Chapitre 3: Mésaventures
Il faisait tout sombre autour de moi.
En arrière, j’entendais quelque chose se mouvoir. Léopardus ? Mais que faisait-il ici ?
Avant que je ne puisse avoir une quelconque réaction, il s’en alla, comme absorbé dans cette noirceur. Mais tout ne resta pas sombre éternellement. Autour de moi, tout commençait à se dessiner peu à peu. Tout prenait finalement forme. J’étais dans un endroit qui m’était familier.
En effet, je me trouvais à présent au village Lili ’I. Il n’y avait personne, c’était désert. Il n’y avait presque pas de bruit. J’entendais des rires. C’était effrayant !
Pourtant, il ne s’agissait pas de rires comme on pouvait en entendre dans des films d’horreur. C’était plutôt des rires joyeux, comme provenant d’une personne qui rigolait à une blague.
En fait ce qui était effrayant, c’était d’entendre sans comprendre d’où cela pouvait venir. C’était surréaliste !
Devant moi, je vis une ombre mystérieuse. Elle était tout près et pourtant, je ne parvenais pas à la distinguer. Soudainement, je remarque que l’ombre tient une Honor Ball, ma Honor Ball:
« - Ça m’appartient ! Rends-la-moi ! »
La petite ombre avait commencé à s’enfuir. Je me suis directement lancé à sa poursuite. L’ombre s’était dirigée vers le sentier Mahalo. Je me surprenais à le parcourir aussi rapidement. Je ne me savais pas aussi sportive.
En peu de temps, j’étais arrivée au ravin. L’ombre se tenait devant l’entrée du pont qui, étonnamment, n’était plus cassée. L’ombre recommença à fuir et décida de traverser le pont. Je me lançai de nouveau à sa poursuite :
« - Je ne te laisserais filer ! »
Je me décidai également à traverser le pont suspendu. Mais alors que j’en étais arrivé à la moitié, les planches sous mes pieds se brisèrent. Je tombais droit dans le vide. Complètement paniquée, je hurlais à en perdre la voix. Je m’approchais dangereusement de la rivière. Elle n’avait pas l’air profonde. Si je tombais dedans à une telle hauteur, j’allais sûrement finir écrasée.
Tout à coup, j’entendis :
« N’abandonne pas. »
J’ai fermé les yeux et quand je les ai rouverts, je me suis retrouvée ….dans mon lit.
Un cauchemar ? Cela faisait longtemps.
Dans un réflexe un peu idiot, j’ai regardé si la Honor Ball se trouvait encore dans ma table de nuit. Et elle était encore là.
Cela faisait maintenant 1 mois que j’avais emménagé à Ula-Ula. La maison se trouvait non loin de la Route 14, au pied du mont Lanakila. En ce qui me concerne, je m’étais plutôt bien adaptée à ma nouvelle vie. Je descendis dans la salle à manger. Ma mère était là. C’était son jour de repos aujourd’hui. Quand elle me vit éveillée, elle s’écria :
« - Tout va bien ma chérie ? Je t’ai entendue crier….
- C’est rien …juste un sale cauchemar ... Lâchai-je. »
Elle ne m’en demanda pas plus. Enfin, je me servis de quoi prendre mon petit-déjeuner :
« - Ah au fait ma chérie, je t’ai ramenée le livre que tu m’as demandée hier.
- Merci ! Répondis-je enjouée. »
Elle le déposa sur la table, il s’agissait du livre nommé ‘’Les pokémons d’Alola’’. Ce livre répertoriait la localisation de tous les pokémons d’Alola. Car une fois n’était pas coutume, cet après-midi, j’allais me lancer dans une session de capture intensive. Enfin, sauf si mon père m’annonçait une bonne nouvelle en revenant de son travail ce midi. En effet, il y a 2 semaines, mon père s’était fait embaucher au sein d’une certaine ‘’ Fondation Aether ‘’. C’était inespérée pour lui qui était au chômage depuis plusieurs années.
Il m’avait dit qu’il pourrait peut-être m’obtenir un Pokémon. Il devait avoir la réponse ce matin. Même si je n’étais sure de rien, j’attendais son retour avec impatience.
Le reste de la matinée s’était déroulée dans le plus grand calme. J’avais aidé ma mère pour les tâches ménagères et la préparation du repas de ce midi.
Enfin, mon père poussa la porte d’entrée et il s’affala sur une des chaises. La matinée avait dû être épuisante. Juste après, nous commençâmes à déjeuner. Je n’osais pas trop embêter mon père qui avait l’air fatigué :
« - J’ai l’impression que tu attends quelque chose…Déclara-t-il d’un air moqueur.
- Papa…Soupirais-je.
- Tu verrais ta tête ! Se moqua-t-il de plus belle.
- Papa ! Criai-je légèrement agacée. »
Il était parti dans un fou-rire. Puis, il se stoppa et me regarda d’un air plus sérieux. Ce regard, je savais déjà ce que ça voulait dire :
« - Je suis désolée…Je n’ai pas pu en obtenir un. C’est sans doute car je viens d’intégrer la Fondation. A vrai dire, on ne me confie même pas de Pokémon non plus. J’espère que tu n’es pas déçu.
- Non non, je sais que tu as fait tout ton possible, Papa. Répondis-je gentiment. »
Et ainsi, le repas se termina dans le silence. Puis, mon père retourna au travail.
Maintenant, je savais que j’allais faire ce que j’avais prévu au départ. Mais avant, il fallait que je récupère à tout prix un truc important. Je me dirigeai vers le comptoir de la cuisine :
« - Maman ?
- Oui ? Me demanda-t-elle.
- Tu sais bien…tu m’avais dit que tu me donnerais mon argent de poche aujourd’hui…Expliquai-je.
- Ah mais oui, c’est vrai ! Je suis vraiment une tête de Psykokwak ! S’écria mon interlocutrice. »
À ces mots, elle a sorti une enveloppe de sa poche et en sorti un peu d’argent qu’elle posa sur le comptoir. Immédiatement, je suis montée dans ma chambre pour prendre un sac avec tout ce dont j’avais besoin, notamment le livre que j’avais reçu plus tôt.
Puis je suis sorti de la maison pour me diriger vers le Centre Pokémon le plus proche. Ce qu’il y avait de bien à Alola, c’est y avait des boutiques à l’intérieur des Centres Pokémon. C’était la même chose que dans ma région natale. Cependant, il parait que dans d’autres régions, Boutiques et Centres Pokémon ne sont pas au même endroit.
Quoi qu’il en soit, j’avais acheté un lot de pokéball avec tout l’argent de poche que j’avais.
Mais avant de me lancer dans les captures, j’avais décidé de me renseigner sur les différents pokémons qui se trouvaient aux alentours. Néanmoins, j’eus à peine le temps de le consulter que l’on m’interpella bruyamment :
« - Tiens mais qui voilà ? C’est notre amie la muette ! »
Génial, il ne manquait plus que ça….
Non loin de là, il y a avait deux garçons de mon âge en train de se marrer tout en me regardant.
Le premier était assez grand et avait les cheveux châtains. Il portait également des lunettes. Il avait l’air d’être le chef du duo. Le second, lui, était plus petit et rondouillard. Il avait les cheveux couleur rouille et il avait l’air d’être le bras droit du premier.
J’avais eu la malchance de les croiser lors d’une de mes précédentes sessions de capture. Ils s’étaient ouvertement moqués de moi car je les ratais toutes. Je m’étais contenté de partir et de les ignorer sans un mot. Depuis, ils me surnommaient « La Muette ». Je les trouvais ridicules, mais ça ne m’empêchait pas d’être agacée.
Dire que je voulais me faire des amis, avec eux, j’étais servi…
J’étais fermement décidée à aller d’ailleurs pour me débarrasser de ces deux crétins. Mais, celui qui être le chef du duo me fit un croche-patte :
« - Oups, pardon, je n’ai vraiment pas fait exprès !
- Tiens, c’est quoi ça ? Lança le second garçon en ramassant mon livre.
- « Les pokémon d’Alola »…t’essayes encore d’en capturer un ! Je t’ai déjà dit que t’étais un cas désespéré. Les pokémons te fuient comme la peste ! Continua à se moquer le premier garçon.
- Rends-moi ça ! M’indignai-je.
- Oh regarde ! Finalement, elle parle ! S’exclama le second garçon. »
Ils ne me rendirent pas mon livre. Ils préféraient s’amuser à se la passer entre eux pour me faire courir dans tous les sens. Ils rigolaient à gorge déployée, alors que moi pas du tout :
« - Bon mec, c’est pas que je m’ennuie mais, je te rappelle que l’on a un pari à remporter.
- J’ai vraiment pas envie d’y aller….cet endroit me fiche la trouille. On n’aurait pas dû autant se vanter…Se lamenta le garçon aux cheveux couleur rouille.
- On a pas le choix ! Si on ne remporte pas ce pari, on va passer pour des gros nazes ! Personne va le faire à notre place de toute façon….attends j’ai une bonne idée! S’exclama l’autre. »
Il regarda dans ma direction. Je serais bien parti pendant qu’il discutait, mais ils avaient toujours mon livre. Je ne pouvais pas me permettre de leur laisser. Ça pourrait avoir des conséquences pour le travail de ma mère :
« - Mais oui c’est vrai, j’oubliais qu’on était en présence d’un gentil larbin qui va se faire le plaisir de faire le sale boulot à notre place »
Après, tout s’est passé si vite que j’ai à peine eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait. Ces deux brutes m’avaient entraîné de force à travers la Route 14. J’avais essayé de me débattre et même de crier. Mais, il n’y avait littéralement personne dans les parages.
Et maintenant, je me retrouvais enfermée dans un ancien magasin. Ces crétins avaient bloqué l’entrée :
« - Laissez-moi sortir d’ici ! Criai-je en tambourinant contre la porte.
- On te laissera sortir quand tu nous auras rapporté la photo du fantôme. Répondirent-ils en cœur.
- C’est insensé ! Les fantômes n’existent pas !
- Tu devrais te dépêcher, ce serait dommage que tu passes la nuit ici…
- Et comment je le photographie ? Je n’ai même pas d’appareil photo !
- On en a mis un dans ton sac. Grouille, on a pas que ça à faire de t’attendre ! »
Je m’étais résignée à faire ce qu’il me demandait. De toute façon, je n’avais pas le choix. Je ne tenais pas à rester. J’allais devoir partir à la chasse aux fantômes.
Brr…cet endroit était vraiment lugubre et sombre. Je ne voyais que très peu devant moi. Je tenais fermement l’appareil photo, même si je ne savais pas comment j’allais photographier ‘’ un fantôme ‘’.
Tout à coup, un bruit fracassant se fit entendre derrière moi. Pensant être en danger, je m’étais lâchement enfuie. C’est pour ça que je n’ai pas fait attention à tout ce qui traînait sur le sol en courant. Et je suis de nouveau tombée par terre. C’est pas vrai ! Pourquoi je tombais constamment ?
J’avais plein de poussière dans les yeux. Soudainement, je sentis qu’on me tendait un mouchoir. Je le saisis sans hésiter et je me suis essuyé le visage avec.
Une minute…..il n’y a personne ici, qui m’as tendu ce mouchoir ?
Je relevai lentement les yeux, complètement apeurée et paniquée. Devant moi, il y avait une créature violette d’environ un 1m50 avec deux immenses yeux et une immense bouche. C’était tout sauf humain.
Et j’ai hurlé de toutes mes forces.