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Magical Girl de Flageolaid



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Informations

» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 16/07/2017 à 18:17
» Dernière mise à jour le 25/07/2017 à 16:50

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Unys

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Ch 23 : Clairvoyance
Pour changer de ses mauvaises habitudes, l'Effronté se leva dès que son réveil sonna. Une longue journée l'attendait, sans doute la plus importante de sa vie !
Son gros peignoir sur les épaules, les pieds bien enfoncés dans ses chaussons, l'ultimage traversa les couloirs déserts de sa sinistre demeure d'un pas allègre. Au bout de quelques mètres, il se mit à sourire, puis à pousser le plus ravi des « Mwahahahaha ». La journée serait bonne !
Si les murs étaient surtout décorés de vieux tableaux hideux, on voyait un miroir de temps à autre, afin que Casus Belli puisse admirer quelque chose d'agréable. Il s'arrêta net devant l'un d'eux.
Scrutant son reflet, le vilain méchant grogna. Il fallait qu'il se rase pour faire bonne figure devant les troupes. Mais ses poils étaient trop longs, un seul rasage ne pourrait suffire. En plus, l'ultimage y allait toujours comme une brute, à coups sûrs, il aurait le menton entaillé.

Reprenant sa traversée des interminables couloirs, Casus Belli songea à recruter un barbier. En y réfléchissant bien, on trouvait parmi ses sbires des Herbizarres pyromanes, des apprentis cosmonautes, quinze ninjas unijambistes, un lnjchjenrrjn, un ex-dealer reconverti dans l'informatique (médiéval-fantastique), des Pokémons Ténèbres hexakosioihexekontahexaphobes, trente Spartiates tatoués « x10 », des Pokéballs possédant une conscience individuelle, un Chenipan qui pensait avoir créé Arceus, des boulangers métaphoriques, une centaine d'individus non genrés, deux Miasmax allergiques à la saleté, un Pokémon possédant le triple-type Normal/Glace/Insecte, le jumeau maléfique du professeur Sorbier... mais aucun barbier.
L'ultimage nota « recruter un barbier » sur sa longue liste mentale des choses à faire sans tarder. #procrastination

Arrivé dans la cuisine, il fut étonné de voir le petit-déjeuner déjà servi. Son rire machiavélique matinal avait certainement donné du peps à ses larbins. Casus Belli s'assit et savoura son bol de céréales chocolatées.
Une petite rouquine coiffée d'un chapeau Rondoudou s'approcha en effectuant moult courbettes. On l'appelait la Sbirette, non qu'elle fût l'unique sbire féminin de l'ultimage, mais à cause de son vrai nom : Samantha Birette.
Après une énième révérence, elle dit de sa voix mielleuse :

« Bonjour, Maître-sama ! Avez-vous bien dormi ?
- Fort bien ! Mais depuis quand êtes vous de service les matins, Sbirette ?
- Depuis que vous avez vaporisé trouduc-kun, hier matin, sourit-elle. Votre repas vous convient-il ?
- Hum, parfait ! s'exclama Casus Belli. C'est même vingt fois meilleur que d'habitude !
- À vrai dire, le cuistot-san a changé la recette, il a mis le lait avant les céréales.
- Dites-lui que c'est un génie et que j'apprécie ce genre d'initiative fructueuse. Oh, et tant que vous y êtes, apportez-moi le journal !
- Tout de suite, Maître-sama ! »

Comme la plupart des patrons, Casus Belli aimait les lèches-bottes. L'idée que certains individus puissent oublier leur amour-propre et s'avilir dans le seul but de plaire à sa personne l'emplissait d'une intense satisfaction. Il en glousserait presque si ce genre de rire n'était pas interdit aux méchants de son envergure.
L'ultimage déplia la Gazette du Mal et commença à en survoler les articles, à la recherche d'un titre accrocheur ou d'une photo tape-à-l’œil. Comme tous les jeudis, la page centrale était réservée au « Portrait de semaine », article se focalisant le plus souvent sur un sbire ou un allié de l'ultimage qui s'était illustré, en bien ou en mal, au cours des sept derniers jours.
Casus Belli examina le visage d'une adolescente inconnue sur la photo. Elle arborait un grand sourire narquois. Une nouvelle recrue ? se demanda l'Effronté avant de commencer la lecture de la page.

« Lymnesine Hesperides, la pire mage de tous les temps ?


L'heure est grave, alerte rouge et tutti quanti : une quelqu'une de l'extérieur vient de s'incruster dans le jeu de la conquête de Rivustel et – pas de bol ! – elle joue contre notre camp !
Si la piote ne paie de mine avec son style débraillé et ses pointillés sur la tronche, autant dire que les collègues qui ont croisé son chemin se rappelleront forcément d'elle ! Forcément : la gamine broie des crânes, pulvérise des genoux, fend des nuques et explose des cages thoraciques ! À mains nues, bordel !
Il n'aura fallu guère plus d'une journée pour que la capitale intègre une nouvelle maxime : on ne fait pas chier Lymnesine mèrebaisante Hesperides !


Une casse-burne niveau cent

Selon le sage Pudi, gentiment questionné façon Inquisition, Lymnesine aurait pour mission de livrer au Roy une lettre écrite par Fulbert Cassoulaid (top 3 des pires connards de l'univers) l'alertant des manigances d'un certain CB. L'ado s'en battait les pièces de viande du complot, mais a quand même accepté, bernée par le quinquagénaire.
Mission complétée, notre mamma mia de Reyne a récupéré la paperasse hier soir. Tous les obstacles dressés devant l'incompétente magicienne ont été réduit en bouillie, y compris trois des membres du Quatuor ! C'est à grands coups de boule bien vénères que Lymnesine a défoncé le visage de notre Akuma Nokiss chérie (il ne fallait pas insulter sa mère), mais rassurez-vous les cocos, le reste du matos est intact : on peut toujours admirer notre reflet dans le derrière lustré de la pseudo-succube ! Yeah !!!
Et le plus surprenant dans l'affaire, c'est que Casus Bellissimo n'est pas encore au courant, son doigt ayant ripé sur le sort annihilation au moment où un sbire au nom prophétique venait lui colporter l'info !


Antécédents familiaux

Après quelques recherches d'état-civil, on comprend rapidement qu'emmerder le Casus, c'est une histoire de famille. Ou plutôt de fratrie. Le mois dernier, son frangin préféré, Etherion, a cassé le nez de cinquante sbires lors d'une rixe dans un bar, pour une histoire de bière coupée à la camomille.
Trois crans au-dessus, on découvre Irmès, aussi konnu antankeu le Magistrat ! L'incorruptible serviteur de la justice qui effraie tout le monde s'avère être le frérot haï de la Fille Magique. Inutile de préciser à quel point ce type a fait du tort à notre pauvre patron en envoyant un quart de ses serviteurs derrière les barreaux, dont ma belle-mère (loué soit Arceus !).
Arrive alors le frère aîné et là, on touche du très lourd. Caelemen Hesperides, l'enfoiré notoire ! Pas besoin d'en dire plus, c'est de sa faute si nos trois dernières tentatives de conquête ont échoué.
Par contre, leur daron s'entendrait super bien avec Casus Belli, leur volonté d'asseoir leur domination sur les autres étant quasi identique ! Une bromance à venir ?


Le Bon, la Brute et le Truand

Parlons à présent de la seconde famille de Lymnesine : ses Pokémons.
Dans le rôle du tonton gay protecteur, on retrouve Chrystosmus, Galeking aux manières polies, au verbe pompeux, véritable parangon de moralité. Sérieux, le cornu métallique semble être la bonne conscience de la magicienne. Mais ne vous y trompez pas, cet ex-mercenaire serait capable de prendre une forteresse d'assaut, tout seul, si Lymnesine le lui demandait !
Ensuite, il y a Ewart, l'équivalent du cousin peu loquace, mais de bonne volonté. Si personne ne pige rien à ce qu'il bafouille, il demeure le petit chouchou de l'ado. Maravez-le en dernier si vous ne voulez pas subir le châtiment ultime ! Akuma vous le confirmera quand sa chirurgie esthétique sera terminée.
Enfin, dans la famille nawak, je demande le grand-père cocaïnomane ! Gottfried, un putain de nom pour un putain de Fouinar ! Même à poil, on dirait qu'il porte un costume trois pièces hors de prix et des lunettes de soleil, sans oublier le bout de cigare mâchonné au coin des lèvres. En plus d'une sévère addiction au fric, l'ami Gott peut se targuer de posséder une biographie improbable, comme si un adolescent hyperactif sous anti-dépresseur et en pleine crise métaphysique post-bac avait été chargé de rédiger son destin ! Pour preuve, son arbre généalogique ressemble au Pokédex : on y trouve toutes les espèces connues à ce jour ! En combat, il ne sert à rien, mais on devrait bientôt savoir pourquoi, dixit un fameux Métalosse extralucide (et cabossé).


Au final, on regrettera que les RH maléfiques aient négligé le profil d'une magicienne aussi mauvais cul que Lymnesine, surtout quand les pronostics affirment qu'il y a de fortes chances pour qu'elle vienne très bientôt cassus du Belli ! »


L'intéressé jeta le journal à l'autre bout de la pièce d'un geste rageur. Apprendre ainsi la défaite de trois de ses meilleurs assassins face à une Magical Girl anonyme ne correspondait pas à l'idée que l'ultimage se faisait d'une bonne journée. C'était plutôt le début d'un cauchemar.

« Tout va bien, Maître-sama ? s'enquit la Sbirette.
- Non, ça craint ! Quelqu'un sabote mes plans et personne ne me prévient ! Bon sang, je commence à stresser, là ! Ça me gratte, j'ai chaud, je n'arrive plus à rire machiavéliquement !
- Respirez un bon coup !
- Non, ça ne fonctionne pas ! rugit l'ultimage. Et, je me connais, quand je stresse, je me mets à bouffer des sucreries, encore et encore, jusqu'à devenir diabétique et obèse ! Rah, il faut que je bute un de mes laquais pour me détendre, n'importe lequel ! »

Les yeux de Casus Belli se posèrent sur la Sbirette. Celle-ci connaissait assez bien la façon de fonctionner de son patron pour savoir comment éviter une désagrégation totale.

« Je démissionne.
- Non, vous ne pouvez pas me faire ça ! râla l'ultimage, dégoûté par la tournure que prenaient les événements.
- Oh que si, Casus Belli-san ! Je n'ai pas envie de mourir si jeune.
- Puisque je vous dis que j'ai besoin de tuer un de mes laquais pour déstresser !
- Ce n'est plus mon problème, Belli-kun, je ne bosse plus pour vous.
- Et je suis censé faire quoi pour me débarrasser de cette fille, cette Millésime ?
- Chais pas. En tout cas, évitez de confier le boulot à vos sbires, ce sont tous des incapables !
- Pas faux. Je vais invoquer des créatures venues des Limbes pour intercepter cette magicienne mal dégrossie. Mais d'abord, j'ai un bol de céréales vraiment délicieuses à finir !
- Je peux goûter, Casus-chan ? »

En tant normal, l'ultimage l'aurait désintégrée, mais puisque la Sbirette ne travaillait plus pour lui, il se contenta de lui faire un doigt d'honneur, suivi d'un interminable ricanement démoniaque. Deux rires sur cinq avant huit heures, finalement la journée promettait d'être bonne !



Au même moment, Lymnesine se réveilla de bonne humeur dans les seuls draps non souillés de la Jambe-en-l'air. Elle invoqua Gottfried et Chrystosmus avant de s'exclamer :

« Pfouh ! J'ai bien dormi ! Par contre, j'ai fait le rêve le plus étrange qui soit !
- Vraiment ? Raconte !
- Ben, je passais sur haimetivi et je demandais à pimepmaillewaïde de bien vouloir tiouner ma caisse, le tout avec un déroutant décalage labial.
- Je n'ose imaginer le contenu de vos songes, ma chère Lymnesine, votre vie est suffisamment extravagante pour moi.
- Merci, Chrys !
- Ce n'était pas un compliment, siffla Gottfried. Bon, Lymnie, il faut qu'on parle. »

La dernière fois qu'on avait prononcé cette phrase annonciatrice de désagréments devant la Magical Girl, une longue discussion sur la puberté avait suivi, riche en frissons de honte. Et pour ne rien enlever au déplaisir, Lymnesine avait assisté une seconde fois à la scène dans un de ses rêves.
Elle s'assit au bord du lit, tandis que ses deux compagnons se tenaient debout, les mains dans le dos.

« Ma chère Lymnesine, sachez que Gottfried et moi avons longuement discuté la nuit dernière...
- Oh, non ! Ne me dites pas que vous comptez me quitter ?!
- Pas du tout, idiote ! grogna Gottfried. Nous avons réfléchi à la journée d'hier et nous pensons avoir compris le plan de Casus Belli.
- Ou du moins, une fraction de sa machination, corrigea le Galeking.
- Sérieux ? Racontez-moi, tout !
- Ma foi...
- Non, je préfère que ce soit Gott qui raconte, ce sera plus court. »

Chrystosmus eut un sourire gêné, que lui rendit l'adolescente.

« Très bien, je préfère aussi quand c'est moi qui parle ! gloussa le Fouinar. Je ne me souviens plus trop du cheminement de notre pensée, alors on va prendre les choses dans l'ordre chronologique. À savoir, notre première rencontre avec les larbins de Casus Belli.
- C'était avant-hier matin, intervint Lymnesine, ces crétins étaient en train de saboter un cercle de téléportation vers le Pokémonde.
- Parfaitement. Ils ont aussi bousillé le cercle de Kezerkastel. Chrys a fait le lien avec ce que t'a raconté Zalgor au sujet des ultimages qui veulent oublier le monde d'en-bas.
- En effet, il semble évident que l’infâme Casus Belli œuvre dans leur intérêt, dit timidement de Galeking. Cela prend tout son sens quand met en relation cette dégradation de biens publics avec la situation actuelle.
- Quelle situation ? interrogea l'adolescente.
- La cérémonie des Magical Girls, voyons ! Les mages les plus puissants et de nombreux notables sont absents de la capitale durant trois jours, pourtant Casus Belli n'a entrepris aucune action contre le Roy. Tu ne trouves pas ça bizarre ?
- Euh...
- De même, quel est l'intérêt de s'allier au Chambellan ? C'est tout juste s'il a réussi à débaucher quelques miliciens pour effectuer de menus méfaits. C'est nul !
- Arrêtez de tourner autour du pot et dites-moi quel est le foutu plan de Casus Belli ! s'écria Lymnesine en se levant. Vous savez bien que je n'aime pas le suspense !
- On pense que les quatre ultimages provinciaux se sont entendus pour renverser le Roy et leur dernier confrère. Casus Belli se charge de détruire les cercles de téléportation en gage de sa bonne foi, tandis que les autres recrutent des mages et des nobles pour les aider à prendre d'assaut Kezerkastel. Ce qui signifie qu'ils ne passeront à l'action qu'à la fin de la cérémonie des Magical Girls, soit ce soir, à minuit ! »

Lymnesine resta pensive, en partie parce qu'elle ne voulait pas dire quelque chose d'idiot après cet exposé fort intéressant. Elle avait beau se creuser la cervelle pour trouver un truc intelligent à dire, ça ne voulait pas sortir.
En un sens, que la manigance de Casus Belli s'avérât plus complexe que prévue ne la choquait pas. Il était de notoriété publique que les méchants cherchaient continuellement à se compliquer la vie. Pour l'ado, les choses restaient simples : elle ne ferait rien le ventre vide.
Elle allait demander à ses compagnons et à la Mistigrix qui venait de pénétrer discrètement dans la pièce ce qu'ils voulaient manger au petit-déjeuner, quand Gottfried brailla à l'adresse de l'intruse :

« Hé toi, qu'est-ce que tu fous là ?!
- Du calme Gottfried, je ne voulais pas t'effrayer, susurra le Pokémon SelfContrôle. Au contraire, je vous félicite d'avoir deviné le plan de Casus Belli.
- Salut Ève !
- Bonjour Lymnesine, ton frère voudrait te voir et il paie les croissants.
- Génial, j'ai trop faim ! »

L'adolescente rappela ses deux compagnons dans leurs Magicballs et suivit Ève à l'extérieur. Elle la connaissait depuis longtemps et lui accordait une confiance absolue.
En fait, Ève était le Pokémon Mascotte de son grand frère Caelemen, unique magicien de la famille jusqu'à ce que Lymnesine intègre le collège Helen Magus. La jeune mage entretenait une relation un peu distante avec son frère aîné en raison de leur douze années et demie de différence.
Ce dernier gagna le Pokémonde quand Lymnie avait dix mois et n'en revint que quatre ans plus tard, pour quitter rapidement le domicile familial. On ne le voyait qu'aux anniversaires, mais il apportait toujours les meilleurs cadeaux, comme pour compenser son absence le reste du temps.

La Mistigrix mena Lymnesine à travers un dédale tortueux de ruelles sales, désertes en ce début de matinée. Puis, arrivées devant le bâtiment le plus crasseux de toute la capitale, elles s'engouffrèrent dans un escalier secret, dissimulé sous une épaisse trappe en acier.
Cinquante mètres plus bas (donc au moins le double à pied si on compte une inclinaison des escaliers de 45°), la magicienne pénétra dans une grande pièce éclairée par une lumière bleutée, remplie de meubles et d'objets en provenance du Pokémonde.
Il y avait également Caelemen qui lisait un livre intitulé « Êtres humains : mode d'emploi », Zalgor, couvert de bandages, et des viennoiseries encore chaudes posées sur une table. Sans surprise, Lymnie se rua sur la bouffe.



AVERTISSEMENT : le passage suivant est très fortement déconseillé aux âmes sensibles !

Par le passé, il est arrivé que les productions flageolaides se risquent un peu loin dans le trash. Pour illustrer, on peut citer l'addiction à la masturbation présumée de Gladio, les fantasmes SM de Pikachu ou encore l'assimilation de Taupiqueur à un sous-genre pornographique. Avec le recul, l'excuse d'un humour bon enfant demeure indéfendable.
Ces écarts d'écriture ont pu valoir une relative notoriété à son auteur (relative par rapport à ceux qui se traînent quinze affichages par chapitre et aucun commentaire, sinon on reste dans la moyenne basse) et le conforter dans ses choix de thématiques déplorables.
Aujourd'hui, cette fic va repousser les limites encore plus loin et aborder un sujet indécent, immoral, voire carrément insupportable, dépassant tout ce qui a été écrit jusque-là par n'importe quel auteur de ce site. Plus atroce que la violence et plus odieux que la luxure, il sera question d'hygiène corporelle !!!

La cérémonie sacrée des Magical Girls a été présentée jusqu'à maintenant comme une sorte d'orgie où les grands pontes de Rivustel et quelques arrivistes festoyaient gaiement tout en regardant vaguement de jeunes filles à moitié nues recevoir une bénédiction avant d'entamer leur mission dans le Pokémonde.
Il convient d'apporter quelques nuances à ces idées préconçues. D'une part, le public ne faisait pas que manger ou boire. Au contraire, il participait à la majorité des litanies, dont certaines duraient plus de six heures d'affilée. D'autre part, les Magical Girls portaient une toge la plupart du temps.

Ces précisions superflues ne doivent pas vous faire oublier l'essentiel : la cérémonie durait trois jours. Soixante-douze heures à prier et à manger, dans un bâtiment fermé – car il n'y aurait rien de sacré si cela se transformait en divertissement populaire.
Alors certes, la bâtisse était bien aérée et pourvue en sanitaires, mais cela ne changeait rien au fait que les personnes présentes à cette cérémonie restaient trois jours à se côtoyer dans un espace exigu, sans pouvoir prendre de vrai bain, ni se brosser les dents. Pour faire court, ça puait assez vite là-dedans et ce, malgré les encens qui embaumaient les lieux.
Le but du jeu – implicite, cela va de soi – consistait à ne pas exhaler de mauvaises odeurs trop tôt, l'idéal étant de commencer à empester vers la fin du deuxième jour. Les connaisseurs développaient des stratégies variées pour parvenir à ce résultat, le plus souvent à base de parfums ou autres produits cosmétiques. Les autres s'en remettaient à la chance.

Dans le temple au nord de Chorus, la célébration sacrée des Magical Girls se poursuivait. L'ultimage de l'automne avait furtivement quitté sa loge où roupillaient ses pages malgré le chant sacré de l'aurore, un des plus beaux chantés au cours de la cérémonie. L'homme, d'une quarantaine d'années, portait une barbichette blonde et des cheveux longs.
Un jeune nobliau ambitieux vint le rejoindre. Les deux hommes restèrent à une distance appréciable l'un de l'autre afin de ne pas se souffler mutuellement leur haleine fétide au visage, mais également parce que l'ultimage digérait assez mal les légumineuses servies durant la nuit.
Quasiment en apnée, le jeunot murmura :

« Vous aurez mon soutien et celui de mes hommes dans votre entreprise.
- Parfait, répondit l'ultimage. Vous vous rangez du côté des vainqueurs.
- Je l'espère. »

Le jeune noble se retira. Presque toutes les personnes présentes à la cérémonie s'étaient rangée du côté des conspirateurs. Il faut dire que le Roy n'avait pas trop la cote ces derniers temps. Seul Fulbert Cassoulaid n'avait pas été mis dans la confidence, l'ultimage de l'automne préférant s'ouvrir les veines plutôt que de converser avec ce détestable personnage qui sentait le ranci, comme si son essence même était en proie à une insidieuse entropie.
Le blondin regagna sa loge en comptant les heures jusqu'à minuit.