Chapitre 1: D’une région à une autre
Je venais de mettre la dernière valise dans le camion de déménagement. Et après quelques vérifications d’usage, mon père démarra en direction du port d’Ondes-sur-Mer. Le trajet Pavonnay-Amaillide-Ondes-sur-Mer n’était pas très long. Le temps d’arriver à destination, je me suis contenté d’observer le paysage à travers la fenêtre.
Puis, mon père fit entrer le camion dans un parking se trouvant à l’intérieur d’un immense bateau. Aussitôt à l’intérieur de celui-ci, je me suis dirigée vers le pont principal. Je ne comptais pas rester enfermée tout le long du trajet. Je voulais profiter du temps ensoleillé et de la vue.
Après quelques montées d’escalier, je me retrouvais sur le pont. La vue était magnifique. La réverbération du soleil sur la mer m’a fait mal aux yeux quelques instants. Puis, mon regard s’est habitué à cette mer éblouissante. L’eau était du même bleu que le ciel qui se reflétait dedans. Une odeur de salée se mélangeait à l’air qui d’habitude n’avait aucune odeur. Et je pouvais également entendre au loin le bruit de quelques Goélises.
Je me trouvais au niveau de la proue. Je pouvais voir que les vagues frappaient les flancs du bateau. Pourtant, il ne tanguait pas et continuait dans la direction prévue comme imperturbable.
Je continuais à regarder l’immensité de l’océan à perte de vue tout en pensant que je venais de quitter ma région natale : Unys. J’allais bientôt devenir habitante d’Alola. La cause du déménagement était simple. Ma mère avait trouvé un nouveau travail dans la bibliothèque sur l’île d’Ula-Ula. Mais avant d’emménager là-bas, il fallait se rendre à Mele-Mele pour de la paperasse administrative. Heureusement, notre bateau y faisait justement une escale.
Tout à coup, alors que j’étais plongée dans mes pensées, une petite boule de poil percuta ma jambe. Il s’agissait d’un petit Évoli. Alors, que je m’étais accroupi pour le caresser. Un jeune homme un peu catastrophé accouru vers moi :
« - Oh ! Je te remercie d’avoir attrapé mon Évoli ! Je viens tout juste de le capturer et il est ….un peu désobéissant.
- Euh…. pas de problème. Dis-je simplement »
Et le dresseur repartit aussi vite qu’il était venu. Ce qui venait de se passer me replongeait dans mes pensées. Depuis toute petite, ce que je voulais faire c’est être dresseuse et de vivre aux côtés des pokémons. Je savais que ce n’était pas extrêmement précis comme projet d’avenir, mais j’avais encore un peu de temps devant moi pour réfléchir à tout ça.
En tout cas, déménager à Alola était une réelle opportunité pour moi. Car sur l’île de Poni, il y avait la célèbre académie du Soleil et de la Lune. Il s’agissait d’une des plus prestigieuses académies Pokémon toutes régions confondues. Quiconque sortait diplômé de cette académie avait un avenir remplie de succès. Je ne savais pas si c’était totalement vrai, mais rien n’avait été démenti à ce sujet.
Quand j’ai su que j’allais déménager à Alola, je me suis dit que je pouvais tenter ma chance. Cependant, pour intégrer cette fameuse académie, il fallait répondre à certains critères : « être âgé de minimum 11 ans », « être habitant d’Alola », « avoir effectué son Tour des Iles », « avoir réussi les tests d’entrée » et « avoir au moins 1 pokémon ».
À l’heure actuelle, je ne respectais qu’un seul critère. En, effet, j’avais fête mes 11 ans le mois dernier. Pour le reste, j’allais bientôt devenir habitante d’Alola. Tout n’était plus qu’une question de temps. Par contre, je n’avais pas encore effectué mon Tour des Iles mais je comptais le faire dès que possible. Je n’avais pas non plus encore passé mes tests d’entrée. Cependant, j’ai toujours eu de bons résultats scolaires, donc ça ne m’inquiétait pas plus que ça. Et enfin, il fallait avoir un pokémon.
Et c’est là où résidait tout le cœur du problème….
Non seulement, ne pas posséder de Pokémons m’empêchait d’intégrer l’académie, mais cela rendait mon Tour des Iles infaisable.
En fait, j’avais déjà eu un pokémon dans le passé. Pour mes 5 ans, mon frère ainé m’avait offert un Chacripan. C’était un pokémon que j’appréciais plus que tout, c’était mon premier Pokémon.
Mais peu de temps après, il m’avait été dérobé par la Team Plasma. Quelques années plus tard, mon frère avait démarré son voyage initiatique en compagnie de ses deux amies d’enfance. Pendant celui-ci, il avait pourchassé sans relâche la Team Plasma pour récupérer Chacripan. C’est avec difficulté qu’il avait fini par le retrouver.
Mais mon Chacripan n’était plus le pokémon que je connaissais si bien. Il avait évolué en Léopardus et il ne savait plus qui j’étais. J’ai essayé tant bien que mal de recréer des liens avec lui, mais c’était trop tard. À la moindre occasion, il tentait de s’échapper. Un an après, je me suis résignée à le libérer. Je me souviens qu’il était parti sans même se retourner.
C’est un peu à cause de ça que je ne suis plus approchée des Pokémons pendant un moment. Mais, j’avais fini par surmonter cette épreuve.
Alors, qu’est-ce qui m’empêchait de capturer un pokémon ?
Hum….autant dire que capturer un pokémon alors que l’on a rien pour l’affaiblir, c’est vraiment très difficile. J’ai pourtant lu énormément de livres pour combler ce handicap. Mais force de constater que ça n’avait pas du tout porté ses fruits.
La plupart des personnes de mon âge, demande à leurs parents de leur prêter un pokémon le temps d’une capture. Manque de bol pour moi, aucun de mes parents ne possédaient de pokémon. Seul mon grand frère était Dresseur, mais il voyageait partout. Il revenait presque jamais à la maison et nous contactait par Vokit que très rarement. Il a toujours été très solitaire et indépendant.
Quoiqu’il en soit en me renseignant, sur la région d’Alola avant le déménagement, j’ai vu qu’il était possible de demander un pokémon auprès du Professeur Euphorbe. Il suffisait de remplir un formulaire et de l’envoyer par courrier. Bien évidemment, il n’y avait pas un nombre illimité de pokémon dans le labo et toutes les demandes ne pouvaient être contentées. Mais même en sachant cela, j’avais décidé de tenter le coup.
Le seul truc embêtant était qu’il fallait vérifier ses résultats sur place. Donc, on pouvait dire que l’escale m’était plus ou moins bénéfique à moi aussi.
Tout à coup, le haut-parleur annonça l’arrivée à Mele-Mele. J’étais bien décidée à faire un peu d’exploration. Autant mêlé l’utile à l’agréable.
Enfin, le bateau accosta au port d’Eka-Eka. Je descendis en compagnie de mes parents. Alors que je commençai à partir de mon côté, ma mère m’interpella :
« - Nelly !
- Oui Maman ? Ai-je répondue.
- Le bateau repart à 18 heures, soit à l’heure ! D’accord ? Me demanda-t-elle quelque peu inquiète.
- Oui Maman, je te promets d’être ponctuelle. »
Et alors que je recommençai à m’éloigner de plus belle, cette fois-ci, c’est mon père qui m’interpella :
« - Surtout, n’oublies pas de t’asperger de Repousse si tu vas dans les hautes herbes.
- Oui Papa, je sais, ne t’en fais pas. »
Enfin, je pouvais partir tranquille. Mes parents avaient toujours tendance à me surprotéger à cause des événements de mon passé. Et de surcroît, j’étais leur dernière enfant encore à la maison.
Je regardais ma montre. Il était 14 heures, j’avais donc 4 heures de temps libre devant moi. La priorité était de me rendre au laboratoire. Je me baladerais après !
Il y avait peu de chemin à faire. Je savais que le labo se trouvait sur la plage, non loin de la colline Dicarat. Après peu de temps de marche, le labo apparut dans mon champ de vision.
Mon cœur battait à tout rompre, sûrement par stress. Je voulais plus que tout être sélectionnée. Je me rapprochais de plus en plus. Il avait un grand tableau d’affichage devant l’habitation. Je vis, écrit en grosses lettres, « Liste des sélectionnées ».
Il n’y avait pas un Chaglam aux alentours. Je m’approchais encore, le cœur battant de plus en plus vite. Mes yeux parcoururent l’ensemble du tableau à la recherche de mon nom.
Tout ce que je pouvais voir, c’est qu’il n’y était pas.