Souvenirs enracinés. de Satine Chen

Régis, était assit par terre, dos contre le canapé. Il s'était assoupi. Sam se réveilla doucement, et se releva. Il toussa un peu. Il vit alors son petit fils, à terre et qui somnolait. Il lui posa une main sur l'épaule. Régis cligna plusieurs fois des yeux avant de relever la tête vers son grand père, qui lui lança un sourire. Régis le lui rendit. Il se releva et s'assit sur le canapé.

« Ca va ?
- On peut dire ça comme ça et toi, Régis ?
- Je… Je… ne sais pas, concrètement. Je sais qu'il faut qu'on retrouve Satine et Savanah, mais ou chercher ?»

Chen sourit. Régis fronça les sourcils et lui demanda :

« Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien. Juste que je pense que tu as bien compris la leçon. Rien que le fait que tu me dises que tu ne sais pas si ça va. »

Régis sourit aussi.

« Bon, d'accord, ça ne va pas réellement. Je me suis embarqué dans quelque chose qui me dépasse…
- Qui nous dépasse…»

C'est alors, qu'il vit Régis serrer les dents, en serrant son poignet. Quelque chose n'allait pas.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda-t-il en montrant sa main des yeux.
- Juste une brûlure. Rien de bien méchant. Je devais d'abord m'occuper de toi, grand père. »

Chen lui tendit la main pour prendre la sienne.

« Montres ! »

Régis la lui donna après une petite hésitation pour qu'il regarde.

« Depuis combien de temps ?
- Je… Je… ne sais pas… Peut-être une heure ou deux… Je n'ai pas fait très attention, tu sais. »

Sam soupira et se leva en le tirant par le bras. Il entra dans la cuisine, alors que Sacha et Ondine étaient en pleine discussion autour d'un café. Le visage de Chen se figea un instant, en voyant Sacha. Il ne dit rien. Régis se laissa traîner sans trop broncher jusqu'à l'évier. Il ouvrit le robinet d'eau froide et mit la main de Régis, presque de force sous l'eau.

« Hé mais c'est glacé !
- Tss… Je pensais que ça t'avait servit de leçon, mais en fait non, Régis. Maintenant, tu restes sous cette eau. Ondine ? Peux tu m'apporter de quoi, soigner une brûlure.
- C'est bon, grand père ! Dit le jeune homme d'un air agacé.
- Tu devrais l'écouter de temps en temps. Répondit Sacha.
- J'y vais. »

Ondine se leva et sortit de la pièce. Pendant ce temps, Régis lançait des regards assassins à Sacha, qui souriait de la situation. Ondine rapporta une boite à pharmacie. Régis allait retirer sa main, Chen l'en empêcha.

« Tu laisses ta main, je ne t'ai pas dit de la retirer que je sache ?
- Pff… »

Chen se tourna alors vers Sacha et lui demanda :

« Que fais-tu ici ?
- Bon je pense que, vu comment nous sommes tous ici, noyés dans la galère… que je vais vous raconter toute l'histoire. »

Sacha redit ce qu'il avait énoncé à Régis plus tôt dans la soirée. Ce fut Chen qui réagit le premier :

« Donc Agatha est…
- Morte ! Oui, professeur. T'as t'elle racontait quelque chose sur…
- Elle m'a tout raconté. »

Chen soupira.

« Raconter quoi ? Demanda Régis. »

Sam se tourna vers son petit fils et enleva sa main de sous l'eau, en le prenant par le poignet. Régis se dégagea vivement et le regarda dans les yeux. Chen baissa son regard et vint s'asseoir à une table.

« La vérité est dure à dire. Hein ? Professeur ? Si vous voulez…
- Non Sacha ! C'est à moi à la raconter cette histoire. »

Il se tourna vers Régis.

« En espérant que tu ne me détestes pas après ce que je t'aurais raconté. »

Régis fronça les sourcils et baissa les yeux. Chen commença :

« Et bien, ça remonte à assez loin maintenant. Je commençais ma carrière de professeur… Hum, vous saviez qu'Agatha était ma rivale, quand j'étais jeune… Et bien, elle continua dans sa voix et moi, dans celle de chercheur. Elle était douée, très douée. Elle décida de participer à plusieurs ligues, elle les réussit toutes. Si bien qu'elle devint assez puissante et riche. Ca faisait, au moins 5 ans que je ne l'avais pas revu et elle est arrivée devant moi, me proposant un travail qui pourrait faire bouger le monde. Le rendre meilleur qu'elle disait… … … J'ai… J'ai accepté, bien sur… »

Il s'arrêta un moment et se prit la tête entre les mains.

« Je… Je… ne suis qu'une ordure…
- Je vous en prie, continuez professeur. »

Il releva la tête vers Sacha qui lui fit un signe te tête encourageant.

« J'ai travaillé pendant un certain temps pour elle et un jour, elle… elle est venue me voir et… elle m'a dit que… qu'elle m'aimait. »

Il eut un blanc.

« Grand- père, tu…
- Je n'ai pas terminé... Je… Je ne savais pas quoi répondre. Sur le coup je l'ai repoussé. Bien sur, j'avais une femme et un enfant. Mais… Au bout d'un certain moment, j'ai craqué… Je lui ai promis certaines choses, sans trop les penser. Pendant plusieurs années de cela, je la laissai croire que nous étions ensemble. Elle était heureuse et elle croyait qu'elle m'avait pour toujours. Je ne lui ai pas dit pour ma famille… Un jour, elle l'apprit, et quand ce jour arriva, j'ai fait comme-ci, rien ne s'était passé. Je l'ignorais. Je pensais qu'elle allait me virer de son centre de recherche. Elle ne le fit pas. Elle fit pire, car elle me garda. Et je continuais à être sous ses ordres. Je me suis dit : ce n'est que justice faite. Je l'ai faite souffrir, alors je lui devais bien de rester et l'aider au moins pour son travail. Elle m'en a fait baver, pendant plusieurs années… Elle me faisait travailler d'arrache pied, si bien que je voyais encore moins ma femme et mon fils. Et puis, un jour, j'ai tout laissé… Ses recherches devenaient de plus en plus sombre et étrange… Elle, qui était, autrefois, une jeune fille, enthousiaste et gentille, était devenu un monstre de cruauté. J'ai toujours su que c'était de ma faute. Je lui avais brisé son cœur et sa raison d'être. Elle commença à mener des expériences qui visaient à détruire certains types de Pokemons. Je ne pouvais plus supporter ça, je suis parti en laissant une lettre de démission sur son bureau. Je me suis installé au Bourg Palette avec ma famille et je décidai de me lancer dans une autre voix. Je me suis lancé dans la ligue Johto pour penser à autre chose. J'ai été jusqu'à la ligue et en finale, je me suis retrouvé face à un dilemme colossal : Agatha. Elle m'avait retrouvé, et voulait me faire payer de l'avoir laisser choir derrière. J'ai gagné, avec du mal mais j'ai gagné et par cette suite, Agatha essaya de me tuer. Avant de partir, elle me dit que je le paierais et que mes enfants aussi. Qu'elle allait détruire ce que j'avais de plus cher à mes yeux. C'est à dire mes proches... Voila l'histoire. »

Il baissa la tête. Régis regardait son grand père, la bouche à moitié ouverte. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il resta figé pendant un temps. Son cerveau ne rpondant plus. Sam leva la tête vers Régis.

« Je suis désolé, Régis. J'ai été un salop. Tu peux le penser, et tu peux me haïr. Et à cause de moi, Agatha a toujours voulut ta perte… C'est pour ça. Je me suis même demandé si la mort de tes parents, n'était pas du à elle. Tout ça est de ma faute. »

L'homme ne dit rien, il baissa la tête et s'en alla dans la pièce d'à côté.