1 – Crépuscule
La tonitruante sirène du navire retentit. Apeurés, les Goélise brisèrent leur cycle aérien et se dispersèrent ; les autochtones, d’une lassitude curieuse, levèrent la tête avant de continuer leur route. Peu à peu, le ventre du bateau se vida de ses ardents passagers. Rares étaient les touristes parvenant à rester en place. Le paysage idyllique et féerique d’Alola émoustillait chacune de leurs cellules, et leur cerveau, d’une volonté indolente, s’acharnait à remplacer les éreintants souvenirs du continent par ce tableau exotique.
Sans cesse, les exclamations fusaient. Chacun se plaisait à vanter les beautés de l’île. Les cliquetis des appareils photos tempêtaient, exaspérant et réjouissant les autochtones.
Il fallut plus de trois heures pour que la foule se disperse, permettant au port de Mele-Mele de retrouver son cycle paisible. Toutefois, alors que les touristes étaient déjà loin, une tête dépassa fébrilement d’un hublot. Encore à l’intérieur du navire, elle observait, anxieuse, ce monde coloré.
— … une nouvelle vie nous attend…
Inquiète, une jeune femme à la longue et désorientée chevelure corbeau se tourna vers sa seule alliée. Cette dernière lui répondit pour un joyeux meuglement. La demoiselle sourit faiblement. Elle dépoussiéra négligemment sa robe de ténèbres et s’encouragea à affronter l’extérieur.
— Allez Meuh, il va falloir faire un effort…
— Cremeuh !
La jeune femme soupira une millième fois. Elle prit lentement sa valise et, sur la pointe des pieds, s’infiltra hors de sa cabine. Sa partenaire eut quelques difficultés à passer le cadre de la porte, mais avec un peu d’insistance, elle triompha glorieusement.
La demoiselle corbeau se mordit les lèvres, tremblante. Où aller, maintenant ? Le navire était grand et impressionnant. La malheureuse s’était cloîtrée dans sa cabine depuis son arrivée, à rester emmitouflée sous sa couette. Dans ces conditions, elle n’avait pas spécialement à l’occasion d’explorer le bateau, et encore moins de se souvenir du chemin vers la sortie.
Elle passa de longues, très longues minutes, à chercher son chemin, complètement perdue. La demoiselle errait, ci et là, la larme à l’œil. Et lorsque pour la cinquième fois, elle se rendit compte qu’elle était revenue à son point de départ, son visage faillit fondre. Seuls les ponctuels meuglements de sa partenaire l’empêchait de sombrer dans la panique la plus totale.
— Mademoiselle ?
Un membre de l’équipage chargé de l’entretien l’interpella, perplexe. La demoiselle sursauta. Une voix. Inconnue. Une voix qui lui était inconnue. La boule au ventre, elle tenta de s’enfuir à toute jambe. Toutefois, dans sa frayeur, elle se prit bêtement les jambes dans sa robe et s’écroula pathétiquement.
— … vous allez bien ? s’avança le matelot.
— …
Désormais face contre sol, la demoiselle corbeau se refusait tout mouvement. Elle avait bien trop honte. Son visage était si brûlant d’embarras qu’il en ferait presque fondre le revêtement du sol. Heureusement, sa camarade vint à sa rescousse, et expliqua la situation au marin :
— Meuh ! Cremeuh meuh !
— … ?
Le matelot fixa, interloqué, l’Écremeuh venant de lui adresser la ‘‘parole’’. Assurément, il n’avait pas tout compris. Déjà qu’il ne comprenait pas spécialement ce qu’une vache faisait dans les coursives du navire. Pendant que le marin était occupé avec sa partenaire, la demoiselle corbeau avait dans l’idée de discrètement ramper jusqu’à une cabine – histoire de fuir au plus vite cette situation gênante. Malheureusement pour elle, le matelot ne lui laissa pas cette chance.
— … mais qu’est-ce ce que vous faites… ?
— …gnn…
À ce moment-là, la jeune femme comprit qu’il était trop tard. Elle ne pouvait pas tomber plus bas ; il fallait faire face. Ses lèvres frémirent, des mots voulaient s’échapper, mais la gorge ne le permettait pas. Depuis sa plus tendre enfance, la pauvre femme n’avait jamais été capable de communiquer librement avec autrui, ce qui était assez ironique, vu le métier qu’elle avait choisi. Le matelot se gratta la tête :
— Mouais, quoi qu’il en soit, vous ne devriez pas être ici. On va bientôt repartir à Kalos.
— … !
La demoiselle agita désespérément ses mains ; faute de pouvoir lancer une communication verbale, elle tentait la communication corporelle.
— … vous êtes perdue ?
— …
Et elle hocha vigoureusement la tête ; sa partenaire meugla d’approbation.
— … je vois. Venez, je vais vous guider.
***
Ses pieds touchèrent enfin la terre. Pour la mille et unième fois, elle soupira. Elle avait été nulle, comme d’habitude. Étais-ce si compliqué formuler une phrase ? Pourquoi perdait-elle ses moyens aussi facilement ? Elle secoua vivement sa tête : non, elle avait décidé de changer. Elle avait même fait l’effort d’organiser son voyage jusqu’à Alola ! Ce n’était pas rien ! C’était certes la croix et la bannière, et certes, elle avait dû s’y reprendre à trois fois, mais elle y était enfin !
Reprenant légèrement confiance, la demoiselle corbeau déplia sa carte de la région. La première chose à faire était de rejoindre son foyer temporaire. Elle avait réservé pour trois semaines dans un petit motel sur la route 8 ; elle ne pouvait pas se permettre plus luxueux, la plupart de ses ressources financières étant passé dans son billet. De toute façon, cela lui convenait parfaitement.
La jeune femme monta sur sa partenaire et, ensemble, elles se mirent en route. Une ténébreuse étrangère perchée sur un Écremeuh, cela avait de quoi attirer l’attention. La demoiselle corbeau baissa la tête, affreusement gênée. Il lui faudrait du temps pour s’habituer à ces nouveaux regards, pour se recréer une zone de confort.
Il ne lui fallut qu’une demi-heure pour atteindre le motel. La jeune femme était satisfaite. Elle avait peur que le trajet ne soit trop long ; à partir de demain, elle devrait faire la route avec sa cargaison de bouteilles. Son nouveau foyer était véritablement bien placé. Ni trop loin d’Ekaeka, ni trop proche. La demoiselle avait du mal à supporter la foule excessive, qui était bien trop incommodante pour son pauvre cœur ; par conséquent, l’idée de vivre au cœur de la ville lui était définitivement impossible.
Pendant un court instant, l’image de La Frescale traversa son esprit ; l’odeur de la neige lui monta au nez ; l’incessant roulement du moulin envahit ses oreilles. Elle secoua vivement sa tête. Non, c’était son pathétique passé. Désormais, elle était tournée vers l’avenir.
Timidement, la demoiselle corbeau se dirigea vers le bâtiment de l’accueil. Petit à petit, ses yeux se résolurent. Elle avait s’était certes complètement plantée avec le matelot, mais maintenant, elle allait assurer : elle s’y était tellement préparée ! Ce matin encore, elle avait répété dix fois son discours !
La jeune femme franchit la porte, d’une fébrilité déterminée. Cependant, pour être certaine de son succès, elle sortit son petit carnet de sa poche et ancra ses prunelles sur ses pages. Et une fois devant la réceptionniste, la demoiselle corbeau récita :
— Bonjour, je me nomme Siniz Célat. Je suis la marchande de Lait Meumeu provenant de Kalos, et plus précisément de La Frescale, qui vous a contactée par via votre réseau internet il y a de ça 21 jours. J’ai, en effet, réservé pour trois semaines, dans la chambre 3. J’aimerais donc, dès à présent, profiter de mon dû. Pour confirmer mes dires, je vous présente ma carte d’identité. Vous pouvez voir qu’elle est identique à celle que je vous aie envoyé par mail.
— Cremeuh ! conclut pertinemment sa partenaire.
— …
En face, la réceptionniste plissait drôlement les yeux, incertaine de ce qu’elle venait d’entendre. Étrangement, dans tout ce charabia, c’était le discours de l’Écremeuh qui lui paraissait le plus clair. La réceptionniste, décidant cependant de ne pas faire de remarque désobligeante, regarda simplement dans son registre informatique. Après une maigre recherche, le nom de ‘‘Siniz Célat’’ apparut, avec une affectation à la chambre 3 pour trois semaines. La réceptionniste regarda juste distraitement la carte d’identité de sa cliente avant de siffler :
— Ouaip, c’est bon pour moi. V’là vos clefs.
Siniz était au comble d’une joie forcée. Elle avait réussi à avoir une communication normale avec une autre personne, sans bégayer ! Un véritable pas de Regigigas pour ses compétences sociales ! C’était un peu dommage qu’elle dut encore une fois utiliser son carnet, mais bientôt, elle n’en aurait plus besoin !
Armée d’un grand sourire et sautillant gaiement, Siniz empoigna vivement ses clefs et s’empressa d’intégrer son nouveau foyer. Ce n’était pas encore le temps de se reposer, elle avait du travail !
Bien qu’elle voulait changer de vie, la demoiselle corbeau tenait à son activité principale, à savoir, la vente de Lait Meumeu. Plus qu’un travail, c’était un symbole, la preuve de son lien avec Meuh, sa fidèle partenaire.
D’aussi loin qu’elle pouvait s’en souvenir, Siniz avait toujours été socialement maladroite. Son enfance, son adolescence, son entrée dans le monde adulte ; elle les avait passés seule. Ce n’était pas qu’elle n’avait jamais essayé de se fondre dans la masse, mais c’était plus fort qu’elle. Dès qu’elle se trouvait face à autrui, sa gorge se bloquait. Elle avait même des problèmes à communiquer avec sa propre famille, c’était dire !
De fil en aiguille, puisque Siniz n’avait pu intégrer le cycle du monde, le monde l’exclut de son cycle. Durant son adolescence, elle avait malgré tout cherché à se construire une personnalité. Elle avait entendu parlé de ces ‘‘Mystimaniac’’, ces individus en marges, marqué du sceau de l’étrange. Pour Siniz, c’était le modèle parfait. Toutefois, même en revêtant la robe ténébreuse des marginaux, la demoiselle corbeau n’avait réussi à intégrer le moindre cercle.
Siniz était bien partie pour vivre et mourir seule. La solitude lui pesait atrocement. Elle n’en était pas fière, mais pour son 18ᵉ anniversaire, Siniz avait décidé de fêter le jour de sa naissance en tentant de se donner la mort. Elle ne savait pas exactement comment s’y prendre cependant. Elle avait simplement décidé de partir loin, très loin, sur les routes, et de se laisser mourir de soif et de faim. C’était pour elle une fin parfaite ; elle, qui avait toujours été exclue, allait disparaître à l’écart, sans déranger personne.
Toutefois, alors que son souffle s’était dangereusement amenuisé, Meuh était apparue. L’instinct maternel du Pokémon, sans doute. La vache bipède ne pouvait supporter la vue d’une personne aussi affaiblie, et l’avait nourrie de son lait nourricier. Quelques gorgés avaient suffi afin que Siniz ne retrouve ses couleurs. Et depuis ce jour, les deux femmes ne se quittaient plus.
Pour la toute première fois de sa vie, Siniz avait une présence rassurante et aimante à ses côtés ; chose qu’elle n’avait jamais eu auparavant. Même sa propre famille l’avait rejetée ; alors, même une fois guérie, Siniz choisit de ne pas revenir chez eux. Elle avait pris sa résolution : elle allait continuer son voyage, et partir à la recherche d’un endroit qui voudrait bien d’elle.
Or, pour voyager, il fallait de l’argent. Le monde n’était pas suffisamment gentil pour permettre de vivre d’amour et d’eau fraîche. Et encore une fois, Meuh a été salvatrice. Le Lait Meumeu qu’elle produisait naturellement était une denrée très précieuse et recherchée. Siniz avait quelques scrupules à exploiter sa partenaire ainsi, mais à force d’insistance de la part de cette même partenaire, elle avait fini par céder.
Et ce fut ainsi que la demoiselle corbeau commença sa vie, en tant que vendeuse de Lait Meumeu. Elle avait fini par s’installer à La Frescale, où chaque jour, elle se postait devant le Centre Pokémon. Au début, c’était très difficile ; elle était toujours incapable d’engager conversation sans rougir de honte. Alors, elle eut l’idée de son carnet. Un petit livret où elle notait des phrases qu’elle apprenait par cœur et qu’elle récitait mécaniquement :
« Bienvenue !
Le Lait Meumeu est à 500 Pokédollars la bouteille.
En voulez-vous ?
Voici votre commande !
Au plaisir de vous revoir. »
Combien de fois avait-elle prononcé ces lignes ? Elle ne saurait le dire avec exactitude. Elle ne faisait que rabâcher encore et toujours les mêmes mots, avec une précision redoutable.
La vie à La Frescale n’était pas si désagréable, mais Siniz sentait qu’il lui manquait quelque chose. Elle s’était figée dans un mode de vie pathétique, sans jamais évoluer. Elle avait l’impression de n’être qu’un de ces ‘‘PNJ’’ quelconque dans un jeu quelconque, ceux qui ne méritent pas d’intégrer l’Histoire. Voilà pourquoi elle avait décidé de changer de cadre, et de passer de la neige au soleil.
Elle en avait marre d’être socialement mal-à-l’aise ; elle enviait ceux qui pouvaient, en une fraction de seconde, établir le contact avec des inconnus, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. La jeune femme n’ira pas jusqu’à prétendre vouloir les ressembler, mais au moins, elle désirait sortir de sa carapace. Toutefois, si son désir était présent, la méthode, elle, était malheureusement absente. Comment faire pour trouver sa place ? Voilà une question dont Siniz n’avait pas la réponse. Bien qu’elle soit désormais à Alola, à partir de demain, elle irait faire exactement ce qu’elle avait l’habitude de faire : se planter devant le Centre Pokémon, et vendre son Lait Meumeu à 500 Pokédollars la bouteille.
***
Siniz passa de longues heures à traire Meuh ; elle essuya son front perlé, éreintée, mais satisfaite. Si elle parvenait à tout vendre, elle gagnerait déjà une somme honorable. Mais tout le Lait Meumeu n’était pas uniquement destiné au commerce. Avec le temps, Siniz s’était découverte une petite passion pour la cuisine à base laitière, en particulier pour les flans. Ainsi, la demoiselle gardait toujours un ou deux bidons pour elle, et, chaque soir, elle s’amusait à perfectionner sa passion et à tenter de nouvelles choses. Ce n’était peut-être qu’un détail insignifiant, mais pour Siniz, c’était l’unique moment où elle pouvait faire parler sa personnalité, sa propre individualité, sans ressentir la moindre honte…
***
Le lendemain matin, Siniz entama sa première journée de travail. Elle s’était levée aux aurores, ne voulant perdre le moindre client potentiel. Comme à l’accoutumée, elle travaillait seule ; Siniz préférait laisser Meuh se balader aux quatre vents durant la journée. Elle avait besoin d’air pur et d’herbes fraîches pour continuer à produire du bon lait. Siniz n’était jamais à l’aise en l’absence de sa partenaire, mais elle supporterait bien moins restreindre sa liberté. La demoiselle corbeau ne rentrait de même jamais Meuh dans sa Pokéball. D’ailleurs, elle ne voulait pas la capturer à la base, toutefois, avec le nombre de dresseurs avides parcourant le monde, Siniz avait été obligé de sauter le pas. Contrairement à un Pokémon capturé, un Pokémon sauvage risque à tout moment de perdre sa liberté…
Plantée devant le Centre Pokémon d’Ekaeka, Siniz rencontrait un grand succès. Touristes et autochtones étaient tous curieux par l’apparition de cette étrange vendeuse. Cette demoiselle ne parlait quasiment pas, s’entêtant à répéter encore et encore les mêmes mots :
« Alola !
Le Lait Meumeu est à 500 Pokédollars la bouteille.
En voulez-vous ?
Voici votre commande !
Au plaisir de vous revoir. »
Et si par malheur on essayait de lui arracher la conversation, ce n’était que pour récolter des vents monumentaux, à en faire pâlir Boréas lui-même.
Or, les Alolois étant de nature espiègle, cela devient rapidement un jeu. Qui réussirait à lui faire dire autre chose que ses sempiternelles phrases ? Enfants, adolescents, et même adultes tentèrent leur chance. Chacun allant de sa propre tactique.
Les moins imaginatifs commençaient par le très classique : « Alola ! Vous êtes nouvelle ici ? », sans vraiment de succès. Siniz, en parfaite professionnelle, répliquait par son éternel discours, ignorant complètement la tentative.
D’autres, plus audacieux, jouait la carte des sentiments : « Alors beauté, on est seule ? Ça te dirait de faire un tour ? » La carte des sentiments, ou de la beauferie, cela restait à déterminer. Ici non plus, le succès n’était pas au rendez-vous. Siniz avait parfaitement consciente qu’elle était physiquement immonde, par conséquent, quiconque vantant sa beauté ne pouvait être qu’un menteur.
Enfin, il y avait ceux préférant les gestes aux discours ; principalement les enfants. Les petits galopins s’amusaient à donner bousculer légèrement la demoiselle corbeau, ou encore à lui tirer les cheveux, dans le but de lui tirer une réaction. Toutefois, ce que ces garnements ne savaient pas, c’était que Siniz se torturait elle-même tellement psychologiquement qu’elle n’avait presque plus d’amour propre. Pire, elle pensait que c’était légitime qu’elle se fasse ainsi malmenée, puisqu’elle n’était qu’une moins que rien.
Au terme de la journée, Siniz fut renommée ‘‘l’Automate’’ par tout Ekaeka. C’était presque si, en l’espace de seulement 24 heures, elle était devenue elle-même une attraction touristique. Siniz devait avouer ne pas comprendre cet engouement à son égard. À Kalos, personne ne s’étonnait de sa manière de parler ; il fallait néanmoins dire qu’au continent, les gens avaient tendance à se centrer sur eux-mêmes et à ignorer les autres.
Mine de rien, ce succès inattendu fit du bien à ses finances ; l’Automate avait vendu l’intégralité de sa marchandise. Toutefois, Siniz regrettait de s’être encore une fois allée dans son rôle de ‘‘PNJ’’. En vérité, à chaque fois que quelqu’un avait tenté de communiquer avec elle, Siniz avait véritablement essayé d’engager la conversation. À chaque fois, elle se torturait à dénicher ses quelques mots qui pourraient la rendre sociale. Mais non, à chaque fois, elle se plantait. À chaque fois, comme un automatisme d’auto-défense, c’était toujours et encore les mêmes phrases qui ressortaient, quelle qu’en soit sa volonté :
« Alola !
Le Lait Meumeu est à 500 Pokédollars la bouteille.
En voulez-vous ?
Voici votre commande !
Au plaisir de vous revoir. »
Et ainsi, l’esprit sombre, Siniz rentra chez elle, lorsque tomba le crépuscule. Petit à petit, son espoir de briser la boucle se craquelait. Elle se faisait à l’idée que, où qu’elle aille, elle n’était qu’une insignifiante. Un élément du décor, ou, au mieux, un objet d’amusement temporaire. Mais jamais, non jamais, elle ne s’affirmerait en tant que personne.