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The Era of Fields de Baguetal



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Informations

» Auteur : Baguetal - Voir le profil
» Créé le 18/09/2017 à 15:54
» Dernière mise à jour le 18/09/2017 à 15:54

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Hoenn   Médiéval   Terreur

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Chapitre 2 : Amitié fortuite
Le réveil fut brutal. De la sueur s'échappait de son front. Aucun doute, Alaric venait de faire un cauchemar. Mais la réalité n'en était pas déjà un ?
Il se leva brusquement du lit sur lequel il avait dormi, avant de se souvenir que la famille de Kayna l'avait hébergé pour la nuit, avant le grand départ...

Le garçon n'acceptait toujours pas la disparition de ses chers et précieux parents. Mais commençant à se faire à la situation, il quitta sa chambre d'accueil avant d'avoir le temps de verser des larmes. C'était un presqu'homme, il ne devait pas pleurer ou montrer des signes de faiblesse à n'importe qui. Son père ne cessait de lui répéter lorsqu'il était enfant. « Sinon, les autres hommes te prendront pour un bébé, et n'hésiteront pas à se moquer », se souvenait-il, nostalgiquement.

« - Tiens donc, le saccageur de champs !! s'exclama alors une voix puissante rocailleuse. »

Notre héros leva la tête et vit, à quelques mètres de lui, un homme grand et grassouillet, à la longue barbe blonde. Quelques millièmes de secondes suffirent pour qu'il comprenne que ce monsieur était, et sans aucun doute, le père de Kayna. Après avoir ravalé sa salive, encore pâteuse du réveil, Alaric bafouilla :

« -J... je suis vraiment désolé monsieur, je... »

L'homme se rapprocha dangereusement de lui, et lui fit une petite tape sur l'épaule.

« - Kayna m'a tout raconté, je ne t'en veux pas mon garçon. Aucun adolescent de votre âge n'est prêt pour affronter ce genre de chose... Enfin, je ne veux en aucun cas remuer le couteau dans la plaie... ahem, je pense que voyager à travers la région te fera le plus grand bien, un bon bol d'air frais... »

A côté de lui, la fille, assise sur une chaise, regarda le garçon froidement dans les yeux. Elle ne pouvait dévoiler la véritable vérité à son père. Elle lui avait alors fait croire plus tôt dans la matinée qu'ils allaient tous deux faire le tour de la région, dans le but de découvrir de nouveaux horizons, des coutumes différentes...
Le père était au début sceptique. Il élevait sa fille seule depuis de nombreuses années, après la mort de sa femme, emportée par une maladie incurable. Les liens qui le liait à sa fille étaient de fer. Un père ne pouvait pas plus protéger son enfant. Mais en vérité, cela faisait un moment qu'il désirait couper le cordon et l'envoyer à la découverte du monde. Alors il avait finalement accepté, d'autant plus qu'elle ne partait pas seule...

****
Le soleil était à son point le plus culminant dans le ciel, qui ne pouvait être plus bleu. Il était midi, Alaric et Kayna venaient de déjeuner. Au menu, un filet de Tauros bien saignant, accompagné de pommes de terres garnies de petits oignons. Le garçon n'avait pas retrouvé l'appétit, mais se sentait obligé de manger son assiette. Premièrement car le père de la fille était juste en face d'eux, en train de les regarder tendrement. Et deuxièmement car cela faisait de nombreux jours qu'Alaric n'avait pas eu le droit à un filet de viande fraîche.

« - Père, je pense qu'il est tant que nous partions..., déclara alors Kayna en se levant doucement de sa chaise.
- Hum... oui d-d'accord ! Alaric, tu es prêts ? »

Le jeune homme acquiesça lentement. Mais s'il retournait plutôt à Vergazon ? Peut-être que ses parents étaient rentrés et qu'ils étaient en train de se faire un sang d'encre pour leur fils ? Alaric secoua sa tête et essaya du mieux qu'il put de chasser ses espoirs impossibles. Il était temps qu'il parte à l'aventure, une nouvelle vie s'offrait à lui, il se devait d'aller de l'avant. Et peut-être qu'il finirait par avoir des réponses à ses questions.
Sans lâcher le moindre mot, il retourna dans sa chambre d'une nuit pour récupérer ses maigres biens ; à vrai dire, il n'avait emmené qu'un petit sac en tissu, ses deux petits amis et...

« Le... collier ?! Où est-il ?! s'indigna-t-il mentalement en fouillant nerveusement dans ses poches, avant de remarquer un trou béant dans l'une de celles-ci. »

Il regarda sous le lit, dans son sac, puis épia la pièce entière. Aucune trace du bijou de pierre. Sa mère lui avait pourtant dit de le garder précieusement autour du cou, et c'était le seul souvenir qu'Alaric avait ramené de Vergazon, la dernière chose que sa mère avait tenu dans ses mains avant le départ de son fils.
Le garçon se mit alors à trembler. La colère des dieux avait décidé de s'abattre sur lui ces dernières heures, mais qu'avait-il fait de si grave pour mériter cette sanction insupportable ?

Il prit sur lui une énième fois, et s'obligea à souffler fort dans l'espoir de diminuer ses tremblements. Derrière lui, Pifeuil et Galekid se regardaient amèrement. Le petit lutin se tenait les genoux – protégés par une sorte de coque en bois – avec insistance. Il ressentait directement les émotions de son ami et semblait très apeuré par la situation.

« - Bon Alaric, ce serait bien qu'on parte maintenant, qu'on soit sûr de trouver un abri pour ce soir !! s'exclama Kayna d'une voix porteuse.
- J'arrive, je rassemblais mes affaires !... »

Mine enterrée et tête toujours aussi baissée, le garçon sortit de la pièce, sac sur le dos. L'ambiance dans la maison n'avait jamais été aussi morose. Kayna se dépêcha de dire au revoir à son père, qui essayait de cacher sa nervosité du mieux qu'il put, et prit Alaric par le bras.
Une fois dehors, la fille l'emmena le plus loin possible de sa demeure, avant de lui lancer, agacée :

« - Écoute, je ne te connais pas, tu ne me connais pas, mais je supporterai pas ça très longtemps. Je sais que c'est dur, je comprend ce que tu ressens, mais s'il-te-plaît, va de l'avant, il y a que comme ça que tu oublieras le passé... »

L'adolescente se décomposa légèrement. Malgré l'air neutre et sévère qu'elle voulait laisser paraître, elle laissa échapper de son visage un léger signe de tristesse. A croire que le garçon venait de la contaminer. En réalité, sa mère lui manquait à elle aussi. Mais elle savait qu'elle ne pourrait jamais la retrouver. Son comportement froid et renfermé était le moyen pour elle de ne plus penser à cette triste histoire, enfin elle s'en persuadait...

« - J'ai perdu un collier que ma mère m'avait donné la... dernière fois que je l'ai vu..., lui répondit faiblement Alaric. Mais... tu as raison, faisons avec, et direction la fameuse auberge ! »

Elle acquiesça.
Avant de partir en expédition, elle revint à quelques pas de sa maison, dans une sorte de petite pension. Ce genre de bâtiment était très répandu dans la région, les habitants de la ville concernée pouvaient y laisser leurs Pokémons tout le temps qu'ils le voulaient.

« - Je te présente Tidette, ma compagne ! s'exclama cette fois-ci assez joyeusement Kayna. »

C'était une très laide créature. Elle avait l'apparence d'une petite fillette, malgré sa peau bleuâtre et une sorte de bave qui s'échappait de sa bouche. Alaric se boucha presque instantanément le nez en sentant cet étrange coulis. Cela provoqua un fou-rire entre les deux compagnons d'aventure...

****
Alaric et Kayna étaient devant la forêt du « Bois des Alizés », celle où le garçon avait rencontré pour la première fois le sympathique et mystérieux Armand.
La flèche faite de bois qui indiquait la direction « vers province chimnale » était encore là, elle n'avait pas bougé. Ils s'enfoncèrent sans plus tarder dans la forêt.

Après plusieurs minutes de marche assez intense, Alaric reconnu au loin, au milieu d'une petite clairière, la maisonnette de bois, où tout avait commencé.

« - C'est là que j'ai rencontré Armand, dans cette maison, déclara-t-il en levant le doigt en direction de la clairière.
- C'est glauque ! Moi c'était dans des circonstances étranges, se souvint la demoiselle. Il était là, en plein milieu des champs, alors que j'allais rentrer chez moi... J'en ai encore des frissons ! Je comprend toujours pas pourquoi ils ont fait appel à nous deux ! J'avoue que j'ai plus qu'envie d'étriquer le roi, mais j'ai jamais fait de mal à personne, je sais pas toi mais... »

Kayna regarda Alaric et ses Pokémons avec insistance, et en se confirma mentalement qu'il n'avait pas l'air d'un guerrier, ni même d'un grand dresseur. Lui avait bien vu qu'elle l'observait, mais il n'osait rien lui dire. En réalité, et ce depuis leur première rencontre dans le champ de lavandes, il la trouvait de nature... charmante. Ses yeux verts qui concordaient avec les couleurs de la forêt ne le laissait pas indifférent.

A deux, ils ne peinaient pas à vaincre les quelques Charmillons ou Parasects qui leurs coupaient la route. La nuit allait tomber dans quelques heures, il fallait qu'ils sortent rapidement d'ici et de rejoindre Armand, qui les attendait à la sortie du bois, selon Sébaste et Garance.
Au fur et à mesure de leur avancée, les arbres paraissaient davantage espacés, et les rayons du soleil transperçaient de plus en plus les feuillages. La sortie était proche.

« - Je n'aurais jamais pensé qu'il y avait autant d'insectes dégoûtants ici ! Se plaignit Kayna en s'essuyant le bras, sali par de la poussière de papillon.
- Tu n'y étais jamais allé ? Tu habites pourtant à côté, non ?
- J... Bon, j'ai toujours eu horreur des Pokémons insectes... Je voulais pas te le dire, je supporte pas les railleries ! »

Alaric esquissa alors un sourire, il avait bien remarqué qu'elle ne faisait pas bonne mine depuis tout à l'heure. Mais il ne disait rien par peur de représailles. Kayna avait inconsciemment une certaine influence sur lui. Les mystères de l'être humain...

Les arbres étaient maintenant derrière eux, ils avaient finalement franchis la forêt. Devant, un immense voile grisé, qui laissait penser à un épais brouillard. En réalité, ils se situaient dans la zone volcanique, celle où l'imposant mont Chimnée exerçait son activité. Alaric et Kayna se situaient aux portes de la province chimnale.

Il faisait frais et le soleil ne pouvait transpercer l'épais nuage de cendres. On ne pouvait distinguer la route de l'herbe, le sol était couvert des résidus grisâtre. Les deux se demandèrent d'ailleurs comment ils allaient faire pour trouver le mystérieux Armand. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, finalement.

Leurs traces de pas s'inscrivaient dans l'amas de cendre. Cela semblait les amuser : ils s'allongèrent même sur le sol et remuèrent leurs bras de façon à imiter la forme d'un ange. L'espace de quelques minutes, Alaric oublia ses problèmes et ria aux côtés de sa nouvelle amie.

Au bout de quelques minutes, Kayna se releva la première en cessant de rire. Elle essuya son dos encrassé de poussière :

« Il faut qu'on cherche, Armand doit être dans les parages ! Allez, relève-toi !

Alaric ne broncha pas et affirma d'un signe de tête ce qu'elle venait de dire. Oui, il n'osait pas lui tenir tête.
En tournant la tête, il observa au loin un massif montagneux important ; en son centre, se différenciait une montagne un peu moins élevée que les autres, mais bien plus imposante. S'en dégageait une lueur chaude étincelante, qui contrastait avec le paysage sombre et monotone.

« - C'est le mont Chimnée, regarde ! s'exclama le garçon, émerveillé. On dit que Vergazon constitue la fin de cette chaîne de montagne et qu'elle est épargnée des tombées de cendre grâce à sa brise inverse...
- Je vous attendais ! Ravi de vous retrouver les enfants ! »

Comme à son habitude, Armand fit en sorte de surprendre les deux adolescents. Il leur fit signe de le suivre, sans plus parler.
Alaric suivit le pas, plus mollement. Cette montagne eut le malheur de raviver le souvenir de sa vie là-bas. Une vie paisible qu'on lui avait arraché. Alors une fois de plus il fit en sorte de ne plus y penser et se claqua gentiment la joue.

« - Où sont les autres ? »