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Qulbutoké, le plus valeureux des guerriers (OS) de Dagyne



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Informations

» Auteur : Dagyne - Voir le profil
» Créé le 17/09/2017 à 00:52
» Dernière mise à jour le 17/09/2017 à 00:52

» Mots-clés :   Absence d'humains   Humour   One-shot

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Voici son histoire. *TIN TIN*
«Tout a commencé il y a bien longtemps, alors que je n'avais encore que dix-huit ans...

-Occupe-toi bien des petits surtout !» s'écria une voix de femme en provenance du couloir.

Qulbutoké leva les yeux au ciel, ou plutôt, fit juste le mouvement de la tête, avant de se lever du petit canapé rouge de son salon pour venir dans le couloir qui servait aussi de hall.

«Leila s'il-te-plaît, bien sûr que je vais bien m'occuper de tes enfants, mais là tu viens de casser tout mon effet, j'avais même réussi à parler en italique !

-De quoi tu parles ?»

Il la fixa dans le noir des yeux fermés, embrassa sa fille et retourna s'asseoir. Ses trois adorables mais légèrement embêtants petits-enfants – deux mâles et une femelle – l'observaient et semblaient attendre avec impatience la suite de l'histoire. La porte claqua alors que Leila venait de laisser seul le grand-père chromatique et les trois petits Okéoké seuls dans le salon. Qulbutoké prit alors une grande inspiration.

«Tout a commencé..... non pas comme ça... Je disais donc, tout a commencé il y a bien longtemps, alors que je n'avais encore que dix-huit ans....

-Papy dis, t'as quel âge maintenant ? demanda un des garçons.

-Sûrement plus de cent ! renchérit l'autre.

-Oh mais ça suffit, vous la voulez ou non votre histoire ?!»

Tous trois opinèrent d'un même mouvement de tête, comme s'ils s'étaient préparés toute leur vie pour ce moment.


À ce moment-là, j'habitais encore dans une grotte, loin de toute civilisation, avec ma grand-mère. C'est alors qu'un jour, après avoir eu vent des exploits d'un courageux Azumarill, je décidai à mon tour de devenir guerrier....

«Mamy devine quoi ! Bientôt, moi aussi je serai un brave guerrier et tu entendras mon nom sortir de toutes les bouches du royaume de Celebi !

-Tu sais Qulbutoké, j'aimerais juste entendre ton nom sortir de la bouche d'une fille.

-Ne recommence pas mamy, on en a déjà discuté et ça ne m'intéresse pas !»

Fièrement, je commençai alors à sortir de ma grotte. Je fis trois pas à l'extérieur puis je rentrai en courant.

«Déjà rentré ? ironisa ma grand-mère, je pensais que ton voyage durerait plus longtemps, khéhéhé.

-Ouais mais le Soleil m'a ébloui.

-Dis plutôt que tu as peur de la lumière, khéhéhé.

-Arrête avec ce rire ! Tu me fais flipper à chaque fois...»

Elle jeta un coup d'œil sur moi et, après quelques secondes de silence, fit de nouveau un horrible «khéhéhé».

En disant ces mots, Qulbutoké cracha presque sur ses petits-enfants. Ceux-ci firent une grimace, mais leur grand-père n'y prêta pas attention.

Le lendemain, après le cuisant échec de la veille, je décidai de réessayer, toujours sans grand succès. C'est avec persévérance et acharnement que je réussis enfin à sortir de ma grotte. Tout à coup, ma grand-mère sortit aussi, sans ciller à cause du Soleil !

«Mamy ?! Qu'est-ce que tu fais ?!

-Je prends un p'tit bain de Soleil aussi, pourquoi ?

-Tu n'as pas peur de la lumière ?

-Bah non pourquoi ?

-Alors pourquoi on vit dans une grotte ?»

Elle me fixa et lança son redoutable «khéhéhé». En fait, il semblait que j'étais le seul à avoir peur de la lumière et que tous les Qulbutoké ne préféraient pas se tapir dans les ténèbres (ce serait le comble pour un psy).


Un des trois Okéoké se leva.

«Ça veut dire quoi ''tapiiiir'' ?»

Après une brève explication de la signification de quelques mots, le Pokémon rose continua enfin son histoire.


Ainsi débuta ma grande aventure à travers la région en tant que guerrier. Ma grand-mère ne croyait pas en moi, et un de ses arguments était que, puisque j'avais la peau rose, personne n'allait me prendre au sérieux. Le pire, c'est qu'elle avait raison.

Un jour, je rencontrai un Maraiste près d'un étang. En fait, pour être honnête, c'était le même jour, et ma grand-mère nous observait, parce que notre grotte se situait près d'un étang. Quoiqu'il en soit, je vins vers lui et le salua.


«Bonjour jeune Maraiste ! Je m'apprête à vivre une grande aventure et je suppose alors tout naturellement que si tu es ici, c'est pour m'accompagner.»

Il m'observa longuement avant de pousser un cri joyeux.

«T'as enfin réussi à sortir de ton trou meuf, je suis trop content wesh !»

Ce fut à mon tour de le fixer longuement, dubitatif.

«Alors oui non euh, en fait, je suis un gars tu sais.

-Aaaah ouais sorry man, pourtant t'es rose, oush. Pis qu'est-ce qui te fait croire que j'aurais envie de venir ?

-Alors de un, je suis juste chromatique, de deux, pourquoi toutes les filles seraient forcément en rose, et de trois, je suis le héros, alors forcément, on est destinés à voyager ensemble !»

Il éclata de rire et en même temps, ma grand-mère sortit son fameux «khéhéhé» (si si, je vous assure que tout le monde la connaissait pour son rire extravagant). Je me sentis idiot et alors que je m'apprêtai à retourner dans ma grotte au triple galop, le Maraiste me prit par le bras.

«Attends mec je déconne t'inquiète, pour sûr que j'adorerai voyager avec toi man, mais d'un côté, je le sens pas trop t'vois. Au fait, tu t'appelles comment ?

-Qulbutoké, et toi ?

-C'est original d'avoir pour nom celui de son espèce, tes parents ne t'aimaient pas faut croire. Moi c'est Larry.»

Je le dévisageai, pas très amusé par sa remarque. Je n'avais jamais connu mes parents, et à ma connaissance, ma «khéhéhé»...pardon, ma grand-mère, était ma seule famille. Il comprit rapidement que cela m'avait froissé et....


La petite fille se leva.

«Comme du papier papy ?»

Le Pokémon Patient perdit cette particularité justement et la fixa dans le noir des yeux fermés avant de reprendre son récit.


Oui donc, il m'a froissé mais pas comme du papier et il s'est excusé. Et, avec le temps, on devint amis. Même si on n'allait jamais très loin, on s'amusait énormément. On jouait avec les feuilles, on lançait des cailloux et il m'apprit même à nager ! Je pense qu'on peut dire que lui et moi étions devenus meilleurs amis. Un jour, je dirais environ un mois plus tard, il m'avoua enfin quelque chose.

«Tu sais Qulbu', plus j'y pense, plus j'me dis qu'les guerriers ça se fightent et tout.

-En effet.... et donc, j'ai l'impression que tu suggères que nous devrions...

-ALLONS NOUS FIGHTER MAN euh j'veux dire, et si on allait s'entraîner un peu, tu vois le truc quoi.»

J'opinai du chef et on se mit face à face, près de l'étang. J'ai mis longtemps à comprendre qu'il voulait que j'attaque le premier, mais cela ne changea pas grand-chose. C'est alors que grand-mère «khéhéhé» arriva.

«Tu sais Larry, Qulbutoké ne peut tout simplement pas attaquer en premier. Il est trop faible pour ça.

-Tu sais mamy, je t'aime bien, mais si tu pouvais arrêter cinq minutes de me rabaisser comme ça ce serait chouette... Et puis c'est même pas vrai, c'est juste que je n'attaque pas de moi-même.

-Comme pour l'noir, avec de la truc là....perséphone...parsemé...persévérance ! Avec d'la persévérance, chuis sûr qu't'arriveras à t'battre !»

Je jetai alors un coup d'œil vers mon fidèle ami qui lui au moins essayait réellement de m'aider, pas comme «khéhéhé». Il souriait niaisement, comme à son habitude. Je lui rendis son sourire et fis un «yosh» comme les Japonais le font si bien. Ainsi, pendant encore quelques semaines, nous nous entraînâmes au combat. Je dois admettre qu'il se débrouillait plutôt bien et qu'il aurait pu faire un excellent mentor pour d'autres Pokémon.


«Dis papy, s'exclama un des garçons, pourquoi tu racontes pas tout avec la même personne ?

-Roh, en quoi c'est si important pour vous, j'veux dire, vous faîtes encore des additions et vous êtes en sixième.»

Les trois Okéoké furent vexés par cette remarque à leur insu et le firent bien comprendre à leur grand-père en faisant de terribles grimaces. Celui-ci leur tira la langue et finalement, après un concours de grimace digne des plus grands films pour enfants du monde, ils mangèrent et chacun partit se coucher.

Allongé dans son lit, plongé dans le noir avec la porte et les volets fermés, Qulbutoké prit une grande inspiration. Tout expliquer dans les moindres détails n'allait pas servir énormément, il fallait juste ne pas oublier de parler de cet événement. Il se raconta plusieurs fois son histoire pour trouver le meilleur moyen de capter l'attention de son auditoire et s'endormit finalement après plusieurs minutes de réflexion. C'est qu'il était fatigué le bougre.

Le jour suivant arriva et le coussin du Pokémon rose était recouvert par endroits de bave. La porte s'ouvrit doucement en grinçant et trois formes se dessinèrent dans l’entrebâillement. Elles ricanaient. Le Qulbutoké se réveilla dans un sursaut et en criant lorsque la lumière du Soleil le frappa de plein fouet ainsi qu'un énorme poids sur le ventre. Ce cri fit sursauter les Okéoké et tous se mirent à crier comme des imbéciles pendant quelques secondes. Le grand-père dévisagea ses petits-enfants et soupira. Il était temps de manger le petit-déjeuner.

Après un copieux repas, tous s'installèrent de nouveau sur les fauteuils et canapés.


Ainsi, pour reprendre un peu là où nous en étions, Larry et moi nous nous sommes entraînés pendant plusieurs semaines au combat pour devenir de vrais guerriers. Puis, un matin, nous décidâmes d'enfin partir à l'aventure. Il faisait beau ce jour-là et ma grand-mère nous avait préparé des paniers-repas pour les débuts de notre folle aventure. Je dois avouer que ses «khéhéhé» ne m'ont pas manqué une seule seconde durant notre périple. Après quelques jours de marche, nous trouvâmes un village et une guilde de guerriers.

«Regarde Larry ! sur la pancarte ! Ils proposent d'entraîner les Pokémon désirant devenir de vrais guerriers !

-Yay Qulbu', c'cool ! Tu pourras réaliser ton rêve man !»

Mais je me rendis compte plus tard que c'était aussi son rêve et qu'il voulait sauver le Pokémonde et ses habitants de tous les malfrats. Il aura tout de même bien combattu.


«Dis papy, interrogea la Okéoké, il est devenu quoi Larry ? Vous vous entendez toujours aussi bien ?»

Qulbutoké posa son regard sur elle et lâcha un profond soupir.

«J'y viens justement, ne t'inquiète pas.»

Les Okéoké aperçurent que l'humeur de leur grand-père avait radicalement changé, qu'il était passé d'un état heureux à un plus triste et nostalgique.


Les années passèrent et Larry et moi étions heureux. Nous étions respectés, craints et puissants, mais pas assez malheureusement...
>Contrairement à la majorité des fois où une telle chose se produisait, je me souviens qu'il faisait très beau ce jour-là. La plaine où nous nous battions, avec nos camarades de la guilde, était parcourue de vert et de rouge. Nous affrontions un des groupes les plus dangereux, celui-ci constitué majoritairement de ténèbres, poison et acier. Des cris fusaient dans tous les sens alors que nous étions tous affaiblis par les affrontements et que les attaques ennemies devenaient de plus en plus horribles à supporter.
>C'est alors que je vis un redoutable Tengalice fondre sur Larry. Ses feuilles brillaient de milles feux. Il s'apprêtait à utiliser Lame-Feuille. Cette attaque allait définitivement achever mon partenaire. Je criai à Larry de faire attention et courus vers lui, tentai de m'interposer et d'utiliser Riposte. Un flash d'une intense lumière m’éblouit. Quand je pus voir de nouveau le champ de bataille, je remarquai que le Tengalice gisait au sol, inerte. En me retournant, je découvris avec horreur que mon ami était lui-aussi inerte.



Les trois enfants s'échangèrent des regards abasourdis et remplis de désarroi. Qulbutoké les observait, silencieux. Il lâcha finalement un rire.

«Je plaisante, on est toujours amis et parfois on s'organise des sorties. Maintenant, aller jouer dehors, il fait trop beau pour rester enfermer à l'intérieur.»

Alors que ses petits-enfants se dirigeaient vers la porte, le Pokémon chromatique tourna la tête vers la cheminée qui se trouvait derrière lui. Sur le rebord était posé une petite statuette de Maraiste.

«Et c'est aussi ce jour-là que j'abandonnai tout espoir de devenir un véritable guerrier un jour. Comme l'avait dit grand-mère, je suis trop faible pour ça.»