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La Vengeance ou le Pardon (O-S) de Dingue de Pokemon



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Informations

» Auteur : Dingue de Pokemon - Voir le profil
» Créé le 18/09/2017 à 18:43
» Dernière mise à jour le 15/10/2017 à 15:04

» Mots-clés :   Action   Drame   Guerre   One-shot   Terreur

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Ouvre le vieux livre poussiéreux
Les remous des coraux réveillèrent Relicanth, personne aux alentours, personne n'était réveillé, ce pauvre Pokemon préférait se terrer dans les recoins inconfortables et manquer de sommeil plutôt que d'être trouvé par les autres habitants de ce coin de mer. Il ne savait pas comment il avait pu arriver à une telle situation, du plus lointain de ses souvenirs, ça a toujours été ainsi. Sa vie n'en était plus vraiment une, mais plutôt un enchaînement incessant de pensées noires et tristes.
Les jours se ressemblaient tous : mornes, inutiles.
« À quoi bon continuer une vie dénuée de toute joie ? » Se lamentait souvent le pauvre petit être.

Le jour marin se levait, l'eau était, sans que Relicanth s'en rende compte, passée de bleu marine à azur. De loin on pourrait penser que tout est paisible mais en plus des eaux peuplées d'immondices, la terre ferme était elle habitée par un peuple humain doté d'une cruauté rarement égalée, le braconnage était de rigueur et les habitants des mers étaient si terrifiés qu'ils n'osaient plus s'approcher trop près des côtes.

Mais alors que ce brave être errait en suivant les doux courants à la fois souples et tièdes, un groupe composé de deux Corayon, arborant un sourire narquois, semblant mener le petit groupe de troubles-fête, de trois Hypocéan et d'un Coquiperl, tous affichait un regard mauvais.

« Alors face de caillou, comment tu vas ? » Demandais l'Hypocéan de droite.
Pas de réponse de Relicanth.
« Eh oh tu dors où quoi ?  Surenchérissait-il.
-T'es tellement gros et granuleux que même un Wailord te prendrais pour un continent ! » Hurlait le Corayon en ricanant.
Ce qui déclancha une vague de rire chez le groupe.
« J'aurai pas aimé ! Disait l'un.
-Ce qu'il lui a mis !Sifflait l'autre.
Ce à quoi Relicanth répondit par un grognement avant de s'en aller.
« Pourquoi s'acharnent-ils sur moi ? Je ne leur ai rien fait ! Être un tant soit peu différent justifie t-il le fait d'être harcelé comme ça ? »

C'est sur ces mornes pensées que ce pauvre être se lamentait tout en mangeant, il n'avait ni famille ni amis, il ne pouvait compter sur rien ni personne, tandis que la vie s'acharnait sur lui, il subissait en sombrant peu à peu vers les ténèbres du renoncement, terrassé par l'injustice d'un monde où tout le monde juge tout le monde, il avait l'impression de vivre sur un autre plan de réalité, était-il donc le seul à ne pas trouver cela normal ? Ne pouvait-on pas vivre en paix et en harmonie ? Cette notion semblant couler de source était-elle inconnue du commun des mortels ? Toutes ces questions se posaient inlassablement dans l'esprit de Relicanth depuis déjà de longues années...

Tandis que Relicanth ruminait ses pensées, les humains, sans qu'aucun des habitants des fond marins ne s'en soit rendu compte, préparaient une bataille sans merci pour conquérir cette fois l'ensemble de la zone aquatique. Ils étaient équipés d'armes de combat et de capture, et protégés des dommages causés par les attaques des Pokemons par de lourdes pièces d'armures et d'imposants boucliers. Dans le plus grand des secrets, se tramait le combat final pour la zone aquatique, qui mettrait fin au conflit mais qui pourrait réduire une population à néant.

La journée était finie... Les eaux sous-marines se coloraient d'une légère teinte violacée, annonçant l'arrivée de la nuit. Relicanth avait passé le reste de ce jour à réfléchir à la réponse à cette question :
« Est-ce que ça vaut le coup ? »
De continuer à être moqué jusqu'à la fin de ses jours ? De continuer de vivre ?

« Peut-être pas de cette façon » Ruminait le Pokemon, il se disait souvent que dans un monde parfait il n'aurai pas eu à se poser cette question, juste avant de se rappeler que personne n'est parfait, loin de là...
« Ce monde ne serai pas parfait mais normal s'il existait ! La paix ne devrai pas être une utopie mais une réalité ! »Se lamentait-il.
Cette nuit Relicant n'eu pas de véritables rêves, simplement une suite de sensations venant de son esprit torturé, Colère, Tristesse, Solitude, tout cela défilait devant lui et l'enveloppait d'un voile noir et lourd, le coupant du monde extérieur, il est été terrassé, il suffoquait !

Il se réveilla en sursaut au beau milieu de la nuit, complètement affolé, les yeux révulsés, peu à peu, il revenait à la réalité.
« Nous sommes dans le monde réel... Mais est-il vraiment plus accueillant ? » Se demandait Relicanth, la respiration toujours forte.

Sachant qu'il ne pourrait plus se rendormir cette nuit, il partit vagabonder au hasard, pendant ces moments là il ne pensait plus à rien, plus de moqueries, plus de problèmes...
L'eau était d'un gris-noir à donner la chair de poule à un Ohmassacre, mais ce n'est pas un peu d'ombre qui allait effrayer Relicanth après ses cauchemars. Mais il ne ressentait aucune impression de courage face à ça.
« Pfff... J'ai le soi-disant courage d'aller me promener en pleine nuit mais je suis incapable de tenir tête à des imbéciles. Au moins cette journée a été plutôt calme. »

Sans que le pauvre poisson s'en rende compte, l'eau paraissait de plus en plus claire, le champ de vision de Relicanth s'agrandissait, et c'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il était revenu vers les habitations des autres habitants, la vie de la zone commençait à apparaître, on voyait tantôt un Ecayon, tantôt un Lovdisc sortir des petites bâtisses de nacre dans lesquelles vivaient les habitants des mers. Tout s'animait, l'agitation devenait de plus en plus, visible, le bruit de la foule de plus en plus perceptible. Et Relicanth n'aimait pas ça. Vraiment pas, la vision de cette masse informe d'êtres vivants l'angoissait au plus au point. D'une parce que la vie la plus solitaire possible qu'il mène l'a mené à une peur de la foule, mais surtout parce que la peur d'être de nouveau harcelé le tourmentait sans cesse.

Il put passer une matinée qu'il pouvait considérer comme « agréable », à son niveau...
Il est resté seul, comblant son ennui d'idées noires. Ses craintes s'avérèrent justifiées l'après midi même, quand le même groupe qu'hier est revenu, mais cette fois accompagné en plus de Draco, considéré comme le plus beau et populaire des Pokemons vivants ici.

« Alors comme ça tu réponds pas quand on t'appelle ? Lançait ce dernier.
-Qui t'as appris le respect ? Disait le Corayon.
-Nous on va te l'apprendre ! Rajoutait un Hypocéan.
-Mais je ne vous ai rien fait ! Laissez-moi tranquille ! » Tenta de se défendre le pauvre le Relicanth.
Ce à quoi répondirent les autres par un série d'insultes avant de le mettre à terre jusqu'à ce qu'il crie grâce. Il était à la fois bouillonnant de colère et empli d'une tristesse sans nom tandis que ses bourreaux partaient en piaffant et ricanant.

Un tel quotidien pouvait sembler insupportable, invivable... Mais pour Relicanth qui baignait dedans depuis de longues années, c'était devenu une triste mais réelle habitude qu'il subissait sans broncher n'ayant pas la force physique et plus la force morale de résister aux moqueries. Plus les journées passaient plus cela devenait intense et fréquent. Ce qui pouvait au début passer pour des chamailleries sans suites, s'étaient transformé en une violence parfois physique mais surtout morale que lui faisait vivre les autres, un calvaire semblant sans fin qui faisait sombrer le pauvre Pokemon dans ce qui s'apparentait être un gouffre effrayant et vide.

De nouveau le malheureux s'isola pour tenter de faire le vide dans sa tête, et sa tentative de se retenir de pleurer fût vaine. Des lourdes larmes salées coulèrent le long de ses joues, il ne voulait pas qu'on le voie, de peur des réactions que cela susciterai.
« Pas question que ce soit deux fois dans la même journée. » Souffla t-il entre deux sanglots.

Et c'est sur ces paroles emplies de douleur qu'il partit.
Relicanth n'avait d'autres choix que de s'approcher des hommes pour pouvoir vivre à l'écart, il lui arrivait parfois d'épier les humains dans leur activités, qu'il ne comprenait pas pour plupart de surcroît.
« Les humains sont vraiment des créatures étranges... » Se disait-il à lui-même en les dévisageant.
Il en avait peur bien sûr, mais la perspective d'être tué par un humain ne l'effrayait pas, si un homme s'approchait, il ne fuirait pas, il accepterai son sort sans broncher, il terminerait sa triste existence et serai enfin en paix dans l'autre monde. Il s'approcha donc des rives cherchant un coin calme.

Mais ce jour-là c'était différent, et cette fois, il savait ce qu'ils préparaient. Des lances, des filets, des épuisettes... Une bataille ! Ils préparaient une bataille !
Il avait déjà assisté à des combats face aux humains, mais jamais il ne les avait vu en si grand nombre, s'ils attaquaient sans que les autres ne soient préparés ils seraient anéantis ! Littéralement réduits en miettes !

Il était tout tremblant, il éprouvait une sensation indescriptible, du froid, de la peur, du dégoût, un peu de tout ça formant un mélange informe d'émotions brouillant totalement ses pensées. Que faire ? Avertir son peuple fut la première chose, et la plus logique, à laquelle il pensa, mais soudain...

Il eu un doute. L'auraient-ils fait pour lui ? Il savait qu'il était de son devoir de prévenir tout le monde d'une catastrophe d'une telle ampleur, si il ne le faisait pas, cela signerait sûrement l'extinction totale de la vie des Pokemons sous-marin dans toute cette zone.

Mais d'un autre côté...
Oui d'un autre côté... Il pouvait s'enfuir, partir sans regarder derrière lui, il ne savait pas réellement pourquoi mais il n'avait jamais réussi à s'en aller, mais au vu de ce qui va se passer... les rares lieux où il avait pu ressentir une quelconque once d'un sentiment positif seraient détruits, plus rien ne le rattacherait à ce lieu, il pourrait enfin partir vers une vie dans laquelle rien ni personne ne viendrait l'importuner, il vivrait seul...

Mais heureux.
Cette pensée donna un coup de fouet au moral de Relicanth.
« Partir ! Je n'ai qu'à partir ! » Hurlait-il tel un détraqué.

C'est sur ces mots qu'il se lança dans un périple dont il ne connaissait pas la fin, il ne savait pas où aller, il savait juste... Qu'il devait y aller.

Après déjà une longue distance parcourue, il ne pu s'empêcher de penser aux habitants, à ce qui était en train de se passer, il voyait ses tortionnaires, mais aussi beaucoup de visages de passages, des corps écorchés jonchant le sol marin, des nuages écarlates s'étendre en se diluant dans l'eau.

Mais qu'est ce je fait !
Je peux empêcher ça !
L'esprit rongé par le remord mais aussi par la vengeance, il était tenaillé par à la fois, son désir de nouvelle vie, mais aussi par le fait de prévenir les habitants de l'attaque.
« Leur survie dépend de moi!  Pensait une part de lui-même.
-Je ne doit rien à ceux qui m'ont malmenés ! » Pensait l'autre part.

Après d'éternels secondes de réflexion, il décida soudain de partir prévenir le peuple.

Son peuple.
Qu'il le veuille ou non il était lié à eux, il avait grandi là-bas, il avait passé, certes, de mauvais moment mais il était incapable de les laisser mourir. Il repartit donc le plus vite possible vers son point de départ, vers chez lui. Il ne pensait plus à rien, il était comme guidé instinctivement jusqu'au lieu où va se dérouler la bataille.
« Si elle n'a pas déjà commencé » S'inquiétait le Pokemon, fatigué.

Il commençait à reconnaître les environs, et, à son grand déplaisir, le vif son des combats.

Non ! Je suis arrivé trop tard !
La douleur de ses nageoires s'était dissipée d'un seul coup, la montée d'adrénaline de Relicanth le poussa jusqu'à la zone de combat à une vitesse qui le dépassait. Il heurtait rochers et coraux sans y faire attention. Si il n'avait pas pu prévenir il pouvait au moins aider. Il devait combattre ! En tant que Pokemon il se devait de tout faire pour protéger les siens !

Même si pour cela je dois le payer de ma vie...
Plus il se rapprochait de ses terres, plus le son infâme de la bataille résonnait fort dans la tête de Relicanth. Il s'en voulait au plus au point de ne pas être allé prévenir les habitants dès le début. Il y aurai un nombre incalculable de morts !

Ils vont mourir par ma faute !
Enfin ! Le soulagement qui l'envahit à son arrivée sur le lieu de guerre fut de très courte durée. Ça et là gisaient des corps ensanglantés, démembrés, méconnaissables. Les femelles enceintes, les enfants, même les œufs n'avaient pas été épargnés...

Il voyait partout des cadavres, jonchant le sol et répandant la puanteur du sang et de la mort. Ici un jeune Hypotrempe, écorché...

Il les voyait, les humains, armés de lances, de filets et protégés par de lourds boucliers, exactement comme il les avait vu avant le combat. Il pouvait respirer à l'aide de tuyaux que d'autres hommes tenaient depuis la surface. La tuerie continuait, en avançant vers la zone de front il vit le Corayon qui le malmenait, ses yeux était vitreux et il lui manquait des branches, son cœur avait été perforé.

Même lui ne méritait pas ça...
Personne ne le mérite...
Personne, sauf peut être...
Les humains !
La peur, la tristesse, quittèrent son corps pour laisser une colère sans nom emplir chaque parcelle de lui-même. Poussant un cri de rage, il s'élança vers le cœur du conflit. Sa pensée était devenue secondaire, comme-ci il ne contrôlait plus vraiment son corps, il se sentait à la troisième personne vis-à-vis de lui.

Il avançait, décidé, vers les hommes, il n'avait plus peur, il n'hésitait pas, il avait l'impression d'être devenu totalement invincible, personne ne pourrait l'arrêter, la force que lui procurait sa haine sans commune mesure lui semblait infinie.

Il continuait déterminé, il cheminait vers son but final, il ne s'arrêterait que quand tout ces humains seront morts. Il les massacrerait, jusqu'au dernier, il leur ferai subir milles souffrances, Il leur ferai subir la douleur qu'a ressenti son peuple.

Je les vengerai !
Il était désormais si près des humains qu'il sentait leur chaleur corporelle réchauffer l'eau autour d'eux, les Pokemons se faisaient tuer à tour de bras, et ceux qui tentaient de fuir étaient poursuivis puis massacrés, personne ne leur échappait. Ils ne semblaient absolument pas fatigués par leur tuerie, au contraire, on aurait dit qu'il pouvait poursuivre ce génocide jusqu'à la fin des temps. Ils poussaient des cris de rage, ces immondes êtres détruisaient tout, sans exception. Ils ravageaient une des plus belles zones marines du monde, ils étaient sans cœur et sans pitié. Leurs voix mêlées formaient un vacarme assourdissant, qui donnait l'impression de faire trembler les fonds-marins. Ils avançaient sans relâche, les pauvres habitants sous-marins ne semblaient même pas les ralentir. Relicanth, lui, dans son état de transe continua sa ruée vers ses adversaires, son cri devenant de plus en plus fort. Sous ses yeux, un bébé Écayon se fit transpercer d'une lance, son corps inerte, tombant doucement sur le sol.

Et c'est à ce moment précis que...
Le Pokemon réintégra son corps, ressentant de nouveau les émotions, entendant les cris de douleur de son peuple et les hurlements des humains, une vague de peur s'empara instantanément de lui, il revenait à la réalité. Comment un simple Pokemon marin comme lui pourrait-il vaincre une armée infatigable d'humains, vils et cruels ?

Il en était incapable il le savait, mais il était paralysé, submergé par une vague d'effroi. Il tremblait de tout ses membres, voyant la masse informe d'hommes s'approcher de lui, il le savait, il ne pouvait rien faire, il aurait aimé se jeter sur eux dans un élan de courage, mais étant quelqu'un de tout à fait normal, il en fut incapable...

C'est la fin !
Ma fin !
Il n'avait même plus la force morale de crier, il le savait, pour lui, c'était terminé, il ferma donc les yeux et attendit, après quelques secondes, qui lui parurent à la fois interminables mais aussi tellement rapides, il sentit la pointe froide d'un pic de lance transpercer sa peau, tout doucement, il sentait son sang quitter son corps petit à petit. Il avait froid, il tenta de rouvrir les yeux mais sa vue était brouillée par les larmes, il put néanmoins distinguer les amas de corps jonchant le sol. Il n'avait pas prévenu son peuple, et n'avait même pas combattu pour le protéger. Son peuple est désormais éteint.

Ils sont morts...
Et c'est entièrement ma faute...
Ce furent les dernières pensées de Relicanth, avant que l'énergie traversant son corps disparaisse.

À tout jamais...
***
C'est sur ces mots que la vieille grand mère referma l'épais livre jauni par le passage du temps. Elle fixait désormais Gilles et Colin, ses petits-fils âgés respectivement de 16 et 13 ans, après un moment de silence elle leur demanda simplement :
«Vous voyez ce que je voulais dire ? »
-Oui Mamie, la paix n'est pas quelque chose d'accompli, tu voulais dire qu'elle n'a pas toujours été là et qu'elle ne le sera pas forcement pour toujours. Dit fièrement Colin.
Corentin exprima son accord d'un hochement de tête.
-C'est exact ! Mais souvenez vous également que

La véritable paix n'existe pas, quand on pense la voir elle finit toujours masquée dans l'ombre de la méchanceté »