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Les bijoux d'Encelade de Oustikette



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Informations

» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 24/09/2017 à 02:01
» Dernière mise à jour le 24/09/2017 à 02:01

» Mots-clés :   Action   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 6 : Retour à la criminalité
Après en avoir fini avec Dudley, une chose nous apparaissait clairement. Pour avancer dans notre recherche de vérité, il nous fallait trouver un homme : Ghétis, fondateur de la Team Plasma.

Et pour cela, qui de mieux que le directeur de cette organisation en personne pour nous aider.

Certes, celui-ci nous avait en effet précédemment indiqué où le trouver, mais suite à l’interrogatoire des autres membres et le survol de la zone en question par un drone, cette information se révélai être fausse ou obsolète.

C’est ainsi que nous étions retournés tout trois, faire face à l’homme à la chevelure excentrique.

Comme à chaque fois, John s’assit autour de la table. Encelade préféra le confort tout relatif du mur pour s’appuyer dessus. Quant à moi, je me contentai de faire la même chose que mon amie.

« Vous nous mentiez ! tonna l’agent, un peu énervé. Il n’y a ni frégate ni Ghétis où vous nous l’indiquiez !

Le blond ricana, redressant légèrement la tête pour que le néon fasse disparaître ses yeux derrière le reflet de ses lunettes.

- En vérité, non ! Ghétis est bien à un moment ou à un autre, à la grotte Cyclopéenne. Reste à savoir si cet événement est passé, présent,… ou futur.

Je senti aussitôt mon amie se raidir. Elle s’apprêtait à faire la même chose qu’avec l’ingénieur, quand John lui fit signe de ne pas intervenir. Il hocha ensuite la tête, peu convaincu.

- Bravo, vous nous avez bien eu ! Que cherchez vous à obtenir en échange, monsieur Nikolaï ?
- Pas grand-chose, à vrai dire ! Juste l’assurance de ne pas me retrouver en prison à la suite à cette affaire…

Il ricana à nouveau.

… je suppose que vous concéderez à la liberté d’un criminel, afin de sauver des milliers d’ innocentes vies unovites.

Ce coup-ci, c’était moi qui avait envie de coller mon poing dans son visage d’abruti.

Je ne suis pas méchant mais je commençai à ne plus pouvoir supporter sa tronche, et je ne savais même pas pourquoi.

- D’accord ! admit l’homme au chapeau. Ce n’est pas de mon ressort, je peux néanmoins vous affirmez que ce sera accepté.

Nikolaï secoua la tête.

- Non, ça ne marche pas comme ça, je veux une preuve écrite et signée par votre supérieur. Après, et seulement après, je vous dirais tout ce que vous voulez !… Magnanime, je vous donne néanmoins un conseil, rien ne s’est encore passé, mais faites vite, l’hiver est proche.

Ne pas s’énerver, ne surtout pas s’énerver.

- Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
- Vous avez très bien compris ! Je ne vous dirais rien de plus, pas avant d’avoir votre confirmation. »

Je me pinçai la lèvre inférieur, agacé, je ne comprenais pas pourquoi il avait refusé de laisser faire Encelade une nouvelle fois. Après tout, ça aurait dû fonctionner à nouveau.

==

Tout les agents ayant participé aux interrogatoires se regroupèrent plus tard dans une salle de réunion, la même que le matin d’ailleurs.

John nous faisait un compte-rendu de ce que l’on avait apprit. C’est à dire pas grand-chose de plus que ce que je ne savait déjà, la plupart des interpellés ayant décidés de garder le silence.

« Nous savions que Ghétis préparait une opération d’envergure, nous pensions la stopper aujourd’hui ! Malheureusement, il semblerai que ce laboratoire n’était qu’un plan annexe…

L’agent Carter posa les mains sur le bout de la table, le corps légèrement penché au dessus de celle-ci.

… Le directeur de la Team Plasma nous a cependant avoué qu’un événement était imminent ! L’enjeu est trop important pour que ses paroles ne soient pas prises au sérieux. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre d’y être confronté ! Nous devons agir ! Pour cela, il nous faudrait infiltrer un ou plusieurs agents dans l’organisation.

Tous acquiescèrent.

Je sentais l’excitation monter en moi. Sur ce coup, j’avais un atout.

Deux ans auparavant, j’avais sympathisé un soir au club clandestin, avec un membre de cette Team, en vacances à l’époque. Une fois quelques verres vidés, il m’avait alors avoué être plus branché par la domination du monde que par la libération des pokémons. Suite à ça, il m’avait donné son numéro, que je devais avoir toujours dans mon vieux portable, au fond d’un tiroir.

Je lançai un regard à Encelade, assise en face de moi, et celle-ci me le rendit aussitôt.

- Avec Encelade, on se porte volontaire pour cette mission. annonçai-je, en levant la main.

Un agent bien plus expérimenté que nous, pour ne pas dire plus vieux, voulut me stopper dans ma fougue.

- Si je peux me permettre, il serait très dangereux de laisser ce genre de travail entre les mains de personnes avec si peu d’expérience.

John prit tout de suite notre défense. Malgré notre jeunesse, nous étions des éléments d’un professionnalisme incroyable, nous étions aptes à relever ce genre de mission. Ce n’était pas moi qui disait cela, c’était lui.

Mais je ne pouvais pas m’empêcher d’en rajouter.

- Monsieur, sachez que je connais suffisamment le milieu pour y passer inaperçu. J’ai même été membre de la Team Magma pendant un temps…

Intérieurement, je riais, je me rappellerais toujours de ce passage de ma vie.

… Bon, ça n’a duré que deux semaines. Ils m’ont viré ensuite, parce que j’avais ’’accidentellement’’ volé les lunettes connectées de ce cher Max…

Interrogatif, je portai ma main à mon menton.

… D’ailleurs, je dois encore les avoir dans un de mes tiroirs. »

Bon, je retire ce que j’avais dit précédemment, je ne rendais pas toujours ce que je volais, à son propriétaire. Mais si celui-ci était un leader de Team complètement fou, ça ne compte pas.

Comment ? Je cassais le mythe du héros au cœur pur qui partait faire son voyage initiatique, sauvant au passage le monde d’une manière impromptue et involontaire ? Désolé de vous l’apprendre, durant mon voyage initiatique, j’ai fait de belles conneries, notamment celle de rejoindre les méchants.

Le héros au cœur pur, pour le coup, ça serait plutôt Clara, c’est elle qui avait stoppée le plan diabolique - et complètement débile, disons-le franchement -, de la Team Aqua.

Alors que moi, pendant ce temps là, je faisais mumuse avec les verres du leader roux.

Bref, assez parlé du passé.

Étant donné que nous étions soutenus par John, l’agent fut bien obligé d’accepter. Et il fut suivi par tout ses collègues, les uns après les autres.

==

La réunion finie, le brun fit signe à tous de sortir. Ne restait plus que nous trois dans la grande salle.

« Vous êtes vraiment décidés à le faire ? nous redemanda t-il, inquiet.

Encelade hocha la tête, sérieuse.

- Absolument ! Si Ghétis sait quelque-chose, c’est à moi de lui faire avouer, je suis la plus concernée pour le faire.
- Je suis un expert pour ça. ajoutai-je. Je ne voulais pas le dire devant tout le monde, mais j’ai le numéro d’un de leurs recruteurs dans mon vieux portable.

L’homme acquiesça.

- Ah oui ! Le Nokia dans la commode à coté de ton matelas !…

Je le dévisageai, surpris et atterré. Ils avaient fouillé chez moi ? Sans me le dire en plus !

… Ça n’a rien de personnel. Ce n’est que la procédure habituelle. se justifia t-il aussitôt, gêné. Nous avons fait pareil dans votre appartement, Encelade.

Du coin de l’œil, je vis ma petite-amie blanchir. Déjà qu’elle était assez pale naturellement, ça ne l’arrangeai pas.

Mais ce n’était pas ce qui m’intéressait.

Pour l’instant, j’étais remonté contre le type qui nous avait amené ici.

- Vous fouillez chez moi, ce n’est pas le problème, les flics l’ont déjà fait plus d’une fois ! Ce qui m’énerve, ce qu’on a pas été informé ! Vous nous l’auriez dit quand, sinon ? Je nous croyais alliés, je vous faisais confiance !… Qu’est-ce que vous nous cachez d’autres, monsieur Carter ?

Voyant son visage se crisper, je su que j’avais touché un point sensible.

- J’aimerais vous en dire plus, sincèrement, mais le colonel Wilson m’ordonne de ne pas vous mettre au courant de certaines choses.

Ainsi, c’était Wilson qui tirait les ficelles de ce mensonge. Très bien, il fallait que je méfie de lui à l’avenir. Bon soit, John n’était pas quelqu’un de manipulateur, il ne devait pas être fautif. Je passerai outre, pour cette fois seulement.

==

Parce qu’évidemment, fouiller chez moi n’était pas suffisant, ils avaient pris le soin de revenir les poches pleines d’objets qu’ils jugeaient utiles d’être étudiés.

Ainsi, peu de temps après, un agent nous apporta mon ancien téléphone. Ah, ce bon vieux 3310, lui aussi, en avait vu de belles !

Ils avaient même pris la peine de l’équiper d’une nouvelle carte SIM avant de me l’amener. Je ne doutais pas qu’ils puissent écouter mes conversations avec celle-ci.

Je fis défiler un à un, les numéros dans mon répertoire. Ce fut plus facile que je ne l’avais prévu, c’était le seul qui commençait par l’indicatif d’Unys.

Je l’appelai immédiatement, peu m’importai l’heure qu’il était là-bas.

Pour une fois, on décrocha aussitôt, un homme, à n’en point douter.

« Oui, allooo ? Ici la ligne de Galaad, que lui voulez-vous ?

Galaad, sérieusement ?! Ces types allaient jusqu’à chercher leur nom de code directement dans les légendes arthuriennes, pas croyable !

- Bonjour ! Vous m’aviez passé votre numéro, il y a longtemps, je souhaiterais rejoindre la noble cause de la Team Plasma ! répondis-je, en tentant de paraître convaincant.

Comme je m’y attendais un peu, mon interlocuteur fit mine de ne rien comprendre.

- La Team quoi ?! Jamais entendu parler, vous faites erreur, monsieur ! Au revoir !

Puis il raccrocha, me laissant interloqué avec le téléphone à l’oreille. Ce coup là, je ne m’y attendais pas !

Je consultai du regard mon supérieur qui lui, n’avait pas l’air surpris.

- Il tente d’échapper à notre système de localisation. Un classique du milieu criminel, j’aurai pensé que tu le savais. »

Mais, merde ! D’accord ?

==

Et en effet, quelques minutes plus tard, il me recontacta.

« Êtes-vous seul ? me questionna de suite le recruteur, sans même la peine d’y mettre plus d’emphase.
- Non, une amie veut aussi se joindre à vous.

Il acquiesça, accélérant au passage son débit de parole.

- Très bien ! Rendez-vous à la grand-place de Volucité à 16h tapante ! Deux de nos soldats viendrons à votre rencontre, ils se feront connaître en vous demandant une glace Volute. Ce à quoi vous leur répondrez : ’’Non, la fraise était en rupture de stock’’. Un signe distinctif pour vous identifier ?
- Oui, mon amie à les cheveux longs et blancs. »

Je suppose qu’il avait comprit ce que j’avais dit, puisqu’il coupa la communication aussitôt ma phrase finit.

Bon, maintenant, il ne nous restait plus qu’à attendre le lendemain.

==

Le soir venu, j’entrepris de lire ce que j’avais volé au laboratoire, confortablement installé dans mon lit, l’énorme oreiller incliné contre le mur pour caler mon dos.

La couverture du cahier noir était gondolé par l’humidité, j’espérais que son contenu n’était pas altéré.

Malheureusement pour moi, c’était autre chose qui me poserait problème. Chaque page était couverte d’écritures mathématiques, griffonnés à la va-vite au crayon de papier. En même temps, je n’étais pas vraiment un génie de l’algèbre, alors mon incompréhension ne devait en être que le résultat.

Mais je ne désespérerais pas d’en tirer un jour quelque chose d’utile.

Encelade revint alors de prendre sa douche.

Je refermai de suite le livre, marquant la page à laquelle je m’étais arrêté avec la carte magnétique, elle aussi volée. Tandis que ma petite-amie se glissait sous la couette, à mes cotés, je posai négligemment l’ouvrage scientifique sur la table de chevet. Il ne fallait pas non plus qu’elle voit ce que j’avais ramené.

Elle s’installa ensuite contre mon épaule, je lui passai le bras derrière la nuque.

« Dit ? T’as eu peur d’utiliser ton arme, ce matin ?

Je haussai légèrement les épaules.

- Oui, on a déjà pointé une arme sur moi, une fois. C’est pas une sensation très joyeuse, d’être visé par un pistolet. Alors, la faire vivre à quelqu’un, même un criminel, c’est vraiment stressant.
- Moi aussi, ça m’a fait pareil. Pour mes griffes, je veux dire. J’avais peur, d’y aller peut-être un peu trop fort, et de couper un membre, voir de tuer quelqu’un… Mais, au final, j’ai même pas eu besoin de m’en servir... C’est peut-être pas plus mal, tu vas me dire. »

J’acquiesçai. Surtout qu’elle, elle avait failli tuer deux fois déjà, avec ses lames.

==

Le lendemain, nous nous retrouvâmes à nouveau sur l’immense piste couverte où nous étions arrivés il y a déjà plus d’une semaine.

Cette fois-ci, nous voyagerions en hélicoptère, ce qui n’était pas pour me rassurer. Plus l’aéronef était petit, plus j’avais peur qu’il y ait un problème, allez savoir pourquoi.

John, déjà à l’intérieur, nous invita à entrer dans le cockpit puis referma la porte qui glissa sur ses rails juste derrière nous.

Pressé, je m’installai en face de l’homme, enfilant aussi rapidement le casque qui nous permettrait de communiquer malgré le bruit. C’est vrai qu’on avait du mal à s’entendre penser avec le boucan que faisait notre moyen de transport.

Tout les trois installés, l’appareil commença à vibrer, les vibrations se transformèrent ensuite en de plus violentes secousses. Enfin nous perdîmes contact avec le sol.

Pour une première fois, je trouvai le décollage plus brutal qu’avec un avion.

L’homme au chapeau alluma son micro.

«  Vous êtes prêts ? nous demanda t-il, inquiet…

Nous hochâmes la tête, simultanément.

… Faites très attention ! La nouvelle Team Plasma à recourt à des méthodes extrêmes ! Il ne faut surtout pas que votre couverture soit compromise ! Si jamais cela ce produit, abandonnez la mission immédiatement !

Pourquoi était-il si insistant ? Il s’inquiétait bien trop pour quelqu’un qui n’était que notre supérieur. Cela cachait quelque-chose !

- Tout va bien se passer! Lui assurai-je, bien que pas forcement très confiant. Votre inquiétude est grande, c’est étrange !? C’est bien plus qu’une simple peur professionnel !

A ces mots, l’agent se mordit la lèvre supérieur en soufflant, sûrement agacé de ma perspicacité.

- Ce n’est rien ! Vous n’êtes encore que des enfants ! Je serai bouleversé qu’ils vous arrivent malheur alors que vous êtes sous mes ordres…

Ah, j’avais compris la vrai raison. Ce n’était pas très important en faite.

Il pesta.

… Et puis, à quoi bon vous le cacher ! Mes enfants ont votre âge, à quelques mois près. Vous ne pouvez pas comprendre ce que c’est d’être parent…

Il souffla. C’est vrai que j’en avais presque oublié notre mission.

… Bref ! Quand nous arriverons à Volucité, nous nous poserons sur le toit du bâtiment Game-Freak. Vous n’aurez alors plus qu’à sortir, et la grand-place sera à votre droite… Si tout ce passe comme l’homme vous l’a dit, vous serez accosté par deux de leurs agents. Peu importe ce qu’ils vous demanderons de faire, même illégale. Faites-le, vous avez l’immunité pendant cette mission !… Gardez néanmoins un œil sur les policiers, il n’ont pas connaissance de notre existence, seul les FPI sont au courant…

L’agent marqua une courte pause, le temps que l’on puisse assimiler l’information.

J’étais excité à l’idée de travailler tel un vrai agent secret, comme dans mes films préférés.

… Une fois à l’intérieur de l’organisation, votre but est déjà de découvrir leur ’’grand projet’’. Mais surtout découvrez où se terre Ghétis. N’intervenez pas seuls, deux unités seront en stand-by quelque part dans Unys, prêtes à intervenir sur vos ordres. Vos HyperBalls sont équipées de micros courte-portée : posez votre pouce sur le bouton centrale, approchez la de votre bouche et transmettez l’information. »

Encore une fois, nous hochâmes la tête simultanément. À croire que nous étions synchronisés.

==

Bien plus tard, nous arrivâmes en surplomb de l’édifice que nous avait annoncé notre supérieur. Il appartenait à une multi-nationale du jeux-vidéo que vous connaissez peut-être pour ses célèbres jeux de simulation de vie. Les dirigeants avaient eu la gracieux idée de construire un héliport sur le toit.

Par ailleurs, n’ayant pas dormi cette fois-ci, j’avais trouvé le voyage, vraiment interminable !

Parce que nous avions autre chose de plus important à faire que de visiter les locaux de l’entreprise, nous quittâmes le bâtiment en moins de deux.

Nous retrouvâmes aussitôt au cœur de la rue Volute, une des artères de la capitale unovite. Gratte-ciel et gens pressés : tel était ce qu’on disait de la mégapole pour la décrire, et c’était fichtrement vrai !

La rue était large pourtant, mais la masse de cadres stressés par leur travail ; de touristes flânant sans se soucier d’où ils mettaient les pieds ; et j’en passe ; parvenait tout de même à occuper tout l’espace.

« Il se passe quoi, pour qu’il y ai autant de monde ? s’étonna mon amie.
- J’en sais rien, moi !…

Je réfléchis.

… Non, c’est peut-être normal, on doit encore être en période de vacances scolaire. »

C’est vrai ça ! C’était sûrement les vacances. Comment voulez-vous je me souvienne des dates ? J’avais quitté le système éducatif à quatorze ans, au milieu du collège, pour faire mon voyage initiatique.

Enfin, nous arrivâmes sur la grand-place, après avoir réussir tant bien que mal à se frayer un chemin dans cette cohue purement humaine. A notre grand bonheur à tout les deux, - douce ironie -, il y avait toujours autant de monde. Au moins, ici, les businessmans étaient remplacés par encore plus de touristes, ce qui rendait l’endroit un brun plus joyeux.

Entre la majestueuse fontaine de grès et les bosquets fleuris, dansaient des artistes de rues. Certains les regardaient, d’autres se contentaient d’admirer, la tête levée, la cime des buildings qui touchait presque le ciel.

J’aurais pu me laisser au jeu des touristes profitant de la vie, si nous n’avions pas une mission importante à mener.

Après tout, nous ne nous dépareillerions pas avec eux. Pour passer inaperçu, j’avais enfilé un jean et un pull-over, tout ce qu’il y a de plus classique, surmontés par un anorak bleu nuit.

Quand à Encelade, elle aussi aussi un ensemble jean et pull-over, mais, n’avait jugé pas nécessaire de se couvrir d’un manteau chaud. Encore une conséquence de ses pouvoirs, sans doute. Aussi, elle avait coiffé ses longs cheveux albâtres en deux couettes retombant sur ses épaules. Une coupe peut-être trop enfantine, sachant ce qui se cachait derrière.

J’insiste sur le travail de discrétion que nous avions réalisé car, depuis notre entrée sur la place, j’avais remarqué ces deux clampins à l’autre bout, accoudés à un réverbère ; vêtus tout deux de noir de la tête aux pieds, et allant jusqu’au béret, dont je devinais de notre position, l’insigne dissimulée par un tissu jais.

En cherchant à se fondre dans la masse, ils avaient réussis tout l’inverse. Des champions !

À moins que ce soit moi qui suis trop bon observateur ?

Nous distinguant parmi la foule de vacanciers, notre duo de recruteurs vint à notre rencontre, en prenant bien soin de faire le tour par le bord extérieur de la place. On n’en fait jamais trop pour brouiller les pistes des caméras de surveillance.

Arrivant enfin à nos cotés, le premier, un trentenaire, nous interpella d’une bien aimable manière pour un hors-la-loi. D’autant que ce qu’il devait nous demander faisait un peu tâche.

« Bonjour, jeunes gens ! Auriez-vous, par hasard, une glace Volute ?

Assuré de me souvenir parfaitement de ma réplique débile, je lui répondis, toujours pris dans ce jeu de faux semblants.

- Non, la fraise était en rupture de stock !

Sur ces mots qu’ils attendaient, et qui signifiait que nous étions ceux qu’ils cherchaient, les deux zozos nous serrèrent alternativement la main.

La séance des présentations passée, j’appris que leurs noms de code respectifs étaient Barbarossa et Arcadia.

- Bon, assez de palabre ! s’impatienta le second, plus vieux, debout juste à coté de moi. Pour nous prouvez votre valeur, je vous demanderais de voler quelque chose, n’importe quoi, tant que ce soit le bien d’autrui.

Ce qu’il ne remarqua pas, c’est que pendant qu’il nous expliquait ce que vous devions faire, je plongeai ma main dans sa poche arrière de pantalon, récupérant fièrement son téléphone. Chose qu’il ne faudrait absolument pas faire quand votre jean n’est pas un slim, il y a de grande que vous ne le sentiez pas disparaître.

- Vous voulez dire quelque chose, comme… ceci !? m’exclamai-je, brandissant fièrement le fruit de mon méfait.

Je vis dans son regard une pointe de surprise, mais notre nouvel ami ne comprit pas de suite que c’était le sien.

Réalisant ce qu’il venait de se passer, il hocha la tête.

- Bien joué ! Mais je préférerais le bien d’une victime innocente.

Pas de problème pour moi, dire que John nous avait exhorté à effectuer des larcins pour leur compte.

Je fis signe à Encelade de ne pas bouger.

- T’inquiète pas, c’est comme si c’était fait, je reviens ! »

Je quittais le groupe pour peu de temps, normalement. Me faufilant entre les amas de piétons qui se formaient et se déformaient, je cherchai ma future proie. Ce qui, en règle générale, était rapide dans un lieu touristique.

Faisant finalement le tour de la fontaine, je trouvai une asiatique, à la traîne par rapport à son groupe. Son sac était grand ouvert. La pauvre femme, mais pour une fois, c’était pour la bonne cause.

Je glissai alors ma main dans l’ouverture, pour la ressortir deux secondes plus tard, avec son porte-monnaie, vidé de ses grosses coupures. Après tout, je n’étais pas un salaud, j’aurai effectivement pu aussi lui voler l’épaisse liasse de billets qui y était relié par un élastique.

A la vue du poids, javais dû la dépouiller d’à peine cent pokédollars.

Revenant vers mon groupe, je déposai mon butin dans la main tendue de Barbarossa.

« Vous aviez dit un objet, sans préciser la valeur du-dit objet.

Arcadia acquiesça, satisfait.

- Non, c’est très bien ! Nous pouvons allez voir Galaad désormais ! »

Il nous invita ensuite à le suivre. Ah, notre entretien n’était donc pas fini ?

==

Suivant toujours les soldats de la Team, nous retraversâmes la rue Volute dans son entièreté. Quand nous passâmes devant le bâtiment Game-Freak, il me pris à lever la tête vers le toit. John nous y observait, le visage caché derrière de grosses jumelles.

Arrivés sur le front de mer, nous prîmes la direction du quai le plus à l’est de la capitale. Là, nous y attendait un bateau de soixante mètres, à mi-chemin entre la vedette et la corvette.

Si de forme, il ressemblait à la première. Il avait cependant la couleur, un gris anthracite proche du noir, et l’attirail complet de communication de la seconde.

Nous montâmes aussitôt à bord. Je constatai ainsi la présence à l’arrière d’un terrain d’affrontement réduit.

Un troisième homme sortit alors de la cabine par la double-porte vitrée qui donnait sur la surface de combat. Grand, un peu trapu et la vingtaine bien passée. Ce visage angulaire et ces petits yeux qui louchaient, bien que faiblement, je les reconnus de suite : Galaad, c’était bien l’homme que j’avais rencontré ce soir-là.

Me voyant, il écarta les bras.

« Mickaël Straus ! Après tout ce temps, tu te décides enfin à rejoindre notre cause !…

Sur le coup, j’eus un moment d’hésitation. Comment se souvenait-il de mon nom ? Je ne l’avais vu qu’une fois, pourtant ? À moins d’avoir oublié les autres ?

En nous serrant successivement la main, il s’empressa de m’éclairer.

… J’ai toujours mis un point d’honneur à noter les noms et numéros des personnes à qui j’avais donné ce numéro…

Ceci expliquai cela.

Amicalement, le recruteur me donna une tape sur l’épaule.

… Tu étais un des derniers à ne pas m’avoir rappelé, au moins pour dire que ça ne les intéressait plus !…

Je me demandais si nous allions devoir effectuer un combat.

… Comme je connais déjà ton niveau, j’imagine qu’il a même augmenté depuis le temps, tu es évidemment pris direct…

Il désigna alors Encelade, en sortant une HyperBall de son blouson.

… Par contre, toi, dont je ne connais pas le nom, tu vas faire un combat contre moi, histoire que j’évalue ton niveau.
- OK ! s’enjoua t-elle, brandissant une de ses sphères jaunes et noires. »

==

Mon amie alla s’installer dans un des cotés du terrain, tandis que son adversaire se contentait d’occuper le coté opposé, le plus proche de nous. Barbarossa en profita pour sortir des casques anti-bruits d’un coffre à droite de la porte, qu’il nous distribua aussitôt.

Personnellement, je ne connaissais qu’une seule espèce de pokémon qui nécessitait ce genre de précaution.