Chapitre 2 : Une rencontre chic... et choc
Carte à la main, Ludvina fixait l’immense bâtiment de pierre qui lui faisait face, épiée par le gardien à l’air revêche qui l’avait finalement laissée passer après plusieurs minutes de négociations. Elle était à peine arrivée sur Mele-Mele que déjà elle avait déjà pu constater la difficulté de communiquer avec les habitants d’Alola. En effet, le gardien n’avait fait aucun effort d’articulation pour aider la pauvre Ludvina à comprendre ce qu’il baragouinait, et son accent lawaïen n’avait rien arrangé. Cependant, la jeune femme avait fini par comprendre -plus grâce à sa carte de l’île que grâce à l’aide véritable du gardien- qu’elle se trouvait bien au bon endroit.
Ludvina était très impressionnée par le bâtiment, bien plus imposant que ce à quoi elle s’attendait. Haute de plusieurs étages, l’école de pierre était entourée de terrains de combat et de jardins où se dressaient de vigoureux palmiers. La jeune femme s’éventa avec sa carte : l’air était si étouffant et humide… Elle se demandait comment les hommes et les Pokémon pouvaient subsister par une chaleur pareille.
Elle apercevait d’ailleurs certaines de ces petites bestioles aller et venir dans les hautes herbes. « On dirait des Rattata… Mais ils n’ont rien à voir avec ceux que je connais ! » s’étonna l’Ancien Maître. Sa surprise était logique, lorsqu’on savait qu’elle n’avait pas encore atteint le chapitre cinq de « La culture inexplorée d’Alola », intitulé « Formes régionales des Pokémon de Kanto ». La jeune femme découvrait donc « sur le terrain » les Rattata noirs à moustache de la région, si différents des rats violets qu’elle avait l’habitude de voir. « Je sens qu’Alola n’a pas fini de me surprendre… », pensa Ludvina.
Maintenant qu’elle se trouvait devant l’École, la jeune brune sentait l’appréhension monter en elle. Elle suait à grosses gouttes sous sa casquette, sans trop savoir si cela était dû à la chaleur ou l’angoisse. Sans doute un peu des deux. « Je vais pas rester plantée là comme une idiote éternellement… On m’attend ! ». En effet, Ludvina avait appelé l’École peu avant son décollage pour donner une estimation de son arrivée. Ce faisant, elle espérait faire bonne impression. Elle avait alors eu au bout du fil une jeune femme qui s’était contentée d’acquiescer sans rien ajouter. Ludvina avait alors présumé qu’il s’agissait de la secrétaire de Severa Kaena, la directrice de l’établissement.
« Bon, quand faut y aller, faut y aller… », tenta de se motiver Ludvina. Elle saisit la poignée et poussa la porte branlante, qui s’ouvrit dans un grincement peu accueillant. L’ex-Maître ne distinguait pas grand-chose du couloir qui s’offrait à elle : celui-ci était plongé dans la pénombre. Ludvina pesta, puis se mit à chercher à tâtons les traces d’un quelconque interrupteur sur les murs. Elle chercha pendant plusieurs dizaines de secondes, sans succès, quand soudain la lumière s’alluma d’elle-même. Surprise, Ludvina crut avoir trouvé l’interrupteur sans s’en rendre compte, mais il n’en était rien : c’était quelqu’un d’autre qui avait allumé la lumière.
La nouvelle venue regardait avec amusement Ludvina, son index parfaitement manucuré posé sur le fameux interrupteur. C’était une femme trentenaire à la silhouette longiligne, aux beaux cheveux bleu nuit coiffés en chignon et aux yeux gris perçants, cachés derrière des lunettes ovales à monture violette. Elle portait un tailleur gris perle très élégant -assorti à ses yeux- par-dessus une chemise blanche en soie. La classieuse inconnue rajusta d’un geste de la main parfaitement calculé ses lunettes sur son nez puis s’adressa à Ludvina :
- Alola à vous. Ludvina White, je présume ? Nous nous sommes parlé au téléphone.
La concernée, toujours les mains à plat contre le mur, dans une posture pour le moins ridicule, se redressa aussitôt et répondit tout en s’époussetant :
- Euh… En effet ! Bonj… Enfin, je veux dire… Alola !
Heureusement pour Ludvina, les coutumes de présentation de la région étaient mentionnées dès le chapitre un de « La culture inexplorée d’Alola », elle était donc au courant de la manière qu’utilisaient les autochtones pour se saluer. Elle trouvait néanmoins le fait de se souhaiter la bonne journée en prononçant le nom de l’endroit où l’on vivait assez étrange.
Maintenant que la lumière était allumée, Ludvina pouvait à présent admirer l’intérieur de l’école, qui était somme toute banal : sols gris, panneaux d’affichages, murs blancs... La brunette était un peu déçue : en voyant l’extérieur du bâtiment, elle s’était figuré quelque chose d’un peu plus… impressionnant. Elle remarqua d’ailleurs que tous les volets étaient fermés, ce qui expliquait la pénombre qui l’avait accueillie.
Voyant que Ludvina ne bougeait pas, la femme en tailleur l’apostropha à nouveau :
- Hum… Mademoiselle White…? Vous me suivez ?
Perdue dans ses pensées, l’interpelée sursauta :
- Oui… Oui bien sûr ! s’exclama-t-elle.
Ludvina suivit alors la mystérieuse inconnue, dont le bruit des talons sur le sol terne résonnait sur les marches de l’escalier. Un escalier que la jeune femme enjamba à la hâte, impatiente de découvrir ce qui l’attendait en haut des marches.
Une fois arrivées à l’étage -qui n’avait rien de bien impressionnant- les deux jeunes femmes se dirigèrent vers la porte située au fond à gauche. Sur le bois lisse et brillant étincelait une plaque dorée où l’on pouvait lire « Bureau de la direction / Severa Kaena ». La charmante accompagnatrice de Ludvina ouvrit alors gracieusement la porte, puis invita la jeune dresseuse à y entrer. Le bureau était grandiose. Dès qu’elle pénétra à l’intérieur, Ludvina fut frappée par l’atmosphère chic et luxueuse qui y régnait, et qui tranchait radicalement avec l’aspect sobre et épuré du reste de l’école.
Les murs à la gauche et à la droite de l’entrée faisaient office de bibliothèque, dont les étagères étaient pleines à craquer d’ouvrages en tout genre. Au sol, un long tapis noir Cornèbre s’étendait jusqu’au bureau de bois massif, qui était impeccablement rangé : pas un seul papier ne dépassait de la pile de documents posée sur le coin du bureau. Enfin, derrière le bureau se trouvait une gigantesque fenêtre ornée de magnifiques rideaux violets, qui laissaient filtrer la chaude lumière d’Alola.
La trentenaire au chignon soyeux entreprit rapidement d’aller s’asseoir sur la chaise capitonnée de velours rouge du bureau et attrapa l’un de ses dossiers, sous le regard ahuri de Ludvina, qui resta figée sur elle-même plusieurs secondes. La bureaucrate à lunettes releva alors la tête de ses dossiers et fit :
- Mais je vous en prie, asseyez-vous, Mlle White.
Celle-ci s’exécuta, visiblement confuse.
Après quelques secondes de silence plutôt gênantes, la jeune dresseuse se décida à poser la question qui la taraudait :
- Mme la directrice Kaena n’est pas là ?
Son interlocutrice la fixa comme si elle venait d’entendre la plus grande ineptie de l’univers. Ce qui semblait être le cas :
- Mais enfin de quoi parlez-vous ? La directrice est juste devant vous, lui répondit-elle froidement, d’un ton légèrement condescendant.
- C’est… C’est vous… ? Mais je… je croyais que vous étiez…
Ludvina s’empourpra soudainement : elle ne pouvait quand même pas dire à la directrice qu’elle l’avait vieillie de trente ans en l’imaginant…
- Que j’étais… ? demanda celle qui s’avérait donc être Severa Kaena.
- Moins… jeune… avoua piteusement Ludvina.
Severa soupira longuement :
- Sachez que je n’ai que trente-deux ans, Mlle White, déclara-t-elle en rajustant ses lunettes. Et que la prestance n’est pas une affaire d’âge. Bien, passons, nous avons à faire.
La directrice à l’air sévère se lança alors dans une explication inutilement longue et compliquée sur le fonctionnement de l’établissement. Ludvina fit de son mieux pour tenter de retenir tout ce surplus d’informations : les horaires, le nom de ses collègues, l’utilisation des différentes salles, le contenu du programme… La jeune femme s’ennuyait tellement qu’elle se mit à observer la directrice sous toutes les coutures, faute de mieux. Ce fut ainsi qu’elle se rendit compte que Severa Kaena avait la peau blanche, très blanche. Un contraste saisissant avec les natifs d’Alola à la peau tannée que Ludvina avait croisés sur le chemin depuis l’aéroport. Peut-être la directrice n’était-elle pas originaire d’Alola ?
Ludvina hésitait à poser la question quand soudain la bureaucrate aborda enfin le sujet qui l’intéressait : ses futurs élèves. Elle cessa immédiatement de se poser des questions et prêta une oreille attentive à sa supérieure. Après tout, n’était-ce pas le plus important ? Severa Kaena retira alors précautionneusement ses lunettes et plongea ses yeux clairs dans le regard bleu-gris de la jeune dresseuse, l’air pompeux :
- Avant d’aborder le sujet de votre classe, j’espère que vous avez suivi mes conseils et commencé dès lors la lecture de mon livre.
- Oui, c’est très intéressant, répondit Ludvina, mal à l’aise face aux pupilles perçantes de la directrice.
- Très bien, vous m’en voyez ravie, car vous allez en avoir bien besoin pour affronter vos élèves, reprit la directrice Kaena d’une voix blanche.
Ludvina arqua un sourcil : que voulait-elle dire par là ? Sans lui laisser le temps de demander, Severa poursuivit :
- Tout comme l’apprentissage du Lawaïen.
La jeune dresseuse commençait réellement à s’inquiéter…
- Hum… Veuillez m’excuser mais… Que voulez-vous dire par « affronter mes élèves » ? Je… Je sais que je n’ai pas encore d’expérience, mais… Je suis sûre que tout va bien se passer ! affirma-t-elle d’une voix qu’elle voulait assurée.
- Oh, je suis contente de voir que vous êtes quelqu’un d’optimiste, répondit la proviseure, d’un ton qui laissait supposer tout le contraire.
L’apprentie professeure sentait l’agacement monter en elle : que signifiaient tous ces sous-entendus ?
- Sauf votre respect, Madame la directrice… De quoi parlez-vous ? À vous entendre, mes élèves sont…
- Particuliers, oui, la coupa la proviseure.
- Que voulez-vous dire par là ?
- Bon, écoutez, Mlle White… Cette discussion dure déjà depuis un certain temps, et je suis une femme occupée. Vous trouverez tout ce que vous voulez savoir dans ce dossier, fit-elle sèchement en lui tendant une épaisse chemise en carton.
Ludvina récupéra le dossier du bout des doigts : elle ne comprenait plus rien à rien. Elle avait la désagréable impression de se faire mener en bateau par la directrice. Elle voulut objecter, mais comme depuis le début de la conversation, son interlocutrice ne lui en laissa pas l’occasion :
- Juste une dernière chose, Mlle White…
La concernée, à présent beaucoup moins enthousiaste, demanda mollement :
- Oui… ?
Severa Kaena se mit alors à la toiser ostensiblement et dit :
- Vous ne comptez tout de même pas enseigner dans cette tenue ?
Ludvina était si indignée qu’elle en perdit ses mots. Elle baissa les yeux vers ses vêtements : certes, ses habits étaient très décontractés, mais elle n’était pas mal habillée ! Cette Ursaring mal léchée de directrice était en train de faire tourner son rêve au cauchemar… « Non, je ne dois pas baisser les bras si vite ! Peu importe que ma supérieure soit une peau d’Ecrémeuh, j’en ai trop bavé pour obtenir ce poste ! », pensa Ludvina avec combativité.
Elle décida donc d’ignorer cette dernière remarque. Severa Kaena ne broncha pas et continua sur sa lancée :
- Je vous conseille vivement d’acheter des vêtements plus… présentables. Nous tenons à notre image, dans cette école. Bien, si nous en avons fini… Notre concierge, M. Pea, va vous montrer votre logement. Vous avez dû vous croiser à l’entrée.
« Oh non, pas le rustre de tout à l’heure… », pensa la dresseuse.
- Très bien, alors je vais aller le voir, dit-elle d’un ton neutre.
- Parfait. Oh, et je vous rappelle que la rentrée est dans cinq jours. Tâchez d’être prête d’ici-là.
- Oui, Mme la directrice. Au revoir, Mme la directrice.
- Au revoir, Mlle White, répondit la bureaucrate d’un ton glacial.
Ludvina se leva alors précipitamment de sa chaise, ne voulant pas passer une seconde de plus dans ce bureau de malheur. La porte derrière elle se referma en grinçant. « Bon sang, Ludvina, dans quoi t’es-tu encore embarquée ?! », se demanda la jeune dresseuse. Mais il était trop tard pour faire marche arrière.
***
Ludvina découvrait peu à peu sa nouvelle chambre : le gardien bourru l’y avait conduite sans un mot, lui avait donné ses clés, puis était parti aussitôt. Ce qui n'était pas si mal, car il la mettait relativement mal à l'aise. Le silence glacial qui les avait accompagnés durant tout le trajet jusqu'aux dortoirs en était un parfait exemple. En effet, les dortoirs étaient situés dans un bâtiment différent de celui des salles de classe. La chambre de Ludvina était simple, mais confortable : un lit aux draps blancs impeccables, un bureau gris, une armoire en bois foncé -où l’attendait sa valise- et une fenêtre qui avait une vue imprenable sur les jardins de l’école. La jeune femme venait de finir de ranger ses affaires, et se demandait quoi faire maintenant.
Elle s’allongea sur son lit pour réfléchir. Cet entretien avec la directrice l’avait vraiment démoralisée. Une force supérieure avait-elle donc décidé de lui ruiner tous ses espoirs ? Ludvina repensa à la conversation qu’elle avait eue avec Tcheren et Bianca, à propos des dieux d’Alola. « Peut-être suis-je réellement maudite par les dieux… Non. J’en ai assez de me morfondre ! Il est grand temps de se ressaisir ! Une nouvelle vie m’attend ! ». Elle se leva brusquement et écarta les rideaux de sa fenêtre pour laisser entrer la réconfortante lumière d’Alola dans la pièce. « Tout n’est pas si mal… », pensa Ludvina en humant l’air pur d’Alola.
La jeune femme ressentit soudain l’envie de mieux connaître cette région qui était désormais son foyer. Elle jeta un œil à « La culture inexplorée d’Alola », qui trônait sur son bureau, à côté de son ordinateur portable. « Non ! Ras-le-bol de ce bouquin poussiéreux ! Je vais sortir et découvrir Alola par moi-même ! ». Joignant le geste à la pensée, elle attrapa sa besace et quitta sa nouvelle chambre pour aller découvrir sa nouvelle région. « Ce sera l’occasion d’acheter ce fameux livre de grammaire lawaïenne ! Ainsi que de nouveaux vêtements. », pensa-t-elle avec irritation en repensant aux paroles méprisantes de la directrice. Agacée, elle claqua la porte derrière elle et décida d’oublier tout cela le temps de sa promenade.
Ce ne fut qu’une fois sortie de l’école -enfin libérée de la pression qu’elle ressentait à l’idée de rencontrer la directrice- que Ludvina prit conscience du nouveau monde qui s’offrait à elle. La chaleur du bitume sous ses semelles, la végétation luxuriante qui s’épanouissait à sa gauche, ainsi que le tumulte familier d’une grande ville à sa droite… Instinctivement, la jeune Unyssienne se dirigea vers le centre d’Ekaeka, attirée par cette grande ville qui lui rappelait sa région natale. Elle espérait qu’il ne s’agissait pas déjà du mal du pays…
Cependant, elle ne regretta pas son choix. Ludvina était époustouflée par le cadre citadin. Mais, plus encore, ce qui la frappa, c’était la frontière ténue entre urbanisme et milieu naturel, propre à Alola. Ainsi, d’un côté se trouvait la ville ainsi que ses commerces, tandis que de l’autre… Il y avait la plage de sable fin, où humains et Pokémon s’amusaient gaiement au bord de la belle mer bleue de Mele-Mele. Le flux et le reflux incessant des vagues turquoise ravissaient tout ce petit monde, qui profitait tranquillement de la fin des vacances avant la rentrée. « C’est drôle, tout le monde profite des vacances à Alola, tout en redoutant la rentrée, alors que moi c’est précisément ce pour quoi je suis venue ici, la rentrée… », pensa la professeure en herbe.
Elle sourit à la vue des enfants qui s’amusaient joyeusement dans l’eau. Peut-être se trouvait-elle face à certains de ses futurs élèves ? Ses élèves qui, par ailleurs, étaient assez « particuliers », comme le lui avait dit la directrice avant de la congédier comme une malpropre. « Il faut absolument que je lise son dossier ce soir », se promit Ludvina. Elle avait cependant un très mauvais pressentiment, et la manière sèche et brutale dont Severa Kaena avait mis fin à leur entretien dès qu’elle avait voulu évoquer le sujet y était pour beaucoup. « Je verrai bien… » tenta-t-elle de se rassurer. « Et maintenant, place au shopping ! ».
En pénétrant dans l’immense galerie commerciale d’Ekaeka, la jeune dresseuse d’Unys fut bien forcée de revoir son jugement sur Alola. Elle s’était figurée une région agricole et rurale, faite de terres fertiles… Elle craignait même de regretter les grands magasins d’Unys qu’elle affectionnait tant. Pourtant, elle devait bien admettre que la galerie marchande et ses multiples boutiques n’avaient rien à envier à la superbe Galerie Concorde de sa région natale. Ludvina passa des heures à visiter chaque centimètre carré de chaque boutique.
La jeune femme était plutôt du genre « acheteuse compulsive », mais elle dut réfréner ses envies, car elle souhaitait faire durer un minimum les pokédollars qu’elle avait durement gagnés lorsqu’elle exerçait le métier de Maître Pokémon. Elle décida donc d’acheter uniquement ce dont elle avait besoin. Elle commença par passer dans une librairie afin d’acheter ce fameux livre de grammaire lawaïenne. La petite boutique sans prétention était néanmoins très fournie. Cependant… elle était également très typique et peu accessible aux étrangers. Les inscriptions en langue commune étaient approximatives et celles en Unyssien encore pires…
Ludvina mit donc un certain temps à trouver le rayon grammaire. Elle jeta un rapide coup d’œil aux ouvrages : tous ces livres semblaient si rébarbatifs… Tous, sauf un. Un livre un peu poussiéreux qui traînait au fond de l’étagère. La jeune brune l’extirpa avec difficulté : il s’agissait d’un très vieil ouvrage intitulé « Les rites et coutumes lawaïennes en grammaire ». « Mais c’est génial ! Ça va m’apprendre les légendes d’Alola en même temps que de m’apprendre le Lawaïen ! ». Ludvina acheta donc le livre sans la moindre hésitation.
Puis, avant de rentrer à l’école, elle passa à Alola Mode, où elle acheta une jolie jupe noire ainsi qu’un cache-cœur jaune clair. « J’espère que la vieille peau sera contente avec ça… Oh et puis après tout, je m’en fiche bien !! », pensa-t-elle avec insouciance. La jeune femme était trop heureuse pour qu’une telle pensée puisse assombrir son humeur. Tout ne commençait pas si mal pour elle à Alola ! Et cela ne ferait que s’améliorer, elle en était certaine. Ou bien peut-être s’agissait-il du calme avant la tempête…