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Survivors de Feather17



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» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 28/08/2017 à 20:28
» Dernière mise à jour le 28/08/2017 à 20:51

» Mots-clés :   Fanfic collective   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Suspense   Terreur

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3: Le démon du stade
23 juin 2017
18h40

« On ferait mieux de quitter l’endroit, les presse Tobias en écartant du pied le cadavre écrasé de la fouine qui git près d’eux. Le vacarme qu’on a fait pourrait en attirer d’autres.
— Ou pire, des Marcheurs », précise Roger en se levant difficilement de son banc.
Margaret reste silencieuse, mais elle approuve dans son coin. Tobias prend la jeune fille terrifiée dans ses bras, et le groupe de cinq survivants se réunit devant le banc.

« Par où va-t-on ? demande Roger.
— On devrait quitter ce village, propose Tobias. C’est pas très prudent de trainer dans les lieux urbains en ce moment.
— Ou on se barricade dans une de ces maisons en espérant trouver de la bouffe et des pansements, suggère à son tour Margaret.
Tam », indique Ludovic en pointant du doigt la sortie du village vers laquelle ils se dirigeaient au départ.

Les quatre autres survivants tournent la tête vers les routes de campagnes qui disparaissent à l’horizon. Margaret fronce les sourcils, peu séduite par cette dernière proposition.
« Tu veux aller te promener dans les champs ouverts à tous les dangers, le Bolchévique ? », s’étonne-t-elle.
A cette réplique, Ludovic se tourne vers elle et l’affronte de son mètre nonante et de ses puissants muscles. Alerté par cette nouvelle confrontation entre les deux têtes dures du clan, Tobias les sépare en se positionnant entre eux.
« Ludovic a raison, trainer dans le coin est plus dangereux que de s’enfuir, remarque-t-il.
— Ouais, mais si on se fait attaquer dans les champs, je ne suis pas sûr d’avoir assez de force pour courir très longtemps, avoue Roger. Alors que si on se barricade comme le propose Margaret, on n’a qu’à attendre que les Fauves quittent l’endroit. »
Margaret préfère ne pas user de son sarcasme par rapport aux difficultés physiques que subit Roger car ce détail sert son propos. Elle continue de défier du regard l’homme aux traits de l’est qui caresse discrètement sa hache.
« Personnellement, je préfère mettre le plus de distance entre nous et ces Fauves, argumente Tobias en serrant Victoire contre lui.
— Et moi je préfère mettre quatre murs entre nous et ces Fauves, insiste Roger.
— Pile ou face ! », s’écrie soudainement Victoire.

Tout le monde tourne le regard vers la petite fille qui a fourré sa main dans sa poche. Elle en ressort un petit bout de métal rond et aplatit dont le contour doré entour une gravure du continent européen de l’ouest. Le chiffre « un » s’impose sur la face qu’elle montre à tout le monde. La vue d’une pièce de monnaie est si anachronique dans ce monde détruit qui les entoure que Margaret en est déstabilisée et laisse Victoire poursuivre.
« Pile, on reste. Face, on part. »
La petite fille lance de ses deux mains la pièce qui s’envole au-dessus de leur tête. D’un geste souple, Ludovic la rattrape au vol, esquisse un sourire goguenard à sa rivale Margaret, et déplie les doigts. Au creux de sa grosse paume leur sourit le profil gauche du visage d’un vieil homme, roi d’un royaume d’un autre temps.
« Otivame », dit-il simplement en fourrant la pièce dans la main de Margaret, avant de placer sa hache sur son épaule et de tourner les talons.
Margaret observe lentement le visage de l’homme qui vient de contrecarrer ses plans, alors que Tobias entraîne Victoire dans les pas de Ludovic.
« Si jamais on meurt dans cette expédition, je le tue ! » promet Roger en se mettant à son tour en marche.
Margaret ravale sa fierté et suit le mouvement malgré elle.

Le soleil a touché l’horizon lorsqu’ils arrivent, épuisés, face à un petit ensemble de bâtiments délabrés par le temps. Peints au-dessus de la porte du bâtiment principal, les lettres décolorées indiquent : « Hahn Fußballclub ». Derrière le bâtiment s’étend un petit terrain de football dont les grillages qui en protègent l’accès semblent avoir été entièrement mangés par la rouille.
« Allons-nous barricader là-dedans pour la nuit, propose Tobias.
— On ne va pas se faire attaquer ? s’inquiète Victoire entre deux bâillements.
— M’fèye, tu apprendras bien vite qu’un terrain de foot est l’endroit le plus agréable au monde ! s’amuse Roger dont le passé de supporter vient lui redonner de l’énergie. »
Personne ne semble refuser l’idée de prendre possession des lieux, pas même Margaret qui n’a de cesse de défier le regard de Ludovic qui l’ignore simplement. L’homme abat sa hache sur la poignée de la porte qui ne résiste pas au coup puissant et le groupe pénètre dans le bâtiment plongé dans la pénombre. Margaret prend quelques secondes pour supplier le ciel pour qu’ils ne croisent la route d’aucun ennemi, Fauve ou Marcheur. En espérant de tout son cœur pour qu’il n’y ait pas d’autre être humain dans le bâtiment, Margaret pénètre à son tour dans le petit club de football.

Comme ils en ont pris l’habitude durant les quatre mois qu’ils ont vécu ensemble, le groupe s’organise pour assurer sa sécurité au sein de leur nouveau repère. Ludovic et Tobias tirent difficilement un énorme congélateur vide devant la porte d’entrée afin d’en bloquer l’accès. Pendant ce temps, Roger essaie comme à l’accoutumée d’ouvrir les robinets d’eau derrière le bar, mais aucun liquide n’en sort. Enfin, Victoire tripote aux interrupteurs tandis que Margaret vérifier l’ensemble des coins de la pièce, meubles et dessous de table pour s’assurer qu’aucun Fauve ne si trouve. Une fois leurs tâches accomplies, les survivants se réunissent au centre de la pièce et observent plus attentivement les lieux.
Ils se trouvent au centre d’une salle qui aurait été transformée en bar par un décorateur dépourvu de goût. Les tables et chaises en bois rongés par l’humidité sont disposés ci-et-là sans aucune harmonie dans le peu d’espace qui sépare le bar miteux du mur opposé sur lequel un écran géant pend de travers.
« Des chances qu’ils retransmettent un bon vieux Standard-Anderlecht ? » s’amuse Roger pour détendre l’atmosphère oppressante du lieu.
Mais personne ne lui répond. Tobias fait le tour de la salle, s’arrêtant devant la large baie vitrée crasseuse qui donne sur le terrain de football et jouant frénétiquement avec son briquet qu’il ne quitte jamais plus de trente secondes, tandis que Margaret et Ludovic partent à la recherche de vivres. Un bruit de glace brisée fait sursauter Roger ; Ludovic vient de détruire la vitre qui empêchait à une certaine époque les clients du bar à voler dans la machine à friandise. La hache plantée dans la machine, Ludovic récupère le seul paquet de chips qui s’y trouve. De son côté, Margaret ouvre le dernier frigo qu’il reste à fouiller et tombe sur un trésor inestimable : trois cannettes blanche « Krombacher ».
« De la bière ! » s’exclame Roger, les étoiles dans les yeux.
Margaret affiche un regard de mépris au vieil homme qui lui arrache une canette de la main sans se soucier de la jeune femme.
« Si on n’avait pas été si seuls au monde, j’aurais bien dit que la soirée s’annonce excellente !
— Un Bolchévique, ça boit de la bière ? »
Margaret tend une canette à Ludovic qui n’a pas besoin de comprendre sa langue pour saisir le message de sa rivale. Il prend la canette sans un regard et déverrouille la porte qui mène au stade, avant de la clapper derrière lui et de s’isoler au milieu du terrain nocturne.
Margaret tire une chaise vers elle et se laisse tombée dessus, épuisée. Elle ouvre avec force la canette de bière et autorise le liquide chaud et amer couler dans sa gorge sans prendre le temps de déglutir à l’aide de sa langue.
« Dégueulasse, critique-t-elle avant de laisser un énorme rot s’échapper.
— Ma grande, l’Allemagne n’est pas connue pour son houblon, répond Roger, un sourire aux lèvres. Mais bon, pour un bon Belge comme moi, cette lapette fera l’affaire en attendant de retourner au p… »

Les deux pylônes placés aux deux extrémités du stade s’allume brusquement. Margaret saute de sa chaise, dégaine son couteau, et s’apprête à attaquer. Mais Victoire recule enfin du comptoir du bar et indique avec un grand sourire qu’elle a trouvé une source d’énergie.
« My gosh ! s’exclame Tobias. De l’électricité ! »
À peine le jeune asiatique termine-t-il sa phrase que les deux lampes géantes prennent feu et l’obscurité gagne à nouveau le terrain de football. Ludovic n’a pas bougé d’un cheveu, savourant avec délice l’or brun qui coule dans sa gorge et dans sa longue barbe hirsute.
« Victoire, tu as bien mérité de terminer cette canette, annonce Margaret en lui fourrant la bière dans les mains.
— Qu’est-ce que… ? »
Tobias s’insurge et ôte rapidement la canette des mains de l’enfant alors que Margaret disparaît derrière une porte qui indique les vestiaires des femmes. Tobias et Roger échangent un regard outré alors que le ventre de Victoire crie la faim qui l’accable.
« Et si on ouvrait ce paquet de chips ? » propose Roger.

***
Margaret verrouille la porte derrière elle et se dirige d’un pas précipité vers les douches qui s’alignent au fond du vestiaire, donnant au passage un coup de pied dans un aérosol de déodorant. Si Victoire a pu trouver une source d’énergie, aussi peu tenace soit-elle, elle va bien trouver de l’eau pour nettoyer sa plaie à l’avant-bras. Margaret appuie sur le bouton de la première douche commune, mais rien ne sort. Sans se démoraliser, elle essaie d’activer la seconde douche, puis la suivante, et encore celle d’après. Enragée, elle frappe de toutes ses forces le bouton de la dernière douche, le maintient appuyé, cogne plusieurs fois contre le tuyau qui relie le pommeau de douche à un trou dans le carrelage du mur. Un crépitement dans le tuyau attire son attention. Sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, Margaret tape à nouveau contre le tuyau, plusieurs fois, avec force. Enfin, quelque chose explose au-dessus de sa tête et une eau boueuse et glaciale l’arrose sans ménagement.
Le bonheur de sentir ce liquide précieux lui couler dans ses cheveux entremêlés et à jamais ruinés par la saleté lui fait perdre toute conscience du temps qu’elle passe sous cette douche paradisiaque. Elle ôte son t-shirt mouillé, retire son jeans plaquant et ses baskets, et se retrouve complètement nue. Soudain, elle remarque qu’une fenêtre très mal placée donne sur le terrain de foot où se trouve toujours Ludovic qui lui tourne le dos. Margaret place son t-shirt sur la vitre de sorte à garder sa nudité pour son plaisir personnel, et se laisse glisser le long du mur sous une douche d’eau glaciale, dans l’obscurité quasi totale, massant son avant-bras et fermant les yeux pour profiter.

***
Ludovic se fiche des pylônes électriques qui viennent de prendre feu à sa gauche et à sa droite, il se fiche de savoir que le paquet de chips qu’il a lui-même arraché à sa prison de verre est sûrement déjà consommé par les autres membres de son groupe, il se fiche d’entendre l’eau couler quelque part dans une partie du bâtiment derrière lui. Ludovic se laisse baigner par le bonheur jouissif de l’alcool immonde qui baigne dans sa bouche et perle sur son menton. Il se laisse envahir par cette joie explosive d’un corps en manque qui rencontre l’objet de tous ses désirs. Il se laisse prendre par le souffle chaleureux du démon qui écrase enfin les câbles du besoin qui l’enserrent depuis tant de mois.
Trente-trois centilitres plus tard, Ludovic écrase d’une poigne de fer la canette qu’il jette à ses pieds, dans un soupire de contentement. Cependant, la quantité d’alcool dans son sang n’est pas assez importante que pour lui faire manquer un détail important : aucun son n’est survenu suite à la chute de la canette dans les briquaillons. Ludovic, la vue qui se trouve légèrement, baisse les yeux. Une goutte de sueur glaciale lui glisse dans la nuque en voyant la canette flotter dans les airs, à peine quelques centimètres au-dessus du sol. Il s’agenouille face à la canette en parfaite harmonie entre les cieux et la terre, et la saisit. La température du métal s’est légèrement réchauffé, comme si une enveloppe d’énergie la maintenait dans les airs. Plus effrayant encore : la canette n’est plus du tout écrasée et semble à nouveau remplie du liquide brun qui lui procure tellement de bonheur.
Ludovic ne perd pas une seconde, il engloutit d’une traite le contenu de la canette. Il ne rêve pas, il vient de boire trente-trois autres centilitres de bière ! Tentant de renouveler l’expérience, Ludovic tend son bras devant lui et lâche subitement sa canette. Mais celle-ci reste dans les airs et tournoie devant lui. L’homme aux muscles saillants fait un pas en arrière, la peur le tirant lentement loin de l’objet.
Soudain, deux points rouges apparaissent dans la pénombre, s’intensifiant à mesure que la canette prend de la vitesse en tournoyant sur elle-même, crevant les ténèbres alors que la canette prend feu, illuminant le terrain de football tandis que Ludovic se sent happé par une force invisible.
« Dyavolŭt ! »

***
Tobias ferme les yeux au moment où l’aiguille rentre dans la peau du vieil homme et il entend le cliquetis du haut de la seringue qui tourne sur lui-même à mesure que le produit entre dans le muscle de Roger. Tobias réouvre les yeux alors que Roger se frotte le biceps gauche à l’aide de la manche de sa chemise. Sa peau est bleue tout autour de l’endroit où il s’est rentré l’aiguille, comme pour délimité la zone de pénétration.
« Dude, je ne sais pas comment tu fais pour t’infliger tous les jours, dit Tobias en renonçant à avaler un chips de plus.
— Ça, m’fi, quand on a le diabète, notre seul ami, c’est l’insuline ! répond Roger en s’autorisant enfin à manger quelques chips.
— Je sais, mais rien que l’idée de m’enfoncer une aiguille dans la peau sans la désinfecter…
— Pas trop le choix, je n’ai pas vu une seule pharmacie depuis que je traîne avec vous.
— C’est pour ça que vous vouliez tant rester dans le village ? »
Roger et Tobias se tournent vers Victoire qui termine tranquillement le paquet de chips. Tobias croit voir dans le regard du vieil homme un masque qui s’envole, comme pris en flagrant délit.
« Tu es plus intelligente que les petites filles de ton âge, toi, tu le sais ? s’amuse Roger en évitant de répondre à la question.
— Les petites filles de mon âge feraient mieux d’être intelligentes si elles ne veulent pas mourir, répond simplement Victoire en se léchant les doigts.
— La vérité sort toujours de la bouche des enfants, comme on dit, répond Roger qui a du mal à garder un sourire convainquant au visage. »
Tobias fronce des sourcils.
« Tu veux bien aller jeter le sachet dans la poubelle, Victoire ? demande gentiment, mais d’un ton ferme, Tobias.
— À quoi bon se soucier de ce genre de détails ? s’interroger le vieil homme alors que Victoire obéit.
— À ne pas perdre son humanité. »
Tobias suit du regard Victoire qui disparaît derrière le comptoir du bar. Tobias approche sa chaise avec discrétion vers le vieil homme et lui demande dans un murmure :
« Il vous en reste combien ?
— De quoi parles… ?
— De l’insuline. »
Roger écarquille les yeux : le jeune anglophone a compris qu’il leur cache une information.
« Assez de dose pour… commence le vieil homme, mais Tobias l’interrompt :
— Combien ?
— Quatre.
— C’est-à-dire ?
— C’est-à-dire que si je me soigne mal, je peux tenir une demi-semaine, une semaine tout au plus. »
Cette fois-ci, Roger lui a répondu franchement, mais a perdu son sourire amusé qui ne trompait personne. Tobias remarque de plus un air défiant et offensif dans sa réponse.
« Je vais retourner au village, décide Tobias.
— Ne te sens pas coupable pour avoir essayé de convaincre le groupe de ne pas rester au village, rétorque Roger d’un ton brusque. Nous finirons bien par trouver une pharmacie. D’ailleurs, il se peut que ce club de football ait une armoire à pharmacie pleine de… »
Tout à coup, les murs tremblent violemment et une explosion retentit depuis les vestiaires des femmes.
« MARGARET ! »

***
Le mur en plâtre cède sous la force de son corps en propulsion et Ludovic glisse sur le sol mouillé des vestiaires dans un fracas terrifiant. Margaret pousse un cri d’horreur en se couvrant les seins par réflexe alors que le tuyau de la douche explose et qu’un nuage de poussière se mêle au jet d’eau.
« Qu’est-ce que… ? »
C’est alors qu’une ombre se glisse à travers l’ouverture dans le mur, et Margaret reconnait tout de suite la créature qui les attaque.
« Un Marcheur ! s’écrie-t-elle alors qu’on tambourine à la porte qu’elle a elle-même verrouillé.
— Margaret ! entend-elle crier derrière la porte. »
Rassemblant tout son courage, Margaret visualise le chemin qu’elle va devoir parcourir pour ouvrir la porte et permettre à ses camarades de leur venir en aide. C’est comme si sa douche l’a lavé de toute l’angoisse qui l’accompagne sur les routes de la survie. Margaret saute au-dessus des gravats, enjambe le corps paralysé par la douleur de Ludovic et arrive devant la porte du vestiaire qu’elle déverrouille. La porte s’ouvre à la volée et Tobias entre en précipitation, la hache de Ludovic brandie dans ses mains.
Tobias fait face aux deux yeux rouges du Marcheur qui semble flotter dans les airs.
« Ne le laisse pas s’approcher du Bolchévique ! s’exclame Margaret qui se souvient de ses affrontements avec les Marcheurs.
— Je… je…
— Qu’est-ce que t’attends ?!
— C’est la première fois que je fais face à un Marcheur !
— Lance-lui la hache à la figure, bordel ! »
Tobias ferme les yeux, mais le stress l’envahit si bien que la hache au bout de ses bras tremble dangereusement. De l’autre côté de la pièce inondée, le corps de Ludovic s’est relevé.
« Fuyons ! s’exclame Roger qui protège Victoire dans l’encadrement de la porte.
— Non ! »
Margaret pointe du doigt le sol. Tous les regards descendent sur les pieds de Ludovic qui ne touchent pas terre. Ludovic flotte comme par magie au-dessus du carrelage inondé de boue, la mâchoire crispée, comme suffoquant.
« C’est le Marcheur !
— Mais… il ne le touche même pas !
— Il n’a pas besoin de ça ! »
Cette fois, c’est Roger qui a parlé. Devant eux, Ludovic vient de perdre connaissance. Roger arrache la hache des mains de Tobias et la lance de toutes ses forces sur le Marcheur sans y voir dans les ténèbres de la nuit.
« Fais gaffe à bien viser… » commence Margaret.
La hache traverse la nuit qui sépare le groupe de survivants de leur ennemi et un grand « tchak ! » annonce que la hache a atteint sa cible.
« …sa tête », termine Margaret.
Ludovic tombe au sol dans bruit sourd et l’obscurité se désépaissit subitement. Le Marcheur baigne dans une flaque de son propre sang.

Roger et Tobias dépose le corps inerte de Ludovic sur le sol poussiéreux de la buvette alors que Margaret verrouille la porte du vestiaire derrière elle pour empêcher un quelconque autre Marcheur de leur rendre visite.
« On doit se barrer d’ici, et vite ! » s’exclame-t-elle.
Mais personne ne lui répond. Elle remarque que Roger et Tobias évitent de la regarder, comme affreusement gênés. C’est alors qu’elle se rend compte qu’elle est toujours complètement nue.
« Qu’est-ce qu’il y a, Naruto, t’as jamais vu de chatte ? »
Tobias préfère ne pas répondre et le jeune asiatique attend qu’elle enfile ses vêtements qu’elle a récupérés dans les vestiaires. Une fois habillée, elle réitère sa proposition de partir.
« Je ne sais pas si tu l’as remarqué, ma grande, mais Ludovic est inconscient ! rappelle Roger qui essaie de ranimer le quarantenaire.
— Je ne sais pas si tu l’as remarqué, papy, mais y a des Marcheurs qui trainent dans le coin !
— Et tu comptes porter Ludovic en chemin ? Et pour aller où, d’abord ? Dans les champs, bien à découvert ?
— Roger marque un point, intervient Tobias. On devrait se barricader ici et attendre le lever du soleil. D’ici-là, Ludovic aura repris connaissance, et nous repartirons en direction du village pour trouver de quoi soigner ta plaie et… d’autres choses. »
Tobias a lancé un regard plein de sens à Roger qui vient d’avoir une idée en tête.
« Ou alors, on se sépare.
— Quoi ?! Non, on a dit qu’on ne se séparait jamais !
— Écoute, m’fi, toi-même, tu as dit que nous avions besoin de quoi nous soigner, et j’ai bien compris ton message. Mais si on attend ici, qui te dit que demain matin, on ne sera pas encerclé par les Marcheurs ? Combien de temps on va devoir attendre avant de partir chercher des médicaments ? Moins d’une semaine ? Plus d’une semaine ? On peut en profiter maintenant tant qu’ils n’ont pas encore rappliqué !
— Derrière cette porte à peine verrouillée, il y a un mur béant qui va laisser passer tous les Marcheurs des environs, explique Margaret qui commence à perdre patience. Avec tout le boucan qu’on vient de faire, ils vont tous se rappliquer en moins d’une minute. J’ai déjà eu affaire à une horde de Marcheurs, et croyez-moi, vous ne voulez pas les affronter !
— On peut, avec ça. »
Victoire interrompt la dispute en montrant deux objets qu’elle a ramassés durant l’affrontement : l’aérosol plein de déodorant, et le briquet de Tobias.

Leur survie est entre vos mains !


Choix évènementiel


Comment passer la nuit ?
Choix 1 : Se barricader dans le club de football et attendre le lever du soleil.
Choix 2 : Quitter le club de football et retourner au village à la recherche de médicaments.
Choix 3 : Se séparer en deux groupes : un qui se barricade, l’autre qui part chercher des médicaments.


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