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Magical Girl de Flageolaid



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» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 09/07/2017 à 22:24
» Dernière mise à jour le 26/06/2018 à 11:14

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Unys

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Ch 22 : Blabla Dodo
Peinard dans son confortable loft, Gottfried lisait le journal, assis sur les toilettes. Le Fouinar possédait moult quotidiens imprimés durant les deux derniers siècles et rangés dans trois cents soixante-six boîtes différentes. Une par jour du calendrier. Il feuilletait donc le journal du 19 Octobre… 1894 !
Comme à son habitude, le Pokémon millénaire essayait de se remémorer la journée en question, sans trop de succès. Tandis qu’il explorait les abîmes de sa mémoire, la pendule de la cuisine sonna onze heures du soir. Bientôt l’heure de se mettre au lit, songea-t-il.
Arrivé en page 15, il découvrit un message manuscrit laissé dans le coin inférieur droit :

« Comment appelle-ton un Pokémon de type Roche qui aime recevoir des coups ?
Un Maso-schiste.

C.O. »

Après un bref ricanement, Gottfried s'aperçut qu'il ne savait plus à qui pouvait appartenir ces initiales. Foutue mémoire ! De toute façon le gugusse en question devait manger les pissenlits par la racine à l'heure qu'il était.
Un tintement mélodique sortit le Fouinar argenté de ses rêveries. Chrystosmus voulait skyper. D'un claquement de doigts, Gott ouvrit un canal de discussion entre les deux Magicballs. En raison de la pièce où il se trouvait, il ne jugea pas adéquat de lancer une conversation vidéo. La voix grave et apaisante du Galeking résonna dans le loft :

« Excuse-moi de te déranger à cette heure tardive, mon cher ami, mais ne trouves-tu donc pas cet hôtel un peu bruyant ?
- Bruyant ? répéta le Pokémon Allongé. Maintenant que tu en parles, c'est vrai qu'il y a comme un fond sonore... »

Lymnesine avait accordé un repos mérité au Galeking, tandis qu'elle et Gottfried recherchait un endroit où passer la nuit, en dépit de leurs ressources limitées (quelle idée de lancer des pièces sur les miliciens !). Pas dupe, Chrystosmus s'était senti mis à l'écart et suspectait une manigance de la part du Pokémon Allongé.
Son impression s'était renforcé quand Lymnesine avait brouillé temporairement les capteurs extérieurs de sa Magicball. Il ignorait donc dans quel traquenard sordide s'était fourrée la magicienne.

«  En effet, poursuivit Chrystosmus, et je ne saurais déterminer ce qui me perturbe le plus : la nature de ce tapage, sa provenance ou bien sa durée ? Aussi, afin de confirmer une intuition insensée, j'aurais aimé connaître le nom de cet établissement. 
- La Jambe-en-l'air.
- Nous logeons donc dans un bordel, soupira le Galeking. Après les beuveries de la nuit dernière, nous pataugeons dans le stupre ce soir. L'idée émane de ton esprit malsain, je suppose ?
- En effet, mais il s'agit d'une idée de génie. Tout-à-l'heure, lorsque nous étions dans les appartements de la Reyne, au moment de brûler la lettre, j'ai conservé la signature de Cassoulaid, en vue d'une utilisation frauduleuse ultérieure.
- Cela ne me surprend guère.
- Dis tout de suite que je suis rancunier ! Bref, j'ai proposé au tenancier de ce charmant établissement de se faire sponsoriser par le respectable sous-directeur du collège Helen Magus en échange d'une chambre pour la nuit. Lymnie a donc transféré la signature de Cassoulaid sur un contrat publicitaire mis au point par mes soins ; il lui a fallu trois plombes encore une fois. Et on y a ajouté le cachet du collège pour que ça fasse officiel !
- Je n'entraperçois point le génie de cette machination. Tu sous-estimes la sapience du sous-directeur dans les arts magiques. Il n'éprouvera aucune difficulté à démontrer ta perfidie.
- Certes, mais il y aura quand même un scandale, ricana le Fouinar. Les gens adorent les scandales. Pour un bordel, c'est bien plus efficace que n'importe quelle autre campagne de pub ! Et pour un éminent personnage tel que Cassoulaid, scandale rime avec lettre de démission !
- Ce complot est tout bonnement odieux, j'ai honte que cette chère Lymnesine y soit mêlée !
- Merci. Et j'ai pris toutes mes précautions pour éviter les plans pourris de la part du proprio de la tapinerie. Je lui ai décrit longuement ce que je lui ferai subir s'il arrivait quelque chose à la petite durant la nuit. Et tu connais mon CV par cœur, tu sais que j'ai été dentiste, croque-mort, neurochirurgien, taxidermiste, boucher, prof de fitness...
- Et que tu mets ces profession en avant pour te targuer d'une connaissance de l'anatomie inégalée à ce jour et te moquer de mes esquisses.
- Ouais. J'ai donc pu lui donner un luxe de détails visuels, sonores, olfactifs et même gustatifs à faire jouir un amateur de romans gores ! Avec ça, sois certain qu'aucun pervers ne viendra déranger Lymnie dans son sommeil !
- Elle semble si paisible quand elle dort.
- Ouais. Je me demande à quoi elle rêve ? »

Les deux Pokémons bavardèrent encore de longues heures, traitant de sujets graves ou triviaux, enchaînant les private jokes et les remarques désobligeantes sur le vacarme des autres chambres.



Depuis sa plus tendre enfance, Lymnesine rêvait chaque nuit d’événements passés, présents ou futurs dont l'importance restait discutable. En plus de dix ans, ces songes lui avaient montré bien des choses.
La Magical Girl avait vu la fin de Berserk, celle de One Piece, de Game of GoT, mais aussi la quatrième trilogie Star Wars, la saison suivante de votre série préférée annulée injustement (dans une réalité où, justement, elle n'a pas été annulée), le remake du Seigneur des Anneaux, qui sortira dans cinquante ans...
Elle avait également vu l'exécution sommaire de Flageolaid, le jour où celui-ci clama haut et fort que le design des Digimons était laaaaaargement supérieur à celui des Pokémons et, alors que la foule se ruait sur lui arme au poing, qui ajouta que le système d'évolution de la licence de Toei/Bandai valait dix fois celui de son célébrissime concurrent.

Mais surtout, Lymnesine avait vu son propre enterrement ! Certainement l’événement le plus traumatisant de son enfance, la Magical Girl gardait ce rêve secret. Elle n'en avait parlé à personne et s'interdisait d'en donner la description dans son carnet de songes.
Elle venait d'avoir dix ans quand, une nuit, elle se rêva dans le temple situé au nord de Chorus, son visage natal. La jeune fille traversa la nef en dévisageant les mines attristées de l'assistance. Elle soupira en comprenant qu'il s'agissait de funérailles, elle aurait préféré avoir une vision rigolote du monde d'en-bas.
Lymnesine n'écoutait pas le discours du pontife, mais son regard se posa bientôt sur le portrait au pied du cercueil, représentant une femme d'une soixantaine d'années dont la moitié du visage était constellé de grains de beauté. Si la jeune mage comprit immédiatement, elle mit quelques secondes à réagir.
Alors, elle quitta le temple en détalant telle une furie, les poings fermés, les larmes aux yeux. Elle courut, encore et encore, jusqu'à se retrouver sur la place de Chorus. Là, elle s'arrêta devant un Fouinar argenté, ivre d'alcool et de chagrin, qui errait en titubant dans les rues vides du village.

La petite fille se réveilla en sueur, dans les bras de sa mère alertée par ses cris.
Durant des jours, Lymnesine resta morose sans que personne n'en sache la raison. Mais elle ne tarda pas à retrouver le sourire, grâce à cette incroyable faculté qu'ont les enfants de pouvoir surmonter les traumatismes.
Avec le temps, la Magical Girl conclut qu'elle avait eu de la chance de faire ce songe et connaître approximativement la date de sa mort. Environ soixante ans, ce n'était pas spécialement vieux, mais cela lui laissait encore cinq décennies à vivre. D'ailleurs, ce rêve prémonitoire exacerba sa témérité à l'extrême. Se jeter dans le vide ou affronter des assassins ne l'effrayait plus.



[Avertissement 1 : la suite du chapitre ne fait pas avancer l'intrigue, donc si vous trouvez que le récit devient bordélique, vous pouvez cesser votre lecture à tout moment.
Avertissement 2 : la suite du chapitre contient des spoilers de Lymnie's Bizarre Adventures et de Best Waifu, les suites de Magical Girl que l'auteur n'écrira jamais.
Avertissement 3 : la suite du chapitre "parodie" un certain nombre de membres de Pokébip en surfant sur la vague de satisfaction des tendances nombrilistes du lectorat lancée par Lief97, dont le nom sera rappelé de manière subtile (presque subliminale) afin d'apaiser ses éventuelles accusations de plagiat.]

Cette nuit-là, les songes de Lymnesine la menèrent neuf siècles dans le futur. Elle n'avait pas besoin d'une DeVolean pour voyager dans le temps, un oreiller suffisait.
L’adolescente se trouvait à bord de l'USS-1305 Trowlley, croiseur interstellaire dirigé par l'intrépide capitaine Jean-Luc Picassaut. Les mains dans les poches de son uniforme d'enseigne, Lymnie déambulait dans les interminables couloirs chromés du vaisseau, examinant l'équipage composé d'humains, de Pokémons et d'autres créatures, qui s'affairait aux tâches routinières.
En s'approchant de la passerelle de commandement, elle aperçut un robot, un vrai, pour la première fois de sa vie. Cela lui inspira une de ses chansons bizarres :

« Il a été changé en acier
Dans le grand champ magnétique
Quand il voyageait dans le temps
Pour le futur de l'humanité
- Sympa ta chanson, ma petite ! complimenta une voix de femme. »

La magicienne se retourna pour remercier son interlocutrice, mais elle se figea. Quelle surprise ! Elle ne pensait pas rencontrer une telle personne ici. L'ado se fendit d'un sourire et s'approcha de la quadragénaire installée au poste de transmission. Les yeux pétillants de malice, celle-ci l'accueillit d'un simple :

« Salut Lymnie !
- Salut Lymnie, répondit l'adolescente. »

La Magical rencontrait une version plus âgée d'elle-même dans un rêve ! Elle ignorait que la chose fût possible, mais cela n'avait pas d'importance : elle pouvait enfin discuter avec la personne la plus cool de l'univers (selon elle) !
Pour faciliter la compréhension du récit, on nommera les deux magiciennes Jymnesine (la jeune) et Vymnesine (la vieille, même si quarante ans, ce n'est pas vieux). Notez au passage que Vymnesine arborait trente-huit grains de beauté, et non trente-sept comme sa version juvénile.
Une voix, à la fois synthétique et chaleureuse, venant du plafond résonna alors à l'attention de Jymnesine :

« Merci de prendre un siège, j'ai horreur des gens qui préfèrent rester debout.
- Euh... d'accord. Vous êtes qui ?
- Je suis LutSat, l'IA assignée à ce vaisseau. Deux points, apostrophe, fermer la parenthèse. »

Comme tous les astronefs de la flotte, le Trowlley possédait une Intelligence Artificielle de niveau 1 chargée d'assister l'équipage. LutSat (abréviation de Lutin Satellitaire) accumulait donc les expériences de voyage et les interactions sociales pour devenir une IA de niveau 2, un peu comme une évolution, ce qui lui valait la sympathie de tous les Pokémons du vaisseaux.
En fait, seul le capitaine ne pouvait pas blairer LutSat. Il lui reprochait son mode d'apprentissage qui se faisait par mimétisme. Or l'IA adorait reproduire les tournures de phrases alambiquées des membres de l'équipage. Le jour où le commandant Harlock commença une réunion par « Je doute qu'il soit dans les usages de... » marqua le début d'un long cauchemar pour le capitaine Picassaut.
Il détestait aussi la manie prise par l'IA de relire systématiquement le journal de bord pour en corriger les fautes d'orthographe.

Jymnesine prit place à côté de son aînée qui bidouillait le clavier fixé devant elle. La jeune mage l'imita tout en lançant la conversation :

« Ça ne m'était jamais arrivé jusqu'à maintenant de me rencontrer dans un rêve !
- À moi non plus, figure-toi ! répondit Vymnie.
- Bizarre. Si je te vois, c'est que tu t'es déjà vu à mon âge, non ?
- Pas forcément. Peut-être qu'il est impossible de se souvenir de ce genre de tête-à-tête avec soi-même.
- Tu crois ? Dans ce cas, raconte-moi un peu mon futur ! »

Le capitaine lança un regard noir en direction des deux bavardes, puis reporta son attention sur le compte-rendu d'opération qu'il essayait de rédiger depuis presque vingt minutes.
Le Trowlley revenait d'une mission diplomatique sur la planète Zara-Balta où vivait un peuple d'hybrides, mi-Excelangue, mi-Cradopaud, connus pour être les créatures les plus lubriques de la galaxie. Autant dire que c'était chaud comme mission !
Jean-Luc Picassaut frotta longuement son crâne chauve, sans trouver les mots pour terminer ce fichu rapport. D'ordinaire, il refilait cette tâche au commandant, mais ce dernier avait perdu la vie la semaine précédente, à la cantine, quand un Xerneomorphe avait jailli de son clafoutis en criant « Nyah ! ».

« Que veux-tu que je te raconte ? demanda Vymnesine en ramenant une longue mèche de cheveux derrière son oreille.
- J'en sais rien... ta journée par exemple ?
- Aujourd'hui ? Pff, journée de merde ! Je rentre à la maison après deux mois d'absence passés dans la Dimension Spectrale...
- La quoi ? fit la jeune.
- C'est un monde peuplé de Proto-Pokémons Spectres que Giratina n'apprécie pas trop. Je lui devais un service, alors il m'a envoyé les calmer un peu. Il faut savoir que dans cette dimension, les Pokémons de type Normal et Combat sont plus qu'inutiles, j'ai donc demandé à Gott et Ewart de surveiller ma petite famille.
- Tu as des gosses ?
- Deux. À peine rentrée, j'apprends en moins d'une heure que mon fils a défié Darkrai dans un duel à mort, que ma fille a déménagé chez son parrain Zalgor, sous prétexte que notre famille nuit à son développement émotionnel, qu'Ewart va bientôt être papa, que ce débile fini de Gottfried vient de racheter la région de Johto, qu'il dirige sous le titre de Gottvernator et que cette garce de Dianthéa veut me coller un procès !
- Quelle vie !
- En plus, la première chose que me dit mon mari en me voyant, c'est qu'il vient de se couper sous l'ongle du pouce avec l'ongle de son index !!! »

Ne rigolez pas, ça fait super mal.
Les radars du Trowlley repérèrent alors un vaisseau de grande taille en approche. Une image en relief apparut sur l'hologramme rose de la passerelle de commandement, représentant un énorme destroyer triangulaire hérissé de canons.
Le capitaine Jean-Luc Picassaut reconnut immédiatement l'engin. LutSat ne fit que confirmer de sa voix synthétiquement fluette :

« Capitaine, c'est le Mentalirus ! Le plus puissant vaisseau de l'Empire !
- Je sais. Darth Stantler se trouve à son bord. »

À la simple évocation de ce nom, la température à bord chuta de cinq degrés. En fait, c'était une blague de LutSat qui jouait avec la climatisation.
Darth Stantler était le fidèle bras droit du Skyzoboss-Pokéimperator, le maître de l'Empire. Il s'agissait de l'unique Cerfrousse stylé qui ait jamais vécu. Pour parvenir un tel résultat, il avait fallu rassembler presque un millier de généticiens, de roboticiens, de chirurgiens et de designers, mais franchement, le résultat en valait le coup !
En plus d'un charisme inégalable au sein de son espèce, Darth Stantler possédait une force et une haine sans limite. D'ailleurs il n'avait pas hésité à massacrer tous les Cerfrousses de l'univers (ou presque) à l'aide de ses deux sabres-lasers, afin de leur manifester tout son mépris. Il détestait les faibles.
Face à un tel fou furieux, la seule option viable demeurait la fuite, un mot qui n'existait pas dans le vocabulaire du capitaine Picassaut.

« Activez les boucliers et armez les canons !
- Capitaine, vous oubliez les ordres du vice-amiral Supoh ? s'étrangla le quartier-maître. Pas d'affrontement !
- Le vice-amiral porte bien son nom, j'ai mal au cul à chaque fois qu'on parle de lui, répliqua Picassaut. Au diable les ordres, allons casser du Cerfrousse !
- Très bien...
- Et faites preuve d'enthousiasme, quartier-maître Kozamuri ! »

L'intéressé grimaça. Il détestait les gens qui écorchaient son nom, or le capitaine demeurait incapable de le prononcer correctement.
Picassaut aboya ses directives afin d'aborder cette bataille dans les meilleures conditions possibles. Tout le monde à bord s'activa avec efficacité, hormis les deux commères du poste de transmission.

« Tu sais, mais aussi j'ai eu une journée remplie, souffla Jymnesine avec désinvolture.
- Vraiment ? railla l'autre. Tu t'es froissé un muscle en bâillant ?
- Je rêve où tu fais ta daronne avec moi, Lymnie ?
- Écoute ma petite, je connais ta vie par cœur. Et pour le moment, c'est plutôt tranquillou ! Tu affrontes qui en ce moment ? Casus Belli ? Deuxmiaou ? Ou bien Ray Toreno ?
- C'est qui ce bouffon ?
- Toreno ? Oh, Lymnie, celui-là, tu vas l'a-do-rer ! »

Les conversations des deux magiciennes agaçaient le capitaine au plus haut, qui calmait ses nerfs en beuglant sur le pauvre Kurazami, ou qu'importe son vrai nom.
Le Mentalirus se rapprochait du Trowlley avec la ferme intention de tout détruire. Le destroyer de Darth Stantler ne tarda pas à lâcher un essaim de mobile armors qui se rua sur sa cible en la bombardant de tirs lasers.

« Kimizuru, état des boucliers ?
- Soixante-quatorze pourcents, capitaine !
- Dispersez leurs troupes avec les canons secondaires !
- Attention, capitaine, prévint l'IA, le Mentalirus est en train de charger son dispositif E.E.E.L.I ! Deux points, o minuscule. »

Il s'agissait de la stratégie classique de l'Empire : occuper les bâtiments ennemis le temps d'armer leur plus puissante arme. L'E.E.E.L.I (pour Electronic Energetic E-machin-quelque chose, Lightning Impulsion, on s'en fout du sigle, et de tout façon l'anglais est une langue morte au XXXe siècle) pouvait détruire n'importe quel vaisseau ou planète qui se dressait face à l'Empire, il pouvait même dézinguer des étoiles, ce qui n'était pas franchement conseillé pour des raisons évidentes de supernova et de trou noir.
Cet armement d'un genre nouveau révolutionnait totalement la façon de faire la guerre, d'autant que l'E.E.E.L.I ne fonctionnait qu'au tabac et à l'alcool.

« Tu es toujours aussi nulle en magie ?
- Non, j'ai quand même un peu progressé, rassura Vymnesine. J'ai même inventé un sort l'an dernier.
- Sérieux ?
- Le sortilège de Suspension Consentie d'Incrédulité !
- Je suppose que le nom est de Chrystosmus ? Et ça sert à quoi ?
- À faire gober n'importe quel mensonge à n'importe qui, expliqua la quadragénaire en se recoiffant encore. Par exemple, j'ai réussi à faire croire à un groupe de jeunes que j'avais combattu un Yveltel zombie au sommet du Mont Couronné.
- Dingue !
- Karozumi, envoyez nos mobile suits ! »

Une vingtaine de gund... d'armures de combat spatiales quittèrent le Trowlley en parfaite synchronie pour accueillir les méchas adverses à grands coups de missiles. Enhardis par le combat, les pilotes, exclusivement des Pokémons Grochon Feu, chantonnèrent leur hymne de bataille :

« Les Roitiflams ne sont pas
De notre galaxie
Mais du fond de la nuit
(Les Roitiflams !)
D'aussi loin que l'infini
Ils descendent jusqu'ici
Pour sauver tous les nazes »

Les magiciennes furent sans doute les deux seules personnes à bord à apprécier la chansonnette. Tandis que la bataille devenait de plus en plus risquée pour l'équipage du Trowlley, Jymnie et Vymnie continuaient de parler de leurs vies respectives.
Ainsi, la jeune mage apprit tout un tas de choses intéressantes qu'elle oublierait à son réveil, notamment qu'elle deviendrait pote avec l'ultimage de Kezerkastel, que le Pokémonde apprendrait l'existence de Rivustel dans sept ans, que la jeune mage aurait un rôle important dans le rapprochement des deux mondes et que Dianthéa, la future ambassadrice du Pokémonde, lui mènerait la vie dure.

La bataille prenait une mauvaise tournure pour le Trowlley. Les mobile suits ne parvenaient pas à canaliser le flot des attaques ennemies et l'E.E.E.L.I était chargé à quatre-vingt pourcents. Pour ne rien arranger, l'ambiance se dégradait sur le vaisseau.

«  Bon sang, Kamazura, on a une brèche sur le flan droit ! Vous attendiez quoi pour me le dire ?
- Et pourquoi pas Kamasutra tant que vous y êtes ?! explosa le quartier-maître en sautant hors de son siège. J'en ai marre de vous entendre massacrer mon nom à longueur de journée !
- C'est quoi un Kamasutra ? intervint Jymnesine.
- Quartier-maître Kizamaru, reprenez votre place immédiatement ! rugit le capitaine. Nous sommes en pleine bataille !
- Non !!! Et mon nom, c'est Kaz... »

L'enragé disparut dans un halo de lumière fluo violette. Il se rematérialisa dans une cellule de détention, située dans la partie la plus exposée du vaisseau.
La voix exaspérée du capitaine résonna sur la passerelle plongée dans un silence pesant :

« Merci LutSat.
- C'est de sa faute, il sait qu'il ne faut pas rester debout avec moi ! Deux points, d majuscule.
- OK, fini de jouer, c'est l'heure de buter cet enfoiré de Cerfrousse ! Lancez le missile Gaichtalt ! 
- Capitaine, vous n'y songez pas ? s'exclama le Noctali responsable de l'armement.
- Oh que si ! Il faut savoir prendre des risques, Maarena ! »

Un des canons principaux du Trollwey tira alors un projectile téléguidé d'une vélocité étonnante. Contrôlé par l'IA, le missile Gaichtalt zigzagua à toute allure entre les mobile armors qui se jetaient devant lui pour l'intercepter.
Seule la rapidité et la précision des calculs de LutSat permit au projectile de dépasser les lignes ennemies, d'esquiver les tirs du Mentalirus et de pénétrer dans le seul point faible du dispositif E.E.E.L.I pour l'anéantir.
Des explosions en cascade – mais silencieuses, car on est dans l'espace – eurent rapidement raison du destroyer de Darth Stantler. Ainsi trépassa le dernier Cerfrousse de la galaxie (ou presque), que personne ne regretta.

À bord du Trowlley, l'équipage bondit de joie en admirant la défaite du plus puissant vaisseau de l'Empire. Même les Lymnesines, qui ne comprenaient rien à ce qui se passait, se joignirent aux autres parce que c'était fun.
À contrecœur, le capitaine dut admettre :

« Félicitations LutSat, vous avez fait de l'excellent travail !
- Bof, je ne suis vraiment satisfaite de mon tir... je n'arrive pas à déterminer ce qui lui manque... O minuscule, slash. »

La paix revient dans la galaxie, bla bla bla, et surtout Lymnie put reprendre sa conversation passionnante avec la version plus âgée d'elle-même.




(Pour ceux qui aiment les images.)