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Les bijoux d'Encelade de Oustikette



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» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 13/08/2017 à 16:41
» Dernière mise à jour le 13/08/2017 à 16:41

» Mots-clés :   Action   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 4 : Toute aventure débute par une bonne préparation
Il était presque 7h sur le radio-réveil à ma droite.

Sans me lever, je tâtai dans le noir, la table de chevet, dans l'espoir de tomber sur l'interrupteur de la lampe. J'avais fait de très beaux rêves cette nuit là, et j’espérais que ce qu'il s’était passé la veille au soir n'en faisait pas partit.

La lumière s'allumant, mes craintes s'envolèrent avec l'obscurité. Encelade était blottit contre moi, la tête contre mon épaule. Et je n'avais même pas sentit son bras au niveau de ma taille. La sensation que me procurait le contact de sa peau contre la mienne était... comment dire... absolument divin.

J'étais tellement bien comme ça, j'aurais aimé pouvoir rester dans cette position pendant encore longtemps. Mais je n'avais plus sommeil, je me levai donc, prenant soin de ne pas réveiller mon amie puis je sortis.

A mon grand étonnement, je me retrouvai dans un couloir vide. J'avais pensé qu'il y aurait au moins un peu d'animation. Peut-être était-il trop tôt ?

Je marchai donc seul, le pas lent, jusqu'à trouver ce que je cherchais, enfin pas spécialement : le réfectoire. Et oui ! Comme tout homme, je devais parfois subvenir à mes besoins primaires. Heureusement d'ailleurs que nous étions passés devant hier parce que je ne l'aurais sûrement pas trouvé tout seul.

Poussant la double-porte, j'entrai dans cette grande pièce complètement blanche, où des tables en acier brossé, mesurant une dizaine de mètres de long, étaient entourées par des centaines de chaises. Moi qui voulait voir du monde, j'étais servi. Ce n'était pas rempli certes mais j'aurai dit qu'il y avait déjà une soixantaine d'agents, à peu près.

Me dirigeant tranquillement vers les files de service, en admirant plus l'endroit que devant moi, je percutai un homme à lunettes qui s'excusa aussitôt puis repartit à ses occupations.

Je me contentai ce matin là du minimum, un café -loin d’être aussi bon que celui de ma sœur, par ailleurs-, un verre de jus de fruits et trois tartines de miel.

Profitant d’un moment de tranquillité, je sorti de ma poche, ce que j’avais récupéré en percutant ce scientifique : son porte-feuille.

Je ne vous l’avais pas dit ? Si j’avais fait trois mois de prison, c’était en partie à cause de ma manie à subtiliser des trucs, en particulier des portes-feuilles. Presque cleptomane, je ne pouvais pas m’en empêcher, et sans me vanter, j’étais même plutôt bon pour ça. Néanmoins, je me contentai de récupérer l’argent puis je les ramenai aux objets trouvés, histoire de me donner bonne conscience.

Je fouillai alors le fruit de mes méfaits. A l’intérieur, pas grand-chose à vrai dire, quelques pokédollars, un millier tout au plus. Mais, à mon grand plaisir, je trouvai, dissimulé dans le rabat, une carte magnétique. Si mes souvenirs étaient bons, celle-ci pouvait ouvrir les portes jusqu’à un niveau de sécurité jaune, soit deux de plus que la mienne. Cela pourrai m’être utile pour plus tard.

Je rangeai à nouveau le tout dans ma poche pour éviter qu’on me remarque.

Je vis mon amie arriver à ce moment, le visage encore endormi, les cheveux en bataille. Les traditionnelles marques de l'oreiller sur sa joue droite attestant de la qualité de son sommeil. Elle m'embrassa puis partit chercher de quoi manger, me laissant littéralement pantois.

Je pouvais peut-être passer pour un imbécile à cet instant, mais même avec ce qu'il s'était passé hier et ce matin, j'avais encore du mal à y croire. Excusez-moi d'avoir du retard à assimiler les événements.

==

Pendant que nous déjeunions seuls, tranquillement en bout de table, un homme vint nous tenir compagnie, non sans avoir salué beaucoup de monde ici présent avant. Je le reconnu aussitôt, c'était le big boss : Mr Wilson, si je me rappelais bien.

« Bien le bonjour ! nous salua t-il, en souriant. Vous êtes matinaux, à ce que je vois. Vous avez bien dormi, j’espère ?

Nous nous regardâmes, Encelade et moi, un léger sourire aux lèvres.

Je hochai la tête.

- Oui, c’était absolument merveilleux.
- Fort bien. Après la signature de notre contrat, vous serez entraînés par maître Wu, un vénérable agent spécialisé des arts du combat et inventeur de nombreuses techniques d’attaques pokémon. »

J’avais déjà hâte de rencontrer cette homme, un maître. Peut-être pourra t-il me faire atteindre le niveau qui m’aurait permit de gagner à Éternara.

Ayant déjà englouti mon petit-déjeuner, nous attendîmes que mon amie finisse le sien en discutant de banalités.

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Je passerais l'épisode de la signature du contrat. Non pas que je ne veuille pas vous le raconter, mais ça serait trop ennuyeux pour vous, étant donné qu'il ne s'était rien passé d'intéressant.

Après avoir fini de déjeuner, nous étions allés tout les trois dans son bureau, où il nous tendit un pavé de feuille A4 à chacun. Encore heureux qu'il ne fallait signé que la première et la dernière, d’ailleurs. Entre les deux, les termes juridiques du contrat et un règlement intérieur que je ne pris même pas le temps de lire, personne ne fait ça, ça se saurait.

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Une fois que le colonel ait fait de nous des agents du bureau officiellement, nous retrouvâmes l’agent Carter à la station d’un métro qui faisait le tour de l’île. Car, pour des raisons de flux énergétique, à ce que j’avais compris, maître Wu vivait à l’extérieur, dans une maison au pied du volcan.

Nous prîmes donc la première rame qui arriva à notre arrêt.

L’homme qui nous avait amené ici monta en premier, il choisi de s’asseoir sur un des groupes de quatre strapontins que nous trouvions dans notre wagon. Contournant les barres de maintien, nous le rejoignîmes. Comme à mon habitude dans les transports en commun, je pris la place du fond, en face de lui, Encelade se retrouvant à ma gauche.

Avachi contre la vitre, je regardai, pensif, défiler le paysage qui passait derrière. Des kilomètres carrés de forêt tropical, grouillants de vie, s’étendait à perte de vue de chaque coté de notre train. Des Bazoucans volaient entre des arbres dont j’ignorais les noms ; des Mimantis tentaient vainement de se cacher dans les buissons d’orchidées ; et tant d’autres espèces, que je savais originaire d’Alola mais dont j’avais oublié le nom depuis longtemps.

Je sentais monter en moi, une légère déprime. J’avais certes trouvé l’amour dans cette drôle d’histoire, mais j’aurais aimé que ça se passe plus normalement.

Le temps passe lentement en prison, très lentement. J’avais pu réfléchir à ce que voulais faire une fois sortit. J’aurais voulu trouver un travail calme, avoir une vie stable, comme mon vieux pote Walt. Si rien de bizarre ne s’était passé, peut-être que mon faux travail à la Devon serait devenu réalité ; ou j’aurais peut-être pu postuler dans une des arènes de Hoenn, après tout, le champion de Myokara était spécialiste du type combat.

Tout mes plans étaient tombés à l’eau, à peu à cause de moi en vérité. Si je n’avais pas eu l’idée d’emmener mon amie dans ce parking, rien ne serait probablement arrivé.

Tout était de ma faute.

Hélas, nous n’avions pas encore trouvé le moyen de revenir dans le passé, je devais accepter mon erreur.

Toujours perdu dans mes pensées, je senti soudain quelqu’un contre moi, Encelade avait posé sa tête contre mon épaule. Ce geste affectif me remit un peu de baume au cœur.

==

Au bout d’un temps interminable pour moi, nous nous arrêtâmes au niveau d’une plate-forme, au pied d’un escalier en pierre assez large, taillé directement dans la roche.

John nous invitant à le suivre, je supposai que l’antre de Wu se trouvait en haut de ces marches.

En gravissant cet escalier, je remarquai, à intervalle régulier, des statues d’albâtre représentants des pokémons de type combat, pour la plupart.

Enfin, nous arrivâmes sur une plus grande surface sablonneuse plane, la forêt tropicale s’étendant encore au-delà de chacun des cotés.

Devant nous, se dressait une bâtisse en bois traditionnelle japonaise, avec en arrière-plan, la cheminée du volcan qui nous surplombait de plusieurs centaines de mètres. J’avoue que je n’étais pas rassuré de voir des petits nuages de fumée en sortir.

La maison, d’une taille respectable, possédait un toit en petites tuiles incurvées traditionnelles comme celle de Myokara.

Entrant après l’agent, il nous demanda aussitôt d’ôter nos chaussures dès le hall d’entrée. Ensuite, il nous guida dans une salle au sol couvert de tatami que l’on ne fit que traverser.

L’homme au chapeau fit alors coulisser une énième porte en papier de riz.

Enfin, nous arrivâmes dans un patio de vingt mètres de coté, au sol sablonneux, entouré par un couloir extérieur qui devait desservir toutes les pièces du bâtiment.

C’est là que nous attendais celui qui serait notre instructeur. Ce second homme -dont le nom devait être Wu, à moins que ce ne soit son prénom ?- était quelqu'un de petit et de peu impressionnant par la carrure. Sa peau couverte de rides profondes et ses cheveux gris plaqués en arrière me laissaient supposer qu'il était relativement âgé. Il portait un kimono semblable à ceux que portaient les vénérables dans ma région, j'en déduisit qu'il devait être particulièrement doué en combat pokémons et peut-être même en arts-martiaux.

Nous entendant, le vieil homme quitta sa position de méditation : debout, tenant sur ses seuls orteils gauche, l’autre jambe étant repliée vers l’arrière et les mains jointes devant lui. Il était alors accompagné de son Charmina, qui méditait dans la même position.

Wu s’approcha de nous, rappelant au passage son pokémon dans son HyperBall. Je remarquai, au passage, qu'il avait les yeux presque fermés en permanence.

« Monsieur Carter, vous m’amenez enfin mes deux nouveaux élèves ?
- Exactement ! acquiesça l’intéressé, puis il se tourna vers nous. Je vous laisse, je reviendrai cet après-midi.

Nous le saluâmes puis il repartit, tranquillement, comme à son habitude.

- J’ai beau avoir lu les rapports, puis-je voir de mes propres yeux, ce qui vous à valut une enquête de notre bureau ? demanda le maître en dévisageant mon amie.

Pris de court, Encelade eut des difficultés à répondre.

- Là, maintenant ? bafouilla t-elle, troublée. Je sais pas si je peux le faire de moi-même,... j’ai jamais essayé de le faire, en faite.

L’homme hocha la tête.

- Je vois, vous n’en maîtrisez pas encore la sortie, comme les rapports le supposait...

Puis, Wu dégaina le sabre qu’il portait à la ceinture. Trop rapide pour que je puisse saisir en entier l’action, il menaça mon amie en dirigeant son arme à quelques centimètres de sa jugulaire.

Bien évidemment, j'avais poussé un cri de stupeur. Celle qui était visée, avait eu néanmoins le temps de pencher légèrement le corps. Mais surtout, ses griffes d'acier étaient sorties d'entre ses doigts, à une vitesse tout aussi impressionnante, pour parer le sabre.

... Pardonnez-moi. s'excusa presque aussitôt le vénérable. Les rapports mentionnaient la nécessité d'un stress intense, alors je ne voyais pas d’autres moyens...

Rangeant sa lame, il se pencha pour examiner celles de mon amie. Il était fasciné.

… Tout à fait magnifique. finit-il par s’exclamer, la main gauche sur le menton. Je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi stupéfiant de précision…

Le maître me fit signe de me rapprocher.

… Regardez ! Le tranchant extérieur est extrêmement fin…

Il est vrai qu’en y regardant de plus près, le haut de ses griffes se réduisait jusqu’à devenir de l’épaisseur d’un fil. Je ne m’y connaissait pas, mais avec une telle finesse, la découpe devait être d’une méticulosité chirurgical.

Pourtant, ce n’était pas tout.

… Saint Arceus ! Le tranchant intérieur n’est pas en reste non plus…

En effet, l’autre coté aiguisé de ces véritables sabres était parcourut de petites dents recourbées vers la base. Je savais cette architecture de lame redoutable, c’était la même que celle des crochets des Sévipers. Ces saloperies m’avaient données du mal pendant mon voyage initiatique.

Je vis à ce moment, dans le regard d’Encelade, un mélange d’étonnement et d’incompréhension. À mon avis, elle n’avait jamais vraiment chercher à décortiquer la structure de ce qui sortait de ses mains depuis tout ce temps.

La menace étant écartée, ses lames finirent par rentrer d’elles-même.

… Il est vrai qu’il aurait été dommage de ne pas savoir utiliser de telles armes à leur plein potentiel. conclut nôtre hôte...

Reculant, l’homme reposa la main sur la garde de son arme.

… Mickaël, pour ce qui va suivre, je vous conseille de vous éloigner ! m’indiqua t-il...

Sans poser de questions, je reculai moi aussi, de plusieurs pas, bien entendu.

L'homme dégaina alors à nouveau son sabre, le pointant vers ma future partenaire.

… Encelade, maintenant vous allez m'attaquer en combat singulier, vos lames contre la mienne.

D’un coup, le visage de mon amie se décomposa. Elle paniqua.

- Mais je ne peux pas ! C'est trop dangereux, je veux pas vous blesser !

Il se voulut réconfortant.

- Ne vous inquiétez pas pour moi. C'est pour votre sécurité, il faut que soyez capable d'affronter des personnes beaucoup moins compatissantes que moi...

Bien malgré elle, mon amie se concentra, essayant de faire ressortir ses griffes. C’était probablement la première fois qu’elle essayait sciemment de les faire apparaître.

Mais elle échoua, une, deux fois.

… Faites le vide dans votre esprit ! lui conseilla Wu avec douceur... Centraliser vos pensées sur ce que vous voulez accomplir... Ne cherchez pas à aller vite, pour le moment…

La troisième tentative, fut enfin la bonne. Elle souffla de soulagement.

- Je dois le faire, je dois le faire. murmurait t-elle pour se donner le courage.

Encelade expira une nouvelle fois, plus calmement. Puis, laissant ses facultés s’exprimer, bondit sur le maître, lames en avant.

Celui-ci n'en fut pas surpris, bien au contraire. Il se contenta de parer chaque coup de griffes, qui s’enchaînaient pourtant à une vitesse hallucinante, avec une facilité toute aussi déconcertante.

Étonnamment, je voyais très bien qu'Encelade n'avait pas encore atteint le maximum de ses capacités. Elle avait certainement peur de blesser le vieil homme, alors elle devait se contenir. Je suppose qu'il l'avait remarqué, lui aussi.

Néanmoins, quelque chose ne tournait pas rond. Les griffes de mon amie, d'après son expérience et le rapport de Hughes, pouvaient tout transpercer. Pourquoi le sabre de Wu restait intacte ?

- Dites maître Wu ! Pourquoi le Pokémonium ne tranche pas l'acier de la lame de votre sabre ?

Toujours occupé à barrer la route aux assauts de ma partenaire, il pu tout de même me répondre.

- Car ce sabre n'est pas un sabre ordinaire, jeune homme, sa lame fut forgé à partir de l'armure d'un antique pokémon qui attaqua mon village, il y a des siècles de cela. Rien, pas même le Pokémonium, ne peut espérer l'égratigner...

En finissant sa phrase, le vénérable tendit le bras, la lame venant effleurer le cou d’Encelade.

Il ajouta, pour donner son jugement.

… C'est encore trop faible, hélas. Vous devrez vous entraîner avant votre première mission... Et puis, vos enchaînements sont beaucoup prévisibles et désordonnés...

Rangeant son sabre de la main droite, le vieil homme lança de l'autre, une HyperBall. La sphère s'ouvrit en plein vol et un énorme golem de métal se posa au sol, soulevant une vague de poussière à l'impact. C'était une sorte de grosse sphère grise possédant deux pattes cylindriques et deux bras filiformes se terminant par trois doigts. Son visage, si je pouvais l'appeler ainsi, était composé de sept rubis qui formaient un parfait hexagone incrusté dans le Pokémonium.

Mon amie, surprise, eut un mouvement de recul. A vrai dire, j'en fit autant.

Je mis néanmoins un certain temps avant de reconnaître ce pokémon, que je n'avais encore vu que dans les livres : Registeel. Un pokémon légendaire !

… Pendant que je disputerais un combat contre Mickaël,...

Je dévisageai alors notre instructeur, les yeux ronds comme des Voltorbes. J'avais dit que le battre serait difficile, mais là, ça serait complètement impossible, voire suicidaire.

… vous pourrez vous entraîner contre ce brave pokémon. Son squelette a la même composition que le votre, ainsi, vous pourrez libérer votre plein potentiel... Essayez donc déjà de toucher sa ''tête'' !...

Si je me souvenais bien de ses statistiques, le pokémon Fer n'était pas connu pour sa vitesse de déplacement. Mon amie n'aurait donc aucune difficulté à l'atteindre. A moins que le type acier ait un atout caché, bien sûr.

Ma coéquipière ferma les yeux, se concentrant, comme lui avait apprit le vénérable. Puis, d'un geste vif, fit ressortir ses griffes. Je n'en revenais toujours pas, elles étaient tellement longues et tranchantes, c'était tout bonnement irréel. A ma connaissance, aucune espèce de pokémon sur Terre pouvait se targuer d'en avoir de telles.

Je la vit hésiter une seconde. Elle prit ensuite un peu d’élan, avant de sauter sur le pokémon.

Alors en pleine chute, Encelade fut soudain projetée en arrière par une force invisible, tandis que son adversaire n'avait pas bougé d'un iota.

Wu ne semblait pas surpris, encore une fois, comme s'il s'y attendait.

… Technique secrète, que j'ai inventée, dérivée de Vol Magnétik. m'expliqua t-il, avant même que je ne pense à lui demander. … A vrai dire, son principal défaut est que son champ d’action n’est que de quatre-vingt-dix degrés, malheureusement… votre amie devrai pouvoir en tirer partie...

L'homme se tourna vers moi, tenant une deuxième HyperBall dans sa main droite.

… Mickaël, il était inscrit dans votre dossier, que vous aviez tenté le challenge de la ligue d'Hoenn.

Je hochai la tête.

- Oui, j'ai échoué face à Spectra.
- Intéressant ! Je préfère toujours juger le niveau d'une personne par moi-même. Nous allons nous affronter en un contre un. »

Nous nous éloignâmes donc d'Encelade de quelques mètres, tandis qu'elle essayait toujours de contourner la barrière magnétique de Registeel.

Le maître se plaça à quelques mètres, en face de moi.

J'étais stressé, quel pokémon allait-il envoyer ? Étant donné qu'il avait capturé Registeel, rien n’empêchait qu'il en ai fait de même avec le reste du trio, à savoir Regice et Regirock. Et pourquoi pas Regigigas aussi ?! Après tout, je n'en serais même plus étonné !

Sa Ball vola dans les airs pendant quelques secondes, qui me parurent une éternité. Elle effectua un tour, deux tours, trois tours, avant de s'ouvrir.

Ce ne fut ''qu'un'' Charmina qui apparut devant moi, à mon grand soulagement. Le pokémon restait dans la même posture méditative que tout à l’heure, en appui sur la pointe d'un seul de ses pieds, les mains jointes devant lui.

J'envoyai mon Bétochef. Je savais très bien que je n'avais pas l'avantage du type, mais je n'avais pas le choix, il était le seul compagnon qui me restait depuis la fin de mon voyage initiatique.

« Vous n'avez qu'un pokémon ! s’étonna mon adversaire, comprenant ce qui m'obligeait à m'infliger une faiblesse de plus. Comment avez vous pu aller jusqu'à la ligue ?

Je haussai les épaules en expirant, je n'avais pas vraiment envie de me rappeler de ces évenements, pas tout de suite en tout cas.

- Ben, j’ai fait mon voyage initiatique avec ma sœur jumelle. Comme s’occuper d’une douzaine de pokémons nous aurait coûté beaucoup trop cher, on avait fait une équipe pour deux. Et sur les trois qui ’’m’appartenait’’, si je puis dire, c'est le dernier qu'il me reste, j'ai été séparé des autres pour diverses raisons.
- D'accord. Je comprends.

J'étais soulagé qu'il ne pose pas plus de questions.

Il ordonna aussitôt à son pokémon d’effectuer la première attaque du match.

Prenant appui sur ses deux jambes, le type psy fit un fantastique bond au dessus de nos têtes.

Je ne devais pas le laisser faire. Emprunter par l’excitation de cette confrontation, je hurlai, gaiement.

- Prépare une Surpuissance ! »

Pendant que l’autre chargeait un Pied Voltige dévastateur, alors qu’il était encore à dix mètres du sol, mon fidèle compagnon recouvrit son poing droit d’énergie orangée, transmettant au passage ce flux à sa poutrelle, qu’il brandissait tel une batte de base-ball.

La puissance des deux attaques étant à peu près équivalente, aucun des combattants ne subit de dégâts. Mais le Charmina, en l’air au moment de l’impact, fut à nouveau propulsé en hauteur.

J’étais fier, trop, peut-être. Je pensai alors pouvoir l’accueillir avec un Poing de Feu à l’atterrissage.

Hélas, le pokémon méditation ne retomba pas, loin de là. Il restait ainsi, à une distance relativement éloigné du plancher des Ecremeuhs, uniquement porté par je ne sais quel moyen télékinétique, dans une sorte de presque lévitation. C’était bien ma veine.

Pour couronner le tout, Wu lui ordonna aussitôt de bombarder mon pokémon de Coupe Psycho. Impuissant, Bétochef se contentait de petits sauts sur les cotés pour éviter ce qui pourrait lui être fatal.

C’est là que je me retrouvais dans une situation problématique : Un ennemi volant, lévitant, peu importe, qui attaquait à distance, était inaccessible pour un pokémon comme le mien. Et n’espérez pas le toucher avec une attaque spéciale, celle des Bétochefs est si basse que lancer un sceau d’eau sur votre adversaire aurait eut plus d’effets.

Voyant que ce déluge ne mènerait à rien, le maître fit charger à son pokémon, deux attaques en simultané, dont une que je ne connaissais pas.

« Enchaîne Fouets Obscurs et Psykoud’Boul ! somma t-il.

À ce moment, le Charmina lança, sous mon plus grand étonnamment, une attaque que j’assimilerai à un Vibrobscur particulier, qui, au lieu de partir en une large onde, forma deux longs filaments énergétiques à l’extrémité de ses mains. Ces véritables fouets crépitaient, grésillaient comme le fil d'une ampoule, ils étaient parcourut d'étincelles noires tels les plus sombres desseins.

Comme avec des lassos, le pokémon méditation enroula ses câbles énergétiques autour des avant-bras de mon Bétochef. Lâchant par la même occasion sa poutrelle fétiche, le pauvre s’évertuait à se libérer, mais rien n’y fit, malheureusement.

Il fut projeté dans les airs, se rapprochant dangereusement de son adversaire, qui faisait luire son crane d’une lueur violacée en retombant au sol.

Le choc fut encore une fois violent et mon pokémon tomba KO sans avoir eu la possibilité de répondre cette troisième offensive, bien plus violente que les précédentes.

Je ne m'attendais pas à gagner ce duel, loin de là, mais j'étais tout de même dépité. Que voulez vous, une défaite, même prévue d'avance, reste une expérience amère.

Le vénérable rappela son surpuissant Charmina et jugea ma performance.

- D'après ce que je vois, Mickaël, vous avez un niveau qui, sans être extraordinaire, est bien supérieur à la moyenne pour un dresseur de votre âge. Néanmoins, avoir un seul pokémon est extrêmement dangereux pendant les missions… Je vais contacter notre Base Commune de Pokémons juste après. Ils disposent de milliers de pokémons récupérés par le bureau… Certains ont été saisies lors d’enquêtes, d'autres viennent d’élevages de compétition, ou d'agents décédés ayant décidés de légués leurs équipes… Je suis sûr qu’ils trouveront deux ou trois spécimens, parfaits pour accompagner vos compagnons respectifs...

À peine eut-il finit sa phrase, qu’un strident bruit de métal nous perça les tympans.

Encelade, qui tentait toujours de toucher Registeel, venait de réussir, les trois infimes stries sur le front du pokémon Fer attestant de sa réussite.

Fier d’elle, mon amie s’assit par-terre, aux pieds de son ancien adversaire .

Le maître, satisfait lui aussi, applaudit, mais ne voulait visiblement pas en rester là. Il ordonna aussitôt à son légendaire.

… Registeel ! Passe en mode attaque ! »

Suivant ses mots, le golem de métal changea. D’un coup, ses sept ’’yeux’’ s’illuminèrent d’un éclat écarlate ; tout son corps sembla plus lisse, plus poli, plus brillant ; et ses bras semblèrent soudain se mouvoir plus rapidement.

D’un coup, le pokémon autrefois paisible, frappa le sol à seulement quelques centimètres de ma coéquipière. Instinctivement, elle fit un extraordinaire saut vers l’arrière, se rétablissant sur ses jambes avec une dextérité étonnante.

Ne lui laissant pas une seconde de répit, son adversaire forma une sphère électrique entre ses doigts.

Encelade pu éviter celle-ci en se penchant rapidement contre le sol, mais pas la deuxième qu’il lança juste après. Tout son corps fut alors parcourut de convulsions et ses griffes se mirent à émettre de petites étincelles.

Putain, il l’avait tuée, ce con !

« Encelade ! criai-je, affolé. Tu vas bien ?

Celle-ci, obligée de poser un genou à terre, me répondit par un pouce levé et un grand sourire. J’étais rassuré.

- Ouais, nickel ! Ça me chatouille de l’intérieur , c’est trop marrant !

Décidément, cette fille m’étonnera toujours.

Reprenant peu à peu ses esprits, elle déchargea toute l’énergie accumulée, bien malgré elle, en un éclair qui frappa aussitôt le type acier. Je sentis même mes poils de jambes s’hérisser au passage.

Il reçu la contre-attaque plutôt bien, de mon point de vue, l’acier étant naturellement résistant face à l’électricité.

Alors que nous le pensions plus solide, Wu, tout comme moi, Registeel chancela sur ses courtes pattes et tomba, face contre terre devant mon amie, médusée.

Je fis des yeux ronds, tout aussi abasourdi, tandis que le maître porta la main à son menton, souriant.

- Intéressant ! Elle dispose de suffisamment de puissance pour quasiment le mettre K.O en un coup de griffes ! »

Je ne pouvais qu’acquiescer, j’avais très bien compris que son unique attaque physique avait suffit pour terrasser le golem.

==

La journée continua ainsi. Nous nous entraînâmes aussi bien physiquement que mentalement, sous la surveillance du vénérable, toujours très généreux en conseils avisés.

Vers quatre heures de l’après-midi, l’agent Carter revint nous voir, comme convenu. En plus d’une bonne douzaine de croissants pour le goûter, celui-ci nous apporta deux HyperBalls à chacun, rangées dans une belle mallette en aluminium.

Encelade se retrouvait donc avec un Némélios mâle, qu’elle trouvait mignon ; et un Kaorine, qui je cite : ’’avait une drôle de tête’’. Mon amie manqua par ailleurs d’exploser de rire quand le second fit son apparition, ce qui m’aurait mit sacrement mal à l’aise.

Quant à moi, je récupérai un Mélodelfe, femelle je crois, après tout j’avais toujours été mal à l’aise avec les mâles de ces espèces à l’apparence plus féminine. Et enfin, je reçu, béni soit les affiliations de type, un Scalproie, un pokémon que j’avais toujours rêvé de posséder. J’adorais leur look de chevalier noir.

==

C’est comme ça que la semaine suivante se poursuivit, alternance entre manger, dormir et s’entraîner. Ça ne servirait pas à grand-chose de tout vous raconter tout en détail, ça serait beaucoup trop long, en plus.

Encelade parvenait à sortir ses griffes presque instantanément, désormais. C’était une question d’heures avant qu’elle ne puisse en avoir le plein contrôle.

Nous améliorâmes aussi, tous les deux, nos compétences en combat, en apprenant à se servir pleinement des capacités de nos nouveaux compagnons.

Et à partir du mercredi, John nous fit une préparation au maniement de notre pistolet de service. Nous y apprîmes tous, qu’il ne valait mieux pas donner d’armes à feu à mon amie, pour sa fâcheuse tendance à tirer sur tout sauf ce qu’il faut, malgré les heures d’entraînements. Dans mon cas, comme d’habitude, je me trouvais dans la moyenne, mais plus du coté des bons que des mauvais. C’était déjà ça de gagné.

==

Arrivés au dimanche, dernier jour d’entraînement avec maître Wu, veille de notre première mission, j’observais tranquillement le coucher de soleil depuis le toit-terrasse de la demeure du vénérable. Demain serait le grand jour, alors je profitai de notre dernier moment de répit.

De mon promontoire, j’avais une vue imprenable sur la descente de l’astre solaire. Les couleurs, vives et pastels étaient digne d’un tableau impressionniste : l’orange du ciel, le bleu de l’océan infini et le vert de la forêt s’étendant à nos pieds.

À un moment, Encelade me rejoignit, s’accoudant à la rambarde, à mes cotés.

Nous restâmes comme cela pendant quelques minutes, nous contemplions, sans un mot, le spectacle qui s’offrait à nous.

J’étais tellement plus heureux qu’à notre arrivée. Si au début, j’avais déprimé, j’avais désormais envie de connaître la suite de ma vie. Après tout, tout les enfants avait rêvés, au moins un jour, de devenir agent secret. Tout était de ma faute, certes, mais ce qui était fait, était fait, peut-être serait-ce le moyen pour nous deux, de nous découvrir et de nous accomplir.

« J’ai hâte d’être demain ! m’exclamai-je avec un grand sourire.

Ma petite-amie se tourna vers moi, son visage d’ange marqué du même sourire.

- Oui. Ça va être génial ! J’espère qu’on découvrira des infos sur moi ! »

Je hochai la tête, je voulais moi aussi que cette collaboration avec le bureau lui soit fructueuse.

Sur ses mots pleins d’espoir, nous nous embrassâmes tendrement et je passai mon bras dans son dos pour la rapprocher de moi.

Ce que la vie pouvait être pathétiquement similaire aux mauvaises séries B diffusées les après-midi. Le baiser sur fond de coucher de soleil, que c’était d’un banal, absolument affligeant.

En vérité, tout le monde se fiche que ce moment soit un pur cliché, c’est tellement agréable.

C’était décidé, j’appellerai ma sœur avant de partir en mission, il fallait qu’elle sache.