ! Quel lâche !
- … vous lui jalousez l’attention d’un élève de dix-huit ans, peu importe à quel point vous gesticulerez, vous serez ridicule et lui ce sera un pote.
- … mais qu’est-ce que j’ai foiré ?!
- Rien. Il est sympa, vous êtes un sale con, c’est comme ça, c’est tout.
- Mais c’est le méchant !
- Le « Méchant » ? Mais putain, vous avez quel âge ?!
- … trente-sept ans…
- Sérieusement ?! Putain ! Et vous voulez être mon pote ?! Vieux chelou !

Roland tomba des nues. Ronflex se retourna, attrapa Méga-Mewtwo X et l’emporta dans sa course folle, traînant le Pokémon derrière lui.

- Merde !! Sa force Z surpasse la Méga-Evolution !!
- Monsieur Truce !

Justin se tourna vers Wallace et Chartor.

- Tabasco, attaque Exuviation…

Chartor se libéra de morceaux de sa carapace.

- Et Surchauffe !!

L’attaque frappa Ronflex en pleine tête. Méga-Mewtwo X retrouva sa contenance et frappa Ronflex d’un nouveau Vampipoing. Roland grommela et se releva, se crispant sur son bracelet Z.

- Comment vous me PETEZ LE CUL tous les deux !!! Mauvais jeu de mots VOULU !

Ronflex émit une violente énergie orangée. Justin et Wallace serrèrent les dents. Le noble saisit Wallace et l’éloigna de l’impact de l’attaque.

- Heeeeey !
- Bulbi…

Le Pokémon fut aussi pris dans la violente explosion. Méga-Mewtwo et Chartor furent à leur tour impliqués dans le Giga Impact surmultiplié. Justin et Wallace regardèrent Roland, fou furieux. Lorsque l’attaque cessa, Bulbizarre et Chartor étaient KO, Méga-Mewtwo X avait un genou à terre, épuisé. Ronflex tenait debout, débarrassé de la force Z qu’il avait exploité au maximum.

- Bon ! On arrête de déconner. Tu as choisi ton camp, je vais arrêter de tergiverser avec toi, tu es un ennemi au même titre que lui !
- Qu’est-ce que j’en ai à foutre !
- Sache cependant que ça aurait largement pu se passer autrement !
- Si vous aviez été moins con et moins planqué, ouais !
- ET ARRETE DE ME REPONDRE !... Euh…

Wallace et Roland se tournèrent vers Justin qui tenait Bulbizarre.

- Tu n’as pas pu t’en empêcher, hein, tu t’es jeté à mon secours, comme d’habitude…

Le Pokémon hocha doucement la tête, passablement épuisé.

- Repose-toi, je m’occupe de la suite. Repose-toi. Je vais en finir avec Roland Smirnoff comme j’en ai fini avec tous les autres.

Wallace plissa les yeux. Justin rappela Méga-Mewtwo d’un geste brutal. Il se releva et regarda Roland.

- Prêt à mourir ?
- J’sais pas, demande à ton nouvel ami !
- Je vais le tuer.

Wallace haussa les épaules. Roland fit de gros yeux.

- Non mais je rêve ! Je rêve, je nage en plein délire !

Justin envoya Jirachi. Le Pokémon arriva emmailloté dans ses queues d’or, puis s’en dégagea pour pousser un adorable cri d’enfant. Wallace sembla émerveillé.

- Sympa, hein ? Son pouvoir est décuplé par le sacrifice d’un nouveau-né il y a mille ans de cela ! sourit Roland en regardant Wallace.

Le jeune homme grimaça.

- Histoire vraie, bro ! assura Roland.
- … vous êtes trop glauque !
- C’est MOI qui suis glauque ???

Justin regarda Roland.

- Pendant que tu fais le pitre, la Carnareket est activée…

Roland s’étonna de la présence d’un soleil gris. Roland semblait s’en foutre. Méga-Absol était toujours à ses côtés.

- Sinon, pas mal ma super attaque Z, hein ?
- Non, c’était ridicule. Vous êtes un gamin d’avoir recours à des gadgets pour vaincre Justin Truce.
- C’est nécessaire. Et puis il utilise des gadgets aussi, la Méga-Evolution, c’est quoi ?
- Une arme. Vos trucs Z, là, ça fait jouets de gamin !
- C’est un moyen de réveiller le potentiel endormi des Pokémon. Tu n’y connais rien, tu n’es qu’un gosse !
- Wallace, éloigne-toi ! cria Justin.

Wallace plissa les yeux sous la portée de l’ordre. Il regarda Roland qui hocha la tête.

- Tu devrais t’éloigner, ça va faire mal. La mort, ça fait mal.

Wallace regarda Justin.

- V… Vous allez vraiment le faire ?
- Oui. Il a touché à Bulbizarre. Il m’énerve depuis bien trop longtemps. Je le tue, je me barre de ce trou, je reprends mon fauteuil comme si de rien n’était et je prends enfin le contrôle de Poképolis comme cela m’est dû.

Wallace secoua la tête.

- Y… Y’a pas un autre moyen ?! Monsieur Truce, on ne résout pas tout avec le meurtre…
- On ne résout pas tout mais disons que ça calme.
- … Je vous en prie !
- Eloigne-toi.

Wallace regarda Roland qui sourit.

- Tu as choisi ton camp. Mais rassure-toi, tu n’es pas de mon côté, donc tu as la conscience propre. Les mains, en revanche…

Wallace regarda les deux adversaires. Justin regarda Wallace en hochant la tête.

- Dans une autre vie, il en ira différemment, je te le promets.

Wallace s’éloigna et regarda Jirachi qui tournoyait en préparant son attaque. Roland observait le Pokémon.

- En dehors de sa terrifiante létalité, il est magnifique !
- …
- C’est ça qu’Ulrich a vu avant de mourir avec sa fille ?
- …
- J’ai retrouvé mon bon vieux Justin, celui qui tue sans hésiter, pas la petite frappe qui fait ami-ami avec un môme !

Se retirant de la bataille, Wallace réalisa quelque chose.

Il était épuisé.

Les manœuvres adverses, bien trop grandiloquentes pour lui, que ce soient celles de Justin ou de Roland, l’avaient juste vidé de ses forces. Il ne pourrait pas faire grand-chose après ça. « J’espère qu’on approche du dénouement… J’espère que Perrine, Naomi, Walter, Tristan, Robbie et les autres s’en sont sortis… Steven, Santana, Lucy, Tino, j’espère que vous allez tous bien… »

Wallace se permit un genou à terre. « Moi j’atteins la fin de ce que je peux supporter. »

Quelque chose lui léchait la main. Il vit l’Aquali de sa mère. Il regarda au loin. Elle regardait son fils, inquiète. Il lui leva un pouce, alors qu’elle était à l’autre bout des jardins. « Tout va bien, maman, c’est bon, je crois que j’ai compris où était ma place… »

- PREPARE-TOI, SMIRNOFF !!! CARNAREKET !!!

Le rayon de lumière transperça les cieux et s’abattit sur Roland. Wallace ne pouvait pas détacher son regard de ça. Jirachi semblait en transe. Justin observait, implacable. « Alors c’est ça, son vrai visage. Depuis le début il était prêt à tuer. Il tient son Bulbizarre comme si c’était son enfant. Il se moque de la vie de Roland Smirnoff, peut-être même de la mienne. Son allié peut devenir son ennemi en un rien de temps. Si monsieur Corrigan était là, il s’y serait pris mieux que moi pour empêcher ça… ou pas ? »

Méga-Absol fonça dans le Carnareket, le traversa et s’en doucha comme si c’était du lait d’ânesse. Il sauta jusqu’à Jirachi et l’érafla d’un Tranche-Nuit. Justin resta figé de stupeur. Wallace resta sur le cul. Margaret et Carl attendaient presque le pop-corn. Roland afficha un sourire si grand que son visage n’y suffisait pas.

- J’vous ai bien eus, hein ?! Bon. Jackson a trouvé la parade contre ton truc minable d’insensibilité aux expériences, c’est de ne pas mélanger expériences et méga-évolution. C’est l’erreur qu’avait commis Trafalgar. Méga-Absol est un simple Méga-Pokémon sans plus d’expérimentations ajoutées. De fait, il est purement insensible à tes attaques chargées de solutés divers implantés par l’autre tafiole de Wick. Qui est nul, à côté de Wound, on est d’accord. Wound a mis du temps à résoudre ce casse-tête, d’où notre petit jeu du chat et de la souris…

Justin balbutia, complètement mystifié. Wallace semblait presque impressionné et vexé par l’insolente aisance de Roland. Margaret semblait incapable de fermer la bouche. Carl passait un cap dans ses réussites à Candy Crush.

Roland regarda Justin en haussant les épaules.

- Voilà pourquoi je suis arrivé comme un cheveu sur la soupe, voilà pourquoi je me permets de faire le coq, voilà pourquoi tout ça. Pour que l’humiliation soit totale !

Justin plissa les yeux, furieux. Roland dansait presque.

- Alors, Justinien, quel est le prochain mouvement ?
- JUSTIN !

Tout le monde se tourna vers les escaliers.

Seth Corrigan venait de faire son entrée dans les jardins.

***

A bien y réfléchir, et « sans mauvais jeu de mots », se martelait-il, comme si Wallace était dans sa tête et qu’il allait entendre chacun de ses propos, il semblait à Tristan qu’il avait passé sa vie à regarder en l’air. Impuissant, juste là, par terre, paralysé et incapable d’aider qui que ce soit. Il entendait des cris au loin, des gens au dehors. « Wallace, c’est Wallace, il a besoin de moi, vite Tristan, cours… pauvre fou, une grenouille t’a léché le visage, tu es paralysé, et tu n’as pas d’Anti-Para sur toi… »

Cela faisait une bonne quinzaine de minutes qu’il était par terre. Aucun signe d’Ana. Elle avait peut-être déployé son Vibra-Soin mais Tristan n’en avait rien senti alors. Il avait juste remarqué que l’air était très humide, comme après un orage, c’était une sensation désagréable.

Quelque chose approcha de lui. Un Roucoups. Tristan le regarda, apeuré. Ses Pokémon se mirent en garde, mais Roucoups eut un rapide mouvement de tête pour appuyer sur les bouton-pression des Pokéballs de Tristan. Togekiss, Ossatueur, Morphéo, Skitty et Krabboss furent rappelés. Tristan grimaça autant qu’il le put. C’était bizarre d’être à la merci d’un Roucoups. C’était d’autant plus bizarre un Roucoups qui utilisait son bec. « Habituellement, ils se battent avec leurs ailes » se dit Tristan.

Le Roucoups poussa un cri. Tristan déglutit. On entendit un râle, et une femme arriva sur le dos d’un Airmure. Tristan se mit à geindre. « C’est l’ennemi. Je vais me faire prendre par l’ennemi. Je vais devenir un otage, un fardeau… »

Il essaya de se trancher la langue avec les dents mais il en était incapable. « Comment ils font, dans les films d’espionnage ?! » Tristan était un garçon intelligent, mais parfois il était un peu rattrapé par ses références.

La femme aux longs cheveux orangés le prit sur son Airmure et l’emporta avec elle. Tristan tentait de bouger mais il ne pouvait que pleurer de rage. De rage contre lui-même, d’être aussi faible. Elle l’emmena jusqu’à un endroit isolé à côté de l’école. Une fois posé à terre, le premier regard qu’il perçut fut celui de Lucy. Rassurant, ou pas.

- Il est paralysé. Vous avez de l’Anti-Para ?
- J’ai de tout… grommela une voix inconnue.
- Je comprends toujours pas pourquoi tu l’as ramenée, Arturo !
- Elle m’a battu en combat singulier et a demandé à me suivre ! Je pouvais faire quoi ?!

Lucy soigna Tristan en lui appliquant de l’Anti-Para sur le visage. Tristan put enfin se détendre les muscles. Il se releva, fourbu.

- Merci… ou ça en est ?
- Eh bah…

Lucy désigna Arturo, Forrest et Nicole. Leur ami Kidd était ligoté et visiblement furax. Yoshida Aoto était également là, tout aussi ficelé mais moins énervé. Non attaché mais le regard dans le vague, Gatsby Rover était en larmes, complètement effondré. Tristan regarda Lucy qui serra les dents.

- Tu trouvais la situation compliquée avant ? Prépare-toi à ce qu’elle le devienne encore plus. Dites-lui ce que vous m’avez dit.

Arturo soupira. Forrest grommela.

- On n’a aucune obligation envers vous ! On a juste eu pour ordre de vider le bâtiment de ceux qui s’y trouvaient pour éviter une catastrophe.
- Qui a donné l’ordre ? demanda Tristan.
- Roland Smirnoff, notre commanditaire… souffla Arturo.

Nicole regarda son smartphone.

- Benetton, Cheadle et Wick sont récupérables… Je pense pouvoir essayer de récupérer les trois gamins et Torres sous peu…

Tristan plissa les yeux. « Orson, Tino et Benjamin ?! »

- … et apparemment je peux récupérer Denton, Greyson, Sevreska et Weldon… vu que…

Lucy et Tristan virent Loretta Gold s’échapper par la porte du parking et foncer vers les rues en hurlant comme une damnée. Tristan eut un frisson.

- Mike… Quinn… Ana… Steven…
- Si on doit commencer à s’inquiéter pour Steven, on n’est pas rendus… admit Lucy.
- Mais attendez, Roland Smirnoff est votre commanditaire, donc…

Lucy hocha la tête. Tristan plissa les yeux.

- L’attaque précédente était une mascarade…
- Une mise en scène, oui… marmonna Nicole.
- Le but était de vous faire peur… résuma Forrest.
- Ca, plus les menaces envoyées par courrier… souffla Arturo.

Tristan regarda Lucy qui semblait au bord de l’effondrement.

- Oh bordel de merde…

Nicole partit à dos d’Airmure pour aller remplir sa mission. Tristan secoua la tête.

- Non… Non… non… geignit Tristan.
- C’est lui qui tire les ficelles depuis le début… on s’est fait rouler…
- C’est pas vrai non ! sanglota Tristan.
- Désolé… pour ce que ça change… marmonna Arturo.
- T’EXCUSE PAS AUPRES D’EUX BORDEL !

Lucy, Arturo, Forrest et Tristan regardèrent Kidd qui avait enlevé son baillon.

- On est des mercenaires. On fait ce pour quoi on a été payés !! On n’a aucun compte à rendre aux dommages collatéraux !
- C’est là que tu te trompes. Une fois l’ordre exécuté, les dommages collatéraux peuvent rendre des comptes. Notre boulot de mercenaire, c’est d’obéir, pas de juger. Après la bataille, les règles changent, se brouillent. On peut obéir à son commanditaire et converser avec les personnes visées, ça ne me paraît pas du tout contrariant.

Arturo ne put qu’acquiescer. Kidd grommela de plus belle.

- Où en est le boss, Forrest ?
- Il achève de récupérer ses Pokémon et il nous rejoint.
- D’accord. On vous garde jusque-là, les gosses.
- C’est obligé ? demanda Tristan.

Lucy le regarda, stupéfaite.

- Après ce que tu viens d’entendre, tu veux toujours te battre ?
- Bah oui !
- Bah non !! Tristan ! Roland Smirnoff nous a poussés contre Direction Dresseurs ! Des deux côtés, on a été manipulés, et encore, on ignore encore les ramifications, qui sait ? Peut-être que Roland a poussé Wallace à faire ce devoir !
- Non, non, ça je veux pas y croire ! Tu t’arrêtes tout de suite, Lucy !
- Ok, pardon, je crois que…

Lucy s’assit, essoufflée.

- Je crois qu’en ce qui me concerne, je peux plus me battre… c’est fini pour moi…
- … à ce point ?
- Oui… là je veux juste retrouver mes parents et partir d’ici…

Tristan se mordilla les lèvres.

- Tu fais ce que tu veux. Je respecte ta décision, je… je comprends que l’envers du décor te fasse peur, mais moi je dois rejoindre Wallace et… je veux aussi savoir si Tino, Orson et Benjamin vont bien…
- Ils sont encore sur mon traceur donc je pense que ça va… marmonna Forrest.

Tristan hocha la tête et regarda Lucy.

- On doit continuer, Lucy. Au moins en aidant les autres.
- … ou en leur annonçant la nouvelle. Hey, tout ça, c’est juste un jeu pervers de Roland Smirnoff !
- Lucy…
- Je sais que tu veux me rassurer mais laisse-moi digérer.

Tristan hocha la tête. Nicole revint avec d’autres oiseaux portant les corps inconscients de Shirley, Hinton, Fiodor et… Mike.

- Et les autres ?! s’étonna Tristan.
- C’est tout ce que j’ai trouvé. Les combats qui se sont finis. Gold s’est échappée, les décombres de l’aile effondrée sont vides, et à l’étage il n’y a personne, pas de trace de Sevreska ni de Weldon ou Greyson.

Tristan et Lucy se regardèrent. Forrest secoua la tête.

- J’ai toujours trente personnes dans mon traceur, les trente que Smirnoff nous a demandé de tracer. Les vingt-huit élèves, Helen Clover et Seth Corrigan.

Tristan secoua la tête. « Est-ce que Seth sait ? Est-ce que Seth sait que Roland a tout manigancé ?! Non… sinon il aurait été plus pressé de rejoindre Justin, peu importe le moyen, il ne se serait pas donné toute cette peine… »

- Pourquoi vous suivez Corrigan ? s’étonna Lucy.
- Il a sur lui une arme secrète potentiellement létale, je dois le garder sous surveillance et me tenir prêt si Smirnoff me rappelle.

Tristan haussa un sourcil.

- Arme secrète potentiellement létale… Hoopa ?
- Tout à fait.
- Il… a fait disparaître monsieur Callum…

Nicole déposa les corps et Arturo se chargea d’en disposer.

- C’est donc ça qui lui est arrivé. Il a disparu de mon traceur à moi ! souffla Nicole.
- Hoopa a pris un anneau, et il l’a passé autour de monsieur Callum, et… il a disparu… souffla Tristan.
- Et tu veux toujours te battre contre ça ? s’étonna Lucy.
- Je veux pas qu’un seul de nos amis disparaisse à cause de ce truc !

Un grondement émana du bâtiment. Lucy examina Mike qui semblait juste s'être évanoui. Elle soupira en regardant l’école. Le bâtiment central sembla s’écrouler sur lui-même.

- C’est pas vrai… c’est pas possible… souffla Lucy.
- Où est Rover ? s’étonna Forrest.
- Il est parti se livrer. A la police… marmonna Yoshida.

Nicole inspira.

- Mouais… pas étonnant…

Un rire démoniaque retentit et figea tout. Le ciel se mit à rougir. Tristan et Lucy regardèrent en l’air. Puis ils regardèrent dans la direction des jardins. Une figure immense s’était élevée. Nicole, Forrest, Arturo et Kidd relevèrent la tête.

- Et merde !