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Cosmos de Feather17



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Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 21/06/2017 à 17:00
» Dernière mise à jour le 28/11/2021 à 16:12

» Mots-clés :   Action   Aventure   Fantastique   Hoenn   Médiéval

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4: Les Talismans de Cosmos
— Allez, debout là-dedans !

L’ordre de la jeune fille le réveille en sursaut. Il ouvre à demi sa paupière et jette un coup d’œil au sol poussiéreux. Les rayons du soleil n’ont pas encore atteint son lit de paille ! Aron se tourne sur son lit et ferme les yeux.

— Ah non ! On se lève !

Quelle créature pénible, une fille ! Aron grogne mais trop tard, il ne retrouvera plus le sommeil. D’autant que Mehdi est déjà debout et qu’il a commencé sa méditation matinale habituelle.

En glissant péniblement hors de son lit, Aron constate que la fille est déjà pleine d’énergie, que le diplodocus qu’elle a apprivoisé broute tranquillement le peu d’herbe autour de la hutte, mais surtout que ses amis les téras sont déjà au rendez-vous pour le petit déjeuner quotidien.

Aron se gratte les cheveux et bâille longuement.

— T’étais pas obligée de me réveiller si tôt, se plaint-il.
— Si tôt ? Le soleil doit déjà être au zénith, tu appelles cela tôt ? Je te rappelle qu’on a un long voyage devant nous.
— Mouais…

Aron sort de la hutte et ôte le drap qui recouvre ses parties intimes.

— Qu’est-ce que tu fiches ?! s’exclame Nora en lui tournant brusquement le dos.
— Bah quoi, c’est l’heure de la baignade, répond simplement Aron, complètement nu. Tu ne te baignes pas avant de commencer la journée ?
— S… si mais… pas en public comme ça !
— Pourquoi ?
— Mais parce que… c’est intime !
— Ça veut dire quoi, « intime » ?
— Ça veut dire qu’on ne montre pas son kiki à des demoiselles !
— Ah ? Et tu le montres à qui alors ton kiki ?
— JE N’AI PAS DE… Oh, laisse tomber !

Malgré le peu de connaissances qu’il a sur la vie, Aron a pris l’habitude de prendre soin de son corps. Ce plaisir de la propreté et de l’hygiène lui provient, aussi loin qu’il peut s’en rappeler, du souvenir de son grand-père qui l’a obligé à chaque réveil d’aller se baigner. Au début, comme tous les enfants, Aron a été récalcitrant. Mais à force de jeu et d’exercice physique nécessitant l’utilisation du Talisman qu’il porte toujours autour de son cou, Aron a appris à apprécier la fraîcheur des gouttelettes d’eau qui glissent sur sa peau, la douceur des vaguelettes qui le réveillent calmement, et la force des cascades qui lui procurent un lavage du corps optimal. À tel point qu’Aron, durant ses quelques années de vie en solitaire, a réussi à dompter la nature de sorte qu’elle l’aide à survivre. Aron et l’élément aquatique ne font qu’un, sur cette île tropicale et paradisiaque qu’il aime tant et dont il n’a jamais imaginé quitter un jour.

Nu comme un ver, Aron se positionne face à la rivière, rejoint par son fidèle Mehdi. Il plaque une main contre son torse et calle entre ses pectoraux musclés et sa paume rugueuse le Talisman couleur saphir, avant de pousser un cri de guerre qui dévale la gamme des notes et forme une mélodie effrayante. Derrière lui, Nora ne peut s’empêcher d’observer attentivement chaque fait et geste du garçon sauvage, en prenant soin d’éviter de porter son regard sur ses petites fesses dénudées. La surface de l’eau frémit, produit de l’écume, et Aron plonge sans attendre dans la rivière qui dégage à présent de la vapeur d’eau. Mehdi bondit dans la rivière à son tour et les deux amis s’éclaboussent gaiement.

Intriguée, Nora s’approche de la rivière et y plonge sa main avant de pousser un cri de douleur.

— Elle est bouillante ! s’étonne-t-elle. Comment as-tu fait ça ?
— Chais pas ! Tu es sûre que tu ne veux pas te baigner ? Elle est très bonne, tu sais !

Excité par l’ambiance récréative, Mehdi pousse la tête d’Aron dans la rivière et celui-ci manque de boire la tasse.

— Non merci…

Nora laisse son regard se perdre sur la rivière qui, d’un bout à l’autre de la clairière dans laquelle elle se trouve, semble dégager de la vapeur d’eau. Cet enfant vient de réchauffer en un instant la température de l’eau sur une distance impressionnante. Son Talisman doit être gorgé d’une puissance inestimable que le garçon semble avoir réussi à exploiter.

Aron sort la tête de la rivière et fait la planche, à présent.

— Bon allez, on n’a pas toute la journée ! le presse Nora. J’imagine que tu n’as pas oublié qu’il y a des gentilles personnes qui attendent notre aide en échange de nourriture ?
— Oui, oui, ça va ! Mais avant, il faut que je pêche assez de poisson pour nourrir mes amis, indique Aron en pointant les téras qui attendent patiemment devant la hutte.

Nora jette un œil aux furets, ratons et caïmans qui tournent en rond près du feu de camp.

— Combien de temps va durer le voyage ? demande Aron en se levant dans la rivière.
— Je ne sais pas. Un an ou deux, je dirais.
— Oh, ça va ! Je pensais qu’on ne serait pas de retour avant très longtemps !

Aron plonge une main dans l’eau et Mehdi l’imite. En un instant, les deux amis arrachent à l’océan une paire de rougeots chacun. Nora est bluffée, d’autant plus que les gros poissons rouges sont complètement carbonisés.

— Avec ça, ils auront de quoi tenir avant notre retour, annonce Aron en déposant les victuailles au pied des téras affamés.
— Euh… es-tu certain d’avoir compris la longueur de notre voyage ?
— Pas vraiment, avoue Aron, mais tu as dit « un » ou « deux », c’est pas beaucoup ça. Mon grand-père me disait toujours que « un » et « deux », on peut les montrer avec les doigts !

Nora écarquille les yeux mais préfère ne rien dire face au jeune garçon qui lui montre une demi-douzaine de ses doigts. Moins Aron en sait sur le voyage, moins il opposera de résistance.

— Allez, en scelle !

Nora grimpe avec agilité sur le dos du diplodocus, s’assure que son arc à flèches et ses munitions sont bien accrochés à son dos, et tend une main au jeune garçon. Aron caresse affectueusement ses amis les téras, s’enveloppe dans son drap et bondit avec force sur l’arrière-train du monstre ailé. Mehdi saisit le bâton en bois d’Aron et imite son ami en s’agrippant à sa taille pour rester en place.

— Tu es sûre que… hésite Aron qui n’a jamais aimé l’altitude.
— Mais oui, ne t’en fais pas, je le contrôle ! rassure Nora.

La dompteuse aérienne tire sur une corde, le diplodocus pousse un gémissement, étend ses très longues ailes feuillues et frappe un bon coup dans le sol à l’aide de ses pattes. Alors que le groupe s’envole avec rapidité au-dessus de la jungle tropicale, Aron lance un dernier regard à la hutte en bois de son grand-père, à qui il avait toujours promis de ne jamais quitter son île.

— Oh non ! Mon grand-père ! s’affole Aron.
— Quoi ?! Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as oublié le Talisman ? s’inquiète Nora.
— Non, mais je lui avais promis de ne jamais partir de l’île, se lamente Aron en serrant la plaque de métal bleu contre son torse.

Derrière lui, Mehdi lui caresse le dos en geste de compassion.

— Pourquoi ça ?
— Je ne sais pas. Il m’a toujours mis en garde de ne jamais suivre personne en dehors de l’île, quelle qu’en soit la raison.

Nora fronce les sourcils. Elle est définitivement certaine d’avoir trouvé la bonne personne. Pour quelle autre raison ce jeune garçon sauvage a-t-il été élevé en pensant que les êtres humains sont dangereux et qu’il ne faut surtout pas quitter l’Île de Nede ? Tout corrobore. Elle se félicite intérieurement pour son génial don de la déduction.

— Écoute, Aron, crie Nora pour faire porter sa voix au-dessus du bruissement du vent, ton grand-père est avec nous à travers le Talisman, juste ? Donc, il ne peut rien t’arriver tant qu’il est avec nous.
— Tu crois ?

Aron a l’air plus détendu, mais quelque chose lui trotte dans la tête.

— Pourquoi est-ce que tu tiens absolument à aider ces gens avec mon grand-père ? interroge-t-il. Tu ne pouvais pas les aider sans lui ?
— Ton grand-père ne t’a jamais raconté la légende des Talismans de Cosmos ?
— Non. C’est quoi une légende ? C’est quoi Cosmos ?
— Mais tu ne sais vraiment rien, ma parole ! Cosmos, c’est la région dans laquelle nous nous trouvons. Ton île est une partie infime du territoire, tout comme la ville dans laquelle nous nous rendons.
— Où est-ce qu’on va ?
— À Portoasis, le plus grand port de Cosmos !

Aron a l’air dubitatif. Derrière lui, l’Île de Nede a complètement disparu et il ne reste plus qu’un vaste océan bleu qui s’étend dans toutes les directions à des dizaines de mètres sous leurs pieds.

— Il existe au-delà de ton île un continent si vaste que les gens qui l’ont traversé de part et d’autre en sont morts en court de route, révèle Nora. Ce continent s’appelle Cosmos, c’est le monde dans lequel nous vivons tous. Cosmos est si étendu qu’il est divisé en quatre régions. Et ton île, l’Île de Nede, se trouve à l’extrême sud de Cosmos, dans la région de Sunn. La légende raconte que sont cachés à des endroits inaccessibles dans Cosmos sept Talismans, comme celui que tu possèdes, mais chacun détient un pouvoir différent. Il existe un Talisman par élément : celui de l’Air, de la Chaleur, de la Terre et de l’Eau. Le Talisman de l’Eau, c’est celui que tu possèdes.

Aron palpe sa plaque en métal et l’examine en détail. C’est la première fois qu’il y prête une attention aussi particulière car, maintenant qu’il peut donner un nom à cet ami fidèle qui l’a accompagné depuis sa plus tendre enfance, il a remarqué qu’il avait une forme bien précise : trois gouttes d’eau reliées les unes aux autres forment un triangle vide en leur centre.

— C’est pour ça que j’arrive à pécher aussi facilement ? demande Aron.
— Et à changer une rivière en sauna ! précise Nora.
— Moi qui pensais que tous les êtres humains savaient le faire…
— Seul un Talisman peut te donner un tel pouvoir, poursuit Nora. Car en plus des pouvoirs des éléments, il existe aussi deux autres Talismans qui sont en rapport avec la force de l’être humain : le Talisman du Corps et le Talisman de l’Esprit. Le seul problème c’est que, à l’inverse des quatre premiers où on sait à peu près où ils sont cachés, les deux Talismans de la force sont introuvables et jamais personne n’a repéré d’indice quant à leur localisation. Ma théorie, c’est qu’ils sont sous la protection de grands maîtres ou de gens qui ont un intérêt à les garder pour eux.
— Tu as dit qu’il y en avait sept, se souvient Aron après un certain temps à compter sur ses doigts.
— En effet ! Le septième et dernier Talisman est le plus puissant d’après la légende. Il s’agit du Talisman du Balancier, mais je n’ai absolument aucune idée de la nature de son pouvoir. Il paraît que c’est un vieux sage quelque part dans la Contrée de Clémente qui en détient les secrets. C’est la raison pour laquelle on se rend à Portoasis, pour avoir des informations sur l’endroit où vivrait ce vieux sage.

Aron est perdu dans toutes les données qu’il vient d’apprendre.

— Mais tout cela ne me dit pas pourquoi tu veux absolument les Talismans.
— Parce que la légende raconte que quiconque arriverait à posséder et à dompter les fabuleux pouvoirs des sept Talismans de Cosmos deviendrait l’être le plus puissant du monde !
— Contrôler les éléments de la nature et la force de l’être humain… marmonne Aron, pris d’un désir soudain de puissance. Mais du coup, si on est l’être le plus puissant du monde, ça veut dire qu’on peut avoir toute la nourriture qu’on veut ?!

Nora soupire.

— Oui, j’imagine… répond-elle, lassée.
— Trop fort !! Mais pour ça, il faudrait arriver à tous les trouver. Qui sait où ils peuvent être ?
— C’est la raison pour laquelle nous nous dirigeons vers Portoasis, annonce Nora. Je connais quelqu’un qui saura nous donner des informations.
— Ouais ! s’écrie Aron en se levant sur le dos du diplodocus. En route vers Portoasis !