Chapitre 1
La ville se rapprochait. Du pont elle observait le port. Sur le quai des personnes s’affairaient à l’approche du bateau. Plus que quelques minutes et elle poserait le pied à Alola, pour son premier voyage en solitaire. Elle espérait que tout se passerait bien ; surtout avec Léopardus. Elle se réconforta en humant les embruns, de délicieuses notes sucrées trahissaient l’arrivée dans une région tropicale. Quelques souvenirs d’agréables moments passés en famille sur ces îles lui revinrent. Le chaud soleil et les vives couleurs finirent de la mettre de bonne humeur.
La jeune fille ravie posa le pied à Ekaeka au milieu d’autres touristes extasiés. Ses souvenirs de la région étaient très flous. Le soleil était encore assez haut dans le ciel, elle aurait surement le temps de flâner et de s’acheter une friandise, les fameuses malasadas, avant de rejoindre son motel. La ville était plus grande, plus animée que sa Pavonnay natale. Les bâtiments plus grands et plus hauts. Mais de nombreux parcs, arbres et fleurs la rendaient tout aussi verdoyante. Les gens étaient souriants. Tout était coloré, chaleureux, parfumé. Elle se sentait bien.
Son sac à dos sur les épaules, la petite vacancière remonta doucement la rue en regardant de-ci de-là, quand soudain elle rentra dans quelque chose. Elle en tomba de surprise.
— Oh pardon, se fit entendre une voix un peu plus loin suivit de pas précipités, tu vas bien ?
— Chevroum ?
— AAAH, s’écrit elle en voyant si près d’elle le visage d’un Pokémon inconnu.
— Ne t’inquiète pas, Chevroum est très gentil, dit une voix féminine.
Le Chevroum se poussa un peu. Elle pu lever les yeux vers une inconnue avec un drôle de Pokémon perché sur son épaule qui lui tendait la main. Elle saisit cette main qui l’aida à se relever.
— Je m’appelle Alexia, je suis la dresseuse de ce Chevroum. Je suis désolée qu’il t’ai renversé, rien de cassé au moins ?
— Chevroum, dit le Pokémon en semblant s’excuser.
— Non, tout va bien, ce n’est rien, dit-elle doucement, je ne regardais pas où j’allais.
— Comment puis-je me faire pardonner, s’exclama-t-elle préoccupée. Oh je sais ! Il y a un Malasa’Délices à deux pas, je t’invite !
L’adolescente n’eu pas le temps de répondre, déjà Alexia la poussait.
Elles firent plus ample connaissance en passant commande. Une serveuse apporta des malasadas pour tout le petit monde. Alexia en donna une à Galvaran qui restait prudemment près d’elle, Chevroum accepta avec plaisir. Bruyverne intimida un peu la jeune fille mais Alexia lui assura qu’il savait se montrer très gentil. De son côté elle en offrit à Ponchien qui ne se fit pas prier pour découvrir de nouvelles saveurs. Son Chovsourir se réveilla au délicieux fumet. Très souriante elle en présenta une à Léopardus qui se montra réservé. Il s’assit en la regardant. D’un geste amical elle l’invita à manger, il se contenta de fixer la pâtisserie un peu bizarrement. En soupirant elle lui posa à côté pour qu’il puisse se décider à son aise.
— Il a l’air un peu méfiant, hasarda Alexia, il n’est pas encore habitué à toi ?
— D’une certaine manière.
Elle sembla hésiter. On ne raconte pas ses problèmes comme ça au premier venu. Mais elle se dit qu’Alexia était une journaliste qui voyageait à travers le monde, elle s’y connaissait surement en Pokémon. Elle faisait de son mieux avec Léopardus mais peut-être qu’elle aurait un conseil. Elle se lança :
— Quand j’étais encore petite fille, mon grand-père l’a donné à mon grand frère, Matis, qui me l’a offert pour mon anniversaire, expliqua-t-elle. A cette époque il était encore un Chacripan, nous nous entendions très bien. Mais à peine l’ai-je eu que des personnes de la Team Plasma l’ont enlevé.
— La Team Plasma, elle parue réfléchir, n’est-ce pas cette organisation d’Unys qui voulait la libération des Pokémon ou quelque chose comme cela ?
— Oui c’est eux, acquiesça la jeune fille. Ils ont enlevé Chacripan, Matis en a gardé une grande rancœur envers eux. Il l’a longtemps cherché et plusieurs années plus tard il me l’a rapporté. Chacripan avait évolué en Léopardus, il était très agressif, je ne pouvais pas du tout le laisser sortir de sa pokéball et il ne se souvenait plus de moi. Pendant très longtemps j’ai caressé doucement sa pokéball en lui parlant gentiment.
— Tu as été bien courageuse, admira la journaliste.
— Euh … maintenant ça va mieux, continua-t-elle un peu gênée, surtout que j’ai d’autres Pokémon. Ponchien est particulièrement gentil. Des fois j’ai l’impression que Léopardus se souvient un peu de nous avant. Mais malgré tout il reste très méfiant, il n’en fait souvent qu’à sa tête.
— La manière dont il a été élevé est surement aux antipodes de la façon dont tu te conduis avec lui. Il va lui falloir beaucoup de temps pour se réhabituer, expliqua gentiment Alexia.
— Oui, je dois être très patiente, dit-elle réconforter par ces paroles bienveillantes. Et j’essaye de faire des activités avec Léopardus. C’est pour ça que je suis venue en vacances à Alola. Je me suis dit que ce serait bien pour créer des liens avec Léopardus, nous faire de nouveaux souvenirs tous ensemble.
— Une manière de reprendre sur de nouvelle base, oui c’est une excellente idée, s’enthousiasma Alexia, en plus Alola regorge d’activités en tout genre : farniente, baignade, shopping, randonné et bien sûr combat. Ce n’est pas la 1ère fois que je viens pour le travail, je connais bien la région, je peux te présenter un ou deux endroit sympa si tu veux.
— Je veux bien, dit-elle toute réjouit, je comptais trouver l’office du tourisme pour me renseigner sur les îles. A vrai dire je suis venue en vacances ici plus jeune avec ma famille, mais je me souviens que de la plage, d’un jardin de fleurs et des malasadas.
— Haha, se souvenir des malasadas c’est l’essentiel. Pour ce qui est des jardins il y en a 3, le plus magnifique est celui d’Ula-Ula ! A mon goût. Mais celui de cette île est superbe aussi. Dans un univers tout aussi végétal il y a la jungle Sombrefeuille, rien à voir avec la forêt d’Empoigne, crois en mes pérégrinations journalistique.
Elle avait dit cette dernière phrase avec un clin d’œil amusé. Et Alexia de continuer dans un long monologue. Elle parla des plages, des eaux limpides de la colline Clapotis, du parc volcanique et des danses de Kiawe, de Malié et son parc aux airs de Johto, de la cuisine savoureux mélanges de recettes d’ici et d’ailleurs, des boutiques de mode, des combats et de tous un tas d’autres choses. Tout en croquant dans les goûteuses pâtisseries, l’adolescente écoutait extasié en rêvant ; elle avait l’impression d’avoir déjà visité tout Alola, mais mourrait d’envie d’aller tout voir de ses propres yeux. Elle était très impressionnée par les connaissances de la journaliste, son métier lui permettait de voyager aux quatre coins du monde, cela semblait très enthousiasmant.
— Oh mais je parle, je parle, le temps passe lui, il commence à faire sombre.
— C’est rien, répliqua la jeune fille, c’étais très enrichissant. Ça m’a donné pleins d’idées.
— En tous cas nos Pokémon en ont profité pour s’empiffrer, remarqua Alexia amusée, même Léopardus à mangé sa part.
— Tu as aimé ? demanda la jeune dresseuse en se penchant gentiment vers Léopardus.
Elle avança la main mais il eu un mouvement de recule. Elle sembla déçue.
— Ne t’inquiète pas, ça finira par venir, l’encouragea Alexia. Mais dis-moi où dors-tu ? Il est tard maintenant.
— J’ai réservé une chambre dans un motel près d’ici.
— Il n’y a qu’un motel ici, celui bercé par les douces effluves qui émanent du champ de baies, dit-elle l’air rêveuse. Sais-tu où il est ?
— Pas vraiment, je sais juste qu’il n’est pas trop loin et au nord.
— Je vais t’accompagner, on se perd facilement quand il fait sombre, quoiqu’on le trouve facilement en suivant la piste odorante.
— Oh non ce n’est pas la peine, commença l’adolescente, je me débrou…
— Tatata, je vais t’accompagner j’ai dit ! Ne t’inquiète pas pour moi, je préfère qu’il ne t’arrive rien.
La jeune fille voulu protester mais Alexia ne lui en laissa pas le loisir, elles s’arrangèrent donc ainsi.
Après que la journaliste eut payé l’addition, elles se mirent en route en laissant leurs Pokémon aller librement. Galvaran s’assit sur la sacoche qu’Alexia avait dans le dos, alors que Chevroum marchait paisiblement aux côtés des filles. Elles parlaient de Ponchien, de son épaisse toison, des salons pour Couafarel à Kalos. La sœur de Matis essayait de s’imaginer les coupes des Couafarel en se demandant ce que cela donnerait sur Ponchien. Non loin de là celui-ci reniflait de toute part des odeurs encore jamais senti. Le chemin était bordé de fleurs, les derniers rayons de soleil laissaient voir la vivacité de leur couleur. Léopardus se sentait à l’aise dans la pénombre qui s’installait tranquillement. Après avoir fixé pendant un long moment les filles, il alla tourner autours de Bruyverne. Celui-ci le vit d’un mauvais œil.
— Méfie-toi, lui lança Alexia, Bruyverne peut se montrer agressif. Ce n’est pas le moment de faire un combat.
Mais Léopardus semblait prêt pour un affrontement.
— Eh mais ce serait une bonne idée ça non ? s’adressant à la jeune dresseuse.
— Ah … euh …
— Pas maintenant bien sûr, ajouta-t-elle aussitôt, mais nous pourrions nous revoir, je suis encore à Alola pour quelques jours. Les combats sont d’excellents moyens de nouer des liens. Mais attention, Bruyverne n’est pas un adversaire à prendre à la légère.
— Je ne me fais pas de soucis pour Léopardus. Il est très fort et très doué en combat, il vous le prouvera, lança-t-elle avec vivacité.
— Haha tu l’aimes vraiment beaucoup.
— Bien sûr que je l’aime !
Léopardus la regarda avec d’un air perplexe mais elle ne s’en rendit pas compte. Une odeur sucrée s’élevait doucement dans l’air.
— Mon frère est un dresseur très fort, continua-t-elle plus doucement, mais en combat c’est moi qui ne suis pas très doué, et Léopardus m’obéit peu. Comme je fais rarement des combats il a beaucoup plus d’expérience que moi, il sait mieux quelles attaques lancer. C’est un peu démoralisant mais d’un autre côté ça m’aide à m’améliorer.
— Il faut toujours rester positif ! Je suis sûr que Léopardus remarque tes efforts, dit la journaliste en le regardant.
Chovsourir qui jusque-là avait dormit sur le sac à dos de sa dresseuse, s’était réveillé avec la nuit. Il utilisa flash, reçus des remerciements en rougissant et virevolta en avant du chemin pour faciliter la marche. Alexia continua :
— Je connais quelqu’un qui s’aura te donner des conseils en combat. Ma sœur, Violette, est photographe et championne d’arène. Je voyage avec elle, ses photos sont toujours magnifiques, mais elle n’était pas avec moi pour aujourd’hui. Je suis sûr qu’elle se fera un plaisir de t’aider.
— Une championne d’arène ? Ce serait génial, s’enthousiasma la jeune dresseuse, j’aimerais bien la rencontrer et vous revoir.
— Humm, demain après midi nous allons visiter Malié, idéal pour découvrir Alola et Johto en même temps. Bien sûr ma sœur et moi aurons du travail. Nous ne pourrons pas rester ensemble tous du long, il faudra que tu visites un peu en solitaire. Mais nous aurons le temps de faire un combat au parc. Et l’excursion sera courte, nous n’aurons que l’après midi et le soir nous nous rendons au festival de Lili’i, mais au moins tu pourras rester à t’amuser avec nous et ce n’est pas trop loin du motel. Ça te tente ?
— Ça à l’air génial, puis se tournant vers Léopardus, qu’en dis tu Léopardus ? Découverte et combat au programme de demain. Ça te tente ?
Il lui sembla qu’il montra une sorte de signe de joie ou quelque chose y ressemblant mais elle n’en fut pas sûre à cause de l’obscurité.
Elles arrivèrent devant le motel. La suave senteur des baies se faisait maintenant vraiment sentir. Dans l’atmosphère du soir c’était délicieusement particulier. Alexia et la sœur de Matis s’arrangèrent pour le lendemain, puis la journaliste sortit une lampe de poche et partit en faisait de grands signes auxquels la jeune fille répondit longtemps.
Dans sa chambre elle se préparait à aller dormir. Chovsourir se posa dans le coin du lit, entre le mur et l’oreiller. « Il peut vraiment passer ses journées à dormir lui » remarqua-t-elle amusée. Ponchien se coucha dans un panier mis à cet effet à côté du lit. Léopardus alla se coucher dans un coin de la pièce, loin du lit. Le parfum particulier des baies était rentré dans la chambre. La nuit était si douce qu’elle ne tira pas le rideau au dessus du lit. Elle alla se coucher en se disant que la journée de demain allait être palpitante.