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Sous les glouglous de la mer de Nicéphore



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» Auteur : Nicéphore - Voir le profil
» Créé le 20/10/2017 à 21:23
» Dernière mise à jour le 28/10/2017 à 12:52

» Mots-clés :   Absence de combats   Action   Alola   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 1- Patauger
Comme fait exprès, la pluie se mit à tomber sitôt qu'Ilario eût fait ses premiers pas à Alola. À tomber, s'écraser, s'éclater dans la couche d'eau qui recouvrait déjà les pavés de Ho'ohale ; la pluie, l'averse, les cordes, les trombes. Il resta un instant planté là les pieds dans l'eau, les yeux au ciel, mi-hébété mi-amusé ; puis reprit ses esprits, attrapa en vitesse son partenaire végétal, qui faisait des bulles dans l'eau, et courut comme si sa vie en dépendait.

Difficile de voir quoi que ce soit à cette vitesse et avec ce rideau de gouttes devant les yeux ; il distinguait des immeubles aux couleurs brouillées de gris, sous les gerbes d'éclaboussures que soulevait son passage. La rue était droite. Il avait remarqué ce détail en étudiant un peu la carte d'Alola, avant de partir : certaines villes n’étaient qu'une grande rue rectiligne, fenêtres sur la mer. Parfait pour la vue, embêtant en cas d'inondations : cela ne devait pas arriver très souvent. Ho'ohale paraissait plutôt jolie, si l'on exceptait les conditions météorologiques actuelles.

Il passa devant une seule rue perpendiculaire, au bout de laquelle se dessinait un riche édifice immaculé. C'était un hôtel, il l'avait vu en étudiant un peu plus en détail le plan de cette ville où il devait se rendre. La crise était telle que la réunion de briefing ne pouvait pas avoir lieu dans un tel endroit ; c'était le Centre Pokémon de la ville qui devait tenir ce rôle. Ilario apercevait justement ses couleurs orange dans la tourmente de la pluie, et accéléra vers les portes automatiques. Celles-ci, repensa-t-il plus tard, auraient pu ne pas s'ouvrir à cause d'éventuels problèmes d'électricité ; il s'était pris de nombreuses portes tout au long de sa carrière, mais le réflexe de ralentir le pas devant chacune d’entre elles ne lui venait pas encore.

Celle-ci s'ouvrit par miracle, laissant pénétrer dans le bâtiment les cinq centimètres d'eau qui tapissaient le sol, dehors. Mais un dispositif semblait déjà en place pour éviter l'inondation de l'intérieur : une muraille de serpillères tassées d'une dizaine de centimètres encerclait l'entrée. Une infirmière cernée s’approcha depuis un coin de la pièce.

« Refermez la porte manuellement, indiqua-t-elle avec l'entrain de celle qui répète sans doute la même chose depuis le début de la semaine. C'est un sas, ajouta-t-elle en montrant l'intérieur des fortifications. Sortez de là, que j'écope. »

Il jeta un regard à l'eau dans laquelle il baignait, à l'infirmière épongeuse, à nouveau à ses pieds, puis enjamba le rebord protecteur pour pénétrer dans la partie sèche du centre avec un bruit d'écoulement. L'eau ruisselait le long de ses jambes pour s’en venir stagner dans ses chaussures, et c'était assez désagréable.

Les têtes se tournèrent vers lui, et il y en avait un certain nombre ; lui qui s'imaginait une grande table circulaire et une ambiance relativement solennelle, il se retrouva face à une assemblée difforme de gens assis, gens debout, gens secs et gens trempés, et gens qui buvaient du café. Les Centres Pokémon ne lui étaient pas étrangers, malgré leur absence à Almia, mais il ne se souvenait pas d'en avoir déjà vu munis d'une cafétéria.

L'intérieur du bâtiment était plutôt joli, avec des décorations en bois. Mais l'atmosphère était sombre et froide, les plafonniers électriques n'y changeaient rien.

Il lui semblait que les yeux se jaugeaient au-dessus des tasses chaudes, qu'on s'épiait avec méfiance. Les rares conversations se tenaient à voix basse, et se mêlaient en un murmure continu et indistinct. Qui s'affaiblit encore à son arrivée.

Sa course sous la pluie lui avait fait momentanément oublier son appréhension de se retrouver en compagnie de tant de personnalités, d’Almia et d’Alola ; cela lui revint soudain avec la force de l'averse qui martelait le toit du Centre. Il s'immobilisa, dos droit et menton haut ; puis s'apercevant qu'il gardait Rozbouton serré dans ses bras, se pencha pour le poser à terre.

« J'ai oublié mon parapluie à Almia » s'excusa-t-il à voix haute en avisant les rivières qui s'étaient formées dans son sillage.

Derrière lui, l'infirmière soupira bruyamment. Les personnes présentes ne réagirent, pour la plupart, qu'en levant un œil intrigué ; un homme, cependant, un grand bronzé en blouse blanche, se dégagea de l'assemblée compacte pour venir à sa rencontre avec un sourire volontaire.

« Yo, man ! Ilario, c'est ça? »

Arrivant à sa hauteur, il tendit une main amicale au nouveau venu. Retrouvant un peu de confiance dans l'entrain de son interlocuteur, il acquiesça :

« C'est moi !

- Bien, bien ! Moi c'est Euphorbe, le professeur Euphorbe, chais pas si ton chef a eu le temps de te briefer un peu ? C'est moi qui m'occupe de ce beau monde ! »

Il désigna le regroupement derrière lui ; Ilario salua la masse indistincte avec un enthousiasme qu'il espéra pouvoir propager. Il ne récolta que des regards fatigués ou vaguement désapprobateurs.

« Ils sont tous un peu sur les nerfs, reprit le professeur, faut pas leur en vouloir. C'est terrible, ce qui nous arrive. »

Il s'était fait plus sérieux mais un léger sourire flottait encore sur son visage rongé par les cernes. Il ne correspondait pas du tout au professionnalisme que le Ranger imaginait chez ces chercheurs Pokémon réputés dans le monde entier, mais le personnage lui était sympathique. Et pour garder casquette et lunettes de soleil par un temps pareil, il fallait une personnalité assez particulière. Le jeune homme acquiesça.

« Y'a aussi ta copine Ranger dans le lot » continua Euphorbe en désignant du menton une petite table près du comptoir de la cafétéria. Ilario se contenta de hocher la tête sans préciser qu'il la connaissait à peine. Les Top Rangers ne fréquentaient pas beaucoup leurs collègues de rang inférieur.
La belle femme aux cheveux verts buvait une boisson chaude, elle aussi, par à-coups. Il savait qu'elle était arrivée par la voie des airs peu de temps avant lui, pour bien valoir son surnom de "Ranger ailée". Elle serait certainement parvenue à destination en dépit d'une éventuelle tempête, mais à en croire ses vêtements secs, le trajet s'était déroulé sans encombres. Près d'elle, son Etouraptor partenaire lissait ses plumes ébouriffées par le vol.

« Hé, on est au complet, maintenant ! clama Euphorbe en se retournant vers le groupe. On est pas là pour boire du chocolat, go ! »

Ilario en aurait bien pris un, de chocolat, mais il sentait que l'ambiance ne s'y prêtait pas vraiment. Avec tous ces regards fixés sur lui, inutile de se faire davantage remarquer. Il incita à la tranquillité un Rozbouton qui recommençait à fureter à droite et à gauche.

« Vous avez des chaises dans la remise, derrière le comptoir de soin » indiqua la voix éteinte de l'infirmière-balayeuse, en réponse à l'agitation qui s'installait.

Cinq minutes plus tard, huit sièges avaient été disposés en cercle dans les limites de l'espace disponible.

« Tu remplaces Seth, c'est ça ? » lui demanda Raphaëlle, placée à sa droite.

Il hocha la tête. Et voyant qu'elle le dévisageait avec circonspection, l'aida :
« Ilario, de la base de Véterville.

- Ah ! Oui. Je me souvenais t'avoir croisé quelque part, mais je ne savais même plus si tu étais d'Almia ou non (elle s'excusa d'un sourire assez maladroit et à peine perceptible).

- Je vois, acquiesça-t-il sans rancune.

Une personne si importante devait croiser bien beaucoup de monde.

Il hésita à aborder le sujet des circonstances de leurs rencontres, assez récentes. Les terribles événements qui avaient secoué Almia il y avait à peine huit mois avaient rassemblé tous les Rangers disponibles, tous grades mêlés ; c'était à cette occasion que leur recrue assez récemment diplômée de l'École des Rangers, Primo, était devenue Top Ranger en dissipant les menaces pesant sur la région. Un brave petit gars qu'il n'avait pas eu le temps de si bien connaître, tant son ascension s'était faite fulgurante. Sa présence dans le trio de célébrités réquisitionnées à Alola le rassurait un peu parce qu'il le connaissait, mais pour l’instant, il n'était pas présent.

Pas plus que le quatrième Top Ranger, d'ailleurs, se rendit-il compte en observant les composants du cercle. De ce qu'il savait, Steph était un ancien camarade de classe de Primo, devenu Top Ranger suite à un coup d'éclat dans la région de Fiore. Un garçon bon vivant et un rien prétentieux, si l'on en croyait les racontars.

Loin d'être bons vivants, eux, les visages qui l'entouraient semblaient plutôt sombres, à l'image du ciel dehors. Toutes les tranches d'âge semblaient réunies ici, et chacun gardait cet air soucieux ou découragé, des deux jeunes gens d'à peine seize ans aux vétérans dans la cinquantaine. Seul le professeur Euphorbe gardait des traces d'optimisme sur des traits bronzés, optimisme un brin surfait peut-être.

« Très bien ! commença-t-il en plaquant ses mains contre ses cuisses. Je suppose que vous savez pourquoi vous êtes là, les jeunes, mais on a pas dû vous donner beaucoup de détails ? »
Ilario acquiesça tandis que Raphaëlle faisait comprendre le contraire. Sans en tenir compte, le professeur enchaîna :

« Pas de stress, on est là pour vous briefer ! (Il tira d'une poche de sa blouse une feuille pliée en quatre et la tendit à l'une de ses voisines, une petite femme ronde à la coiffure extravagante). Faites passer aux nouveaux ! »

Le document circula de main en main jusqu'à atterrir dans celles d'Ilario. Il jeta un œil furtif à Rozbouton, qui se tenait bien sage entre deux pieds de sa chaise, et déplia la feuille à la vue de sa camarade Ranger.
C'était une carte d'Alola, annotée et légendée. Quelques points de couleur la parsemaient, accompagnés de hachures nettes qui rayaient des zones entières.

Euphorbe commenta pendant qu'ils y promenaient leurs yeux :
« Les points sont les cyclones qui ont frappé Alola, les couleurs représentent la semaine où ils ont eu lieu. Parce que je vous avouerais qu'on s'y retrouve mal, fit-il avec un pauvre sourire. Un à Ekaeka, sur Mele-Mele, un à la pointe nord de Ula-Ula, vers Kokohio, et deux presque au même endroit, dans la forêt au sud de l'île d'Akala où nous sommes. »

Ces noms de lieux n'évoquaient rien aux deux Rangers, mais les points colorés parlaient déjà d'eux-mêmes.

« Les hachures montrent les zones inondées, poursuivit le professeur avec sérieux. Le détail serait trop long à citer, mais on note surtout des débordements à Ekaeka, et ici à Akala, comme vous avez vu en arrivant. En plus du Village Flottant de Poni, qui est complètement détruit.

- Vous oubliez encore la Fondation Æther, Professeur ! » protesta la voisine de l'intéressé.

Femme bien en formes et au visage doux où se fronçaient les sourcils. Une incroyable masse capillaire teinte en violet foncé surplombait une paire de verres cerclés de rose ; elle était vêtue de blanc et d'un col roulé rose pâle, les mains jointes sur ses genoux.
Elle s'adressa aux deux Rangers :

"Vous ne devez pas savoir ce qu'est la Fondation ? L'île toute blanche au milieu de l'archipel. On y soigne des Pokémon blessés.

- Et on refuse de les évacuer sous prétexte qu'ils ne craignent rien à l’étage de nos bâtiments » grogna le garçon à sa droite.

Celui-là contrastait parfaitement avec sa voisine : son visage dur était partiellement masqué par quelques mèches blondes s'échappant d'une chevelure plus courte ; il se tenait mal sur sa chaise trop petite, les bras croisés sur sa poitrine. Ses vêtements noirs étaient zébrés de marbrures rouges, des bijoux en argent brillaient à son oreille. Il n'avait pas plus de seize ou dix-sept ans : le parfait ado gothique. Qui pourtant semblait familier avec la femme en blanc.

« Les locaux de la Fondation, reprit celle-ci, le sous-sol et le rez-de-chaussée, ont été submergés par les glouglous de la mer. »

Le garçon se tourna vers elle, interloqué.
« Les glouglous de la...?

- Les vagues, mon chou, soupira-t-elle.

- Gladio et Victoria, intervint Euphorbe à l'intention des Rangers, en désignant successivement le garçon sombre et la femme aux lunettes. Respectivement Président et Sous-Directrice de la Fondation Æther. »

Gladio se renfrognait légèrement tandis que sa compagne précisait :
« Vicky, je vous en prie, pas Victoria ! »

Ilario se remémorait ce qu'il avait lu sur le réseau : l'adolescent était le fils de l'ancienne Présidente, Elsa-Mina, et avait repris les rênes de la Fondation suite à l'hospitalisation prolongée de celle-ci.

« Les inondations sur les îles, c'est très bien, professeur, reprit celui-ci à l'intention d'Euphorbe. Mais n'oubliez pas le Paradis Æther. C'est pour ça que nous sommes là. »

Il prit à témoins les deux nouveaux venus :
« Paraît-il qu'on a pas assez de groupes d'intervention pour secourir les Pokémon et employés coincés là-bas, sur l'île artificielle. Comme la Fondation est une entreprise indépendante, on l'oublie quand ça nous arrange. Cinq jours, appuya-t-il, que des hommes et des Pokémon blessés crèvent de faim là-bas. Nos bateaux sont inutilisables, les courants sont trop forts, la voie des airs trop dangereuse. Certains ont réussi à l'emprunter, quelques autres sont morts.

Il avait prononcé ces derniers mots en fixant Ilario d'un œil froid et convaincu. Lui aussi était cerné, comme chacun des six autres Aloliens. Victoria, Vicky, approuvait en hochant la tête.

« On te l'a répété, Gladio, contra Euphorbe. On vous enverra du monde quand la population du Village Flottant sera mise à l'abri.

- Au début des choses, on avait conclu ça pour l'évacuation d'Ekaeka, riposta l'intéressé. Puis l'excuse de la forêt d'Akala est arrivée, puis celle de Poni. C'est facile, hein ?

- On est pas là pour débattre de ça, non, trancha le professeur en haussant la voix. On en cause plus tard, si tu veux.

- Plus tard. Très bien. »

Un court silence tendu suivit, avant qu'Euphorbe ne reprenne :
« OK. Bien. (Sa voix et son regard portaient encore des traces de dureté). Puisque vous êtes quatre Rangers et qu'y a quatre îles à Alola (regard assassin de la part de Gladio), on a décidé d'affecter un de vous à chaque île, en binôme avec le Doyen de l'île en question. Vous connaissez le système ? Non, sans doute pas (ils secouèrent la tête). Sur chaque île, un Doyen : soit quatre des meilleurs dresseurs de l'archipel. Vos collègues, Primo et Steph si je me souviens bien, ont été affectés à Mele-Mele et Poni. Hmm, rappelez-moi vos noms ?

- Raphaëlle, et Ilario, répondit la Top Ranger pour eux deux, en jetant un rapide coup d'œil à son partenaire.
- Oh, oui. Raphaëlle, tu iras à Ula-Ula, c'est la plus grande des quatre îles. La présidente de votre fédération m'a précisé que t’étais une espèce de virtuose des airs, hein ? Ça te permettra de couvrir facilement la surface (l'intéressée acquiesça). Tu bosseras avec Danh, le vieux grincheux qui est là » sourit-il en désignant le voisin de gauche d'Ilario.

L’intéressé était un cinquantenaire aux cheveux gris ras et aux traits tirés, vêtu d'habits usés et de sandales de plage. Son regard désintéressé voguait au sol depuis le début de la réunion ; il ne daigna pas même lever les yeux vers sa nouvelle équipière. Qui, elle, ne s'en priva pas, luttant visiblement à empêcher ses sourcils de se froncer.

« Pas de chance » songea Ilario avant de réaliser qu'il ne savait pas ce qui l'attendait, lui.

Il balaya des yeux les personnes présentes : aucune ne lui inspirait vraiment de sympathie, à part peut-être cette jeune fille aux cheveux violets et à la robe rapiécée.

« Et toi, Ilario, continua le meneur de la réunion, tu seras le binôme d'Alyxia, sur Akala, l'île où on est. »

Il pointa cette fois-ci une femme bronzée aux yeux félins, dont les vêtements, malgré la température, ne couvraient que le strict minimum. Elle l'étudiait avec un peu de mépris derrière de courtes mèches noir d'encre. Il lui rendit un regard du même acabit, curieux mais sans sympathie.

Raphaëlle rompit un court silence.

« Et ensuite ? Qu'est-ce qu'on fait ? Concrètement ? »

Elle semblait un peu fiévreuse, comme atteinte par l'animosité qui régnait dans la pièce. Euphorbe haussa les sourcils dans une moue étonnée.

« Ben, vous faites votre boulot ! On va pas vous l'apprendre, si ?

- Non, mais nous avons tout de même besoin de savoir ce qu'il y a à faire, là de suite.

- Oh ? Mais rien ! »

Les deux Rangers dévisagèrent leur interlocuteur en se demandant depuis quand il se payait leur tête.

« Rien pour le moment, reprit-il devant leurs yeux écarquillés, mais une tempête est vite arrivée ! Vous serez en faction en attendant d'intervenir, c'est tout. »

Ah, d'accord.

« Mais il n'y a pas moyen d'aller ailleurs en attendant ? demanda Ilario.

- Ben non. Qu'est-ce que vous faites si un cyclone se déclare sur votre île pendant que vous êtes sur une autre ? Vous ne pourrez pas rejoindre les lieux. Pas de souci, on s'en occupe déjà, d'aider ailleurs ! Mais faut pas se disperser. »

Ils acquiescèrent. Cela paraissait assez pertinent, en somme.

« Ah, et si, j'oubliais : vous serez logés chez vos binômes respectifs. On a pas de quoi vous payer le séjour à l'hôtel, malheureusement, et c'est plus simple comme ça. »

Les deux Rangers acquiescèrent sans enthousiasme.

« Des questions ? »

Négatif.

« Bien ! (Il claqua une nouvelle fois ses paumes sur ses genoux). Je vous laisse aller, alors, merci et bon courage ! »

Il se leva, imité avec empressement par ceux qui avaient le plus montré à quel point ils trouvaient le temps long. Dahn et Alyxia les premiers. Celle-ci s'approcha d'un Ilario un peu déboussolé.

« Je prends juste un café, et on rentre chez moi, dit-elle d'un ton ennuyé. Pas très loin d'ici. »

Il hocha la tête et elle s'éloigna. Raphaëlle, restée à ses côtés, lui souffla un « Bon courage » compatissant avant de faire de même. Il lui en fut reconnaissant, avec ce briefing trop simple, cette mauvaise organisation visible, ses réflexions sur le bateau et l'ambiance pluvieuse et sombre de ce Centre mouillé. Il se sentait comme dépassé par les événements.

Rozbouton s'était assoupi à ses pieds, il avait bien raison.