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» Auteur : Pikiwaii - Voir le profil
» Créé le 31/10/2017 à 18:40
» Dernière mise à jour le 31/10/2017 à 18:40

» Mots-clés :   Alola   Drame   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de personnages du manga

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Chapitre 4
L’adolescente resta un moment, interdite, avant de s’élancer à sa poursuite. Elle ne réfléchit plus, elle couru aussi vite qu’elle pu, droit devant elle, vers là où il s’était enfui. Sa seule, son unique obsession, était de le rattraper. Il fallait qu’elle le rattrape. Peu importe le reste. Suivant la large route elle laissait la ville derrière. La route rétrécie, puis devint un simple chemin. Elle s’arrêta épuisée, elle avait couru comme une folle. Elle entendit un bruit dans les fourrés, une sorte d’étrange grognement. Cela provenait du chemin qui montait. La jeune fille s’approcha, montant l’allée peu rassurée. Des bruissements de feuilles, des craquements se firent entendre. Ils s’approchèrent d’elle avant de s’éloigner du chemin et de disparaitre. C’était lui, elle en était persuadée. Elle se dit qu’en continuant sur la piste elle finirait par retomber dessus. Arrivé en haut, le chemin se séparait une fois de plus. Elle aperçut des feux plus loin. Etait-il allé par là ?

Deux rangées de braseros étaient posées de part et d’autre du chemin, juste avant un escalier menant à un village. Elle monta. Des braseros étaient mis un peu partout dans le village, elle percevait peu les couleurs du feu, c’était sombre. Les maisons en bois étaient bâties différemment de celles d’Ohana. L’adolescente emprunta un autre escalier qui menait à la deuxième partie du village. Il y avait quelques petits stands. Les gens s’assemblaient autour d’une sorte de petite estrade très éclairée par divers feux. Ils semblaient étranges, elle n’arrivait pas à mettre un mot dessus. Un homme aux cheveux blancs se distingua. Il avait un tee-shirt bleu avec une ceinture nouée curieusement et une large chemise jaune par-dessus. Une sensation de force ce dégageait de lui, bien qu’il ne paraissait plus à ses premiers printemps. Il semblait être quelqu’un d’important. Il vint vers elle.

— Bonsoir jeune fille, lui adressa-t-il, il n’est pas si courant de croiser des touristes à notre petit festival. Je viens de voir errer un Léopardus. Est-il à toi ?
Elle se demanda comment il pouvait connaitre un Pokémon qui n’était pas originaire de la région.
— Euh … oui … mon Léopardus s’est enfui, dit-elle très bas.
— Ah il s’est enfui, dit-il d’un air entendu, et sais-tu pourquoi ?
— Euh … non, répondit-elle surprise.
— Quand je remets leur premier Pokémon aux jeunes dresseurs, je dis toujours qu’un dresseur choisit son Pokémon et que le Pokémon adopte son dresseur. Tu as choisit Léopardus mais peut-être qu’il ne t’a pas adopté. Parfois malgré tout les efforts, tout l’amour, toute la volonté, un Pokémon ne peut pas aimer son dresseur.
Son sang se glaça. C’était le même discours que celui d’Erika, le même horrible discours. Ne lui laissant pas de répit, il ajouta :
— Dresseur et Pokémon se choisissent et deviennent partenaires, Léopardus ne t’a pas choisi. Tu dois respecter son choix. C’est la seule et unique chose à faire. Renonce à lui !
La jeune fille avait les yeux remplis de larmes, elle était incapable de répondre quoi que ce soit. Comment un parfait étranger pouvait-il dire cela, être si cruel ? Il ne connaissait ni Léopardus ni elle. Il ne connaissait pas leur histoire. Comment pouvait-il se montrer si catégorique ? Pourquoi avoir des paroles si dures ?

L’homme s’éloigna pour monter sur l’estrade. Elle s’effondra en pleurs, seule, désespérée. Elle mit moment à se calmer. Elle avait le regard flou. Sur la scène un combat semblait se disputer. Les gens semblaient si lointains. Léopardus passait entre leurs jambes. A travers leurs jambes. Il n’était plus qu’une ombre. Une ombre noire dans tout ce gris. Une ombre irréelle qui se déformait sous les flammes. Une ombre qui s’évapora. Qui ne laissa derrière elle qu’un monde entièrement gris, sans plus aucune trace de couleur.

La jeune fille fini par réussir à se mettre debout. Elle quitta le village en courant et ne s’arrêta que loin des feux, pour appeler ses Pokémon. Leur présence la rassurait, mais cela ne suffisait plus tant son angoisse était grande. Ponchien l’invita à s’assoir sur lui, elle prit Chovsourir dans ses bras. Il était encombrant mais si doux. Elle enfouie son visage dans ces poils, cela sécha ses dernières larmes. Ponchien prit la direction d’Ekaeka. L’adolescente essayait de réfléchir mais ses idées étaient confuses. Elle ne savait plus quoi faire, ce qu’elle devait faire. Fallait-il qu’elle abandonne Léopardus ? Elle l’aimait de tout son cœur, c’est la seule chose dont elle était absolument certaine. Alors peut-être … si vraiment elle l’aimait … si vraiment il ne voulait pas d’elle comme dresseuse … peut-être que le meilleur à faire pour lui … était de le laisser … partir ?

Le petit groupe arriva à Ekaeka. Le centre de la ville était encore devant. Soudain Ponchien s’arrêta en flairant vers la plage d’un gris uniforme. Une ombre s’y découpait en marchant vers la rue avant de disparaitre. Elle réapparue sur la route en s’éloignant avant d’à nouveau disparaitre. La vision était des plus effrayantes. Chovsourir s’était complètement caché dans les bras de sa maitresse. Ponchien sembla vouloir le suivre, il encourageait sa dresseuse. Elle avait trop peur pour le suivre, tout devenait beaucoup trop effrayant. Ponchien ne lui laissa pas le choix, il couru à sa suite. Elle dû s’accrocher pour ne pas tomber. La course la mena une fois de plus à l’embarcadère. Léopardus passa à travers les portes et Ponchien s’arrêta devant. Après un long moment la dresseuse regarda son Ponchien, il semblait vraiment vouloir qu’elle le suive. Elle descendit et rentra. Le hall était désert. Pas d’ombre non plus. Elle s’avança vers la réceptionniste. Celle-ci n’avait vu aucun Pokémon et informa que le dernier ferry de la journée était sur le point de partir vers Malié. La jeune fille décida de le prendre. Elle embarqua avec la sensation de faire une effroyable erreur.

Le soleil commençait à plonger dans la mer. L’océan se dégradait et finissait noire, d’un noir sans fin où l’on se perdait à jamais. Elle se sentie avoir faim, une faim venue de nulle part sans aucun préavis. Après un temps indéterminé elle débarqua, le soleil n’avait pas bougé. L’adolescente avait été la seule passagère de cette traversée. La ville était cette fois déserte. A l’approche de la nuit la foule de la journée avait abandonnée les rues. Une faim horrible la tenaillait désormais. Elle arpenta la ville. Ces rues noires de monde lui avaient semblées si étroites et étouffantes la première fois ; elles semblaient si larges et vides à présent. Le ciel était encore assez clair mais les maisons grises foncés projetaient de larges ombres. Y voir clair devenait de plus en plus difficile tant les nuances de gris devenaient sombres.

Ponchien flaira une odeur, remua la queue, l’invita à le suivre. Il mena sa maitresse devant un restaurant. « Sushi Sans Chichis ». Elle entra. Le restaurant était lumineux, coloré, chaleureux. Aux antipodes du monde gris et froid extérieur. La jeune fille se sentit d’un seul coup beaucoup moins anxieuse. Il y avait quelques clients qui discutait gaiement et leurs Pokémon. Elle s’assit au comptoir et commanda à manger pour elle et ses amis. Le cuisinier servait directement ces clients, il était très gentil et souriant. Elle se sentait détendue et en sécurité. L’espace d’un repas elle oublia. Une fois repue, sa fatigue refoulée revint au galop. Sans s’en rendre compte elle posa la tête sur le comptoir et s’endormit.

Le cuisinier la réveilla en la secouant doucement. Elle regardait autour d’elle sans comprendre. Elle mit un moment à émerger. Elle était dans le restaurant. Et elle était la dernière. Elle se sentait épuisée. Elle avait dormi, combien de temps au juste ? mais pas assez pour se sentir pleinement reposée. Le chef lui expliqua qu’il devait fermer. Le ton de sa voix manifestait de l’inquiétude. Elle se souvint. Il fallait qu’elle rattrape Léopardus. S’il ne voulait pas revenir avec elle, elle devait au moins le lui dire. La jeune fille réveilla ses compagnons et se dirigea vers la sortie un peu vacillante. Elle ouvrit la porte sur un monde presque noir, angoissant. Seules les quelques lumières de la ville et leur halo gris clair permettaient d’y voir un peu. Le soleil était couché, il ne faisait aucun doute. Un vent froid s’était levé. Elle plongea dans ce monde hostile. Plus elle s’éloignait plus elle avait l’impression d’avoir quitté la dernière ancre, le dernier espoir que tout s’arrête. La jeune fille comprit que tout cela n’était qu’un prétexte. Léopardus la baladait d’un endroit à l’autre. Il jouait avec elle ; et elle était rentrée dans son jeu. Elle aurait peut-être dû rester dans ce restaurant chaud et coloré ? Le cuisinier semblait si inquiet pour elle. Quand elle se retourna elle ne vit rien d’autre que du noir. Il était trop tard. Alors elle avança.

L’adolescente avait quitté la ville et ses halos gris. Le chemin était affreusement noir, le vent faisait siffler des feuilles invisibles. Chovsourir avait utilisé flash pour qu’ils puissent au moins suivre la route et ne pas se perdre. Elle frémissait quand un bruit étrange ce fit entendre. Le même son que celui juste avant d’arriver au village à Mele-Mele, une sorte de grognement, mais plus lointain. La jeune fille avançait tremblante, l’effroi envahissait tout son être. Ponchien marchait en avant pour la protéger. Sa vaillance la stimulait. Le bruit se rapprochait, ou plutôt elle s’approchait. C’était un râlement. D’un seul coup l’animal détala dans un bruit de course. Elle fit encore 4 pas et arriva devant une barrière. Elle n’était entourée que de noir, qu’y avait-il de l’autre côté ? Fallait-il y aller ? A nouveau elle perçut un son mais venant de derrière cette fois. Elle attendit apeurée avant de se rendre que c’était le bruit d’un moteur. Un bus étrange s’arrêta à son niveau. Elle le prit. Elle nota qu’il montait, probablement une montagne. Ponchien s’était couché sur ses pieds et Chovsourir sur ses genoux. Le chauffeur lui dit que ce n’était pas une bonne nuit pour aller observer les étoiles avant de se taire. Elle n’avait aucune idée de là où elle allait.

Quand la porte s’ouvrit ses compagnons sortirent. Le chauffeur l’interpela en lui disant de ne pas trop tarder. Elle descendit. Plus personne. Elle les appela mais sa voix se perdit dans le vent. Ici il soufflait particulièrement fort et était glacial. Frissonnante, la jeune fille avança un peu scrutant les ténèbres. D’un seul coup un nuage passa devant la lune, elle fut entièrement plongée dans le noir. Quand l’astre réapparu, elle leva les yeux au ciel, de nombreux nuages faiblement grisés par la lune filaient dans le ciel. Elle avança encore un peu en appelant aussi fort qu’elle pu mais le vent étouffait ses cris. Ou était passé ses amis ? Elle s’inquiétait effroyablement quand le bruit se fit de nouveau entendre, un souffle râlant, un feulement haletant. Elle était complètement terrorisée, quel monstre y avait-il ?

L’adolescente ne pouvait avancer que lorsque la lune offrait son faible gris. Elle pouvait alors, tant bien que mal, distinguer ce qui l’entourait. Dès qu’un nuage passait le noir l’enveloppait, il semblait qu’il lui fallait attendre de longues minutes, transit, ce son terrifiant tout autour d’elle. Elle progressait très lentement, redescendant. Suivant le bruit, elle quitta la route, avança dans les herbes, prit le risque de se perdre. Il lui semblait qu’il bougeait suivant qu’elle se dirigeait d’un côté ou d’un autre. L’étendu devant elle se brisa pour devenir noir. Un précipice. Les herbes derrière elle se froissaient, était-ce le vent ou le monstre ? Epouvantée, l’halètement lui semblait venir de partout. Tournant le dos au vide, elle scrutait les herbes. Un nuage passa. Quelque chose se déplaçait dans l’herbe, elle en était certaine. Son cœur battait si vite, elle ne parvenait pas à reprendre son souffle, gelée elle pleurait. La lune réapparue. Il se jeta sur elle dans un rugissement, terrifiant, monstrueux. Elle se sentit tombée. Elle hurla.

Elle cria en tombant sur Ponchien qui, réveillé en sursaut, poussa un jappement de douleur. La jeune fille reprenait son souffle effrayée ne sachant où elle était. Chovsourir, tout juste réveillé, vint vers elle en utilisant flash. Elle reconnu la chambre du motel. Un cauchemar. C’était un cauchemar. Ponchien se dégagea et passa sa tête sous son bras. Elle le serra bouleversée. Elle entendait Chovsourir qui poussait de petits cris inquiets en voletant autour d’elle. L’odeur des baies était présente. Penchant la tête en arrière, elle vit par la fenêtre, la nuit, claire, douce, bleutée. Peu à peu elle se calma. La dresseuse caressa, rassurée de constater que toute cette effroyable journée n’était qu’un cauchemar, sa petite boule de poil volante qui ne savait que faire pour la rassurer. Elle expliqua que c’était juste un mauvais rêve, qu’il n’y avait plus de raison de s’inquiéter. Ainsi réveillée au beau milieu de la nuit, hors de son lit, elle grelotait. Elle s’enfoui sous les draps. Chovsourir se blottit dans son cou en utilisant flash tel une veilleuse. Ponchien posa la tête sur le lit. Rassurée de voir ses fidèles compagnon près d’elle, elle ferma les yeux sans crainte, chassant les dernières images effrayantes. La lumière qu’émettais Chovsourir faiblissait peu à peu ; il s’endormait. Ponchien resta un long moment la tête sur le lit. Quand sa respiration fut redevenue calme et lente, il retourna se coucher, pensant qu’elle dormait. La jeune fille ne l’était pas encore tout à fait. Elle était encore suffisamment consciente pour se rendre compte qu’un poids venait de sauter sur le lit et de se coucher au pied. Elle s’endormit, heureuse.

Elle se réveilla la première, avec les rayons du soleil. Elle chercha dans ses affaires pas encore déballées, quelque chose à grignoter, et regarda ses 3 amis. Surtout ne pas réveiller Léopardus endormit sur le lit et ne lui faire aucune remarque, il se vexerait. Pendant qu’elle s’habillait Léopardus avait regagné son coin l’air de rien. La dresseuse réveilla les 2 autres, tant elle était impatiente de sortir et d’effacer définitivement tout souvenir de cet horrible cauchemar. Il fallait d’abord démêler l’épaisse toison de Ponchien. Bien sûr Chovsourir en demanda aussi, il était en extase dès qu’il sentait les poils de la brosse passer dans les siens. Elle proposa une séance détente à Léopardus qui refusa comme une pimbêche, ce qui la fit rire. Elle pu enfin sortir.

Le soleil tout juste levé était déjà d’une douce chaleur. Il y avait des fleurs aux couleurs chatoyantes partout, l’odeur sucrée des baies et des fleurs embaumait l’air, le chant des Pokémon oiseau résonnait. C’était un ravissement pour les sens. L’adolescente s’élança sur le chemin, guillerette, pour le plus grand plaisir de Ponchien et Chovsourir qui batifolaient près d’elle. Léopardus suivit mécontent. Elle arriva en ville et se remémora les souvenirs de la veille pour retrouver le Malasa’Délices où elle s’était tant régalée. Il lui tardait de prendre un vrai petit déjeuner. Ses amis furent aussi joyeux qu’elle de ce repas, bien que Léopardus montra son contentement de manière extrêmement réservé.

Pas de plan pour la suite de la matinée. La petite vacancière flâna dans les nombreux parcs en observant les Pokémon de la région. Elle passa devant un centre commercial mais n’y rentra pas, il faisait beaucoup trop beau pour s’enfermer, mais une petite boutique de mode plus loin attira son attention. La jeune fille y repéra quelques emplettes intéressantes. Dans la discussion la vendeuse lui conseilla de passer par l’office de tourisme juste à côté. Elle y trouva un guide d’Alola. D’une certaine manière il ressemblait à la carte de son rêve tout en étant complètement différent. L’adolescente s’installa sur la plage proche pour le consulter à son aise. Il y avait peu de personne et la brise, légère et agréable, portait quelques Goélise. Chovsourir se fit un petit nid dans le sable chaud et doré pour dormir. Ponchien alla s’ébattre dans le sable et les vagues tout fou. La dresseuse grimaça en songeant au démêlage du soir. L’adolescente regretta de ne pas avoir son maillot de bain, mais elle avait encore le temps pour ça, ce n’était que le début des vacances. Se couchant sur le ventre dans le sable doux, elle ouvrit le guide. Il recélait de mille trésors, tout avait l’air attrayant. La petite vacancière sortit un stylo et commença à entourer ce qui la tentait le plus, les choix étaient compliqués, elle ne pourrait pas tout faire. La jeune fille finit par se concentrer sur Malié, sa destination de l’après-midi. Elle ferait le parc avec Alexia et Violette. La bibliothèque l’intéressa, elle pourrait certainement y découvrir quelques mythes et légendes de la région. Elle nota encore d’autres choses qui, l’occuperaient pour l’après-midi. Cette journée allait être palpitante, elle en était certaine.

Ponchien détrempé vint s’ébrouer près de sa maitresse, qui eu tout juste le temps de refermer son guide avant qu’il ne soit complètement trempé lui aussi. Se rappelant que Léopardus était partit de son côté elle regarda la plage. Il explorait beaucoup plus loin. Elle allait l’appeler mais se ravisa. Léopardus reviendrait de lui-même. Il ne l’admettrait pas, mais il s’était inquiété pour elle cette nuit. Elle comprit que dans le fond, il l’appréciait bien, même s’il ne le montrait pas, tant par gène que par caractère. Mais il reviendrait ! Elle le savait ! Et ces vacances allaient être radieuses !