« Le Pokémon prend la forme Assaut lorsqu’il utilise une attaque
Et la forme Parade lorsqu’il utilise Bouclier Royal »
(Description de Déclic Tactique)
« Il pleure en gémissant ‘Ma cravate, ma cravate !’. »
(Denis à propos de David dans le chapitre 88 « Anarchy »)
« Après cette prière avec mes frères sans faire état de zèle,
Les chefs nous ont donné à tous des gorgées d'hydromel,
Pour le courage, pour pas qu'il y ait de faille,
Pour rester grands et fiers quand nous serons dans la bataille
Car c'est la première fois pour moi que je pars au combat,
Et j'espère être digne de la tribu de Dana ! »
(Manau – La tribu de Dana)- Alors…
La voiture roulait à travers les landes de Poképolis.
- … ça s’est bien passé, l’enterrement de votre mère ?
Rachel pleurait. Sans retenue. Elle était au comble de la tristesse. Sacha Ketchum inspira et se tut. La voiture de Roland les suivait.
Rachel se ressaisit quelques moments plus tard et regarda Sacha dans le rétroviseur avant.
- Vous…
Sacha haussa un sourcil pour montrer qu’il écoutait.
- Vous n’avez jamais eu l’impression que… vous aviez tout raté dans votre vie et que si vous pouviez tout recommencer…
- Vous n’avez pas tout raté, madame Heine, enfin, vous avez deux beaux enfants, vous avez sauvé Poképolis, vous êtes une nana ravissante… pardon, c’est le côté vieux beauf qui parle.
- J’ai été mariée à Roland, j’ai l’habitude.
- Mouais. Toujours est-il que moi, j’ai divorcé, j’ai fui ma femme et mes responsabilités pour devenir dresseur. Avec le recul… J’regrette pas, mais effectivement si je devais refaire, je referais différemment.
Rachel hocha la tête en essuyant ses dernières larmes.
- C’était éprouvant de les revoir tous… ils sont tellement… C’est la famille ! Ils ont tous cette chaleur incroyable, et je me sens tellement bien avec eux ! Et… Je ne leur ai jamais dit ! Mon frère me manque, Claire me manque, David me manque… ces loufoques de Charlie et Léopold me manquent…
Elle soupira.
- Je ne pourrais jamais revoir cette époque-là…
- Ouais sauf que si vous passez votre temps à vous dire ça, z’allez finir vieille avant l’âge. C’est les vieux qui ressassent le passé, ceux dont la vie est finie. Votre vie est pas finie.
- Là, elle est plus ou moins à l’arrêt… souffla Rachel, dépitée.
Sacha agita la tête.
***
Arrivée à la résidence secondaire de Nigel Bonelly où Rachel et sa famille logent. Roland sortit de la voiture en même temps qu’eux.
- Tu manques beaucoup à David.
- Je sais. Ton frère à toi va bien ?
- Oh oui, très bien, depuis qu’il est libre.
- Tu sais que ce n’est pas aussi simple pour toi.
Rachel souffla. Roland regarda Sacha.
- Bon, j’ai à faire et si je reste là, je vais vouloir revoir les gosses, alors… Tu veilles à ce qu’elle soit bien cadenassée !
- Oui chef… acquiesça Sacha.
- A plus tard Rachel !
Rachel leva les yeux au ciel. Roland reprit la voiture en faisant un signe de la main. Rachel regarda Sacha.
- Allez-y, enfermez-moi…
Sacha hocha la tête. Il tapa les codes et ouvrit les deux portes. Rachel se retrouva dans sa propriété. La brune se retourna et souffla.
- Merci pour m’avoir amenée aux obsèques de ma mère.
Sacha hocha la tête, en train de réfléchir. Il prit un papier de sa poche. Rachel plissa les yeux.
- Ca, c’est la liste des endroits qu’il surveille expressément. Vous en déduirez la liste des endroits qu’il ne surveille pas.
Rachel s’étonna. Sacha partit sans fermer les portes.
- Mais euh…
- Avec juste la grille, vous êtes suffisamment protégée.
- … mer…ci ?!
- De rien. Vous faites pas attaquer, ce serait con. Vous êtes libre, faites ce que vous voulez de cette liberté. Même me mettre dans la merde vis-à-vis de l’autre couillon.
Rachel acquiesça en souriant.***
Space Station Silicon Valley – Have a Nice Day !- Tout au long de ce cycle de trois ans, ces élèves ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ils ont acquis un savoir immense, des compétences qui leur resteront toute leur vie. Ils sont entrés des enfants, ils ressortent des hommes et des femmes.
Aloysius Grant regardait devant lui l’étendue de chaises. Au premier rang, deux rangées de quatorze mannequins chacune, avec les tenues rouges écarlates de diplômant et les chapeaux. Personne ne semblait s’émouvoir, derrière, que ces deux rangées ne bougeaient pas d’un iota.
Derrière eux, six autres rangées pour les trois autres classes de troisième années. Tous étaient dans la confidence. Jeannot Briand se mordillait les lèvres dans l’attente de ce qui allait venir. Certes, il avait promis à Wallace qu’ils seraient là pour l’aider, mais c’était plus facile à dire qu’à faire.
Encore derrière, les familles des quatre classes.
- Cette école, notre école, mon école…
Aloysius s’épongea le front pour la quatorze-millième fois depuis le début de son discours. Il SAVAIT qu’il y avait une couille dans le potage, il sentait que ça allait dégénérer, mais il ne savait ni comment ni pourquoi et ça le rendait fou. Bien sûr, il savait que ça avait un rapport avec cette femme qui venait le menacer dans sa voiture de temps en temps, et évidemment il savait que ça avait quelque chose à voir avec ces vingt-huit petits cons de la troisième année une qu’il s’était juré d’exterminer avec ou sans chambre à gaz, mais il était incapable de le prouver et donc il se contentait de suer, de trembler comme un pendu et de se retenir de pleurer comme une merde et de se rouler sous la scène.
C’était une journée absolument magnifique, il faisait très beau, et Lindsay Gribble était en panique. Plus aucune nouvelle de Tristan. Plus aucune instruction potentielle, plus aucun signe de vie éventuel de son frère.
- Ca va Lindsay ?!
La blonde regarda sa mère, intriguée par son comportement. L’adolescente lutta pour trouver une excuse.
- … Ma copine de chambrée me répond pas, ça me stresse !
- Oh mais elle a sûrement des choses à faire de son côté, vous les ados vous êtes collés sur vos téléphones, je sais que c’est un peu ennuyeux mais c’est un grand moment pour ton frère…
- Oui, oui, juste qu’elle me stresse, cette idiote.
- D’accord.
Carl inspira.
- N’empêche que c’est bien long… et que je sais toujours pas à quoi ça sert ce truc.
- Oh, Carl. Tu portes le bracelet à ton poignet et la gemme, tu la donneras à ton Dardargnan pour qu’il Méga-Evolue.
Carl inspira de plus belle.
- J’ai précisé que je me faisais chier ?
- Oui, Carl, tu as suffisamment clarifié ce point… soupira Margaret.
Nadia et Daria faisaient le trois-petit-chats le plus long du monde, ne s’arrêtant jamais et étant interdites de « Cheval-De-Ferme/Ferme-Ta-Gueule ». Colin regarda sa montre.
- Ca s’éternise…
- Ca fait à peine une heure qu’on est là, Colin… soupira Aude.
Duncan était au téléphone avec un investisseur ce qui embêtait particulièrement son voisinage. LaBarbara, habituée, lança des regards courroucés à la populace. Shawn soupirait en jouant sur son téléphone. Jordan semblait bien s’amuser avec son Spoink.
Et pendant ce temps là…
- Je m’ennuie !
David regarda Firmin.
- Firmin, la dernière fois que tu étais aussi soupe-au-lait, j’ai failli te mettre une fessée déculottée. Cette fois, je ne me retiendrais pas !
- Pfffff pourquoi on est là ? Pourquoi je suis là moi, c’est juste pour le diplôme de Perrine !
- Firmin, tu as sept ans, tu n’es plus un bébé alors comporte-toi correctement ! Reste assis sur la chaise, tu vas froisser ta chemise !
- Elle est moche !
Denis agita la tête. « C’est vrai qu’elle est moche. »
David ne contesta pas non plus la mocheté de la chemise « Cadeau de Malcolm, tu penses bien… » et leva les yeux au ciel.
- Il n’y en a plus pour très longtemps…
- T’as dit ça y’a une heure !
- Firmin, ne me parle pas sur ce ton !
Denis soupira, se leva et prit Firmin sur ses genoux.
- Tu arrêtes de faire le bébé et tu te calmes !
- Nnnnnhhhh…
David souffla en regardant Denis.
- Ce que j’aime bien c’est que ni toi ni moi on a l’air de savoir quoi faire dans ce genre de situations !
- Tu laisses trainer, j’improvise, chacun son truc !
- Mouais…
Une petite brise souffla. Aloysius continuait à palabrer, et plus loin derrière les arbres, le Mackogneur géant attendait son moment. Orlando sourit. « Plus que quelques minutes… »
Firmin s’agitait, et il descendit des genoux de son père.
- Je vais voir Nadia et Daria !
Denis regarda David qui regarda son cousin, quelques rangs derrière, la rangée d’en face.
- Euh… oui, si tu veux…
- Tu n’embêtes pas tata Aude et si elle te dit de venir nous voir, tu reviens ! souffla Denis.
- Oui papaaa !
Firmin courut vers Colin et Aude. David et Denis le regardèrent partir. Ils soupirèrent en se retournant.
- On est des parents horribles.
- Parce que notre gosse est dans sa phase « je veux faire chier mon monde » ?
- On lui passe trop de trucs, on devrait être plus sévères avec lui. Il est pas comme ça avec sa sœur !
- On passe peut-être pas assez de temps avec lui, quand on prend du temps pour lui il est adorable.
David soupira.
- Une nouvelle erreur à réparer au tableau de chasse.
Denis le regarda.
- David !
- Quoi ? C’est un truc familial. Chez les Smirnoff, on accumule les erreurs qu’on essaie de réparer, mais c’est comme une fuite d’eau, tu essaies de boucher le tuyau, mais à quoi bon, tu es couvert d’eau et ça coulera quoi que tu fasses…
Denis plissa les yeux.
- C’est déprimant !
- Je sais. Depuis que je suis tout petit je pense comme ça et… c’est pas prêt de s’arrêter. Mes rares moments de bonheur sont suivis de crises, d’horreurs, de tempêtes… parce que je suis un Smirnoff.
Denis agita la tête.
- Je suis un moment de bonheur…
- Et une crise va bientôt advenir.
Denis regarda David et il lui saisit la main.
- Mais on la traversera ensemble.
David hocha la tête.
- Je te défends de vivre dans la peur, David. Vis dans l’espérance.
David baissa la tête en acquiesçant. Il regarda Denis.
- Tu es mon mari et mon homme depuis bientôt neuf ans. Je sais quand tu mens pour essayer de me rassurer.
Denis grimaça. David avait un sourire résigné et se tourna vers la scène.
Firmin avait dépassé Colin et Aude, dépassé les chaises. Quelque chose l’intriguait.
Un Sucroquin, qui lui faisait signe. Il tenta de s’approcher, inconscient du danger dans lequel il se fourrait.
Firmin sortit carrément de l’enceinte du stade. C’était dangereux. N’importe qui aurait pu le kidnapper, et vu son statut d’enfant dans une telle histoire, s’éloigner ainsi de ses parents était un risque incommensurable.
Le Sucroquin se dissipa au milieu de la route. Il se divisa en trois Kirlia.
Firmin, à demi hypnotisé, à demi abusé, eut un frisson de terreur, mais impossible de faire demi-tour, ses jambes n’arrivaient pas à bouger d’elles-mêmes.
« Mon enfant… viens… »
Une voix de femme. Douce et apaisante. Firmin sembla la constater comme celle de sa mère. Une mère bien plus gentille et bien moins embêtante que ses deux papas qui faisaient rien qu’à le disputer.
- Euuuuh… sa… lut ?!
« Regarde-moi, mon enfant… »
Cette voix si douce… Les Kirlia, leurs yeux rouges, leur danse d’illusions…
Les Pokémon dansèrent autour de Firmin.
Le jeune homme était intimidé. Il sortit Couaneton qui se posa sur sa tête, et Dedenne qui se blottit dans ses bras.
Les Kirlia faisaient des pointes, agitant les bras.
Firmin les observa, ne comprenant pas ce qui se passait, limite effrayé.
Couaneton émit des couacs mais cela n’effraya pas vraiment les Kirlia.
Dedenne poussa des cris mais là encore, pas de réaction.
« Mon enfant, viens avec moi… »
- Non, non, madame, non…
Au moment où Firmin trouva la force de bouger, il disparut.
***
- Tu es FAIBLE !
Les coups de Justin s’abattaient sur Canarticho qui tentait de contrer avec Tranche-Nuit, mais sans succès. Il perdait du terrain, et à force d’Atterrissages, s’épuisait irrémédiablement. Chartor tentait d’attaquer, mais Wallace était tétanisé à l’idée de toucher Truce et de le brûler.
- Tu n’oses pas m’attaquer à pleine puissance et c’est pour cette raison que tu perdras, que toi et tes amis vous perdrez !
Wallace souffla et envisagea de rappeler ses Pokémon, mais il savait que Justin en avait encore sous la pédale, et que jeter plus de Pokémon dans la bataille à ce stade, c’était du suicide.
Justin Truce maniait Exagide avec une incroyable précision et une grande force. « Il s’entraine à le manier depuis qu’il est un Monorpale. Le poids du Pokémon ne semble pas le gêner et le Pokémon semble ne faire qu’un avec lui… cette façon de combattre… en plus d’exploiter la force brute d’un chevalier, elle permet complètement d’optimiser la défense. C’est difficile pour un Pokémon de frapper un humain… »
Wallace secoua la tête. « M’enfin, c’est pas comme si je m’attendais à ressortir indemne de cette bataille, alors… »
- TABASCO, CANICULE !
Chartor souffla sur Justin qui contra l’attaque avec le bouclier d’Exagide. Wallace plissa les yeux.
Justin répliqua avec un coup d’épée.
- Mur de Fer !
Chartor contra l’attaque. Le Pokémon releva la tête pour constater que Justin l’attaquait de nouveau.
- Esquive !
Chartor recula vivement. Wallace observait Justin en grimaçant. Le PDG regarda l’élève.
- Un problème ? C’était très osé comme attaque, dommage que tu aies sous-estimé les facultés de protection d’Exagide.
Wallace se releva et regarda Chartor qui le regarda aussi. Canarticho se reposait en arrière, dans les escaliers menant au hall.
- De manière générale je sens que ton audace s’émousse. Tu veux que ce combat soit sérieux et âpre mais tu n’en as ni l’ambition ni la force.
Wallace inspira.
- Tu es en train de réaliser petit à petit l’étendue de ton impuissance.
- Pour la dix-millième fois, mon but n’est pas de vous vaincre, il est de vous retenir !
- Mais tu aimerais me vaincre. Rien que pour pouvoir dire « J’ai battu Justin Truce ».
- Bah non, trop pas. J’m’en cogne de vous battre moi !
- Si c’était le cas, tu serais sur la défensive.
- Bah j’peux au moins vous affronter correctement ! Ce serait nul si je la jouais « Non, non, pitié, ne me frappez pas trop fort, hiiiiiiin ! »
Justin sourit. Wallace sourit à son tour.
- On est des dresseurs, on doit agir en dresseurs !
- Dans un combat classique, ce serait vrai, mais… tes amis se battent. Un Sidérella s’est effondré !
- C’était pas trop marrant ?
- Non. C’était une part importante du plan de Teresa.
- Ouais, je sais, mais le coup de la grande godiche noire qui tombe sur le toit, genre sblaff !
- … c’était… passablement comique, d’un certain point de vue.
- Oh allez, décoincez-vous un peu !
Petit blanc. Wallace plissa les yeux.
- Euh… enfin, rigolez un coup, quoi…
- J’ai compris, c’est juste que… On était censés s’être fâchés de nouveau, tu t’étais évertué à me mettre en colère… et finalement on se remet à plaisanter.
Wallace haussa les épaules.
- Faut croire qu’on était faits pour s’entendre !
- Je n’étais pas vraiment venu ici pour me faire des amis… je pensais que Roland Smirnoff serait là…
- Bah moi aussi, mais… visiblement…
Justin releva la tête. Wallace s’étonna.
- Emanation psychique…
Wallace haussa un sourcil.
- Vous les sentez ?
- Je suis issu de la noblesse, j’ai une sensibilité particulière.
Wallace plissa les yeux. « Tristan m’avait expliqué pour le coup de Rebecca avec Cobaltium… »
Une Téléportation s’effectua. Et c’est Firmin qui apparut dans les marches.
- FIRMIN !!! cria Wallace.
- Qu’est-ce que…
- T… Tonton Wallace ???
« Monsieur Truuuce… »
Justin et Wallace levèrent la tête.
« Je communique avec vous par le biais de Neitram… J’imagine que vous êtes en train d’affronter Roland Smirnoff… Je communique avec lui aussi… »
Wallace fronça les sourcils. Justin leva une main et intima à Wallace de se taire.
- Teresa !! Qu’est-ce que cela veut dire ?!
Firmin était affolé. Il regardait autour de lui.
« Voici un otage à utiliser contre Roland Smirnoff. Utilisez-le pour le vaincre ! »
Wallace sembla glacé par ces propos. Justin secoua la tête.
- J’étais FERMEMENT opposé à ce ressort de votre part !! Et je ne vous ai donné aucun ordre que je sache !!
« Je sais, et je m’en serais volontiers passée, cela m’a obligée à déployer des Kirlia supplémentaires… »
Wallace gronda intérieurement. « Elle est ignoble !!!! On l’avait sous-estimée ! »
« Cependant Seth a été très méchant avec moi. Figurez-vous qu’il m’a attaquée et qu’il s’est enfui ! »
Justin grimaça. « Quoi ??? »
Wallace regarda Firmin et s’approcha de lui.
- Firmin, tu dois rejoindre Perrine ! Elle est au bout du couloir, elle veillera sur toi, je suis occupé !
- Tonton Wallace, je veux retrouver mes papas !
- Je sais mon grand, il va falloir être fort !
- Teresa, je m’inscris en faux !
« Oh, mais voyez le côté positif : Nous détenons 24 élèves sur 27 et leur professeur ! Tous dans l’auditorium ! »
Wallace secoua la tête.
- Non… Non…
- C’est… une bonne nouvelle, mais je suis outré par vos méthodes concernant cet enfant !
« Ne faites pas votre sucré, Truce. La fin justifie les moyens. Je poursuis mes actions, je vous souhaite d’en finir rapidement avec… votre adversaire, quel qu’il soit, parce que si c’était Roland Smirnoff, il m’aurait répondu… »
Justin grimaça. Wallace grommela.
- VOUS ALLEZ PAYER ! VOUS ALLEZ PAYER POUR TOUT ! JE LE JURE !
« Eh bien, eh bien, quel feu ! Si vous êtes si ivre de vengeance, venez donc libérer vos amis ! »
Wallace regarda Firmin qui paniquait.
- Tonton Wallaaace…
Wallace regarda Justin. La communication cessa.
- Pouce ! Je dois mettre Firmin en lieu sûr ! C’est un enfant, je peux pas le laisser seul !
- … accordé, permets-moi de t’aider si tu…
Justin approcha, mais avec sa grosse épée et son bouclier dans les mains…
- AAAAAAAAAAH !
Firmin monta les escaliers, apeuré. Wallace écarquilla les yeux.
- FIRMIN !
- … oups… euh…
- AU SECOURS ! PERRINE ! PAPAAAAAAA !
Firmin entra dans le bâtiment. Wallace se tourna vers Justin qui regarda Exagide, embarrassé.
- C’était… un très mauvais calcul de ma part…
Wallace inspira et rappela Canarticho et Chartor. Justin haussa un sourcil.
- … tu abandonnes ?!
- Je suis désolé…
Justin inspira et hocha la tête, compréhensif. Wallace regarda Justin avec fureur. Ses yeux noisette étaient démoniaques, ses dents étaient serrées jusqu’à en grincer, ses poings crispés.
- … mais là faut que je passe mes nerfs ! PEPSI !
Pingoléon apparut. Justin s’étonna.
- Euh…
- AILE D’ACIER !!
Pingoléon frappa Justin qui contrecarra l’attaque avec Exagide, comme il pouvait. « Gnnn… Il est en colère… »
- Je n’étais pas au courant…
- Mais vous êtes d’accord avec le reste de son PUTAIN de plan !!! J’vais vous défoncer !! Vous n’êtes pas différent !! SURF !!!
Pingoléon envoya une vive vague sur Justin qui eut du mal à la contrer.
- Ouaaaaaah !!!
- Et j’ai deviné les ressorts de votre stupide technique de prise en main d’Exagide !! Vous vous prenez pour le putain de roi Arthur ou quoi ? Quand vous tenez Exagide de cette façon, vous augmentez ses capacités de défense et d’attaque, mais dans le même temps, vous devez respecter le rythme des tours, comme un Pokémon, et vos mouvements sont restreints par Exagide lui-même qui ne peut pas se soustraire à cette limite…
Justin se releva. « Il est malin… »
- … et de fait, vous êtes contraint de pratiquer une escrime saccadée comme du Tai-Chi !
Justin plissa les yeux. « C’est pour ça qu’il grimaçait… »
- AQUA-JET !
Pingoléon fonça vers Justin qui tendit le bouclier.
- Bouclier Royal…
- Cela dit, cela vous permet d’utiliser des attaques sans restrictions, comme le Bouclier Royal, mais… Furie !!
Pingoléon frappa l’entourage de Justin, annulant son Bouclier Royal. « … oups… »
- … votre cher Seth m’a donné un carnet qui fait l’état des lieux des capacités de vos sbires ainsi que de votre plan d’action sur cette attaque…
Justin blêmit.
- … Alors je sais à quoi m’attendre. HYDROCANON !!!
L’attaque frappa Justin par en dessous et l’homme fut projeté en l’air par le geyser. Wallace regarda Justin, fou de rage.
- Ca, c’est pour ce que vous laissez faire. C’est pour votre manque de colonne vertébrale. Vous faites votre offusqué mais vous êtes d’accord avec ce que cette vieille pute manigance. Vous valez PAS MIEUX QU’ELLE !
- TU ES MORT !!!
Justin se releva, humilié. Il sortit Dracolosse.
- C’EST FINI POUR TOI, JE NE TE FERAIS PLUS DE CADEAU !
- EH BAH TANT MIEUX PARCE QUE MOI NON PLUS !!!
Wallace ressortit Canarticho, Chartor et Pandespiègle. Pingoléon revint à ses côtés.
- VENEZ, JE VOUS ATTENDS !!! cria Wallace.
***
Firmin arriva dans le hall. Dévasté par le combat de James.
- N… Non… Perrine… hiiiin…
Devant lui, dehors, une grosse bataille, apparemment violente. Firmin secoua la tête et serra Dedenne contre lui. Couaneton lui couvrait les oreilles avec ses ailes pour veiller sur lui.
- Papaaa… Perrine… au secours…
Il regarda derrière lui mais Wallace était en train de se battre, et apparemment c’était violent aussi.
Toute cette violence ne pouvait qu’affecter un enfant comme Firmin habitué à vivre dans le confort et rassuré en permanence par ses parents et sa sœur. Certes, il ne manquait pas d’espièglerie, mais là, on parlait d’une vraie guerre.
- Tonton Wallaaaace… sanglota Firmin, terriblement seul.
Il se déplaça timidement dans les couloirs. Une matière visqueuse translucide, bave des Colimucus et des Mucuscule, incapable de capturer quoi que ce soit, tapissait les murs et les allées. Il vit que certaines salles étaient ouvertes mais il était terrorisé et incapable d’y entrer. Il jeta un coup d’œil dans la salle d’histoire. La bouche d’aération avait été défoncée, et de la matière gluante en dégoulinait, comme si quelque chose était passé par là. Un placard ouvert et vide attira son attention. Il décida de s’y blottir. Assis dans le fond, il s’enferma, s’entoura de ses Pokémon, posa sa tête entre ses genoux et se mit à pleurer.
- Papaaaaaaa… venez me chercheeeeeeer !
***
- C’est mal d’être soulagé de savoir Firmin ailleurs ?
Denis regarda David.
- Menteur, tu couves tellement ce petit que je me demande si tu ne vas pas en faire une chiffe-molle parfois.
- Tu peux parler, monsieur « Entrainons le gosse pour qu’il soit un badass à l’école ! »
- Il va impressionner ses profs ! sourit Denis.
- Il va plutôt partir avec un train d’avance et ne pas vouloir progresser, et il va s’ennuyer à l’école, et il va se reposer sur ses acquis…
- Sauf si on le prend en main, imagine, David !! sourit Denis, la bave aux lèvres.
- On n’avait pas dit qu’on devait arrêter de discuter de la future éducation de Firmin ? La dernière fois on a presque divorcé il me semble… se souvint David.
- Bah on s’est pas posés de questions pour Perrine et elle a fini diplômée, imagine si on y travaille vraiment pour Firmin !
David agita la tête, perplexe. Colin arriva.
- David, t’aurais un chargeur de batterie de portable ? Le mien se décharge à cause de mes jeux…
- Euuuh, je crois que oui… Firmin va bien ?
- J’sais pas, c’est ton fils pas le mien…
David releva la tête. Denis se tourna vers Aude, Nadia et Daria.
- Bah Firmin est avec vous, nan ?
- Mais nan !
- Attends quoi ?! FIRMIN ???
- David, garde ton calme… marmonna Denis.
- Tu croyais qu’il était avec nous ?!
- Il était censé venir vous voir ! Je me disais bien aussi que c’était étonnant qu’Aude ne vienne pas nous le ramener en le tenant par le bras pour nous dire qu’elle ne faisait pas halte-garderie… admit Denis.
- FIRMIN ???
- C’est bien le genre, ouais ! admit Colin.
- Et ça aurait pas été mieux si il avait été voir les Kingsley…
- Ou les Gribble. Margaret est sympa mais je la vois mal avoir la patience…
- Tu m’étonnes.
- Mais où il est ??? Oh mon DIEU ça recommence !
- Assis devant ! grommela un père de famille.
- TA GUEULE ! cria David.
Denis regarda Colin qui serra les dents.
- Moment typiquement Smirnoff ?
- Moment typiquement Smirnoff. Je déteste quand ses gènes reprennent le dessus… soupira Denis.
David, en panique, alla voir les Kingsley.
- Duncan, vous avez vu Firmin ?
- J’crois qu’il est passé, monsieur Truman… marmonna Shawn.
- Vous avez paumé votre môme ? s’étonna LaBarbara.
Duncan regarda autour de lui, étonné. David se précipita vers les Gribble.
- Vous n’auriez pas vu Firmin ?
- Nan, répondit Carl.
Lindsay secoua la tête. Margaret s’étonna.
- Vous avez perdu Firmin ?
- Je n’aurais jamais dû le laisser aller seul vers son oncle ! geignit David, au bord de la folie.
- Calmez-vous. Il est peut-être allé voir sa sœur !
David s’illumina.
- BON SANG MARGARET VOUS AVEZ RAISON !
- Shhhhhht !
- OH LA FERME !! grogna David.
La mère de Mike Denton se retourna, offusquée.
- Calmez-vous, David, inutile de perdre votre sang-froid, on va aller voir s’il n’est pas avec votre fille, c’est tout à fait possible !
- Mais on n’a pas le droit…
- Et je suis persuadée qu’ils font une exception pour les parents qui cherchent un enfant en bas-âge !
Carl et Lindsay regardèrent Margaret partir. Carl savait qu’elle faisait ça pour se rassurer, parce que la situation lui rappelait un peu trop une autre situation antérieure. Lindsay retenta de joindre Tristan, sans succès.
Margaret et David s’avancèrent. Denis les vit passer.
- Vous allez où ?
- Firmin est probablement avec Perrine !
Denis tiqua de l’œil.
- N… Nan, c’est pas possible, David, il sait qu’il a pas le droit voyons !
- C’est un enfant, il se fout du droit !
- David !
Aloysius continuait son somnifère discours.
- Et à présent que ces jeunes gens ont franchi toutes ces étapes, vient le moment de leur conférer leur diplôme…
Le proviseur ne put que constater David et Margaret suivis par Denis.
- David, non, attends !!
Les élèves constatèrent les deux adultes, mais aucun ne bougea pour tenter de les arrêter. Jeannot Briand se contenta de fermer lourdement les yeux. « Et merde… »
David et Margaret se figèrent d’effroi.
Constatant les deux rangées de mannequins.
David secoua la tête. Margaret porta ses mains à sa bouche. Denis serra les dents, contrit.
A distance, Colin pencha la tête.
- Y’a un truc pas normal…
David secoua la tête.
- Perrine… Firmin et… Perrine ?!
- Wallace, oh mon Dieu !! Mais qu’est-ce que ça veut dire enfin ?!
Elle regarda les élèves des autres classes qui serrèrent les dents ou l’ignorèrent.
Et là, le proviseur décida gentiment, de…
- Et voilà ! Voilà ! Ça allait bien arriver ! Je ne comprends même pas pourquoi je me suis échiné à les couvrir ! Mesdames et messieurs, sachez que les élèves de troisième année Un ne sont pas présents à cette cérémonie !!
… de péter un câble.
David secoua la tête, mortifié. Duncan haussa les sourcils.
- Quoi ?!
- Naomi ??? s’étonna LaBarbara.
- Walter ?! Walter oh mon Dieu !! cria Aude.
- Situation typiquement Smirnoff ? Siiiituation typiquement Smirnoff… geignit Colin, résigné.
- Bordel. J’en ai TELLEMENT marre de ton frère ! soupira Carl.
Lindsay serra les dents. Carl la regarda, intrigué.
- … tu savais ?!
- … peuuut-êêêtre… ?
Margaret secoua la tête.
- Mais comment c’est possible ?!
- MON ROBBIE !!! cria Annette Mayer en se levant.
- Santana… geignit Sara.
- Mais elle est où, Violette alors ?! demanda Corinne Benson.
- J’en sais rien mais ce trouduc de proviseur a intérêt à s’expliquer… marmonna Mitch en faisant craquer ses poings.
Les parents de Fey, tenant James Junior, se regardèrent, inquiets. La mère d’Ana secoua la tête. Le père de Gina se leva.
- Qu’est-ce que ça veut dire ???
- C’est vrai, expliquez-vous !! cria le père de Holly.
- Nos enfants !! geignirent les parents de Lilian et Léon.
Aloysius leva les mains en signe d’apaisement.
- DU CALME !!! Vos horripilants enfants se sont mis en tête de faire la guerre à rien de moins que l’Association Pokémon et Direction Dresseurs !
Margaret secoua la tête.
- Oh non… Wallace, mon bébé… N…
Margaret allait s’évanouir mais Denis la soutint.
- Margaret !
- Ca va, ça va, je… Je m’y attendais, mais… pas comme ça ! Je pensais que ça lui passerait…
- Je suis désolé… souffla Denis.
Denis regarda David qui était immobile, muet, stupéfié.
Certains parents se déplacèrent aussi pour constater les mannequins.
- Mais qu’est-ce que ça veut dire ?! s’étonna le père de Tino.
- Où est mon garçon ?! C’est quoi votre histoire de guerre ?! grommela le père d’Orson.
- Orson est juste Orson, il ne peut pas faire une guerre ! pesta la mère d’Orson.
Samuel et Maryse, tenant Samantha, se regardèrent. La tante de Tristan secoua la tête en se rasseyant sur une chaise libre.
- Ce garçon ne m’aura décidément apporté que-des-pro-blèmes…
Les parents de Clive se regardèrent, pas très alarmés. La mère d’Andréa se leva, prête à taper un scandale, mais son père la retint.
- Ecoute-le jusqu’au bout, Amanda !
- M’enfin Dale, tu l’entends !! Notre fille !
Le père de Christina croisa les bras.
- Encore un complot des francs-maçons…
- Oh seigneur, Doug… soupira Becky Rockwell en se saisissant le front.
Aloysius s’effondra sur le pupitre.
- J’ai essayé !! J’ai essayé de les dissuader ! Toute l’année, je me suis évertué à les empêcher de provoquer Justin Truce !
Le nom était lâché et provoqua un brouhaha.
- Mais nooooon, noooon, ils devaient y aller, ils devaient faire leur stupide devoir sur Roland Smirnoff et Direction Dresseurs, ces quatre petits salopiots, j’aurais PU les empêcher, j’avais le doigt sur le bouton, un seul mouvement et je les empêchais, mais NON, Roland Smirnoff qui m’appelle : « Ouiiii Monsieur Grant, tatati tatata gros plein de soupe, allusion homosexuelle déplacée, tatata, laissez-les tranquille, bisou bisou »…
Et vlan. David secoua doucement la tête. Denis baissa la sienne, vaincu.
- … Et VOILA où on en est : Vos enfants sont actuellement dans leur école, et ils affrontent ces monstres !! Et ils m’ont convaincu par la torture de laisser cette situation idiote perdurer !! J’ai essayé de résister mais ils m’ont menacé !!!
- Monsieur le Proviseur…
- NON, NON, NON, TOUT CE QUE VOUS VOULEZ MAIS NON !!!
Christina, Orson, Léon, Robbie, Violette et Holly se regardèrent.
- … on sera pas à la cérémonie, on va se faire remplacer par des mannequins ?! tenta à tout hasard Léon.
- CE QUE VOUS VOULEZ MAIS LAISSEZ MOI TRANQUIIIIHIIIIHIHIIIIIILLE !!!
La troupe des élèves les plus gentils de la classe, censés poser la chose avec tact et diplomatie, se regardèrent, un peu décontenancés.- Mais c’est la fin de l’année alors JE M’EN BEURRE LES NOISETTES !!!
Gary Grant, le fils du proviseur, soupira en saisissant son téléphone.
- J’espère que maman peut me prendre cette semaine… pschhhh… après ils s’étonneront si je tourne mal…
- Alors au DIABLE vos enfants, au DIABLE cette remise des diplômes et AU DIABLE…
La terre trembla au rythme de gigantesques pas. Les gens levèrent les yeux, effarés. Denis releva Margaret.
- Il faut fuir !
- Quoi… Quoi ?!
- Eloignez-vous, Margaret ! DAVID !
Le gigantesque Mackogneur apparut derrière la scène et poussa un cri strident. Paniqués, les gens fuirent. Orlando, sur l’épaule du Pokémon, sourit en regardant les gens.
- Désolé d’interrompre la fête… Mais à présent c’est une cérémonie funéraire !
Une nuée de Cornèbre fondit sur la foule.
- Et voilà ! Voilà, je savais que ça allait arriver ! grommela Aloysius.
- Papa, faut se barrer !! grogna le fils du proviseur en le tirant par la manche.
- Non, laisse-moi, je veux mourir ici, j’en ai assez de cette vie !!
- … j’peux pas, maman va m’engueuler ! soupira le gamin en trainant son père.
Les élèves de troisième année se levèrent et sortirent des Pokémon pour contrer les Cornèbre.
- Allez tout le monde !! cria Jeannot.
- En avant !! exhorta Danielle.
- Haut les cœurs, cassons du piaf ! souffla Rhonda.
- ALLEZ LES MECS !! cria Philippe Campton.
Les élèves frappèrent comme des beaux diables. Denis tira David par le bras.
- David, mon dieu, je suis tellement…
David était inerte, pesant le poids de ce qu’il avait entendu.
- Je suis désolé… je savais mais je ne pouvais rien te dire, tu es tellement fragile, j’ai toujours tellement peur que tu t’effondres…
Denis en pleurait.
- C’est à moi de te protéger de tout, nan ? De tout ce qui peut te faire du mal, et…
David s’arrêta et repoussa la main de Denis qui le regarda. Ils étaient dans l’allée. Mackogneur frappait la scène. Les élèves de troisième année semblaient impuissants face à lui et envisageaient une stratégie de repli.
- Merde, merde !! soupira Jeannot.
David regarda Mackogneur.
Pokémon Soleil et Lune - Thème de Gladio au piano« Roland…
Quelque part, profondément, au fond de mon cœur, je m’en doutais…
Que tu étais là. Que tu agissais dans l’ombre autour de moi.
Je l’ai toujours senti… »
C’était le chaos autour de David. Denis essuya ses yeux et le regarda, penaud.
Carl secouait Lindsay en lui criant dessus, disputé par Margaret qui lui demandait de se calmer.
Colin avait pris une des filles. Aude avait pris l’autre. Ils se regardèrent, blasés et résignés.
Duncan était retenu par sa femme qui voulait partir, mais l’ancien RH de Direction Dresseurs voulait se battre. Shawn tenait la main de Jordan qui ne comprenait pas grand-chose.
« Et en fait, depuis le début…
Perrine me mentait…
Elle voulait percer le mystère…
J’ai tellement voulu faire de secrets…
Tellement voulu jouer les pères modèles que je n’ai rien vu…
Et évidemment elle voulait me protéger, moi, son fragile petit papa…
Et Denis…
Comment je pourrais lui en vouloir…
C’est parce que je suis David Smirnoff, la petite chose à protéger.
J’ai TOUJOURS été traité comme ça par TOUT LE MONDE.
Comme un bibelot en porcelaine qu’il fallait préserver des dangers extérieurs.
Bien sûr, j’ai changé, un peu, au fil des années… »
David regarda ses mains.
« Je suis devenu un homme…
Mais en suis-je vraiment un ?
Qui d’autre savait ? Colin savait ? Aude savait ? Allons bon. Les Gribble, les Kingsley… Naomi… Wallace, Walter, ils m’ont tous dupé…
Tout ça parce que j’ai beau être un homme, je reste un petit garçon.
Le naïf et délicat petit garçon à sa mémère…
Papa, maman, tante Estelle…
Papa qui va enseigner dans l’école de Perrine…
Comment j’ai pu être aussi bête…
Ils étaient tous au courant depuis le début, depuis le début ils se jouent de moi…
Parce que je suis… »
David tomba à genoux.
« FAIBLE. »- David ! Oh non… geignit Denis.
“Désespérément faible…
Incapable de supporter ne serait-ce que d’entendre le nom de son frère. Quelle blague. Si je l’aimais tant que ça, j’aurais été jusqu’à New York le traîner moi-même jusqu’à Poképolis après son départ…
Mais j’ai fui ma responsabilité de frère, j’ai préféré mon petit confort, mon mari, ma fille, mon fils…
J’ai abandonné Roland inconsciemment, même si je n’ai jamais cessé de penser à lui, une part de moi voulait le laisser tomber, me consacrer à ma vie à moi et laisser mon frère…
Je dois être fort.
Je dois être fort pour ma famille.
Papa est fort. Maman est forte.
Roland et Lily sont forts.
Cousin Colin est fort, cousine Kate est forte.
Denis est fort. Tellement fort.
Perrine est forte. Mon Dieu, quand je pense qu’elle a tout porté sur ses épaules toute seule. Mais quelle enfant têtue j’ai.
Têtue comme son père, heh. Quand je veux, oui…
Et mon fils, mon petit bout…
Il est en danger, c’est certain… aux mains de ces salauds, c’est sûr… sa sœur le protégera, peut-être, mais c’est à moi d’aller le sauver…
Mais je ne peux rien faire. Je ne peux rien faire parce que je suis David Smirnoff, le maillon faible du clan Smirnoff.
Tout s’effondre à nouveau…
Et je ne peux rien…
Rien faire. Parce que je suis… moi… »
Denis approcha.
- David, tu dois partir, je vais me charger de ça, je suis dans le plan, je dois…
David regarda Denis. Il souffla en souriant.
- David ?!
David se releva et éclata de rire.
- Hahahahaha ! Haaaaaaaaahahahahahahaahahhahaha !
- … david ?!
- Haaaaaaahahahaha ! Ha… ha… HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Hurlement primal. Sauvage, bestial.
David criait sa rage envers son impuissance. Colin, LaBarbara, Duncan, Margaret, Carl, Aude et Denis le regardèrent.
- AAAAAAH C’EST PAS VRAI ROLAND MAIS MERDE !!!
- … david chéri ?! geignit Denis, la voix fluette.
- COMMENT J’AI PU ETRE AUSSI COOOOOOOOOOOON !!!
Les élèves de troisième année prirent la fuite. Mackogneur approcha de David.
- Merde !! Nimbu…
- STHENO !
Pokémon Sun and Moon - Gladio Battle ThemeCorayon apparut. Elle dressa sous les pieds de David un pilier de corail. Denis recula, étonné.
- … daviiiiiid ?!!!
Le pilier éleva David au niveau de Mackogneur et Orlando. Le Pokémon poussa à nouveau son cri.
- WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! cria David en retour.
- David, ta tension !! geignit Denis, inquiet.
- Eeet il a pété un câble, on se barre, c’est fini, il prend un couteau, il nous tue tous ! souffla Colin.
- … euh, t’es sérieux là ou… marmonna Aude.
- Devine !
Orlando regarda David.
- Si Mackogneur frappe cette tour de pierre, vous faites une chute mortelle, vous réalisez, ça ?
- MAESTRO !
Symbios apparut. Le Pokémon poussa un cri joyeux qui résonna dans sa gelée.
- … euh…
- ALORS COMME CA ON S’ATTAQUE A MA FILLE ??? PSYKO !
Symbios tendit joyeusement les mains vers Mackogneur qui hurla en se saisissant la tête. Orlando envoya son Corboss sur David. La nuée de Cornèbre le suivait.
- ALORS COMME CA ON S’EN PREND A MON FILS ??? EXPLOFORCE !
Symbios créa la sphère d’énergie et la balança dans les Cornèbre. Orlando s’étonna. Corboss se dressa lui-même devant David et Symbios.
- Vibrobscur !
Corboss cracha l’attaque. David envoya Magnezone qui encaissa la mitraille ennemie.
- TESLA, COUP DE JUS !
L’attaque choqua Corboss. David vit que Mackogneur profitait de l’accalmie pour tenter de frapper le pilier de corail.
- Maestro, Psyko !!
L’attaque frappa Mackogneur de nouveau. Le Pokémon cessa son attaque et se saisit la tête. Orlando serra les dents.
- Encore !!
L’attaque se poursuivit et Mackogneur semblait souffrir le martyre.
- ENCORE !!!
Symbios attaquait joyeusement le cerveau du Mackogneur géant qui poussait des cris de douleur insupportables.
- David !! cria Denis, affolé.
- Oh mon dieu !! geignit Aude en couvrant Daria.
- Tyyyypiquement Smirnoff avec une touche rafraichissante de sadisme… geignit Colin en couvrant également Nadia.
Le Pokémon s’effondra finalement en arrière, se crashant dans les chaises et sur la scène. David souffla, soulagé.
- Putain ça fait du BIEN !
Le pilier rose et blanc fondit. David se dirigea vers Denis, totalement tétanisé.
- D… Da… David ?!
- Tout va bien, j’avais besoin de passer mes nerfs !
- … t’es sûr ? T’es… pas fâché ?!
- Non. Enfin pas contre toi.
- … David, Perrine n’y est pour…
- Denis, Denis, Denis. Perrine est Perrine, je suis incapable de lui en vouloir, c’est ma fille !
Denis acquiesça.
- Donc pas moi, pas Perrine…
- Plutôt ces enfoirés de Direction Dresseurs ainsi que mon stupide frère qui non seulement s’est embrigadé dans cette histoire de dingue mais en plus m’a maintenu hors de la confidence pendant tout ce temps alors que, merde quand même, je suis son frère ! Ouh, j’ai mal à la tête, ça fait mal à la tête de s’énerver !
Colin et Aude se regardèrent et regardèrent le Mackogneur géant qui avait perdu connaissance.
- Quelque chose me dit que t’es pas le seul à avoir la migraine… marmonna Colin.
- C’était horrible ! Ce pauvre Mackogneur… souffla Aude.
David inspira.
- Pour le coup, je m’en moque. Cette aberration de la nature ne méritait pas ma pitié.
Colin et Denis se regardèrent. David les dépassa.
- On va à l’école et on trucide ces abrutis pour sauver nos gamins !
- Et vous croyez que ce sera aussi facile ?
David regarda Duncan Kingsley. Il soupira.
- Vous saviez, vous aussi ?
- J’étais cadre chez Direction Dresseurs. Vous ne les aurez pas, ni tout seul, ni avec toute votre famille. Ma fille est là-bas en ce moment, j’ai autant envie que vous d’aller casser du salarié et du fonctionnaire, mais il faut savoir raison garder : Vous êtes fort mais pas autant qu’eux, et certainement pas autant que Truce.
David souffla.
- Je dois y aller quand même.
- Eh bien allons-y ensemble.
- Mais CA VA PAS DUNCAN ???
Le père de Naomi se tourna vers LaBarbara.
- Un Mackogneur géant ! Et tu veux aller là-bas ?!
- Notre FILLE, Bar.
- Je sais mais on ne peut pas appeler la police, quelque chose ?!
- Hey, on n’a jamais essayé, la police ! admit Colin.
Margaret, Carl et Lindsay approchèrent.
- Qu’est-ce qu’on fait ? Les autres adultes et les étudiants ont évacué les lieux…
- Pas tous, y’en a qui se cachent et qui se demandent aussi si ils partent à la recherche des enfants… remarqua Aude.
David inspira.
- On y va ensemble. Nos quatre familles. Le mieux serait de laisser les petits en dehors de ça…
- Je garde mon frangin… marmonna Shawn.
- Je reste avec mes enfants, les grandes bagarres très peu pour moi… marmonna LaBarbara.
- On a un contrat avec Colin…
Colin regarda sa femme et hocha la tête.
- Depuis ce truc à la Ligue Pokémon…
- Hm. Tu fais ce que tu veux mais tu ne m’impliques pas.
- Tu prends les petites ?
- Evidemment, hors de question que tu ailles là-bas avec elles, enfin !! On va essayer de réunir ceux qui ont évacué avec Shawn. Je suppose que Lindsay veut y aller…
Lindsay inspira.
- Pas trop…
- Reste avec Shawn et madame Ludges, ma chérie, on pourra se débrouiller avec ton père…
- Quand je choperai ce petit con… soupira Carl.
- Mais avant ça, faut que je vous donne les infos que j’ai eues avant que Tristan ne rompe le contact.
- Tristan ?!
- Oh mon Dieu, Carl !! C’est le petit-ami de Wallace !! soupira Margaret.
- Aaaah. J’croyais qu’il s’appelait Jean-Eudes !
David, Denis, Duncan et Colin regardèrent Carl.
- Il a une tête à s’appeler Jean-Eudes !
- Si on part du stade en direction du champ de bataille, on arrive par derrière l’école. Or elle est protégée par un de leurs gars qui dresse des murs de terre. Donc il faudra les passer.
- Ca semble gérable avec de puissantes attaques Eau, ajouta Denis.
Margaret hocha la tête.
- Ensuite, à l’intérieur, ils ont tous choisi d’occuper un point stratégique. Euuuh vos enfants gardent une entrée… Votre fille aussi… et… Wallace… garde… les jardins…
Denis inspira. Margaret les regarda.
- Les jardins ?!
- C’est un poste de premier plan, il… supervise tout le monde… précisa faussement Denis.
- Arrête de mentir, Denis, dis-lui la vérité.
Denis regarda David, froid comme la pierre. « Il m’en veut. Il ne me le dit pas, mais il m’en veut, il refoule pour… protéger notre couple ? »
- Il fait face à Justin Truce tout seul.
- OH MON DIEU !!! hurla Margaret.
- Quoi ? Quoi, j’ai pas suivi ?!
- NOTRE FILS est tout seul face au PRESIDENT DE l’ASSOCIATION POKEMON !!!
- … j’comprends toujours pas. Vous m’emmerdez avec vos histoires en fait, je viens juste avec vous pour éviter que Margaret soit blessée.
- Ok, bref, nos enfants font face à des types sans scrupules, à des mercenaires et à dieu sait qui dieu sait quoi, on y va et on avise là-bas ! souffla Duncan.
- Allez tout le monde on y va ! cria LaBarbara.
- Oui ! souffla Aude.
- Viens, Carl, il faut aller aider Wallace !
- Je sais bien, je sais bien…
- David…
David se tourna vers Denis.
- … ça va ?
- Oui… oui ça va, pourquoi…
- Ta… façon de me répondre… tu m’en veux ?
- Non ! Ah non, pas du tout ! Juste… on ne ment pas à une mère, Denis, enfin !
David suivit les autres. Denis inspira.
Etienne posa la bouteille de whisky. Lui et Denis étaient restés éveillés tard.
- Là, j’apprends ce qui s’est passé… je sortais du coma, et… je le vois. Dans leurs yeux. Le regard gêné de ma femme, le regard mortifié de mon meilleur ami qui sait que je sais parce que je sais tout… et ils me l’avouent.
Denis hocha la tête, pompette et halluciné par la teneur des histoires de son beau-père.
- J’ai… un court moment où je veux me lever du lit d’hôpital et les étrangler tous les deux, mais… j’ai la réalisation, ensuite, que j’ai une famille à préserver, et donc… que je dois faire bonne figure sinon tout s’écroule, alors… je pardonne.
- Han !
- Je sais. On me l’a assez reproché. Je leur impose quand même une condition de merde histoire qu’ils soient un peu punis dans l’affaire mais… je passe l’éponge. Pas eu de sexe avec Linda l’année qui a suivi.
Denis serra les dents.
- Et du coup Roland…
- Avait tout vu. Il m’a décrit la scène quand il était adolescent… il m’a dit que plus il y repensait, plus il voulait rentrer dans le placard à balais pour arrêter ça, mais… il était tellement choqué, tellement estomaqué, et surtout tellement jeune…
Etienne soupira en reprenant un verre.
- Rétrospectivement j’aurais dû mourir à ce moment-là. Linda aurait refait sa vie avec Kenneth et au moins… Roland aurait pleuré pour quelque chose.
Denis agita la tête.
- Et David, et Lily… ils en ont pensé quoi de… ça ?
- Lily s’en est toujours moquée et a toujours trouvé son frère idiot de nous embêter avec ça… David… je pense que même avec son peu de maturité à l’époque où il a su, il a compris ma réaction et qu’il n’a jamais rien reproché à Linda. David a une estime tellement haute de sa mère en même temps…
Denis hocha la tête et reprit un verre.
- On peut pas changer le passé… soupira Denis.
- Et l’histoire a une fâcheuse tendance à se répéter… marmonna sombrement Etienne.Denis expira. « J’ai besoin d’un whisky… »
La troupe allait partir mais un nuage de Cornèbre les arrêta. Ainsi qu’un Méga-Scarabrute. Et un Corboss. Les adultes se tournèrent vers Orlando qui s’était allumé une cigarette.
- Joli coup monsieur Smirnoff… je n’en attendais pas moins d’un membre de cette famille. Vous êtes un peu rude cependant, vous ne vous êtes même pas demandé si j’étais vivant ou pas.
- Vous faites partie du groupe qui s’en prend à ma fille et probablement à mon fils dooonc… non !
Denis regarda David. « Ce détachement ça me rappelle son frère… merde, ça y est, il mute… »
Orlando ricana.
- Vous me rappelez votre frère mais en moins convaincant.
- Bah venez voir un peu si je suis pas convaincant.
Denis leva les yeux au ciel et envoya Laggron.
- Laggy, on y va, c’est parti !!
Laggron Méga-Evolua et frappa Méga-Scarabrute d’un coup de poing bien placé. Duncan sortit Maganon qui tira des Rebondifeu dans la masse de Cornèbre.
- On ne va pas se laisser retenir par un seul homme !
- Carl, Margaret, partez devant !
- Oh mais…
- Mais vas-y, Maggie, tu vois bien qu’ils proposent gentiment ! grommela Carl.
Au moment où ils allaient sortir de l’enceinte du stade, un mur de glace bloqua l’entrée et également les autres parents qui voulaient sortir.
- AAAAAAAAAH !
- Oh mon Dieu !
- Et c’est la seule sortie !!
Margaret regarda de tous les côtés.
- Vraiment ?! En cas d’incendie, c’est très mal vu…
- On est en plein air, Margaret, on s’en tape ! Faut sauter un mur, comme les gens, là…
Seulement, ils dérapaient une fois arrivés en haut du muret. La glace couvrait le contour de l’enceinte. Margaret croisa Lindsay.
- Tout est bloqué, maman, y’a un Pokémon qui gèle les alentours du stade !
- Mais quel Pokémon peut être assez puissant pour faire ça ?! A part un Pokémon légendaire… Carl !!
- Me demande pas de réfléchir, Margaret, j’étais venu à une remise de diplômes, je me retrouve à un remake pourri de la rafle du Vel d’Hiv !
- Carl, bon sang, modère tes comparaisons !!
- Mon Dieu, Fey ! Il faut rejoindre Fey !! cria une grosse dame noire tenant un bébé.
Margaret haussa les sourcils.
- M… Madame ! Vous êtes la maman de Fey ?
- Ou… oui ?!
- Je suis la mère de Wallace Gribble !
- Oh ! Le petit homosexuel fou dont le Manternel est mort en septembre ?
Margaret agita la tête. Carl hocha la sienne.
- Ouais, c’est ça.
- CARL !
- Bah quoi !
- Notre fille nous parle tout le temps de votre fils, elle dit que c’est le chef de la classe !
- Euh, pas vraiment…
- Un meneur d’hommes en tout cas !
- C’est la maman de Wallace Gribble ? s’étonna une dame en robe stylisée.
- Oui oui !
- Ca alors ! Sara Lan ! Ma fille Santana et votre fils ont le même cours de Philo ! Ma fille me parle souvent de votre gamin, elle dit qu’il est génial, azimuté mais génial !
Margaret semblait un peu paumée.
- Euh… C’est… possible, oui… « Lui il ne nous parle jamais de personne… »
- C’est elle la mère de Wallace ? Bon sang, Mike nous parle tout le temps de lui !
- Wow, c’est ça les parents du fameux Wallace ? s’étonnèrent les parents de James.
- Ca alors, et Quinn qui disait que vous deviez être des monstres ! s’étonna le père de Quinn.
- C’est qui, une célébrité ? s’étonna le père de Clive.
- Je pense, oui… marmonna la mère de Clive.
- Elle a l’air tellement normale ! s’étonna la mère de Benjamin.
- J’allais le dire, Christina en parle toujours comme du fruit des entrailles du démon… souffla la mère de Christina.
Margaret semblait gênée, mais elle le fut encore plus quand une dame rousse à lunettes arriva vers elle.
- Bonjour. Georgia Twain, la tutrice de Tristan Edison !
- ………………
- Faut qu’on parle !
Méga-Laggron se battait avec les Cornèbre qui esquivaient ou revenaient en surnombre. David et Orlando faisaient toujours une battle de regards. Duncan s’efforçait de soutenir. Méga-Scarabrute vint se positionner derrière son maître.
- Vous jouez les durs mais vous êtes morts de trouille.
- Disons que l’adrénaline a un bon effet sur moi.
- Vous allez perdre cette bataille. Lorsque madame Torres tiendra Roland Smirnoff, tout sera fini.
- Roland ne se laissera pas faire. Il vous anéantira à lui tout seul s’il le faut.
- Qu’il essaie un peu.
- Mon frère est le dresseur le plus puissant du monde. Il ne va pas faire qu’essayer. Il va vous ratatiner.
Colin enfilait le bracelet et sortit Oniglali.
- J’arrive les gars, j’arrive !
- Il serait temps, je sature ! souffla Duncan.
- Ils m’épuisent, ces petits oiseaux noirs de merde !
Duncan regarda Denis qui serra les dents.
- Ces Cornèbre, quoi !
- Vous savez que Cornèbre est une insulte raciste dans certaines zones de Poképolis…
- Oh, eh, tout est raciste dans le mauvais contexte, alors hein…
- On en rediscutera…
- Bah voyons, pour que vous me colliez une association de merde au cul ? Sans façon !
- Et hop !
Oniglali Méga-Evolua. Le Pokémon semblait avoir la mâchoire cassée.
- Han merde !! Wah ! Ça va, Oniglali ?!!
Méga-Oniglali regarda son maître et hocha la tête en respirant. Son souffle était une brume givrée. Colin s’étonna d’être frigorifié par ce seul souffle.
- Wow ! J’t’appellerais pour faire les glaçons… mais ta mâchoire cassée, là… j’m’y fais pas…
Méga-Oniglali sourit et partit vers les Cornèbre.
- Attaque Vent Glace !
Méga-Oniglali souffla comme s’il soupirait d’exaspération. Certains Cornèbre furent gelés mais Corboss en rappela en renfort.
- Il les contrôle, c’est lui qu’il faut battre ! cria Duncan.
- Plus facile à dire qu’à faire… marmonna Denis.
Il se retourna et vit que David et Orlando parlementaient. « Oh seigneur, il est en train de faire son bonhomme. Il se sent plus pisser, plus dure sera la chute… »
Denis plissa les yeux. « Faut que je l’ignore. Le temps que ça passe. Ouais. C’est ce que monsieur Smirnoff ferait… je pense… enfin c’est ce que moi je pense que je ferais si j’étais à la place de monsieur Smirnoff qui serait à ma place dans cette situation… oulala… »
- Vos manigances… Moi et ma famille, on a vu bien pire que ça. Roland ne fera qu’une bouchée de vous tous. Même moi j’éclate au moins la moitié d’entre vous sans problème.
- Oh-hoho. Le jeune David Smirnoff a déployé ses ailes, le courage lui monte à la tête. Prenez garde à ne pas approcher le soleil, vous allez tomber de haut…
Méga-Scarabrute se mit en mouvement. David envoya Corayon et Ecremeuh. Denis plissa les yeux.
- Colin, Duncan, je vous laisse les oiseaux !
- Bien reçu !
- Oui !
Denis se tourna vers David et Orlando.
- Vive-Attaque…
- Pouvoir Antique, Sthéno !
Méga-Scarabrute chargea dans le mur qui eut beau se recouvrir de pointes, cela ne changea rien pour Méga-Scarabrute qui les ignora complètement.
- Des efforts inutiles…
- Roulade, Azalée !
Ecremeuh passa à travers les débris de mur et frappa Méga-Scarabrute. Orlando secoua la tête alors que l’insecte attrapa Ecremeuh. Corayon eut beau l’enrober de pierre, ça ne l’aida qu’à ne pas être blessée quand le méga-monstre la balança ad patres. David restait déterminé.
- Vous n’y arriverez pas.
- C’est à moi de décider quand je m’arrête. Migy, Bombe Spore !
David se décala sur la droite. Son Parasect arrivait désormais à charger l’attaque tout seul. Il projeta la fumée noire sur Méga-Scarabrute. Le Pokémon fut submergé par l’attaque. David hocha la tête.
- Voilà…
- Jolie technique. Laissez-moi deviner, c’est la seule technique redoutable de votre arsenal ! Force Poigne !
Méga-Scarabrute serra et desserra les bras. La Peau Céleste repoussa la fumée. Le Pokémon avait été visiblement attaqué – son vol mécanique était légèrement perturbé – mais sans plus. David serra les dents.
- Vous êtes un médecin, pas un guerrier. Ne jouez pas un rôle. Soyez vous-même.
- Me dit l’homme qui se déguise en Edgar Allan Poe.
- Je ne nie pas. Bon, la passivité est un phénomène inintéressant alors permettez que je vous attaque un peu… Vive Attaque !
David se prépara à recevoir son adversaire qui se contenta d’agiter les griffes et d’envoyer des balles d’air sur l’ennemi.
David allait reculer mais Méga-Laggron arriva et para l’attaque de ses bras. Denis arriva aux côtés de David et lui tapota l’épaule.
- C’est bon, je suis là. Va aider Margaret et Carl à trouver une issue.
- … non, je veux le battre !
- Firmin est ta priorité. Notre fille est ta priorité.
David se mordilla les lèvres.
- Comment t’as pu me cacher tout ça ?!
Denis sourit.
- Tu es moins doué que ton père pour refouler. Et je t’ai caché ça, David, parce que je t’aime et que c’est mon rôle de veiller à ce que rien qui pourrait te blesser ne t’atteigne.
David allait pleurer.
- Je suis pas une petite chose fragile.
- A mes yeux, tu l’es, mais c’est ce que j’aime chez toi…
Denis pleurait aussi.
- … ta fragilité, ta pureté. Tu ne ressembles pas à ton frère ? Tant mieux, c’est tout à ton honneur. Reste toi-même, reste fragile, reste couvert de fêlures, c’est comme ça que je t’ai rencontré, c’est comme ça que je veux qu’on finisse nos vies ensemble.
David agita la tête, mi ému, mi amusé.
- Nos amis risquent leurs vies, nos enfants sont peut-être en danger de mort, un gothique nous attaque et nous, on renouvelle presque nos vœux !
- Ce serait un truc à faire, tiens !
- MANIA !
Méga-Scarabrute fonça vers Méga-Laggron. Le Pokémon aux immenses bras retint le volant à bout de bras.
- Vous savez quoi, Lovecraft ?!
- C’est Orlando ! grommela le moustachu.
- Putain, je m’en cogne ! grommela Denis. J’adore Laggy mais bon sang je déteste ces conneries de Méga-Evolution ! C’est tellement débile !
David ne put qu’acquiescer. Orlando sourit.
- Pourtant c’est une expression intéressante de la force de tout un chacun…
- Ouais, mais rien ne vaut les bons vieux Pokémon classiques, si vous voulez mon avis.
Orlando haussa les épaules.
- C’est un avis qui se respecte, je suppose…
Méga-Scarabrute, tout à sa Mania, prenait le dessus sur Méga-Laggron.
- Cascade…
Les branchies oranges sur les poings de Méga-Laggron se chargèrent d’eau et le Pokémon put reprendre le dessus. Denis inspira.
- O’Kama !
Orlando plissa les yeux. David s’étonna, Denis n’avait rien sorti.
Le Pokémon émergea sur la tête du Pokémon, caché sous une nageoire de sa tête. Orlando s’étonna.
- Para-Spore !!
Joliflor sourit et envoya la poudre aux yeux de Méga-Scarabrute. Le Pokémon, déjà bien décapé par les assauts de David, ne put pas résister surtout à une telle distance.
- Méga-Scarabrute !!!
- Laggy, attaque Poinglace !!
Laggron frappa Méga-Scarabrute d’un grand coup aussi lourd que dur. David en sursauta. Orlando frémit alors que Méga-Scarabrute chancelait.
- Rappelez votre Pokémon et foutez le camp d’ici ! grogna Denis.
Orlando sourit. Un Pandarbare surgit d’une nouvelle Pokéball. La grosse créature frappa Méga-Laggron et Joliflor et se précipita vers Denis et David.
- Woups !
- Denis !!
Le panda fut étreint par des bandages de momie. Un Azumarill se jeta sur lui, l’attrapa et d’un geste câlinou tout doux, le balança dans le sable des terrains de sport. Shawn et son Teraclope ainsi que Lindsay arrivèrent.
- On n’arrive pas à sortir de ce trou à rats ! cria le jeune homme.
- On a besoin d’aide ! soupira Lindsay.
Orlando resta stupéfait que son Pokémon se soit fait étaler aussi facilement.
- Non mais… non mais… Corboss !!!
Le Maganon de Duncan tenait Corboss à distance dans les airs.
- Vous êtes sûr que ça va marcher ?!
- Oui, vous devez juste éloigner Corboss le plus possible du sol !
Maganon tirait à boulets enflammés sur le Pokémon. Orlando grommela.
- Piqué !!
Corboss allait redescendre mais un Etouraptor vint à sa rencontre.
- Pas si vite, Orlando. J’ai été cadre chez Direction Dresseurs, moi aussi. Close Combat !!
Le Pokémon de Duncan frappa Corboss et le repoussa plus vivement encore. Denis plissa les yeux. « Il outrepasse la physique des attaques ?! »
- Mon Etouraptor possède le talent Téméraire, mais j’ai choisi de faire en sorte que plus l’attaque comporte de risques, plus elle soit technique, et non puissante !
- Sur le moment, c’était une décision ridicule !
- Admirez donc à quel point cette décision va vous mener à la défaite ! RAPACE !
Etouraptor frappa Corboss en plein ventre et l’entraina avec lui dans les airs. Les Cornèbre le suivirent, prêts à attaquer celui qui attaquait leur Parrain.
- Allez-y, Ludges !
- Mais votre Etouraptor…
- Pour la millième fois, je ne suis pas un Smirnoff, et ma fille non plus, mais nous en avons la trempe, alors lancez votre attaque !
- Ok… Triopikeur !
Le Pokémon, chauve comme un chauve, hocha la tête et activa Telluriforce, ce qui projeta Méga-Oniglali dans les airs, au niveau des oiseaux noirs. Orlando, David, Denis, Shawn et Lindsay penchèrent la tête, intrigués.
- Gné ? s’étonna Orlando.
- Mais c’est quoi ce truc encore ?! s’étonna Shawn.
- J’l’avais bien dit, la Méga-Evolution égale n’importe quoi ! soupira Denis.
- T’as trois Pokémon qui Méga-Evoluent ! s’étonna David.
- Mais il s’est pas pris un coup de hache ce Pokémon ? s’inquiéta Lindsay.
- Vaut mieux pas se poser de questions je crois ! admit David.
Colin vit que son Méga-Oniglali était au milieu des oiseaux qui le regardèrent, intrigués. Etouraptor s’enfuit avec Vive-Attaque.
- MAINTENANT ! cria Duncan.
- EXPLOSION !!!
Méga-Oniglali explosa et créa une immense sphère glacée. Tous les adultes et les élèves sur les terrains de sport, même Aloysius et son fils, regardèrent la lune boréale qui s’était créée. Du fait de la projection lumineuse intense, une étrange ombre apparut dans l’air plus loin au-dessus de la piste de course mais personne ne s’en aperçut vraiment.
- C’est MAGNIFIQUE ! sourit Aude, conquise.
- Oh oui c’est très romantique, un Pokémon qui se suicide, c’est sans égal ! admit LaBarbara, laconique.
Colin sourit. « C’est l’apogée de mon art !
Orlando faisait une tête de mille pieds. « Un spécialiste des explosions… »
David et Denis se serrèrent l’un contre l’autre. Lindsay et Shawn semblaient moins admiratifs.
- Ca va pas arranger la barrière glacée autour du stade… marmonna Shawn.
- Ah bah ça, non…
- Ça te manque pas qu’on sorte ensemble ?
Lindsay regarda Shawn.
- Bah non, on a rompu y’a des lustres, c’est bon, j’ai passé l’éponge !
- Ah… genre… tu sors avec d’autres garçons ?!
- Bah oui, enfin, Shawn !
- Ah pardon j’savais pas, fin…
- Pis ça te regarde pas !
- Ah désolé, désolé…
- Tu voulais retenter ta chance ou je rêve ?
- Non, non…
- C’est toi qui a rompu en plus, j’te rappelle ! Pis par SMS !
- … oublie ça, c’est à cause de cette explosion arc-en-ciel débile !
- J’comprends mais contrôle-toi, merde.
Shawn regarda Lindsay, stupéfait.
Il se mit à pleuvoir des Cornèbre gelés. Corboss redescendit lourdement dans l’herbe. Orlando s’évanouit, totalement vaincu.
Oniglali chuta, fumant. Colin alla l’embrasser.
- BRAVO MON BEBE, BRAVOOOO !!!
- N’en fais pas trop… soupira David.
- Faut sortir d’ici mais apparemment la barrière de glace gêne la sortie… C’était pas mentionné dans le carnet de Seth Corrigan…
Duncan regarda Denis.
- Seth Corrigan a trahi Direction Dresseurs ?
- Ne relancez pas le débat, les enfants ont passé des heures à se demander ce qu’ils devaient faire de ce carnet et quelles étaient les motivations de Seth…
David inspira.
- Dire qu’ils ont fait ça tous seuls…
- On les a aidés avec madame Clover et ton père. Surtout ton père en fait, qui en gros leur a dit de prendre ce qu’il y avait à prendre et de laisser les considérations superflues, notamment humaines, de côté.
David sourit.
- C’est tout papa, ça. Rien à faire des gens, vive les Pokémon !
- Ouais. Bon, la barrière de glace…
David, Duncan, Denis et Colin se dirigèrent vers l’entrée, alors que Margaret était prise à partie par les autres adultes…
- Votre fils et mon neveu, sur le canapé, tous nus, mais comment vous pouvez autoriser ça ?!
- Madame, encore une fois, Wallace fait ce qu’il veut, et votre neveu aussi je pense…
- Mais PAS dans mon appartement, chez vous ils font ce qu’ils veulent, peut-être, mais mon appartement est un endroit respectable, et…
- PARDON ??? Vous insinuez que ma maison est un lieu de débauche ???
- Bah vu comme vous êtes libérale sur la chose…
- Retirez ça TOUT DE SUITE ! cria Margaret Gribble.
Carl haussa les sourcils.
- Maggie, calme-toi, elle parle pas de la maison, juste de la chambre du petit !
- Mais mon bébé n’est PAS un débauché, il est adulte, il fait ce qu’il veut, et je n’ai pas de leçons à recevoir d’une vieille fille comme vous !
- QUOI ?
- Parfaitement vous m’avez entendue ! Je pense que vous êtes juste jalouse de votre neveu parce que lui, au moins, il s’amuse !
Carl semblait ne pas reconnaitre sa femme. Les autres adultes poussèrent un « Ouuuuuh ! » pas flatteur.
Georgia recula, stupéfaite.
- C-comment osez-vous ??!
- Vous avez commencé, madame ! Vous dites n’en avoir rien à faire de votre neveu, mais visiblement dès qu’il vous gêne c’est une autre histoire, et je trouve ça mesquin de votre part, d’autant que Tristan est un garçon adorable et courtois, et je pense qu’ils se font mutuellement beaucoup de bien…
Grimace générale.
- … qu’ils s’améliorent mutuellement du moins. Wallace déteint sur moi !
- Jjjj’allais le dire ou alors je vois d’où il tient son caractère… Maggie, ça va ? s’inquiéta Carl.
- Désolée, mais de savoir mon Wallace en danger, face à cet homme…
Georgia secoua la tête.
- Tristan est là-bas, aussi… probablement sur un ordinateur… mais probablement en train d’essayer de se battre pour faire plaisir à votre fils…
- Quinn n’est pas armée pour affronter ces gens, elle n’a aucune connaissance juridique ! soupira Frédéric Greyson.
- Holly contre ces monstres… souffla Marie Williams en se blottissant contre son mari.
- Oh, nos jumeaux sont forts mais face à une entreprise entière, que peuvent-ils… souffla Richard Grimes.
- Santana va s’en tirer, je veux juste voir ça ! sourit Sara Lan.
- Moi je veux ma Violette, je n’aime pas la savoir en danger… pleurait presque Corinne Benson.
- Il faut qu’on détruise cette foutue barrière ! grommela Devon Pitterson.
- Mais comment ? Comment vous voulez faire ? soupira Marcus Hope.
- On doit s’y mettre à plusieurs, voilà comment on doit faire ! cria Tyrone Denton.
- Ne devrait-on pas attendre les autorités ? Ce n’est pas à nous de faire ça ! somma Hudson Gates.
- Oh bah allez-y, appelez la police et attendez-les si vous voulez, vous allez bien patienter en attendant qu’ils viennent aider votre fille ! soupira Rosita Ketts.
- Vous voulez quoi, qu’on fasse le travail nous-mêmes ? s’étonna Luther Levy.
- Vous voulez appeler vos servants pour qu’ils fassent tout à votre place, je suppose ? marmonna Lee Tien.
- Les membres de votre famille suffiront…
- ParDON ??? grommela Ming Tien.
- Vous m’avez entendu.
- Ne parlez pas comme ça à ma femme !
- Vous voulez lui faire un procès ? demanda le père de Quinn.
- C’est une conspiration extra-terrestre, c’est obligé ! soupira le père de Christina.
- Du calme, DU CALME ! cria Margaret.
Les gens regardèrent la petite femme blonde.
- Quelque chose est à l’origine de ce mur de glace, et ce quelque chose est dans le stade. Regardez le mur, les bords tendent vers l’intérieur. Comme si il avait essayé de former un dôme. Pour cela, le Pokémon à l’origine de cela doit être à l’intérieur de l’enceinte du stade. Carl !
Le bonhomme hocha la tête et sortit son Octillery.
- Déflagration !
Le Pokémon souffla sur les bords gelés de la clôture qui ne fondirent pas.
- Il fait grand soleil, la glace c’est difficile à maintenir, donc il est toujours là et il contrôle encore sa barrière. On anéantit le Pokémon et la barrière tombera !
Les adultes se regardèrent et regardèrent autour d’eux.
- Donc il faut trouver une personne suspecte qui dresse un Pokémon Glace… marmonna la mère d’Orson.
- Là-bas ! cria le père de Benjamin.
Tout le monde se tourna vers Colin qui serrait son Oniglali dans ses bras.
- C’est le père du gamin handicapé ! grommela Carl.
- Ah…
- Ah mince.
- Pauvre homme ! souffla le père de Gina.
Margaret secoua la tête.
- Le Pokémon en question ne doit pas être bien loin…
- Et il doit être sacrément fort pour avoir fait une barrière comme ça tout autour d’un stade ! admit la mère de Robbie.
Margaret ne put que hocher la tête. « C’est bien ce qui m’intrigue depuis le début… on le verrait je pense… »
Denis arriva avec David.
- Comment ça se profile ?
- Mal, on cherche un Pokémon Glace qui peut faire une barrière autour d’un stade.
David grimaça. « C’est seulement possible ?! »
Denis réfléchit.
- On a deux choix. Soit c’est Arturo Cloyd, un des mercenaires au service de Randy Stallbo qui se sert de Pokémon Glace pour attaquer… mais on le verrait, je pense, et il est censé rester positionné à l’école, soit c’est le Hexagel de ce même Randy Stallbo.
- Un simple Hexagel ?! s’étonna Margaret.
- Ses Pokémon font bien quatre fois leur taille initiale. C’est possible.
- Sauf que du coup, on le verrait, votre couillon de Pokémon géant là ! grogna Carl Gribble.
- Avec le soleil, un Pokémon miroitant comme lui peut tout à fait se cacher…
Margaret hocha la tête et sortit Aquali et Axoloto.
- Eh bah on va voir ça. Savon, Umi, attaque Danse Pluie !
L’attaque commença à créer des nuages. Les autres parents s’abritèrent.
- Han non, pas la pluie, j’aime pas la pluie ! geignit le père de Christina.
- Tu veux bien te taire, Doug, tu me fais honte !!
Au départ ils ne virent rien. Margaret plissa les yeux. Carl secoua la tête.
- Raté, chérie.
Jeannot Briand et des gens de sa classe courraient pour chercher une sortie. Ils traversèrent la piste de course et atteignirent le terrain de foot.
- Hey, il pleut pas là !
- Mais il pleut partout ailleurs !
Margaret regarda Denis qui hocha la tête. David pencha la tête.
- Elle te fait confiance ?!
- Disons que je comprends à peu près ce qui se passe, David, donc oui.
- … okaaay, je me tais alors.
- Pour une fois que je peux me rendre utile pendant une de tes horribles escapades familiales ! sourit Denis.
Jeannot avait compris sans comprendre. Il envoya Monorpale.
- Tête de Fer !!
Le Pokémon s’éleva dans les airs et frappa le « plafond ». Hexagel se releva, furibond, sortant de sa torpeur miroitée. Il entreprit de geler le terrain.
- Aaaaaaah !
- Au secours !
- Ils sont trop loin ! geignit Margaret.
- Il a de sacrées réserves, cet Hexagel, n’empêche… admit Denis.
- Sors Grotadmorv, je vais projeter Ecremeuh couverte de Pouvoir Antique sur ce flocon géant ! cria David.
- Euuuh… t’es sûr ?!
- Je l’ai déjà fait !
Agitant ses chaînes de cristal, Hexagel refroidit cruellement l’ambiance du stade.
- Carl !
- Quoi ?
- Fais quelque chose !
- Mais tu veux que je fasse quoi ?!
Duncan tenta d’approcher la bête avec Maganon mais Hexagel l’enferma dans un grillage de glace en forme de dôme.
- Maudit… Il est tout puissant ici ! grommela le grand homme noir.
- Utilise ta Méga-Gemme !
- Ma quoi ? Oh ça.
Carl sortit Dardargnan. Il enfila le bracelet et donna la gemme à son Pokémon.
- Je touche le truc ensuite ?
- Oui voilà !
- Ok… Vous êtes agaçants avec vos gadgets !
Dardargnan Méga-Evolua en Méga-Dardargnan. Carl haussa les sourcils.
- … bah il a pas changé des masses !
- Il est plus effrayant !! geignit David en se cachant derrière Denis.
Colin arriva.
- Wow, Dardargnan, la classe !
- Et maintenant j’attaque ce truc ?
- Bah oui, Carl ! Qu’on aille sauver Wallace enfin !
Carl leva les yeux au ciel.
- Je vais commencer à croire que tu préfères le petit à moi !
- Evidemment, Carl. Wallace passera toujours avant toi !
Carl regarda sa femme.
- … c’est PAS un truc qui se dit !
- Non, ce qui ne se dit pas c’est admettre qu’on a un enfant préféré. Je ne dirais jamais à Wallace que je préfère Lindsay !
- … je passe après Lindsay et Wallace ???
- C’est absolument pas le MOMENT, CARL, attaque ce Pokémon géant !
- Oh bon sang ! Comment il s’appelle maintenant ?
- Vous pouvez l’appeler simplement Dardargnan ! admit Denis.
- Ok… mais normalement c’est quoi, Super-Dardargnan ?
- Non, Méga-Dardargnan.
- Ahon. C’est con comme nom !
- La science est douée pour faire des trucs compliqués mais ne lui demandez pas de nommer ses créations…
- Bon. Dardargnan, Direct Toxik !
Méga-Dardargnan rentra ses dards et fonça d’une seule traite vers Hexagel, les ailes bourdonnant à toute berzingues.
- On dirait un missile ! s’étonna David.
Hexagel le vit et lança un Laser Glace par les yeux. Méga-Dardargnan esquiva avec simplicité.
- Wow, balaise.
- Reste concentré ! souffla Margaret.
- Pas facile avec ce que je viens d’apprendre.
- Je suis une mère, Carl !
- Ouais bah…
- Carl, tu es l’homme de ma vie, Wallace et Lindsay sont mes enfants, tu peux te protéger tout seul et pas eux !
- Ouais bah c’est mes enfants aussi !
- Monsieur Gribble…
- Quoi… ho merde…
Hexagel avait déployé des chaînes immenses et Méga-Dardargnan était un peu pris dedans.
- J’fais quoi ?!
- Vous vous êtes jamais battu ? s’étonna David.
- Contre un Hexagel de quinze mètres, non, et j’me bats pas tous les jours, moi, je suis pas d’une famille de foldingues comme vous !
- … je suis médecin ! geignit David.
- Et je confirme, il se bat mieux que vous ! admit Denis.
- Carl est juste un peu rouillé mais je suis sûr qu’il peut le faire. Allez, Carl !
Carl regarda sa femme.
- Mouais.
- Oh, allez. Aie un peu confiance en toi, pense à notre fils, il faut qu’on le retrouve !
- N’ayez pas peur de cette puissance, la Méga-Evolution a cela de bon que même un dresseur peu expérimenté peut laisser libre cours à son imagination.
Carl inspira et regarda Denis.
- Je ne suis pas « peu expérimenté », j’ai juste plus l’habitude de me battre comme avant ! Double Dard !!
Méga-Dardargnan agita ses dards de manière mécanique. Le Pokémon eut bientôt un mouvement de ses membres par saccades, comme une mitraillette. Il se libéra seul des chaînes de l’oppression d’Hexagel. Le Pokémon Cristal fronça les sourcils. Méga-Dardargnan bourdonna de façon pétaradante.
- Et ma femme pourra vous dire que j’étais un gros morceau.
- Carl n’a jamais été très fan d’attraper des Pokémon, le seul qu’il s’est donné la peine d’attraper, c’est Remoraid qu’il a dû aller capturer à mains nues dans le lac chez mes parents. C’était une condition pour m’épouser.
- Ah oui, vous venez de cette famille où avoir un Pokémon Eau est une condition d’entrée sine qua non… se souvint David.
- Exact. Sauf que Carl n’est pas faible loin de là, comme il n’a jamais eu que deux Pokémon sur lesquels se concentrer, il a toujours mis énormément de soin à leur entrainement et à leur élevage. Dardargnan se chargeait des attaques physiques, Octillery des attaques spéciales, sa petite équipe se complète bien je trouve, mais la plus grande force de Carl, c’est justement qu’il sait ce qu’il vaut, ni bon, ni mauvais. Et de fait, posséder d’un coup une telle puissance, je comprends que ça le perturbe.
Carl inspira.
- Bon ça ira comme ça pour la minute biographie !
- Pardon mon chéri !
- Hm… Allez…
Hexagel balança un Blizzard qui frappa tout le stade face à lui. Les parents se couvrirent.
- Wow !!
- David, attention !
- Oh lala ! geignit Margaret.
Carl se tourna vers sa femme et ses Pokémon qui tentaient de la couvrir. Il grommela.
- Pas ma femme, gros tas de glace pilée à la con ! Dard Nuée !!
Méga-Dardargnan se comprima et étendit ses dards, lâchant une nuée de missiles qui frappèrent Hexagel sur les côtés. Le Pokémon cessa son blizzard.
- Pfiou ! souffla Colin en se frottant les bras.
- Ils sont malades ces Pokémon géants ! souffla Shawn.
- Ca va maman ? s’inquiéta Lindsay.
- Oh oui, oui… mais il faut se débarrasser de cette horrible créature !
- J’y viens. DIRECT TOXIK !
Méga-Dardargnan poussa un cri bourdonnant. Il se comprima, ses pattes repliées contre lui-même de sorte à former un véritable missile.
- Wow, ça va péter… marmonna Denis.
Méga-Dardargnan fonça en piqué sur le sol. Il se ressaisit et frôla l’herbe du stade. Il passa sous Hexagel. Le Pokémon perdit un temps fou à se retourner. Méga-Dardargnan était déjà au-dessus de lui. Méga-Dardargnan fonça en spirale autour du flocon géant qui agita ses chaînes pour tenter de retenir le Pokémon.
- Euh… on n’a pas de temps à perdre, là… marmonna David.
- Je sais bien.
- … et donc vous faites quoi ?
- J’refais un truc que je faisais avec Dardargnan mais là je le fais avec Méga-Dardargnan. J’utilisais Hâte pour gagner de la vitesse et frapper mon adversaire en un seul coup. J’aime bien battre mes adversaires en un seul coup, ça me donne un grand sentiment de satisfaction.
David agita la tête. Denis semblait perplexe aussi.
- Ouais, je sais, ça vous semble bizarre à vous les « tactichiens » ou les « stratégistes » qui aimez faire des « plans » pour battre vos ennemis, mais moi je m’en cogne de tout ça…
Méga-Dardargnan brisa les chaînes d’Hexagel. Le Pokémon sembla étonné par les pouvoirs de son adversaire.
- La vitesse atteinte est suffisante…
Méga-Dardargnan fit demi-tour au-dessus des parents.
- C’est parti !
Méga-Dardargnan fonça vers Hexagel. Il partit en vrille. Hexagel tenta une attaque Lance-Soleil mais la pluie de Margaret était encore active, et l’attaque était donc bien trop faible.
Méga-Dardargnan transperça Hexagel et le fit voler en éclats.
- OW !! cria Denis.
- Shhhh… geignirent David et Colin.
- Tu y es peut-être allé un peu fort, mon chéri…
- Ah bah faut voir le bestiau qu’il y a en face, hein…
La barrière de glace se mit à fondre. Les étudiants s’échappèrent, tout comme certains parents d’élèves. Margaret remarqua que les parents des élèves de la classe de son fils les suivait.
- On doit retrouver nos enfants !
- Quitte à ce qu’on doive se battre !
- Ma Fey doit revoir son bébé ! cria sa mère en levant James Junior.
David et Denis la regardèrent.
- C’est vous qu’ils veulent suivre, c’est vous qui avez soulevé leur enthousiasme ! sourit Denis.
- A vous de mener les troupes !
Margaret regarda le couple. Carl regarda sa femme.
- Les « troupes » ?! Non mais ça va pas ? Vous vous croyez où ?!!
Colin regarda les deux. Duncan les rejoignit.
- Merci de m’avoir sorti de là ! grommela l’homme.
- De rien ! souffla Carl.
- C’était ironique, j’ai dû attendre que ça fonde, c’était incassable !
- Bah j’vous ai libéré maintenant, arrêtez de brailler.
- Hmph…
- Nous ne formons pas une « troupe », monsieur Truman et monsieur Smirnoff ! Nous sommes des parents qui allons remplir notre rôle de parents en allant sauver nos enfants !
Denis et David levèrent les mains alors que Colin était mort de rire.
- Alors votre vocabulaire guerrier, si vous me permettez l’impolitesse, vous vous le gardez ! En avant !!
Margaret avança, suivie par Duncan, son mari et les autres parents. David regarda Denis.
- Tout fout le camp !
- C’est clair. Elle est où l’époque où les Smirnoff étaient les meneurs d’hommes ?!
- Je suis peut-être pas un bon Smirnoff…
Colin agita la tête.
- Toi et ta sœur vous avez toujours un peu voulu briser ce cycle familial de conflits et de batailles stériles, je pense que le moment est juste arrivé. Bon travail !
Colin partit avec les autres parents. David et Denis suivirent le mouvement, perplexes.
« Wallace, courage, on arrive… » songea Margaret Gribble.
***
- Draco Météore !!
Dracolosse cracha une charge d’énergie qui se divisa en plusieurs charges qui retombèrent vers Wallace et ses Pokémon.
- Wowowow… On s’éloigne !!
Wallace et ses Pokémon partirent sur le côté. Justin Truce agita Exagide vers lui, et les météores le suivirent.
« Hein ??? »
L’attaque explosa les escaliers. Wallace et ses Pokémon furent projetés dans les haies des jardins.
- Waaaaaaah !
- C’est terminé, je ne te ferais plus de cadeau. Tes cabotinages n’auront plus de prise sur moi. Draco Météore !!
Dracolosse recommença son attaque. Wallace et ses Pokémon se relevèrent.
- Bordel, faut le battre !!
Chartor, Canarticho, Pandespiègle et Pingoléon hochèrent la tête. L’attaque explosa autour d’eux.
- Putaaaaaain !
- Sors de ta cachette, sinon je brûle tout !
- BAH BRULE TOUT ALORS, TROUDUC !
Justin fronça les sourcils. « Insolent en plus… »
- Dracolosse, Déflagration !
Le dragon s’exécuta et enflamma les haies des jardins. Wallace plissa les yeux. « Merde, il l’a fait !! »
Justin plissa les yeux. « C’est un peu radical, mais je ne peux pas rester à affronter ce gamin éternellement. C’est ma guerre, je dois me tenir prêt à l’arrivée de Smirnoff… »
Pingoléon arriva en Aqua-Jet vers Justin muni d’Exagide et Dracolosse.
- Non mais je REVE !!
Justin repoussa lui-même le Pokémon d’un coup d’épée. Dracolosse esquiva Canarticho de justesse.
- C’est une BLAGUE ??? Tu t’évertues à employer une stratégie aussi puérile que « tout est en feu, profitons-en » ? C’est MINABLE !!! Dracolosse, Surf !
Dracolosse s’évertua à éteindre l’incendie qu’il avait provoqué.
Une fois le feu neutralisé, Justin entendit un :
- Pas plus que « Vite, éteignons l’incendie, mon adversaire a été plus malin que moi qui agis précipitamment, sans penser aux conséquences ! »
Qui venait d’un endroit indéterminable. Justin plissa les yeux. « Où est-il ?! »
- Tu te caches ?! « Certes, mais où, les haies sont brûlées, je vois tout ! »
- Ma parole, vous êtes extraordinairement con ! Vous êtes un homme d’honneur mais vous êtes quand même furieusement con !
- … Je vais te massacrer !
- Vous arrivez même pas à voir où je suis !
Les jardins étaient entourés par des bâtiments. A gauche, les locaux de la fac, à droite le couloir de l’administration. En toute logique, donc. Juste face à lui, Justin Truce avait le hall, dont les portes donnaient sur les jardins.
Justin réalisa alors qu’il y avait un endroit où Wallace pouvait être. Il regarda sur les toits et trouva Wallace qui se baissait.
- Oups !
- … misérable petit bouseux ! ULTRALASER !
Dracolosse frappa le toit à sa gauche. Il fit voler l’habitacle en éclats. Wallace courrait vers les halls.
« Il envisage de s’échapper ? D’aller récupérer le gamin, d’aider ses amis ?! Comment est-il monté là-haut ?! »
- Draco-Météore !
Dracolosse lança l’attaque. Justin allait donner un coup d’épée pour rediriger son attaque, mais on la lui retenait.
- Plait-il… ?!
Justin remarqua que l’épée était tenue par Pandespiègle. Qui tenait dans sa bouche une Pokéball.
- … Bulbizarre !!
Le Pokémon monta sur l’épaule de son maître.
- Fouet Lianes !!
Le Pokémon tenta d’attraper Pandespiègle qui cracha la Pokéball, lâchant Chartor.
- … misère de…
Chartor cracha un vif Lance-Flammes. Pandespiègle fit briller ses yeux et tira sur Exagide. L’épée écarquilla l’œil.
- Im… possible !! cria Justin en se couvrant avec l’épée, lui et Bulbizarre.
Wallace descendit du toit au niveau des escaliers, là où la jonction entre le toit et les marches était la plus basse. Pingoléon vint se reposter près de lui tout comme Canarticho.
- Manny, je sais que tu es épuisé, tout comme Tabasco, mais je vous demande juste encore un peu de votre force !
Le canard hocha courageusement la tête.
- Allez !
Canarticho tenta un nouveau Rapace. Wallace observa Pandespiègle se débattre avec Exagide. « Parfait. J’aurais dû y penser plus tôt, ça m’aurait évité des problèmes. Tricherie ! J’utilise l’attaque adverse pour l’attaquer… mais Dracolosse est là, du coup ce plan… »
- Dracolosse, Vent Violent !!!
Dracolosse allait agir. Canarticho le frappa en pleine face de son attaque Rapace. Justin fronça les sourcils.
- Non, éclate plutôt ce maudit canard !!! Ultralaser !!
Dracolosse sembla incapable d’en refaire un aussi tôt. Justin grommela.
- Bon sang !! AAAARH !
Pandespiègle tirait sur Exagide, et Chartor utilisa Danse Flammes pour entourer la lame de flammes. Le Pokémon sembla souffrir… tout comme Justin. Wallace écarquilla les yeux.
« Merde… Non ! C’était le plan ! Je savais que ça allait arriver. S’ils sont voués à respecter l’ordre des tours pour profiter de la force et de l’expérience de l’autre, maître et Pokémon sont liés par la souffrance également. »
Bulbizarre regarda son maître, inquiet.
- … C… Continue, Tabasco ! Pepsi, attaque Laser Glace !!
Pingoléon frappa Dracolosse qui esquiva vivement suite à un regard de son maître. Wallace souffla, la main tremblante. « J’ai acculé Justin Truce… »
Bulbizarre grommela et sauta par-dessus le bouclier d’Exagide.
- BULBIZARRE NON !!
Le Pokémon fonça sur Pandespiègle. Wallace s’étonna. « Ca, c’était pas prévu… »
Il traversa les flammes de Chartor qui eut un mouvement de recul.
Le premier Pokémon de Justin Truce attrapa Pandespiègle et la balança avec violence contre un mur.
- BRENDA !!!
Il prit ensuite Chartor par le cou et l’étrangla sévèrement. Le Pokémon recula, incapable de cracher des flammes. Justin Truce, libéré de l’attaque, recula, légèrement touché.
- Urgh… Bulbizarre, suffit !
Le Pokémon balança Chartor vers Wallace. Le jeune homme récupéra son Pokémon, quelque peu secoué.
- Brenda !
Wallace alla vers l’oursonne, à terre et visiblement mal en point. Bulbizarre lui barra la route. Wallace regarda la créature.
- On est pareils, mon pote, t’es prêt à te brûler la gueule pour ton maître, moi…
Wallace tenta de dépasser Bulbizarre qui se mit à le fouetter.
- AAAH !
- Bulbizarre, stop !
Wallace se releva et continua à avancer mais Bulbizarre le frappa de nouveau.
- PUTAIN ! Merde !!
Wallace continua, pas à pas, mais Bulbizarre continuait de le fouetter, à plusieurs endroits. Wallace récupéra Pandespiègle et la serra contre lui. Justin Truce le regarda en soupirant.
- Ca va, Brenda ? Tu m’as fait peur ! Tu as été très courageuse, tu sais…
Le Pokémon regarda son maître et lui leva un pouce encourageant. Wallace souffla, soulagé.
Justin regarda Bulbizarre.
- C’était de l’inconscience, Bulbizarre. Et tu n’étais pas obligé de frapper ce garçon.
Le Pokémon regarda son maître avec tous les yeux de l’inquiétude. Justin souffla et regarda Exagide, affaiblie à son bras.
- Tchhh… Mais bon sang, pourquoi se bats-on…
Wallace se releva et se retourna vers Justin.
- Parce que visiblement, prendre un enfant ou mes amis en otage, ça ne vous pose pas de problème.
- Parce que vous croyez que j’ai le choix ?
- Vous dites pas non en tout cas. La vieille ordonne, vous obtempérez, je vois le genre. Elle vous tient par quel bout ?
Wallace se leva. Justin le regarda.
- J’ai toujours autant envie de te rabattre ton caquet.
- Vous faisiez pas autant le malin tout à l’heure avant que le père fouettard vienne vous sauver la mise.
Justin soupira.
- Tu es aussi malin que je suis fort. C’est une alchimie qui ne mènera à rien.
- Mais je dois vous buter parce que votre vieille maquerelle détient mes amis.
Justin inspira.
- Tu n’as qu’à appeler Roland Smirnoff pour qu’il vienne les sauver et régler le problème.
- Bah bien sûr, j’appelle le numéro que je n’ai pas pour appeler un mec qui me sort par les yeux pour qu’il règle mes problèmes. Génial. Donc un, j’ai pas son numéro, deux, ça me ferait vraiment chier d’en devoir une à ce connard, trois, votre plan est méga con et Seth le savait.
Justin tiqua de l’œil.
- C’est un mensonge. Seth ne vous a pas donné de carnet. Tu as eu ces informations autrement.
- Cette version vous ferait plaisir, hein. Bah c’est pas la vérité.
Justin serra les dents. « Mais pourquoi… Il attaque Teresa, ça, je peux comprendre, il ne l’a jamais supportée… mais aider ces enfants ?! »
- Comment as-tu eu le carnet ?
- Il était dans mon casier.
- Que contient-il ?
- Votre plan précis pour cette attaque. C’est comme ça que je savais que vous seriez ici. On a su pour les entrées surprise, pour les étudiants, les Desséliande et pour le hall, mais on ne savait pas à quoi serviraient les Pokémon géants, ça restait une grande inconnue… qui apparemment s’est avérée fatale.
Wallace soupira.
- Vous pouvez être rassuré, la trahison de Seth n’a pas réussi. On a perdu.
Justin s’étonna. C’est à cet exact moment que, derrière les grillages entourant les jardins, des murs de terre s’élevèrent. Wallace et Justin s’étonnèrent.
- La muraille de Kidd Rogue… marmonna Wallace.
- Cela signifie que quelqu’un essaie de s’introduire ici par derrière… mais qui ?! s’interrogea Justin.
***
Donkey Kong Country 3 – Water WorldMargaret observa, impuissante, la muraille de terre et de sable mêlée s’interposer entre elle et les jardins.
- Merde… soupira Carl.
- On s’y met tous et on peut la briser ! cria David.
Les parents plissèrent les yeux.
- Nos enfants sont pas dans les jardins… marmonna le père de Mike.
- … On devrait plutôt entrer par devant, nos enfants sont là ! souffla la mère de Tino.
- Vite, tous par devant ! cria la mère de Fey en rajustant James Junior sur elle.
Margaret regarda les parents partir.
- Mais… mais et Wallace…
- C’est votre fils, pas le nôtre ! souffla le père de Holly.
- Voyons les choses autrement… marmonna le père de Clive. On fait deux équipes, l’équipe A va chercher les enfants et l’équipe B… s’occupe de rejoindre Wallace !
- Voilà, on fait comme ça ! admit la mère d’Orson.
Margaret regarda autour d’elle. Seuls Sara Lan, Georgia Twain, Annette Mayer, Colin, Duncan, David et Denis étaient restés avec elle.
- … oh misère…
- C’est pas juste, hey, revenez !! grommela David.
- Margaret… souffla Denis.
La blonde inspira.
- Allez avec eux.
Denis plissa les yeux. Carl s’étonna.
- M’enfin, Maggie…
- Allez-y, je reste là, je vais m’en tirer.
- Il est hors de question que je te quitte ! grommela Carl en croisant les bras.
- Madame Gribble, si mon frère est dans ces jardins… marmonna David.
- Ne vous inquiétez pas, je suis prête à me battre contre lui aussi.
David haussa les sourcils. Denis le tira par le bras.
- On va laisser Margaret tranquille, ok, David ?
- On vous laisse mais si vous avez le moindre problème, vous nous appelez ! souffla Duncan.
- Avec Méga-Oniglali je pourrais fragiliser sa barrière… mais après l’explosion de tout à l’heure je ne pense pas avoir la force nécessaire… soupira Colin.
- Je vais me débrouiller.
Le groupe partit. Margaret souffla et regarda la muraille. Carl regarda sa femme.
- Avec l’Octazooka d’Octillery, je peux peut-être…
Margaret sortit Aquali. Le Pokémon envoya un Hydrocanon sur la muraille. L’attaque frappa le mur. Carl observa sa femme, quelque peu inquiet pour sa santé mentale.
- J’ai été une mauvaise mère pour Wallace…
Carl inspira. « Et voilà, j’étais sûr que c’était ça… »
- J’aurais dû faire l’impasse sur cette histoire idiote avec mon père. Je n’aurais pas dû l’ignorer comme ça… Ne plus lui adresser la parole, mais quelle idiote j’ai été…
Carl hocha la tête. Il ne sortait pas Octillery parce qu’il sentait que sa femme voulait régler ça toute seule.
Derrière le mur, Kidd Rogue souffla.
- Inutile. Depuis le dernier affrontement j’ai renforcé mes défenses. L’eau n’y suffira pas.
Margaret observa le mur. Aquali avait beau l’attaquer, le sable absorbait l’eau et la terre ne le faisait pas. Le mur ressemblait à un gâteau au chocolat.
La blonde inspira et fouilla dans son sac à main.
- … chérie ?
- Je sais que c’est un trésor familial, mais…
- … euh, je crois que t’as pas le droit, chérie, c’est censé être pour les cas d’extrême urgence…
- C’en est un.
- Enfin, les cas de vie ou de mort. J’avais entendu ta grand-tante en parler…
- C’est à moi que ces Pokémon ont été légués, c’est à moi d’en faire ce que je veux, Carl, si je veux utiliser le trésor familial, je le fais !
Carl leva les mains, embarrassé.
- Ok, ok… mais tu sais que du coup, tous les membres de ta famille vont être au courant…
- Oui je sais.
- … y compris Wallace.
- Oui, je sais.
Carl agita les mains en secouant la tête.
- Fais comme tu veux…
- C’est ce que je comptais faire. Umi, prépare-toi.
Aquali cessa son attaque et recula.
Margaret sortit la ceinture bleue et dorée à laquelle étaient accrochées quatre Appât Ball.
- Les quatre Pokémon de légende de la famille Houston… qui ont appartenu aux anciens de la famille… Il faudra rien de moins que ça pour briser ce mur et vaincre ce Justin Truce.
Carl haussa un sourcil.
- Attends, tu comptes vraiment…
- Mais enfin, Carl, tu comprends ce qui se passe ou quoi ? Notre fils s’est embrigadé dans une histoire trop grande pour lui ! C’est notre rôle en tant que parents de lui porter secours ! Peu importe ce que ça coûtera !!
Margaret ouvrit les quatre Pokéballs. Il en émergea un Crustabri, un Oratoria, un Demanta et un Bargantua.
- Le Crustabri de grand-tante Xavière… Le Bargantua bleu de tante Léandre… Le Demanta de Mère… et l’Oratoria de Père.
Carl déglutit. Lui-même n’étant pas un Houston, il pouvait sentir la valeur et le pouvoir de ces Pokémon, la quintessence du dressage de la famille de sa femme.
A quelques centaines de mètres de là, les familles qui avaient fui étaient coincées sous la neige paralysante d’Arturo Cloyd. David, Denis, Colin et Duncan se tenaient à distance pour y échapper.
- Ah, on a voulu faire les malins et abandonner la brave demoiselle… eh bien dansez, maintenant ! ricana le grand brun en col roulé blanc.
Margaret regarda le mur. Elle regarda les quatre Pokémon et regarda Aquali.
- Quand je serais trop âgée pour manipuler un Pokémon, tu les rejoindras. J’en ai fait le serment quand je suis devenu une femme. Je m’y tiendrais.
Encore plus loin, Jeffrey Houston sentait ses Pokéballs vibrer. Il secoua la tête. « Margaret, qu’est-ce que tu fous ?! »
Il regarda le petit Raphaël et secoua la tête. « Et pis merde ! Je peux pas rester là pendant que Margaret utilise l’équivalent de l’argenterie dans une famille normale ! »
Il entreprit de se déplacer avec le gamin.
Quelques immeubles plus loin, Roland avait la meilleure vue sur l’école, et observait tout cela avec des jumelles, assis sur une chaise pliable, tout en mangeant des doritos au fromage.
Margaret inspira.
- Je dois utiliser leurs surnoms d’origine sinon ils ne m’obéiront pas…
Elle regarda la ceinture bleue et dorée et hocha la tête.
- Saint-Jacques, Stalagtites et Picanon !
Le Pokémon éclata de rire. Crustabri balança une nuée de piques de glace qui frappèrent le mur et s’y enfoncèrent. Kidd Rogue plissa un œil. « Hm ?! »
Les Picanon suivirent le mouvement et s’ajoutèrent aux Stalagtites pour fêler la muraille. Kidd Rogue se leva et regarda Trépassable et Triopikeur.
- Renforcez-là !
Les deux Pokémon hochèrent la tête.
- Nibbla, attaque Aqua-Jet et Mâchouille !!
Bargantua fronça ses yeux bleus et fonça vers la muraille, entouré d’eau. Il se mit à la mordre et sembla pouvoir y creuser assez facilement. La muraille se renforça et se couvrit même de pointes. Bargantua s’éloigna pour mieux revenir à la charge. Margaret hocha la tête. « Si l’ennemi réagit, c’est que je suis sur la bonne voie ! »
- Exocet, attaque Anneau Hydro et Lame d’Air !
Demanta sourit et forma un cylindre d’eau autour de lui. Tournoyant en son sommet, il envoya de puissantes lames d’eau vers la muraille, la secouant dangereusement.
Kidd grimaça. « J’ai même pas le temps d’absorber ses attaques, elle pilonne le mur avec une telle force ! »
Margaret secoua la tête.
- Ca ne suffit pas…
- Tu l’entames déjà bien, continue chérie, tu te débrouilles comme une reine !
- … Calliope…
Margaret inspira. C’était fatigant de contrôler ces quatre Pokémon et en plus de se dire que si ce mur lui résistait déjà comme ça, qu’est-ce que ça allait être face à Justin Truce. « Je suis insuffisante, certes, mais je préfère être insuffisante aux côtés de mon fils que… »
Elle fut tirée de ses réflexions par Oratoria qui posa ses nageoires sur ses épaules.
« Le Pokémon de Père… Oui, je peux y arriver, je dois me surpasser pour Wallace ! »
Margaret se ressaisit. Le Pokémon se plaça aux côtés de sa maîtresse temporaire. Margaret hocha la tête.
- Calliope, Aria de l’Ecume !
Oratoria se souleva dans les airs, chantant une douce mélodie. Kidd s’étonna.
Justin Truce se retourna. Wallace ne comprenait pas ce qui se passait en sentant ses Pokéballs vibrer. « Oncle Jeffrey m’a dit que si ça arrivait c’est que quelque chose se passait dans la famille… »
- Mais qu’est-ce qui se passe ?
Oratoria souleva des trombes d’eau.
- Saint-Jacques, Exocet, Nibbla, recommencez vos attaques !!
Oratoria dansait dans les airs, entourée d’eau. La muraille elle-même était nimbée d’humidité. Les Stalagtites renforcés de Crustabri la percèrent. Kidd s’éloigna.
- Bordel de merde !!
Bargantua mordit dedans comme si c’était du cake. Le Pokémon y creusa une véritable meurtrière de bunker.
- Mais putain j’avais renforcé la composition exprès !! Merde !!
Les lames de Demanta frappèrent le mur et l’explosèrent littéralement.
- Le chant de cette foutue otarie… a affaibli mon mur !
Margaret regarda Aquali qui hocha la tête. Le Pokémon réutilisa son Hydrocanon pour briser définitivement le mur de terre et de sable. Kidd apparut avec ses deux Pokémon.
- … bordel à cul, vous êtes qui ???
- Juste une personne plus forte que toi, résuma Margaret.
Carl agita la tête. « Elle a été contaminée par la famille de dingos de l’autre médecin là… »
Kidd regarda Trépassable et Triopikeur.
- Attaque Tourbi-Sa…
L’Aria de l’Ecume frappa les deux Pokémon. Bargantua bouffa une partie de la tête de Trépassable tandis que Demanta attaqua Triopikeur en le chargeant, un Hydrocanon enroulé sous chacune de ses ailes. Kidd serra les dents, défait.
- … ils étaient affaiblis à cause de la confection du mur, c’est pas du jeu !
- Mais ce n’est pas un jeu, jeune homme. Ecartez-vous, ces Pokémon sont assez puissants pour faire sciemment du mal à un humain.
Crustabri se plaça face à Kidd, souriant comme un maniaque. Margaret et Carl passèrent, accompagnés par Oratoria. Les autres Pokémon suivirent le mouvement.
- Bien. Le grillage…
Arturo vit le mur de Kidd fondre en morceaux. Il plissa les yeux. « Je dois me retirer, si quelqu’un a été assez puissant pour briser ce mur, il le sera assez pour me briser moi… »
L’homme enfourcha son Feunard glacé et partit, laissant sa neige fondre lentement. Les parents semblaient fourbus. David, Denis, Colin et Duncan approchèrent, suivis par Sara, Annette et Georgia.
- Vous étiez là ? Vous auriez pu nous aider ! grommela le père de Clive.
- … c’est l’hôpital qui se fout de la charité, « Equipe A » ! soupira David.
- En tout cas, Margaret a l’air d’avoir réussi ! sourit Denis.
- Cette femme en avait plus sous la pédale qu’elle n’avait l’air de le laisser entendre. A nous de jouer maintenant ! souffla Duncan.
- J’suis prêt à faire sauter cette école, perso ! sourit Colin.
David, Denis et Duncan se tournèrent vers lui. Il leva les mains.
- Une fois les gosses évacués ! C’est évident !
Justin Truce replaça Bulbizarre derrière lui.
- Bon, il est temps d’en finir. Ta petite stratégie ne marchera pas deux fois, et je n’ai plus l’intention de perdre plus de temps…
Dracolosse se mit en mouvement. Wallace s’éloigna, tenant toujours Pandespiègle contre lui, rejoignant Canarticho, Chartor et Pingoléon.
- Cette fois je démolis tes Pokémon, et ensuite je te fais mon prisonnier.
- Essayez un peu pour voir.
- Ce n’est plus un jeu, Gribble. Tes amis sont nos otages, ta famille est probablement également sous notre joug suite à l’attaque coordonnée du stade…
Wallace fronça les sourcils et déglutit.
- … tu es probablement le seul élément encore libre de ta faction, alors je serais toi, je ferais moins le…
« NOOOOOOOOOOOON ! »
Justin et Wallace relevèrent la tête. C’était la voix de Teresa, dans leurs têtes. Wallace plissa les yeux.
- … vous disiez ?
- … qu’est-ce qui s’est passé… enfin, ça ne change rien. DRACO-METEORE.
Dracolosse frappa en l’air une énorme charge d’énergie qui se divisa en une ribambelle de petites météores prêtes à retomber sur Wallace et son équipe.
- On se prépare à encaisser…
Canarticho et Chartor étaient épuisés. Pingoléon avait déjà bien donné. Pandespiègle essayait toujours de se remettre des attaques de Bulbizarre.
Des Stalagtites vinrent briser les météores. Wallace s’étonna. Justin haussa les sourcils et se retourna vers Margaret et Carl Gribble. Un Crustabri accompagnait la femme blonde.
- … c’est une BLAGUE ??? s’étonna Justin.
- Papa ! Maman ! souffla Wallace, incroyablement soulagé.
A l’intérieur, dans le même temps que toute cette petite bataille avait eu lieu, s’était déroulé une autre bataille, non moins épique. C’est à l’exact moment où les parents de Wallace entraient dans les jardins que le tournant de la guerre, ce vibrant déclic tactique, s’était amorcé…