Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Disaster Squad de Rodstar



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Rodstar - Voir le profil
» Créé le 18/01/2018 à 13:18
» Dernière mise à jour le 05/04/2018 à 00:29

» Mots-clés :   Action   Sinnoh   Slice of life

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 2 : Un petit verre pour les bleus
Léanne marchait d'un pas assuré, son gros sac en bandoulière et ses cheveux ondulant derrière elle, malgré son bonnet gris terne et son gros chouchou violet. Elle frissonna un peu, le vent de ce début d'année étant plus frais que d'accoutumée. Derrière elle, ses trois nouveaux collègues discutaient de tout et de rien, avec beaucoup de pauses gênantes. La seule fille du groupe leva les yeux au ciel en poussant les portes du bar-restaurant que son patron leur avait indiqué. La petite troupe s'attabla, chacun prenant ses aises avant d'attendre patiemment de passer commande. Une fois la serveuse partie, un peu surprise du silence et des échanges de regards timides, la rousse poussa un long soupir.

« - Bon, on y est encore demain ma parole. Dire que j'ai décalé mon farm hebdomadaire pour ça... Bref Je m'appelle Léanne de L'Aulne, je n'ai pas encore la trentaine alors tutoyez-moi et parlez-moi normalement, les moufftons. Et euuuh... Monsieur Eleveny ?
- Tu peux m'appeler Alexandre et me tutoyer aussi, souffla le trentenaire qui avait quitté son chapeau, pour une fois, révélant des cheveux bruns et un début de calvitie. Alexandre Eleveny, trentenaire, vous me connaissez tous, je laisse la parole au suivant.
- Bon et bien euh, je m'appelle Sulian Silverser, je suis un Pokémon Ranger et euuuh... »

Le Dresseur regarda son Baudrive, qu'il avait gardé avec lui. Le ballon flottait en tournoyant, peu au fait des coutumes de discussion entre humains. Son Dresseur sentait le poids des trois autres adultes plus âgés braqués sur lui et ça le mettait mal à l'aise. Sentant le problème, c'est Victor qui embraya.

« - Quant à moi je m'appelle Victor Eissen, comme vous le savez je suis assistant judiciaire gardien de la paix et je viens d'Alola. J'ai vingt-quatre ans, je suis plutôt relax et j'adore le goût de la noix de coco.
- D'où le cocktail que tu as pris, je suppose, sourit Léanne. Personnellement je viens de Kalos, et comme vous avez pu l'entendre lors de la réunion je suis médecin-urgentiste et chef de service à l'hopital d'Unionpolis. Enfin bon, j'ai juste un mot à dire lors des réunions c'est tout, hein.
- D'ailleurs c'est quoi ce service externe ? s'enquit Sulian, quelque peu curieux.
- De mémoire les services externes dans le système de santé Sinnoïte représentent des intervenants n'étant pas sous les mêmes contrats que les employés classiques, ils n'ont pas les mêmes tâches... non ? tenta Victor, un peu au fait de l'administration de la Région depuis qu'il était à Sinnoh.
- Euuuh oui c'est exact, continua la rousse, surprise. Ca vient surtout du fait que j'ai fait ma formation à Kalos et que les médecins venant de là-bas sont censés être plus réputés, du coup ils m'ont offert cette place quand je suis arrivée ici pour... respecter l'ordre naturel des choses selon eux. Du grand n'importe quoi, hein ! » ricana t-elle.

Les deux jeunots hochèrent la tête, convaincus, pendant qu'Alexandre cachait un sourire, quelque peu amusé. L'arrivée et la distribution des commandes provoqua une pause bienvenue qui permit de passer à autre chose. Léanne et Alexandre se retrouvèrent avec deux bières classiques, pendant que les deux autres se contentaient respectivement d'un cocktail non-alcoolisé et d'un soda, puisque l’un n’avait pas osé boire directement devant ses collègues et que le Ranger ne pouvait pas se le permettre alors qu’il était encore mobilisable à cette heure.

« - Donc Sulian, maintenant qu'on a un peu plus parlé de nous, tu nous dit quoi, finalement ? ricana Léanne, taquine.
- Euuuh... Je viens d'Unys, Parsemille, j'ai fait des études là-bas pour être Ranger. Puis je suis allé à Mauville pour une spécialisation en ornithologie. J'ai fait un stage à Hoenn, et j'ai été ensuite été affecté ici. Aux Souterrains Ouest.
- Je... vois. se contenta de répondre Léanne, qui comprenait un peu le problème sans avoir besoin d'enfoncer le couteau dans la plaie.
- Wow mais du coup tu dois avoir un sacré grade pour être affecté à une Zone ! s'exclama Victor, qui décidément connaissait bien les ressorts des administrations.
- Je suis de grade trois... J'ai eu le second à Mauville pour une histoire d'aide au Champion et le troisième à Hoenn suite à une mission un peu périlleuse.
- Et donc t'as un Capstick, ces machines m'ont toujours fascinée. »

Léanne avait lancé ça comme ça et Sulian agita vivement la tête sans piper mot, signe qu'on s'était un peu trop intéressé à lui et qu'il voulait qu'on passé à autre chose. Tout le monde sirota un peu sa boisson tout en tapant allègrement dans les amuses-bouche. Contre toute attente, c'est le très relax Victor qui prit ensuite la parole.

« - Et sinon, vous avez quoi comme Pokémon ? J'ai mon Goupix que vous avez déjà vu mais aussi un Tritox, un Araqua et un Rapasdepic.
- Wow un Rapasdepic, j'adore ! s'enjoua Sulian avant de continuer : alors vous connaissez Baudrive mais j'ai aussi un Doduo, un Tropius et un ... Taupiqueur.
- Ah ça fait un peu drôle avec les types Vol ça, sourit Léanne. J'ai Nanméouïe qui est mon assistant principal, mais aussi un Scarhino et un Toudoudou. Je sais, Toudoudou ça casse un peu mon image de badass, hein ! »

Sulian regardèrent la médecin rousse, qui était hilare et avait déjà recommandé une pinte. Lui et Victor se regardèrent et secouèrent la tête. La jeune femme leur paraissait bien moins austère et antipathique qu'au début, cette histoire de bar était une bonne idée finalement. Dommage qu'ils ne soient que la moitié des effectifs en fait.

« - Et toi du coup Alex ? continua la médecin qu'on n'arrêtait décidément plus.
- Euuuuh... J'ai un Coatox, mes autres Pokémon sont chez mes parents le plus souvent depuis que je suis dans mon service, répondit le chef, pas forcément ravi par le surnom.
- Et pour le reste ? Tu connais pas mal de nos secrets de ce que j'ai compris, mais t'es pas trop loquace sur toi.
- Je ... suis quand même votre supérieur, tenta t-il, peu assuré, avant de continuer, suite au regard blasé que lui lança Léanne. Bon ok, Sinnoh pure souche, arrivé premier de promo en gestion des administrations, chef de service au Conseil, pressenti pour être un des Grands Administrateurs et peut-être à la Fédération Interrégionale.
- Ah oui en effet je vois le genre ! La grande classe, quoi ! » siffla la rousse, coupée net.

Un nouveau petit blanc passa, seulement troublé par Sulian qui donnait des cacahuètes à son ballon de baudruche sous l'oeil critique de la doyenne du groupe, qui n'était pas certaine que ça soit une nourriture tout indiquée dans la diète d'un tel Pokémon. Elle en profita pour sortir Nanméouïe qui piailla d'aise, peu habitué à rester si longtemps dans sa Pokéball. Le petit soigneur rose salua l'assemblée et se posa dans un pouf à l'écart, commençant une discussion placide avec le Goupix de Victor, qui d'ailleurs, venait de prendre la parole.

« - Et sinon vous pensez quoi des autres collègues ? Même s'il y en a un qu'on ne connait pas encore... »

La question avait tiré Léanne de ses pensées. Cette dernière s'autorisa quelques secondes de réflexion. Elle n'aimait pas porter de jugement sur les gens trop vite. Enfin, elle en portait dans sa tête, certes, mais n'aimait pas mettre de mot dessus. Réduire quelqu'un à une première impression était hors de question dans sa philosophie personnelle.

« - Et bien de celles qu'on a vu, je dirai qu'elles ont l'air très capables. L'une d'entre elle semble en tous cas très sérieuse. La jeunette a l'air enthousiaste, c’est… super, je suppose ?
- Elles s'appellent respectivement Nathanaëlle Jones et Arica Olerisa si vous voulez tout savoir, intervint Alexandre. Je vous déconseille cependant d'utiliser son prénom ou le tutoiement pour vous adresser à Mademoiselle Jones.
- Je... vois le genre, grimaça Sulian. J'ai pas trop d'avis, j'attends d'intéragir un peu avec elles avant de ne dire quoi que ce soit.
- Arica a l'air de maîtriser son domaine, même en étant stagiaire. C'est pas tous les jours qu'on peut voir des Zarbi aussi rares, sourit Victor.
- Oui j'avais remarqué aussi, le plus étonnant c'est qu'ils avaient l'air entraînés, bizarre pour une archéo-géologue, marmonna la rousse.
- De ce qu'elle m'a dit, elle est plus orientée anciennes civilisation qu'archéologie pure, limite historienne. Un truc sur le mysticisme sans en être ou je ne sais quoi. Si elle aligne plus de trois phrases d'affilée, un conseil : fuyez ! » grommela le patron, suivi par les rires des autres.

Le petit after touchait à sa fin, la luminosité ayant fortement décliné en cette fin d'après-midi. Il y avait encore un peu de temps pour discuter et Léanne était repassée aux jus de fruits divers, sous les yeux à moitié admiratifs, à moitié horrifiés de ses collègues, qui manquèrent de tourner de l’œil quand elle commanda deux cafés serrés, qu'elle justifia par une session de raids à faire ce soir-là.

« - Normalement je ne parle pas trop de mes activités extra-professionnelles, mais vous êtes jeunes et sympas et Alexandre ne fait pas trop patron méchant donc voilà, hein.
- Et rappelle-moi de mettre le holà sur ta consommation de boisson la prochaine fois qu'on ira boire, soupira le dernier mentionné.
- Ah parce qu'en plus tu voudrais remettre ça ? C'est donc ça les apéros start-up qu'on me vantait à l'Académie ?
- La prochaine fois on ira en soirée et ça sera un taxi qui te ramènera.
- En parlant de taxi, je vais y aller, j'ai un bus à prendre et je n'ai pas envie de devoir rentrer à dos de Rapasdepic, souffla Victor, dépassé par la verve des deux doyens.
- Moi de même, j'ai un report à faire à la Base, qui est ravie que je fasse ce "projet transversal", ahah !
- A plus vous deux ! salua gentiment la rousse en agitant les bras.
- Bonne soirée messieurs. » fit Alexandre, un peu plus professionnel, en leur serrant la main.

Les restants regardèrent le duo partir puis sourirent et se firent un tope-là. La médecin en profita pour se reprendre un café pendant que son supérieur commandait un kir. Il s’autorisa un soupir de soulagement et glissa un peu dans sa chaise, ruinant sa posture droite et montrant bien qu’il était maintenant au repos.

« - Ah ces jeunes qui croient qu'on ne tient plus l'alcool à notre âge. Bon tout s'est bien déroulé, ça fait une chouette petite équipe.
- Superbe idée le bar. Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de monde, monsieur le patron.
- Arrête tout de suite avec ça. Je vous l'ai dit en plus, vous allez plus traiter avec Mademoiselle Jones qu'avec moi.
- J'aime vraiment pas porter de jugement à l'emporte-pièce, mais elle est pas un peu maniaque ?
- Oh que si, mais tant que tu suis son protocole, tu restes dans ses bonnes grâces, donc t'en fais pas.
- Bon en tout cas je ne sais pas quand on va devoir gérer une catastrophe écologique, le plus tard possible j'espère, histoire qu'on ait le temps de se préparer un peu. D'ailleurs quels est notre portée d'action, exactement ? continua Léanne, un peu plus sérieuse.
- On doit aider et supporter les groupes officiels lors d'événements reconnus comme catastrophes. Pour ton information, j'ai l'autorité pour reconnaître quoi que ce soit comme tel, donc en cas d'urgence on ne sera pas bloqué par la hiérarchie.
- Je me trompe en me disant que tu as volontairement omis ce point et que tu n'as pas tout dit à ce propos pendant notre réunion ?
- ...tu es beaucoup trop perspicace, et je pense que tu ne m'as pas tout dit sur toi, non plus, hm ?
- Dix sur dix pour l'esquive, deux pour le style, souffla la médecin, pas amusée.
- Bon très bien. L'intitulé exact de la mission c'est Intervention en cas de catastrophe naturelle, industrielle ou criminelle.
- Et donc ?
- N'est pas venu le moment où je vous laisserai gérer un problème criminel, même si Victor a de la bouteille dans ce domaine a priori. »

Léanne se replaça dans son siège, croisant les bras et plissant les yeux suite à cette petite joute oratoire. Elle avait obtenu ce qu'elle voulait en échange de sa coopération au plan "apprenons à nous connaître autour d'un verre". Elle soupira, secoua la tête et se repencha sur la table, posant son menton sur ses mains, dans la posture caractéristique de la conspiratrice.

« - Je résume, tu nous as spécialement tous recrutés certains personnellement en plus. Nous avons tous, ou presque, de grosses zones d'ombre dans nos passés respectifs, surtout en ce qui concerne Mademoiselle Jones et ce cher responsable du pôle Pension, aucun des deux n’étant trouvables sur les réseaux sociaux. Nous ne savons quasiment rien de toi, qui est instigateur de l’équipe. Et ensuite tu me dis que tu ne veux rien avoir à faire contre des organisations criminelles. Tu vois ou je veux en venir ou je continue ?
- Il n’y a rien d’important quant à vos passés ou au mien et je pense que chacun d’entre-nous a des secrets qu’il veut garder, n’est-ce pas mademoiselle De l’Aulne, chef du service externe à l’éducation différente ? Et par pitié arrête toi là où je t'assignes aux astreintes du dimanche ou du jeudi soir.
- Mes créneaux de raids préférés que j'ai spécialement spécifié sur mon formulaire d'embauche, vil négociateur. Ok, je suppose que tu sais ce que tu fais et que je ne suis pas la mieux placée pour faire la morale sur ce point. »

La médecin sourit, sortit son téléphone et passa quelques SMS tout en continuant de discuter de tout et de rien avec son supérieur, la situation étant nettement plus détendue une fois l’abcès crevé. Les deux mangèrent rapidement sur place avant de chacun rentrer chez eux. Sur le chemin du retour vers son appartement, Léanne parlait à son Pokémon fétiche, limite plus pour elle-même.

« - Célibataire, quelque peu flippant et avec un syndrôme du Messie je parie. J'en voudrais pas comme stalkeur. Après comme patron je ne sais pas... Tu sais Nanméouïe, je pense que je déteste cette sensation d'être dans le flou. Mais bon je ne suis pas enquêtrice et je pense qu'il n'y a aucune danger donc ça doit être bon. Et j'ai quasiment pas perdu de temps de farm donc parfait ! Le Victor est plutôt mignon et a l'air sérieux, Sulian m’a semblé un peu gamin ceci dit. On verra comment que ça va se goupiller tout ça. J'espère juste que la blondasse ne pas va être trop chiante... »

Pendant son monologue, elle était rentrée chez elle et, toujours un peu avinée s'était installée à son ordinateur avant de s'effondrer dessus, endormie et baveuse. L'aide-soignant leva les yeux au ciel, et la tira jusque dans la salle de bain, la plaça à côté d'une bassine et s'en alla faire son ménage. Sa Dresseuse se releva quelques heures plus tard, pas toute fraîche et, voyant que tout le monde s'était déjà couché, haussa les épaules, et se mit au lit sans plus de procès, trouvant rapidement le sommeil malgré les restes de caféine dans son corps.

~~~
« - BON SANG DE BOIS QU’EST CE QUI SIFFLE COMME CA ?! »

Lendemain matin, assez tôt. Léanne beuglait pendant que Toudoudou braillait, réveillé en sursaut par une sonnerie des plus désagréables. Trouvant enfin le buzzer coupable, fourré au fond de son sac et rangé à côté de son bipeur pour l'hôpital, Léanne s'autorisa une demi-douzaine de jurons dans le patois Kaloien, laissant le soin à Nanméouïe de boucher les oreilles du bébé Pokémon. Elle attrapa son téléphone et composa un numéro, passablement excédée.

« - Alexandre ?! C'est quoi qu'ce truc ? Comment ça j'suis pas du matin et j'suis la dernière à avoir appelé ? Ch't'en ficherai des baptêmes du feu ! Verchamps inondée et Grand Marais en panique ? Ben qu'ils soient contents, les Axoloto vont pouvoir leur bouffer les peaux mortes des pieds, tiens ! NAN J'SUIS PAS ÉNERVÉE, J'AI JUSTE PAS EU MON CAFE ! Ah, merci Nanméouïe. [...] Raaaah ça fait du bien. Considère que je suis là aussi vite que je le peux. Comment ça, regarder dehors ? »

Léanne sortit sur son balcon, toujours en habits débraillés de la veille, pour voir un Rapasdepic et un Tropius qui faisaient du sur-place devant sa fenêtre ainsi que Sulian, Arica et Victor montés sur les types Vol, qui la dévisageaient comme si elle sortait d'un film catastrophe. La médecin plissa les yeux, regarda son téléphone, puis la tasse qu'elle avait à moitié finie et décida de la vider dans la rue, provoquant des cris d'indignation plus bas avant de retourner dans son appartement. Les trois autres échangèrent quelques regards, peu sûr de ce qu'ils devaient faire. Deux minutes et quatorze secondes plus tard, c'est une Léanne et jeans, pull en laine à col roulé et bonnet qui sortit par sa baie vitrée, suivie d'un Nanméouïe portant un bob. Tous deux étaient affublés de sacs à dos identiques estampillés "En cas d'attaque de zombies". La médecin sauta sur Scarhino qui la porta difficilement jusqu'à Tropius, sur lequel elle s'installa.

« - Bon, on y va ? »