La team Rocket d'Alola de Alpha king

Giovanni sentit le sable froid et humide sur ses mains. Il ouvrit les yeux. De toute évidence, il était sur une plage. Laquelle ? Il n'en avait aucune idée. Il regarda autour de lui. Au bout de la plage il y avait une grotte. Il n'y avait aucune trace de son Roucarnage. La pokéball contenant Bourrinos avait disparu également. En somme, il était seul sur une plage à priori isolée sans le soutient de ses pokémons. La situation était critique. Il se releva. Il avait faim, froid, sommeil, soif...La priorité était donc de trouver de quoi survivre. Impossible de boire l'eau de mer, elle était beaucoup trop salée. Il se dirigea donc clopin-clopant vers la grotte. La grotte était étrangement lumineuse. En y regardant plus attentivement, il remarqua une ouverture naturelle dans le haut de la grotte. Il continua sa route dans les entrailles de la grotte. Il remarqua un ruisseau. L'eau était claire et coulait vivement. Il s'empressa de boire. Sa soif satisfaite, il entreprit de se nettoyer un peu. Une fois tout ceci terminé, il se rendit compte qu'il était épuisé. Il décida de se reposer dans un alcôve à proximité du ruisseau afin d'être sûr de ne pas manquer d'eau. Il s'endormit d'un sommeil lourd.

Encore ensommeillé, il sentit quelque chose le frôler. Instinctivement, il bondit sur ses jambes. Il remarqua que la chose était en réalité un Goupix tout blanc. Le petit pokémon semblait épuisé. Giovanni le prit dans ses bras. Ici, seul dans cette grotte, loin de toute agitation et de toutes ses ambitions, il se surprit à penser que ce pokémon était mignon. Mignon ? Il n'avait jamais pensé avoir une telle idée un jour ! Il serrait cette petite boule de poils dans ses bras. Il lui donna un peu d'eau et le caressait. Puis, lorsque la grotte fut redevenue suffisamment lumineuse, il poursuivit son chemin, le pokémon toujours dans ses bras.

Ce n'est que bien plus tard que Giovanni admit que la compagnie de ce pokémon lui avait sauvé la vie. Seul dans cette grotte, ces chances de survie étaient minces. Il avait eu si peur aussi, seul dans le noir ! Mais ce petit Goupix l'avait épaulé. Son sens de l'orientation étant naturellement plus aiguisé que celui d'un homme, il avait réussi à trouver eau, nourriture, abri...Tout ce dont ce duo naissant avait besoin. Mais la sortie demeurait introuvable. Au bout d'un moment, Giovanni n'aurait pas pu dire depuis combien de temps ils erraient, ils revirent à l'endroit où ils s'étaient rencontrés. Les deux compères étaient encore faible, ils ne pourraient pas demeurer ainsi dans cette grotte éternellement. Il fallait donc trouver la sortie, et vite ! En levant les yeux, après avoir bu dans le ruisseau, Giovanni remarqua de nouveau l'ouverture en haut de la grotte. « C'est sûrement la sortie la plus accessible que nous ayons à notre disposition. Il faut tenter notre chance, sinon.... ». Son regard croisa celui de Goupix. « Goupix, si nous voulons nous en sortir, il faut passer par là ». Le pokémon acquiesça. Il partageait l'avis de son ami.

Au lever du jour, ils entreprirent l'escalade de la paroi. Giovanni avait mal aux mains, et la roche était coupante. « Goupix, il faut s'accrocher ! On va y arriver !! ». Le Goupix glapit pour exprimer son accord. C'est parti ! Une main après l'autre. Puis une autre. Puis encore une autre. Une patte devant l'autre. Allez, encore une ! L'escalade devint rapidement difficile pour le petit pokémon. Ses pattes ne lui permettaient pas d'avoir une bonne prise sur la paroi, c'est pourquoi il glissait souvent. Giovanni l'aidait en lui tenant le dos, d'une main. Escalader finit par devenir impossible pour le Goupix. « Monte sur mon dos et accroche-toi ! C'est notre seule chance, pas question de la laisser passer ! ». Le jeune pokémon grimpa difficilement sur le dos de Giovanni. Il se glissa entre la veste et le dresseur. Ce dernier glissa sa veste dans sa ceinture, pour éviter que le Goupix glisse. Il continua de grimpa, difficilement. Plus ils montaient, plus la pente était raide et plus les prises se faisait rares et inaccessibles. Il avait mal. Très mal. Ses mains étaient ensanglantées. Il ne voyait plus l'ouverture au-dessus de lui. Il ne pouvait pas se pencher pour tenter de l’apercevoir, car il risquait de tomber à chaque seconde passée suspendu dans le vide. Il sentait le cœur affolé de Goupix contre son propre cœur. En se concentrant sur leurs battements, il sentit qu'ils battaient à l'unisson. Cela lui redonna un peu confiance, et du courage. Il fallait qu'il monte. Plus pour ses ambitions, pas seulement pour lui, mais pour ce jeune pokémon qui ne méritait pas de mourir seul dans une grotte obscure. Il fallait qu'il continue à monter. Encore ! Alors il grimpa, un doigt après l'autre. C'était si dur ! Mais il fallait qu'il monte. Après une éternité, sa main attrapa le bord de l'ouverture. Ses doigts ensanglantés ne sentirent pas tout de suite l'herbe sous eux. Sa deuxième main attrapa le rebord. Et maintenant, il fallait qu'il lâche les prises de ses pieds pour se hisser. S'il n'avait pas la force de monter...C'était la chute. Mais il ne pouvait plus faire demi-tour. « Goupix, on y est ! ». Le pokémon glapit. Oui ! Il ne reste plus qu'à se hisser et cet enfer sera terminé ! Giovanni lâcha le pied gauche en premier. Puis le pied droit. Ils étaient désormais suspendus dans le vide. Giovanni fit une traction. Il passa le coude gauche par-dessus le rebord. Puis le droit. Il fallait maintenant monter le reste du corps. Allez ! Encore un dernier effort ! Giovanni était au supplice. Il cria :  « Allez !! ALLEZ !! Je DOIS le faire ! Allez bon sang ! ». Il n'y arrivait pas. Il n'avait plus assez de force ! Déjà il commençait à glisser. Les deux amis avaient très peur. Non ! Pas maintenant, pas après tous ces efforts ! Giovanni sentait les larmes lui venir. Ses mains glissaient elles aussi.

Alertés par les cris de Giovanni, des fermiers arrivèrent en urgence. Ils attrapèrent Giovanni et le sauvèrent in extremis d'une mort certaine. Giovanni sentait le souffle affolé du petit pokémon dans sa nuque. Ce n'était pas passé loin. Épuisé, il se laissa tomber au sol. Il s'étonna de savoir à quel point cela fait du bien de s'allonger dans l'herbe. Il perdit connaissance. Il se réveilla quelques heures plus tard, allongé dans un bon lit. Il vit que ses mains étaient bandées et ses vêtements posés sur un tabouret propres et repassés. Il s'assit sur le lit et regarda la pièce autour. La pièce était sombre, les vieux meubles massifs en bois cachant la lumière. Giovanni s'habilla. Il eut beau chercher partout dans la pièce, il n'y avait aucune trace de Goupix. Où était-il ? Giovanni eut un pincement au cœur, il fallait qu'il le retrouve. Il sortit donc de la chambre. La pièce qui lui succédait était elle aussi assez sombre. Il vit le Goupix traverser la pièce à toute allure, pour se réfugier derrière son ami. En redressant le regard, le chef de la team Rocket eut juste le temps d'apercevoir une massue, puis plus rien.

Giovanni se réveilla dans ce qui semblait être une cellule de prison. Le sol humide montrait des traces de moisissures. Autour de lui, il put remarquer d'autres cellules, vides. Il entendait au loin des bruits de pas qui allaient et venaient. Des cris aussi. Qui semblaient fuir, ou bien suivre les pas. Giovanni se leva. Où pouvait-il donc bien être ? En prison, certainement. La police aurait donc retrouvé sa trace ? Comment ? En se retournant, il remarqua roulé en boule dans un coin son petit Goupix. Il en éprouva du soulagement. Il en était certain désormais, il ne pourrait plus jamais se séparer de son Goupix. Il vint s’asseoir près de son ami et réfléchit. Maintenant, tous ses plans de conquête d'Alola étaient tombés à l'eau. De toute évidence, il lui fallait tout reprendre de zéro. Mais maintenant qu'il avait un véritable soutient, il ne doutait plus. Il n’échouerait plus. Plus jamais. Il s'assura que personne ne venait par là, et réveilla le petit pokémon.
« Allez, debout, j'ai à te parler ». Lui qui parlait toujours avec une voix autoritaire semblable au grondement du tonnerre, parlait à cet instant avec la douceur d'une mère. Avec la sincérité d'un ami, alors qu'il s'était toujours exprimé derrière son masque de chef de la team Rocket. Le jeune pokémon le regarda avec des yeux ensommeillés.
« Je veux dominer la région. Tu me suis ? On ... » Il s'interrompit rapidement. Quelqu'un arrivait. On entendait le bruit de ses pas qui résonnaient dans le couloir. Le Goupix se blottit contre Giovanni, qui s’érigeait comme un mur, pour le protéger. Il ne savait pas qui venait et pourquoi, mais il n'avait pas l'intention de se laisser faire. Un homme entièrement vêtu de noir s'approcha, et mis ses mains sur les barreaux. Il colla son front contre la barrière qui le séparait de son objectif. « Votre nom....c'est...Giovanni ? ». Le chef de la team Rocket eu un mouvement de recul. Comment ?Cet homme savait son nom ? Que savait-il d'autre ?
« Je perçois votre étonnement, vous savez ? Je sais tout de vous. Je sais que vos plans ont échoué....à cause d'un orage ! C'est triste, non ? Oui, évidemment que c'est triste...pour vous ! »
La lumière s'alluma. Giovanni put voir le visage de son interlocuteur. « Yama ! ». Le cri partit tout seul. Il se leva d'un seul bond, comme foudroyé. Son regard fixait Yama, cherchant à comprendre. Le jeune Goupix interrogea du regard son ami. Qu'avait-il donc ?
« Eh oui, ça faisait longtemps. Comme tu peux le constater, j'ai quitté la team Rocket !
-Pourquoi ? Pourquoi toi, qui était mon bras droit ?
-Ton bras droit, oui, ton ami, certainement pas ! »
Giovanni eut un mouvement de recul. Il tentait de se contenir. Yama l'avait trahit ! Son regard trahissait son incompréhension et sa colère naissante.
« Tu veux savoir pourquoi j'ai quitté la team Rocket, pourquoi, hein ? » Giovanni le regardai fixement, pendu à ses lèvres, attendant la réponse promise.
« Eh bien je vais te le dire. C'est parce que la team Skull, que tu sembles sous-estimer, m'a offert un pouvoir incommensurable. Si je te supprime....la team Rocket sera à mes pieds, et à ceux de la team Skull, MA team ! » Giovanni ne répondit pas. Les questions qu'il aurait dû se poser étaient noyées sous la haine. Oui, de la haine. Il méprisait Yama. Oh, il trouverait bien un moyen de laver cet affront. Il se vengerait. Il retourna s'asseoir à côté de Goupix. Le traître tourna les talons et s'en alla.

Au bout d'un moment, nul ne sait combien de temps s'était écoulé depuis la visite de Yama, un autre homme s'approcha de la geôle de Giovanni. Le prisonnier ne daigna même pas lever le regard vers cet inconnu. Il se contentait de caresser Goupix, qui était profondément endormi.
« Vous allez venir avec moi ! »
Giovanni ne broncha pas. L'autre s'impatienta. Qui donc osait l'ignorer de la sorte ? Il ravala son amour-propre, ouvrit la cellule et attrapa le détenu par l'épaule. Ce dernier se laissa porter, pesant de tout son poids en direction du sol. Il ne comptait pas se laisser faire de la sorte ! Il fut traîné hors de sa cellule, et Goupix resta seul, enfermé, dans le noir. Il eut très peur. Il commença à pleurer. Au début, ce n'étaient que des gémissements. Puis il eut de plus en plus peur. Il pleura. De plus en plus fort. « TAIS-TOI!!!!!!!!!!JE TE HAIS!!!!!TAIS-TOI !!! ». Giovanni eut le sentiment d'être plaqué au sol par ce cri. Le petit pokémon, terrorisé, se recroquevilla dans son coin. Bon dieu, qu'il avait peur ! Il eut beau se retenir de toutes ses forces, il ne parvenait pas à contenir ses gémissements. Des sanglots aussi. Le gardien de la prison, furieux, lâcha Giovanni. Il ouvrit la porte de la cellule. Il avança jusqu'au pokémon, terré au fond de la pièce. Il se planta devant lui. Un coup de pied partit. Il atteint le jeune pokémon dans les côtes. Ce dernier laissa échapper un cri. Ce qui lui valu une nouvelle ruée de coups. Il se recroquevilla du plus qu'il le pouvait. Giovanni se lança au secours de son ami. Il était enragé. Il ne voyait plus rien autour de lui, juste au centre son ennemi. Dire qu'il haïssait l'agresseur de son ami était un euphémisme. C'était bien plus que ça, il était devenu une bête enragée. Jamais il n'avait ressentit ça avant. Jamais il n'avait eu d'amis. Pas question de perdre le seul qu'il ait jamais eu. Il bondit sur l'autre homme et lui asséna une série de coups d'une rare violence. Il lui brisa les côtes.
« Pour celles de Goupix ! »
Il lui tordit le cou. L'autre, avant d'avoir eu le temps de comprendre quoi que ce soit, se retrouva face contre terre, mort. Giovanni, à cet instant, compris ce qu'il venait de faire. Il attrapa Goupix, et se mit à courir. Il fuyait. Il fuyait son acte plus que les éventuelles représailles de la team Skull. Il avait peur. Bon dieu ! Il avait tué à mains nues. Toujours il avait laissé le sale boulot à ses pokémons ou à des sous-fifres. Jamais il n'avait eu à assumer les conséquences de ses actes.

Il courait à travers un couloir étrangement vide. Les lumières étaient toutes allumées. Sa course folle le mena dans une vaste pièce. Cela sentait le piège à plein nez. Et en effet, la porte se referma derrière lui. Quatre personnes entourèrent le duo effaré. Sans se concerter, ils attaquèrent. Les coups pleuvaient. C'est fini, se dit Giovanni. C'est fini, mon aventure à Alola est finie. « On se retrouvera en enfer, la team Rocket ! » Il n'y avait que de la haine dans ces paroles.
« J'ai perdu une guerre de gang, ce qui m'arrive est normal...Je... »
Giovanni commença à pleurer.
« Ben alors, on pleure ? Sale larvayette !! »
Épuisé, battu à mort, il finit par s'écrouler. Perte de connaissance.

Il se réveilla, attaché à une chaise. Tout mouvement lui était interdit. Il avait mal, très mal. En face de lui, posé sur une table, Goupix. Ses yeux s'agrandirent de terreur lorsqu'il compris. Oui, c'était évident. C'était une mise à mort. Il allait assister à la mort de son ami avant d'être lui-même...Il eut de grandes difficultés à déglutir. Il transpirait. Il lui semblait être déjà en enfer et sentir la chaleur étouffante.
« Je suis Guzma. Je sais que tu comptais prendre possession de la région d'Alola. Sache qu'il s'agit ici du terrain de jeu de la team Skull. Par ailleurs, je crois que nous allons bien nous amuser...tous ensemble ». Un grand sourire traversait son visage. Giovanni tremblait. Guzma sortit de son fourreau un long katana. Un coup. Un coup suffit à ôter la vie de cet être si fragile, si gentil pourtant... Giovanni hurla. C'en était trop. Les larmes lui brouillaient la vue. La haine sciait son cœur. Il s'agitait vainement sur sa chaise. Il devait vivre ! Vivre pour venger son ami ! Vivr... Il n'eut pas le temps d'achever sa pensée.
« Allez jeter ça dans la rivière la plus proche ! »