Flamme et larme.
Régis courait. Il courait à en perdre haleine. Un point sur le côté, le faisait souffrir. Il essaya de ne pas y penser… Il serra les dents. L'adrénaline lui permettait de continuer. Il accéléra encore sa course. Il arriva à hauteur du village. Il s'arrêta net, en voyant de la fumé se dégager d'un des bâtiments… et il devina très vite que ça venait de chez lui.
« Non… »
Il reprit sa course. Il se figea en arrivant devant le laboratoire. Il était en feu. Il courut vers celui-ci. Ne faisant attention à la chaleur harassante qui s'en dégageait. Avant d'entrer dans le bâtiment, il prit un mouchoir et le mit devant sa bouche pour éviter de respirer des vapeurs toxiques. Il entra dans le couloir principal et commença à sonder les lieux. La fumée et la chaleur lui piquaient les yeux. Il tourna et défonça la porte du salon. Il entra. Les flammes avaient bien prise. Entre les débris, il vit son grand père allongé. Il s'y précipita.
« Grand père ! »
Il le dégagea et le releva. Chen ouvrit les yeux et dit avant de tomber dans les pommes :
« Ils ont emmener Satine et Savanah… »
Régis serra les dents. Sacha avait donc raison. Il souleva son grand père et le porta sur ses épaules. Il allait se précipiter vers la porte principale pour sortir mais une poutre enflammée, lui barra le passage. Il décida de passer par derrière. Il arriva devant la porte fermée. Il posa une main sur la poignée qui était brûlante. Il la retira d'un coup en poussant un juron. Il défonça à coup de pied. Il courut à l'extérieur en laissant l'enfer derrière lui. Il s'effondra dans l'herbe, en laissant tomber son grand père près de lui. Il resta un moment allongé, en essayant de reprendre son souffle, puis il se tourna vers son grand père pour prendre son pou. Tout avait l'air normal. Il releva la tête et vit un homme un peu plus loin, qui était en train de regarder les flammes.
« Sacha… »
Régis se releva, tant bien que mal et se mit face à son ancien rival. Sacha baissa les yeux vers Régis et s'approcha. Il lui dit d'un air désolé :
« Je t'avais prévenu… »
Régis se tourna une nouvelle fois vers sa maison et sortit une pokéball. Il était vain d'arrêter les flammes, il le savait, tout avait déjà été emporté. Il se tourna vers Sacha :
« Aide-moi s'il te plait. On doit aller chez Ondine. »
Sacha allait relever Sam en même temps que Régis mais quand il entendit le nom de son épouse, il se figea. Régis vit son moment d'hésitation. Il allait lui dire quelque chose, mais Sacha leva la main pour lui dire que ça irait. Il aida Régis et ils portèrent Chen jusque chez Ondine.
En arrivant, Régis commença à taper à la porte.
« Ondine ? Réponds ! C'est Régis ! On a besoin d'aide ! »
Quelques minutes plus tard, la jeune femme descendit. On voyait sur son visage qu'elle venait de se réveiller. Elle ouvrit la porte en se frottant les yeux.
« Régis, qu'est… »
Elle se figea en voyant Sacha. Doucement, le visage de la femme se durcit.
« Qu'est-ce qu'il fait ici ?
- C'est une longue histoire, et il y a plus urgent. S'il te plait, aide nous. »
Après un instant de réflexion, elle les laissa passer. Ils déposèrent Sam sur le canapé du salon. Régis posa une main sur front de son grand père. Il n'avait pas de fièvre, ce qui le soulagea. Il se tourna vers Ondine.
« Je suis désolé de t'importuner aussi tard dans la nuit mais peux-tu aller me chercher une couverture, s'il te plait, et aussi je peux t'empreinter ta salle de bain ? Je ne te demande rien de plus. »
Elle acquiesça, lança un regard dubitatif à Sacha et s'exécuta. Sacha la regarda partir dans la pièce d'à côté. Il soupira et commença à parcourir la pièce du regard. Il s'approcha d'un cadre avec une photo. Il la prit dans ses mains.
On voyait Ondine au centre qui était entouré de Clara et Jun. Ils souriaient tous. Par contre, il remarqua quelque chose, il voyait que le regard de Jun sur la photo était triste. Il avait beau sourire, et cacher ses émotions, il était quand même malheureux.
Ondine revînt avec une couverture, il reposa la photo. Régis la remercia. La jeune femme releva la tête vers Sacha et le fixa du regard d'un air mauvais. Elle dit :
« Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je ne veux pas que tu reviennes mettre tes sales pâtes dans ma vie. Tu m'as déjà assez fait souffrir, compris ? »
Elle ressortit de la pièce. Sacha serra les poings. Régis leva la tête vers Sacha et lui fit un signe de tête. Il suivit Ondine. Il savait qu'il devait lui parler, même si elle allait le rejeter.
Régis leva sa main droite, qui lui faisait mal. Il venait de sentir la douleur, l'adrénaline dans ses veines ne faisait plus effet. C'était la main avec laquelle il avait essayer d'ouvrir la porte. Il était brûlé sur tout le plat mais il devait d'abord s'occuper de son grand père. Il baissa la tête vers son grand père et lui prit la main avec celle valide. Il espérait ne pas se noyer et ne pas noyer sa famille dans cette affaire. Il devait retrouver ses filles et Sacha, ses enfants. Ils étaient maintenant dans la même galère.
**
Ondine préparait un repas et était en train de découper des légumes dans la salle à manger. Sacha arriva. La jeune femme sentit sa présence. Elle pointa son couteau vers lui. Il soupira.
« Sors de cette cuisine ! dit-elle d'un air dédaigneux. »
Il s'approcha d'elle. Elle recula contre la table de travail. Il continua à s'approcher, si bien qu'il se retrouva le couteau sous la gorge. Ondine ne bougeait plus.
« S… Sors de cette cuisine…
- Alors, frappe-moi de ce couteau si tu le peux. »
Elle continua à le fixer et plaqua un peu plus le couteau. Mais bientôt, ses mains commencèrent à trembler et elle fini par lâcher le couteau. Dans un réflexe impressionnant, Sacha le rattrapa alors qu'il tombait et le posa sur la table de travail.
« Qu'est-ce que tu viens faire ici ? demanda Ondine.
- Je veux terminer ce qui a commencé, il y a 8 ans et libérer nos enfants, d'un fardeau trop lourd pour eux. Même si tu ne me crois pas, sache que je ne suis pas un meurtrier. Je n'ai jamais tué personne. »
Ondine baissa la tête.
« Je ne veux plus me mêler de toutes ces affaires. C'est trop pour moi, tu comprends ?
- Jun a rejoint l'ennemi, j'ai peur qu'il fasse une bêtise et Clara s'est faite enlevée, comme les deux filles de Régis. On doit les récupérer. »
Elle releva la tête et fronça les sourcils. Il avança une main sur le visage de la jeune femme qui recula un peu.
« Tu es toujours aussi belle, tu n'as pas changé. Tu sais, je n'ai jamais voulut, ça ! Je n'ai jamais voulut te faire souffrir. J'ai été prit dans un engrenage plus puissant que moi, dont je n'arrive pas à me dépêtrer. »
Ondine commença à fermer les yeux et retint une larme. Sacha la prit dans ses bras.
« Lâche-moi. Je ne peux pas, Sacha.
- Alors, repousse moi.
- Je… Je ne peux pas… Tu le sais. Tu triches. »
Elle commença à pleurer.