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Malsaine de M@xime1086



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» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 27/07/2017 à 16:06
» Dernière mise à jour le 27/07/2017 à 16:06

» Mots-clés :   Drame   Kanto   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Terreur

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A — comme Altérée
Nous voilà au terme de ce récit que le lecteur aura eu la patience de lire jusqu'au bout. La nuit qui décida du sort de Lilie mais aussi de celui de bien d'autres personnages se termina aux levées des gyrophares des ambulances qui emportèrent Elsa-Mina. Il fallut évacuer la villa, réveiller Léo qu'on trouva ahuri au récit qu'on lui fit de ce qui s'était passé. La confusion dominait Azuria mais aussi toute la région de Kanto qui relaya le fait-divers qui s'était déroulé chez le célèbre chercheur.

Euphorbe se déplaça jusqu'à la lointaine région en compagnie de Gladio. Ce dernier prenait sur lui de ne pas tout envoyer promener quand on lui rendit compte des méfaits de sa mère. Il plaignit sa sœur, fut prévenant à son égard.
Qu'on oublie pas la venue de Tili, cela serait comme masquer le soleil de la planète. Ce dernier, bien moins enthousiaste que par le passé, avait ouvert des yeux ronds ainsi qu'une bouche démesurément grande -habituée à avaler d'une traite les Malasadas-. Tout ce beau monde délimita et élargit le monde de Lilie.

Quelques heures après la scène dont le lecteur a assisté, Elsa-Mina avait été admise dans un centre hospitalier, au nord de la cité d'eau. Ses jours n'étaient pas en danger. Le couteau n'avait touché aucun organe essentiel quoiqu'il avait été profondément planté. Le chirurgien qui s'occupa de son admission songea que c'était un Machopeur qui avait fait une telle plaie, non pas la maladresse d'une jeune fille qui tentait de sauver ses jours.

Après que la police eut terminée le travail d'analyse de la scène de crime, on rendit les clefs de la villa à son propriétaire qui, il fallait l'avouer, n'avait pas envie d'y retourner tout de suite. Cela lui glaçait le sang, surtout, de descendre à la cave pour remettre de l'ordre.
Valériane lui avait raconté sans omettre un seul détail la lutte qui avait opposé la mère et la fille. Les imaginer au sol, l'une étranglant l'autre, dépassait ses forces.

Lilie, dès qu'elle fut en mesure de quitter le commissariat, retourna dans les bois, accompagnée par Gladio. Les Desséliande se faisaient discrets en journée, d'autant plus quand ils reconnurent la silhouette de celle qui avait mis à mal leur autorité et celle de leur chef.
Le frère et la sœur n'eurent aucun mal à trouver la carcasse de Lockpin.

La jeune fille poussa un cri avant de se réfugier dans les bras de Gladio. La vue de ce tas d'os, de toute cette chair pourrie et du sang qui mouillait l'herbe lui parut insurmontable. Elle ne s'habituerait jamais à cette image qui resterait logée en elle pour longtemps.
Gladio s'occupa de creuser une sépulture près de la colline où les deux amies s'étaient recontrées, en face de la ville d'Azuria qui avait inspiré tant de fois à Lilie son voyage.
Là, pendant que Dimoret et Silvallié creusaient, la jeune fille songeait pour la première fois au souhait qu'elle avait conservé et à demi effacée de son cœur.
Goupix trouva le repos tout près de la villa de Léo.

Elle resta assise près de la tombe le reste de la journée, sans répondre aux appels de Léo qui voulaient la voir manger. La journée tardait à laisser la nuit s'installer. Les reflets de la rivière qui bordait les quartiers de la ville scintillaient sous les feux mourrants du jour qui luttaient dans ces derniers moments d'agonie. Le pont Pépite allongeait son bras doré comme pour se saisir des bâtiments qui fermaient leurs paupières avec la venue de la nuit. Des dresseurs, les habitués et férus de combats, faisaient les cent pas sur la passerelle recouverte de feuilles d'or. Plusieurs fois, en descendant à Azuria, Lilie avait croisé ces jeunes gens qui voulaient la défier. A l'époque où elle avait Rocabot, Goupix et plus tard Laporeille, elle en avait défié quelques uns et avait même gagné. Malgré sa répugnance pour les matchs, les Pokémon avaient montré un enthousiasme auquel Lilie n'avait pu résister.

Maintenant, quand elle fouillait dans les poches de son pantalon, elle n'avait plus la moindre trace de ces Pokéball si lourdes à son cœur.

Les bassins et les étancs qui faisaient la célébrité d'Azuria se noyaient sous les couches de nuages qui passaient au fond de leurs eaux tranquilles. Elle aperçut le mouvement rapide d'un Tarpaud qui plongea. Les lampadaires, comme des milliers d'yeux, s'allumèrent progressivement, offrant une seconde vie à la cité. Des oiseaux se perchèrent sur ces corps en fer, préparant leur nid. L'arène éteignait ses regards, tandis qu'une jeune femme rousse quittait le bâtiment aux bras d'un homme blond. Le couple fit quelques pas avant de disparaître dans une allée pavée, non loin de la boutique Cycles à Gogo, laissé à l'abandon. Cette femme inspira à Lilie une sympathie et une ambition qu'elle avait toujours refoulé. La championne de la ville avait l'air épanouie et heureuse dans sa vie de dresseuse qui voyait venir à elle toutes sortes de voyageurs.
Maintenant que Lilie se retrouvait seule, plus qu'une mélancolie, c'était un sentiment de liberté et de peur qui la soulevait.

Elle quitta la colline, fixant une dernière fois la tombe de Lockpin, alors que les derniers rayons de l'astre solaire faisait briller les yeux de la jeune fille. Elle leva son visage vers le ciel, cherchant à interpréter la disparition du soleil comme un signe que Solgaléo -Doudou pour les intimes-, lui enverrait. La nuit recouvrirait les événements passés tandis qu'un nouveau jour assisterait à la levée d'une nouvelle Lilie. Est-ce que Doudou la regardait de là-haut ? Elle voulut y croire, parce que le soleil continuait d'exister et d'éblouir la destinée de chacun.

*****
Une semaine s'écoula. Euphorbe était resté à la villa, aidant Léo dans ses recherches qui aboutirent à une conférence vivement salué par la communauté scientifique. Le sujet portait sur les raisons de l'apparition du type fée et son lien avec le Mont Sélénite. En effet, une des théorie de Léo voulait que la montagne ai permit l'émergence progressive de ce type de Pokémon. De nouvelles recherches eurent lieu directement au Mont Sélénite, une effervescence emporta les chercheurs qui s'interrogeaient encore sur la table des types bouleversée récemment.
Euphorbe, un soir que Lilie et lui se promenaient tout proche de la caverne Azurée, aborda la question de Lougaroc. Après l'avoir récupéré, le jeune professeur avait constaté que le Pokémon n'était plus celui qu'il avait remis à son ancienne assistante. Il lui tendit la capsule bicolore.

« Que comptes-tu faire ?
- Et vous, professeur ? Vous ne voulez pas le garder ? »

Il enleva sa casquette -c'était la première fois qu'elle le voyait sans son couvre-chef- et se mit à observer l'eau calme. Elle suivit son regard. Après un silence, il reprit :

« Il est à toi. Quand je te l'ai envoyé, je n'avais pas l'intention de le reprendre avec moi. Il a été ton ami, t'a protégé de la solitude. Est-ce que ça a vraiment changé ?
- Il est lié à trop de mauvais souvenirs...
- Il reste le Rocabot que tu as élevé.
- Il n'y a plus aucune trace de son passé. Je ne suis plus rien pour lui qu'un morceau de chair.
- C'est à toi de construire un passé et un avenir à ce Pokémon. Si tu ne veux pas de lui, ta mère aura gagné sur tous les tableaux. Elle a réussi à se débarasser de chacun de tes Pokémon. Lui peut être encore sauvé. »

Elle saisit la Pokéball sans la quitter des yeux. Un combat se livrait en son for intérieur. Quand tout le monde sera reparti, elle se retrouvera de nouveau seule. Plus seule encore qu'elle ne l'avait jamais été. Pour elle, il n'était plus question de retourner à Alola, même si c'était la solution de facilité car tous ses amis vivaient là-bas. Cependant, ses amis avaient leur vie. Elle n'avait aucunement envie de s'accaparer leur temps. Lilie devait vivre la sienne sans empiéter sur celle des autres. Est-ce qu'elle était prête à accueillir dans son aventure Lougaroc ?

« Professeur, je vais partir en voyage à travers Kanto. Plus rien ne m'en empêche, je veux savoir ce que ça fait de découvrir le monde.
- Alors, comme tous mes collègues, je vais te donner ton premier Pokémon. Bon, je n'ai pas les Pokémon que je donne habituellement aux dresseurs qui veulent faire le tour des îles, mais comme nous ne sommes pas à Alola, c'est pas grave ! »

Il lui reprit la Pokéball des mains, s'éloigna, remit sa casquette. Il se retourna, offrant son plus beau sourire à Lilie. Toute cette mise en scène amusa les deux amis.

« Hélas, il ne reste plus d'Otaquin. Il a déjà été choisi par quelqu'un qui est arrivé à l'heure.
- Puisqu'il n'y a plus d'Otaquin, je choisis Brindibou ! répondit en riant la jeune fille.
- Celui-là aussi a été choisi par un dresseur qui était à l'heure.
- C'est pas grave, peu importe le Pokémon, je vais prendre celui qui reste : Flamiaou !
- Premier arrivé, premier servi et malheureusement tu es la dernière...
- Quoi ?! Vous voulez dire qu'il ne reste plus de Pokémon pour moi ?
- A vrai dire, il en reste bien un... Mais je doute que...
- Je le prends professeur !
- Je dois quand même te prévenir, il y a un poblème avec ce Pokémon.
- Il me faut absolument un Pokémon, professeur !
- Bon, eh bien dans ce cas... »

Le trentenaire remit à Lilie la Pokéball de Lougaroc, avec un air faussement embarrassé. Euphorbe s'était souvenu de l'anecdote de son collègue le professeur Chen qui avait vécu la scène avec un dresseur du Bourg-Palette qui était arrivé trop tard lors de la remise des Pokémon et qui était reparti avec un Pikachu désinvolte et quelque peu survolté. Cette petite scène les fit longtemps sourire même une fois rentrés à la villa.

Cette nuit-là, Lilie avait mieux dormi. Elle avait enfouit la Pokéball sous un plaid, dans le panier qui n'avait pas quitté sa place et où naguère chacun des compagnons de la jeune fille s'étaient couchés. Elle n'osait se l'avouer, mais elle redoutait d'ouvrir la capsule et de rencontrer le regard sang du loup. Une peur indicible la faisait imaginer qu'il lui trancherait la gorge à la première occasion.

Les sombres paroles de sa mère lui faisait à chaque fois renoncer dès qu'elle était prête à actionner le mécanisme d'ouverture de la Pokéball.

« Parce qu'en évoluant, il ne se souvenait que de moi, qu'il prenait pour sa mère. Après tout, ne suis-je pas la mère de tous les Pokémon ? Hahahahaha. »

Pourtant, il fallait bien qu'elle constate si ces doutes étaient fondés. Alors, en présence d'Euphorbe et de Léo, elle libéra Lougaroc dans la prairie qui s'étalait à l'ouest de la villa. Les deux scientifiques restèrent tout proches de Lilie, au cas où il viendrait à l'esprit du Pokémon de manifester ses instincts trop gourmands.

Lilie s'était munie de la gamelle dont elle s'était toujours servi pour nourrir Rocabot. Il se montra indifférent devant la nourriture que lui présenta la jeune fille. Il levait le museau, comme déçu d'être sorti à la mauvaise heure de la journée. Il allait sans dire que la forme nocturne de ce Pokémon s'épanouissait exclusivement le soleil couché. Ce fut un premier échec.
Pendant que Lougaroc observait les nuages dessiner leurs hiéroglyphes sur le papier bleu, Euphorbe les surveillait du coin de l’œil. Le regard que jeta le canidé était morne, comme fatigué d'une existence frappé sans cesse par la déception. Cette mélancolie frappa Lilie qui ne s'attendait pas à lire un pareil sentiment dans les éclats rouges et carnassiers du prédateur qui l'avait pourchassé. Elle douta presque de ce qui s'était passé la nuit du drame.

Lougaroc poussa un gémissement qui redoubla la peine de tous ceux qui l'entendirent. Les Roucools suspendirent leur vol, intrigués, les Fouinette et Rattata levèrent leur museau de leur tanière. Toute la prairie cessa l'activité dont elle était accoutumée pour écouter le concert plaintif du loup.
Pour la première fois depuis la nuit effroyable que passa Lilie, elle pleura. Pas même l'enterrement de Lockpin n'avait réussi à lui arracher des larmes. A travers le voile que formaient ses larmes, elle entendit le cri du Pokémon plus distinctement, poussé par ses entrailles. Ce cri était tout simplement déchirant, comme s'il goûtait à l'agonie de sa triste existence de déchu.

Les deux anciens amis étaient restés à une certaine distance l'un de l'autre, par peur de se reconnaître dans la douleur. Les cris que lançait Lougaroc devinrent insupportable aux oreilles de Lilie ; elle se leva et vint à lui. La peur ne l'empêchait plus de passer au delà de ses désirs. Le tableau qu'offrait le Pokémon appelant à sa délivrance aurait saisi le moindre être vivant ayant un cœur -même Elsa-Mina.
Lilie, devant le dos courbé du loup qui gémissait toujours, tendit sa main. Il fallut un certain temps pour que Lougaroc réalise que le geste lui était destiné. Leur regard pénétrèrent l'un dans l'autre, déchirant la toile noire qu'avait recouvert le mauvais souvenir lié à la nuit qui les avait opposé.

Euphorbe appela Léo, occupé à s'amuser avec quelques rongeurs qui ramassaient des fruits. Ils assistèrent à une scène qui les rassura et marqua la fin de la tourmente mise en place par la mère malade.
Lougaroc avait répondu au geste amical de Lilie en offrant sa patte. Le renouveau de la relation entre Pokémon et dresseur laissait présager une bonne base dans le projet qui fleurissait dans l'esprit de la jeune fille de jours en jours.

En effet, dès ce jour, Lilie voulut entretenir son ami du voyage qu'elle préparait. D'abord, Lougaroc s'était montré perplexe mais l'idée de voyager, d'affronter toutes sortes de Pokémon -même si ce n'était pas la raison première qui poussait Lilie à partir- commençait à l'enthousiasmer. Il prit part aux préparatifs à sa manière en reprenant des forces, en affrontant des Pokémon sauvages. Il fit bien attention et promit à Lilie de ne pas retourner dans les bois. Elle craignit une rechute.

Les semaines s'écoulèrent, une date fut fixée pour l'échéance où elle quitterait la villa. Gladio avait décidé de repousser son retour à Alola, déportant ses responsabilités sur Vicky.
D'ailleurs, la vice-directrice d'Aether avait été au coeur d'une conversation entre le frère et la sœur. Vicky, femme joyeuse et attachante, pleine d'attentions, avait été le soutien qui avait empêché à Elsa-Mina de sombrer trop rapidement dans la folie et l'amertume après le départ de Gladio et de Type:0.

« Si elle l'avait accompagné à ma place ici, rien de tout cela ne serait arrivé. Je n'ai pas été la bonne personne pour sa convalescence.
- Elle aurait fait une rechute, de toute manière, répondit le frère aux inquiétudes de sa cadette.
- Oui mais la vie de tous ces Pokémon auraient été épargnée. »

Gladio la regarda froidement avant de sourire.

« Ne regrette rien. Tu as fait de belles rencontres ici. Elle t'ont enrichi, t'ont fait grandir. Maintenant tu es plus forte, tu sais quel chemin tu veux suivre. Si tu était restée à Alola, qu'aurais-tu fait ? Je te connais, tu serais quand même allée à Kanto pour connaître l'état de notre mère. Ça n'aurait rien changé, tu serais quand même venu ici. Et puis à Alola, tu te serais ennuyée. A la fondation, il ne se passe pas grand-chose. Tu serais restée enfermée dans ta chambre, à ruminer.
- Peut-être que j'aurai suivi Sun et Tili...
- Tu as ta propre route à tracer et ça vaut mieux. Elle croisera sans aucun doute celle de nos amis mais c'est important que tu t'épanouisses à ta manière. Et puis franchement, Tili est insupportable... »

Lilie éclata de rire tandis que Gladio souriait aux bons souvenirs du jeune garçon qui l'avait plus d'une fois exaspéré par sa belle humeur. Il eut un moment de tendresse pour tous ces moments qui les avaient soudés.

« Je suis désolée que tu sois obligé de t'occuper de la fondation alors que tu avais une carrière de dresseur prometteuse...
- Le travail est aussi enrichissant qu'un voyage. On reçoit toutes sortes de Pokémon, on apprend à les connaître. C'est comme être élève, la pratique se fera plus tard. Je ne veux pas que la fondation tombe entre des mains étrangères et mal-intentionnées. C'est un héritage familial, même si notre famille s'est décomposée... »

Ils pensèrent à leur père disparut depuis des années, à leur mère qui devait quitter l'hôpital pour intégrer un centre psychiatrique. Ils ne restaient de cette famille si unie auparavant, que le frère et la sœur.
Ils restèrent assis, les jambes balancés par la cadence, sur la colline où s'asseyait moins souvent maintenant Lilie. Ils regardaient le spectacle habituel de la ville d'eau endormie à cette heure, Lilie la tête posée sur l'épaule de son frère, alors que leurs cheveux blonds se mêlaient par la brise qui soufflait au creux de leurs oreilles. L'échéance du départ approchait.

*****
Le jour vint pour Lilie de faire ses aux revoirs à ses amis. Léo, Euphorbe, Valériane, Tili, Gladio s'étaient rassemblés sur le perron de la villa pour l'embrasser. La jeune aventurière avait prit avec elle un Pokédex, quelques Pokéball et le sac dans lequel Doudou s'était réfugié pendant des semaines entières. Ce sac avait mal vieilli mais Lilie tenait à lui comme une relique de ses prémices en tant que dresseuse. Valériane avait voulu le rajeunir mais Lilie voulut le préserver tel quel, car il offrait un certain charme désuet qui contrastait avec sa tenue impeccable.

Étonnante coïncidence, c'était ce jour-là qu'Elsa-Mina devait être transférée dans un centre de soin psychiatrique. Elle fut embarquée dans une ambulance en même temps que Lilie s'éloignait de la maison où s'était déroulés tout un tas d'événements que j'ai ici relaté.
Alors que la mère et la fille devaient probablement se croiser sur le pont Pépite qui avait été le coin où le regard de Lilie s'était arrêté de nombreuses fois pendant ses observations au sommet de la colline, il se passa un événement qui marqua le début du voyage de notre jeune héroïne dans le monde du dressage.

La camionnette passa le pont Pépite tandis que Lilie marchait à lui, incapable de soupçonner que sa mère la verrait par la vitre arrière. Le centre psychiatrique se situait tout à l'ouest de la route 25. Alors que les deux personnes se rapprochaient l'une de l'autre sans en avoir seulement conscience, Lilie vit que Lougaroc avait dressé ses oreilles à l'approche du véhicule. Mais elle ne faisait pas attention à ce détail qui aurait pu la faire pâlir si elle connaissait l'origine de ce mouvement qui n'était autre que la présence toute proche d'Elsa-Mina. Le loup resta aux aguets puis retrouva son calme, comme oubliant un souvenir qui n'était plus important devant l'avenir heureux qui l'attendait aux côtés de sa dresseuse.

Donc, comme la camionnette s'avançait, Lilie, subitement, rebroussa chemin en criant le nom de son frère, répondant à un désir qu'elle avait eu depuis quelques jours. En même temps que Lilie se détournait de la route, la camionnette passa derrière elle et au nom de son fils, à la silhouette de sa fille, Elsa-Mina se rua sur la vitre et jeta un regard aussi indescriptible que l'était son sourire dans les temps où elle perdait son bon sens.

Comme Lilie n'avait rien remarqué de ce croisement qui lui aurait coûté des forces au tout début de son voyage, elle fit venir son frère sur le pont et lui demanda s'il voulait disputer un match avec elle. On peut imaginer la surprise de Gladio qui avait toujours connu sa sœur réticente aux affrontements entre Pokémon.

« Bien sûr, dès que nos Pokémon seront blessés, on arrêtera là. J'ai juste envie de savoir ce qu'ont ressenti Tili et Sun quand ils t'ont affronté. Je veux voir ce qui a fait qu'ils t'ont admiré en tant que dresseur pour que moi aussi, je puisse être fière et pas déçue d'avoir eu au moins l'occasion de me battre contre toi.
- Si c'est ce que tu veux... Allons-y ! »

Plût-il aux lecteurs de s'imaginer qui sortit vainqueur de ce combat et de cette terrible histoire que je viens de vous raconter.