Apocalyptica de Drayker

Fenrir somnolait tranquillement au pied du lit de son bipède, qui s’était encore assoupi après avoir bu trop d’eau empoisonnée.

L’Arcanin n’avait jamais vraiment compris pourquoi son humain s’évertuait à boire ce breuvage. Après la mort de sa première femelle, il avait commencé à en consommer plus que d’habitude. Ça s’était calmé lorsqu’il avait rencontré l’autre humaine, la fille du chef de meute des humains, mais elle aussi l’avait quitté, et Will avait recommencé à s’empoisonner, avec encore plus d’assiduité qu’avant.

Son humain avait beaucoup changé, depuis que le monde était devenu brûlant. Fenrir n’avait jamais su comment tout s’était terminé après que son Dresseur et la femelle aient rencontré le chef de meute des humains. Will l’avait enfermé dans sa Pokéball quand les arbres d’acier avaient commencé à trembler, et ne lui avait jamais parlé de ce qui était arrivé ce jour-là.

L’Arcanin avait compris que la femelle était morte. Il avait aussi compris que son bipède rêvait d’elle et lui parlait souvent, même lorsqu’il ne dormait pas. Etait-ce normal, pour un humain ? Probablement pas, mais Fenrir s’y était fait. Will n’était pas cassé pour autant. Il continuait à marcher, à manger et à s’exercer. Mais il était évident que quelque chose dans son esprit s’était brisé.

Comme tous les autres humains, sûrement. Ceux que Fenrir avait sauvés du Carchacrok dans le désert étaient aussi cassés dans la tête que Will, voire plus. Entre l’humaine qui aboyait tout le temps comme un jeune Caninos blessé, et celle dont les pattes ne fonctionnaient plus, l’Arcanin ne savait pas vraiment qui l’irritait le plus.

La bipède qui ne marchait plus était probablement celle dont il fallait se méfier le plus. Elle ne parlait pas beaucoup, mais Fenrir sentait chez elle une colère furieuse, un feu noir qui brûlait de haine. Elle en voulait au monde entier d’avoir perdu ses jambes, elle jalousait les autres humains de pouvoir marcher, elle reprochait à Sanae de ne pas l’avoir guérie, et son jeune Riolu, si sensible aux émotions des humains, commençait lui aussi à changer en conséquence. Fenrir et lui jouaient parfois ensemble, au début – mais au fil des semaines, le petit Pokémon était devenu distant, fouineur, obstiné. Son cœur si tendre avait été durci à force de côtoyer l’humaine pleine de ressentiment.

Les humains ne se rendaient probablement pas compte du changement qui s’opérait chez ces deux-là – Will ne semblait pas vraiment se soucier de savoir ce que faisaient les autres humains, de toute façon. Chacun restait dans son coin de la grotte d’acier.

Alors, Fenrir en avait parlé à Sanae. Sanae le comprenait assez facilement – probablement parce qu’elle était un Pokémon, comme lui. Oh, elle avait une apparence humaine et marchait sur deux pattes, mais l’Arcanin ne s’y trompait pas. Elle était un Pokémon sous forme humaine.

Elle aussi avait senti la colère de l’humaine dont les pattes ne fonctionnaient plus. Mais il n’y avait pas grand-chose à faire, lui avait-elle dit. Personne ne pourrait la consoler du jour au lendemain. Seul le temps lui apprendrait à accepter son handicap.

Alors Fenrir avait mis le problème de côté, en se promettant de garder un œil sur le petit Riolu et son humaine cassée.

~*~
Quand Joshua et Lina entrèrent dans l’infirmerie, ils trouvèrent Sanae assise au chevet de Kate. Une fois de plus, le spectacle de la jeune femme blonde en si piteux état arracha une grimace à Joshua. Kate était toujours inconsciente, allongée dans le lit, sa main invalide pendant dans le vide.

Sa peau avait été grièvement brûlée, bien au-delà de ce dont un humain peut normalement espérer guérir sans greffe. Mais l’hybride Métamorph avait commencé à se soigner elle-même, et la peau carbonisée de son visage et de ses bras avait laissé la place à une peau neuve, légèrement plus rose que celle d’un nouveau-né, ce qui contrastait bizarrement avec le teint hâlé du reste de son visage. Sanae lui avait retiré ses pansements, et l’odeur infecte de chair brûlée qui planait en permanence dans la pièce avait fini par s’estomper.

Mais outre le fait que sa peau soit un patchwork de teintes différentes, il y avait un détail gênant chez la jeune femme.

« Elle a encore changé. » constata Lina sans même saluer Sanae.

Chaque jour qui passait, les traits du visage de Kate semblaient se modifier. On la reconnaissait toujours, bien sûr, mais il y avait quelque chose, que ce soit dans la forme de ses pommettes ou dans la minceur de son nez, qui changeait d’un jour à l’autre, comme si son apparence n’était plus fixe.

« Regardez ses cheveux. J’ai remarqué ça ce matin. » lança Sanae.

Joshua s’approcha et étudia la chevelure de la jeune femme. Bien que la majorité de ses cheveux soient toujours du même blond doré qu’elle arborait depuis qu’il la connaissait, Joshua remarqua plusieurs changements de teinte. A la racine, certaines mèches devenaient brunes, d’autres rousses. Et des pans entiers de sa chevelure blonde semblaient virer au blanc.

« Qu’est-ce qui lui arrive ? demanda le garçon, médusé.
- J’ai l’impression qu’elle oscille entre plusieurs apparences, répondit l’Apocalyptica. Je ne crois pas que ça soit volontaire. Comme si son corps hésitait sur quel visage prendre et quelle couleur de cheveux adopter. »

Joshua s’assit à côté du lit, en face de Sanae. Pensif, il regarda Kate quelques secondes, tandis que Lina dansait d’un pied sur l’autre, debout près de la porte. Elle était de plus en plus mal à l’aise en présence de Kate, ces derniers temps. Sa nature profondément inhumaine se rappelait régulièrement à elle.

« Les Métamorph ne sont censés pouvoir recopier que les apparences qu’ils ont en face d’eux, non ? Comment ça se fait qu’elle oscille comme ça ? demanda Lina à brûle-pourpoint.
- J’imagine que toutes les caractéristiques physiques qu’elle emprunte appartenaient à des gens qu’elle a déjà rencontrés, supposa Joshua. Elle ne fait que se rappeler.
- Mais elle est amnésique. Elle ne peut pas se souvenir de toutes ces personnes, si ? questionna Sanae.
- Pas d’elle-même, non. Mais je ne pense pas que X-Corp ait effacé votre mémoire inconsciente quand ils vous ont… fait ce qu’ils vous ont fait. Quelque part, Kate doit avoir conservé le souvenir de sa vie d’avant, et son subconscient est en train de puiser dedans pour reconstruire son apparence.
- Je n’ai aucun souvenir de ma vie d’avant, répliqua Sanae. Pas même mon nom.
- Ça, c’est bizarre, avoua Joshua. Lyrian non plus n’avait aucune idée de son prénom, alors que les autres hybrides s’en rappelaient tous. J’imagine que ça vient du fait que le processus de création des Apocalyptica n’est pas le même que celui des hybrides classiques.
- Comment ça ?
- Bah… Vous êtes clairement plus puissants que n’importe quel hybride, lança Lina. Et vous maîtrisez des capacités de plusieurs Pokémon différents. Enfin, c’était le cas pour Lyrian. J’imagine que c’est pareil pour toi ? »

Elle lança un regard à Sanae, qui haussa les épaules.

« Je n’ai jamais affronté personne, à part Lyrian. Je ne saurai pas dire si je suis plus forte que la moyenne ou non.
- Et pourtant, tu l’as éclaté, se rappela Lina en grommelant. Je m’en souviens. Tu as à peine bougé le petit doigt, alors qu’aucun de nous n’a rien pu faire contre lui.
- Peut-être que c’est juste vous qui êtes faibles. » suggéra l’Apocalyptica sans la moindre méchanceté dans la voix.

Joshua tiqua, et il vit Lina crisper les mâchoires.

« Sanae… commença le jeune homme.
- Pardon. J’ai manqué de tact. Je suis navrée si le fait de vous rappeler votre nature inférieure vous a vexés, ce n’était pas mon but. » s’excusa Sanae, parfaitement sérieuse.

Aucune émotion n’avait infléchi sa voix, et Lina ne put s’empêcher d’avoir un rictus :

« Putain, même quand tu t’excuses, t’as l’air d’un robot.
- C’était une plaisanterie. » lança l’Apocalyptica, le visage taillé dans le marbre.

Joshua ne put retenir un sourire, mais Lina, elle, ne sembla pas apprécier l’humour :

« Ouais, bah évite. C’est flippant.
- Ou arrange-toi au moins pour sourire, histoire qu’on sache quand tu plaisantes ou non, suggéra Joshua.
- J’y songerai. »

Un silence gêné retomba, et Joshua vit que Lina faisait de gros efforts pour ne pas s’énerver. Lui-même ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec Sanae, en particulier depuis leur conversation avec la religion – mais Lina, elle, ne supportait tout simplement pas l’Apocalyptica. Elle avait le même franc-parler dénué d’émotions dont Lyrian faisait preuve à l’époque.

« Vous pouvez me le demander, vous savez, lança soudain Sanae.
- Quoi donc ?
- La question que vous êtes venus me poser.
- Putain, c’est du délire, s’irrita Lina. Tu lis dans les pensées, en plus ?
- C’est plus compliqué que ça, plaida Joshua.
- Ah parce que t’étais au courant, en plus ? »

Le jeune homme grommela, tandis que Lina se passait une main sur le visage avant de soupirer d’un air irrité. C’était typiquement ce genre de réactions que Joshua avait voulu éviter en ne lui parlant pas des étranges dons télépathiques de Sanae. Il savait que Lina détestait l’idée d’être à la merci d’une hybride semblable à Lyrian.

« Je sais même pas pourquoi je m’étonne encore de ce que vous êtes capables de faire, grogna la jeune fille.
- Qu’est-ce qu’il y a au dixième sous-sol, Sanae ? demanda alors Joshua, dans une tentative de recentrer la conversation.
- Les enceintes de confinement, répondit tranquillement l’hybride.
- C’est là que tu t’es réveillée ? poursuivit le jeune homme.
- Oui.
- Pourquoi c’est verrouillé ?
- Eh bien, ça ne serait pas vraiment une enceinte de confinement si n’importe qui pouvait y entrer, rétorqua Sanae.
- Dis donc, mais c’est qu’elle devient presque marrante. » lança sèchement Lina.

Sanae ne prêta aucune attention à la pique.

« Il faut être de X-Corp pour y rentrer, reprit-elle calmement.
- Pourtant tu as bien réussi à franchir la porte à ton réveil, objecta Joshua. Comment est-ce que tu as fait ?
- Il y avait des scientifiques avec moi, à mon réveil. Quand ils ont compris que le dosage de sédatifs n’était pas assez important, et que je me suis échappée de ma cellule, ils se sont enfuis. J’en ai profité pour passer la porte.
- Et après, tu les as tous massacrés, grogna Lina.
- Oui.
- Ça ne te fait rien, hein ?
- Lina… soupira Joshua.
- Quand Lyrian a tué son premier pillard, il est resté traumatisé pendant des jours, à se balancer d’avant en arrière comme un autiste. Toi, t’as massacré des dizaines de personnes, mais tu t’en fous, pas vrai ? cracha la jeune fille, acide.
- Je ne m’en fous pas, répondit laconiquement Sanae.
- Ah ouais ? T’as pas l’air rongée par les regrets non plus.
- Ou alors c’est simplement que je ne passe pas mon temps à aboyer pour me passer les nerfs, contrairement à certaines. »

Joshua tressaillit en entendant la pointe d’énervement dans la voix de l’Apocalyptica. Lina, qui s’apprêtait à répliquer vertement, sembla elle aussi sentir le danger, car elle se tut, furieuse.

« Dites… Vous pourriez vous engueuler ailleurs que devant mon lit ? » fit alors une voix familière.

Tous trois sursautèrent et se retournèrent vers Kate, qui les regardait entre ses paupières mi-closes, l’air pâteuse, mais bien consciente. Joshua fut le premier à réagir et se rapprocha précipitamment du lit :

« Kate ! Comment tu te sens ?
- … Je respire la forme, souffla l’hybride Métamorph, en piteux état. Ça se voit, non ? »

Le jeune homme ne put retenir en sourire. L’humour vaseux de Kate lui avait manqué.

« Je vais vous laisser. » lança brusquement Sanae.

Elle passa devant Lina, qui lui lança un regard noir, probablement pas assez intimidée par le fait que l’Apocalyptica la dépassât d’une bonne tête. Cette dernière quitta l’infirmerie, et ce n’est que lorsque la porte coulissante se fut refermée derrière l’albinos que Lina se rapprocha du lit :

« Salut, Kate. Contente de te revoir. Tu reviens de loin.
- Toujours en train de te faire des amis, à ce que je vois… soupira l’hybride. C’était qui ? Et on est où ?
- Au bunker, répondit calmement Joshua. En sécurité. Elle, c’était Sanae. C’est elle qui nous a sauvés de Lyrian, et qui nous a guéris. »

Kate opina lentement et dodelina de la tête, l’air épuisée. Elle regarda Joshua plusieurs secondes, clignant des yeux à répétition, avant de lâcher abruptement :

« T’étais censé être mort. Et moi aussi, d’ailleurs.
- C’est une longue histoire, avoua Joshua.
- J’imagine, ouais. Bon sang… »

La jeune femme porta une main à son front en soupirant.

« Repose-toi, l’enjoignit Lina en souriant. On te racontera tout ça plus tard.
- … Vendu. J’ai l’impression que ma tête va exploser. Quelle idée de s’engueuler devant un lit de malade, aussi.
- Dors, s’amusa Joshua. Tout va bien. Tu es en sécurité. Repose-toi. »

Kate opina lentement, avant de laisser sa tête retomber sur l’oreiller, épuisée. Elle s’endormit presque aussitôt.

~*~
« Debout, Will, lança Tia. Il y a quelqu’un qui arrive. »

L’ex-Elitien se retourna dans son lit en grommelant. Le sang battait à ses tempes et une violente migraine lui vrillait le crâne. Il eut à peine le temps de comprendre ce que venait de dire Tia que l’on frappait à la porte de sa chambre. Fenrir ouvrit une paupière lasse.

« Entrez. » grommela le détective en se redressant.

Le panneau coulissant s’ouvrit et Sanae entra dans la chambre, avisant les bouteilles vides sans un mot.

« Ils m’ont demandé ce qu’il y avait au dixième. » lança-t-elle sans plus de palabres.

Elle se planta au milieu de la pièce, droite comme un i. Luttant contre la gueule de bois, Will s’assit sur le bord de son lit et se prit la tête entre les mains.

« Elle a l’air énervée, remarqua Tia, assise sur le bureau de la pièce.
- Quand est-ce que vous comptez leur dire ? le relança Sanae, impassible.
- Pas maintenant, rétorqua immédiatement Will en relevant le menton. Ils ont gagné le droit de se reposer, après tout ce qu’ils ont traversé. Leur en parler ne ferait que les inquiéter.
- Et Lina ? Vous comptez la laisser dans l’ignorance longtemps ?
- Tu veux vraiment que je lui dise qu’elle est une Apocalyptica ?
- Elle a le droit de savoir, rétorqua l’hybride.
- Elle n’est pas prête à encaisser ça. Pas maintenant. »

Tia se releva et se mit à tourner autour de Sanae, l’étudiant sous toutes les coutures avec attention. Will, déconcentré par l’hallucination, dût décrocher quelques instants, car l’Apocalyptica le rappela à l’ordre :

« Vous m’écoutez ?
- Mmh ?
- Si vous ne lui dites pas ce qu’elle est, c’est moi qui le ferait, répéta Sanae.
- C’est Lina qui l’a énervée. Ce n’est pas une menace en l’air. Je ne l’ai jamais vu comme ça, lança Tia, amusée.
- C’est pas le moment de jouer à ça, grogna Will, autant à l’attention de l’hallucination qu’à celle de l’hybride.
- Je n’ai pas envie de supporter sa haine indéfiniment. Peut-être qu’elle arrêterait de me considérer comme le pire des monstres si elle comprenait qu’elle était comme moi.
- Elle n’est pas comme toi, Sanae, rétorqua le détective.
- C’est une Apocalyptica.
- Elle a vécu toute sa vie comme une humaine. Elle n’a pas le moindre pouvoir.
- Et alors ? C’est un prétexte pour lui cacher la vérité ?
- Je ne vais pas lui retirer sa seule chance de mener une existence normale, merde ! s’énerva Will. C’est ça que tu veux ? Que je lui dise qu’elle pourrait un jour être elle aussi victime de l’espèce d’entité psychotique qui cherche à dominer l’humanité à travers les Apocalyptica ? Qu’elle se mette à vivre dans l’angoisse constante, à l’affût de la moindre tentative d’intrusion de l’Autre ? C’est ça ? Tu veux qu’elle vive comme toi, obligée de passer la nuit dans les enceintes de confinement par peur de perdre le contrôle lorsqu’elle dort ?
- Cacher la vérité à Lina ne la protègera pas de l’Autre, l’avertit Sanae. A partir du moment où je suis au courant, il peut potentiellement l’être aussi. Ce que l’Autre m’a forcée à faire, ces massacres, tous ces morts… ça ne doit arriver à personne d’autre. Je refuse que… »

Sa voix se mit à trembler et elle s’interrompit. C’était léger, mais Will connaissait bien Sanae. Elle ne montrait jamais la moindre émotion, par peur de perdre le contrôle. Chez elle, un tic de visage ou un simple bégayement était aussi éloquent que des hurlements de rage chez quelqu’un de normal. Il imagina sans peine le tourbillon de sentiments qui devait se déchaîner en elle à cet instant.

Tia caressa la joue de Sanae avec compassion, sans que celle-ci ne puisse le sentir, évidemment.

« Elle n’a pas de pouvoirs, reprit calmement le détective. Aucun intérêt pour l’Autre.
- On n’en sait rien.
- Si à son âge, et après tout ce qu’elle a traversé, elle n’a manifesté aucune capacité, elle n’en manifestera probablement jamais. Elle est née avant que Taylor mette au point sa foutue sécurité. Si ça se trouve, elle est immunisée à l’Autre.
- Et si elle ne l’est pas ? S’il la domine comme il m’a dominée moi ?
- Il ne pourra pas vraiment faire beaucoup de dégâts. Si ça arrive, on enfermera Lina et on l’aidera à le repousser. Mais en attendant, je refuse de la condamner à vivre dans la peur et à attendre un danger qui ne viendra sûrement jamais. »

Sanae resta silencieuse, puis inspira longuement, faisant visiblement de gros efforts pour recouvrer son air impassible.

« Très bien. Comme vous voudrez. Mais vous faites une énorme erreur.
- Elle a déjà assez souffert comme ça, grommela Will. Je ne compte pas en rajouter. Et tant pis si ça signifie lui mentir.
- Alors j’espère qu'on ne souffrira pas tous par votre faute. »

Et l'Apocalyptica sortit de la chambre.

Will, las, se jeta sur son lit en poussant un juron. A la vérité, il n’avait pas la moindre idée de si son choix était le bon.