Magical Girl de Flageolaid

À la surprise générale (ou presque), Lymnesine ne fut pas désintégrée par le rayon meurtrier de l'Effronté. Encore sous le choc, Sofia haletait en dévisageant sa sauveuse. L'adolescente ne cessait de la surprendre. Qu'importait ses frasques, elle lui devait la vie.
Lymnesine se retourna vers l'ultimage en souriant. Elle n'avait senti qu'un petit picotement dans le dos. Il avait intérêt à faire beaucoup mieux que ça s'il voulait se débarrasser d'elle. Casus Belli n'eut pas le temps de poser la question qui lui brûlait les lèvres, ses deux sbires s'en chargèrent à sa place :

« Comment t'as fait pour survivre à son rayon annihilateur ?!
- Aucune idée.
- Allez quoi, on te paie si tu veux, mais réponds-nous ! insistèrent encore Jessico et Pamelo, en prévision du jour où leur patron déciderait de se séparer d'eux.
- Il se trouve que je possède quelques éléments de réponse en ma possession, intervint Chrystosmus. J'ai ouïe dire que dans les cercles les plus érudits de la magie, un savant a avancé la théorie qu'un acte d'abnégation pouvait annuler les effets de tels sortilèges.
- Donc j'ai vérifié une théorie ? Trop bien ! Maintenant, vous m’appellerez tous Professeur Hesperides !
- Pff, dans tes rêves ! s'exclamèrent en chœur Gottfried, Sofia et Casus Belli. »

Quelque chose se fissura dans l'esprit de Mark. Le Farfaduvet approuvait toujours les dires de sa Magical Girl, mais dans le cas présent, cela signifiait être d'accord avec le méchant de service et, pire que tout au monde, avec Gottfried. À cette pensée, Mark sentit son corps le démanger.
Plus il retournait le problème, plus il lui semblait insoluble. Toute marque d'amour envers sa magicienne impliquait un asservissement moral à l'ennemi. Le Pokémon commença à se gratter nerveusement. Il ne pouvait pas se montrer infidèle à sa Magical Girl et il ne pouvait pas soutenir cette crevure de Fouinar. Dilemme !
Suivre Sofia, toujours. Toujours ! Pas les autres. Aimer Sofia, haïr Gottfried. Que faire ? Ça gratte, ça gratte, ça gratte ! Et la neutralité ? Faiblesse... Aimer Sofia, tuer Gottfried. Ça gratte, ça gratte, ça gratte ! Il fait chaud. Tellement chaud. Aimer Sofia, tuer Sofia... Ça gratte, ça gratte, ça gratte !

Tandis que le Pokémon Vole Vent se jouait mentalement ce monologue de psychopathe, deux Soporifiks appartenant au contingent des sbires de Casus Belli firent irruption dans la pièce. Sans un mot, ils tendirent une blouse blanche et une paire de lunettes à Lymnesine, qui les enfila avec joie. En échange, elle leur confia son sabre. Puis ils quittèrent les lieux sans se départir de leur mutisme.

« Purofesa Esuperido.
- Waouh, même Ewart arrive à le dire ! s'enthousiasma l'adolescente. Ah, je sens les bienfaits de la recherche scientifique augmenter ma force et mes réflexes !
- Dire que mes meilleurs assassins ont été vaincus par ça, soupira l'ultimage en se prenant la tête entre les mains. »

Casus Belli resta vingt secondes ainsi, en se massant les tempes avec ses pouces, à cogiter sur la tournure merdique que prenait sa vie en ce moment.
Puis il se redressa et appela ses deux laquais d'un claquement de doigts. Ceux-ci lui ôtèrent sa cape noire et fixèrent un plastron léger par-dessus sa tunique. L'ultimage ne risquait pas de subir une attaque surprise durant sa préparation : Gottfried ne combattait pas, le Professeur ajustait ses lunettes sur son nez, quant aux autres, ils étaient bien trop gentils pour s'autoriser une telle bassesse.
Jessico et Pamelo s'éloignèrent ensuite de leur maître pour ne pas être pris dans le violent combat qui s'annonçait. D'un geste théâtral, l'ultimage invoqua un Trioxydre et un Engloutyran.

« Bahamut ! Behemoth ! Anéantissez donc cette vermine !
- Hé hé hé, tu es tombé dans mon piège ! ricana le Professeur Hesperides. »

Son attitude méprisante digne des plus improbables mind games de shônen où l'on veut nous faire croire qu'un personnage a anticipé les vingt prochains coups de son adversaire provoqua la consternation de son ennemi.
L'éminent Professeur comptait pourtant tirer profit de l'avantage que lui offrait défensivement le type Acier du Galeking et offensivement le type Combat du Kicklee. Mais, alors que les deux Pokémons adverses se préparaient à lancer l'assaut, Mark s'avança avec détermination. Son heure de gloire était arrivée.

« Arrière les enfants, je m'occupe de ces deux-là ! assura-t-il d'une voix virile.
- On compte sur toi, Mark ! l'encouragea sa Magical Girl. »

Il lui répondit par ce clin d'œil charmeur et masculin dont le ridicule n'a cessé de croître depuis la fin des années quatre-vingt. Bahamut et Behemoth se jetèrent sur lui sans la moindre pitié. Ils enchaînèrent Dracochoc, Dracocharge, Dracosouffle, Draco-queue et Dracogriffe, selon ce que leur permettaient leurs move pools respectifs.
Le Trioxydre faillit utiliser Colère, mais il se ravisa au dernier moment ; cette attaque manquait cruellement de "draco".
Mark encaissa toutes ces capacités sans prendre le moindre dégât. Pour rigoler, il souffla un léger Vent Féerique qui retourna les deux dragons ténébreux avec une puissance insoupçonnée. Gottfried, qui ne supportait pas de voir le Farfaduvet accaparer ainsi l'attention, se mit à râler. Tout le monde prit alors conscience qu'il siégeait sur le trône de Casus Belli et que les sbires lui servait les meilleurs alcools de leur maître.

« Je peux savoir ce que tu fais sur MON trône, sale mustélidé puant ?!
- Cela ne se voit pas ? Je profite du spectacle ! répondit le Fouinar avec malice.
- Dès que j'ai réglé leur compte à tes deux copines, je te transforme en écharpe ou en paire de chaussettes ! promit l'ultimage sur un ton sinistre.
- Pour le moment, c'est mal parti. Tu sais que les Farfaduvets craignent le Feu et le Poison ? lâcha Gottfried en se délectant de la grimace apeurée qui déforma les traits de Mark.
- Il n'a pas tort patron ! brailla Behemoth. On change de tactique ?
- Non, c'est sûrement un piège. Continuez avec vos attaques Dragon ! »

Au grand dam du Fouinar, les deux brutes poursuivirent leur marave monotype. Sofia se retint de faire une remarque sur la répartition globale de l'intelligence parmi les personnes présentes dans la salle. Autant qu'elle garde l'ascendant sur les autres.
Pour sa part, le Professeur Hesperides observait le combat avec intérêt, les sourcils légèrement froncés, le menton calé entre le pouce et l'index de sa main droite. Elle semblait remarquer les détails invisibles aux autres... ou jouer la comédie, difficile à dire.
Lorsqu'elle se racla la gorge, de la façon d'un éminent savant qui réclame le silence parmi son auditoire, le Trioxydre et l'Engloutyran se retournèrent vers elle, légèrement embarrassés. Mark en profita pour les bombarder des rayons d'Éclat Magique dans le dos. Les deux monstres s'effondrèrent en poussant un cri de souffrance rauque.

« Félicitations Professeur Hesperides ! s'exclama Chrystosmus en se dandinant près de l'honorable scientifique. Votre plan a fonctionné à merveille !
- Quel plan ?! rugit Gottfried à l'autre bout de la pièce. Elle n'a rien foutu dans ce combat ! Tu n'es qu'un gros suce-boule, Chrys !
- Je ne saurais dire ce qui est le plus déprimant : être entouré d'incapables ou bien me faire battre par des cinglés ? rumina l'Effronté en se massant une nouvelle fois les tempes.
- Ce n'est que justice après tout le mal que vous avez fait ! répliqua Sofia.
- Vous croyez ? Dans ce cas, il est grand temps que je prenne les choses en main personnellement ! Préparez-vous à mourir, mwahahahahaha !
- Casus Belli joins the brawl ! ironisa Gottfried. »

L'ultimage se redressa d'un coup et tira un rayon de la mort sur le malheureux qui avait osé parler anglais en sa présence. Le bouclier protecteur du trône dissipa la magie noire et évita une mort rapide au Pokémon millénaire. Celui-ci se contenta de boire une gorgée de vin pour fêter sa survie.
Sofia s'avança d'un pas vers l'ennemi, un léger sourire sur les lèvres.

« Alors c'est ça, votre problème ! fit-elle en toisant l'odieux mage noir chevelu. Vous ne supportez pas l'anglais, je me trompe ?
- Quelle perspicacité.
- Je parie que ça vous vient de l'enfance.
- Tout à fait ! Quand j'étais à l'école de magie, mon binôme débutait chacune de ses phrases par "best" et les terminait par "ever". Toutes ses phrases, tous les jours ! Avec lui, en cours, on se tapait des "best interros surprises ever" et des "best heures de colle ever" ! À la cantine, c'était du "best potage ever" ou des "best grèves de la faim ever" ! Et comme je partageais sa chambre à l'internat, je devais aussi supporter ses "best cauchemars ever", quand ce n'était pas des "best pipis au lit ever" ! Même moi, j'étais devenu le "best Casus Belli ever" !
- Je remarque un schéma redondant dans votre histoire, signala le Professeur.
- Il allait me rendre fou, je ne le supportais plus, alors le jour où il a osé sortir un "best best ever ever", je l'ai défenestré ! Et, croyez-moi ou non, avant de s'éclater au sol, ce petit enfoiré a eu le temps de dire que c'était son "best meurtre ever" !!!
- Et depuis, vous détestez l'anglais ?
- OUI !!!!! »

Tout en rugissant cette affirmation, Casus Belli concentra entre ses mains une terrible tornade obscure qu'il relâcha sur ses opposants. La tempête balaya Sofia et les quatre Pokémons, parvenant même à soulever le Galeking pour l'envoyer dans le décor.
Seule le Professeur Hesperides fut épargnée, car tout ce qui n'est pas une preuve scientifique argumentée n'est que du vent, or les vrais savants y sont immunisés.

Ewart s'élança sur l'ennemi avec un Pied Brûleur. Il bondit, projeta sa jambe enflammée en direction du visage de l'Effronté, mais se figea dans les airs. Le puissant mage noir usait de ses pouvoirs télékinésiques pour tenir le Kicklee à distance. La seconde suivante, il lui assena un coup de poing électrique ultra rapide qu'Ewart ne put éviter. Le Pokémon s'écroula au sol, plié en deux de douleur.
Casus Belli voulut l'achever, mais Chrystosmus et Sofia se ruèrent pour l'en empêcher. L'ultimage se propulsa en l'air au dernier moment pour esquiver la Queue de Fer de l'un et le disque de lumière de l'autre. Puis il punit leur piètre tentative en soufflant une impitoyable vague de glace.
Le Galeking l'encaissa sans broncher, faisant rempart de sa cuirasse pour protéger la magicienne et Ewart. Mark profita de l'ouverture pour tirer une Éco-Sphère bien ciblée.

Touché, le mage sans front réprima un juron et forma entre ses paumes une énorme boule de feu. Il s'apprêtait à incendier le Farfaduvet, quand le Professeur utilisa sa technique secrète :

« Par le pouvoir de la science ! »

Casus Belli s'arrêta net, guettant prudemment les effets de la magie invoquée par la fabuleuse scientifique. Les autres firent de même, tâchant de comprendre ce que l'adolescente avait en tête. Il ne se produisit absolument rien.

« Trop bien, ça fonctionne ! s'exclama le Professeur Hesperides en louchant sur sa main tendue en avant.
- En gros c'était du bluff ? fit Sofia, déçue.
- Ouaip.
- Pff... me casse les c... celle-là, grommela l'ultimage qui, brisé dans son élan, cherchait à se remettre dans l'état d'esprit du méchant cruel aux pouvoirs trop abusés. »

La Goupelin de Sofia relança les hostilités avec un Lance-flamme, que le mage noir dévia sur Chrystosmus. Il riposta avec une boule de foudre qui rebondit plusieurs fois sur les murs et le plafond avant de frapper Aliénor dans le dos.
Simultanément, il s'arrangea pour que le coup de pied d'Ewart frappe Mark en pleine figure, avant de se saisir de Sofia et de la lancer sur le Professeur. Celle-ci attrapa sa collègue et plongea en arrière pour esquiver la vague d'énergie maléfique qui suivit.
Visiblement très en forme, l'ultimage se rua ensuite vers les quatre Pokémons qui se relevaient difficilement et leur remit une bastos, à grands coups de bottes dans les côtes. Il regretta tout de même lorsque ses orteils percutèrent les trois cents soixante kilos de ferraille du Galeking.
Pour le moment, à six contre un, le combat tournait clairement en sa faveur. Rien d'étonnant à cela, il avait mérité son titre d'ultimage ! Il ne faisait pas partie de ces petits prétentieux abonnés au piston. Fier de son incontestable puissance, il aboya à ses opposants :

« Alors, c'est qui le plus fort ? »

La réponse vint du fond de la pièce, en chanson.

« Casus Belli
Plus vil que lui
Je n'en connais pas
Qui vous pousse des Trololo et des Mwahaha
Il a buté ses laquais
Car ils lui causaient anglais
Le plus con des ennemis
C'est le Belli ! »

Contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord, Gottfried avait une très belle voix, surtout après un ou deux verres dans le gosier (huit en réalité, mais cela risque de choquer les plus jeunes lecteurs).
Agacé par l'odieux personnage qui squattait son trône, l'ultimage lui répondit du tac-au-tac :

« Moi, je connais une chanson qui s'appelle "On te hait, crève s'il te plaît" !
- Je crois que je la connais aussi, ajouta Mark. »

Avec sa petite chanson irrévérencieuse, Gottfried avait obtenu un instant de répit pour ses amis. Mais cela ne changeait rien à la force colossale de Casus Belli. Il faudrait ruser pour terrasser un si formidable adversaire.
Aliénor, qui parlait peu et analysait beaucoup, avait fini par déterminer le point faible du mage noir : il se laissait trop facilement déconcentrer. À la moindre remarque, il pouvait perdre son attention ou sa motivation. La Goupelin proposa alors un plan dangereux.

« Nous devons parler anglais pour lui faire perdre les pédales, il nous laissera plein d'ouvertures.
- Quelle idée machiavélique ! s'écria le Galeking en subissant de plein fouet une nouvelle attaque de l'ultimage. Elle peut nous amener la victoire sur un plateau d'argent, hélas je ne suis pas polyglotte.
- Je ne suis pas très bon en langue, moi non plus.
- Moshi moshi...
- Ouais... euh... Argh, je n'ai aucun mot anglais qui me vient à l'esprit ! ragea Sofia. Après un séjour de presque cinq ans à Unys, c'est impardonnable.
- Vous vous fatiguez pour rien, bande de microbes ! Mwahahahaha !
- I'm not going to be the person I'm expected to be anymore. »

Tout le monde se figea et se tourna vers le Professeur Hesperides qui avait prononcé cette phrase avec un accent parfait et une classe inégalée. Son statut de professeur faisait vraiment d'elle une personnalité à part, loin au-dessus du commun des mortels.

« Vous ne réagissez pas ? s'inquiéta Gottfried.
- Non, je ne m'attendais pas du tout à ça, avoua l'Effronté. Pour le coup, elle me laisse sans voix ! »

Casus Belli prit alors conscience du danger que représentait ce personnage hors norme. S'il voulait gagner ce combat rapidement, il fallait commencer par vaincre le professeur. Ce fut étonnement facile pour lui d'y parvenir.
Il tira un minuscule rayon incandescent sur l'un des pans de la blouse blanche de la jeune scientifique. Son vêtement prenant feu, elle s'en débarrassa rapidement. Le méchant sans front profita de son inattention pour lui dérober ses lunettes et les broyer, grâce à la télékinésie.
En moins de dix secondes, le Professeur Hesperides était redevenue la pire Magical Girl de Rivustel. Elle esquiva de justesse la boule de feu obscure que l'ultimage lança en traître, mais pas le coup de genou impitoyable qui suivit. L'adolescente mordit la poussière.
Sofia et Ewart coururent à la rescousse, mais reculèrent bien vite face au fouet foudroyant que leur opposa l'ignoble mage noir.

« Pour gagner, il nous faudrait ce sort de silence utilisé par Beldar !
- Et l'utiliser contre moi ?! tonna Belli en frappant la Goupelin au plexus.
- Ben non, contre moi, corrigea Lymnesine. Comme ça, je serais super balèze et je vous botterais le cul aussi facilement qu'aux trois Pokémons venus des limbes !
- Encore cette histoire ! soupira Gottfried. Je suis sûr que ça s'est passé dans ta tête, Lymnie !
- Pas du tout ! Pourquoi personne ne veut me croire ? Dites-leur, vous, que vous avez invoqué des créatures démoniaques pour me tuer !
- Hum ? fit l'ultimage avec une impardonnable mauvaise foi. Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez. »

Planqués derrière le trône, Jessico et Pamelo jetèrent un regard outré à leur maître. Mais celui-ci avait tellement les boules d'avoir perdu trois gigantesques Pokémons d'acier contre une gamine sans pouvoir qu'il préféra mentir pour cacher sa honte.
D'ailleurs, l'évocation de cette déconvenue le plongea dans une colère noire. Il concentra dans ses mains un amas d'énergie maléfique d'où fusèrent des milliers de flèches de magie noire. Cette perfide attaque n'épargna aucune des Magical Girls ou de leurs compagnons, excepté Gottfried, toujours à l'abri sur le trône de Casus Belli.
Lymnesine se releva difficilement, essuyant le sang qui coulait le long de son visage.

« C'est fini !!! rugit l'ultimage. Je gagne, vous perdez !
- Une minute ! Il me reste un dernier atout dans ma manche, déclara Lymnie en brandissant la méga-gemme volée à l'arsenal.
- Hélas, cela ne ressemble toujours pas à une Galekingite, ma chère Lymnesine.
- Pas grave, c'est moi qui méga-évolue !
- Kwâa ?! »

La magicienne exhiba la bille jaune et noire qu'elle tenait dans la main. La sphère s'illumina d'une aveuglante lueur dorée. Puis une tempête de lumière s'abattit sur l'adolescente qui souriait comme jamais, ravie de son effet.

Deux mois plus tôt, Lymnesine avait rêvé de la fois où elle s'était faufilée dans la bibliothèque du collège Helen Magus à la recherche d'un grimoire détaillant le fonctionnement du sort de Malvarisation.
Tandis que la jeune Lymnie de son rêve s'efforçait de retenir le sortilège défendu inscrit sur la page de droite, l'adolescente avait eu tout le loisir d'apprendre l'enchantement se trouvant sur la page de gauche, à savoir l'usage des méga-gemmes par un humain. La Magical Girl, parvenant mieux à assimiler les sorts cool que les sorts chiants, n'eut aucun mal à le mémoriser.
Quand l'effusion lumineuse cessa, Lymnesine se tenait à un mètre du sol, sa satisfaction toujours imprimée sur le visage. Un casque rond surmonté d'antennes coiffait sa tête, dissimulant ses yeux derrière une visière rouge. Des pièces d'armure dorées et noires protégeaient ses épaules, son buste et ses genoux. L'adolescente portait également des bottes se terminant chacune par une pointe enduite de poison et tenait chaque main une arme conique longue comme une épée. Dans son dos, deux paires d'ailes cristallines papillonnaient pour la maintenir dans les airs.

« Méga-Lymnesine : version Dardargnan ! »

Tous les préjugés et vaines considérations de Sofia sur les sortilèges interdits s'évanouirent à ce moment-là. Elle en oublia presque le combat et imagina sa transformation avec une Pharampite. Elle serait tellement stylée !
Comme pour les Dardargnans normaux, Lymnesine venait d'obtenir un gain conséquent en force et en rapidité, en plus de manier des armes empoisonnées. Elle chargea Casus Belli à une vitesse folle, lui plantant son genou dans l'abdomen sans qu'il ne puisse réagir.
L'ultimage recula d'un bond et créa un mur de magie pour le défendre. La méga-magicienne n'eut aucun mal à le réduire avec une extrême vélocité. Puis elle frappa son ennemi du "plat" de ses lances dans les genoux et aux épaules. Casus Belli chancela, tenta une boule de feu. Rien à faire, l'adolescente était trop vive pour se faire toucher.
Elle allait lancer l'assaut final quand un verre contenant un fond d'alcool alla se briser contre le crâne du mage noir et l'assomma.

« Oh, t'es chiant Gottfried ! »

Le Fouinar lui répondit par un hoquet d'ivresse. Comment avait-il pu toucher sa cible avec quatre grammes d'alcool dans le sang ? Mystère.
Lymnesine et compagnie se rapprochèrent de l'Effronté. Ce dernier n'allait pas tarder à se relever en éclatant d'un rire machiavélique et la seconde partie du combat pourrait commencer.