L'espoir d'une retrouvaille - livre 1 : Thanatos de greenkosky

Il faisait chaud. Il marchait pieds nus sur le sable et sous un soleil radieux, ce qui était extrêmement agréable après des siècles enfermé dans une sphère. Il se sentait bien. Il ne savait pas où il était mais il s'en fichait, ce qui était important c'était d'avoir réussi là où les autres Team avaient échoué. Lui, Thanatos, avait enfin créé son monde parfait dont il était le seul Maître. Sa femme Suicune régnait à ses côtés. Arceus était mort, la plupart des Légendaires déboussolés qui avaient osé se rebeller étaient soit morts soit devenus des esclaves, certains lui avaient prêté allégeance et surtout celui qui était craint par tout le monde avait disparu nul ne sait où. Bref, c'était la vie rêvée. Il en était fier et jubilait de rappeler à tous que les Légendaires avaient pathétiquement échoué.

Et puis, comme à chaque fois, les ténèbres recouvraient ce tableau idyllique. Tout finissait par voler en éclats et il chutait comme à chaque fois pour atterrir dans une flaque de sang d'où il ne savait s'enfuir. Plus il essayait de nager vers la surface, plus il s'enfonçait dans le néant. Et pas question de se servir de ses pouvoirs, c'était comme s'ils avaient été annihilés par une force inconnue. Quand enfin, il était bien enfoncé dans le néant, des chaînes métalliques le transperçaient de part en part lui arrachant des hurlements tonitruants. Mais le noir était tellement profond que seul lui pouvait s'entendre car elle masquait les sons et aucun écho ne pouvait s'y refléter et se propager. Dans cet endroit, il n'avait plus aucun repère, il était totalement perdu et démuni. Il ne savait plus le haut du bas, l'endroit de l'envers ni sa gauche ou sa droite et encore moins s'il y avait une porte de sortie, une échappatoire pour se sauver. Et puis, il se faisait démembrer millimètre par millimètre comme si celui qui le plongeait dans ces cauchemars y prenait un malin plaisir à le torturer.



Thanatos hurla et se redressa subitement. Un rêve, tout cela n'avait été qu'un rêve. À ses côtés, Suicune se réveilla pour s'enquérir de son état qui empirait au fur et à mesure. Il était brûlant de fièvre et haletait bruyamment. Il se leva tant bien que mal et se dirigea tout tremblotant et en suffoquant dans la salle de bain pour se passer de l'eau sur le visage. Cela faisait des mois, trop longs à son goût, qu'il faisait toujours le même rêve qui terminait en cauchemar. Il avait de plus en plus de mal à s'en remettre et cela l'affaiblissait encore plus. D'autant plus qu'Hélio, son hôte, en profitait pour le tourmenter encore plus et essayer de reprendre le contrôle de son corps. Il y était parvenu quelques fois mais Thanatos le remettait vite à sa place et renforçait les défenses de son corps et les barrières qu'il avait érigées pour l'empêcher à nouveau d'agir à sa guise.

Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi ce dernier était aussi puissant. Quand il avait pris possession de son corps, il avait repris l'intégralité de ses pouvoirs qu'il avait donnés quelques années plus tôt et à sa connaissance il n'en possédait pas de base. Comment cela se faisait-il qu'Hélio était à ce point puissant au point de lui tenir tête régulièrement ? C'était un de ces mystères qu'il devait éclaircir. La seule chose qu'il savait avec une conviction inébranlable, c'était que le responsable de ses cauchemars n'était nul autre que le Maître des Cauchemars lui-même à savoir Darkrai. Alors comme ça Il avait encore décidé de se mettre en travers sa route comme plus de 500 ans plus tôt. Ça l'agaçait car il ne savait pas quel était l'objectif final de Lucifer ni ce qu'il cherchait à accomplir. Pourquoi ne s'alliaient-ils pas ensemble contre Arceus ? Après tout, Arceus l'avait bien banni dans le Monde Distorsion. Il secoua la tête désespérément pour chasser toutes ces idées et alla se rallonger aux côtés de Suicune en essayant de ne plus s'endormir. Car il avait peur de se rendormir comme il savait ce qui l'attendait.

Du weißt genauso gut wie ich (tu sais aussi bien que moi)
Dass ich nicht schlafen kann (que je ne peux pas dormir)
Denn meine Träume kreisen (parce que mes rêves tournent)
Immer nur um dich (toujours autour de moi)



Niels aussi rêvait, mais contrairement à Thanatos, ses rêves étaient doux et apaisants. Il ne redoutait pas ses moments mais les attendait avec impatience. Car jamais il ne sentait aussi bien que quand il rêvait. Au début, il avait eu un peu peur quand il avait commencé à faire ce rêve une ou deux années avant mais la présence rassurante de son interlocuteur qu'il n'avait jamais vu l'avait vite mise à l'aise. Il aimait vraiment bien discuter avec lui, cette personne dont il ne connaissait ni le nom ni l'apparence physique. Il apparaissait toujours dans un halo de lumière qui faisait vibrer le corps de l'adolescent de douze ans jusqu'au plus profond de son âme. Cette présence comblait le trou dans le coeur de Niels qui avait vu son père disparaître. Depuis quelques années il se sentait définitivement seul, surtout depuis que son frère Max était parti à Hoenn. Et ce n'est pas sa mère qui comblait le vide, ni ses amis car ce qu'il avait besoin c'était avant tout un père ou une figure paternelle. Et son ami l'avait très bien compris et jouait très bien le rôle.

Il était donc, comme d'habitude, dans les méandres de son esprit à la recherche de son ami. Il faisait noir, sombre, froid et humide quand il n'était pas là. Il sentait qu'il était brisé, que son coeur pleurait. Puis il pleuvait, une belle drache qui lui glaçait la peau. Il frissonna de froid mais n'avait aucun endroit où se réfugiait. Il continua à errer, perdu et marchant comme un automate. C'est à ce moment-là qu'il sentait deux mains puissantes sur ses épaules. Son corps se mit à se réchauffer ainsi que son esprit et son monde intérieur. Les ténèbres furent chassées pour laisser place à une lumière chaude et apaisante. Il se sentait extrêmement bien comme à chaque fois que son ami lui rendait visite quand il dormait.

Ich habe Nächtelang gewartet (j'ai attendu la nuit)
Dass du zu mir kommst (que tu viennes à moi)
Jetzt gib mir endlich deine Hand (maintenant donne-moi enfin ta main)
Und komm ins Licht (et viens à la lumière)



Niels et Thanatos, quand ils avaient commencé à rêver chacun de leur côté, n'avaient juste eu besoin que de faire un minuscule petit pas pour se retrouver sous l'emprise de ces êtres puissants. Il n'y avait plus de retour possible en arrière, ce qui était fait était fait. Parfois une petite chose pouvait tout changer dans la vie de quelqu'un. Il suffisait de faire le mauvais choix pour gâcher sa vie ou au contraire faire le bon choix pour avoir une belle vie. Et encore, aucune certitude n'était établie, on pouvait très bien être heureux un jour et malheureux le lendemain. L'inverse était d'ailleurs tout aussi vrai.

Es ist ein winzig kleiner Schritt (C'est un minuscule petit pas)
Und es gibt kein zurück mehr (et il n'y a plus de retour)



Cela ne gênait pas Niels qui attendait ses rêves tous les soirs alors que Thanatos n'aimait pas ses rêves et encore moins que l'on se moque de lui.

Träumst du mit mir heut Nacht (Rêves-tu avec moi ce soir ?)
Springst du mit mir heut Nacht (Te moques-tu de moi ce soir ?)



Thanatos se leva et sortit dans le couloir sans un bruit pour y faire des pas. Il marchait rageusement puis faisait demi-tour tout aussi rageusement. Il en avait marre de ne plus pouvoir dormir et cela le minait fortement. Des énormes cernes pochaient ses yeux devenus rouges sous le manque évident de sommeil. Il n'avait plus goût à rien et commençait à se délaisser comme en témoignait sa barde naissante. Il avait l'impression d'être une marionnette dont on actionnait les fils pour le faire bouger. Il n'arrivait même plus à réfléchir correctement, ses pensées s'emmêlant dans un bazar apocalyptique. À chaque fois qu'il essayait de raisonner, d'émettre une idée, son crâne lui rappelait que c'était une mauvaise chose et une violente migraine l'assaillait. Il avait la désagréable sensation de ne plus être maître de lui, de son destin. Déjà qu'Hélio essayait sans cesse de prendre le contrôle, Darkrai en rajoutait une couche pour venir l'ennuyer à moins que ce n'était l'inverse ? Il voulait retrouver sa liberté de penser et de se mouvoir. Il n'avait plus l'impression d'avoir de libre arbitre mais d'être plus qu'un petit chien qui se contentait d'obéir aux injonctions qu'on lui donnait. Et par-dessus tout, il n'était pas heureux même si Suicune était à ses côtés, même si la Team Apocalyptico était enfin opérationnelle et qu'il allait pouvoir mettre ses plans à exécution. Seule la liberté pourrait lui rendre sa joie mais il ne savait pas comment il pourrait y accéder. Soudain, il se rappela que parmi les Pokémon Légendaires, Cresselia l'antithèse de Darkrai était à même de calmer ses cauchemars grâce à sa Lun'Aile qui pouvait soigner n'importe quel mal de l'esprit.

Die große Freiheit ist das Tor (La grande liberté est la porte)
Zu deiner Seligkeit (à ton bonheur)
Der freie Wille wird dir schnell (Le libre arbitre sera rapide pour toi)
Zum eignen Strick (Pour ton propre tricot)



La boule lumineuse avançait dans sa direction à la fois douce et apaisante. Elle prit la parole :

- Tu es content que je sois là ? demanda aimablement la voix.

- Oui bien sûr, répliqua le jeune garçon avec un grand sourire.

- Je sais que ce n'est pas facile pour toi de croiser tous ces gens heureux dans la rue.

Et c'était bien vrai ! Niels ne supportait pas de voir les autres heureux alors qu'on lui avait arraché son père prématurément. Certains de ces condisciples s'étaient mêmes moqués de lui plutôt que de compatir. Quoique la compassion voire la pitié dont faisaient montre certains l'énervaient autant que ceux qui le blessaient même s'il se cachait derrière une épaisse carapace pour ne pas montrer ses faiblesses et ses sentiments. Personne ne pouvait le comprendre, même pas sa propre mère qui avait tourné amèrement la page. Le seul qui le comprenait parfaitement était son ami. Niels en était presque devenu indépendant si bien qu'il ne supportait pas ses absences trop longtemps. Entre eux s'était tissé un vrai lien d'amitié indestructible.

Ich weiß, dass du den Lärm des Lebens (Je sais que tu ne peux pas supporter le bruit de la vie)
Nicht ertagen kannst
Und von der Stille trennt uns (Et du silence qui nous sépare)
Nur ein Augenblick (Juste un moment)



La voix reprit :

- Te souviens-tu des histoires que je t'ai racontées à propos des Légendaires ?

Niels acquiesça positivement.

- J'aurais une mission en ce sens à te confier.

- Une mission ? demanda le blond un peu perplexe.

- Oui, je te la confie car je sais que tu peux la réussir. Il s'agit ni plus ni moins d'arrêter Hélio ton frère ou je devrais plutôt dire Thanatos, évasa la voix.

- Hein, quoi !? Le seul frère que j'ai, c'est Max, s'étrangla le jeune garçon.

- Ce que ta mère ne t'a pas dit, c'est que vous êtes trois ! Max, toi Niels et Hélio. Mais Hélio est parti il y a bien longtemps car tes parents le haïssaient vu qu'il n'était pas désiré. Ta mère a bien tout fait pour avorter, mais rien ne fonctionnait, la volonté d'Hélio était trop grande et il ne voulait pas mourir, il a donc lutté pour survivre et échapper à la mort. Il a bien senti qu'il était mal-aimé et il a disparu peu avant ta naissance. Depuis ce jour, il est devenu un sujet tabou. Tu devrais questionner ta mère et voir sa réaction. Ta mère a même interdit à Max de t'en parler. Il a préféré partir à son tour non sans une pointe de regret. D'ailleurs, ne lui en parle même pas, il ne se souvient plus de lui car ta mère a utilisé un Pokémon Psy pour lui effacer certains souvenirs.

Niels n'en revenait pas, on lui avait caché qu'il avait un autre frère. Il était d'autant plus indigné d'apprendre que Max avait eu la mémoire effacée, ses souvenirs volés et perdus sans doute à jamais. Il tapa rageusement du poing dans le vide et donna des violents coups de pied. Son ami le laissa faire en attendant qu'il se calme.


Thanatos s'était malheureusement rendormi. Trop accablé par le sommeil, il n'avait su garder plus longtemps ses paupières ouvertes. Il savait ce qui l'attendait et en avait peur. Il espérait juste qu'Yveltal lui ramène vite une Lun'Aile. Il entendit les rires moqueurs du Pokémon Noirtotal.

- Ça te fait rire, n'est-ce-pas ? Mais ne t'inquiètes pas, tu ne riras plus longtemps tu peux me croire sur parole.

- Dommage, je m'amusais bien pourtant, ricana Darkrai qui lui apparut en chair et en os dans ses songes.

- Rira bien qui rira le dernier car quand je t'aurais mis la main dessus, tu le regretteras amèrement, foi de Thanatos.

- Tu n'arriveras jamais à m'avoir, en tout cas, Lucifer ne te le permettra pas.

- Qu'il vienne, je n'ai pas peur de lui.

- Ah oui ? Pourtant tu as peur de moi.

- Toi oui, mais Lucifer ne me fait pas peur, il est moins puissant que toi !

Darkrai éclata de rire devant la bêtise de son interlocuteur.

- Qu'y a-t-il de si drôle ? s'emporta le jeune adulte.

- Mouah, ah, ah, ah, ah ! Si tu savais ! Tu es vraiment bien loin de la vérité ! Tu es bien loin de connaître Lucifer et l'étendue de sa puissance. Tu devrais le craindre plutôt que de me craindre. Je ne suis rien à côté de lui ! Il est tellement terrifiant, tu n'imagines même pas. Un instant, il est doux comme un agneau, l'instant d'après il est cruel et échafaude des plans extrêmement bien ficelés. Tu ne devrais pas le sous-estimer autant car cela te coûterait la vie !

Thanatos éclata d'un rire franc, ce qui étonna Darkrai.

- Tu crois vraiment que je vais te croire ! De qui se moque-t-on ?

- Libre à toi de me croire ou non ! murmura le Maître des Cauchemars.

- Ne me prends pas pour un idiot, s'énerva-t-il.

Il lança une Ball'Ombre sur son adversaire qui absorba l'attaque sans broncher. Les deux adversaires se jaugèrent avant de s'élancer l'un vers l'autre.

Träumst du mit mir heut Nacht (Rêves-tu avec moi ce soir ?)
Springst du mit mir heut Nacht (Te moques-tu de moi ce soir ?)
Träumst du mit mir heut Nacht (Rêves-tu avec moi ce soir ?)
Kommst du mit mir aufs Dach (Viens-tu avec moi sur le toit ?)



Niels venait enfin de se calmer et était assis par terre, en tailleur. Son ami en fit de même pour se mettre à sa hauteur.

- Pourquoi est-ce à moi de faire ça ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Tu me parles d'arrêter un Humain Légendaire qui est certainement accompagné de son Légendaire. Je ne suis qu'un humain insignifiant. Pourquoi me prendre moi ?

La lumière se dissipa pour laisser apparaître Lucifer.

- Tu n'es pas un humain insignifiant, tu es mon élu ! Tu es destiné à recevoir une partie de ma puissance et d'être mon disciple. Je t'apprendrais tout ce que je sais afin de t'aider dans ta tâche. De plus, tu ne seras pas seul, j'ai déjà contacté Gold pour qu'il vienne t'aider. Tu auras également le soutien des Forces de Police Internationale et de leur commando spécial rassemblant des êtres tel que toi. Ils pourront aussi t'aider à apprendre à maîtriser tes pouvoirs. Tu réussiras, je le sais. Je te connais suffisamment depuis longtemps pour savoir ta valeur et ta bravoure. Moi, malheureusement, je ne puis agir à ma guise. Tu sais très bien que je répugne à me battre.

Il s'interrompit pour regarder son élu droit dans les yeux avant de reprendre :

- Je te laisse le temps de réfléchir quelques minutes car sache que tu n'es pas obligé d'accepter. Néanmoins, je serais très déçu si tu me repoussais comme un malpropre. N'oublies pas que tôt ou tard que Thanatos sera que tu es un élu même si tu as refusé mon offre car tu as déjà un pouvoir en toi en sommeil qui ne demande qu'à se réveiller. En restant chez toi, tu mets ta famille et tes amis en danger. Pèse bien le pour et le contre car il n'y aura aucun retour possible.

Niels le regarda droit dans les yeux. Alors comme ça il discutait avec Lucifer depuis le début ! Il peinait encore à y croire mais savait qu'au fond c'était la pure vérité, la pure réalité. Il lui fallait réfléchir et vite !

Komm doch bitte bitte bitte (S'il te plaît, viens s'il te plaît)
Noch ein bisschen näher (Un peu plus près)
Komm doch bitte bitte bitte (S'il te plaît, viens s'il te plaît)
Noch ein bisschen näher (Un peu plus près)



Sa décision était prise et il accepta de son plein gré et avec une bonne humeur apparente d'être l'élu de Lucifer. L'homme aux longs cheveux rouges sourit d'un sourire franc et sincère puis lui prit ses deux mains avant de lui influer ses pouvoirs. Niels sentit une puissance monstrueuse, colossale parcourir tout son corps dans son intégralité. Chaque cellule sentait cet afflux massif et frémissait. La douleur était telle qu'il hurla. Il avait l'impression que son corps se consumait depuis l'intérieur. C'était comme si on l'avait plongé au plus profond d'un volcan ou qu'on marquait son corps au fer blanc. Il se mit à saigner du nez. Lucifer le rassura en disant que c'était presque terminé. Niels avait l'impression que son corps n'allait plus tenir très longtemps. Sa gorge s'assécha rapidement, ses lèvres se craquelèrent et son corps en fit de même laissant apparaître des cloques. Sa conscience commençait à vaciller. Il était à l'article de la mort.

Soudain, il sentit que la température commençait à diminuer. En vérité, Lucifer soufflait sur lui un souffle glacé destiné à le maintenir en vie car le processus n'était pas encore complètement fini. Les cloques disparurent, la production de globule rouge s'accélérait dangereusement, les craquelures se refermèrent et sa gorge n'était plus asséchée. Mais il avait froid, très froid et commençait à greloter. Puis, il ne sentit plus rien, ni cette puissance herculéenne qui parcourait son corps, ni la chaleur, ni le froid. Il se demandait s'il n'était pas mort, mais Lucifer le rassura avant de lui prendre la tête et de la poser sur ses genoux tout en caressant ses courts cheveux blonds. Niels se laissa faire, content d'avoir satisfait celui qu'il considérait comme son deuxième père. Il aimait bien le contact des mains de son mentor sur son corps. Il se redressa et prit Lucifer dans ses bras avant de le remercier.

- Oh Lucifer si tu savais à quel point je te suis reconnaissant. Merci de m'avoir choisi et de me faire confiance.

- Je suis honoré que tu es accepté ma proposition, lui murmura-t-il à l'oreille tout en arborant un sourire machiavélique !

Ils se serrèrent l'un contre l'autre.

Es ist ein winzig kleiner Schritt (C'est un minuscule petit pas)
Und es gibt kein zurück mehr (Et il n'y a plus de retour)



Thanatos et Darkrai étaient toujours en train de se mettre dessus. Le Dieu de la Mort avait vite opté pour des attaques Mort-Ailes ou Exploforce pour vite en finir avec son ennemi. Malheureusement, les attaques Exploforce manquaient souvent de précision et étaient soit rapidement contrées soit esquivées quand elles ne passaient pas carrément à côté de lui.

Darkrai optait plus pour des attaques Laser-Glace dans l'espoir de le geler. Il avait d'abord tenté des Trou Noir pour endormir son adversaire mais Blabla Dodo le mettait bien dans l'embarras car elle rendait son utilisateur totalement imprévisible. Il avait donc essuyé quelques coups mais il n'était pas épuisé pour autant. Il lança quelques Toxik pour contrer celle de son adversaire. Quelques-unes l'avaient touché mais il s'était vite régénéré en utilisant à peu près la même technique que son adversaire : Repos et Blabla Dodo.

Thanatos en avait marre, chaque attaque était contrée ou presque si bien de sa part que celle de l'autre. Ce combat ne menait à rien, c'était un match nul. Néanmoins, il essayait de gagner du temps pour Yveltal qui ne devait plus tarder à revenir avec l'objet qui lui permettrait de pouvoir dormir normalement. D'ici quelques minutes, Darkrai ne ferait plus le malin et il ne pourra plus le tourmenter.

Il plaça deux ou trois Machination pendant que l'homme aux longs cheveux bleu était perdu en pleine réflexion. Il avait bien conscience qu'il n'essayait que de gagner du temps. Peut-être était-il temps pour lui de mettre un terme à ce duel absurde entre deux puissances de même calibre ? Un Laser-Glace partit de ses mains pour percuter de plein fouet le Dieu qui recula de quelques mètres.

Merde, il s'était laissé distraire et voilà le résultat : il s'était pris une attaque glace de plein fouet qui l'avait quelque peu sonnée. Il reprit ses esprits et contre-attaqua avec Eboulement. Darkrai, ne s'attendant pas à ça, reçut les roches sur lui et fut enseveli mais il sortit bien vite de là en tranchant le tas avec ses griffes. Il allait relancer une attaque glace mais constata que celle-ci était sous Entrave.

Bon, il en avait vraiment marre ! Il enchaîna rapidement des Tonnerre, Fatal-Foudre, Bomb-Beurk et Exploforce. La vitesse était tellement fulgurante que Thanatos se prit presque tous les assauts pendant cinq bonnes longues minutes. Et alors qu'il croyait qu'il allait être vaincu, voire même tué, la puissance de l'offensive diminua sensiblement. Il se dit qu'il devait être épuisé et qu'il aurait peut-être une chance de s'en sortir. Darkrai sentait ses forces s'amenuisaient mais cela n'était pas de son propre fait. Il en déduit donc qu'Yveltal avait ramené l'objet tant convoité. Il soupira et arrêta de lui-même cette violence, sentant que cela ne servait plus à rien. Il regarda une dernière fois Thanatos qui gisait au sol avant de disparaître dans un éclat de lumière.

Träumst du mit mir heut Nacht (Rêves-tu avec moi ce soir ?)
Springst du mit mir heut Nacht (Te moques-tu de moi ce soir ?)
Träumst du mit mir heut Nacht (Rêves-tu avec moi ce soir ?)
Kommst du mit mir aufs Dach (Viens-tu avec moi sur le toit ?)



Thanatos regarda autour de lui, il était sur le toit de son QG. Une Lun'Aile était posée dans sa main droite. Il ricana puis rigola, enfin libre des cauchemars. Maintenant, il allait pouvoir enfin dormir paisiblement et se consacrer pleinement à son plan. Il regarda Yveltal et le remercia en lui flattant l'encolure ce qui le ravit.

- Au fait, comment as-tu obtenu si rapidement une Lun'Aile ? Tu as dû te battre ?

- Non pas du tout, quand je suis arrivé, Cresselia me l'a simplement remise en me disant que cela devait se produire de cette façon.

- Qu'a-t-elle voulut dire par là ?

- Je ne sais pas, elle ne m'a donné aucune explication.

- Bon, ce n'est pas grave... Rentrons, j'ai sommeil !

Thanatos descendit les escaliers qui menait à l'intérieur de la base et partit se coucher un grand sourire aux lèvres, ravit de pouvoir enfin passer une nuit tranquille.

Träumst du mit mir heut Nacht (Rêves-tu avec moi ce soir ?)