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Le voyageur du grand large de Lady_Waka



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Informations

» Auteur : Lady_Waka - Voir le profil
» Créé le 28/06/2017 à 02:49
» Dernière mise à jour le 02/07/2017 à 16:54

» Mots-clés :   Hoenn   Unys

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II. Au départ...
Me revoilà, au pied de mon arbre. Devant moi, le radeau que j'ai construit, frêle structure faite du beau bois d'Hoenn. Un mat rustique se tient au milieu du rafiot carré ; une voile bien plus fine, tissée par ma Manternel, de sa toile douce et solide, capable de supporter, j'en suis sûr, les grands vents du nord que nous rencontrerons en mer.

Je vérifie que tout est bon. Heledelle est bien là, perché sur une branche basse, à sa nettoyer les ailes ; Manternel s'est déjà construit un duvet accolé au mat, afin de dormir en mer. Une dizaine de bouteilles d'eau sont accrochées au petit navire, encore une fois grâce à la toile de mon cher Pokémon. Tout d'un coup, je réalise que j'ai fait une grave erreur : Je n'ai pas de rame !
Fort heureusement les branches ne sont pas ce qui manque dans ces bois, et j'en saisis une que je dispose sur le navire. C'est grâce à elle que je pourrai diriger mon navire vers l'Ouest, vers le soleil couchant mais surtout vers la bonne fortune.

Tout est fin prêt ; il n'y a plus qu'à pousser le radeau jusqu'à la mer. Ce n'est pas chose facile, que de déplacer un objet à la fois si lourd et si bas : J'ai l'impression que toutes mes hésitations, toutes mes craintes et toutes mes peurs se sont matérialisées dans ce gros morceau de bois que je pousse. Mais tous mes espoirs, tous mes rêves et tout le bonheur que je souhaite à ma mère semblent, de leur côté, envahir mes muscles et décupler ma force. Pousser mon rafiot est certes épuisant, d'autant plus que mes Pokémons n'ont pas la force pour m'aider ; mais j'y arrive, lentement mais sûrement. Au bout d'un petit quart d'heure, la plage de sable blanc du Chenal 106 se subtilise enfin à l'herbe teinte en vert impérial. Quelques minutes plus tard, le radeau touche enfin la mer, l'immensité salée de l'océan. Tout est sur le point de commen...

Soudainement, un bruit se fait entendre, et mon Heledelle déguerpit dans les airs ; Au loin, trois hommes se rapprochent de nous en courant et en criant des mots incompréhensibles ; ils sont suivis par un Caninos à l'air enragé. Je tente, en vain, de mettre le radeau à l'eau ; bien qu'il touche la mer, il est encore posé sur le sable ; mais ma force s'est envolée, tout comme mon Heledelle ; comme si j'étais, tout d'un coup, victime d'un mauvais sort.

Les trois gaillards arrivent rapidement auprès de moi : Ils portent des habits plus ou moins militaires : Shorts, t-shirts et casquettes imitant un camouflage. L'un d'entre-eux à ce qui ressemble à un vieux Revolver dans sa poche.

« Halte-là, petit salaud ! Milice Myokara, qu'est-ce que tu comptes faire ?
-Apeuré et fatigué, je tente de trouver une excuse à la va-vite ; car je doute fort que ces brutes ne me laissent partir pour Unys.
-Monsieur, j'allais... j'allais juste pêcher pour nourrir ma famille...
-C'est une blague, petit insolent ? Tu n'as même pas de canne à pêche !
-Oswald, ces insectes ne s'en vont jamais seuls, les autres doivent s'être planqués dans cette grotte. On va les débusquer avec Caninos, reste avec le gamin et bute-le si il résiste. »

Et deux des trois miliciens partent donc, me laissant seul avec celui au Revoler, qui tient de sa main la crosse dépassant de sa poche. Il n'a pas l'air d'une brute ; à vrai dire, avec sa moustache au-dessus de la lèvre, descendant en allant vers les joues, et son regard méprisant, il à plus l'air d'un petit bourgeois que d'autre chose. Mais son sourire méprisant, laissant voir ses grandes dents presque pointues, a tout de même de quoi faire penser à un Grahyena. Il commence à inspecter mon rafiot, et ne peut s'empêcher de rire ; tout d'un coup, il sort son revolver de sa poche, et le pointe vers duvet de toile que s'est cousu Manternel

« C'est un beau Pokémon que tu as là, jeune homme, très rare qui plus est. Il serait dommage qu'il lui arrive... »

Tout d'un coup, Heledelle est revenu, tel un éclair dans le ciel étoilé, interrompant mon interlocuteur en plantant son bec droit dans le dos du milicien. Celui-ci s'effondre sur mon bateau, lâchant son Revolver, qui tombe à côté des bouteilles. Mon esprit est pris d'une véritable euphorie : Je vais pouvoir partir ! Je n'y croyais plus. Aussitôt, j'enlève le corps du malheureux milicien (Même si il aurait pu me tuer d'une balle dans la tête, je ne peux m'empêcher de ressentir de la pitié pour lui) et le repose sur la plage. Est-il inconscient, mort ? Je n'en sais rien, mais je n'ai pas le temps de vérifier. Toutes mes forces me sont revenues ; et en quelques secondes, le navire quitte le sable pour commencer à flotter sur la mer. J'embarque et me met à ramer frénétiquement pour m'éloigner du rivage (Le courant est trop faible pour avancer, du moins si près de la plage), tandis qu'Heledelle se perche en haut du mât, scrutant l'horizon comme pour protéger son nid. Au bout de quelques minutes, alors que je suis déjà à plusieurs dizaines de mètres du rivage, les deux autres miliciens reviennent finalement, pour trouver leur compagnon étendu sur le sable. Ils crient aussi fort que leurs cordes vocales le peuvent, et je crois même qu'ils risquent de les déchirer. L'un des deux ordonne au Caninos d'utiliser Lance-Flammes sur mon radeau... Mais cela est inutile ; je continue de m'éloigner, commençant à être pris par le courant qui me pousse entre les barrières de rochers du chenal 106. Les flammes du canin enflammé n'atterrissent même pas près de moi, et même Manternel, pour qui une telle attaque serait fatale, ne semble pas s'en inquiéter, demeurant au repos dans son duvet entoilé. Bientôt, les deux miliciens et leur camarade à terre ne sont plus que des points au loin ; puis ils disparaissent, la côte et la grotte avec eux. Seul le vieux Revolver, taché et mal entretenu, tel un Pokémon délaissé et abandonné, me rappelle leur existence...

Polyushka Polye (Chanson Traditionnelle Russe), Version piano

Je lâche la rame, maintenant que le courant est assez fort pour me porter sur la mer. Il n'y a fort heureusement que des vaguelettes, et je ne suis pas secoué le moins du monde. Sur un panneau fixé sur un des rochers, j'aperçois un « Vous entrez dans le secteur du Chenal 105 » ; je me suis aventuré sur une route entièrement maritime ! Cela peut paraître anodin, mais avoir conduit mon radeau assez loin de la côte d'Hoenn me donne une certaine joie. Tandis que je navigue paisiblement entre les îlots, des souvenirs me reviennent. Je me suis déjà aventuré ici, il y a quelques années, quand j'aidais à la pêche pour ramener du poisson et quelques pièces à la maison. C'est par ici que les petits chalutiers des pêcheurs de Myokara pêchaient le Magicarpe, voir, avec un peu de chance, le Wailmer ; ils n'en tiraient à peine de quoi manger et donner deux petites pièces à chacun de ceux qui participait à l'opération. Il me semble apercevoir, comme collés aux rochers, quelques restes déchirés de vieux filets, comme de vagues souvenirs de cette époque. Mais en ce temps, je ne faisais que trier ce que la mer donnait au bateau sur son parfois bien infructueux trajet; aujourd'hui, je suis le capitaine ! C'est moi qui dirige le navire. Et bien qu'il soit minuscule, c'est un plaisir et une fierté. Et surtout, j'espère bien que ce voyage sera fructueux et que j'atteindrais mon but.

Les étoiles et la Lune éclairent assez la nuit pour je puisse entrevoir, entre les rochers, une petite grotte. D'après les légendes locales, elle renferme une créature capable de transformer l'océan en une immense étendue de glace ; pourtant, il ne serait que le servant d'un véritable colosse. Quand j'étais petit, maman m'avait raconté des histoires sur ce monstre, pour que je tombe dans les pattes de Mushana. Après réflexion, est-il bien réel ? Je ne pense pas... Mais ce n'est pas aujourd'hui que j'irais vérifier. Je sais que quelques centaines de mètres après cette grotte, un trou dans la barrière de rocher permet de rejoindre la pleine mer ; Cet échappatoire apparaît bientôt au loin. Dans quelques minutes, je l'emprunterais ; et je franchirais le point de non-retour. Je serais en pleine mer. Mon cœur, qui a ressenti tant d'émotions et qui a été si malmené aujourd'hui, est empli d'un étrange mélange, fait de la fierté du Nemelios, la joie Drackhaus qui devient Drattak ; et la crainte du jeune Roucool qui déploie ses ailes pour la première fois.

Je réussirais, maman. Je réussirais, mes Pokémons, et je vous trouverais un endroit meilleur que notre ancien taudis, pour que vous puissiez y vivre.
Je vous le promets...