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L'espoir d'une retrouvaille - livre 1 : Thanatos de greenkosky



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Informations

» Auteur : greenkosky - Voir le profil
» Créé le 17/10/2017 à 15:03
» Dernière mise à jour le 17/10/2017 à 15:03

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Intermission 3 : Saturne
D'aussi loin qu'il pouvait se rappeler, il ne se souvenait guère de ses parents. À l'orphelinat, on lui avait dit qu'il était mort tous les deux dans un accident de voiture, il était le seul survivant car il ne s'y trouvait pas à ce moment-là. Longtemps, il avait été un martyr et il continuait à l'être. Il avait des cheveux bleu nuit qui lui valaient les moqueries des jeunes de son âge, il s'était alors teint les cheveux en noir mais malgré cela on continuait à l'ennuyer. On lui avait donné un surnom, l'enfant du démon car partout où il passait, il se produisait tout un tas de choses invraisemblables : un enfant se cassait le bras, un autre tombait et s'écorchait les genoux, un adulte se faisait renverser par un véhicule,... Pour ainsi dire, on le tenait responsable de la mort de ses parents, chose qui le mettait mal à l'aise et qui le poussait encore plus à s'éloigner des autres.

Puis, la malchance tourna, il fut enfin adopté à l'âge de dix ans, il connut pour la première fois le plaisir d'être entouré et aimait par ce qu'il considérait comme ses parents. Il lui arrivait que des trucs bien : à l'école, il réussît bien, il était même le premier de sa classe et de l'établissement, il avait obtenu un Pokémon très vite, un Archéomire qui était très puissant et il perdait rarement ses combats contre les autres apprentis dresseurs,... Et cerise sur le gâteau, grâce à une suite de chiffres qu'il avait entendu de la bouche d'un vieux fou, il avait fait gagner le loto à ses parents.



Mais c'est à partir de ce moment-là que tout a dégénéré. Il avait perdu tous ses amis, personne ne lui adressant plus la parole. Son grand-père avait fait une crise cardiaque en direct alors qu'ils passaient à la télé quand Saturne lui avait présenté la villa qu'il lui avait achetée. Sa mère s'est cassé une jambe en sortant de la voiture alors que la maison cramait. Le restaurant qu'il avait ouvert avait été détruit suite à une chute de météorite tuant au passage les journalistes qui avaient filmé cela en direct. Et l'avion dans lequel il était, s'était crashé sur une île déserte. Il aimait se dire que tout était de sa faute, que ses chiffres étaient maudits et que lui aussi et qu'il finissait par apporter le malheur sur tout le monde.

Là, donc, il était sur cette île avec quelques survivants, et ils luttaient désespérément pour leur survie. Il ne manquerait plus que les Autres, cette fumée noire et Jacob et on se croirait dans un remake de Lost. "Ah, ah, la bonne blague !" se disait-il. Le pire, c'est que personne n'avait de Pokémon de type vol ou même de Pokémon tout court, la plupart des Pokéball étaient dans la queue de l'avion qui s'était détaché et était certainement tombé de l'autre côté de l'île et pourquoi pas dans l'eau tant qu'on y est. Il supposait même que quelqu'un avait fait tomber l'avion exprès sur cette île, pour le gag de se croire dans une série télévision, mais ce n'était pas drôle et loin de là. Saturne restait donc seul dans son coin en train de maugréer contre le mauvais sort.

- Tu te crois drôle, hein, espèce de bouffon, hurla-t-il envers le ciel.

Le médecin, Jack, pour continuer dans le délire, vint le trouver pour lui demander ce qui n'allait pas.

- Mais rien ne va, c'est ça l'idée. Et je serais toi, je ferrais une expédition pour trouver de l'eau potable. Tu n'as qu'à y aller avec Kate et Sawyer. Il y a certainement une source quelque part. Je parierais sur une grotte en hauteur de l'île. Et personne ne viendra nous chercher, on crèvera tous ici !

Jack s'éloigna perplexe. Mais sérieusement, quelle mauvaise blague. S'il attrapait l'enfoiré qui les avait envoyé ici, il passerait un mauvais quart d'heure ! Il s'étala dans le sable pour quitter un somme. On vint le réveiller quelques heures plus tard. C'était encore le toubib qui le regardait avec un air grave. Il était entouré des autres survivants.

- On a trouvé de l'eau où tu nous l'as indiqué.

- Non, c'est vrai ! s'étonna-t-il faussement.

- Comment savais-tu qu'il y avait de l'eau là-bas ?

- Parce que ce qui se passe ici n'a rien de réel, tout ce qui s'est produit a été créé par les studios Hollywood. On ne devrait pas être ici. Quelqu'un joue avec nos pieds.

- Tu racontes n'importe quoi. Avec quelle drogue tu t'es choutté ? s'énerva Sawyer.

- Toi, par exemple, tu as pris l'avion car tu ramenais le corps de ton père décédé dans ton pays afin de l'enterrer. Toi, Kate, tu as été arrêtée par le marshal car tu as tué ton père qui battait ta mère. Toi, Sun, tu parles parfaitement anglais et tu es enceinte de Jin, malgré qu'il soit stérile. Toi, Rose, Bernard t'a emmené voir un charlatan qui faisait soi-disant des miracles car tu es atteinte d'un cancer. En passant, Bernard est toujours en vie et à l'autre bout de l'île. Toi, Locke, tu es venu pour faire un safari alors que tu étais en chaise roulante car ton "père" qui t'a pris un rein, t'a jeté du huitième étage d'un immeuble. Et je peux continuer encore longtemps comme ça ! Et tout ça, c'est de ma faute si on se retrouve coincé comme des cons ici.

Tous le regardaient, éberlués. Ils n'en revenaient pas, comment savait-il tous cela ? C'est là que sa tête lui tourna violemment et qu'il perdit connaissance.



Quand il se réveilla, il constata qu'il était... dans une tente. "Trop beau pour être vrai !" En effet, le jeune homme pensait être rentré chez lui, mais il était encore sur cette île. Que devait-il faire pour quitter cette espèce de dimension parallèle ou il ne savait quoi ! Il maugréa de plus belle avant de sortir. Les survivants faisaient comme si de rien n'était. Comme s'ils avaient tous un trou de mémoire. "Youpie, ils ont tous Alzheimer ! Qu'est-ce qu'on s'amuse !"

- Eh salut, tu vas mieux à ce que je vois !

- Ah toubib, que s'est-il passé ?

- Je t'ai retrouvé déshydrater sur la plage et je t'ai ramené dans notre campement de fortune. On a trouvé une source avec de l'eau potable, ça te dirait de t'y installer ? Ce sera toujours mieux que de rester ici avec ce qui s'est passé la nuit dernière.

- Et que s'est-il passé ? demanda-t-il même s'il connaissait la réponse.

- C'était au début de la nuit, il y a eu des grognements bizarres dans la jungle et des arbres se sont déracinés suite à ça. Beaucoup ont peur que cette chose revienne.

- Mieux vaut se mettre à l'abri dans les grottes.

Il décida de prendre quelques victuailles et de suivre Jack dans les grottes.



Le manège continua quelques jours, il ne comprenait pas pourquoi il était toujours sur cette île. Il savait bien que c'était à cause de lui, mais il ne trouvait pas le moyen d'en échapper et ça commençait à le miner. Surtout, il voulait les sauver, tous les sauver sans qu'il n'y ait de morts. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Ethan avait été démasqué et était déjà mort, là encore il avait essayé de les avertir mais il avait perdu connaissance à ce moment-là. C'était d'ailleurs le cas à chaque fois qu'il essayait de leur dire une information cruciale, il perdait toujours connaissance. Il avait donc appris à ne plus interférer. Pareil, il avait essayé de s'éloigner du groupe pour trouver Jacob ou les Autres, mais à chaque fois, il revenait aux points de départ dès qu'il s'éloignait du scénario de la série. C'était vraiment gonflant et frustrant de se retrouver dans ce genre de situation où tout ce qu'il pouvait faire c'était d'attendre et de subir. Il était pourtant persuadé qu'il y avait une sortie, ou quelque chose qu'il pouvait faire pour tout débloquer mais il ne savait pas quoi. Tout était de sa faute et ça le pompait énormément. Il en avait marre, il avait tout tenté, même essayer de se suicider mais rien à faire, il ne pouvait pas mourir, l'île ou il ne savait quoi ne lui permettait pas.


Il se disait que tout était de sa faute, tout ce qu'il avait vécu depuis le début de sa vie était de sa faute : la mort de ses parents, le fait qu'il soit martyrisé à l'orphelinat, le fat qu'il soit sur cette île,... Pourtant il avait eu des moments de joie et de chances et cela avait commencé lorsqu'il avait été adopté. C'est à ce moment-là qu'il avait été chanceux. Mais oui, c'était ça la clé du mystère ! Il avait enfin compris. À force de maugréer sur son sort, il s'était pourri la vie et celle des autres. Mais rien n'était de sa faute, ce n'était qu'un concours de mauvaises circonstances, tout était dû au hasard.

- Ça y est, j'ai enfin compris ! Rien n'est de ma faute, je ne suis pas maudit ! Ce n'était juste que de mauvais hasards ! Purée, je promets de ne plus jamais me dire que je suis maudit car ce n'est pas le cas. Je vais tout faire pour changer cela, tout faire pour changer mon optique du monde. Je changerai le monde en lui-même !



Tout se brouilla alors autour de lui, et il se réveilla... chez lui, dans sa chambre.

- Bah ça y est, tu as enfin compris. T'es long à la détente quand même !

Saturne cligna des yeux se demandant comment ce drôle de gars aux longs cheveux rouges et aux yeux de même couleur avait pu entrer chez lui. "À l'aise le mec !"

- Faites comme chez vous, je ne vous dirais rien !

- Puf, c'est bon, il n'y a pas mort d'homme !

Purée, mais c'était qui ce drôle de mec ! Le gars était complètement détendu faisant comme si de rien n'était. Il n'arrivait pas à le cerner ! Il était totalement imprévisible.

- Bon, tiens, prends ça ! C'est une adresse des quatre personnes qui veulent aussi changer le monde. Tu n'as qu'à les rejoindre !

Il lui tendit un papier contenant une adresse et quatre noms : Hélio, Mars, Jupiter et Pluton.

- Vous pensez que je vais vraiment vous écouter et faire ça.

L'homme lui sourit sincèrement et lui souffla avant qu'il ne se lève :
- Tu le ferras car c'est écrit !

Il commença à s'éloigner et à franchir le pas de la porte de la chambre du jeune homme quand il lacha une dernière phrase :

- Au fait, acceptes-toi comme tu es, tu n'as pas besoin de te teindre les cheveux pour être accepté. Sois comme tu es et si ça ne plaît pas, tu devrais en avoir rien à foutre du moment que toi tu te sentes bien et toi-même. Emmerde les autres et ne les laisse pas te dire quoi faire. Sois ton propre chef !

Trop drôle, c'était exactement ce qu'il avait fait en lui tendant ce papier.

- Bah, tu n'es pas obligé d'y aller, mais eux t'accepteront comme tu es car ils sont exactement comme toi, à savoir des gens incompris et rejetés de la société. Je suis sur que tu t'y plairas mais libre à toi d'y aller !

Il partit sans plus de cérémonie, Saturne essaya de le rejoindre mais il n'y avait plus personne dans le couloir hormis sa mère.

- Ben dis donc, tu as dormi comme un loir !

- Tu n'as vu personne passer dans le couloir ?

- À part toi, non !

Saturne regarda longuement le papier avant de rendre son verdict.

- Désolé mais je vais devoir partir ! C'était vraiment bien toutes ces années passées avec vous mais il est temps d'explorer d'autres horizons.

Il retourna dans sa chambre alors que sa mère resta clouée sur place, fit ses bagages, fit la bise à sa mère, descendit les escaliers et franchit la porte le séparant de ce vaste monde qu'il avait hâte de découvrir.