Chapitre 4 : Kamu (par Skyzoguy - Pokephilosophe)
Le concours de pêche de mon Jean-Eudes d’amour allait commencer et j’étais fin prêt pour le soutenir. J’avais mon sac plein de rafraîchissements et d’en-cas, mon costard bleu marine, mes Pokeballs à la ceinture... Il ne restait plus qu’une chose à régler.
« Allez Cancrock ! Faut se réveiller maintenant. »
Mon moyen de locomotion dormait toujours en pendouillant au plafond de ma chambre. Enfin, "dormir" était un euphémisme pour désigner l'état de quasi-léthargie dans lequel était plongé le Scorvol. Et ça ne servait à rien de le pousser ou de le frapper : en plus de faire extrêmement mal – testé et approuvé - , ça le berçait plus que ça ne le réveillait. Il ne me restait plus qu'une solution, le seul objet capable de frapper sa seule faiblesse onirique : le mégaphone. C’était la seule faille que j’avais pu trouver pour l’extirper de ses rêves et j’allais l’exploiter sans aucun scrupules. Je pris l’arme sur ma table de chevet, appuyai sur la gâchette et criai un bon coup dedans. La chauve-souris se réveilla en sursaut et s'écrasa sur le parquet dans un lourd fracas. La secousse provoquée renversa une pile de livres et sûrement quelques vases dans le reste de la maison. Le bruit sourd d’un balais tapant le sol de ma chambre par en-dessous m’informa que mes parents étaient réveillés.
Après les avoir esquivés à coup de cachette dans la salle de bain et de pas feutrés sur le parquet grinçant, choses presque impossibles avec un Scorvol à moitié endormi qu’on est obligé de se coltiner parce qu’on a perdu sa Pokeball, je réussis miraculeusement à accéder au toit. Il était préférable pour lui de commencer à voler en planant plutôt qu’en battant des ailes, vu son manque d’énergie le matin. Je montai sur lui en m’accrochant à son cou et lui ordonnai de s’envoler en direction de la route 222. Il pivota au ralenti en essayant de se rappeler où était ladite route et sauta du toit pour foncer… droit dans un arbre.
Un début de journée comme les autres, en somme.
***
Le soleil tapait dur malgré les quelques nuages dans le ciel. Le type Sol de Cancrock le rendait résistant à la chaleur tandis que celui en costard sur son dos risquait une insolation à chaque fois qu’il levait la tête. Il restait encore une dizaine de minutes de vol avant d’arriver au concours. Pendant que je vidais un bidon d’eau, mon portable vibra dans ma poche. Je venais de recevoir un SMS de la police.
"Le cambrioleur et l'argent ont été retrouvés. Les cuillers restent introuvables."
La nuit dernière, le magasin d'une grande enseigne de mobilier s'était fait voler son argent et un stock de cuillers ; allez savoir pourquoi on volerait des cuillers. En tant que super-héros de la ville, je collaborais souvent avec les inspecteurs pour coincer les délinquants. Je savais qu’ils ne me prenaient pas au sérieux mais ils étaient obligés d’admettre que j’avais une bonne image de persuasion. Moi-même j’étais surpris que le peuple me donne de la crédibilité malgré mon costume beaucoup trop sombre. Vous auriez cru quelqu’un tout habillé en noir avec des yeux rouges qui vous aurait dit « Je suis celui qui protège la vie du crime. », vous ? C’est pourtant ce qu’ont fait les gens de Rivamar. Fallait croire qu’on aimait persévérer dans les erreurs de jeunesse, à Sinnoh.
De là où j'étais, je pouvais voir la porte sud-ouest et le début de la route 222. Je remarquai alors un Draco qui ondulait au pas de course – j'avais un problème avec les expressions, à l'époque - suivi d'un Banshitrouye sautillant sur ses deux minuscules pattes qui avançait étrangement à la même vitesse. J'aurais pu reconnaître ce regard supérieur et cette maladresse entre mille. C'était le Skylulikageflemsu et le Chenipotte de Jean-Eudes. Son art dans le milieu des surnoms m’avait toujours surpris. Nul ne pouvait savoir où il avait trouvé l'idée du nom tarabiscoté de son Draco, ni celle d’appeler un Pokemon Plante/Spectre "Chenipotte". Je ne lui avais jamais demandé ; je ne voulais pas remettre en cause son talent certain pour les noms. Ils avaient l'air de chercher quelque chose. A l'altitude à laquelle on était, il ne pouvait pas nous voir sans lever la tête. Je demandai à Cancrock de descendre, sans réponse. Après quelques ordres infructueux, je me pendis par les mains à son cou pour le faire descendre manuellement - acrobatie à ne pas reproduire, surtout quand on est aussi souple qu'une poutre comme moi - et compris aussitôt pourquoi il n'avait pas réagi. Le Scorvol s'était endormi.
***
« - Vous voulez que je vous aide, monsieur ?
- Non, c'est bon. Je vais me débrouiller. »
J'étais pendu par les pieds au seul arbre existant sur la plage. Sans mégaphone, j'avais été obligé de piloter manuellement Cancrock et il eut la bonne idée de se réveiller en pleine atterrissage, faussant toutes mes manœuvres. Ce genre de scène revenait souvent. Très souvent. Trop souvent. Quelques personnes s'arrêtaient pour admirer le spectacle, mais l'appel des Magicarpes les reprenait vite.
Après une séance de voltige et de toboggan sur dos de Scorvol, je me mis à la recherche de mon Jean-Eudes. Je ne me rappelais jamais de son spot habituel - il faut avouer qu'ils se ressemblaient tous. En plus, il devait sûrement avoir faim à cette heure là. Pour m'aider dans la tâche, je sortis mon Absol et mon Drascore. Je les briefai sur la situation en sautant les passages de crash et leur demandai de retrouver "un costard assez fluo pour le confondre avec un Pharamp qui se serait trompé de couleur". Avant qu'ils ne partent, je pris l'Absol à part et lui chuchotai :
« Chao, garde un œil sur Julien. Tu sais bien ce qu'il se passe quand il voit un ballon. »
Elle acquiesça d'un léger mouvement de tête et s'éloigna avec le Drascore. Enfin, je savais que j'allais faire le plus gros du travail : entre le narcoleptique, la tête-en-l'air et le perceur de ballon, il y avait peu de chance qu'ils le trouvent avant moi. Pendant que je longeais la plage, je vis au loin un jeune garçon à chemise alolaënne sur un vélo à quatre roues pédalant comme si sa vie en dépendait. C'était Axel, le cousin de Jean-Eudes. Il fallait croire qu'ils avaient tous le goût de l'excentricité dans leur famille. Je l'avais rencontré quelques fois lors de sorties avec son cousin et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était... spécial. Par une longue réflexion d'une seconde, je compris qu'il venait de quitter son cousin et donc que Jean-Eudes n'était pas loin ; chose vérifiable par un simple mouvement de tête. Je courus vers une silhouette humaine d'une lueur verte radioactive accompagnée d'une boule rouge et blanche, trop content de l'avoir trouvée en premier. J'en oubliai même la difficulté de courir sur du sable avec des chaussures de ville. Quelques pêcheurs se retournèrent vers moi avec de larges sourires, sûrement amusés par ma façon de courir en trébuchant toutes les trois secondes.
Jean-Eudes ne m'avait pas entendu arriver, trop concentré sur sa pêche. Il était en train de se battre avec une touche ; un gros spécimen vu la violence avec laquelle il remontait sa canne. Je m'assis derrière lui, profitant de la scène. Tupointes, le Voltorbe de Jean-Eudes, me salua d'un « Torbe » enjoué auquel je répondis d'un signe de la main. Un groupe de personne s'étaient placé en demi-cercle, intrigué par le monstre qui essayait de s'enfuir. Après une lutte acharnée, mon Jean-Eudes réussit à sortir dans un arc de cercle le Magicarpe... qui se révélait être minuscule. Les fans de Jean-Eudes, tous aussi déçus que leur idole, se dispersèrent dans une râle générale. Le rouquin se retourna vers moi l'air gêné et, m'ayant enfin remarqué, bredouilla :
« Salut Ka... »
Il fut soudainement pris d’un fou rire suraiguë, le genre de rire que l’on pourrait situer entre cri et étouffement. Les pêcheurs alentour nous fusillaient du regard ; certains balancèrent même quelques jurons. Entre deux éclats, il réussit à lâcher :
« Regarde ton visage dans l’eau. »
Complètement décontenancé, je m’exécutai et scrutai sur mon reflet toutes traces de gros boutons rouges en plein milieu du front ou d’insectes dans mes cheveux. Il n’y avait pourtant rien. J’avais les même cheveux blancs coiffés en boule, la même peau blafarde, les mêmes lentilles à l’iris rouge…
J’avais oublié de changer les lentilles de mon costume pour celles de contact habituelles.
Je me retournai vers Jean-Eudes en essayant de ne pas trop lever les yeux. Il connaissait ma double identité depuis qu’il m’avait retrouvé endormi dans mon costume sur le campus de l’université. Je ne me souvenais plus comment ça s’était passé, mais c’était à ce moment que notre histoire d’amour avait commencé. Il me regardait avec un grand sourire, ce qui me fit lâcher :
« Tais toi la gouttière. »
"La gouttière". C’était comme ça que sa classe l’appelait depuis qu’il avait enchaîné dix gouttières de suite dans une partie de bowling. Pour un étudiant en bowling et l’amant du champion de Rivamar catégorie Master, il était plus investi dans ce jeu de précision miniature qu’était la pétanque que dans la magie des quilles ; c’était à se demander pourquoi il n’était pas allé l’étudier à Unionpolis. Ma remarque ne lui avait fait aucun effet. Il essayait toujours de réprimer de petites remontées de rire avec le même sourire inscrit sur son visage. En attendant qu’il ait fini de s’étouffer, j’entrepris d’enlever mes lentilles.
« - Pourquoi tu fais ça ? Me demanda-t-il avec sa voix la plus mielleuse.
- T’imagines si on me reconnaît ? Répondis-je, exaspéré. Ça éveillerait les soupçons.
- T’auras qu’à leur dire que t’as importé une Boite Lentilles d’Alola.
- Pour qu’ils me demandent où je l’ai trouvée et si je peux leur en commander ? De toute façon, c’est trop tard. »
Je venais de ranger les lentilles dans une boîte que je gardais toujours dans mon sac. Jean-Eudes prit son portable et soupira.
« Mon père nous invite au restaurant pour pardonner son absence. »
J’avais déjà aperçu son père quelques fois en allant le chercher chez lui. Il s’appelait Gérard, Gérard Sinatra-Pontin. De ce que m’avait dit Jean-Eudes, il était cadre d’une entreprise de développement de logiciels Pokémontre. C’était un travail qui lui prenait pas mal de temps libre, d’où le fait qu’il ne partageait pas beaucoup de choses avec son fils ; y compris son rêve et ses passions. Ça n’empêchait Jean-Eudes de l’aimer. La raison de son soupir était tout autre.
« - On doit être à douze heures quarante cinq au Bon Gruikui...
- Soit à treize heures cinq le temps qu’il arrive. »
Sa principale particularité était qu’il ne respectait jamais l’heure à laquelle il fixait un rendez-vous. Ça pouvait se révéler être extrêmement gênant quand on a besoin de lui en urgence, comme lors de ce règlement de compte entre un Nidoking et une bande de Cerfrousse. Dans ce cas là, c’était bénéfique pour nous car le restaurant en question se trouvait à l’autre bout de la ville ; il nous laissait involontairement du temps pour rassembler nos Pokemons. Mon Jean-Eudes l’avait bien compris. Il suggéra en se levant :
« - On ferait mieux d’aller chercher nos Pokemons… Tupointes était là quand t’es arrivé ?
- Ouais. Il a dû aller rejoindre Skylu et Chenipotte quelque part. Je les ai vu courir vers Rivamar en venant.
Je le rejoignis en manquant de glisser sur le sable, ce qui le fit lâcher un petit rire. Je ne pouvais pas voir clairement ma route sans lentille. Jean-Eudes le savait bien et me tendit sa main en guise de guide. Pour rien au monde je n’aurais décliné cette offre. Son autre main était occupé à tenir ses chaussures. Nul ne savait pourquoi il marchait presque toujours pieds nus - une autre excentricité qui faisait tout son charme. C’était ainsi que je laissa Jean-Eudes me diriger où bon lui semblait ; tant qu’il ne m’abandonnait pas au milieu des Magicarpes. Après trente secondes de faux pas sur le sable, Jean-Eudes me demanda :
« Ça te dérange qu’on cherche mes Pokemons en premier ? Enfin, c’est pas comme si t’avais le choix…. »
Je répondis par une tentative de croche-patte. Inutile de préciser qu’elle rata lamentablement. Même si j’étais un de ses fervents défenseurs, sa franchise à toute épreuve avait le pouvoir d’agacer très vite. Enfin, il avait l’habitude que je le lui reproche. C’était devenu un jeu pour nous – un jeu qui nous avais apportés bien des ennuis.
***
« Encore ? »
Le bruit sourd d’un piano s’écrasant au sol venait de nous parvenir. D’après Jean-Eudes, son cousin manquait de se prendre des charges lourdes régulièrement. Un coup d’"Arceus", à ce qu’il paraissait - allez savoir où il avait trouvé cette idée. Je lui aurait bien posé des questions à cet Arceus pour mes examens d’archéologie. Jean-Eudes n’avait pas l’air de se presser. Après quelques secondes, il s’arrêta, me forçant à en faire autant. Plusieurs silhouettes floues étaient rassemblés devant nous. Je réussis à reconnaître la chemise d’Axel, la forme sinueuse de Skylulikageflemsu et le marron de Chenipotte. Deux autres personnes était à quelques pas de nous. Jean-Eudes s’exclama avec un ton désinvolte comme il le faisait si bien :
« Dis-moi Axel, t'as encore failli tuer quelqu'un on dirait,. Ah ! Tu as retrouvé Skyluli et Chenipotte, merci à t… »
Il fut coupé par l’un des inconnus qui le bourra. L’autre inconnu rattrapa le premier après un magnifique sprint et le stoppa net.
« Désolé petite, mais il y a certaines choses qu'il va falloir mettre au point. Je déteste qu'on me fasse perdre mon temps et vos idioties à tous m'en ont fait perdre bien trop. Alors soit tu me suis et tout le monde s'explique soit je t'explique la vie. »
C’était une voix grave et bourrue qui venait de parler. Pendant que Jean-Eudes était en train de se remettre de la collision, il me balbutia :
« Celui qui vient de parler, c’est Mr. Téquanep. Et celle qui vient de me bousculer, c’est... Zoé. »
Il ne pouvait y avoir qu’elle pour faire une chose aussi brutale à mon Jean-Eudes. C’était sa rivale lors des tournois de pêche et elle était prête à tout pour gagner. Mr. Téquanep était son professeur de pétanque et, de ce qu’il m’avait dit, mieux valait lui obéir sans discuter.
« - Jean-Eude, tu pourrais m'expliquer pourquoi tes deux branquignols de Pokémon couraient après cette gamine ?
Le professeur de pétanque venait de se rapprocher. Il tenait – ou plutôt traînait – Zoé par le bras, de ce que je pouvais discerner.
- C'est Zoé, ma plus grande rivale. Elle est méchante, cupide et ferait tout pour que je perde car j'arrive toujours premier et elle deuxième à ce tournoi. J'imagine que lorsque Skyluli et Chenipotte ont remarqué son absence, ils sont allés voir pourquoi elle n'était pas là.
L’agacement de la jeune fille était quasiment palpable, que ce soit dans son attitude ou dans sa réponse.
- Il se trouve, mon cher J… J… Jean-Eude, que je fais bien ce que je veux ! Ne va pas t'… t'… t'imaginer des choses : je t'...t'...t'ai toujours laissé gagner ! Mais cette année, ça va ch… ch… changer, j'ai préparé un plan redoutable pour être sûre de t… t… te battre ! Oh, et puis apprends donc à tenir ta la… la… langue, cette absence de filtre me fait vraiment ch…
- Trente-cinq pompes. »
Je l’aimais bien, ce Téquanep. Même s’il venait de me voler l’occasion de placer une réplique cinglante, j’admirais cette capacité à se faire respecter dans n’importe quelle situation. Nous nous exécutâmes, Axel, Jean-Eudes et moi. Quelques pompes ne me feraient pas de mal ; j’avais l’habitude d’en faire bien plus à la salle de musculation. La peste fulmina :
« Vous vous f… f… foutez de moi ? »
Une énième protestation futile face aux assauts oculaires de Téquanep. Ce dernier nous posa l’une de ses fameuses énigmes comme il avait l’habitude de faire avec Jean-Eudes.
« - Mettons que vous disposiez de cinq bergeries de dimensions égales…
Un cri lointain capta mon attention, suivi de pleurs d’enfant. Des gens commençaient à s’agiter sur le lieu du tournoi, mais il était impossible pour moi de voir la cause de cette panique. Une autre personne cria ; bien plus proche de moi cette fois-ci. Jean-Eudes se jeta de mon côté sans que je puisse me pousser. Au bruit métallique et à l’air terrorisé de Jean-Eudes, des cuillers venaient de tomber à côté de mon amour. Une seule personne était assez machiavélique pour frapper sur la seule phobie de Jean-Eudes.
« Ah ah ! J’en étais sûr que tu mijotais quelque chose, Zoé ! »
Axel le cria comme s’il venait de résoudre une énigme de Téquanep – chose sûrement rare pour lui – pendant que Skylulikageflemsu fonçait sur la peste. Cette quantité astronomique de cuillers n’était pas anodine : il y avait des chances que ça ait un rapport avec le vol de cuillers de la nuit dernière. Peut importe si elle coopérait ou pas, elle devait répondre à mes questions. La peste n’avait plus d’échappatoire, maintenant. En dernier recours, elle prit une Pokeball et la lança devant elle. Un Neitram en sortit ; ainsi, elle comptait tous nous combattre. Je n’étais pas d’une grande utilité sans mes Pokemons, mais ce n’était pas une raison pour laisser passer cette occasion.
« Dark Skull, utilise Teleport ! »
[Pause]
Je ne comprendrais jamais pourquoi elle avait surnommé son Neitram "Dark Skull". Certes, le crâne des membres de cette espèce est surdéveloppé, mais leur peau était marron. Il n’y avait rien de "Dark" dedans. En fait, ce surnom résumait bien Zoé. Elle essayait d’être ténébreuse et mauvaise à tout prix, quitte à tomber dans le ridicule. C’était peut-être son bégaiement qui l’avait durablement touchée. Dans le fond, j’aurais bien voulu l’aider ; elle était comme moi à son âge. Mais elle avait osé s’en prendre à Jean-Eudes, et c’était une chose impardonnable à mes yeux.
[Lecture]
Un flash de lumière nous aveugla – même si ça ne changeait pas grand-chose pour moi. J’entendis Axel courir vers Zoé, puis un bruit sourd de collision suivi un petit cri suraiguë. En recouvrant la "vue", je découvris un spectacle pour le moins déroutant : Zoé était allongée au sol avec Axel à ses pieds tandis que, de l’autre côté, le Neitram avait été plaqué au sol par ce qui semblait être un grand voile sombre immobile avec une queue et des pinces.
Cancrock s’était encore endormi en plein vol.