Chapitre 4: fin
La team Skull avait mis au point un plan parfait qui avait permis de capturer Giovanni, le célèbre chef de la team Rocket. Ce plan permettait de placer Yama à la tête de la team Rocket. Ensuite, une alliance entre ces deux teams aurait pour conséquence, entre autres, de financer la team Skull. Ainsi, la team Skull serait la team la plus puissante de tous les temps ! Mais, ivre de puissance, pensant déjà avoir gagné, Guzma n'avait pas pris le temps de s'assurer que sa victime était bel et bien morte. En fait, la lame s'était contentée d'entailler la poitrine de Giovanni. Celui-ci n'avait pas mis longtemps à comprendre que son adversaire le pensait mort. Il pensa que c'était là sa seule chance de s'en sortir. Il fit le mort. Tout simplement. Et aucun membre de la team Skull ne remarqua que son cœur battait encore. Il fut jeté dans une rivière, dans un parc, de nuit. L'eau était agréablement chaude. Il se laissa flotter, porté par le léger courant. C'était agréable. Il pleurait. De toutes les larmes de son corps. Il pleurait Goupix. Il s'en voulait de ne pas avoir pu le défendre, ni le venger d'ailleurs. Depuis qu'il était à Alola, il ne faisait qu'échouer dans tous ses plans. C'était rageant. Il s'en voulait d'être si médiocre. Entre deux sanglots, il parvint à dire :
« C'est parce que je suis seul. Depuis le début, ma destinée était écrite. Je suis seul. Donc j'ai fait des erreurs, parce que je n'avais personne sur qui m'appuyer. Avec Goupix...j'ai compris. Avoir des amis permet de tempérer ses décisions, de...d'avoir un soutient. Oui, un soutient, c'est ce qui m'a manqué dans ma vie. Depuis toujours j'ai toujours tout décidé tout seul. C'est pour ça que j'ai échoué. Les hommes seuls sont condamnés à échouer....Je comprends. ».
Après quelques minutes de réflexion, il se mit à nager en direction du rivage. En sortant de l'eau, il eut froid. Comment faire maintenant ? De toute évidence, il lui était impossible de rentrer à Kanto. Il s'abrita sous un autel. Il avait froid. Il tremblait. Le vent soufflait. Une ombre se présenta à Giovanni. C'était une vieille dame, qui travaillait à la bibliothèque de Malié, la ville qui abritait le parc dans lequel errait Giovanni.
« Que faites-vous là, tout tremblant de froid que vous êtes ? Venez donc avec moi ». Giovanni regarda la vieille dame. Il hésitait. Devait-il changer ? Vivre au moins pour son Goupix ? Il leva les yeux vers la lune. Elle était ronde et bien blanche. Oui, il devait vivre. Goupix vivrait à travers lui, d'une certaine manière. Il n'était plus le chef de la team Rocket. Désormais cet homme se nomme Yama. Il répondit : « Je cherche du travail dans la région, mais j'ai du mal à en trouver. ». Sa voix était si sincère que la dame crut que cet homme était réellement en quête de travail.
« Ah bon ? Venez donc chez moi ! Vous pourrez vous y reposer en attendant d'avoir trouvé un emploi.
-C'est très gentil de votre part.
-Ce n'est rien, venez ».
La vieille dame possédait une chambre au-dessus de la bibliothèque. Elle tait très bien rangée. Et remplie de livres également. « Vous pouvez dormir sur ce futon ». Giovanni s'allongea. Il était épuisé. Depuis qu'il était à Alola, il ne s'était jamais vraiment reposé. Ce mince futon lui offrait son premier vrai sommeil depuis bien longtemps. Il se glissa entre les draps. Et tomba immédiatement dans les bras de Morphée. Il fut réveillé par les rayons du soleil qui entraient par la lucarne. Il était frais et dispos, pour la première fois depuis longtemps. Posés au sol près de lui, des vêtements propres l'attendaient. Il s'habilla. Les vêtements que la vieille dame lui avait laissé étaient trop grands. Il remarqua qu'il avait perdu du poids. Même sa vieille veste de costume toute déchirée ne lui allait plus. Il soupira. Tant pis pour les costumes ! Une nouvelle vie commence. Il descendit dans la bibliothèque. La vieille dame l'acceuilla avec le sourire et l'amena dans une salle à manger commune. Sur la table se trouvaient des malasadas de toutes les couleurs. Il y avait aussi du jus de baies frais et des croissants. Giovanni se rua sur son petit-déjeuner. Il avait si faim ! En plus, c'était un vrai régal. Les saveurs étaient intenses, vraiment c'était un régal. Une fois sa collation terminée, il sortit de la bibliothèque, en ayant pris le soin de bien remercier la vieille dame.
Il décida d'aller directement au bureau de recherche des emplois. Un homme d'âge mûr lui présenta une série d'annonces. Une en particulier attira son attention. Il s'agissait d'une annonce pour un poste d'éleveur à la garderie pokémon. C'était relativement bien payé. « Je veux faire ça ! C'est un bon moyen de ne plus être seul ! Avec des pokémons toujours à mes côtés... » songea-t'il. Il pris un rendez-vous avec les propriétaires de la garderie. Le rendez-vous fut fixé au mardi de la semaine suivante. Il avait donc un peu de temps pour visiter la ville...et soigner un peu son apparence.
En sortant de bureau, qui par ailleurs était vide, il se rendit au parc. Il s'allongea dans l'herbe. C'était agréable. Un petit Nénupiot s'approcha. Il le caressa. Le pokémon partit un instant plus tard, tout content. « Oui, c'est cela, je dois me faire des amis pokémons. Les hommes, comme moi en réalité, sont vaniteux, hypocrites et trop sûrs d'eux. Ils détruisent tout ce qui est à leur portée. Je dois créer un havre de paix pour pokémon. La guerre ne m'a rien apporté, je dois donc aller en paix. J'ai toujours été seul contre des hommes. Je dois être entouré de pokémons. Je dois vivre à l'opposée de ce que j'étais. C'est ma seule chance de ne pas devenir fou... ». Il se leva et marcha. Il vit un pont. « Comment se nomme se pont », demanda-t'il à l'un des dresseurs qui se tenait là. « C'est le pont pépite ». Le pont pépite ? Comme à Kanto ? Drôle de coïncidence.
Un jour en se promenant on lui parla d'un cimetière pour pokémon. Un cimetière ? Il devait s'y rendre pour honorer la mémoire de son ami. Il emprunta un peu d'argent à la vieille dame pour se rendre au cimetière de Mele-mele. Lorsqu'il arriva devant les rangées de tombes, il eut un pincement au cœur. La vie doit continuer, mais pour le moment, il devait offrir une sépulture décente. Il avait acheté un bouquet de fleurs avec un médaillon sur lequel était gravé : « Merci Goupix ». Il déposa le bouquet et le médaillon au pied d'un autel et pria. Des larmes lui virent mais il voulu les contenir.
Le lendemain, il commença son travail à la garderie pokémon. En regardant la colline et le soleil couchant, il dit : « Tout commence maintenant ! ».