Les Promesses des Îles [CONCOURS USUL 2017] de Fantomega

Le jeune maître de la ligue de Kanto avait littéralement coulé mon affaire. Mes collègues ont fuis. Je n’avais plus aucun soutien. La police saisissait mes biens les uns après les autres. Il était temps pour moi de faire peau neuve. Pour échapper à la police, je dois partir loin, très loin d’ici pour un petit moment.

Dans une cave sombre de Céladopole, l’ambiance n’était plus à la fête depuis un moment. Le bruit des machines à sous s’était arrêté. Les seuls clients du Casino étaient à présent les Rattata. L’heure était de faire la mise au point sur la marche à suivre avec les dernières personnes qui m’étaient restées loyales. Mon représentant à Lavandia ouvre la réunion :

« - Boss, Kanto n’est plus à nous, il faut se remettre au vert un moment. À Cramois’île je connais un gars qui pourra vous cacher un moment et qui…
- Hypnomade, Psyko… »

L’homme fut alors projeté au plafond, puis au sol et de retour au plafond. Je fis signe à mon Pokémon d’arrêter et la personne finit contre un mur. Il était blessé, mais je savais qu’il finirait par s’en remettre et puis sinon on l’aurait entendu se plaindre. J’apportais des précisions aux autres estimés collègues encore présent sur la table :

« - Contrairement, à ce que le cadre désastreux laisse à penser, mes finances vont bien, je vous prierai donc d’éviter des propositions qui consisteraient à me terrer sur une île tout près d’ici puant le souffre ou dans le bois infesté de Dardargnan voisin de mon ancienne arène.
« - Oui Boss, mais nous pensions que toutes suggestions étaient bonne à prendre.
- Non.
- Avez-vous entendu parler de Johto ? C’est la région voisine et il me semble que…
- Je souhaite m’établir loin d’ici, une région éloignée où mes affaires ne seront plus étalées sur la place publique par le premier challenger de la ligue Pokémon rencontrée.
- Mais… toutes les régions que nous connaissons ont leur propre ligue Pokémon. »

Les discussions continuèrent un long moment encore et je crus qu’elles ne finiraient jamais tant mes derniers collègues étaient d’une bêtise sans limite. Ils agrainèrent le nom de toutes les régions connues cependant, aucune ne me satisfaisait. Les affaires étaient déjà prise par une autre organisation ou alors la ligue Pokémon y était si puissante que le moindre faux pas m’aurait ramené à Kanto. Rien ne semblait avancé quand mon attention se tourna vers une personne en bout de table. Cet homme n’avait pas dit un mot depuis le début de la réunion :

« - Toi au fond, une idée à suggérer pour arrêter la figuration dans ce bal d’idiots ?
- Un archipel loin de tout, une police inexistante, sans ligue Pokémon juste des dresseurs faisant des épreuves autours des principales îles de l’archipel. Il s’agit d’Alola. »

Il continua de me décrire mille et une merveilles de cette région dont j’ignorais l’existence. Pendant sa description, les idées germaient dans ma tête. Aucune personne vraiment ambitieuse ne semblait avoir mis la main sur ces îles. Au fond de cette cave délabrée j’arrivais quand même à flairer tout le potentiel de cet archipel :

« - Il était temps de te faire parler, les affaires vont repartir de plus belle, une fois atterrit à Mélé-Mélé, je vous laisse, j’ai mon départ à préparer, j’espère vous y revoir sur place ».

Quitter le froid et la pluie de Kanto pour un archipel tropical quelle merveilleuse idée c’était. La banque avait bloqué mes comptes mais, heureusement pour moi, avec les milliards de Pokédollards en or et objets précieux, j’avais l’argent pour rebondir. Il m’a fallu près d’un mois pour organiser le départ avant d'être enfin prêt. Sur la piste d’un petit aéroport secret perdu sur un plateau du Mont Sélémite. Mon avion était plein de pépites, de perles et de Pokémon rares. Tout allait au mieux sauf quand j’entendis les sirènes de la police :

« - Pilote montez immédiatement à bord, on décolle !
- Oui Boss ! »

Mes nombreux voyages des dernières semaines ont fini par être repéré par Jenny. La course-poursuite qu’avait commencée cette peste va maintenant se finir. Je l’entendais avec son mégaphone me criait de me rendre. Elle pensait vraiment me retenir, me mettre en prison avec l’aide de son sac à puces d’Arcanin. Je la surveillais depuis un des hublots pendant le démarrage de l’avion. Elle avait un nouveau Pokémon avec elle, un Dracaufeu débordant de puissance. Cet imprévu est susceptible de me contrarier surtout s’il se met à me poursuivre jusqu’à Alola :

« - Pilote ! Il va falloir décoller au plus vite !
- Je démarre les moteurs immédiatement ! »

L’avion s’apprêtait enfin à décoller quand je vis l’Arcanin lancer déflagration en direction d’un des réacteurs. Jenny avait l’air vraiment prête à tout, des mouchards avaient certainement dû bien m’accabler pour qu’elle prenne le risque de me faire sauter avec mon avion. Elle me le paiera. J’ordonnai :

« - Hypnomade ! Mur Lumière ! Protège l’avion de ton Maître ! »

Un impénétrable mur enveloppa l’avion. La déflagration d’Arcanin fut sans effet en heurtant le mur Lumière de Hypnomade. Toutefois, Dracaufeu se lança à notre poursuite dans les airs avec sur son dos l’agent Jenny. Elle ne voulait vraiment pas lâcher l’affaire. Il était temps de se servir de mes acquisitions faites au Musée à la belle époque. Avant de le vendre un bon prix, ce Pokémon me sera bien utile :

« - Tu vas me débarrasser de ce Dracaufeu avec la plus puissante de tes attaques ».

J’ouvris rapidement la porte de l’avion pour libérer Ptéra. Il fracassa violemment Dracaufeu qui tomba à pic sur la montagne en soulevant un immense nuage de poussière :
« - Arrivederci Jenny ».

Je récupérai en vitesse Ptéra dans sa Pokéball. J’avais largement sous-estimé la valeur de ce Pokémon. Son prix avait doublé après cette impressionnante démonstration de sa force. Une belle petite fortune que je tenais dans la main, une bonne nouvelle de plus pour les affaires.

Le voyage aérien était long jusqu’à Alola. Je repensais à Kanto, cette région qui était si joyeusement distraite par mes jeux et ravie d’acquérir grâce par mon aide, des Pokémon rares. Les gens avaient très vite oublié que j’avais participé au développement de la région. Il n’était cependant plus question de faire demi-tour. Kanto appartenait définitivement au passé pour moi. Je devais me tourner vers l’avenir : Alola.