Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Les bijoux d'Encelade de Oustikette



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 06/10/2017 à 23:09
» Dernière mise à jour le 06/10/2017 à 23:09

» Mots-clés :   Action   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 7 : Premières approches
Une fois que nous fûmes tous équipés de casque, Galaad lâcha enfin son HyperBall. Intuitivement, j’aurai pensé qu’il la lancerait après Encelade, histoire de l’empêcher d’envoyer un contre efficace.

Comme je m’y attendais, c’est un Brouhabam qui apparut devant nous. Il portait cet étrange tissu rayé bleu sur le bras droit : un mouchoir choix.

Je me demandai si mon amie connaissait ce pokémon, qui à mes souvenirs, était très rare à Kanto, principalement du fait qu’il était originaire d’Hoenn.

Détachant l’HyperBall de sa ceinture, ma coéquipière fit apparaître son Kaorine. Comme d’habitude, la poupée d’argile ne semblait pas vivante, pourtant, elle lévitait à une trentaine de centimètres du sol.

« Je suis galant, je te laisses démarrer les hostilités. annonça le recruteur en chef, effectuant une légère révérence.

Amusée, mon amie s’avoua ravie de l’attention.

- Merci ! Très bien, Chaos, Choc Psy !

Le type sol prit alors un peu d’altitude, des petites pierres d’énergie psychique se formant à ses cotés.

- Intéressant ! nota mentalement son adversaire. Brouhabam ! Bang-Sonique !

Tout d’abord, le pokémon bruit-sourd émit un faible sifflement rauque, résonance de l’aspiration de l’air dans ses tuyères.

Puis, il ouvrit la bouche exagérément, crachant un titanesque rugissement qui, malgré la protection du casque, me fit mal aux oreilles. Absolument tout, autour de nous, se mit à trembler, les vitres du bateau manquèrent de se briser, et comme effet escompté, Kaorine fut déconcentré, il revint au niveau du terrain sans avoir lancé d’attaque.

Encelade pesta.

- Crotte ! Vite. Recommence !…

Comme précédemment, le type psy s’entoura de concrétions psioniques qu’il projeta ensuite sur Brouhabam. Celui-ci ne pu les contrer, cette fois. J’avoue que je n’aurai su dire s’il encaissa bien ou non ces offensives.

Reprenant son inspiration, il lança à son tour, une nouvelle déferlante sonique. Il était forcé d’utiliser celle-la, de toutes manières.

Kaorine chancela encore sous le choc, mais il lui restait quelques points de vie, la prochaine attaque lui serait néanmoins fatale, pour sûr.

… C’est le moment ou jamais, attaque Tourmagik !...

Faisant tourner ses petits bras pointus, la poupée fit soudain luire l’objet autour de celui de son opposant. Petit à petit, le mouchoir se dénoua et il lévita, jusqu’à venir se raccrocher à sa pointe cérébrale.

Si je calculais bien, désormais c’était le type sol, le plus rapide des deux.

Avant même que le violet n’ai le temps de se remettre de la perte de son accessoire, mon amie s’époumona.

… EXPLOSION !!!

A la surprise général, – il faut dire que ma chérie avait un sacré coffre, quand elle le voulait -, son pokémon se précipita contre son adversaire, luisant du lueur albâtre, avant de décharger cette énergie en une explosion intense et impressionnante.

La puissance de l’attaque nous éblouît un temps, mais quand nous pûmes recouvrer notre vision, nous nous rendîmes compte que les deux combattants gisaient au centre du terrain, K.O.

Encelade sauta de joie. En effet, étant donné que son pokémon était tombé K.O par le contre-coup de son attaque et non par celle de son adversaire, c’était elle qui remportait la confrontation.

Galaad, resté relativement discret jusque là, applaudit, son regard trahissant son intérêt.

- J’avoue qu’il m’est difficile de juger une personne sur son dressage, en un seul match. Mais je dois bien admettre que ton style de combat est palpitant…

Il la désigna du doigt.

… Tu me plaîs, toi ! Je sens qu’on va faire de grande chose ensemble !…

Oui, tout à fait d’accord. Si seulement tu savais !

Rappelant son pokémon, le recruteur somma aussitôt à Arcadia de lever l’ancre.

… Il est grand temps de rejoindre votre nouveau chez-vous. ajouta t-il, à ma destination, avant de rejoindre le poste de commande.

Après tout, c’était lui le capitaine de ce bateau.

Encelade me rejoignant, nous nous fîmes un high-five.

- T’as vu, c’est dans la poche ! Se vanta t-elle, souriante.
- C’est pas encore fini, on n’est pas sortit d’affaire pour l’instant.

Elle haussa les épaules, déçue, une petite moue se dessinant sur ses belles lèvres.

- Rabat-joie. »

Non, j’étais réaliste, pour une fois. Ça ne faisait que commencer, ce n’était pas dit que nous puissions trouver Ghétis dès notre premier jour. Il nous fallait rester professionnels, pour pouvoir réduire à néant leur tentative de coup d’état sans se faire compromettre, et obtenir ce que nous voulions.

==

Après une bonne heure de navigation, accoudés à la rambarde du pont avant de notre embarcation, nous vîmes soudain la silhouette d’un navire se découper à travers le brouillard.

Une énorme frégate de plus d’une centaine de mètres de long, toute recouverte de différentes nuances de bleu. Son unique mat couvert d’une douzaine de voiles, probablement solaires.

Nous finîmes par nous en approcher.

Je n’en revenais pas, ce bateau, il ne flottait pas ! Non, il lévitait à quelques mètres au dessus des flots !

Il semblait maintenu en l’air par huit turbines, dont l’embouchure s’illuminait d’un bleu azur et émettait une fumée blanchâtre qui camouflait aussi en partie l’engin.

« Dites bonjour à la frégate Plasma ! nous hurla Galaad depuis le poste de pilotage.

Une question se posait alors dans mon esprit tordu : Par quel procédé arrivaient t-il à faire voler un machin pareil ? Ce navire devait assurément peser plusieurs milliers de tonnes.

Je ne tarderais sûrement pas à le savoir.

- C’est incroyable ! s’extasia Encelade, des étoiles dans les yeux.

Je me contentai d’acquiescer, je n’avais rien à ajouter, c’était aussi le fond de ma pensée. Je ne perdais néanmoins pas l’objectif de vue, il nous fallait un plan de bataille.

- Quand on sera là-bas, il faut tout noter mentalement. expliquai-je à mon amie, très sérieusement. Le moindre détail peut avoir son importance si on a besoin d'affronter l'ennemi.

Elle acquiesça, souriante, comme toujours.

- Ouais t'inquiète ! Je stocke tout en mémoire. Et dans le pire des cas, j'utiliserai mes pouvoirs »

==

Une fois suffisamment près de l’engin volant, l’équipage à bord de celui-ci déploya une plate-forme inclinée, qui vint se poser sur le coté de notre embarcation, pour nous permettre de monter à bord.

J’en profitai de me retrouver aux cotés d’Arcadia pour en apprendre plus sur ce qui nous intéressait vraiment.

« Aura t-on la chance de rencontrer Ghétis, aujourd’hui ? l’interrogeai-je, jouant parfaitement l’envie de rencontrer l’homme.

Mon collègue d’un temps secoua aussitôt la tête, ne doutant pas le moins du monde de ce qu’il savait.

- Non, le maître n’est pas ici, il nous rejoindra quand nous passerons à l’action, le jour de mise en action de notre ’’grand projet’’, il œuvre nuit et jour pour sa réussite !

Il finît sa phrase la tête relevée, le regard fier. Il croyait vraiment en ce ’’grand projet’’ et surtout en son ’’maître’’ Ghétis.

Évidemment, comme je m’y attendais un peu, ça n’allait pas être aussi simple.

Je ne perdais pas espoir néanmoins, il y avait encore moyen que j’obtienne rapidement une information temporelle, cela nous donnerais tout de même une légère longueur d’avance.

- Et quand saurons-nous le jour fatidique ?
- Le sage Lilien sera prévenu par le maître, le matin même…

Il serra le poing, complètement fanatisé.

… C’est pour cela que nous devons être levés dès l’aube ! Afin d’être prêts ! Car chaque jour, peut être notre jour de gloire ! »

Cela ne m’arrangeai pas, pas du tout, nous n’avions qu’une très faible marche de manœuvre. Dès que je serai en possession de l’information, je devrai la transmettre, quitte à griller ma couverture, les précieuses minutes gagnées pourraient sûrement sauver quelques vies supplémentaires.

==

L’acier de la plate-forme d’embarquement laissa vite place au bois beige du pont supérieur. Des dizaines de sbires s’affairaient ça et là, briquant le sol, transportant des paquets. Comme les deux zigotos qui nous avaient abordés, tous étaient vêtus de noires de la tête aux pieds. A la différence qu’eux ne cachaient pas l’emblème de l’organisation sur leur béret.

Et en vérité, ils n’y avaient que nous et Galaad qui détonions ici, avec nos tenues un peu plus criardes, si je puis dire.

Combien étaient-ils au juste sur ce navire ? Étaient-ils les seuls représentants de la nouvelle Team ?

Ça serait une information importante en cas d’affrontement. Toujours estimer au mieux les forces en présence, c’est que l’on m’avait appris un jour.

==

Le recruteur dut nous quitter précipitamment, un coup de téléphone, une nouvelle candidature, pour sûr. cela ne l’empêcha pas de nous saluer de la main alors que nous nous dirigions vers notre cabine.

Les couloirs des quartiers de l'équipage du navire étaient étroits, pour ne pas dire exigu. Sombre, et couvert de plaques d'acier noir, pour un peu, nous nous serions crû dans les égouts. L'avantage, c'est qu'ici, c'était propre et l'air ne sentait pas comme les eaux d'évacuation, c'était même tout le contraire

Notre cabine était petite, sans fenêtre, comme le corridor. Nous devions la partager avec six autres sbires, dormant sur quatre lits superposés installés dans chacun des coins de la pièce. Le peu d'espace personnelle qu’il nous restait, se composait de notre casier en métal qui trônait a coté de notre lit.

D'ailleurs, un de nos colocataires se trouvait là, un roux à la barbe fournie, un irlandais ?

Non, je plaisantais, bien sûr.

« Vos uniformes sont dans vos casiers, enfilez les avants qu'un gradé ne vous surprennes sans. Prenez le temps d’apprécier le navire, vous ne commencerez votre service que demain à l'aube. nous indiqua Arcadia, avant de nous laisser.
- … Par d'ailleurs, des noms de code vous ont été attribués… A savoir, Pénélope pour vous, mademoiselle, et Rogue, pour vous jeune homme. Veuillez n'utiliser que ceux-ci désormais, sous peine de sanction. Ajouta Barbarossa, nous quittant lui aussi juste après.

J'étais plutôt content de mon nouvel alias, qui au final me représentait bien, Rogue voulait dire voyou en anglais. Le hasard faisait bien les choses.

Au contraire, je n'étais pas particulièrement enthousiaste d'enfiler ces tenues, je vous avait déjà dit pourquoi je les trouvaient incohérentes, je ne me répéterai pas.

Mais bon, si c'est ce qu'il fallait faire pour sauver le monde, je devais m'y soumettre.

- Je m'appelle Andrew Hamilton ! se présenta le rouquin, aussitôt les deux autres partis, un grand sourire aux lèvres. Mais appelez moi Crossbow, c'est mon nom de code…

Nous étions enchanté. Mais à quoi jouait-il ? Ce n'était pas bien de révéler sa véritable identité, et c'était dangereux de transgresser les règles ici, on nous l'avait bien fait sous-entendre. Nous nous contentâmes donc de lui avouer nos prénoms.

Peut être pourrions en faire un allié dans le futur ? Seul Arceus savait.

… je suppose que ces deux types n'ont même pas eu la courtoisie de vous faire visiter l'intérieur.

Nous acquiesçâmes.

… je m'en doutais ! Je dois m'en occuper alors ! C'est important ! »

Il avait parfaitement raison, tout comme le nombre d'ennemis, connaître notre environnement d'affrontement était primordiale.

==

Après avoir enfilé, à contrecœur pour ma part, notre tenue de sbire, nous suivîmes notre nouvel ami.

Tout d'abord, il nous guida dans le réfectoire, situé au bout de notre couloir. Une salle bien plus grande, remplie avec quelques tables à manger et un long comptoir au fond. Néanmoins j'imaginais mal la tripotée de sbires sur cette embarcation venir déjeuner dans cette endroit.

Encelade en profita pour prendre une pomme.

Moi, seule une chose m’intéressait.

« Comment ce truc fait pour voler?
- T’inquiète pas, nous allons y venir. me répondit-il aussitôt, voulant rapidement éluder la question. C’est le clou du spectacle ! »

Ben oui, le jour de l'attaque j'avais bien l'intention de les priver de moyen de fuite. Surtout, que si cela ce passait à la grotte cyclopéenne, comme nous l'avait fait comprendre Nikolaï, le bateau chuterai alors directement sur la terre ferme.

Par la suite, notre ami nous montra une salle de musculation. Assez grande et remplie de machines dédiées au culte du corps en tout genre. Notre guide nous expliqua qu'en attendant le "grand jour" beaucoup de sbires passaient leur temps libre ici, et que de toute manière, une séance de 2h obligatoire était organisée chaque matin.

Pour ma part, ce n'était pas ce m'enchantais le plus, n'étant pas un fervent adepte des activités physiques. En particulier cette discipline du concours de qui à les plus gros, je me contentais pleinement de mon petit ventre ramolli.

Dans le cas d'Encelade, je ne pensais pas qu'elle en ait réellement besoin. Je le rappelle, elle avait soulevée quatre-vingts kilos à bout de bras, pas plus tard que la veille.

Après, le roux nous fit traverser une énorme salle des machines. De nombreuses pièces n’était accessible que par un groupe restreint de personne, ou uniquement à des occasions spéciales. C’est pourquoi il passait directement au ’’bouquet final’’, comme il l’avait suggéré.

Autour de la passerelle métallique que nous empruntions, de gros tuyaux étaient reliés à ce j’assimilerai aux réacteurs que j’avais vu à l’extérieur, tous partaient dans la direction dans laquelle nous marchions.

Il y avait aussi ces énormes ventilateurs, à quelques mètres sous nos pieds. Tournant à pleine vitesse, le souffle d’air qu’ils généraient nous fouettait le visage et tambourinait mes oreilles.

Devant moi, les couettes d’Encelade ballottaient sous la force du vent. Personnellement, cela m’aurait énervé depuis longtemps, mais heureusement pour moi, j’avais des cheveux courts. Et puis bon, elle, ça la rendait terriblement belle.

==

Au bout d’un certain temps, nous arrivâmes sur une seconde passerelle, perpendiculaire à la précédente.

Devant nous, légèrement en contre-bas, à l’extrême poupe du navire, une immense cuve bardée de tuyaux luisants d’une même lumière bleutée que les réacteurs.

Kyurem, la résultante de la division du légendaire dragon du Tao, séparation qui donna aussi naissance à Zekrom et Reshiram, se trouvait à l’intérieur.

Saint Arceus ! Voilà comment ils faisaient léviter leur vaisseau ! Avec un pokémon légendaire !

Le dragon de glace semblait mal en point, ses ailes de givres étaient rabattues le long de son corps, ce dernier commençant à se couvrir de craquelures.

« Voici le clou de la visite ! Kyurem le gris nous sert à faire voler ce bateau ! nous lança notre accompagnateur, désignant le cylindre de verre du doigt. Voyez ce qu’ils lui font subir !

J’étais complètement d’accord, Encelade aussi.

Ce n’était pas un peu risqué de dévoiler ses opinions en plein cœur de leur QG ? C’était à ses risques et périls, après tout.

D’ailleurs, quelque chose me turlupinait, à ce sujet. Mais pour une fois, mon amie me devança.

- Si tu trouves cela déplorable, pourquoi tu les as rejoint alors?

Crossbow haussa les épaules, comme si c’était évidant.

- Parce que je veux conquérir le monde, pardi ! Je préfère juste vous montrer de quoi nos meneurs sont capables pour arriver à leur fin. Ils n’en parle pas assez au recrutement, c’est bien dommage…

Il serra le poing.

... Ceci est la preuve de notre détermination, et de notre force ! »

Au niveau de la force de frappe, c’était OK. Par contre, niveau originalité, c’était zéro, quasiment toutes les régions de l’archipel avaient subies, au moins une fois, l’attaque d’un groupuscule voulant asservir le légendaire endémique.

Cela sonnait assez faute, et malgré tout, son explication restait bancale, pour ma part. J’étais sûr que notre ami cachait quelques chose.

Enfin, nous retournâmes à notre cabine. Nous n’avions plus rien à faire jusqu’au lendemain.

==

Le réveil sonna à 6h pile, dans toutes les cabines.

Personnellement, j’avais mal dormi, la couchette étant absolument inconfortable.

« Moi, j’ai dormi comme un Ronflex ! Me répondit ma petite-amie, le sourire aux lèvres comme toujours, à la traditionnelle question ’’Bien dormi ?’’, alors que nous déjeunions dans une cantine bondée. »

Évidemment, faire se lever une cinquantaine de personnes en même temps, et ne pas prévoir assez de place pour le petit-déjeuner, c’était de l’amateurisme. Sérieusement !

Je me demandais comment elle pouvait faire pour dormir aussi facilement, mais je suppose que comme toutes les choses qui étaient étonnantes chez elle, cela provenait de ses modifications génétiques.

==

A 7h, une nouvelle sonnerie retentît. L’heure que j’attendais, - douce ironie, encore une fois -, avec impatiente, celle de l’entraînement obligatoire.

Je m’installai donc sur un tapis de course, histoire de faire comme si, je m’entraînais sérieusement. Je me contentais de trottiner en faite, je ne voulais pas non plus me fatiguer.

Tout à coup, je vis, trop loin pour que je puisse entendre, Encelade entamer une conversation assez houleuse, avec un type que je supposais qu’il ait fait une remarque sexiste ou qu’il voulait sa place sur la machine de musculation. Il est vrai que mon amie était une des rares filles ici.

Ce gaillard faisait presque deux têtes de plus qu’elle et probablement le double de son poids, ainsi il était assez comique de voir cette fille si frêle en apparence, lui tenir tête.

A ce moment, tout les deux se séparèrent et prirent place devant des poulies reliées à des poids magnétiques.

Bien trop curieux, je laissais ma simulation sportive en pause pour m’approcher.

Je demandai aussitôt des explications à un des sbires qui commençait à regarder l’affrontement.

« Il s’est passé quoi entre les deux ?
- Condor lui avait demandé de virer de la machine, justifiant qu’elle ne pourrait jamais rien soulever, qu’elle se casserait une articulation,… et son blabla sexiste, comme d’habitude. Elle lui a alors répondu qu’elle pourrait l’humilier sur n’importe quel exercice.

Je ris jaune, si seulement ils savaient.

L’homme fit alors apparaître une seconde paire de bras dans son dos, tout aussi musclée que la première. C’était un mutant de Mackogneur, ce qui pouvait expliquer sa carrure. Hélas, ça ne suffirait pas pour égaler le pouvoir de son adversaire.

En acceptant ce défi, il avait déjà perdu, j’en étais déjà sûr.

Ignorant néanmoins cela, le dénommé Condor fit craquer ses phalanges, prêt à ne pas se faire humilier par une maigrichonne demoiselle trop idéaliste.

Sous les encouragements des sbires ayant eux aussi arrêtés leur entraînements, les deux rivaux se mirent en action.

Rapidement, les poids soulevés augmentèrent : cinquante, cent, cent-cinquante, etc.

A ma droite, mon amie franchît la barre des deux-cent kilos avec une facilité déconcertante, tout comme son adversaire, pourtant bien plus musclé qu’elle.

Toutefois, quand tout deux dépassèrent la barre des sept-cent et que Condor commençait à suer, je sus que c’était définitivement terminé pour lui. Encelade ne transpirait absolument pas, rien, ne serait-ce qu’une minuscule gouttelette de sueur sur son front.

Je me devais d’intervenir avant que quelqu’un ne réalise qu’il y avait quelque-chose de louche.

- Arrête de faire la maligne, s’il te plaît. la conseillai-je en lui chuchotant à l’oreille. Tu veux qu’on nous repère?
- Tu peux pas comprendre, j’ai jamais pu supporter les sexistes, alors maintenant que je sais, que je peux leurs faire ravaler leurs couleuvres, je ne veux pas me priver.

Qu’est ce qu’elle pouvait être têtue, parfois !

Et pendant que je tentais vainement de lui faire entendre raison, leurs poids respectifs atteignirent plus de neuf kilos, une masse insensée pour le commun des mortels. Pourtant eux, ils y arrivaient, c’était tout bonnement impressionnant.

Puis d’un coup, le type musclé lâcha sa poulie, les poids retombèrent violemment sur leur socle. La dernière valeur inscrite sur le cadran faisant néanmoins signe de leur exploit : mille-cent kilogrammes.

- Quel genre de mutant est tu ? Cracha l’homme, essoufflé, en dévisageant mon amie avec un regard mauvais.

Reposant tout d’abord ses poids délicatement, Encelade lui répondit, avec un grand sourire.

- Un genre bien plus fort que toi ! »

L’homme qui l’avait défié repartit dans un autre coin de l’autre, humilié. Son honneur bafoué, je ne doutais pas qu’il nous poserait problème plus tard.

==

Le calme revenu dans la salle, je retournai à mon entraînement. Cette fois, ma petite-amie préféra passer son temps à me regarder faire, les bras croisés sur le pupitre du tapis de course.

« J’en reviens pas d’avoir soulevé plus une tonne ! s’extasia t-elle. Et j’aurai pu encore continuer à augmenter le poids, j’avais l’impression de porter une simple carton.

Soucieux, je haussai les épaules.

- Et t’es fière de toi ? C’était dangereux ce que tu as fait ! Qui sait ce que vont faire nos meneurs s’ils l’apprennent ?
- Ne t’inquiète pas ! me sourit-elle, pour apaiser mes craintes. Ils ne feront rien, je suis de leur coté !
- Si tu le dis. »

C’est vrai qu’elle n’avait pas totalement tort. J’osais espérer que son insouciance ne nous porterais pas préjudice.

==

Quelques temps plus tard, nous quittâmes la salle de musculation pour le pont supérieur.

Accoudé à la rambarde de sécurité, je sentais la brise marine accompagnée des embruns qui me fouettait le visage.

Nous étions vraiment en plein milieu de la mer d’Unys, trop de loin des terres pour que l’on puisses espérer ne serai-ce qu’en voir le contour. Ce n’était pas vraiment la meilleur qui soit pour une éventuelle fuite.

Cet environnement calme, était si reposant, il n’y avait que le léger fracas des vagues et le doux feulement des turbines pour nous éviter un silence total. Il faut dire que la plupart des sbires étaient en sueur, attendant de prendre une douche. Les rares à s’aventurer sur le pont supérieur, le faisaient en toute discrétion.

A vrai dire, il s’en aurait fallut de peu pour que j’oublie que nous étions au sein même d’un bâtiment remplit d’individus pouvant nous tuer, s’ils apprenaient nos vrais motivations.

Nous ne parlions pas, nous nous contentions de rester l’un à coté de l’autre, fixant le remous des vagues, méditatifs.

Le silence est parfois la meilleure des discutions.

Et puis, ça nous évitait de faire une bourde, aussi. Je me voyais mal nager jusqu’à la terre ferme, surtout sans aucune nouvelle information.

« Soldat Pénélope !

Surprise, bien que reconnaissant son nom de code, Encelade pivota sur elle-même. Je fis de même quelques dixièmes de seconde plus tard, me retrouvant à quelques centimètres du colosse qu’elle avait précédemment défié, et humilié.

De mon point de vue, je ne voyais que son torse. Et j’avais bien évidemment une fantastique vue en contre-plongée sur son menton anguleux. Argh, maman, pourquoi m’as tu fait aussi petit ?

… Veuillez me suivre ! ordonna t-il, de sa voix caverneuse. Le sage souhaite vous voir. »