ANNEXE 2
Liste des flashs dans le futur :
ANA
Elle est interrogée et rejoint ensuite le tribunal où elle aide Mike à révéler à la presse la supercherie de Roland Smirnoff.
ROBBIE
Il est interrogé au commissariat mais est finalement libéré.
BENJAMIN
Suite à une manip de ses contacts israéliens, il est libéré malgré la gravité de ses crimes. Il part ensuite tenter de réceptionner Orson avant son transfert mais se retrouve face à Teresa Torres.
STEVEN
Visiblement traumatisé, il est interrogé mais son cas amène l'inspecteur et Mars à constater l'absence étrange du commissaire. Steven est appelé par Gina pour venir les épauler pour libérer les jumeaux.
REBECCA
Avec Roland, Violette, Wallace, Tristan et les parents d'Orson, elle est en première ligne pour venir en aide aux jumeaux.
PERRINE
Elle révèle clairement à la commission d'enquête que Roland Smirnoff est bel et bien l'instigateur de la bataille de ce matin.
SANTANA
Emmenée par Etienne et Linda avec les autres, elle se retrouve au milieu de la bataille avec les forces spéciales. Etienne et Linda révèlent alors qu'ils désirent faire arrêter leur fils.
TINO
Après avoir torturé son interrogateur, il est emmené par Estelle avec Gina et Holly sur les lieux de la bataille où il décide d'épauler Etienne et Linda plutôt que d'aider les jumeaux, ce qui s'avèrera être une stratégie payante.
ANDREA
Ses liens avec l'assistant judiciaire Jason Mars sont révélés : Ils sont amants. Andréa et Clive partent faire libérer Orson mais réussissent juste à ne pas faire libérer Teresa sur caution.
NAOMI
Au tribunal, elle plaide en faveur de Justin Truce et réussit à faire ajourner le procès en prouvant que le juge a été influencé par Rhumann Stockwell suite à un accord avec Roland Smirnoff et Seth Corrigan. Au terme de cette après-midi, elle retrouve Wallace : la bataille contre Nolan est terminée.
ORSON
Il est interrogé durement mais refuse de vendre Amélia pour sauver sa peau et est emmené en fourgon pour être transféré sur l'île aux Diamat.
JAMES
Avec l'aide d'Helen et de Jason Mars, il sort et contribue à faire libérer Orson et Amélia de leur funeste destin, tout en faisant enfermer Teresa Torres définitivement. Ils se rendent ensuite tous au tribunal.
LUCY
Le combat contre Nolan se termine lorsque Rachel Heine intervient. Roland, en fuite, est arrêté par Lily qui échoue à le vaincre.
***
FLASHS DU FUTUR
ANA
Elle échangeait poliment avec l'interprète qui lui avait été fourni, un certain Miller qui avait pris Russe à la fac. Par chance pour elle, elle n'avait jamais été méchante ni vindicative, et même ce qui s'était passé aujourd'hui ne la mettrait pas en rogne.
- Elle dit... que... ce n'est pas l'heure de manger ?!
Reiner et Mars regardèrent l'interprète, puis regardèrent Ana qui haussa les épaules.
- Bon dieu, Miller, vous parlez russe au moins ?
- Oui, et c'est ce qu'elle vient de dire ! Que ce n'était pas l'heure de manger !
- ... Demandez-lui de répondre sérieusement !
L'interprète soupira.
- Mozhete li vy otvetit' ser'yezno , pozhaluysta?
- Vstav'te gorchitsu v knige finansov !
L'inspecteur Reiner et le cadet Jason Mars regardèrent l'interprète, perplexe.
- Elle m'a dit, texto – et je vous le jure sur mon diplôme d'interprète – que je devais « Insérer de la moutarde dans le livre de finance ! »
Ana hocha la tête.
- Postav'te gorchitsu , pozhaluysta, ser !
Reiner grommela.
- Ok, ça suffit, Sevreska, on vous a vu parler français en salle d'attente, ne nous faites pas marcher !
- Nosite etu staruyu viski svetlyye sud'ye, chto kurit !
L'interprète leva les bras, décontenancé.
- Elle a dit ? marmonna Jason.
- Elle a dit « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume » !
- ... euh...
- Quel juge ?! Pourquoi du whisky ?! grommela Reiner.
- Inspecteur, laissez-moi faire... soupira Jason. Demandez-lui qui nous sommes.
Miller s'exécuta.
- Vy znayete , kto eti gospoda ?
Ana regarda l'inspecteur Reiner et le cadet Jason Mars qui buvait un verre d'eau.
- Narodnii komissariat vnoutrennikh diel
Jason recracha son verre. Reiner haussa les sourcils. Miller serra les dents.
- Quoi ? Quoi, elle a dit quoi ? Vous avez compris, Mars ?!
- Elle... Elle vient de dire « Commissariat du peuple aux affaires intérieures »...
- Oui, c'est un peu ce qu'on est. Bon, enfin elle redevient sérieuse...
- C'est le NKVD ! gronda Jason, au bord de l'étouffement.
Reiner haussa les sourcils. Miller serra les dents.
- Les grandes purges, les goulags... la répression sous Staline...
Reiner grimaçait de plus en plus. Il regarda Ana.
- Elle nous traite de nazis ?!
- N... Inspecteur... geignit Jason.
- Na oskorbitel'nogo vlasti tol'ko.
Miller serra les dents.
- Quoi ? Elle a dit quoi ?!
- ... d'autorité abusive, seulement.
Ana hocha la tête. Avec son petit bras en écharpe, elle n'était pas du tout impressionnante et encore moins en position de faire la maligne.
Reiner se frictionna le visage. Mars soupira
- Et je suppose qu'elle va nous demander d'arrêter Roland Smirnoff...
- Niet, ya ne zabotyatsya o Roland Smirnoff.
Miller s'étonna.
- Elle vient de dire qu'elle s'en foutait complètement de Roland Smirnoff.
- ... vraiment ?
Ana acquiesça.
- Merveilleux, ça a de moins en moins de sens...
- Izvinite.
- Elle s'en excuse.
- Au moins, elle comprend ce qu'on dit... marmonna Jason.
Reiner inspira, lassé.
- C'est vrai, ça... Elle veut juste nous emmerder et nous faire perdre notre temps !
- Izvinite ! sourit Ana.
- Bon, alors celle-là s'est contentée de contester notre autorité et elle se moque de Roland Smirnoff... Bien bien bien... vous étiez à l'étage avec votre amie Fey, à première vue vous n'avez pas fait grand-chose, mais vous vous êtes quand même fait sacrément mal au bras...
Ana regarda son bras en écharpe. Elle secoua la tête.
- Ca ne me fait plus mal.
- Et vous avez oublié de parler russe...
- Vous devenez moins méchant, je deviens moins embêtante, c'est logique.
Reiner agita la tête. Ana soupira.
. Je ne comprends pas pourquoi vous nous interrogez en fait.
- Mais vous vous moquez de Roland Smirnoff... s'étonna Jason Mars.
- C'est un homme espiègle et méchant mais c'est juste un fou. Je ne sais pas qui il faut arrêter, c'est votre rôle à vous. Je ne pense pas que ce soit madame Clover non plus.
Reiner soupira.
- Comme vous dites, c'est notre rôle, et si on a arrêté votre prof, c'est pour une bonne raison.
- D'accord. C'est tout ?
- Oui, on va poursuivre nos interrogatoires.
- Si ça vous fait plaisir.
- Vous pouvez sortir.
- Spassiba, Do Svidaniya.
Ana se leva et sortit. Elle franchit le couloir et vit la salle d'attente. Steven était toujours au trente-sixième dessous. Elle soupira et s'approcha de lui.
- Steven, tout ira bien.
Steven releva la tête.
- Je suis sûre que tout ira bien. Monsieur Jackson a dit que tout irait bien.
Steven renifla et acquiesça.
- Je sais... Tu peux... soit essayer de trouver le doc, soit essayer d'avoir des nouvelles de Mike ?
Ana se mordilla les lèvres. Elle aurait voulu retrouver sa mère et partir de cet endroit au plus vite. Rentrer chez elle et pleurer. Après tout ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait subi et ce qu'elle avait fait, elle voulait juste prendre une longue douche et dormir pendant un mois entier.
- S'teuplait, Ana...
- Je vais voir, mais je ne peux rien garantir.
- J'comprends...
Ana regarda Lucy et Quinn.
- Francis... ?
- Dans la nature, on aura des nouvelles de lui quand il aura envie qu'on en ait, je suppose... marmonna Lucy.
- Retrouve Mike et Fey, Ana, c'est le mieux que tu aies à faire ! admit Quinn.
Ana hocha la tête. Fey. Sa meilleure amie. Savoir qu'elle est en sécurité. La douche attendra.
- Eh bien, à plus tard... Si je ne vous revois pas...
- On se retrouvera à l'aéroport ! assura Robbie.
Ana sourit et hocha la tête.
- Hm...
- Putain, y'a ça aussi... geignit Steven qui se confondit de nouveau en sanglots.
Ana souffla et tourna les talons, pas d'attaque pour consoler Steven. Elle croisa sa mère.
- Ana !!
- Maman !
Ludmilla Sevreska serra sa fille dans ses bras.
- Bon sang, Ana !
- Pardon maman !
- Je vous ai vus à la télévision, Ana, mon dieu !!
- Pardon maman, il fallait qu'on le fasse !
- Et après ce sont les occidentaux qui disent que la Russie est un pays étrange !
- Je sais, maman, je sais...
La femme russe blonde regarda sa fille.
- Tu es bien la fille de ton père !
- Maman, est-ce que tu peux m'emmener au centre de détention, je dois retrouver Fey !
Ludmilla se mordilla les lèvres.
- Tu ne préfèrerais pas quitter cet endroit ? C'est stressant tous ces policiers...
- Si, mais il faut que je retrouve Fey, je ne peux pas la laisser !
Ludmilla hocha la tête.
- S'il le faut...
- Il le faut.
Ana et sa mère se dirigèrent vers la sortie.
- Ana !
Elle se tourna vers Clive et Andréa.
- Qu'est-ce que vous faites encore ici ? s'étonna Ana.
- On sait pas trop, on veut connaître le fin mot de l'histoire en fait... marmonna Clive.
- Tu vas où ?! s'étonna Andréa.
- Retrouver Fey. Vous devriez vous rendre utiles vous aussi, vous savez où est madame Clover ?
Clive et Andréa se regardèrent et haussèrent les épaules.
- Clive, tu ne peux pas la laisser comme ça ! geignit Ana.
- Pourquoi moi, j'ai rien fait, j'ai juste répondu aux questions des keufs !
Andréa regarda Clive.
- C'est un peu après ton interrogatoire qu'ils l'ont arrêté !
- Euh, meuf, y'a eu Gina et Holly après moi ! Ok ? Elles ont tout à fait pu impliquer la prof !
Ana et Andréa semblaient en douter. Ludmilla ne comprenait rien, et pourtant elle parlait français plutôt couramment. Clive grommela.
- Ok, O-K. J'ai dit aux profs qu'elle avait fourni les Méga-Gemmes et les Gemmes-Sésames.
- CLIVE ! grommela Ana.
- Merde, mais t'es CON ! gronda Andréa en frappant son ami à l'épaule.
- C'est bon, ils vont pas la tuer !... la torturer, au pire...
Andréa grommela et envoya un SMS.
- J'espère que ça va pas l'embêter...
- Je vais retrouver Fey au centre de détention, vous essayez de la libérer, s'il vous plait ! souffla Ana.
- T'inquiète pas, Ana, je vais le fouetter pour qu'il le fasse ! grogna Andréa.
- Tu sais TRES BIEN que je vais aimer ça ! souffla Clive.
Andréa reçut une réponse.
- Bingo ! Je sais où elle est.
- Eh bah on y va... soupira Clive.
Ana sortit avec sa mère, un peu choquée.
- Tu as des amis vraiment bizarres...
- Oui mais ce sont des amis, maman. Les amis sont toujours un peu bizarres, non ?
Ludmilla serra les dents alors qu'elles prenaient la voiture.
***
- Mars, qu'est-ce que vous faites ?
Le jeune homme rangea son téléphone.
- Je répondais à un message, inspecteur...
- Vous croyez que c'est le moment de répondre à votre maman pour lui dire ce que vous allez manger ce soir ?!
Jason Mars leva les yeux au ciel.
- Tout cela ne nous mène à rien... J'ai le sentiment que tout se déroule à l'extérieur pendant que nous recueillons des informations inutiles... Demandez un rapport sur les interrogatoires du centre de détention, ça nous aidera.
- Bien.
- Et dites à votre mère que vous allez rentrer tard.
Reiner s'éloigna. Mars souffla et passa un appel.
- ... Oui ? Tu es folle !... Ok, mais ce n'est pas une raison pour... Vu ton statut dans cette affaire, je ne peux pas... Ecoute, ce qui s'est passé entre nous était génial mais je ne veux plus que tu me rappelles !... Comment ça, tu...
Le téléphone de Jason vibra. Il reçut une photo très indécente. Suivie du message : « C'est dans la mémoire de ton téléphone, maintenant ! ^^ »
- ... misère...
***
Ana arriva à la prison. Le parking s'était avéré plutôt calme.
- Je veux voir James Pitterson...
Le type de la réception soupira.
- Pitterson... L'élève de la classe de tarés... Toujours enfermé.
Ana souffla.
- Je peux le voir ?
- Ca va être un peu compliqué.
Ana hocha la tête. Ludmilla s'étonna.
- Ce n'est pas possible ?
- On attend le retour d'une déposition envoyée au commissariat. Si le commissaire donne son accord, c'est bon.
Ana souffla, pas très fan de tous ces trucs bureaucratiques.
- Les gars, faut que vous regardiez ça !
- C'est le commissaire Nolan, il est à la télé !
- Sérieux ? La vache !
- Quoi ?! s'étonna Ana.
Ana et sa mère approchèrent alors que la journaliste parlait à la télévision.
[- Nous apprenons avec stupeur que le commissaire Sacha Nolan est en fuite vers une destination inconnue et poursuivi par deux voitures. On m'apprend que nous sommes en ligne avec Roland Smirnoff...
« Ouais, je voulais juste dire à la présentatrice qu'elle était vraiment douée pour la levrette et que si elle continue à dire de la merde sur cette poursuite super cool, je publie toutes les photos crades que j'ai d'elle. Oui, même celle où elle a le Crustabri à l'air en regardant l'objectif avec un doigt dans la bouche. C'était Roland Smirnoff, à vous les rigolos. »
La journaliste réapparut à l'écran, stupéfaite.
- Euh... nous... allons passer à un sujet tout autre... Le... marché du camembert s'effondre...]
Ana secoua la tête et se retourna vers sa mère, abasourdie.
- Il est comme ça, il fait toujours ça.
- Et... et vous avez suivi cet homme ?
- Disons qu'on n'avait pas toutes les informations, maman...
- Ana !!
Fey se précipita vers Ana, suivie par Mike. Ana enlaça son amie d'un bras.
- Vous allez bien ?
- On attend le retour du commissaire !
- Apparemment il est poursuivi par Roland Smirnoff ! Ils l'ont dit à la télévision !
Fey et Mike regardèrent Ludmilla qui confirma d'un hochement de tête.
- Maman, je te présente Mike, un autre élève de ma classe.
- En fait j'ai entendu parler de vous tous à la télévision, je vous connais presque maintenant ! admit Ludmilla.
Mike sourit.
- J'aurais préféré que ça se fasse autrement ! Enchanté, madame.
- Si le commissaire est dans la nature, qui décide de la libération de votre ami ? questionna Ludmilla.
Mike, Fey et Ana se regardèrent.
***
- J'adorerai vous aider mais je suis obligé de les suivre, cette affaire est trop compliquée !
- C'est qui ? demanda Roland.
- Mike Denton !
- So useless... marmonna Roland avec mépris.
- Jeune homme, si le commissaire s'avère incompétent, il faut vous tourner vers l'avocat général...
« Je croyais que vous étiez censé me protéger MOI ! »
- L'ordre des priorités a changé !
« Ouais, vaut mieux les deux petits blancs que le petit noir qui veut aider son gros pote black, c'est ça ?
- Ne parle pas comme ça au nabot psychopathe du gouvernement ! geignit Fey »
Layton leva les yeux au ciel, énervé. « Qu'est-ce que j'ai été lui raconter mon histoire pour lui dire qu'on faisait tous des erreurs, moi ??? Gnnn !! »
Rebecca se retourna vers Violette.
- Tu te rappelles quand tu étais juste lesbienne, que j'étais juste conne, et que la vie était méga simple ?
- M'en parle pas... soupira la jeune fille.
Layton souffla et retrouva sa contenance.
- Dirigez-vous vers le tribunal d'Ogoesse, donnez-leur votre nom, je m'occupe du reste !
Layton compulsa son téléphone. Rebecca, à côté de Roland, regarda ce dernier.
- Vous êtes content ?
- Pas trop, non, pas en ce moment, me parle pas pendant que je conduis pu-TAIN.
- Vous avez foutu une sacrée merde, mais là j'ai vraiment l'impression que vous en subissez vraiment les conséquences.
Roland serra les dents.
- Est-ce que je suis inquiète pour Lilian et Léon ? Oui. Est-ce que je suis inquiète pour votre femme et vos enfants, vers chez qui de toute évidence on se dirige sinon vous ne seriez pas aussi tendu...
Roland commença à grogner. Rebecca agitait les mains, certaine de sa dominance.
- Rebecca... geignit Violette.
- ... Pas vraiment parce que c'est de la pure justice karmique. Vous payez pour tout ce que vous nous avez fait, et je trouve ça absolument normal.
- Tu veux descendre de la voiture sans que je ne m'arrête ?
- Non.
- Alors ferme ta grande bouche !!
Rebecca hocha la tête en souriant, satisfaite.
***
Ana et Fey regardèrent Mike qui soupira.
- Direction le tribunal, alors.
- Ca n'en finit pas... souffla Ludmilla.
- Tu peux nous emmener ?
La mère d'Ana souffla.
- J'ai le choix ?
- Je reste ici, je ne peux pas quitter James, et j'ai peur qu'ils le transfèrent comme Amélia...
Ana et Mike se regardèrent.
- On n'a pas vraiment le temps de s'inquiéter pour elle, je présume... souffla Mike.
- Pas trop, non... admit Ana.
***
- Vous êtes Mike Denton ?
- Oui !
La réceptionniste consulta ses fichiers. Elle fumait et avait des tatouages, ce que Ludmilla trouva quelque peu inorthodoxe.
- Hmmm... Oui... Vous avez fait une déposition récemment...
- Ouais, et le commissaire l'a...
Mike se décomposa.
- Putain !!
- Ouais. J'peux pas faire grand-chose pour ça.
- Tu as fait une déposition ? s'étonna Ana.
- Oui... J'ai dit toute la vérité, en gros.
Ana fit de gros yeux.
- QUOI ???
- J'avais pas le choix. James est comme un frère pour moi !
- Mais... mais alors tu leur as dit à propos des quatre soldats...
- Bah forcément.
- Et tout ce qui concerne le gouvernement...
- Yep.
- Le conseil des quatre, les Grands Dresseurs...
- Voilà.
- C'est un cauchemar...
Ana inspira, exténuée.
- Madame, je suppose que vous ne pouvez pas accélérer la libération de notre ami...
- Pas vraiment. Sans le commissaire, la seule personne capable d'exercer la loi est le Grand Juge, mais vous devez attendre que le procès Truce-Corrigan se termine parce qu'il le préside.
Mike s'effondra.
- C'est sans espoir.
La presse entra dans le tribunal.
- C'est là ? C'est là qu'a lieu le procès ?
- On veut voir Truce, on veut voir la fameuse Naomi Kingsley !!
- Ce procès doit être public ! Le procès du Président !!
- Nous entrerons de gré ou de force.
Ana regarda la réceptionniste.
- Ils ont le droit d'entrer dans la salle d'audience ?
- Nan, mais ils sont trop nombreux, et j'suis juste une punkette. Les tatouages, c'est pour la frime, j'peux en tuer un ou deux avec de la chance mais...
Ana souffla et passa de l'autre côté du comptoir.
- Vous permettez ?
- J'aime bien ton accent alors ouais !
- Qui va m'entendre ?
- Cet espace seulement, ça sert à appeler les différents témoins ou à annoncer les horaires de séances. Eclate-toi !
Ana sourit et saisit le micro en regardant l'écran de l'ordinateur. Mike et Ludmilla se regardèrent.
- Mais qu'est-ce que vous avez fait à ma fille ?
- Rien... mais c'est pas à moi que vous devez demander ça, c'est au petit blond qui chiale.
Ana toussota dans le micro, ce qui stoppa l'armée de journalistes.
- « Je m'appelle Mike Denton, et voici ma version des faits. »
- Et merde... pardon, crotte... souffla Mike.
- Ana, Devochka ! souffla Ludmilla, au bord de l'évanouissement.
- « Avant tout, je tiens à signaler que les autorités ont été achetées pour ne pas intervenir. Que les politiques ont été achetés pour ne pas intervenir. Que les évènements de cette journée n'ont été rendus possibles que par la main d'un seul homme : Roland Smirnoff. Il a tiré les ficelles de notre classe, il a tiré les ficelles de Direction Dresseurs, dans le seul but de se débarrasser de ses adversaires que sont Justin Truce, Sacha Nolan et Seth Corrigan. Tout ce que je dis peut être prouvé... »
Ana releva la tête et regarda Mike qui serra les dents, couvert de sueurs froides.
- Eto ne verno ! grommela Ana.
Mike se tourna vers la presse et sortit de la poche de sa veste... un carnet, où tout semblait consigné. Et sur lequel était inscrit : « SC »
***
Wallace regardait le paysage défiler alors que les parents d'Orson conduisait et que la petite Emeline était entre lui et Tristan.
Le jeune informaticien regarda son petit ami.
- A quoi tu penses ?
- ... Aux mailles du filet... marmonna Wallace.
***
Les journalistes n'en revenaient pas. Ana venait de finir de lire la déposition de Mike. La réceptionniste ne comprenait pas grand-chose. Mike souffla, un peu effrayé à l'idée qu'un journaliste n'essaie de le tuer pour avoir le carnet... ou un truc dans le genre. Ludmilla regardait sa fille, les journalistes, Mike...
- C'est... juste ça ?!
- Vous voulez dire que... le but final de toute cette affaire, c'est...
Ana hocha la tête.
- Tout ce qui s'est déroulé aujourd'hui n'était qu'une façon pour Roland Smirnoff d'humilier Justin Truce et Sacha Nolan. Même si cela a permis l'arrestation de Teresa Torres, au final, nous avons été utilisés pour le seul profit de Roland Smirnoff. Il s'est... bien moqué de nous.
Un journaliste s'étonna.
- Je... retiens surtout le fait que les pouvoirs publics aient été achetés.
- Les juges compris ! Le procès qui se déroule en ce moment n'a aucun sens, si on en croit votre témoignage.
- Ouais. Mais une amie à nous s'en charge.
Ana sortit du comptoir.
- D'ailleurs nous y allons. Mais vous ne pouvez pas y aller.
La réceptionniste sortit une batte de base-ball de sous son comptoir.
- Je veux, ouais. Le premier qui les suit, je lui casse les jambes.
Ana, Mike et Ludmilla se dirigèrent vers la salle d'audiences.
- Au moins, vous avez eu vos diplômes avant de détruire votre école, donc... tu ne seras pas punie, Ana !
- ... tu voulais me punir pour avoir été manipulée par un riche politicien capitaliste ?!
- Ton père te punira, lui. Au moins pour la partie capitaliste !
Mike agita la tête. « Et je me plains de mes darons... »
Alors qu'Ana toucha la poignée de la porte, quelqu'un entra en trombe dans le tribunal.
- Quoi, encore...
Pablo Montes, suivi par Christina Rockwell.
- Euh...
- LAISSEZ PASSER ! JE DOIS TEMOIGNER A CE PROCES !
Ana plissa les yeux et regarda la réceptionniste.
- IL EST JOURNALISTE !
Mike barra la route au comptable.
- Hey !! C'est quoi ce dél... AOUCH !
La jeune femme tira une taffe de sa cigarette.
- Pas sous ma surveillance, pouffiasse.
Christina regarda ses amis.
- Merci ! Il était vraiment trop lourdingue.
- Qu'est-ce que tu faisais avec lui ?! s'étonna Ana.
- Il était censé m'emmener au commissariat, mais ensuite il a fait demi-tour vers le tribunal, mais en chemin, il voulait manger un kébab, il m'a donc attaché à lui avec des menottes juste pour aller un sandwich avec des frites couvertes de mayonnaise...
- Berk ! geignit Ana.
- Je sais, c'est gras...
- Non, les menottes !
- Oh, oui, super humiliant !
Mike regarda Ludmilla en serrant les dents, embarrassé.
- ... du coup après ça on est arrivés ici mais il a mis un temps fou à se garer parce qu'apparemment la moitié de Poképolis veut voir ce procès.
- Pourquoi tu devais aller au commissariat ? s'étonna Mike.
- J'ai des preuves que la police a reçu pour ordre de nous disperser. Je croyais que cet ordre venait de Truce, mais ensuite quand j'ai entendu parler de la poursuite entre Roland et le commissaire, je me suis dit que ça ne servait plus à rien de pouvoir prouver...
- En fait, dès que le juge supérieur sera sorti de ce procès-là, tes preuves pourraient nous aider à libérer James !
- Ah ? Donc...
- On est un peu bloqués ici à devoir regarder le procès ! admit Ana.
- Ok bah allons-y alors... mais pour lui...
Mike sortit Drakkarmin, qui prit Pablo et le fourra dans un placard sous les yeux étonnés des journalistes.
- Voilà.
- C'est... très approprié de l'avoir mis dans le placard ! admit Christina.
Le quatuor entra, tandis que la réceptionniste ferma derrière eux et menaça les journalistes avec sa batte.
- Faites un pas vers cette porte et vous finissez comme l'autre folasse. J'plaisante pas.
***
ROBBIE
- J'ai suivi le plan de mes amis, rien de plus.
- Qu'en est-il de votre relation avec… Perrine Truman, l'une des quatre grands accusés ?
Robbie leva une main désinvolte.
- Juste une pouffe que j'ai sauté en deuxième année !
Jason Mars et l'inspecteur Reiner se regardèrent, sceptiques. Robbie serra les dents.
- Je SAVAIS que ce serait pas crédible…
- Pourquoi vous ressentez tous le besoin de ne pas nous prendre au sérieux… soupira l'inspecteur.
Robbie serra les dents.
- On était dans notre école, on a été attaqués par des types et c'est NOUS qu'on met en garde à vue, j'veux dire… Si on était plus rationnels, on serait encore en train de vous hurler dessus collectivement.
- Vous avez un avis sur la question ? demanda Jason.
- La question ?
- De l'attaque. C'est une attaque, pour vous ?
Robbie inspira en levant les yeux au ciel.
- Alors… C'était la remise des diplômes, mais on était dans l'école, à attendre nos ennemis, ennemis qui savaient qu'on serait dans l'école à leur tendre un traquenard. Des deux côtés, on croyait que c'était l'autre qui avait organisé la guéguerre…
Robbie agita une main.
- Il me semble que le terme savant pour ça, c'est « Quiproquo »…
- Vous prétendez que tout ça n'est qu'un immense malentendu ? soupira Reiner.
- Prétendre, ça insinue que je ne sais pas de quoi je parle, or j'y étais, en direct donc je sais de quoi je parle.
Reiner leva les yeux au ciel.
- Décidément, vous parlez tous très mal aux adultes…
- On est des adultes aussi, si vous avez l'impression d'avoir des enfants en face de vous, vous allez déchanter.
Jason Mars ne put qu'acquiescer. Reiner soupira.
- Comment qualifieriez-vous votre rôle dans ce… cette… bataille ?
- J'étais en quelque sorte l'état-major, c'est moi qui ait fixé la stratégie globale, le placement de tout le monde et les possibilités de déplacement de chacun en cas de pépin.
Reiner s'étonna. Robbie haussa les épaules.
- Quand un groupe vous apprécie plus ou moins et que votre parole n'est pas discutée ou remise en question, vous en profitez !
- Etat-major, stratégie, déplacements… Vous avez un vocabulaire très militaire… marmonna Reiner.
- Ouaiiiis, on est des soldats, on avait même la possibilité de commander des AK-47 par la poste mais on s'est dits que ce serait too much.
Reiner regarda Robbie, exténué. Robbie soupira.
- Si vous trouvez ça fatigant, vous n'avez qu'à arrêter ces stupides interrogatoires et arrêter Roland Smirnoff.
- Nous y voilà… souffla Jason Mars.
- C'est ce qu'il vous a demandé de répéter ? lança Reiner.
- En effet, mais c'est également vrai, vous devez le choper avant qu'il ne soit trop tard.
- Trop tard ? s'étonna Mars.
- Wow, vous êtes vraiment enquêteurs ?! s'étonna Robbie.
Reiner et Mars se regardèrent.
- Si Truce est destitué de son poste pour mise en examen, qui va être désigné pour lui succéder et qui bénéficiera d'une immunité qui empêchera qu'on enquête sur son compte ?
Reiner souffla.
- Faut prévenir le commissaire.
- Alleluiah… marmonna Robbie.
- Tu peux partir, on n'a plus besoin de t'interroger.
- De rien, ce fut un plaisir d'avoir aidé les forces de l'ordre à voir la lumière !
Robbie sortit de la salle d'interrogatoires. Il prit son téléphone pour appeler Perrine, mais elle avait coupé son portable. « Elle se fait interroger. Merde ! »
***
BENJAMIN
- OK ! OK ! OK J’avoue tout !! J’avoue tout !!
Les deux policiers chargés de l’interrogatoire se regardèrent. Benjamin Ratsone, jeune homme de confession juive, était suspecté de tous les maux.
- … Monsieur Ratsone, nous ne vous avons pas encore délivré les chefs d’accusation.
- … ah…
- Vous étiez aux communications.
- Hm.
- Nous croyons savoir que c’est votre ami Tristan qui a piraté les systèmes.
- Je ne sais pas.
- Votre ami Orson était chargé de la mécanique et des raccordements, votre ami Tino de l’ensemble du plan, et vous…
Benjamin se recroquevilla. Il était couvert de bleus. Ses lunettes étaient rayées mais pas cassées.
- … vous étiez à la programmation et aux systèmes.
Benjamin acquiesça.
- Dans quel but avez-vous fait ça ?
- On m’a dit de le faire alors je l’ai fait.
Les deux personnes chargées de l’interrogatoire se regardèrent.
- C’est… tout ?
- Oui, c’est tout ce que je suis, un suiveur.
- … D’accord. Sauf que nous avons un autre son de cloche d’après les preuves recueillies.
Benjamin haussa les sourcils.
- Apparemment, votre session informatique d’étudiant a servi de base pour toutes les manipulations informatiques. Tout a été fait à partir de votre session. Vous ne démentez pas ?
- Je ne démens pas, on a bien utilisé ma session.
- Pourquoi ?
- Là encore, parce qu’on m’a demandé de le faire !
- Sur quels critères ?
Benjamin sembla gêné.
- Bah… je suppose que c’est parce que… je suis une victime. Vous voyez le genre… C’est moi le petit blanc fragile que tout le monde martyrise.
- Monsieur Ratsone, premièrement, votre classe comporte dix-neuf élèves blancs. Je ne pense pas que la question ethnique soit de mise. Deuxièmement, il semble que votre ami Tino ait été le cerveau de l’affaire, et que votre ami Tristan ait effectué les piratages mais que c’est vous qui avez brouillé les manœuvres et ainsi tenté de dissimuler vos actions aux yeux du Gouvernement. Vous avez lancé avec un timing exemplaire les procédures de brouillage radio.
Benjamin agita la tête.
- Merci du compliment !
- Ce n’est pas un compliment, c’est un délit pénal passible d’une peine de prison.
Benjamin blêmit. Un téléphone sonna.
- Qu’est-ce qui se passe encore ?
- J’en sais rien… Allô ? Nous sommes en plein interrogatoire, soyez… oui ?... Euh, oui…
Le policier blêmit.
- Quoi ? L’ambassade en Isra… Hein ? Sans… Mais… Mais enf… Attendez, mais…
Le policier raccrocha, complètement estomaqué. Benjamin grimaça.
- Je… je suis sur le cul !
- Qu’est-ce qui…
- Eh bien apparemment, ce gamin est le neveu d’un ambassadeur Poképolite en Israël, et du coup on doit le libérer sans discuter !
- … attends, quoi ?
- C’est ça ou le consulat d’Israël s’en mêle et si Israël s’en mêle, c’est les Etats-Unis au cul, puis l’ONU, puis…
- … sérieusement ???
- Mais ouais !! C’était l’ambassadeur d’Israël à Poképolis au téléphone, il était fou de rage !
Benjamin restait muet.
- Du coup tout ce que ce gamin a fait, toutes les piratages… Bordel, il a pénétré les systèmes de sécurité informatique du Gouvernement et on va le relâcher comme ça !
Benjamin agita la tête.
- On a le choix ?
- Mais non ! Sinon on met tout le pays dans la merde, tu te rends pas compte !!
- Bon bah qu’il sorte ! Tssss…
Benjamin se leva.
- Si… ça peut vous réconforter, je me sens un peu coupable…
- Ouais, ouais… Allez, hors d’ici…
- Nous classons ton dossier…
- Pfff… Même pas de prison avec sursis…
- Que veux-tu, c’est ça, les juifs, ils s’en sortent toujours…
Benjamin fit demi-tour… et sourit de toutes ses dents. Il envoya un SMS.
[Bingo, excellente idée de tout mettre sur ma session ! Tonton a tout arrangé ! ;) ]
***
Tristan reçut le SMS alors qu’il rejoignait les parents d’Orson à la réception du commissariat. Il hocha la tête, rassuré.
***
Benjamin sourit. Il sortit de la salle d’interrogatoire en faisant bonne figure pour Christina, genre ça avait été horrible et tout.
- Benjamin !!
Benjamin arriva vers Christina en levant les bras. Il la serra contre lui.
- Ca a été ?
- J'sais pas trop... J'sais pas trop...
- Courage, Benjamin...
- Tino... Tino a la plus grosse charge dans l'accusation, ils le voient comme le cerveau de l'affaire...
- Il sait ce qu'il doit dire, n'est-ce pas ? geignit Christina. Et... Et toi, tu as dit...
- J'ai dit ce que j'avais à dire. J'ai dit ce qu'on a dit qu'on dirait tous.
- Très bien.
Un bout de gras plus tard…
- Bon courage...
- Tout le monde me dit ça. T'en fais pas.
Benjamin monta les escaliers et arriva devant la salle très gardée de l’interrogatoire d’Orson.
- Vous ne pouvez pas approcher.
- Oh.
- La personne interrogée ici est une menace au premier degré pour la nation Poképolite.
Benjamin acquiesça.
- Je… comprends…
- Vous ne pouvez pas approcher, je le répète.
Benjamin hocha la tête.
- Même si mon tonton est ambassadeur en Israël ?
- Cela ne fait de vous que le neveu d’un ambassadeur israélite.
Benjamin acquiesça. « Suffisant pour sauver ma peau mais pas celle d’Orson… »
- Bien, bien. Vous savez quand il sortira ?
- De toute évidence, il va être transféré.
Benjamin hocha la tête.
- D’accord. Eh bah… je vais l’attendre.
- Si tu veux perdre ton temps…
Benjamin tourna les talons et fit le tour de l’étage. Après une pause toilettes, il retourna vers les marches devant les gardes.
- Bon, bah… A plus !
- C’est ça !
Benjamin descendit les marches. Il s’arrêta au milieu et laissa Limonde le rejoindre. Le Pokémon plat sortit de sa bouche une Pokéball.
- Génial. Ils lui ont laissé ses Pokémon ?
Limonde sembla hocher le visage. Benjamin acquiesça.
- Cool. Ils ne se méfient pas de lui à ce point. Bien. Ça va faciliter les choses.
Benjamin repartit du bâtiment par une porte dérobée. Il reprit Pijako qui sortait par une fenêtre.
- Alors…
Le Pokémon ouvrit la bouche et se mit à répéter.
« TRANSFERE, VRAIMENT ?... OUAIS. POUR VOLUCITE C’EST CERTAIN. LA PRISON DE HAUTE SECURITE EST LA-BAS »
Benjamin hocha la tête.
- Volucité, ok… Bon, fini de jouer les espions…
Il prit son téléphone.
- Maman, papa, je suis sorti par derrière, vous pouvez venir me chercher ?
***
- Chéri, on a du mal à comprendre… geignit Maryse.
- D’autant qu’on aurait largement préféré rentrer… admit Samuel.
- Pas maintenant, il faut que je sorte Orson de là.
Benjamin regarda sa petite sœur qui l’observait avec curiosité. Un fourgon noir passa près d’eux sur l’autoroute.
- Merde !! Merde !
- Benjamin, ton langage ! Pas devant ta sœur ! grommela sa mère.
- Suivez ce fourgon, c’est lui !
- Ou alors un dangereux criminel… marmonna le père.
- Oui bah Orson est considéré comme un dangereux criminel !
Maryse grimaça et éclata de rire, suivie de près par son mari. La petite Samantha gazouilla également, guillerette de voir tout le monde ricaner. Benjamin leva les yeux au ciel. On l’appela.
- Oui Tino ?
« TRISTAN T’A PREVENU ? »
- N-non, de quoi ?
« LES JUMEAUX ! ROLAND SMIRNOFF ! LE COMMISSAIRE ! »
- … dans cet ordre ? s’étonna Benjamin.
« JE SUIS EN ROUTE, LA, IL FAUT QUE TU NOUS REJOIGNES ! »
- Nan, vieux, hors de question, je dois faire libérer Orson !
« BON SANG, IL EN EST OU ?! »
- Je crois qu’il est dans une sacrée mouise.
« BENJAMIN, ON SE RAPPELLE ! »
- Ouais, ouais !
Benjamin raccrocha. Il souffla. Sa mère se retourna vers lui.
- Comment tu as pu sortir aussi vite avec tout ce que tu as fait ?
- … tonton Gad.
- Sérieusement ??? C’est pas vrai !! Tu l’as mêlé à ça ?! grommela le père de Benjamin.
- Sans vraiment le vouloir en fait… mais effectivement…
- Merde, fiston !!
Moment de silence. Samuel pencha la tête.
- … ils ont dû faire une de ces têtes !
- Ils se faisaient un peu caca dessus, c’est clair ! admit Benjamin.
- Héhéhé !
- Samuel ! Benjamin, c’est mal ce que tu as fait !
- Oui maman…
- Mais si c’était pour la bonne cause alors ça va.
Benjamin agita la tête, pas certain.
- Fiston, une fois arrivé là-bas, tu comptes faire quoi ? demanda son père.
Benjamin inspira.
- Je sais pas, utiliser une fois de plus mes super pouvoirs de juif peut-être…
- Benjamin… souffla sa mère.
- N’en parle pas à voix haute, les gens ne doivent pas savoir ! plaisanta son père.
***
- Pas là ?
- Eh non. Le seul transfert qui a été effectué, c’est celui de la blondinette de votre classe également.
- Amélia… Bon…
Samuel agita la tête.
- On fait quoi alors ?
Benjamin soupira.
- Bah j’avoue que là…
- Tiens, bonjour !
Benjamin vit une tête connue et s’étonna.
- … monsieur Wound ?!!
- Hey… Benjamin, c’est ça. Monsieur-dame, le bébé…
- Bonjour…
- Bonjour…
- Que fais-tu ici ?
- Je vous retourne la question ! souffla Benjamin.
Jackson agita la tête.
- Roland m’avait prévenu que vous seriez un peu revêches… ce qui est totalement compréhensible, cela dit.
- N’est-ce pas.
- En même temps, tu as ta part de faute dans tout ce qui s’est passé, n’est-ce pas ?
Benjamin regarda Jackson, éberlué. Il lui donna un coup de pied dans le tibia.
- AOUCH !
- BENJAMIN !! cria sa mère.
- Répète un peu ça pour voir bordel de m…
Benjamin rouait Jackson de coups de pied. Le réceptionniste de la prison de haute-sécurité réagit enfin.
- Vous attendez dans le calme s’il vous plait !
Le père de Benjamin saisit son fils et le fit reculer.
- Benjamin, calme-toi !
- RIEN DE TOUT CA N’EST MA FAUTE, OK ???
- Un peu plus que celle des autres quand même. Je te signale qu’un certain incident est à mettre à ton actif. Si tu te souviens bien.
Benjamin s’énerva encore plus.
- C’EST VOTRE STUPIDE CHEF LE RESPONSABLE !!! VOUS FAITES LE ROQUET POUR SMIRNOFF ET ENSUITE VOUS VENEZ ME DIRE QUE C’EST MA FAUTE ??? VOUS ETES PAS CHIE QUAND MEME !!!
Samantha se mit à pleurer. Les parents de Benjamin étaient stupéfaits du nouveau caractère explosif de leur fils.
- ET VOUS DEVRIEZ PAS ETRE EN TRAIN DE SOIGNER LE POKEMON DE STEVEN ???
Jackson se releva.
- Ca, c’est fait. Il est stabilisé.
- Et vous l’avez prévenu ?
- Non, je…
Benjamin se détacha de l’étreinte de son père et poussa Jackson par terre.
- FAITES-LE !!!
- D’accord, d’accord !! Je suis juste en train d’attendre un appel précis, on doit me prévenir du transfert de ton ami Orson !
Benjamin grommela.
- On va attendre, mais à la moindre remontrance, je vous dégomme ! J’aurais dû apprendre le krav maga comme me le conseillait oncle Gad, tiens !!
- Oui, ça t’aurait évité ce qui t’es arrivé ce matin ! crut bon de rappeler Jackson.
Benjamin, excédé, colla un coup de pied dans la tronche de Jackson.
- TU LE VOIS MON KRAV MAGA, LA ??!
- Benjamin, calme-toi !! cria sa mère.
- Fiston, ça suffit, arrête !! grommela son père.
- Il a qu’à la fermer !! Je ne fais confiance à aucun de vous, d’accord ?
Jackson leva les mains et se rassit à l’accueil de la prison. La mère de Benjamin regardait son fils, éminemment inquiète.
***
Après environ une heure d’attente, la petite Samantha semblait s’impatienter, se manifestant par de petits gémissements.
- Mais bon sang qu’est-ce qu’ils attendent…
- Un ordre.
Benjamin regarda Jackson qui leva les lunettes vers lui.
- Et cet ordre n’existe pas. L’Agent Unovite qui interroge Orson attend un ordre qui ne viendra pas.
- L’Agent Unovite… vous voulez dire Mormont ? s’étonna Samuel.
- Le Gouvernement Unovite a été remanié après l’annexion, considéré comme trop proche des royalistes Harmonia. C’est l’agent Trexler qui interroge Orson. Il en a maté des bien pires que lui.
Benjamin déglutit.
- Qu… Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Jackson inspira.
- Tu sors à peine d’une bataille épique et tu me demandes à moi ce qu’il faut faire ?
- Bataille épique que votre chef a causé.
- Et tu crois que je suis de son côté ?
Benjamin haussa les sourcils.
- J’ai reçu des ordres, vois-tu.
- De Rol…
- Non. Pas de Roland Smirnoff, justement. Du moins il m’en a donné, mais j’ai reçu comme qui dirait des « contre-ordres » de quelqu’un de plus important.
Benjamin agita la tête.
- Ça devient de plus en plus compliqué cette histoire…
- En fait, non, ça ne l’est pas vraiment. Et la solution est plus simple qu’il n’y paraît.
Samantha se mit à brailler.
- Oh non, sa couche est pleine !! geignit Maryse.
- Euh… est-ce qu’il y a des toilettes ? demanda Samuel.
- Euh, bah… oui… répondit le policier en se levant.
Jackson regarda Benjamin alors que le policier quittait son poste informatique. Benjamin, stressé, regarda de part et d’autre. Le policier emmenait sa mère dans les couloirs. Il se précipita au bureau.
- Je fais quoi, je fais quoi ?!
- Ouvre l’interface Outlook.
- Oui…
- Déconnecte-toi.
- Hm…
- Entre le login snolan et le mot de passe 12345.
Benjamin releva la tête vers Jackson qui serra les dents.
- C’est un policier.
- Quand même !
- On n’a pas le temps. Tape le mail suivant, destinataire…
Samuel regardait Jackson et son fils en train de trafiquer une boîte mail.
- Ma parole, mais qu’est-ce que vous f…
- C’est pour sauver Orson, papa !
- Allez plutôt demander au policier qui va revenir où se trouve la machine à café ! signifia Jackson.
Samuel ne savait plus où donner de la tête.
- J’ai l’impression d’être revenu à ma Bar Mitzvah…
- ltrexler at unyspolice point uy. Voilà. Tu tapes : Interrogatoire fini ou pas, vous avez pour ordre de transférer immédiatement Bertelin au centre carcéral de Volucité avant transfert pour le port plus tard dans la journée.
- Le port ???
- Ils veulent emmener Amélia dans une prison de très haute sécurité à terme.
- QUOI ??? Mais c’est affreux !!
- Nolan veut faire un nouvel exemple contre la noblesse. Je n’ai pas suivi votre classe comme Roland l’a fait, mais je refuse que vous payiez pour ses bêtises.
***
Le téléphone vibra sur la table. Orson était épuisé. L’homme chauve au regard glacial et à la moustache noire prit l’objet et vit le mail de Sacha Nolan… enfin, de Benjamin.
- Tu as de la chance, gros plein de soupe, tu vas croupir sur l’Île aux Diamat.
Orson secoua la tête, aux abonnés absents.
***
- On n’a plus qu’à attendre la venue d’Orson…
Samuel et Maryse hochèrent la tête. Jackson observait son téléphone. Le réceptionniste faisait banalement son travail.
- Vous avez des nouvelles des autres ?
Jackson hocha la tête.
- Tu veux des nouvelles de…
- Tino, Tristan, Lucy… Andrea. James aussi.
Jackson hocha la tête.
- Tino et Tristan sont au même endroit, à l’heure qu’il est, Lucy et Andréa sont au tribunal, James…
Jackson hocha la tête.
- James vient d’être libéré.
- Ah ?! Comment ?!
- Je ne sais pas, j’ai juste les positions de tes camarades sur un radar.
Samuel s’étonna.
- Comment ça ?!
- Je les repère avec leurs smartphones, voyons. Nous avons tous leurs numéros, mon ancien patron les observait vraiment de très près.
Samuel inspira lourdement.
- Si j’attrape ce Roland Smirnoff…
- Quelqu’un va le faire pour vous.
Benjamin haussa un sourcil.
- Ah oui ?
- Hm.
Le fourgon noir arriva sur le parking. Benjamin se dirigea vers l’entrée.
- Orson…
- Eh bien, eh bien…
C’est Teresa Torres qui émergea du fourgon, hagarde. Benjamin écarquilla les yeux. Jackson serra les dents.
- Oups…
***
STEVEN
- Allez, vous restez là, et vous bougez pas.
Tristan, Fey, Clive, Gina, Holly, Helen, Violette, Mike, Quinn, Ana, Robbie, Santana, Rebecca, Andréa et Lucy entrèrent et s’assirent.
Steven était traîné.
- Arrêtez !! grommela Mike.
- Non ! geignit Ana.
- Oh bordel… souffla Tristan.
- C’est dégueulasse !! cria Quinn.
Steven fut assis sans ménagement, en larmes. Les autres le regardèrent, inquiets. Il releva la tête. Personne ne détourna les yeux. Il baissa la tête de nouveau, fondant en sanglots.
Il avait mal à la gorge. Il avait beaucoup crié.
Et il n’avait pas vraiment cessé de pleurer depuis qu’ils avaient quitté l’établissement.
***
Devant l’inspecteur, Steven regardait dans le vide. Reiner et Mars se regardaient, surpris.
- Un problème, jeune homme ?
Steven avait des flashs dans sa tête.
Il se souvint de l’eau. De la glace. Du rire hystérique de la femme. De Quinn qui l’attrape en hurlant. De Mike.
Il soupira.
- Faites ce que vous voulez de moi, je m’en fiche.
- On veut savoir ce qui s’est passé, mentionna Reiner.
Jason Mars avait spécifié à son supérieur d’être délicat avec Weldon au vu du traumatisme évident qu’il venait de subir, plus encore que les autres élèves.
- Ce qui s’est passé… pfff… ce qui s’est passé, c’est qu’on a tous cru qu’on allait jouer les héros et au final…
Steven secoua la tête et leva une main résignée alors que les sanglots revenaient. Reiner et Mars se regardèrent.
- Vous voulez un soutien psychologique, jeune homme ? demanda Jason.
- J’sais pas. J’sais pas, arrêtez de parler.
- D’accord…
***
- On fait quoi ? soupira Reiner.
- Il est inutilisable, ce alors que les informations le désignent comme un acteur majeur de ce conflit.
- Faut voir avec le commissaire.
Jason Mars acquiesça et se dirigea vers le bureau. Il toqua à la porte.
***
Reiner arriva dans les bureaux de la police.
- Le commissaire, il est OU ???
Un policier lui désigna la télévision, et l’inspecteur Reiner observa, aussi médusé que ses collègues.
- C’est pas Tobias Morris, le type qui harcelait l’héroïne de Poképolis, qu’est avec lui ?
- Si, et il a pris en otage les deux jumeaux qui étaient interrogés…
- Et… putain, Roland Smirnoff, sérieusement ?!
Jason Mars observait le dossier de Steven, constata un détail étrange et retourna en salle d’interrogatoire.
- Quoi, encore ? soupira Steven.
- Je me demandais pourquoi vous étiez désigné comme un élément crucial du dossier, mais on n’avait pas vu l’incident dont vous avez été responsable dans votre école.
Steven releva la tête.
- L’incid… ah, ouais.
- Si ce que je lis est exact… vous avez eu un sacré culot.
- Pfff… tout ça pour ça au final.
- N’empêche ça vous fait un casier judiciaire.
Steven haussa les épaules.
- M’en fous. J’me sentais nul dans cette période. J’prenais mes parents pour acquis et j’ai jamais vu à quel point toute ma famille était un océan de merde, à quel point mes amis…
Steven soupira.
- Sur le moment, je pensais que j’avais plus personne.
Jason hocha la tête.
- Ca tranche radicalement avec tout ce qui s’est passé aujourd’hui.
Steven hocha la tête.
- Vous pensez qu’il faut arrêter Roland Smirnoff ? demanda Jason.
Steven regarda l’enquêteur qui avait réussi à capter son attention et sa confiance.
- … Nan. Il a fait le con, ouais, mais… La vie m’a appris qu’il faut parfois faire le con pour… comprendre. C’est marrant, hein. Con, comprendre…
Jason sourit.
- Hm. Apparemment on n’arrêtera aucun d’entre vous.
- Ah ouais ?!
- Ces interrogatoires ne sont qu’une manœuvre du commissaire pour piéger Roland Smirnoff.
Steven s’étonna.
- Et du coup, euh…
Jason hocha la tête. Il se leva et ouvrit la porte. Steven s’avança dans le couloir, suivi par le jeune enquêteur. Il rejoignit la salle d’attente.
- Partez tous.
Les élèves s’étonnèrent. Quinn haussa un sourcil.
- C’est sérieux ?!
- Oui. Je suis de la police ! Quand je dis quelque chose, c’est sérieux. Faites ce que bon vous semble.
Le téléphone de Steven sonna.
- Putain, j’aurais juré qu’il marchait plus, ce truc…
- C’est plus étanche qu’on croit… marmonna Santana.
- C’est… Gina ?!
Steven mit sur haut-parleur, entouré par les autres.
« VENEZ NOUS REJOINDRE BANDE DE SABLAIREAUX !!!! »
***
- C’était ce gamin là ?!
- Oui. On l’a pas vraiment reconnu, il pleurait comme un bébé alors que la dernière fois, il était plutôt bagarreur.
Reiner agita la tête.
- Le commissaire a pété un plomb. Tout notre travail a été complètement inutile.
- Je ne pense pas, commissaire.
- Ah oui ?
Jason Mars acquiesça.
- Nous sommes en train d’assister à la suite de la bataille qui a eu lieu ce matin. Deux conceptions s’affrontent : La rigidité conservatrice de Truce, la spontanéité vivace de Smirnoff. Nous avons vu un exemple de ce que Smirnoff pouvait accomplir de bon avec ces jeunes.
Reiner s’étonna.
- Vous philosophez, maintenant ?
- Que faire d’autre ? Notre commissaire est en train d’humilier la police Poképolite.
Reiner ne put qu’acquiescer.
- Cependant, au vu des rapports que le commissaire avait reçu…
Jason tendit une liasse à son co-inspecteur. Reiner fit de gros yeux.
- Putain… Sérieusement ?!
- Sauf votre respect, inspecteur Reiner, c’est votre chance de passer Commissaire.
L’inspecteur ne put que hocher la tête.
- Merde, avec ça je peux même devenir Maire de Volucité !
- … n’exagérons rien.
***
REBECCA
Se souvenant de ce moment précis, Rebecca Gates ferma les yeux, appréciant le bourdonnement de la voiture. « Si j’avais su, à ce moment-là, si j’avais su ce qui se passait dans sa tête, j’aurais pu… Oh et puis c’est trop tard maintenant, le mal a été fait. »
- C’est pas vraiiii…
Rebecca soupira.
- Vous allez nous faire un caca nerveux, c’est ça ?
- La feeeeeeeerme…
- Il ne va peut-être pas chez votre femme et vos enfants, c’est peut-être un hasard, et Rachel n’est pas…
- C’est Mademoiselle Cambert, pour toi, petite merdeuse !
- La petite merdeuse vous PISSE A LA RAIE, monsieur le grand manipulateur !! C’est VOTRE FAUTE si on en est là…
- Rebecca…
- Jeune fille ! souffla Layton.
- … alors ne me donnez pas du PETITE MERDEUSE, sinon je vous fous mon COUDE dans les COUILLES et la voiture va DANS LE FOSSE !
- BAH VAS-Y SI TU L’OSES !
- ME TENTE PAS, CONNARD !
- Rebecca !!! geignit Violette.
- Roland !! cria Layton.
- QUOIIII ??? gueulèrent les deux.
Violette et Layton tendirent leurs index depuis les sièges passagers. Rebecca et Roland regardèrent la route : Nolan quittait clairement la route pour aller dans le désert.
- Enculé de rire… grommela Roland. J’ai besoin d’un Pokémon volant !
- Tu as Artikodin sur toi, non ? s’étonna Layton.
- Eh bah non, Artikodin, il est…
***
- Le tribunal va donc commencer par écouter la plaidoirie de Naomi Kingsley…
Rachel, assise avec Noémie dans le tribunal, en toute discrétion et surtout en toute sécurité, regarda sa fille de huit ans. Ses cheveux blonds étaient attachés et sertis d’une jolie Pokéball…
***
- … en toute sécurité dans un coffre-fort blindé et pas du tout dans les cheveux d’une enfant de huit ans !
- … ça me rassure… geignit Layton, incrédule.
- On fait QUOI ? geignit Rebecca.
- Bah on les SUIT, grosse andouille ! cracha Roland.
Rebecca donna un coup de coude au fils Smirnoff.
- AOUCH MAIS PUT-
Dans l’autre voiture…
- SUIVEZ-LES !
- Hors de la route ?!
Tristan, Wallace et Emeline crièrent en même temps.
- OUI !
- Mais oui papa-heu !
- Oscar, tu fais ça pour NOTRE FILS !
- Non, je fais ça pour l’abruti derrière ! Notre fils va être emmené en prison si on ne fait rien et là, on ne fait rien ! grommela le garagiste.
- MAIS BOUGRE D’ANE, C’EST UN COMMISSAIRE DE POLICE QUI KIDNAPPE DES ENFANTS !!! Orson ne va pas se faire emprisonner par un détraqué pareil !! Alors tu le poursuis et tu le rattrapes, comme ça on libère notre fils !! grogna Michelle.
- Mais ouais, allez papa !! cria Emeline.
Wallace regarda Tristan.
- Comment fait Orson ? Moi ça fait longtemps que j’aurais fusillé tout le monde !
- Ils nous ont conduits une fois à un Comic-Con qui se tenait à Kanto, on s’est jurés d’y aller en vélo la prochaine fois !
- Tu m’étonnes…
- Un problème ?! grommela la mère d’Orson en se tournant vers eux.
- Non, non ! geignit Tristan.
- Arrêtez de gueuler, en fait, c’est saoulant… marmonna Wallace.
Autre voiture. Roland constata que la voiture des parents d’Orson titubait.
- Euh… s’passe quoi, là derrière ?!
- Le père d’Orson est probablement saoul. Gros et moustachu, ça veut souvent dire alcoolique !
Violette et Layton regardèrent Rebecca.
- Quoi ! Vous savez que c’est vrai !!
- En fait j’aurais plus vu Roland dire ça… marmonna Layton.
- C’est ma fille cachée, t’as toujours pas compris ?! soupira Roland.
- Oh bah ça ! J’peux tout de suite me tirer une balle !! ricana Rebecca.
La portière de la voiture des parents d’Orson s’ouvrit et Wallace fut balancé sans ménagement hors de la voiture d’en face.
- WOW ! s’étonna Roland.
- Mais quoi ?!! geignit Layton.
- Il avait pas attaché sa ceinture, lui… marmonna Rebecca.
- Ça doit faire mal… marmonna Violette.
Tristan sortit à sa suite, la voiture ayant ralenti. Roland dépassa le défilé.
- Hey !! cria Rebecca.
- Quoi ? Tu veux que j’attende qu’ils aient fini leur dispute à la con ? On n’est pas dans Confessions Vraies ou Tellement Intime !
La rousse regarda Layton qui plissa les yeux.
- Quoi ?!
Peu de temps après, Layton sautait hors de la voiture en marche et retomba sur ses pieds comme un chef.
- Très persuasive, cette petite !
Il se tourna vers l’autre voiture alors qu’Oscar Bertelin et Tristan Edison regardaient Wallace Gribble en train de hurler sur la mère d’Orson.
- GROSSE CONSANGUINE DE MERDE ! J’AURAIS PU CREVER !!!
- TU ME PARLES AUTREMENT ! TU TE PRENDS POUR QUI ?!
- DE QUEL DROIT VOUS ME POUSSEZ DEHORS ???
- MA VOITURE, MES REGLES !
- AH BAH CA, VOS REGLES, J’LES AI BIEN SENTIES !!! UNE CHEMISE A CINQ CENT POKEDOLLARS, FOUTUE ! MERDE !! cria Wallace.
Roland soupira.
- Vous êtes hallucinants quand même.
- Dit celui qui nous a enrôlés dans son armée des ténèbres face à Justin Truce ! soupira Rebecca.
- C’était un accident.
- Bah voyons…
La voiture de Sacha Nolan s’arrêta en travers du chemin. Roland freina. Violette sembla inquiète et se cacha derrière le siège de Roland.
- On fait quoi ? demanda Rebecca.
- Tu te fous à poil, tu sors et t’essaies de les convaincre qu’ils en auront pour leur argentAOUCH ARGH AAAH !
- Connard, connard, connard, gnnnn !! cria Rebecca en frappant Roland avec son sac à main.
- Layton, au secAOUCH !
Violette observa la voiture en face : Sacha sortit, balança Lilian par terre et arma son pistolet.
- Oh non…
***
Deux coups de feu furent tirés en l’air, ce qui stoppa net Roland, Rebecca et Violette dans leur dispute.
- PAS UN MOUVEMENT OU J’EXPLOSE LA CERVELLE DU PETIT !
Layton se détourna de Wallace et la mère d’Orson pour se diriger instinctivement vers Nolan.
- Merde !!
Roland sortit la tête de la voiture.
- On peut disc…
Nolan lui éclata le rétroviseur.
- HIIIIIIIIIII !!! crièrent Rebecca et Violette.
- VOS GUEULES LES PISSEUSES !!! Putain ! J’avais besoin de ça, deux merdeuses qui me gueulent dessus !
Rebecca serra les dents, mais c’est Violette qui intervint en frappant violemment le siège avec ses pieds. Roland se retrouva projeté contre son volant, ce qui provoqua un coup de klaxon.
- FERMEZ-LA ! C’EST DU SERIEUX, LA !!! LA VIE DES JUMEAUX EST EN JEU !!
Nolan visait le pare-brise.
- Tu te rends. C’est tout ce que je veux, que tu te rendes.
- Nolan, ça suffit !
Sacha Nolan regarda Layton qui secouait la tête.
- Vous ne vous en tirerez pas, et quand cela se saura à échelle régionale, votre carrière sera non seulement finie, mais en plus vous n’exercerez plus jamais !!
Tobias sortit, tenant Léon comme un sac à patates.
- Héééééé !!! Lilian !
- Tout va bien, Léon. Tout va bien, résuma Lilian avec calme.
Sacha ricana.
- Tout va bien, tu parles. Ma femme, mes enfants… Ma réputation… J’ai été obligé de CHANGER DE REGION !
- Fallait pas niquer ma femme ! cria Roland.
- Et forcément, t’étais OBLIGE DE TOUT RENDRE PUBLIC ???
Roland sortit la tête de la voiture juste pour acquiescer avec emphase avec un grand sourire béat. Nolan saisit son pistolet et tira deux fois dans le pare-brise. Rebecca et Violette se baissèrent. Roland ouvrit sa portière pour échapper à la troisième balle qui le visait plus précisément. Excédé, le commissaire visa Lilian.
- NON !! cria Rebecca en se relevant.
- Non, non, non, non, non ! cria Violette.
Wallace et Tristan, courant pour échapper à la mère d’Orson qui s’était pris du sable dans la figure – on ne sait comment – s’arrêtèrent net.
- Wow, wow, wow !!
- Oh non !! geignit Tristan.
- NOLAN !! hurla Layton.
- NOOOOOOOOOOON !!! cria Léon.
Nolan tira mais aucune balle ne sortit. Lilian, qui n’avait pas sourcillé, soupira.
- Vous vous croyez dans un film ou quoi ?
- …
- Vous avez utilisé toutes vos munitions. J’ai compté. J’ai le sens du détail. Vous n’avez plus de munitions, point.
Tobias regarda le commissaire.
- On fait quoi ?
- On fait quoi ? Hm !
Des voitures arrivaient. Nolan sourit.
- On attend les renforts.
Layton plissa les yeux. Ce n’étaient pas des voitures de police. Il regarda Sacha Nolan, étonné.
- On… peut savoir de qui il s’agit ?
Il ne le demanda pas deux fois. Un Electrode tomba entre les deux voitures, là où se trouvaient Wallace et Tristan.
Violette tourna la tête et vit, désemparée, que le commissaire avait fait appel aux Forces Spéciales.
- Oh non, non, nooooooooon !!
- Attends, quoi ? Ces types ? J’ai pas dissous leur faction ?!
Sacha Nolan sourit.
- Si, si, si… et devine qui les a secrètement intégrés à la police, sous couvert de leur redonner un travail que tu leur as arraché, en échange de quoi ils me « doivent un service » comme on dit ?
Roland releva la tête.
- Ton ex-femme ?
Roland se prit un flingue dans la gueule.
- AOUCH !!
- Bien fait !! grogna Rebecca.
- Il est pas arrivé à le viser avec des balles, mais il a pu lui envoyer un flingue en pleine tronche ?! s’étonna Violette.
Les voitures encerclèrent la petite troupe.
- OSCAR MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CA ??? cria la mère d’Orson.
- Ah parce que maintenant, tu m’écoutes ?!
- Maman !!! geignit Emeline.
Tristan regarda Wallace.
- Quoi, j’ai l’air de savoir ce qui se passe ?
- Si j’avais su à quoi je m’exposais en sortant avec toi…
- Ouais bah comme on dit… Deal with it !
La voiture 1001 vit sortir deux dresseurs, l’un avec un costume rouge et blanc, l’autre avec un costume blanc et rouge.
- ON NE BOUGE PLUS. VOUS ETES A PRESENT NOS PRISONNIERS.
- AU NOM DE QUOI, MON CUL SUR UN RADIATEUR ?! cria Roland.
Rebecca leva les yeux au ciel.
- Y’a un MOMENT dans votre vie où vous savez QUAND vous arrêter ?!
- Ferme ta bouche et va sauver les jujus pendant que je suis trop un héros !
Roland se releva, sortit une Pokéball, la balança, libéra son Tartard et regarda les voitures.
- Vous vous rappelez de moi ? J’vous ai baisé vos races tellement fort que j’vous ai mis au CHOMDU !
Les dresseurs sortirent des voitures, Pokéballs en main.
- Comme dirait Pablo, remettre le couvert avec un ex, c’est manger son vomi ! ALIGNEZ-VOUS, BANDE DE SALOPES !
Rebecca et Violette se regardèrent.
- On fait QUOI, bordel on fait QUOI ??? cria Rebecca.
- C’est toi la décideuse, moi je te suis ! geignit Violette.
Elles se tournèrent vers Wallace et Tristan qui s’étaient lancés dans la bataille également tandis que Layton se dirigeait vers Sacha Nolan et Tobias, décidé à en découdre.
- On n’a pas le choix ! souffla Rebecca.
***
- S’il vous plait !! S’il vous plait, on a besoin de vous ! Venez vite !
Violette affrontait Tobias Morris, sa Méga-Kangourex luttant face à Sablaireau, Hyporoi et un mâle Déflaisan. Lilian et Léon étaient retenus par un Grotadmorv.
- Ca pue, Lilian ! geignit Léon.
- Je sais, j’ai un nez aussi !!
- Vous vous débrouillez un peu trop bien… geignit Violette.
- C’est qu’on a le temps de s’entrainer en prison ! ricana Tobias.
Dans la voiture, Rebecca était parvenue à rejoindre les renforts.
- Ramenez qui vous pouvez ! Je compte sur toi, Tino !
Elle raccrocha et chercha dans son répertoire.
- Qui d’autre, qui d’autre, qui d’autre, merdAAAAAAAAAAAH !
Sacha Nolan traina Rebecca hors de la voiture en la tirant par les cheveux.
- Sale gamine !
- REBECCA ! cria Violette.
- Reb !! cria Wallace.
- Merde, merde, merde !! cria Tristan.
Les deux garçons s’efforçaient de protéger les parents d’Orson des ex-forces spéciales, en compagnie d’Emeline qui se défendait aussi bien que possible avec son Grodoudou, épaulé par le Pingoléon de Wallace et le Togekiss de Tristan.
- Au secours grand frère !! geignit la jeune fille.
- AAAAAAAAAAAAOOOOOW !!!
Tout le monde se tourna vers Rebecca qui avait enfoncé sa lime à ongles dans le mollet de Nolan.
- SALE PETITE…
- Y’en a UNE qu’il faut pas faire chier ici…
Tobias observait, stupéfait. Nolan s’écroula à terre, fou de douleur, avec l’objet fiché dans sa jambe. Violette resta bouche bée. Roland se retourna, abasourdi. La rousse se releva, ajusta ses cheveux, et piétina violemment l’entrejambe de Nolan.
- AOW ! AOUCH ! ARGH !!!
- C’est MMMMMMOOOOOOOOOIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!
Roland se retourna alors que ses Pokémon faisaient le ménage autant que possible parmi les ex-forces spéciales.
- Bah finalement elle était plutôt sympa avec moi !
***
PERRINE
- Je… ne vais répondre à aucune de vos questions idiotes.
Jebb, Milo et Farah se regardèrent.
- J’vous l’avais dit, tous tarés ces gosses ! souffla Jebb.
- Nan, au lieu de ça, je vais vous raconter une histoire.
Milo plissa les yeux. Farah allait protester, mais le blond à lunettes lui barra le chemin.
- Laissez-là dire.
- On perd du temps ! soupira Farah.
- Peut-être pas.
Perrine inspira.
- C’est l’histoire d’un dresseur de Pokémon.
Farah regarda lourdement Milo qui plissa les yeux.
- Je fais court : On en arrive au combat final, celui contre le boss de fin, que le dresseur gagne. Il se dit : Bon, et si je devenais Président de la République ? Je sais que Poképolis n’est pas une république et encore moins une démocratie, mais passons sur ces détails superflus. Il devient Président de la République. Que fait-il ? Il noue des contacts. Un de ces jours, l’un de ses contacts, qu’on va appeler… « Le Contact », pour faire simple… décide qu’il veut être plus fort que le Président, voire Président à la place du Président. Comme le Président-Dresseur a un melon pas possible et qu’il se prend pour Jésus, il décide de chicaner le Contact qui finit par lui montrer c’est qui le patron. Du coup, le Président Dresseur doit ruser, jusqu’au jour où il apprend que sa chère nièce et son cher petit-cousin font partie d’un groupe d’étude sur un devoir controversé. L’occasion est trop belle, il décide de les encadrer et de veiller sur eux comme une mère poule. Ce qui intrigue le Contact, l’obsède, l’énerve… Arrivés au climax, le Président-Dresseur voit que la situation stagne, alors que fait-il ?
Farah regarda Milo qui tendit les mains pour demander la réponse. Jebb était stupéfait.
- Il s’arrange pour que les étudiants se sentent menacés par le Contact, puis que le Contact pense avoir une possibilité d’avoir le dernier mot. Il les réunit tous les deux à Ogoesse, il les fait s’affronter l’un et l’autre… et au final…
Perrine inspira, blasée et les larmes aux yeux.
- … et au final tout cela n’aura été qu’une belle supercherie pour récupérer son ex-femme.
Silence. Glacial. Jebb regarda Milo et Farah.
Perrine releva la tête.
- Oh, et mon amie Naomi est au tribunal donc vous ne l’interrogerez pas. Fallait que je vous prévienne.
Jebb secoua la tête et saisit son téléphone.
- C’est Crowley, on arrête TOUT.
Milo regarda Farah qui hocha la tête.
- Je préviens les agents des six régions IMMEDIATEMENT. C’est une affaire incroyable. Roland Smirnoff doit être arrêté.
Le médiateur jeunesse regarda son téléphone et haussa les sourcils.
- Misère !
Farah et Jebb le regardèrent.
- … La rumeur est déjà en train d’enfler sur le net ?! Conférence de presse dans le hall du tribunal ?!! QUOI ??! Procès du siècle, Truce contre Smirnoff ?! HEIN ???
Perrine se leva et sortit de la salle pendant que les trois zigotos s’agitaient.
Un sourire diabolique ornait son visage.
***
SANTANA
- On les rejoint où ?! demanda Santana.
- Elle m’a dit dans le désert, plus loin, sur la nationale… soupira Steven.
- C’est précis… admit Robbie.
La troupe se déplaçait dans les rues d’Ogoesse. Quinn et Lucy, Robbie, Steven et Santana. Drôle de troupe, en fait.
- Sérieusement, on peut faire quoi ?! Nous cinq, genre ! Et toi, pourquoi t’es pas allé rejoindre ta meuf ?
Robbie haussa les épaules.
- Elle se fait interroger, je serais pas très utile, sa famille est avec elle, elle s’en sortira.
- C’est bien, Robbie, tu ne l’oppresses pas, tu es un bon petit copain. Tu me redonnerais presque foi en la masculinité ! admit Santana.
- Merci ! sourit Robbie.
- Oh bah oui, c’est tout à fait le moment de partir dans des logorrhées féministes… souffla Lucy.
- Et c’est le moment de quoi, au juste ? soupira Santana.
- Bah on sait pas, justement… marmonna Robbie.
Une voiture espace s’arrêta près d’eux. Quinn souffla.
- Bon, continuez de tergiverser, moi, j’ai contacté un prof.
Santana, Steven, Lucy et Robbie s’étonnèrent. Quinn agita son téléphone.
- Uh duuuh ! SMS !
On baissa la vitre. Linda Trautmann salua les élèves. Etienne était au volant.
- On vous emmène ?
***
- Tu pouvais appeler madame Aubert, madame Barnes ou même votre lopette de prof de littérature, mais nan, t’as appelé le Quatrième et le Cinquième âge ! grommela Steven.
Linda agita la tête.
- Ca aurait pu être pire, on aurait pu être tombés en poussière avant d’arriver ! admit Linda.
- Combustion spontanée, ma seconde cause de décès favorite ! sourit Etienne.
Robbie frissonna. Santana inspira.
- Monsieur et madame Smirnoff, qu’est-ce qui se passe au juste ?!
- Notre fils a décidé de s’attirer les foudres des pires détraqués de Poképolis afin de s’en débarrasser d’un seul coup… marmonna Etienne.
- Et comme toujours avec lui, ça prend une tournure personnelle… soupira Linda.
- C’est-à-dire ?
Quinn s’étonna en regardant son téléphone.
- Oh waouh ! Les jumeaux ont été pris en otage ! Les Forces Spéciales sont sur les lieux !
- Les ex-forces spéciales, tu veux dire, l’ordre a été dissous ! s’étonna Lucy.
- Oui bah oui !
Linda secoua la tête.
- Il ne fait pas semblant…
- Oh que non… soupira Etienne. Bref, les enfants, autant vous dire que la journée n’est pas finie.
Santana secoua la tête, hallucinée. Elle inspira.
- En tout cas, merci, monsieur et madame Smirnoff.
Etienne haussa un sourcil.
- Pour ?
- Pour tout ce que vous avez fait pour nous.
Quinn hocha la tête.
- Sans vous, on n’aurait pas réussi ce qu’on a accompli ce matin.
- Ouais. On se serait fait bouffer. Bon, on a bien failli à un moment, mais…
- … mais on s’en est sortis ! admit Robbie pour finir la phrase de Lucy.
Steven hocha la tête.
- Ouais. Même si j’ai morflé… ça aurait pu être mille fois pire sans votre aide… alors… merci.
Etienne regarda Linda.
- Je t’avais dit qu’on servirait encore à quelque chose !
- Il faut croire ! Bon, comment on retrouve Roland ?
- Eh bien, d’après ce que j’ai cru voir aux informations, il est dans le désert ! marmonna Etienne.
- C’est déjà un sacré indice ! admit Linda.
Steven regarda Robbie et Santana qui serrèrent les dents.
- Mais outre un GPS bien programmé… par vos soins, jeune homme…
Linda donna le GPS de la voiture à Robbie qui acquiesça.
- Je pense que nos Pokémon peuvent aider aussi. Car comme chacun sait, les Pokémon des membres d’une même famille sont liés aux membres de cette famille comme à leur dresseur. Et n’importe quel enfant peut contrôler les Pokémon de ses parents et inversement.
Robbie rendit le GPS à Linda.
- Elle est à qui, cette voiture ?
- Oh, on l’a volée sur le parking de votre école !
Etienne désigna les fils électriques sortis du tableau de bord. Santana, Robbie, Steven, Quinn et Lucy ne semblaient absolument pas rassurés. Roucarnage et Papilusion s’élevèrent au-dessus de la voiture.
- Judith et Iphigénie devraient s’en sortir à elles toutes seules ! admit Etienne.
- Oui… en espérant qu’on arrive à temps…
Santana inspira.
- Mais votre fils peut se défendre, d’après ce que Wallace avait l’air de dire…
- Oh, oui, il peut… assura Etienne.
- C’est bien pour ça que nous allons là-bas… admit Linda.
Santana et Robbie se regardèrent, intrigués.
***
- MAIS JE VOUS JURE QUE MA VOITURE ETAIT LA !!!
Les policiers se regardèrent, intrigués, alors que leurs collègues de la section catastrophe cherchaient dans les décombres de l’école à la recherche d’éventuels corps.
- Monsieur, on a des choses plus importantes à faire en ce moment que… de s’occuper de votre voiture…
Le fils du proviseur, Gary, inspira.
- Toujours pareil, hein ? Tu veux me ramener à la maison et paf, ta voiture a disparu !
- Mais bon saaang !!
***
Quinn envoyait des SMS à Francis. Lucy regarda par la vitre, ils étaient dans la partie désertique de la route. Robbie semblait anxieux.
- J’aurais peut-être dû rejoindre Perrine…
- C’est trop tard… marmonna Steven.
- Quelque chose me dit qu’on aurait dû aller au tribunal, soutenir Naomi… marmonna Santana.
- Là-bas !! cria Quinn en désignant le pare-brise.
Poussière, beaucoup. Ça sentait la bataille rangée.
- Les Forces Spéciales… souffla Linda.
- Son adversaire est un sacré gaillard… admit Etienne.
Lucy plissa les yeux.
- Vous… êtes sûrs qu’on doit y aller ?!
- Vous ne serez pas de trop pour empêcher les Forces Spéciales de nous gêner… admit Etienne.
- Ils sont nombreux… admit Linda.
- Trop nombreux, mais les enfants vont y arriver. Et comme ça, on pourra atteindre Roland.
Santana plissa les yeux. Elle s’avança entre les sièges avant.
- Vous voulez aider votre fils ?
Linda resta silencieuse et regarda Etienne qui inspira.
- Jeune fille, vous avez de la famille qui vous est chère, n’est-ce pas.
- Oui…
- Pour autant, vous savez reconnaître qu’ils font parfois des erreurs.
- Oui, mais…
- Et vous savez qu’un jour, vous serez amenée à faire le nécessaire pour les protéger, contre les autres et contre eux-mêmes.
Santana regarda le couple, étonnée.
- … quitte à devoir l’amener devant la justice.
Santana recula, surprise. Steven plissa les yeux.
- … vous venez pas pour aider votre fils ?
- Il doit payer pour ce qu’il vous a fait. Pour ce qu’il a fait.
Quinn s’étonna.
- C’est pas comme si il avait commis un crime…
- Il en a commis plusieurs.
- Le premier aura été d’abandonner sa famille… lâcha fermement Linda.
Lucy secoua la tête.
- Han non, ça recommence encore…
- M… mais… euh… et les jumeaux ? souffla Robbie.
- Faut trouver Gina et Holly ! résuma Steven. On sort de cette caisse, on laisse Imothep et Ankh Sun Amun régler leur problème avec Marik Ishtar et on sauve nos potes !
Santana regarda Steven, étonnée.
- Si j’avais su qu’un jour je te trouverais fiable et courageux !
- Ouais bah c’est le nouveau Steven, c’est comme ça !
Etienne inspira.
- Pardon de vous lâcher, les enfants…
- Mais nous vous aiderons dès que nous aurons réglé le problème.
- Et vous croyez que c’est le moment ?! s’étonna Robbie.
Santana, Steven, Quinn et Lucy semblaient d’accord. Linda inspira fermement.
- Il n’y aura pas de bon moment.
Le couple freina. Ils sortirent de la voiture.
- Prête à arrêter notre fils ? demanda Etienne.
- Malheureusement, oui… souffla Linda.
- Erwan !
- Eurydice !!
Capidextre et Grodoudou apparurent ensemble. Linda souffla. Les hommes des forces spéciales les constatèrent enfin.
- … C’est qui, ça ?!
- Aucune idée…
- Allez !!
Santana, Steven, Lucy, Quinn et Robbie foncèrent hors de la voiture. Robbie sortit Mammochon, Quinn sortit Galeking. Elle le fit Méga-Evoluer et grimpa dessus avec Lucy pendant que Santana, Steven et Robbie montèrent Mammochon.
- En avant !! cria Quinn.
Les Forces Spéciales les attaquèrent. Santana sortit Moyade. Steven semblait un peu stressé. Santana ne lui en tint pas rigueur.
Linda tendit la main.
- Eclat Magique !
Grodoudou émit un puissant flash de lumière qui éblouit les adversaires. Capidextre chargea dans le tas.
- Coup Double !!
Le singe dézingua rapidement les Pokémon des divers membres des forces spéciales. Alors qu’au loin, un policier et son acolyte grimpaient sur une voiture, prenant en otage les jumeaux Grimes, et alors que le soleil allait vers son couchant, Roland Smirnoff constata ses parents.
- … merde…
Les enfants se dépatouillaient comme ils pouvaient avec les Forces Spéciales.
- Trop nombreux !! geignit Quinn alors que Méga-Galeking était assailli par des Machoc, Machopeur et Férosinge.
- Et trop forts ! geignit Robbie dont le Mammochon était retenu par trois Mackogneur.
Une autre voiture arriva. Steven leva les yeux au ciel.
- Quoi, encore, pu-tain ?!
Estelle et Tino en sortirent.
- Oh c’est pas vrai… geignit Tino.
- Nous voilà arrivés les enfants !
Gina et Holly sortirent de l’arrière de la voiture. Santana secoua la tête.
- Le monde est petit…
***
TINO
- Argh… Uuuuuh… Pourquoi… Pourquoi moi… ?
L’époque moderne est remplie d’exemples aussi terrifiants que fascinants de torture, sujet pour lequel l’être humain a toujours eu une imagination tristement florissante.
- Au secours… quelqu’un ! Pitié !
Cependant, nul être humain n’était préparé à un nouveau moyen de torture aussi complexe que puissant. Un instrument de torture minutieusement élaboré en neuf mois et mûri pendant dix-huit longues années pour donner un tel millésime de cruauté et d’abjection…
- … Finalement j’ai eu mes examens avec la note maximale et nous avons pu entamer la troisième année !
Le policier qui interrogeait Tino Ketts depuis maintenant TROIS HEURES était au bord de la folie et du suicide. Alors que Christina se faisait du mouron pour lui à l’extérieur, Tino s’était donné pour mission souveraine de raconter DANS LE DETAIL l’ensemble des deux premières années. En lui demandant d’exposer les faits, le policier ne s’attendait pas à ça. Oh que non. Et ça n’avait pas été faute de tenter d’empêcher le déluge :
- … pour la millième fois, tu peux partir ! Je ne retiens aucune charge contre toi, tu es LIBRE !
- Oh que non ! Vous m’avez demandé d’exposer les faits, j’expose les faits !
- Oui mais là c’est beaucoup trop…
- Vous avez noté au moins ?!
Il avait noté les trois premières phrases et s’était arrêté quand il s’est aperçu que Tino lui récitait, en gros, l’équivalent de How I met your Mother. Sauf que la mère, bah… il était même pas arrivé au début du pourquoi du comment de son existence.
- Alors… D’abord le Manternel de Wallace décède. C’est pas très gai, mais d’un autre côté, hey ! Fey est enceinte. Sauf que ça, nous, les garçons, on le saura que bien plus tard.
- Quel a été ton rôle dans cette attaque !!! grommela le policier.
- Mais attendez, j’y arrive ! Donc moi j’essaie d’empêcher Tristan mon meilleur ami, donc, d’aller rassurer Wallace parce que je SAIS ce qui va se passer ensuite : Il va se rapprocher de lui, ils vont sortir ensemble, Wallace va le décevoir, Tristan va souffrir, et je vais devoir le ramasser à la petite cuillère.
- Oh mon DIEUUUUUUUUU ! Tu es libre, tu peux partir, je t’en suppliiie !
- Pas avant d’avoir terminé mon interrogatoire ! On ne se doute de rien, mais pendant ce temps-là, Amélia Levy travaille pour l’autre côté, Santana et Violette sont au bord de la rupture tandis que Francis et Quinn sont sur le point de se rapprocher.
- Uuuuuhuuuuhuuuuhuuuuu au secours… geignit le policier, effondré sur son bureau.
***
Quand Tino sortit finalement, l’inspecteur qui l’avait interrogé sortit également du bâtiment pour aller se ressourcer une semaine à la montagne. Le jeune hispanique sourit, pas peu fier.
« Hah ! J’ai bien fait d’établir une telle stratégie pour le cas où un jour je me retrouverai en garde à vue ! J’espère que les autres auront été assez malins pour faire pareil. »
Il regarda son téléphone. Woups. Un peu trop de messages. Dont un qui l’intriguait plus que tous les autres. Le plus récent, en fait.
[Le carrosse est avancé, monseigneur !]
Tino sortit du bâtiment. Ses parents n’étaient pas là pour l’attendre, ils étaient au travail. « C’est le genre de situation où je bénis leur emploi du temps… »
La voiture était là, conduite par Estelle Ludges, avec à l’arrière Gina et Holly. Tino entra à l’avant.
- Vous ne me ramenez pas chez moi, je suppose…
- Nan. Les jumeaux ont été pris en otage par un vieux copain de mon neveu, j’emmène ces deux jolies sirènes qui m’ont expressément demandé de passer te prendre !
Tino plissa les yeux.
- … parce que je suis le plus intelligent de la classe ?
- Nan, parce qu’on a besoin de bras ! soupira Holly.
- On se dit juste qu’à trois avec madame Ludges, ce sera plus facile ! admit Gina.
- … et du coup, c’est moi que vous avez choisi ? Je suis flatté !
Gina et Holly se regardèrent, déjà exaspérées. Tino sourit. Estelle l’observa.
- Eh bé. Et je trouvais mon frère coincé du cul quand on était gosses…
- Vous savez où aller ? demanda Holly.
- Oui, oui, j’ai suivi les infos comme vous, je sais qu’ils sont dans le désert à la sortie de la ville.
- J’espère que Lilian va bien… geignit Gina.
- Il s’est passé quoi pendant que je faisais ma déposition ? s’étonna Tino.
Holly inspira.
- En gros, cette débauche de moyens policiers n’est qu’une mascarade organisée par le commissaire qui a une dent contre Roland Smirnoff.
- HAH ! Je m’en doutais ! C’était trop gros, trop maladroit…
- Tu ne te doutais de rien du tout, nabot, c’est Christina qui a découvert le pot aux roses la première ! grommela Gina.
- Ouais, elle nous a envoyé un texto depuis le tribunal ! Tu as dû le recevoir pendant que tu t’éclatais en boîte !
Tino s’étonna. Holly lui passa son téléphone.
[Police manipulée en grande partie, sortez et trouvez RS, c’est une manœuvre !]
- Ensuite c’est à nous qu’elle a envoyé l’enregistrement d’une conversation avec une policière.
- Qui prouve ce qu’elle avance ! Les policiers n’étaient pas objectifs dans cette affaire.
- On a appelé madame Ludges pour qu’elle nous emmène faire écouter ça à un inspecteur de Volucité qui a immédiatement saisi la police des polices.
- Inutile de dire également qu’à cette occasion, on a eu la confirmation que Roland avait fait filmer la bataille de ce matin pour la retransmettre en direct à la télévision, ce qui explique la réaction si rapide de la police.
Tino blêmit.
- Gné ?!
- Pour résumer : C’est la merde ! souffla Holly.
- Mon Dieu, la bataille est passée à la télé… Tout le monde va voir que je n’ai pas fait des étincelles…
- Qu’est-ce qu’on s’en tape… soupira Gina.
- Grave, tu crois que nous on a fait le spectacle ?! soupira Holly.
- Ok… et… pour ce qui est d’Orson ?
- On ne sait toujours rien… soupira Gina.
Tino regarda Estelle.
- Et vous avez préféré aider ces deux pimbêches plutôt que d’aider Orson ?
- Les pimbêches t’emmerdent ! grommela Gina.
- Grave, va te faire foutre, Ketts ! souffla Holly.
- C’est moi qui vous emmerde ! Orson nous a tous sauvés !! Nous avons une dette envers lui, tous autant que nous sommes !
Les deux filles s’accordèrent sur ce point. Tino inspira.
- Même si je suppose qu’on doit vous remercier aussi pour ce que vous avez fait.
- On devrait juste arrêter de se disputer et faire en sorte que tout ce bordel s’arrête ! admit Gina.
- Voilà, on a tous assuré ce matin, on doit aller de l’avant ! souffla Holly.
- Je suppose que Tristan est en train de sauver Orson… ou Benjamin même… admit Tino.
Estelle serra les dents.
- Ouaiiiiis essayons de ne pas trop aborder les sujets qui fâchent et effectivement… allons de l’avant !
- Vous savez des choses ? demanda Tino.
- Moi ? Nan ! C’est mon frère, le génie, moi je prends les miettes et je fais comme si !
Tino grimaça. Estelle inspira.
- J’ai soixante-dix balais et je suis au volant d’une voiture alors on se tait maintenant ! Mamie a besoin de concentration !
- Vous conduisez comme une pro ! s’étonna Gina.
- Mais ouais, vous arrêtez pas d’insulter les autres conducteurs depuis qu’on est avec vous ! souffla Holly.
Estelle souffla et démarra la voiture. Tino inspira.
- Pourquoi je sens que je n’aurais pas dû monter…
***
La voiture arriva sur les lieux. Estelle et Tino en sortirent.
- Oh c’est pas vrai… geignit Tino.
- Nous voilà arrivés les enfants !
Gina et Holly sortirent de l’arrière de la voiture. Santana secoua la tête.
- Le monde est petit…
- Les jumeaux !
- AAAAAAAAH !
Rebecca était solidement attachée par une troupe de Migalos. Sacha Nolan secoua la tête en grommelant.
- Petite TRAINEE ! Oser me résister !
- Rebecca !!
Violette était retenue par les Rhinastoc des Forces Spéciales. Roland Smirnoff faisait face à ses parents qui avaient ouvert la voie jusqu’à lui.
- Vous croyez que c’est le moment ?! Les enfants…
- Tu te moques de ces enfants, asséna Etienne.
- Si tu t’en souciais vraiment, tu aurais déjà anéanti les Forces Spéciales et tu les aurais libéré en deux temps, trois mouvements… admit Linda.
Estelle hocha la tête.
- Bon. Ils suivent le plan.
- Le plan ? s’étonna Tino.
Estelle inspira.
- Ils veulent faire arrêter Roland, le rendre à la justice. L’empêcher de s’enfuir, cette fois.
Tino ne comprenait pas.
- Au secours !
Tino, Gina et Holly se tournèrent vers Quinn, Robbie, Lucy, Santana et Steven dépassés.
- Madame Ludges…
Estelle inspira.
- Je ne suis pas d’accord avec leur plan, mais… Mon frère prend enfin les choses en main avec son fils, et je vais donc le laisser faire.
- Madame Ludges, nos amis…
Estelle hocha la tête. Elle sortit un Eoko.
- Coralie, attaque Brouhaha.
Eoko s’éleva et sonna ses cloches. Roland s’étonna. « Tante Estelle ?! »
Linda et Etienne restèrent concentrés sur leur fils. Wallace, Tristan, Rebecca, Violette, Nolan, Tobias, Quinn, Lucy, Robbie, Santana, Steven, les parents d’Orson se tournèrent vers la vieille femme. Les forces spéciales s’étaient arrêtées également.
- Premier et dernier avertissement. Soit vous vous barrez, soit je vous démolis.
Roland secoua la tête. « L’est folle ?! »
Nolan secoua la tête.
- Vieille femme sénile…
Santana regarda les autres. Tino s’étonna.
- Madame Ludges ?!
- Toi, tu vas libérer tes copains avec les deux pépettes. Je me charge de ces gars-là.
Sacha Nolan désigna Estelle.
- Attrapez-la !
Les Forces Spéciales se dirigèrent vers Estelle qui inspira et sortit Mangriff.
- Eh bien, mon petit Trevor… Qui aurait cru que ce serait toi et moi contre…
Elle observa les hommes en uniforme, tous spécialistes d’une espèce de Pokémon en particulier.
- … contre ces zozos… Aiguisage…
Mangriff se mit à quatre pattes et sa fourrure s’ébouriffa.
- Vive-attaque !
Mangriff fonça dans le tas. Il esquiva tout le monde et se retrouva près de Violette, à côté de la voiture de Roland, dirigeant son Méga-Kangourex face à Tobias.
- En espérant que ça marche…
Elle envoya le Seviper de son frère. Mangriff se retourna, furieux. Seviper éclata de rire. Les Forces Spéciales ne savaient plus où donner de la tête.
Estelle haussa les épaules et tourna le dos, donnant le champ libre à ses Pokémon qui se foncèrent dessus. La puissance de leur affrontement et leur insouciance totale vis-à-vis de ce qu’il y avait autour provoqua des dégâts monstres dans les rangs des armées.
Linda hocha la tête.
- Ta stratégie était la bonne, Etienne.
Roland secoua la tête.
- Sérieusement… Vous allez vraiment m’affronter ?!
- Sérieusement, fiston.
- Nous sommes désolés, mais c’est le seul moyen pour qu’un jour tout redevienne comme avant ! assura Linda.
- Après tout ce que j’ai fait pour vous ?!
- Tu nous as embrigadés dans ton petit jeu, mais à présent que nous sommes libres, nous sommes toujours tes parents.
- Et il est temps de rattraper des années d’éducation lénifiante et laxiste… assura Linda en sortant Gardevoir.
Etienne hocha la tête et sortit Lucario.
- Electre !
- Connor !
Les deux Pokémon Méga-Evoluèrent. Roland inspira.
- Salopards… vous retournez mes armes contre moi…
Méga-Gardevoir et Méga-Lucario firent face à Roland, qui avait tout juste son Tartard.
- Vous allez rien comprendre à ce qui va vous arriver, les darons…
- Pouvoir Lunaire !
- Aurasphère !
Méga-Gardevoir et Méga-Lucario envoyèrent leurs attaques. Roland soupira. Tartard se plaça devant son maître. Sa Psyko dissipa l’Aurasphère. Il n’eut plus qu’à retenir le Pouvoir Lunaire à bout de pouvoirs psychiques, et à le repousser vers ses parents. Cependant, il le fit exploser avant qu’il ne les atteigne.
Linda regarda son fils qui se mordilla les lèvres.
- Je suis plus le même. Je dois partir. Holland reprendra l’association, moi je retourne faire mes affaires à New York, Rachel peut continuer sa vie… Pourquoi vous faites chier, là ?
Etienne inspira.
- Parce qu’il est temps que tu paies. Ni moi, ni ta mère, nous ne trouverons le repos tant que tu ne paieras pas pour ce que tu as fait, ce que tu es en train de faire et pour ce que tu feras si nous te laissons partir.
Roland plissa les yeux et regarda sa mère qui hocha la tête.
- Je suis désolée, mon garçon.
- Oh, t’as pas à l’être, après tout, c’est de ta faute, hein ?
Linda inspira. Roland regarda son père.
- Et toi, t’as laissé faire.
- J’étais un peu dans le coma, fils. On ne va pas épiloguer là-dessus, tout le monde en a marre de cette vieille histoire.
- Ouais, ouais…
Roland hocha la tête.
- Vous avez raison. Tout le monde en a marre.
Wallace regarda Layton.
- Vous n’intervenez pas ?!
Layton inspira.
- Roland m’a engagé pour VOUS protéger. Pas pour LE protéger. Les intérêts de Roland Smirnoff ne m’intéressent pas. Il m’a juste payé pour un travail, ce travail est terminé depuis que Justin Truce est aux mains de la justice. Là, je vous protège parce qu’en tant qu’agent de la justice, c’est mon devoir de protéger les faibles.
Layton faisait face à Sacha Nolan, suivi par Wallace. Tristan protégeait les parents d’Orson.
- Ce que je vais m’empresser de faire.
Nolan secoua la tête.
- Mon adversaire, c’est Smirnoff.
- Il est un peu pris, et il est absolument hors de question que je lui laisse le plaisir de vous ratatiner.
Goinfrex fit face à l’inspecteur qui le regarda avec dédain.
Gina et Holly s’étaient précipitées pour aider leurs camarades et sauver les jumeaux, mais Tino restait fasciné par le combat entre Roland et ses parents.
Roland inspira et déboucla sa ceinture.
- Tout le monde en a marre, moi le premier.
Il lâcha sa ceinture qui tomba au sol, libérant les onze Pokémon qu’elle comportait : Métamorph, Ronflex, Absol, Phyllali, Typhlosion, Scorvol, Feuiloutan, Minotaupe, Lippoutou, Limaspeed et Kapoera.
Linda eut un mouvement de recul. Etienne resta imperturbable, bien qu’il se mordilla les lèvres.
- Vous voulez m’arrêtez ? ARRETEZ-MOI !
L’armée fonça vers les deux vieux dresseurs. Tino resta bouche bée. Estelle secoua la tête. « Il a définitivement pété un câble… »
- Va rejoindre Estelle.
- Etienne !
- Va rejoindre Estelle, Linda. On a parlé de ce type de situation !
Tino secoua la tête. Linda se mordilla les lèvres, rappela Méga-Gardevoir, sortit Méganium et se dirigea vers sa belle-sœur.
- Etienne !
- Je m’en sortirais.
Etienne rappela Méga-Lucario.
Il sortit Capidextre, Foretress, Flagadoss et Scarhino. Seviper sauta de son combat fratricide et rejoignit ses coéquipiers.
Roland plissa les yeux. « Ses plus vieux Pokémon ? »
- Erwan, Simon, Debra, Timothy, Estelle…
Etienne inspira alors que la fronde de Roland s’abattait sur lui.
- Je vous laisse le champ libre !
Prononça gravement le professeur de soixante-dix ans.
Capidextre appréhenda Kapoera. Il esquiva le Triple-Pied et frappa le front, le ventre et les chevilles. Kapoera s’effondra dans le sable comme un bébé.
Scarhino recueillit Ronflex sur sa corne, et il finit la tête dans le sable, derrière lui.
Seviper éclata de rire et donna un grand coup de lame qui repoussa Feuiloutan droit sur Lippoutou. Au moment où la madone allait riposter, Flagadoss s’interposa. La vieille femelle asséna un puissant coup d’Hydroqueue à la dame des glaces qui fut repoussée.
Limaspeed tenta de trouver une faille dans la carapace de Foretress. Le Pokémon suivait Limaspeed du regard. Jusqu’à ce qu’il se mit à tourner, à tourner, et à emporter Limaspeed, Scorvol et Phyllali dans sa rotation.
Typhlosion s’attaqua à Scarhino, mais le Pokémon esquiva rapidement en sautant en arrière. Capidextre le frappa à la nuque, avant d’être attrapé par Tartard à la queue. Absol arriva pour frapper, mais Seviper sévit, utilisa Toxik pour faire fulminer Absol les yeux dans les yeux, faisant s’effondrer le Pokémon. Son coup de Queue Poison, allié à la Mégacorne de Scarhino, eut raison de Tartard. Typhlosion se releva et fut emporté dans le Surf de Flagadoss.
Tino secoua la tête. « Cinq contre douze… et il les poutre ! Si un jour je pouvais ne serait-ce qu’atteindre un tel niveau… »
Wallace observait du coin de l’œil. « Il va vraiment y arriver ? Le vieux Smirnoff ? »
Tristan se demandait pourquoi Tino ne bougeait pas. « Ça valait bien la peine de venir ici… »
Roland sourit.
- Bon, on arrête la comédie maintenant.
Les Pokémon de Roland disparurent. Ne subsista que Métamorph. Etienne s’étonna.
- Expériences de Jackson Wound : 1, Etienne Smirnoff, zéro.
Etienne secoua la tête.
- C’étaient des reflets. Qu’il a aussi métamorphosé ensuite. Pouf !
- Tes tours de passe-passe…
- Géniaux, n’est-ce pas. Voilà la véritable équipe, et crois-moi, tu ne vas pas en réchapper.
Etienne déglutit. Typhlosion, Feuiloutan, Tartard, Lippoutou et Limaspeed préparèrent leurs attaques spéciales tandis que Ronflex, Absol, Phyllali, Scorvol, Kapoera et Minotaupe chargeaient.
« Evidemment, c’est plus logique. Comment moi, un professeur de stratégie, j’ai pu rater une telle évidence. Mon fils n’est pas un idiot qui fonce dans le tas. »
L’équipe d’Etienne le regarda. « C’est la fin, mes enfants. Nous ne gagnerons que du temps dans cette bataille. C’était le but, mais bon. »
- Désolé, papa, il est temps que tu perdes ton dernier combat. FEU !
Le camp de Roland explosa. Les Pokémon qui chargeaient s’arrêtèrent et se retournèrent. Estelle et Linda se tournèrent vers l’explosion. Santana, Robbie, Gina, Holly, Steven, Quinn et Lucy, qui s’étaient mis en ordre de bataille pour soutenir les deux matriarches, frissonnèrent. Wallace secoua la tête. Layton, Tobias, Violette, Tristan, les parents et la sœur d’Orson…
- PUTAIN ! MERDE ! C’EST QUOI CE DELIRE ??? MERDE !
Les combattants physiques de Roland se retrouvèrent vite soit empoisonnés, soit infectés. Une lumière partit entre eux : leurs forces et leurs défenses étaient inversées.
- QUI FAIT CA ??? QUI ???
La fumée de l’explosion se dissipa. Typhlosion était KO.
- HEIN ??? AMBER ??? SERIEUSEMENT ???
Roland était fou de rage. Et il avait été touché par l’explosion. Etienne était complètement abasourdi.
- Ah bah… ah bah… ah bah… euh…
La musique de... du générique de Game of Thrones se fit entendre, très clairement sur un telephone portable… Levé par Tino.
- Eh OUI, Roland Smirnoff de la maison Smirnoff !
Tristan secoua la tête.
- Han non !
- Il est ridicule ! geignit Emeline.
- Moi, Tino Ketts de la maison Ketts, j’ai mis à genoux ton armée !
Wallace plissa les yeux.
- Putain, heureusement qu’après tout ça, j’aurais plus à le revoir, celui-là, parce que PUTAIN !
- Vois comme mes fidèles Pokémon, Farfaduvet, Mr Mime, Tritosor et Prismillon ont démoli ton armée du chaos !
Linda et Estelle se regardèrent, abasourdies.
Etienne frappa Tino derrière la tête.
- Eteins-moi cette musique ! Tu te crois où ?! C’est très sérieux !
- Aouch !
- Et tu veux devenir mon digne successeur ? Je n’étais pas aussi foufou à ton âge !
Linda pencha la tête, pas certaine. Estelle leva les yeux au ciel, incrédule. Santana secoua la tête.
- On est tous d’accord, on le connait plus !
- Ah bah oui ! admit Quinn.
- En même temps, l’année est finie, on s’en tape de lui ! souffla Steven.
- Grave, il existe plus ! soupira Gina.
Etienne réussit à éteindre le téléphone.
- N’empêche… que c’était un bel usage de Nuée de Poudre. Et des pouvoirs de Farfaduvet et de Tritosor.
- Merci, maître !
- … mouais. En attendant…
Roland, noirci par la fumée, regardait Etienne et Tino avec des yeux de fou.
- Ketts… Sale petite raclure ! Dire que j’ai sauvé ton copain !
- Orson est toujours emprisonné d’après madame Ludges ! Vous n’avez sauvé personne ! VOUS avez causé tous ces problèmes !
- SILENCE !
- NON ! C’est moi qui aurai le dernier mot. Vous le savez, vous avez fait des fiches sur nous.
- Et tu étais le plus HORRIPILANT du tas ! Aussi coincé du cul que mon paternel !
Etienne agita la tête.
- Je prends très mal la comparaison.
- TU PEUX ! Il est INSUPPORTABLE !
- Ah bah ça, vu la raclée que je viens de vous mettre !
- LA FERME ! TU N’AS MIS KO QUE…
Lippoutou, Limaspeed et Feuiloutan. Et Typhlosion, qui était étalé derrière son maître.
- … MERDE !
Santana haussa les épaules.
- N’empêche que Tino l’a bien énervé.
- Et il a mis KO quatre de ses Pokémon. C’est pas rien ! admit Lucy.
- On va sauver les jumeaux, OUI ou MERDE ? grommela Holly.
- Rabat-joie ! souffla Quinn.
Steven et Robbie se regardèrent, désabusés. « N’importe quoi, les meufs… »
Roland inspira.
- J’vais quand même pas devoir employer les grands moyens quand même !
- Oh, quoi, encore ? Ca suffit, Roland ! Rends-toi, cesse ces gamineries ! soupira Etienne.
- Ouais ! Vous pouvez jouer les gros bras, mais avec nous ça hmmmmmmph ! Mmmmm !
Debra, le Flagadoss d’Etienne, obstruait la bouche de Tino avec ses pattes.
- Merci, Debra. Sheesh… souffla Etienne, fatigué.
Roland regarda son père.
- J’me rendrais pas.
- Je ne te laisserais pas partir. Ton frère ne l’acceptera pas.
Roland tiqua de l’œil.
- Laisse-le en dehors de CA ! RONFLEX !
Le Pokémon se releva. Ses yeux s’illuminèrent d’une belle lueur orangée.
- Prépare-toi, papa, parce que, ce que je vais te balancer, tu n’en reviendras pas !
Etienne plissa les yeux, intrigué.
***
ANDREA
Alors qu’elle était au guichet du poste de police…
- Puisque je vous dis que je me porte garante pour ma prof ! grommela Andréa.
- Puisque je vous dis que la liberté conditionnelle, ça ne marche pas comme ça… soupira le policier, pas dupe.
- En même temps ça aurait pas été étonnant vu le système judiciaire débile de ce pays… marmonna Clive.
- Ca fait bien une heure qu’on négocie, je suis fatiguée, cette journée de merde n’en finit pas… soupira la blonde en ajustant ses cheveux détachés.
- Tu parles à un mec qui a passé la matinée accroché à son Desséliande… soupira Clive.
Jason Mars entra dans le commissariat. Andréa et Clive se retournèrent. Il était suivi de l’inspecteur Reiner.
- Arrêtez tout. Libérez Helen Clover et James Pitterson ! Sacha Nolan a trompé tout le monde et abusé de son pouvoir de commissaire de police ! cria Mars.
- J’ai besoin d’une brigade pour aller l’arrêter !! hurla Reiner de plus belle.
Clive regarda Andréa, stupéfaite.
- Prends ça, nœud gordien !
- La ferme… soupira la blonde.
***
- J’aimerais bien qu’on m’explique…
Clive était seul à l’arrière. Andréa et Jason étaient à l’avant. Il conduisait, comme un malade.
- Pas d’explications. On doit arriver à temps. Quelque chose de grave va se passer, il faut qu’on l’empêche.
- Ouais. Euh, écoutez, monsieur le policier gentil qui m’a interrogé pendant que j’étais attaché comme un Malosse enragé, j’ai vu assez de séries pour…
- Pas ce refrain, pitié ! grommela Jason. Et je ne suis pas policier, je suis assistant judiciaire en milieu policier et carcéral.
Clive leva les yeux au ciel.
- Ok, monsieur le Technicien de Restructuration de la Législation en Conformité avec le Quotient Intellectuel des Criminels…
Jason grimaça. Clive inspira.
- Ouais, les titres, ça me saoule. J’ai vu assez de séries pour savoir que vous me cachez un truc.
Jason regarda Andréa qui haussa les épaules. Clive regarda Andréa puis regarda Jason.
- On va au Centre Carcéral de Volucité. Le commissaire a ordonné le transfert de Teresa Torres pour l’île des Diamat.
Clive leva les yeux au ciel.
- Et ?
- Et en réalité, un complice l’attend là-bas pour la faire libérer.
- Sur l’île ou au centre carcéral ?
- Au centre carcéral.
- Soyez clair, en fait, arrêtez de me faire poser les questions ! soupira Clive.
- Bordel !! En sus de la conspiration de monsieur Nolan, on a découvert une autre conspiration en parallèle. Le commissaire a un complice puissant pour l’aider dans son entreprise.
- Complice puissant, ça fait nom d’acteur porno gay.
- Clive !
Clive regarda Andréa qui levait les mains en signe d’apaisement.
- Ca va, ok ? Laisse-le faire et arrête de poser des questions.
Silence dans la voiture. Clive inspire puissamment et lance :
- Depuis combien de temps vous baisez ?
Andréa serra les dents. Jason la regarda.
- Tu lui as DIT ???
- Non, il est malin, il a deviné tout seul.
- En fait j’ai des doutes depuis le moment où vous vous êtes enguirlandés pour savoir qui allait devant entre moi et elle… marmonna Clive.
- Je croyais qu’on s’était mis d’accord et que cette relation devait rester secrète !
- Mais je ne lui ai RIEN dit, tu m’écoutes ou tu es trop occupé à être un crétin ?!
- Y’a aussi eu le moment où elle a pu savoir où était détenue madame Clover rien qu’en envoyant un SMS, à vous, je suppose…
- Plus jamais ça, d’ailleurs, si mes supérieurs étaient passés derrière moi à ce moment-là…
- Oh, avoue que t’as aimé ! soupira Andréa.
- Et surtout, j’ai vraiment eu la puce à l’oreille quand je me suis aperçu qu’Andréa n’était pas en salle d’attente avec nous mais qu’elle était libre de se déplacer dans le commissariat, ce sans avoir été interrogée au préalable, et je pense que je ne suis pas le seul à m’être posé la question…
Jason serra les dents. Andréa inspira.
- Tu as écarté mon dossier, hein ?
- …
- Espèce de gros crétin, je t’ai dit que je n’étais pas amoureuse de toi, tu es juste un plan cul régulier ! T’avais pas besoin de faire ça, c’est ridicule, tu vas juste attirer des soupçons qui n’avaient pas lieu d’être !! Merci beaucoup, crétin !
Jason inspira et se concentra sur sa conduite. Andréa leva les yeux au ciel puis se tourna vers Clive.
- Il a fallu que je tombe sur un Tristan-Bis !
- Qu’est-ce qui te fait croire que j’ai envie de te parler, là ?
- Oh allez, on va vraiment se disputer pour un truc aussi merdique ?
- Bah si.
- Rhan ! Tu vas pas me faire la gueule, Clive, allez !
Clive resta silencieux, regardant ses chaussures. Andréa s’assit au fond de son siège. Elle regarda Jason qui inspira.
- Désolé.
- Nan, c’est rien. J’ai l’habitude de foutre la merde… que je le veuille ou non…
Jason sourit.
- Je suppose que je ne peux pas te proposer d’aller prendre un verre après ça…
- Je suppose que je vais devoir te faire un cours détaillé sur ce qu’est un PLAN CUL !
Jason hocha lourdement la tête.
- J’insiste plus.
- Il serait temps ! C’est qui, ce fameux complice puissant ?
Jason souffla.
***
- Messieurs, bonjour !
Les parents de Benjamin se regardèrent. Benjamin frissonnait. Teresa Torres était entourée de deux policiers alors que Jackson Wound était… seul.
- Cette femme ne devait pas être transférée, il me semble.
- Ordre du commissaire.
- Vous avez regardé les informations, récemment ?
Les deux policiers se regardèrent.
- Ça reste un ordre du commissaire.
Benjamin s’avança.
- Vous ne pouvez pas l’amener ici ! Elle doit passer en jugement, cette femme est dangereuse !
- Mais qui voilà… un des petits rats qui m’a agressée…
- Vous, la ferme ! grogna Benjamin.
Samuel et Maryse se regardèrent et regardèrent leur fils.
- Messieurs, appelez quelqu’un au commissariat, vous devez reconsidérer cet ordre ! signala Jackson.
- Elle n’a rien à faire là, on attend mon pote ! souffla Benjamin.
- Messieurs !
Jackson et Benjamin virent une femme les dépasser.
- Tamara Horton, pour vous servir ! J’aimerais payer la caution de la dame ici présente !
- Madame est bien bonne ! sourit Teresa.
Benjamin secoua la tête, stupéfié. Son téléphone vibra. Jackson inspira.
- Ok, là, je suis dans la merde…
Le scientifique s’éloigna et passa un coup de fil.
- Ouiii… je suis un peu dans la merde, là…
***
- Je ne peux pas répondre, je suis occupée ! Improvisez.
Rachel raccrocha alors qu’elle observait, du sommet d’une colline, le combat entre Roland, son père et sa mère.
- Déjà que j’hésite à intervenir…
***
- Empêche-la ! On arrive ! Empêche-la de payer la caution !
Clive observait, complètement dépassé. Jason avançait à toutes berzingues sur l’autoroute.
- Merde, merde, merde !!
- Et sinon, prendre de vrais policiers en renfort, c’était pas possible ou…
- Je ne suis pas POLICIER ! Je vous réquisitionne notamment parce que je ne suis pas policier !
- En attendant si vous continuez comme ça, on va avoir un accident…
***
- Petit, je sais pas ce que tu fais, mais…
- Je ne suis pas PETIT, j’ai dix-huit ans, bientôt dix-neuf ! Ce qui se passe ici n’est pas normal ! Cette femme doit être jugée, pas libérée !
- Elle n’est pas libérée, on va la transférer dans une prison de haute sécurité.
- Sauf que je vais payer la caution pour la libérer, tu vois, c’est simple ! sourit Tamara.
- Si madame paye la caution, effectivement, on doit la libérer.
Le policier regarda son confrère.
- Mais euh… ça revient à ce qu’il a dit…
- Non, nous on va pour la faire transférer, c’est pas de notre faute si madame paye la caution.
- M’enfin c’est orchestré de toutes pièces ! De toute évidence votre commissaire a des intérêts extra-professionnels dans cette affaire !
Jackson revint.
- Bon, apparemment, mon commanditaire ne veut pas me donner d’ordres…
- Vous êtes aussi utile que les couilles du pape ! soupira Benjamin.
- BENJAMIN !!! cria Maryse.
- Non mais Benjamin… s’étonna Samuel.
- Je sais, je sais.
Jackson sortit un pistolet et le pointa vers Teresa et les policiers.
- Donc je vais suivre les ordres de mon autre commanditaire.
- … euuuuh…
- Benjamin !! cria son père.
Maryse gardait la petite Samantha contre elle, terrorisée. Le réceptionniste haussa les sourcils. Tamara blêmit.
- Plus PERSONNE ne bouge. La situation peut rester ainsi un moment. C’est un peu extrême, mais c’est le seul moyen que j’ai de vous empêcher de faire payer la caution.
- Qui nous dit que ce truc est…
Jackson tira au plafond, ce qui fit taire Tamara définitivement, puis braqua de nouveau Teresa et les policiers.
- Je répète, plus personne ne bouge.
***
- Andréa, lis-moi le rapport d’opérations de ma secrétaire.
- Tu as une secrétaire ?
- C’est la secrétaire générale de la direction judiciaire, c’est notre secrétaire à tous.
- Ca me rassure… dans un sens !
Andréa fit défiler le texte sur le téléphone.
- Alors… « avis de panique, le commissaire est recherché… l’inspecteur Reiner et ses hommes sont partis à sa rencontre… un groupe a été envoyé au tribunal pour stopper le procès, mais ils ont été arrêtés par… un couple homosexuel ?! »
Clive haussa un sourcil.
- Wallace et Tristan ?!
- … pro…bablement, mais ils ne sont pas déjà auprès du commissaire ?!
***
- Nous sommes la police !
- Et je suis Charlie Winchester. Lui, c’est Léopold. Vous n’enterez pas dans ce tribunal. Ce procès doit avoir lieu.
Ludicolo persistait à faire pleuvoir dans le hall. Lokhlass toisait les policiers. La réceptionniste au look punk était amusée et observait avec un sourire espiègle.
- N’y voyez rien de personnel. Nous ne faisons que suivre les ordres ! sourit le jeune homme blond aux cheveux grisonnants.
- En tant que champion de l’arène de Jadielle, je vous somme de laisser ce procès se tenir !
- Charlie, Léo !
Les deux hommes virent David, Denis, Perrine, Firmin, Colin, Aude, Duncan, LaBarbara, Shawn et Jordan.
- Ah !
- Qu’est-ce qui se passe ?! s’étonna Denis.
- Eux peuvent entrer, mais tous les débilos de la police qui ne comprennent rien à rien s’écartent immédiatement !
Les policiers grommelèrent. Charlie sortit son Mackogneur qui apparut et frappa dans ses quatre mains avec un fracas terrible.
- Je DETESTE devoir me répéter !!!
- Charlie, il pleut, on t’entend mal… geignit Léopold.
- C’est PAS UNE RAISON !
Sur la rambarde au-dessus du hall, là où étaient placés les bureaux, les secrétaires observaient le manège. Jack et Orianne, les enfants adoptifs de Charlie et Léopold, observaient, entourés par Sorbébé et Mime Junior.
- Papa assure grave ! sourit Jack.
- Moi je trouve que papa assure plus ! sourit Orianne.
La petite troupe entra dans le tribunal. Léopold les salua. David regarda Charlie.
- Rachel ?
- Rachel, bien sûr.
- … on se retrouve après tout ça ?!
- J’espère bien, mon petit !
Charlie tapota l’épaule de David qui sourit, tout confiant, et partit dans la salle où se tenait le procès. Léopold inspira.
- Ils sont mignons, tous les deux !
- T’as vu ? David s’est empaté, mais Denis…
- Denis a de ces épaules !
- On est bien d’accord !
- Et un cul…
- Ah j’ai pas bien vu. Faut vraiment qu’on dîne ensemble après toute cette merde !
- Grave. Au moins pour que tu vérifies le cul de Denis.
- Dit comme ça, ça fait très gay, Léo, arrête.
- D’accord.
Quelqu’un sortit d’un placard non loin : Pablo Montès.
- … Charlie… ?!
- … euh…
- Je suis un prisonnier politique ! Aidez-moi !!
***
- Continue à lire.
- Ok… « Suicide dans un pavillon, les enquêteurs interrogent l’ex-mari… Collaborateurs de Roland Smirnoff aperçus sur le terrain mais pas suspects »
Jason plissa les yeux.
- Je vois pas ce que ça peut être…
***
Francis, Dimitri, Arlène et le petit Raphaël s’étaient arrêtés à un restaurant routier.
- Heureux de te revoir… même si c’est dans ces conditions…
Dimitri serra la main de Yann. Amy tenait la main d’Anatole. Arlène restait aux côtés de la voiture où dormait Francis, complètement épuisé. « Au moins, il ne veut plus tuer Roland… pour le moment… »
Arlène regarda son téléphone.
[Pas possible de compter sur vous ? Situation tendue à maison d’arrêt !!]
Arlène souffla et répondit, Raphaël dans un de ses bras.
[Dimitri renoue avec son ex, j’ai les mains liées…]
***
- Comment vous trouvez le moyen d’envoyer des textos ?! s’étonna Benjamin.
- Je suis trop fort, que veux-tu ! grommela Jackson.
Les parents de Benjamin s’étaient éloignés.
- Benjamin, viens par ici, je t’en supplie !
- Il faut que je seconde monsieur Wound, papa !
Benjamin empêchait en effet Tamara et le réceptionniste d’approcher. Limonde court-circuitait les moyens de communication du réceptionniste par sa seule présence sur son bureau, et Tamara avait trop peur de Vortente.
- Jeune homme, de quoi vous mêlez-vous ?!
- De ce qui me regarde, madame, et si je vous laisse payer cette caution, je trahis tous mes camarades !
Jackson agita son pistolet en hochant la tête.
- C’est l’esprit, mon grand !
***
- « Tribunal : Le procès retentissant a toujours lieu, avec un public qui s’agrandit d’heure en heure. »
- Tu m’étonnes, ça doit être le moulin… marmonna Clive. On devrait totalement être là-bas.
- Les autres m’ont appelé à l’aide, mais je leur ai dit qu’on était au tribunal… souffla Andréa.
Clive agita la tête. Jason regarda Andréa.
- … pardon, je suppose que tu préfèrerais être là-bas…
- En partie, oui, mais bon… c’est très bien de t’aider aussi ici. J’ai une dette envers toi, après tout.
Jason sourit et regarda la route, puis jeta un œil à sa jauge à essence.
- Oh-ho.
- Quoi ?
- Euh… rien, rien, on va… continuer, comme si de rien n’était…
***
Andréa, Jason et Clive sortirent de la voiture.
- Merci de nous avoir amenés ! souffla Jason. Je devrais vraiment faire plus attention à ma jauge d’essence…
- Ce n’est rien… Merci de nous avoir indiqué où nous rendre !
- De rien. Dépêchez-vous, la police y sera, vous pourrez récupérer vos enfants.
- Oh merci monsieur l’ag… L’assistant judiciaire !
- De rien.
La voiture repartit. Andréa sourit.
- Ils sont sympas, les parents de Lilian et Léon !
- Mouais.
Andréa regarda Clive qui haussa un sourcil.
- Quoi ?
- Tu m’en veux vraiment ?
Clive inspira.
- N’importe quel autre jour, je t’en aurais voulu, là, je t’avoue…
- Oh merci, Clive !
- Mais la journée n’est pas finie, je peux toujours t’en vouloir pour une connerie !
- Hah-hah-hah !
- Vous avez fini ? souffla Jason.
- Dit le mec qui nous a fait venir ici…
- On arrive. Même si concrètement on ne sait pas trop à quoi on va servir…
Jason inspira et se dirigea vers la porte. En entrant, ils constatèrent…
- Andréa ! Clive ! et… je sais pas qui vous êtes ! sourit Benjamin.
Jason grimaça. Deux policiers tenant une vieille dame menacés par un scientifique avec un revolver, et un petit juif qui faisait dos au scientifique et qui empêchait une… dame de signer un chéquier.
- Putain, j’en ai TELLEMENT marre de cette existence ! souffla Clive.
- T’es genre, le seul gothique avec une raison d’être gothique… admit Andréa.
Jason regarda les deux policiers tenant Teresa.
- Je suis l’assistant judiciaire de l’inspecteur Reiner ! Qu’est-ce qui se passe ?
- Ce type nous menace avec un flingue.
- Non, pourquoi êtes-vous ici avec la criminelle de guerre et terroriste Teresa Torres ?
- C’était dur à prononcer, ça, hein ? sourit Jackson.
- Vous, la ferme.
- J’ai un flingue, je vous rappelle !
- Et je pense que vous savez aussi bien vous en servir que moi ! souffla Jason.
Jackson inspira et baissa son révolver. Jason hocha la tête.
- Bon. D’où vient l’ordre ?
- Du commissaire.
- Le même commissaire Nolan qui est parti au milieu du désert avec un criminel incarcéré pour harcèlement sur une héroïne nationale, et les enfants d’un ancien diplomate en otage ?
Les deux policiers s’étonnèrent.
- Et vous, qu’est-ce que vous faites là ?
- Je veux juste régler une caution, mais ce foldingue en blouse blanche a sorti un pistolet !
- Moi je suis Benjamin, bonjour ! sourit le petit juif à lunettes.
Jason regarda le réceptionniste.
- Et vous… l’alarme ?
- Le Limonde du petit m’en empêche…
- Ciel. Et vous déplacer et utiliser votre téléphone ?
- Il a un flingue !
Jason leva les yeux au ciel.
- Bon. Petit, remballe ton Limonde.
- Nan !
Jason inspira et regarda Clive et Andréa.
- Ah, c’est à nous ?!
- Vous voulez qu’on fasse quoi ? s’étonna Andréa.
- Obligez-le à le faire ?
- Ok. BENJAMIN, REMBALLE TON PUTAIN DE LIMONDE SINON J’TE FAIS UN DEUXIEME TROU DU CUL AVEC LE CANIF DE CLIVE !
Benjamin rappela son Pokémon, apeuré. Les parents de Benjamin sortirent des toilettes.
- On a changé les couches de la petite, pourquoi ça crie ?!
- Oh mon Dieu, Maryse, on est sauvés ! Un policier !
Jason s’étonna et regarda Clive et Andréa.
- Vous portez un brassard… fit remarquer Clive.
- … ça ? Mais c’est juste pour montrer que je suis impliqué dans une enquête !!
- C’est l’autorité, quand même… admit Andréa.
Jason leva les yeux au ciel et regarda le réceptionniste.
- Bon, vous. Vous voulez régler la caution de madame Torres ?
- Pour la millième fois, Oui ! grommela Tamara.
- Ok. Vous, le réceptionniste, vous allez sur le dossier de Teresa Torres.
Le réceptionniste s’affaira.
- Ouais, et ?
- Vous regardez à la case « Conditions d’incarcération ».
- Ouais, et ?
- Y’a marqué quoi ?
- « Non Libérable sous Caution ».
Teresa serra les dents. Les deux policiers levèrent les yeux au ciel. Jason les regarda, accusateur.
- Ok, les gars, avant d’exécuter aveuglément les ordres d’un type qui vous dit au téléphone qu’il s’appelle « commissaire », vous pouvez genre VERIFIER le dossier de l’accusé ?
- On n’est pas censés le faire…
- Eh bah c’est dommage. Donc madame Torres part bien en haute sécurité dès maintenant.
- Sur ordre de qui ? demanda le second policier.
- Sur ordre de moi ! En attendant son jugement, elle va aller croupir en isolement.
La vieille dame s’effondra.
- Et moi qui pensait que j’en avais fini…
- Vous plaisantez, ma pauvre vieille. Quant à vous, du balai.
Tamara sembla offusqué.
- Vous savez qui je suis ?
- Une grosse conne aisément manipulable.
Tamara grommela et partit, faisant s’envoler les chances de libération de Teresa Torres. Jackson regarda Jason, impressionné.
- Beau boulot !
- Vous avez un permis pour cette arme ?
- … ouuuuui, pas dans ce pays, mais…
- Eh bah vous êtes en état d’arrestation.
Clive inspira.
- Prends ça, nœud gord…
Andréa donna un coup de poing à Clive qui se saisit le nez.
- Mais ça va pas ?! Maintenant je t’en veux !!
- Eh bah au moins t’as une bonne raison !
- … c’était pas nécessaire… marmonna Jason.
- Si ! grommela Andréa.
***
NAOMI
Violette inspira et gifla Roland qui la regarda.
- Ouvrez les yeux, grogna-t-elle. Regardez ce que vous avez fait !!
Roland se mordilla les lèvres.
- Alors ne venez pas vous étonner qu'on vous frappe après !
Wallace sembla remarquer quelque chose ou quelqu’un. Il regarda Naomi, lui prit une épaule et lui chuchota à l’oreille :
- Naomi, je compte sur toi pour la suite ! Fais ce qu’il faut.
Naomi plissa les yeux, ne voyant pas ce qu’il voulait dire.
Roland hocha la tête.
- Ok. Mais vous allez vous en mordre les doigts quand tout ça sera fini ! Dimitri !! J'ai besoin d'un costume neuf, et d'une PUTAIN de REDBULL !!!
Violette regarda Roland s'éloigner. La police encercla les élèves. Naomi fut tirée par l’arrière par un homme bizarre qui l’avait prise par le bras et l’entrainait hors de l’interpellation générale.
- Vous ?!
- Suis-moi, je dois t’emmener quelque part !
Naomi vit Francis monter dans une voiture, suivant un couple, et elle vit également que l’homme la menait vers sa propre voiture.
- Mais… mais…
- Fais-moi confiance ! J’ai reçu des ordres !
Naomi regarda Pablo Montes, entendit les cris de ses amis emmenés par la police, et entra dans la voiture.
- Je dois prévenir mes parents !
- Pas le temps. Tu as une mission de première importance.
- Mais ça va pas ?! Je ressors à peine d’une bataille hallucinante !
- Oui, eh bah c’était de la gnognotte à côté de ce qui va t’arriver.
Naomi grimaça et se retourna.
- Walter ! J’ai laissé Walter ! Et Perrine ! Oh non… Mais qu’est-ce qui va leur arriver ?!
- Plein de trucs, cette matinée était folle mais cette après-midi va l’être tout autant !
- … c’est vous qui avez sauvé les autres, c’est ça ?
Pablo se tut. Naomi hocha la tête.
- Merci pour ça.
- Je ne l’ai pas fait pour vous ou pour eux, je l’ai fait pour Seth. Pour honorer sa volonté.
Naomi inspira.
- Merci quand même.
- Mouais… je suis pas habitué. Ni aux remerciements, ni à parler à des adolescents.
- Ça se voit, vous êtes tout timide ! Un grand déluré comme vous !
- Gnnnn…
Ils arrivèrent devant le tribunal.
- Tadaaa !
- … c’est… une blague ?!
- Où est-il… AH !
Naomi s’étonna alors qu’un homme qu’elle ne connaissait pas arrivait.
- Je prends le relais !
- Super ! Les instructions de Roland sont claires : Elle doit faire couler Truce !
- Je sais bien, je prends la suite, rassurez-vous !
Naomi grimaça.
- Euuuuh… pardon ?
- Je dois y aller, à plus !
Pablo reprit le volant et partit. Naomi regarda l’homme.
- Je suis Malcolm Heine. Enchanté !
Naomi plissa les yeux et serra la main de l’homme. Qui avait l’air rassurant malgré sa barbe de trois jours.
- Désolé de te mettre dans cette situation, mais d’après notre informateur, tu es la seule à pouvoir remplir cette mission.
- Je… ne veux pas faire couler Justin Truce enfin, je n’en ai pas le pouvoir !
- Il ne s’agit pas de le faire couler. Mon informateur, c’est Tristan Edison, par le biais de Wallace Gribble.
Naomi haussa un sourcil. « D’accord. C’est ce qu’il a voulu me dire. C’est son idée. »
Elle inspira. « MAIS QUEL CONNARD ! »
- Il veut que tu sauves Justin Truce.
- … vous travaillez pour Roland ?!
- Non.
Naomi s’étonna de la clarté de cette réponse. Elle inspira.
- Je dois faire quoi ?
- Tu sais comment fonctionne le système judiciaire. N’importe qui peut assurer la défense de n’importe qui du moment qu’il se prévaut de connaissances juridiques.
- Je n’en ai aucune !
- Tu vas dans une fac de droit l’an prochain.
- … ça ne compte même pas ! Ce n’est même pas une connaissance juridique !
- Aux yeux du droit Poképolite, ça compte !
Naomi agita la tête.
- Je vais faire des réserves de prozac pour la fac !
- Je te le conseille aussi !
Naomi entra par une porte dérobée du tribunal avec Malcolm. Ils rejoignirent Claire et les enfants du couple.
- C’est elle ?!
- Oui.
- … Sans vouloir vous offenser, jeune fille… Malcolm, c’est une enfant ! A quoi pense Rachel ?
- D’après nos informations, c’est la plus qualifiée.
Naomi plissa les yeux. « Je ne sais même pas si j’ai envie de sauver Justin Truce… mais si Wallace me fait confiance là-dessus… »
- Et pour l’autre, on fait quoi ?
Malcolm inspira.
- Je crains qu’on ne puisse rien faire pour lui, les charges sont trop lourdes.
Claire hocha la tête et regarda Naomi.
- Bon, si Rachel compte sur ces enfants…
- C’était Tristan Edison à la base mais Wallace a recommandé la demoiselle, je te dis.
- Euh… et vous ?!
- Je ne peux pas me présenter devant un tribunal… geignit Malcolm.
- Et moi j’ai le trac ! ajouta immédiatement Claire.
Naomi ne chercha pas à comprendre. Naomi, Malcolm et Claire arrivèrent dans la cour, presque vide. Le juge semblait attendre la venue de l’avocat général.
- Dis-moi que ce n’est pas le même juge, Claire…
- Ce n’est pas lui. Je l’ai regardé droit dans les yeux, Malcolm, je sais que ce n’est pas lui.
Malcolm hocha la tête en soupirant. Naomi ne comprenait RIEN à RIEN.
- Bon. On est derrière toi au cas où. Tu vas à la barre et tu te déclares comme défense de Justin Truce.
Naomi agita une main, complètement interloquée. « Genre, je vais à la caisse d’un supermarché et je dis ‘Le magasin est à moi !’ »
Elle regarda le juge qui la regardait. Elle allait baisser la tête, mais elle se souvint qu’elle était une femme forte, qu’elle avait vu mille fois pire y’a pas une heure et qu’en fait elle n’avait aucune putain de raison de baisser la tête, bordel de merde.
Elle avança à la barre et ne prêta aucune attention à ce qui se passait derrière et certainement pas aux gens qui allaient entrer et sortir de la salle, sinon putain, ce chapitre n’en finirait pas.
Les accusés entrèrent. Justin était amené par deux hommes aussi grands que lui. Il avait l’air bien dépité, complètement défait. Il vit Naomi mais ne comprit pas bien pourquoi elle était là. Justin fut assis dans sa cage translucide. L’ensemble prenait un certain temps. Naomi se demanda si elle pouvait approcher. Le juge semblait occupé alors elle tenta le coup.
- M… monsieur Truce ?
- … je te reconnais, tu es l’une des quatre…
Sa voix était pâteuse. Il avait quelques cheveux blancs que Naomi ne remarquait que maintenant. Et il avait l’air d’avoir un peu maigri comparé à la dernière fois où elle l’avait vu.
- Euh… Wallace…
Justin releva légèrement la tête.
- Wallace m’a demandé d’assurer votre défense…
Justin eut un faible sourire.
- Le brave garçon… comment va-t-il ?
- Plutôt bien, je crois, il avait l’air… confiant.
Justin sembla rassuré. Mais vraiment. Ses yeux, son sourire, tout son visage traduisait dans sa crispation émue un grand soulagement.
- Tant mieux.
- Je ne sais pas si je vais pouvoir le faire, je ne vous garantis rien.
- Si Wallace l’a voulu ainsi, il en sera ainsi. Rappelle-moi ton nom, petite…
- Naomi. Naomi Kingsley. Mon père travaillait pour vous.
Justin hocha la tête.
- Duncan… mon Dieu… je n’aurais jamais dû le laisser partir…
- Oh, rassurez-vous, il a retrouvé du travail. Du bon travail !
Justin souffla par les narines.
- J’aurais vraiment tout gâché pour tout le monde…
- Si vous commencez comme ça…
- Tu ne pourras pas me sauver, petite. Tu vas essayer, mais… tu ne pourras pas.
- Je sais.
Justin regarda Naomi qui hocha la tête.
- Mais je vais essayer. Si Wallace veut qu’on vous aide, c’est qu’il a une bonne raison.
Justin détourna le visage, apparemment gêné, se mordillant les lèvres. Naomi plissa les yeux. « Si c’est une histoire de fesses, j’éTRANGLE Wallace à la sortie ! »
- Bon courage.
- Merci… enfin c’est vous qui êtes dans la position la moins enviable !
- Si Wallace te fait confiance, je te fais confiance.
Naomi hocha la tête et recula en inspirant. « Je sais pas ce qui s’est passé, mais ce n’est absolument plus le même homme… »
Elle retourna à la barre, faisant dos à Justin. « De toute manière, avec ce qu’on sait, je ne peux pas vraiment accabler Truce… Malgré ce qu’il a pu faire à mon père… »
On fit entrer Seth. Menotté et bâillonné. Justin eut un quart de regard pour lui avant de se reporter sur Naomi. « Ses yeux de chien battu… ça me met un peu la pression… »
Elle regarda Seth. « Ses charges sont trop lourdes, hein… je me demande ce qui s’est passé… »
L’avocat général arriva. Il remarqua Naomi mais la regarda à peine. « Oh, toi, je sens qu’on va pas s’aimer… »
Naomi baissa la tête. « Non mais tu te prends pour qui à penser ça, toi ? Espèce de petite sotte prétentieuse… J’espère que mes parents vont bien… et les autres… mon Dieu j’espère que la police ne va pas faire de mal à Mike, James, Fey, Santana, Lucy, Gina et Tino… les autres sont blancs, je m’en fous, mais pas eux… »
D’autres gens arrivèrent, dont la sténo qui s’attela à sa machine à écrire. Naomi souffla. « Si Roland Smirnoff encadre bien les choses, il ne devrait rien leur arriver, mais je connais la police et les gens de couleur, ça ne va jamais bien ensemble… Connaissant le caractère de Mike… »
- Bien. La cour !
Naomi se redressa. L’avocat général la toisa.
- Nous allons procéder à l’énonciation des chefs d’accusation. Les deux prévenus sont jugés en urgence suite à la gravité de leurs crimes, retransmis qui plus est à la télévision.
Naomi serra les dents. « Et voilà qui explique la rapidité de l’action judiciaire… »
- Monsieur Truce est accusé des crimes suivants : Crimes de guerre. Terrorisme. Atteinte aux biens publics. Organisation de malfaiteurs. Corruption. Violation de l’objet social de son entreprise. Kidnapping. Détention de mineurs. Abus de biens sociaux. Abus de ses fonctions Présidentielles. Abus du statut de Politicien. Conflit d’intérêts majeur. Atteinte à des pupilles majeurs de l’ordre public. Transgression du tabou des multivers.
Naomi haussa un sourcil. « Kezako ?! »
- La liste n’est probablement pas complète.
- Eh bien… marmonna le juge. Et pour monsieur… Corrigan ?
L’avocat général compulsa sa liasse.
- Possession d’une arme sans permis valable, tentative de meurtre, violences aggravées, transgression du tabou des multivers.
Naomi pencha la tête. « Ok, j’aurais besoin d’un Tristan, là, c’est QUOI un Multivers ?! »
- Que plaide monsieur Truce ?
- Je tiens d’abord à signaler que monsieur Truce n’a pas droit à un avocat officiel du fait de la gravité de ses crimes.
- Cela semble honnête.
« Euuuh non, trop pas ! » songea Naomi.
- Il n’aura droit à un défenseur que si celui-ci n’a aucune connaissance juridique, donc, résuma le juge en regardant Naomi.
- Tout à fait.
Naomi se sentait horriblement petite, mais elle faisait bonne figure. « Si je comprends bien, c’était ça ou la femme du bûcheron venait à ma place et se chiait dessus ? Eh bah on n’est pas sortis de l’auberge. »
- Que plaide donc monsieur Truce ?
Justin approcha sa bouche du micro au-dessus de lui. Enfin, à bonne hauteur, mais il était tellement prostré qu’on aurait dit que le micro était à un mètre au-dessus de lui.
- Coupable.
- Parfait.
Naomi plissa les yeux. « En même temps, s’il plaide non-coupable, il est incarcéré d’office et l’enquête sera à charge. Personne ne plaide jamais non-coupable ! »
Malcolm inspira. « C’est juste une manière de s’humilier sous le système judiciaire, cette question idiote… »
- Et monsieur Corrigan est coupable d’office puisqu’en vertu du droit Poképolite, tout crime ou délit commis sur un politicien retire tout droit de défense à celui qui le commet.
Naomi regarda Seth puis regarda Justin, puis écarquilla les yeux.
- Ooooooh merde merde merde merde merde… murmura-t-elle, comprenant un peu trop de choses.
- Bien. Si l’avocat général a une déclaration à faire…
- Eh bien, à moins que quelqu’un ne se prononce sur sa défense, il me semble que Justin Truce devrait très probablement subir une peine maximale vu la gravité de ses crimes. Il s’est moqué du monde, et en tant que Président de l’Association, a totalement perverti sa profession comme son nom comme son statut de politicien. Il faut qu’il soit placé en isolement immédiat et à perpétuité.
Naomi secoua la tête. « C’est un procès à charge… ils ne sont pas objectifs, je les sens un peu achetés, mais je vais garder ce « jugement personnel » pour moi… »
- Monsieur le Juge…
- Eh bien dans ce cadre du procès opposant la région d’Unys à Justin Truce, je vais demander aux défenseurs éventuels de bien vouloir s’avancer…
- Je défendrais pour ma part la Région d’Unys ! sourit l’avocat général en regardant Naomi.
Naomi déglutit. Le juge la regarda. Elle souffla. « C’est écrasant… et stimulant à la fois ! »
- Votre honneur… monsieur l’avocat général… la cour…
Malcolm s’étonna. « Elle parle bien ! »
- Je me tiens devant vous afin de vous faire part de la terrible erreur qui se déroule aujourd’hui. C’est le mauvais homme que vous avez arrêté.
- Je vous demande pardon ?
- Ses exactions ainsi que celles de ses hommes ont été constatées par des milliers de téléspectateurs, nous nous devions de réagir !!
- Ouiiii… certes… et c’est très bien d’avoir… réagi… comme vous l’avez fait, je suppose…
- Je sens de la moquerie dans votre ton, mademoiselle !! grommela l’avocat général.
- Je sens que je ne vous ai pas interrompu lors de votre déclaration, monsieur l’avocat général.
L’homme d’âge mur toisa la jeune fille noire qui n’allait pas se laisser faire. Elle regarda le juge. La salle s’était remplie peu à peu.
- Votre honneur. Ce qui se déroule ici est un procès. Nous jugeons un homme qui a pu commettre quelques crimes, je le reconnais volontiers. Cependant la raison pour laquelle il est ici ne relève, en tout et pour tout, que d’une vulgaire tromperie, destinée à cacher les agissements bien plus condamnables d’un autre homme. Un homme qui, comme par hasard, a échappé aux mailles du filet. Un homme qu’on a laissé libre de fuir alors qu’il est tout aussi, sinon plus, impliqué dans cette histoire. C’est pour cela qu’aujourd’hui, je me dresse face à vous…
- Mademoiselle…
- Laissez-moi finir. Je sais que cet homme a un lourd passé criminel derrière lui, mais vous devez comprendre que cette fois-ci, c’est LUI, la victime.
- Et donc vous tenez à le défendre ?
- Et donc je tiens à insister pour que vous lui fassiez justice. C’est important pour un ami à moi. Il m’a fait jurer de tout faire, eh bien soit. Donc, MOI…
Naomi inspira.
- Naomi Kingsley, je me prononce en tant que défense pour monsieur Justin Truce !!
Le principal intéressé lui-même était stupéfait. Le brouhaha se fit dans la salle. Walter inspira, stupéfait. Si Justin comparaissait pour le moins libre, Seth, lui, était carrément attaché et bâillonné sur le banc des accusés, plus loin.
- Silence, SILENCE dans la salle !! Monsieur Truce, acceptez-vous cette défense ?
Justin regarda Naomi qui se mordilla les lèvres. Justin soupira, se leva et fixa de nouveau Naomi qui hocha doucement la tête.
- Oui, je l’accepte.
Brouhaha de plus belle dans la salle. Walter hocha la tête en souriant comme un dément. « Je passe d’une bataille épique à une autre, décidément… quelle journée ! »
Seth pleurait, semblant se maudire d’avoir passé un certain accord avec une certaine personne en échange d’un certain coup de feu sur un certain rouquin.
L’avocat général poussa un soupir suffisant. Le juge sembla intrigué par la suite des évènements.
- Bien, bien, bien… Le tribunal va donc commencer par écouter la plaidoirie de Naomi Kingsley…
Rachel, assise avec Noémie dans le tribunal, en toute discrétion et surtout en toute sécurité, regarda sa fille de huit ans. Ses cheveux blonds étaient attachés et sertis d’une jolie Pokéball. Jim arriva avec Ethan.
- Ca y est ? Vous avez donné les lettres de Roland ? soupira Rachel, mécontente.
- C’était ça ou Roland y allait lui-même avec le petit, tu sais bien…
- Ouais…
Rachel inspira.
- La situation est sous contrôle, je vais sortir pour garder un œil sur les déplacements de Roland.
- Pour une fois qu’on est dehors, on s’éclate pas beaucoup ! sourit Jim.
- On s’éclatera ce soir, chez mon frère, à quatre dans la chambre d’amis.
- Hahaha… marmonna Jim avec un rire jaune.
Rachel quitta la pièce aussi discrètement que possible alors que Naomi se préparait à défendre Justin Truce, comme ça, à l’arrache.
***
Lola Prutt était assise en bonne place au tribunal. Sur un châle posé sur ses genoux, un Bulbizarre observait, apeuré, son maître dans le box des accusés.
- Je ne dis pas que monsieur Truce est blanc comme neige…
Regard gêné des juges blancs devant la fille noire, qui ne relève pas.
- … mais je considère qu’il doit être jugé sur des faits qu’il a commis. En l’occurrence, le juger parce qu’il a été manipulé et tourmenté par Roland Smirnoff, c’est le juger pour un crime qu’il n’a pas commis.
- Objection.
Naomi regarda l’avocat général qui inspira.
- La cour aimerait faire remarquer qu’il est également jugé pour des faits commis autour de son élection et de ses actions pendant le mandat de Roland Smirnoff. Il y a eu des gens tués afin d’intimider et de déstabiliser le Président Smirnoff !
Naomi hocha la tête.
- Pourquoi donc monsieur Truce n’a pas été jugé à cette occasion ?
L’avocat général haussa les sourcils.
- … personne n’a porté plainte !
- Donc quelqu’un a attendu que monsieur Truce commette une ribambelle de crimes – que vous avez très joyeusement exposés tout à l’heure – afin de porter plainte d’un coup pour tous les crimes de monsieur, l’apothéose représentant une guéguerre d’une matinée contre une école régionale.
L’avocat général inspira.
- De plus, excusez-moi, je poursuis…
L’avocat général regarda froidement Naomi.
- De plus, de toute évidence, ces crimes ont tellement intéressé la justice qu’aucune enquête n’a été menée, si bien que vous avez attendu que monsieur Truce soit présenté devant une cour pour nous dire « Ah mais oui au fait, les meurtres ! »
Rires dans la salle. Le juge semblait amusé. Seth avait baissé la tête depuis l’évocation des meurtres. Justin observait Naomi avec une expression interloquée.
L’avocat général n’avait pas ri.
- La cour aimerait faire remarquer que mademoiselle Kingsley insulte le système judiciaire.
- Evidemment, il est nul ! rétorqua Naomi.
- La cour aimerait faire remarquer…
- Qu’elle le fasse remarquer alors, au lieu d’aimer pouvoir le faire ! Je suis sûre que la cour aimerait faire remarquer qu’effectivement, c’est un peu idiot de ressortir ces meurtres comme ça, d’un chapeau, sans avoir enquêté dessus.
- Il y a eu une enquête ! grommela l’avocat général.
- Qui a mené à quelle conclusion, monsieur l’avocat général ? souffla Naomi.
- Classée sans suite, sous la pression de monsieur Truce.
Naomi hocha la tête.
- Vous avez une preuve de ça ?
- Un communiqué de sa part, datant de l’époque où il travaillait pour le cabinet Smirnoff.
Naomi regarda Justin qui baissa la tête. Le juge tapota avec son marteau pour faire cesser le brouhaha.
- Silence. Je souhaite appliquer la procédure Malcolm Heine.
Naomi s’étonna et se tourna vers ledit Malcolm Heine qui détourna les yeux, tout comme sa femme.
- L’accusé est temporairement autorisé à s’expliquer sur ce point et sur ce point seulement.
Naomi agita la tête. « D’accord. Monsieur Heine ne pouvait pas défendre monsieur Truce parce que lui-même a été impliqué dans une affaire judiciaire tellement retentissante qu’une procédure judiciaire porte son nom. »
Naomi leva les yeux au ciel. « Je maudis le jour où ma famille a croisé la route de ces fous de Smirnoff, de Heine, de Truce et que sais-je encore. »
Naomi secoua la tête. « Et puis merde, pourquoi chaque fois qu’il se passe un truc dingue dans la vie des noirs, c’est à cause d’une bande de blancs ! »
Naomi serra les dents. « Ce serait un peu raciste de dire l’inverse, Naomi… non en fait ce que tu viens de te dire était raciste ! »
Justin Truce approcha de son micro qui était allumé. Il regarda Seth qui était prostré, la tête basse.
- Je… euh…
Naomi secoua la tête. « Ne le dénoncez pas… »
- Je n’ai jamais commandité aucun meurtre.
- Quoi ?! s’étonna l’avocat général.
- Pardon ? s’étonna le juge.
Naomi pencha la tête. « Whaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa- »
Brouhaha dans la salle. Justin continua à parler.
- Je n’ai tué que trois personnes de mes mains dans ma vie… George Stocks, c’était pendant la guerre…
Naomi agita la tête. « Bon, ça va si c’était pendant la guerre ! »
- Ainsi que… très probablement Ulrich Trafalgar et sa fille, crimes dont je veux bien répondre…
Naomi haussa un sourcil. Cela s’activait derrière elle, elle ne se retourna pas, trop fascinée par Justin Truce.
En fait, elle était fascinée par l’étonnante transformation qui s’était opérée chez lui. A son souvenir, c’était un homme froid, hautain et rude. En face d’elle se trouvait un homme fragile, blessé, couvert de fêlures, tremblotant. Elle ne ressentait pas de la pitié, elle était submergée par un questionnement entêtant : « Que s’est-il passé entre lui et Wallace ce matin pour le transformer comme ça ?! En excluant toutes les idées dégueulasses qui me viennent, évidemment. Il m’a contaminé, ce petit con, j’ai l’esprit aussi mal tourné que lui maintenant !! »
- Cependant…
Silence de la cour.
- … Seth…
Justin déglutit.
- Seth a…[/color]
- Il faut savoir ce que vous voulez dans la vie.
Seth hocha la tête, tout de noir vêtu.
- Quand on veut se venger, il faut être ferme, vous voyez. On ne peut pas dire « hey, je veux me venger » et reculer ensuite.
L’homme laçait avec attention Cyrus Rhodes, puis ajusta de nouveau l’arbalète qui le tuerait quand quelqu’un mettrait le pied dans le fil qui traversait la pièce.
- Ces gens vous ont traité comme un pion, vous ont pris pour leur tueur à gages personnel, vous devez être ferme !
Seth acquiesça. L’homme bâillonné se réveilla, attaché.
- Hmmm ! Hmmmmm !
- Ils sont mignons quand ils réalisent que c’est foutu ! Tellement mignons !
Seth détournait les yeux du corps dénudé de l’homme.
- Et puis dites-vous que c’est un violeur. Donc c’est pas grave ! Hein ?
Le grand sourire sur le visage de l’assassin envoyé par Gallhager & Cie ne rassura absolument pas Seth.
- Vous êtes tout blanc, c’est à cause du type que j’ai saigné dans la baignoire ? Vous faites pas de bile, il était endormi ! J’adore ça, endormir les gens ! Comme ça ils sentent rien, ils partent touuuut doucement. Bon, les honoraires…
Seth hocha la tête et sortit un chéquier.
- Il est pas à votre nom, ce chéquier, dites !
Seth secoua la tête, tremblotant. L’assassin sourit.
- Vous êtes un malin, vous ! Un vrai malin ! Héhé ! Voilà votre reçu !
L’homme tendit une feuille de papier invisible. Seth le regarda, assez intrigué par l’attitude ouvertement joviale de l’assassin qu’il avait payé.
- Je plaisante ! Vous avez remarqué que j’étais un petit plaisantin ? Bon, on sort et on attend que madame rentre et ne shoote son cher frangin d’un beau carreau d’arbalète ! Le plus regrettable dans ce boulot, c’est de ne pas voir les réactions des gens. Allez, hop hop hop, attention au fil, on ne rembourse pas si le meurtre est foiré, hein !
Seth pleurait. Se maudissait. Justin se mordilla les lèvres.
- C’était… un peu… disproportionné.
- Vous confirmez cependant avoir intimidé les équipes de Smirnoff…
- En envoyant des photos de leurs proches, oui, pour les effrayer, mais… de… là à…
- Vous avez kidnappé Jackson Wound afin de subtiliser Giratina, vous avez attaqué Ulrich Trafalgar dans l’intention de le tuer, et suite à cette attaque, il a disparu de la surface, lui et sa fille !
Justin baissa la tête.
- Est-ce exact, monsieur Truce ?
Justin hocha la tête. L’avocat général regarda Naomi qui serra les dents. Quelqu’un amena un dossier et le remit à l’avocat général. Naomi ne reconnut pas Jim Patterson.
- … la Cour aimerait apporter une nouvelle pièce…
- Donnez-là aux juristes.
Naomi n’avait pas remarqué un homme et deux femmes à une table à côté de la sténo. Ils prirent le dossier et l’examinèrent. Une des deux femmes, aux cheveux rouges, d’âge mur, se leva.
- La Cour. En ma qualité de Grande-Juriste d’Unys, l’autorité judiciaire la plus haute en dessous de l’Agent, j’apporte un nouvel élément au dossier. Des preuves de vie d’Ulrich Trafalgar et de Gloria Trafalgar. Une profession de foi signée de la main d’une certaine madame Helen Clover…
Naomi haussa les sourcils.
- … confirmant que monsieur Trafalgar s’est retiré de la civilisation pour vivre une vie de méditation et de paix à l’écart du monde avec les Pokémon.
- Le chef d’accusation de Meurtre est requalifié en agression pour monsieur Truce, et monsieur Corrigan est chargé de double homicide ! annonça le juge.
Naomi agita la tête. « Le système fonctionne. »
- Non.
La cour s’étonna.
- Monsieur Truce, vous n’avez plus le droit à la parole.
- J’ai voulu le tuer. J’ai frappé avec l’intention de tuer. Même quand la fille s’est interposée. C’est une tentative de meurtre.
Le juge regarda Naomi qui hocha la tête.
- Techniquement, il a… raison… mais si le coup n’a pas été porté et n’a pas tué…
- Si je leur avais tiré dessus…
Seth redoubla de sanglots, mais Justin continua :
- … si je leur avais tiré dessus, et si la balle les avait ratés, ce serait une tentative de meurtre.
- Exact. Requalifié en tentative de meurtre.
Naomi regarda Justin qui hocha la tête. « Si vous voulez y aller comme ça… »
Justin regarda Seth qui le regarda également. Naomi ne comprit pas ce que signifiait ce regard, mais Justin et Seth, eux, comprenaient parfaitement.
***
Naomi passa la pause à boire beaucoup d’eau, à aller faire pipi dans les banales toilettes du tribunal, et à parler.
- Tu te débrouilles à merveille ! sourit Malcolm.
- Je sais pas trop, j’ai l’impression de servir à rien et qu’ils font tout le boulot…
- C’est le but, vous êtes une sorte de plaque tournante…
Malcolm regarda sa femme, stupéfait. Claire rectifia.
- … de la justice ! Une plaque tournante de la justice !
- … votre reformulation ne change pas ma réaction… geignit Naomi. Bref, je vais continuer, mais vous auriez pu mouiller la chemise, monsieur « J’ai une procédure qui porte mon nom » !
Malcolm serra les dents.
- Une élève très très chiante que j’ai giflé très très fort.
- … c’est toujours mieux que de l’avoir tripotée !
- … beuh…
- C’est un point de vue qui se tient ! admit Claire.
Le juge annonça la reprise. Justin semblait s’être calmé. C’était à l’avocat général de plaider. Naomi lui lança un regard déterminé.
- L’accusé, ou plutôt devrais-je dire le condamné…
- Objection !
L’avocat général regarda Naomi qui avait levé la main en criant son objection.
- Quoi donc ?
- Primo, vous avez oublié de dire « La cour fait remarquer que ».
Le juge – et une bonne partie de la salle – ricana pendant un bon moment. L’avocat général devint tout rouge. Les juristes eux-mêmes riaient de bon cœur.
- Secundo, vous ne pouvez pas le qualifier de condamné !
- Je l’ai suggéré !
- Et vous êtes devant une cour, pas sur Twitter, donc… des faits réels, s’il vous plait !
Le juge toussota.
- Elle a raison, j’allais vous rappeler à l’ordre moi-même, Maître Marble.
L’horripilant avocat général grommela.
- Je reprends. L’accusé ici présent a joué avec les règles. Il a transformé son entreprise en internat afin de former des soldats avec des méthodes plus que discutables. L’une d’elles était dans votre classe, mademoiselle Kingsley !
- Le confirmez-vous, mademoiselle Kingsley ?
- Oui, je le confirme.
- La jeune Amélia Levy, si je ne me trompe ?
- Vous ne vous trompez pas.
- Bien. Continuez, Maître Marble.
- L’accusé a usé de son influence de patron d’entreprise pour influencer un candidat puis un Président d’Association. Il a usé de la menace ainsi que de la force. Enfin, il a perpétré une attaque sur…
- Objection !
Ahanement de la salle. L’Avocat Général inspira.
- QUOI, ENCORE ?
- Monsieur Truce n’a perpétré aucune attaque ! signala Naomi.
- ALLONS BON ! s’étouffa presque l’avocat général.
- Une fois la bataille achevée, nous avons eu la certitude que les ficelles de toute cette histoire avaient été tirées par un seul et même homme : Roland Smirnoff.
- Comment ça, la certitude ?
- Il nous l’a dit lui-même.
Brouhaha dans la salle. Justin baissa la tête.
- D’accord, mais ça ne change rien aux crimes précédents !
- Qui sont antérieurs à celui pour lequel il est jugé ici.
- Mademoiselle, vous savez comment fonctionne le système judiciaire Poképolite ?
- Mal.
Grand « OH ! » de la salle. Malcolm se pencha vers Claire.
- Elle nous fait quoi, là ?!
- Elle est parfaite, je trouve ! sourit Claire.
L’avocat général s’étrangla presque et regarda le juge en pointant Naomi du doigt.
- C’est un outrage !! C’est. Un. OUTRAGE !
- Mademoiselle Kingsley, tenez-vous en au cas.
- Pendant qu’il me demande si je sais comment ça fonctionne ? Quoi, la fille noire n’est pas assez bien éduquée pour parler devant une cour ?
- Ce n’est pas ce que…
- Vous voulez regarder mes dents, aussi ?
- Tenez-vous en au cas !! grommela le juge, gêné.
- Vous me demandez de m’en tenir au cas, DEMANDEZ A VOTRE AVOCAT GENERAL de s’en tenir au cas et de ne pas DIGRESSER sur le passé judiciaire de monsieur, qui n’a pas été jugé en grande partie parce que notre système judiciaire favorise les riches et les puissants.
- Mademoiselle Kingsley !
- Monsieur le Juge ! répondit Naomi.
La cour semblait impressionnée. Naomi reprit.
- Vous le jugez pour l’affaire pour laquelle Roland Smirnoff devrait être jugé. Si vous voulez le juger pour d’autres affaires, convoquez-le à un jugement ultérieur.
- Mademoiselle Kingsley, le système judiciaire Poképolite implique que tout individu convoqué pour un fait est jugé pour l’ensemble des faits qui n’ont fait l’objet d’aucun jugement préalable !
- D’accord. Pourquoi n’a-t-il pas été convoqué pour les meurtres ou les supposés meurtres ?
Silence de la cour et de l’avocat général. Naomi, enflammée, ne lâchait rien. Justin la regardait avec fascination.
- Il me semble, la dernière fois que j’ai vérifié, que le meurtre, c’est mal. Pourquoi n’a-t-il pas été convoqué devant la cour quand il a supposément tué des gens ?!
Le juge regarda les juristes qui serrèrent les dents en secouant la tête. L’avocat général inspira.
- Ce n’est pas l’objet de…
- AAAAAAAAAAAAH. Vous voyez ! Ce n’est pas l’objet. DONC, tenez-vous en au cas ci-présent.
- Non, le bien-fondé du système judiciaire n’est pas l’objet…
- Je défends mon client – qui ne me paie pas, mais passons – je défends mon client qui est jugé parce qu’il a attaqué une école le jour de la remise des diplômes, ce alors que nous étions préparés. Vous additionnez deux plus deux, vous comprenez tout de suite que quelqu’un a commandité l’attaque.
- … c’est censé être ma plaidoirie !! grommela l’avocat général.
- Vous êtes nul.
Ahanement de la cour. Claire se pencha vers Malcolm.
- C’est quoi cette classe ?!
- C’est la classe à Roland, tu t’attendais à QUOI ? marmonna vertement Malcolm.
Naomi inspira.
- Quelqu’un a commandité l’attaque et si Justin Truce était là, et si…
- Qu’a fait monsieur Truce pendant ladite attaque ?
Naomi regarda l’avocat général qui venait ENFIN de poser une question pertinente.
- Hein ?!
Du coup, elle était sonnée.
- Je… n’en sais rien.
- Mais vous y étiez, enfin !
- Nous étions dispersés, j’ai moi-même affronté diverses personnes…
- Faut-il encore que nous demandions à l’accusé ?
- Bah écoutez, moi je ne l’ai vu qu’à la fin ! souffla Naomi.
Le juge leva les mains.
- Qu’à la fin ?
- Il est resté dans les jardins tout du long, avec un de mes camarades, je crois. Je suppose.
Seth regarda Justin, ses sourcils semblant intrigués. Le juge regarda Justin.
- Vous êtes autorisé à vous exprimer.
Justin regarda Naomi qui plissa les yeux. « Pas une histoire de fesses, pitié… comment je regarde Tristan dans les yeux en sachant ça, moi, après ? Et même Wallace !... dire que je ne le reverrais peut-être pas l’année prochaine… avec toute cette merde, j’ai eu à peine le temps d’y penser, tiens ! »
- Je… euh… nous avons… parlé…
- Seulement parlé ?
Les gens dans la salle – dont Walter – se demandaient pourquoi Naomi croisait les doigts et trépignait comme si elle allait faire pipi.
- On s’est battus… et… euh… on a encore parlé…
- Vous êtes devant une cour, vous n’avez pas le droit de mentir, monsieur Truce.
- C’est la stricte vérité. Ensuite…
- Ensuite ?
- …
Naomi secoua la tête. « Ne me dis pas que vous avez baisé sinon je brise cette vitre et je te pète la gueule ! »
Justin inspira.
- Cinq personnes sont venues pendant cet entretien avec monsieur Gribble. Le premier, c’était un enfant.
Naomi pencha encore plus la tête. « Tais-toi, esprit mal placé de Naomi… »
- Ensuite c’étaient les parents de Wallace, qui se sont tenus à distance en voyant que moi et leur fils ne faisions que parler.
- Oh Seigneur MERCI !
Tout le monde regarda Naomi qui semblait au comble du soulagement.
- … excusez-moi, votre honneur.
- Euh, certes… D’accord, et les deux autres ? demanda le juge à Truce.
Justin inspira.
- Roland d’abord, Seth ensuite.
Seth baissa la tête.
- Avec Roland, ça a été un affrontement pur et simple que j’ai…
Justin inspira.
- … mené. Et Seth…
Justin soupira.
- Seth n’aura qu’à s’expliquer sur ce qu’il a fait à son propre procès.
- Je… euh, la cour a cru comprendre que vous et monsieur Corrigan étiez dans une sorte de relation avant ces évènements…
- Objection, non pertinent ! releva Naomi.
L’avocat général agita la tête.
- Cela a pu jouer un rôle…
- Dans vos fantasmes, peut-être, admit Naomi.
Rires dans la salle. L’avocat général lâcha le sujet. Justin souffla. Naomi avait fait ça pour éviter qu’un lien puisse être fait entre les crimes plus graves de Seth et son « client ». Justin voulait juste que son honneur familial ne soit pas entaché.
- Bref… Il n’empêche que vous êtes le PDG de Direction Dresseurs et que vous avez utilisé votre entreprise au mépris de sa raison sociale et à des fins criminelles ou potentiellement criminelles. Une objection, mademoiselle ?
- Vous n’avez rien dit de bête, donc non.
- Bien. Euh… je suppose…
Naomi haussa les épaules. Le soleil se faisait bas dehors. « Les autres doivent être rentrés après avoir été interrogés… j’espère… Mais oui, sois optimiste, Naomi ! »
***
Quelqu’un vint parler au juge qui grimaça.
- Euh… je… crois devoir signaler un rebondissement inattendu au dehors…
« Allons bon… » songea Naomi.
- Allons bon. Quoi donc ? demanda l’avocat général.
- Eh bien il semble que le commissaire à l’origine de cette enquête soit en fuite avec un criminel évadé, deux otages, et qu’il serait parti en chasse de Roland Smirnoff.
Naomi regarda Justin qui plissa les yeux. Le juge regarda Justin.
- Un de vos alliés ?
- Non…
- Le commissaire en question est Sacha Nolan… marmonna une juriste.
- Et le criminel évadé est Tobias Morris.
Le juge regarda Justin Truce qui secoua la tête.
- Inconnus au bataillon !
- Je demande aux juristes une fouille de l’organigramme de Direction Dresseurs.
Un jeune homme en chemise aux épais cheveux noirs haussa ses épais sourcils.
- Pas de trace, en effet. D’aucun des deux.
Le juge haussa les épaules.
- Alors ça n’a rien à voir avec ce qui nous occupe.
- Euuuh…
- Quoi, mademoiselle Kingsley ?
- … rieeen à part qu’un grand intervenant du conflit de ce matin est genre, en fuite.
- Monsieur Nolan ?
- Vous le faites exprès ?! grommela Naomi.
- Quoi qu’il en soit, ça ne change rien au déroulement de ce procès.
- Mais bien sûr que si, enfin ! Cela concerne de plein pied l’affaire qui nous intéresse ! Pourquoi Roland Smirnoff n’est pas ici ?
Le juge leva les yeux au ciel.
- Mademoiselle, si je devais convoquer toutes les personnes impliquées dans cette affaire…
- … ce serait éminemment logique vu que… c’est un procès qui se tient, hein !
La salle éclata de rire. Le personnel du tribunal, lui-même, ne put réprimer un sourire. Le juge haussa les sourcils, courroucé. L’avocat général regarda le juge, éberlué. Justin Truce grimaça.
- SILENCE ! SI-LENCE !!! COMMENT OSEZ-VOUS !
- C’est à moi que vous parlez ?!
- Modérez votre ton, jeune fille !
- Non.
Le juge inspira. Naomi souffla.
- La police est venue, mais Roland Smirnoff et ses collaborateurs sont partis libres, et vous avez arrêté mes camarades – qui, jusqu’à preuve du contraire, sont des victimes puisqu’ils étaient dans leur établissement…
- Attendant la venue du Président pour lui tendre un piège !
- Le jour de leur remise de diplômes, bah oui, ils n’ont que ça à faire. Et lui aussi d’ailleurs, le Président n’a que ça à faire de venir avec ses hommes un lundi matin dans une école vide pour… faire une visite surprise, je suppose ?
Rires de la salle.
- Mais vous l’avez arrêté… enfin, non, il a disparu avec monsieur Corrigan après la fin de l’attaque…
- Evidemment, puisqu’il nous ont été remis…
Naomi regarda l’avocat général. Le juge sembla gêné. Justin ne comprenait pas trop ce qui se jouait.
- … de leur plein gré ! Il nous ont été remis de leur plein gré !
- … ça ne veut rien dire ! gronda Naomi, un peu sur les nerfs.
Malcolm hocha la tête. « C’est gagné. »
- J’ai peur de mal comprendre… marmonna Naomi en regardant l’avocat général et le juge.
Malcolm regarda vers Jim Patterson qui leva un pouce.
- Je… euh… la Sténo ne rendra pas compte de ce passage.
- La Sténo n’a aucun ordre à recevoir d’un type qui a de toute évidence eu son diplôme par correspondance ! grommela Naomi.
- Vous vous êtes regardée ?! Vous avez un diplôme au moins ?!
Ahanement de la salle. La juriste en chef se leva, affolée.
- On ajourne la séance, ça vire au pugilat !
- Non, non, non ! Madame Kingsley, vous souhaitez que nous en restons à l’affaire, nous en restons à l’affaire. Je donne la parole à l’avocat général.
L’avocat général inspira et lut ses notes.
- Euh… Nous… euh…
Naomi regarda le juge, en sueur, et l’avocat général qui balbutiait.
- Oh bordel de merde ! souffla Naomi.
Le juge, l’avocat général, les juristes, la sténo… Tout le monde regarda Naomi et se tut. Elle hocha la tête.
- J’y crois pas. Waouh ! Alors celle-là, si je m’y attendais…
- Plait-il ?
- Roland Smirnoff vous a remis Truce et Corrigan en échange de sa propre liberté ! Il vous a, en quelque sorte, achetés !
Brouhaha terrible dans la salle. Malcolm souffla. Claire lui tapota le dos.
- C’est bientôt fini…
- Je sais, je sais, mais ça fait un choc quand même.
- Elle a été bien choisie, elle était assez intelligente pour deviner. Wallace Gribble n’aurait pas fait mieux ! sourit Claire.
L’avocat général ne savait plus où donner de la tête. Le juge était furieux.
- C’est inadmissible, mademoiselle !
- Vous êtes dans un tribunal, monsieur le juge, vous ne pouvez pas vous parjurer.
- JE NE SUIS PAS SUR LE BANC DES ACCUSES !
- Roland Smirnoff non plus.
- C’est JUSTIN TRUCE qui vous attaqués !
- C’est Roland Smirnoff qui nous a montés les uns contre les autres. Mes camarades ont répété la même chose aux policiers, je suppose. Roland Smirnoff nous a dit trois choses avant l’arrivée de la police.
- Okay… avant toute chose, la police va arriver et vous arrêter.
Ana se faisait soigner sur le lit d’une ambulance qui lui mettait le bras en écharpe. Steven était porté par Mike, encore en état de choc. Les élèves étaient hagards ou trempés, ou couverts de gravier rose, tout comme Helen. Autour d’eux tout n’était que ruines et champ de bataille. Les familles et les professeurs étaient tenus à l’écart par les forces de sécurité de la ville.
- Je sais, je sais. Mais vous allez vous en sortir.
- Ne leur mens pas.
Roland se retourna vers Rachel et lui tira la langue en faisant un bruit de pet.
- … tellement adulte… tellement toi… soupira la femme.
- Ok. Je veux que vous fassiez trois choses avec les enquêteurs. D’abord, vous allez m’accuser.
- Ah bah putain on va pas se gêner ! grommela Tristan.
- Je veux mon neveu… souffla Mike.
- Ah bah ça ! souffla Fey.
- Inutile de nous le dire… souffla Rebecca.
- Comme si on allait faire autre chose… grommela Francis.
- SILENCE ! La deuxième chose, c’est que vous allez mentir à la police.
Regards intrigués.
- … et enfin, vous allez me désobéir.
- J’y crois pas, c’est quoi cette journée de merde ! soupira Quinn.
- J’ai mal à la tête… geignit Orson.
- Et moi donc… soupira Amélia.
- … tu essaies juste de nous embrouiller !! grogna Perrine.
- Non, pas du tout. Je tiens à ce que vous me fassiez accuser. Je tiens également à ce que vous mentiez à la police, parce qu’elle est en tort dans cette histoire. Et je veux aussi que vous me désobéissiez parce que je ne suis pas votre ami.
Rachel leva les yeux au ciel.
- Tu ne t’en tireras pas comme ça…
- Hey, je m’en tire comme je veux ! Bref. Je vous souhaite bon courage dans cette épreuve, je serais avec vous pour vous soutenir…
- Et aller en taule à notre place ? demanda James.
- C’est le but, oui ! sourit Roland. En attendant, j’ai d’autres choses à vous dire, ça concerne mon intervention dans vos vies durant ces trois ans…
Les élèves regardèrent Roland, intrigués.
- … je suis obligé de le faire sinon la dame derrière me frappe…
- Non, absolument pas, mais ça t’arrange bien de leur faire croire ça … grommela Rachel.
- Alors, vous allez pas aimer et peut-être même vouloir me frapper, mais voilà…
- Il voulait qu’on le fasse accuser pour brouiller les pistes, qu’on mente à la police parce que la police n’était pas digne de confiance et il voulait qu’on lui désobéisse. Donc Wallace Gribble m’a envoyé ici en suivant non pas les directives de Roland, mais celles de son ex-femme, Rachel. Si j’avais suivi les directives de Roland, j’étais censé couler Truce et sauver Seth.
Seth haussa un sourcil étonné. Justin le regarda.
- Montes… à tous les coups…
- Mais je pense que monsieur Corrigan a été trop loin et doit être jugé par une cour plus compétente, une juridiction pénale. Je ne peux rien pour lui.
- Très clairement… marmonna l’avocat général.
- Je modère mon accusation, je ne pense pas que vous ayez été achetés, je pense que vous avez été influencés par la personne qui vous a remis les deux accusés.
Le juge gronda de plus belle.
- Mademoiselle, vous allez vous prendre un de ces procès pour outrage à magistrat !!
- Euh, votre honneur…
Le juge et l’avocat général se tournèrent vers les juristes.
- On vient de voir que Maître Andrew Marble avait étudié avec le professeur Smirnoff…
Brouhaha dans la salle. Malcolm plissa les yeux. Claire haussa les siens.
- Il a été jusque là ?!
- C’est louche, cet homme est trop âgé…
L’avocat général agita les mains.
- Etienne Smirnoff ! J’ai étudié avec Etienne Smirnoff ! Qui est un homme absolument détestable !
- … on n’a pas fréquenté le même… monsieur Smirnoff est un excellent professeur !
- J’ai travaillé avec lui dans le cadre de recherche pour des cas stratégiques ! C’était même avant la venue de Roland Smirnoff au monde, il n’était même pas marié !
Les juristes vérifièrent.
- … exact. Et ça n’a duré qu’un an à peine.
- Je dirais bien que c’était une année de merde, mais j’y ai rencontré ma femme, alors…
Naomi s’étonna.
- Vous êtes marié ?
- Oui.
- Vous ?!
- … oui !!
- … elle était consentante ?!
- DITES !
- J’demande, j’demande…
- Peut-on reprendre le cours de ce procès ! grommela le juge. Passons sur vos accusations farfelues que vous retirez bien évidemment…
- Pas le moins du monde, monsieur le juge. L’avocat général est disculpé, mais vous…
- Je n’ai PAS été influencé, bon sang !! On m’a demandé de faire mon travail, voilà tout.
- Qui vous l’a demandé ?!
- Mademoiselle, on nous a livré ces deux criminels…
- Par Roland Smirnoff ?
- NON ! Absolument pas !
- QUI ? Qui vous a livré Truce et Corrigan ? Monsieur Truce !
- Truce n’a pas le droit de s’exprimer ! grogna le juge.
- Alors demandez-lui ! Questionnez-le ! Cela se fait dans les autres pays de questionner l’accusé.
- Nous ne sommes pas dans un autre pays, MADEMOISELLE !
- Eh bien c’est DOMMAGE, VOTRE HONNEUR !
Naomi tenait tête au juge et l’avocat général n’osait plus en placer une.
- Rhumann Stockwell.
La cour se tourna vers Justin Truce.
- Personne ne vous a autorisé à parler !! grommela le juge.
- C’est Rhumann Stockwell qui nous a livrés au tribunal. Suite à l’accord que mon cher… acolyte…
Seth baissa la tête.
- … a passé avec… cette pourriture esclavagiste.
Naomi regarda Seth avec beaucoup de jugement. Seth plissa les yeux.
- Tu voulais sauver ta peau… et après tu viens me faire la morale… grommela Justin à voix basse.
Andrew Marble regarda le juge qui serra les dents.
- Je suppose que vous et Rhumann Stockwell avez discuté…
- Maître Marble, je n’ai aucun compte à vous rendre !
- Non, certes, mais moi j’ai un droit spécifique à ma fonction dans le cas où la défense du cas est mise en danger. Messieurs les juristes, qu’on enlève le bâillon de ce jeune homme !
Le juge se tourna vers l’avocat général qui inspira.
- Et qu’on désigne sur le champ un autre juge !
Tumulte dans la salle. Les juristes, la sténo, le public, tout le monde était halluciné. Naomi s’accrochait à la barre, sentant qu’elle allait s’effondrer.
***
Naomi retrouva ses parents et ses frères.
- Papa !!
- Ma chérie…
Naomi s’effondra en larmes. Malcolm resta derrière elle. L’ajournement du procès donna lieu à un étrange bain de foule.
- Monsieur Kingsley… Madame…
- Vous ! De quel droit vous demandez à ma fille de faire votre travail ?!
Malcolm regarda LaBarbara, étonné.
- … on se connait ? Vous me rappelez quelque chose…
- Un blanc barbu avec du ventre ? Je m’en rappellerai !
Malcolm plissa les yeux.
- … La guerre !! On était ensemble pendant la guerre !
LaBarbara se souvint et gifla Malcolm. Claire haussa les sourcils.
- Maman ! s’étonna Shawn.
- Excusez-moi, mais ça me démangeait depuis tout ce temps ! Vous étiez insupportable avec votre stupide ami !
- … Vous n’avez fait que geindre et trainer des pieds !
- Pourquoi vous avez jeté ma fille à ces chiens ?!
- Aaaaaalors là c’est pas moi, c’est ma sœur ! Vous savez, l’héroïne qui a sauvé des milliers de vies en arrêtant la bombe M ?!
LaBarbara regarda Malcolm, étonnée.
- C’est votre sœur ?!
- Oui ! sourit fièrement Malcolm.
- … et elle n’a pas honte d’avoir un frère aussi insignifiant ?!
- Maman, arrête ! geignit Naomi entre deux sanglots.
LaBarbara se tourna vers sa fille alors que Malcolm se tourna vers Claire.
- Je suis insignifiant, Claire ?!
- Baaaah comparé à Rachel, c’est sûr queuuuh… balbutia Claire.
Naomi vit quelques élèves, et se détacha de son père. Elle fendit la foule. Les gens lui tapotaient l’épaule ou lui disaient bravo alors qu’elle estimait n’avoir rien fait.
Elle ignorait que les médias s’étaient emparés de l’affaire et que l’aplomb de la jeune fille face à un jugement fallacieux n’avait laissé personne indifférent.
Naomi trouva enfin Walter qui la regarda en souriant.
- Tu as été fabuleuse !
Naomi se jeta sur lui et l’embrassa. Les gens autour semblaient surpris de voir la jeune avocate junior embrasser un homme en fauteuil roulant. Elle s’éloigna.
- Tu étais derrière moi !
- Tout le temps !
- Je le savais. Je ne t’ai pas vu dans la foule mais je le savais !
Elle l’embrassa de nouveau, ignorant là encore complètement que cette jolie photo serait dans les journaux le lendemain.
- Des nouvelles des autres ?
- Tout le monde est sauf, à l’exception de deux personnes…
Naomi plissa les yeux. Elle vit Perrine et la serra dans ses bras.
- Ma vieille !
- Mon avocate du pauvre !
Naomi leva la tête vers David et Denis. Elle regarda David.
- Monsieur Truman, je suis dés…
- Tout va bien, je… Tu peux m’appeler monsieur Smirnoff, maintenant. Je n’ai plus à avoir honte de mon nom. Ce n’est pas à moi d’avoir honte, du moins.
Denis sourit. Naomi hocha la tête et se tourna vers Perrine et Walter.
- Des nouvelles de Wallace ?
- Il revient vers le centre-ville avec les autres, il y a eu des heurts avec le commissaire de police.
Naomi haussa un sourcil, intriguée.
- Quoi ?!
- Loooongue histoire… marmonna Perrine.
- J’ai raté plein de truuuuucs !!! geignit Naomi.
- Mademoiselle !
- Mademoiselle Kinsgley, une question !
- Mademoiselle !
Duncan s’interposa entre les journalistes et sa fille.
- Pas question qu’elle réponde à quelque question, ma fille n’est pas là pour ça !
- Elle doit rentrer à la maison, elle est épuisée la pauvre ! grommela LaBarbara.
Naomi essaya de s’éloigner mais elle vit Justin emmené par les policiers. Elle se glissa rapidement vers lui.
- Monsieur Truce, désolée, je n’ai pas pu…
- Tout va bien. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. Si tu vois Wallace, dis-lui…
Justin inspira.
- Dis-lui qu’il avait raison et que ça me fera plaisir de le revoir. Il ne le voudra peut-être pas, mais… ça me ferait plaisir.
Naomi hocha la tête.
- Vous avez l’air d’être un homme bien, c’est… dommage qu’on en soit arrivés là…
Justin inspira en souriant.
- J’ai découvert ce matin qu’il existait une infinité d’univers parallèles… il y en a probablement un où je suis votre professeur… Qui sait.
Naomi grimaça.
- Menez votre vie comme ce jour, Naomi Kingsley. Ne reculez devant rien et ne laissez personne vous dicter votre conduite. Cela vous sauvera.
Justin fut emmené. Naomi le regarda, encore déboussolée. « Une infinité d’univers parallèles ?! QUOI ?! »
Naomi prit Walter et sortit, accompagnée par Perrine.
- Mais pourquoi je suis une star, là ?!
- Tu as été tellement excellente !
- Bof, elle a juste dit ce qu’elle pensait, c’est tellement inhabituel dans ce pays… admit Perrine.
Dans le hall, Wallace apparut. Naomi, Perrine et Walter le regardèrent.
- Hey… je crois qu’on a plein de choses à se dire…
***
ORSON
- MAMAN ! MAMAN !!!
Il avait beau crier, le fourgon était impénétrable. Il était transporté Dieu savait où. Orson Bertelin, précédemment héros de guerre, était bringuebalé dans un camion noir tout moche. L’obscurité la plus totale, la peur et la brutalité de l’intervention l’avaient légèrement traumatisé sur les bords. Il resta dans un coin où il était calé et ne bougea plus, affolé.
Les portes s’ouvrirent et Orson fut à nouveau trainé à travers les couloirs en hurlant. On lui fit prendre un ascenseur, il passa d’autres couloirs et on l’enferma dans une salle au dernier étage, fermement gardée. On l’assit et le sangla, mains et pieds.
- JE NE SUIS PAS UN TERRORISTE ! AU SECOURS !!!
- SILENCE.
- Bwaaaah !!!
Orson regarda l’homme. Un grand chauve maigrichon, moustachu, avec un regard glacial, le toisait. Dans son costard austère, il n’inspirait rien d’autre qu’une effroyable autorité.
- Je dois admettre que je m’attendais à autre chose…
Orson essuya ses larmes.
- Ah… on me dit souvent ça…
- Cependant les faits sont là. Tu as détruit ton école.
- Mais j’ai pas fait exprès monsieur !... où sont mes Pokémon ?
- Tu ne les récupèreras pas.
- Oh mon dieuuuuu…
- Tu vas répondre bien sagement à mes questions.
- Euuuh… arrêtez Roland Smirnoff ? Euuuh… n’arrêtez pas Roland Smirnoff ?! Euuuuh… Je n’obéis pas à Roland Smirnoff ?!!
L’agent inspira.
- Je ne sais pas ce que tu baragouines, mais tu n’as pas la moindre idée du sérieux de la situation dans laquelle tu te trouves.
- Oh mon dieu…
- Première question : Quel est ton nom ?
Orson sembla se faire dessus.
- Quoi ?
- … vous… euh… vous ne m’avez pas donné le vôtre…
- Oh. Pardon. Je suis l’agent du gouvernement Leonard Trexler. Tout le monde m’appelle Len.
- Bonjour, Len.
- Tout le monde sauf les raclures de terroristes.
- Bwah !
- Quel est ton nom ?
- Orson… Orson Bertelin, monsieur Léonard…
- Tu n’es pas obligé de m’appeler Monsieur.
- D’accord.
- Et encore moins Léonard.
- … ok…
- Deuxième question : Qu’as-tu fait pendant cette attaque ?
Orson inspira.
- Je… je sais plus !
- Tu plaisantes ? Tu en sors à peine !
- Oui mais… j’ai un trou de mémoire dû au stress post-traumatique !
- Je te défends de te moquer du stress post-traumatique, c’est une condition très sérieuse.
- Oh pardon… euh… bah… j’étais là, et… j’ai… fait des choses…
- Quel genre de choses ?
- Vous n’avez pas dit troisième question !
Len Trexler frappa la table avec énergie.
- BWAAAAAAHhhhhnnnn… geignit Orson.
- QUEL. GENRE. DE. CHOSES ?
- Euuuuuuuuuuuuh…
- REPONDS.
- … j’étais sur l’ordinateur ?
Len regarda Orson qui leva les mains.
- Je vous jure que c’est vrai !! Au début j’étais sur mon ordi !
- Précise.
- Euuuuh… on… on… monitorait les autres…
- Comment ?
- … avec les ordinateurs, je viens de vous le dire !
- …
- Si vous ne m’écoutez pas aussi…
- Qu’est-ce que vous faisiez exactement ?
- J’avais un micro, j’avais le plan de l’école, les caméras et je dirigeais les autres.
- Vous avez piraté le réseau informatique public.
- Nnnnon, c’est mon ami juif qui a des connexions en Israël !
Len Trexler plissa les yeux. Orson hocha la tête.
- Donc il dispose de l’immunité juive… je crois…
- … je ne sais pas où tu te crois, gros plein de soupe, mais je vais te faire cracher tes dents !
- Euuuh… vous allez me frapper ?
- C’était une métaphore.
- Nan parce que vous êtes filmé, je supp…
Len frappa de nouveau la table et Orson tomba de sa chaise tellement il eut peur.
- Troisième question.
Orson se releva.
- Donc l’autre c’était la deuxième question et demi ?
Trexler s’appuya sur ses deux bras tendus et regarda fixement Orson qui inspira.
- Ok… allez-y, je me tais…
- Quels évènements ont mené à la destruction de l’école par tes soins ?
Orson Bertelin regarda Len Trexler droit dans les yeux.
- Bah… la bataille, tout ça quoi ! Vous vous êtes déjà battu, nan ?! Vous savez que des fois… ça pète un peu de tous les côtés !
- D’après les données que nous avons, vous êtes plutôt inoffensif.
- Ah bah ça…
- Vous avez des notes correctes sans plus, et certainement pas en Combat Direct.
- Oh, hoho, ça c’est sûr…
- Et de ce que je vois en face, vous n’êtes pas non plus ce qu’on peut qualifier de Berseker.
Orson haussa un sourcil.
- … vous employez une terminologie du siècle dernier ?! Je veux dire, Berserker, c’était une Caste de Dresseur, avant qu’on abandonne ce système et qu’on laisse tout le monde devenir qui il voulait être sans étiquette préprogrammée…
Len Trexler recula.
- Je suis historien de formation. L’Histoire montre et l’Histoire prouve que les guerres mettent toujours, sur le devant de la scène, d’insoupçonnables éléments exceptionnels. Je pense que vous êtes cet élément, cet insignifiante chose qui, au moment où tout éclatait autour de lui, a découvert sa véritable nature…
Orson baissa la tête.
- … et a détruit son école.
Orson inspira.
- C’était ça ou mes amis y passaient.
- Pardon ? J’ai mal entendu. C’était un aveu ?
Orson regarda Len Trexler en face.
- Je n’avoue rien du tout.
- … alors je dois te tirer les vers du nez, gros plein de soupe ?
- Le gros plein de soupe ne vous dira RIEN !
Len Trexler recula. Orson se rassit, déterminé.
« Oh bordel, oh bordel, oh bordel. »
En sueur comme c’est pas possible, mais déterminé. Vraiment.
« Mais qu’est-ce qui me prend, bordel de meeeeeeeeerdeuuuuuuh !!!!!!!!!! »
***
- Quatrième question. Quels sont vos liens avec Roland Smirnoff.
- Aucun.
- Cinquième : Vos liens avec Justin Truce ?
- Aucun non plus.
- Sixième : Vos liens avec Seth Corrigan ?
- Aucun non plus non plus.
Len Trexler inspira.
- Septième question : Qui est votre chef ?
Orson sembla réellement intrigué par cette question.
- Euuuuh… bonne question en fait… euh… bah je dirais bien Wallace, mais… pas tant que ça en fait. A titre personnel, j’en référais à Tino.
Len Trexler sembla insatisfait par cette question.
- Huitième question, vous n’aviez aucun meneur réel ?
- Bah non.
- Neuvième question : Ressentez-vous de la culpabilité d’avoir détruit votre école ?
Orson inspira.
- Oui…
- Vous avez dit l’avoir fait pour sauver vos amis.
Orson hocha la tête.
- Contre quelle menace ?
- La pire de toutes.
Len Trexler regarda Orson qui regardait ses pieds, dépité.
- C’est cette menace qui vous a frappé ?
Orson plissa les yeux. Il avait effectivement des traces de coups.
- C’est pas important.
- Probablement. Parlons d’Amélia Levy. Dixième question, quels sont vos liens avec Amélia Levy ?
Orson inspira lourdement.
- Aucun.
- Vous mentez à un agent gouvernemental ?
- Vous n’avez pas dit Onzième quest…
Len Trexler frappa la table. Orson ferma les yeux, tressautant de peur.
- Je crois que vous avez compris ma méthode d’interrogatoire. Si vous continuez comme ça, on est encore là demain. Je veux mes réponses.
- J’étais chargé de la surveiller.
- Onzième question. Pourquoi la surveilliez-vous ?
Orson inspira.
- Les autres se méfiaient d’elle.
- Pourquoi ?
- … parce qu’elle avait été embrigadée par Direction Dresseurs.
Len Trexler s’étonna.
- Attendez, pause… répondez par oui ou par non… elle l’a vraiment été ?
- Oui.
- Cela a été prouvé ?
- Oui.
- Pendant la période où vous étiez en conflit avec cette même entreprise Direction Dresseurs ?
- Oui.
- Et vos amis se méfiaient simplement d’elle ?
- Oui.
- Mais pas vous ?
- Non.
Len Trexler fixa Orson, intrigué.
- Douzième question : Pourquoi ?
Orson regarda Len Trexler.
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi ne vous méfiiez vous pas d’elle ?! Elle avait clairement trahi vos camarades, fourni vos secrets, dévoilé vos plans…
- Je sais.
- Alors pourquoi, je le répète ?!
Orson soupira lourdement.
***
Orson était resté muet le reste de l’après-midi, laissant la douzième question de Trexler en suspens. L’agent tenta bien de le faire parler, en le rudoyant même, sans aller trop loin, mais Orson tint le coup et ne parla pas pendant de longues heures.
Au bout de quelques heures, le téléphone vibra sur la table. Orson était épuisé. L’homme chauve au regard glacial et à la moustache noire prit l’objet et vit le mail de Sacha Nolan… enfin, de Benjamin.
- Tu as de la chance, gros plein de soupe, tu vas croupir sur l’Île aux Diamat.
Orson secoua la tête, aux abonnés absents.
Il fut emmené et balancé dans un autre fourgon. On l’emmena, mais cette fois il ne pleura pas, il regarda juste le sol. Si c’était là son destin, son châtiment pour avoir gardé le silence, ne pas avoir balancé son amie, alors qu’importe. Il savait ce qu’il avait fait, et pourquoi il l’avait fait, ça ne regardait personne d’autre que lui. Papa, maman, sa sœur… Bah, ils comprendraient que leur fils est devenu un délinquant. Tristan, Tino, Benjamin…
Ok, Orson pleura un petit peu. Il regretta aussi de ne pas avoir pu sauver Amélia jusqu’au bout. Le voyage lui parut durer une éternité. Il se dit que c’était un des pires moments de sa vie. Ou pas, il se rappela d’un autre moment où ses tripes s’étaient serrées comme jamais. Cette pensée et cette douleur le maintinrent, sinon en vie, au moins en pleine conscience.
Une fois arrivé sur le parking couvert de gravillons, il fut sorti du fourgon, exténué. Il était tard, la nuit était tombée. Il croisa une femme qui hurla en le voyant, fit une crise de nerfs et dût être sanglée et sédatée. Un ami qui sembla terriblement soulagé. Un duo de camarades qui semblèrent rassurés de le voir. Les parents d’un ami qui l’accueillirent chaleureusement. Mais Orson devait être transféré vers sa prison. Le ferry allait partir pour emmener ses trois nouveaux geôliers.
Orson arriva dans la salle d’attente. Il se trouva face à une jeune fille blonde au regard rougi par les larmes.
Elle retrouva le sourire, et lui aussi.
Et soudain, tout s’éclaira.
***
JAMES
- Le commissaire a juste demandé à ce que tu sois enfermé.
- Sans interrogatoire, rien ?!
- Non.
James agita la tête.
- C’est juste parce que je suis noir, c’est ça ?
- Si cette justification te plait…
- MON BEBE ! MON BEBE !!
James leva les yeux au ciel et vit sa mère et son père négocier sa libération…
- VOUS ALLEZ FAIRE SORTIR MON FILS DE LA ! J’AI DES AVOCATS !
- Monsieur, c’est la procédure, votre fils est coupable de dégradations ayant menées à la destruction de son école !
- ET VOUS L’ENFERMEZ DANS LE MEME BATIMENT QUE LES CRIMINELS QUI L’ONT ATTAQUE ???
- C’est horrible ! C’est un cauchemar, Devon !! sanglota sa mère.
- Calme-toi, Aretha, ils ne le garderont pas longtemps sous les verrous ! Vous allez vous prendre un de ces procès !!
- Papa !!
Devon et Aretha se tournèrent vers James, dans sa cellule.
- … Demande aux Greyson !
- Les Greyson ?!
- Un couple d’avocats d’une amie blanche. Ils connaissent le cas, leur fille est impliquée.
- D’accord.
- Si tu dis à leur fille que c’est pour moi, elle les convaincra de vous faire un prix. « Enfin j’espère… »
- D’accord fiston…
- On t’aime mon bébé !
- Fey va arriver, je veux pas qu’elle vous voie comme ça…
- D’accord mon bébé, on va faire tout ce qu’on peut !
Un des policiers inspira.
- Votre fils a 18 ans, il est impliqué dans une affaire terroriste, il fait trois fois notre commissaire et vous l’appelez « mon bébé »… ?
Les parents de James partirent sans répondre à l’injure.
***
Fey attendait dans le couloir quand elle vit passer Helen Clover.
- Madame !!
- C’est rien, c’est rien, ça fait partie du plan de Roland Smirnoff, j’en suis sûre !
- … vous l’avez écouté, madame ?!
- Bah… je suppose qu’il a un plan, non ?
Fey serra les dents, incertaine. Helen se retrouva dans la cellule à côté de celle de James.
- Heeeey…
- Madame, vous aussi ?
- J’ai… un peu déconné en pensant que Roland m’épargnerait parce qu’on a travaillé ensem… oooooooooooh d’accord je comprends mieuuuuux…
- … madame vous êtes perturbante parfois…
- Je sais. Cependant y’a un autre truc de perturbant avec moi, c’est que je sais où cacher un téléphone…
Helen sortit un smartphone de son décolleté. James détourna les yeux en grimaçant. « Si Steven était là… il ferait pareil ! »
- Mon pauvre James, ils t’ont enfermé après ce que tu as fait…
- Ouaip. Faut pas toucher aux biens publics apparemment…
- En effet, non… mais tu nous as sauvés, et pour ça je te suis redevable aussi !
James sourit. Helen passa son coup de fil.
- Holland ! C’est Helen ! J’ai besoin de ton aide. Non, pas pour sortir, ça, ça va s’arranger.
James plissa les yeux.
- Je suis avec James, de ma classe, tiens nous au courant de l’évolution de la situation !
***
- Minute ! Vous avez un interprète russe ?
- Qui nous dit qu'elle comprendra vos questions ?
- Encore un bel exemple de la justice Poképolite tronquée !
- Amenez un interprète sinon rien !
- Elle a été blessée en plus !! Vous connaissez les lois ?
- C'est un scandale ! Ce sont vos services qui ont fait ça ?
Les parents de James observaient les parents de Quinn faire leur scène avec les enquêteurs. Une fois les garanties posées, des policiers raccompagnèrent les parents de Quinn.
- Vous savez pertinemment que vous ne pouvez intervenir qu’une fois l’enquête bouclée ! grommela le policier.
- C’est un scandale ! Cela n’en restera pas là !
- Libérez notre fille et ses amis !
- Monsieur et madame Greyson…
Les parents de Quinn se tournèrent vers les parents de James.
- Euh… notre fils, James Pitterson, est enfermé sans raison…
Le père de Quinn regarda sa femme qui compulsa une tablette.
- … oui, c’est un élève de leur classe.
- Bon sang, ce sont des pratiques de sauvages… Aucun respect de la loi, tout est arbitraire !!
Les parents s’attroupèrent autour des deux couples.
- On a besoin de votre aide…
- Malheureusement, monsieur et madame Pitterson, nous ne pouvons pas lancer de poursuites tant que l’enquête n’est pas bouclée…
- Mais une fois que ce sera le cas, nous pourrons demander des dommages et intérêt à l’Etat !
Devon et Aretha se regardèrent.
- On… préfèrerait faire libérer notre fils…
Tout le monde vit le commissaire sortir du commissariat en trombe. Les parents de Quinn hochèrent la tête.
- Quelque chose me dit que ça ne va pas tarder… Et qui d’autre veut se joindre à la poursuite collective pour faire cracher Poképolis suite à ce scandale ?
Les parents dans le hall levèrent la main.
***
Suite à l’intervention de Jason Mars, James et Helen furent libérés.
- Jaaaaaaaaaaaames !!!
- C’est fini, c’est fini…
- James mon Dieu ! Allez, on rentre !
- On a une dernière chose à faire.
- QUOI ??? Non, James, non je ne veux pas rester dans cet enfer, s’il te plait !
- C’est important, Fey !
Fey souffla.
- Et après ça, on retrouve notre bébé et on laisse tout ça derrière nous ?!
- Tu crois VRAIMENT qu’on pourra laisser ça derrière nous si on rentre chez nous, là maintenant ?
Fey inspira et hocha la tête.
- D’accord… en même temps il faut que je retrouve Wallace pour m’excuser…
- … tu l’as giflé ?
- Oui… bien deviné…
- Fey, c’est pas sa faute, tout ça ! Il a retenu Justin Truce à lui tout seul ! Et pis, qu’est-ce qui te dit qu’il n’en a pas vu de belles, lui aussi… Et faut pas oublier ce qu’il a fait pour toi. Et pour Junior.
Fey acquiesça. Le couple regarda Helen.
- Je vous emmène, j’ai compris.
***
- Quelle journée, hein !
James et Fey ne purent qu’acquiescer. La radio de la voiture de la prof crachait des musiques indigestes.
- Quel est ton plan, James, une fois arrivé là-bas ?
- Vous avez le message répondeur de Monsieur Tenorman. Ça va nous suffire.
Fey s’étonna.
- Message ?!
- Madame Clover voulait que monsieur Tenorman la tienne au courant de la situation sauf qu’elle a raté un de ses appels, et du coup il a laissé un message sur son répondeur qu’on a écouté ensemble dans nos cellules. Et ça peut sauver Orson et Amélia.
Fey acquiesça.
- Bon… mais du coup les autres qui sont en train d’affronter le commissaire…
- Oh allez, vous avez poutré plus vilain que ça ce matin, ils vont s’en sortir !
Fey hocha la tête, convaincue. James souffla.
- J’ai vraiment hâte qu’on en finisse…
- Et moi donc…
***
Une fois arrivés à destination, James, Fey et Helen sortirent de la voiture.
- La nuit est tombée…
- Y’a le fourgon. Ils vont les transférer… souffla James.
- C’est complètement injuste ! Vite, vite, vite !!
Le trio se pressa. Les opérateurs du transfert négociaient avec Jason Mars, Benjamin, ses parents. Clive, Andréa et Jackson Wound restaient à distance, pas très chauds pour parlementer avec la police.
- Les ordres du commissaire ne sont plus à prendre en compte, la situation a changé ! grommela Jason.
- Vous avez une preuve ?
- …
- Félicitations, Sherlock… soupira Andréa.
- Orson n’est pas un criminel, c’est de la folie !! geignit Benjamin.
- Ce garçon est gentil comme tout voyons ! souffla Maryse.
- C’est presque comme notre fils, il est venu à la cérémonie du nom de notre fille ! ajouta Samuel.
Les opérateurs grommelèrent.
- On a reçu des ordres !
- Messieurs, amenez-nous Teresa Torres !
Deux hommes trainaient Teresa qui secouait la tête.
- Nonnononononon pitié noooooon !!!
- Messieurs !!
Helen s’avança et activa sa boîte vocale.
« Helen, c’était Holland… il y a eu un retournement intéressant si je puis dire… Le commissaire n’est autre qu’une vieille connaissance de Roland Smirnoff qui a une vieille rancune contre lui. Ca explique l’arrestation arbitraire des élèves et le traitement excessif de certains. Tu dois sortir de ta cellule et mettre ça au grand jour, ça arrêtera toute cette histoire idiote. »
Helen regarda les policiers, éberlués.
- Et y’a pas cent-cinquante mille personnes qui s’appellent Holland !
- Euuuh…
- Ca confirme ce que je vous dis depuis tout à l’heure !! grogna Jason.
Les policiers serrèrent les dents.
- Mais du coup, madame Torres…
- C’était un ordre du commissaire aussi !
Helen inspira. Jason secoua la tête.
- Non, c’est un ordre de mon supérieur, l’inspecteur Reiner. Elle part sur l’île.
- Quoi ? NON ! NON ! MOI AUSSI C’ETAIT LE COMMISSAIRE ! C’ETAIT POUR ME FAIRE LIBERER, POUR QUE JE L’AIDE A VAINCRE ROLAND SMIRNOFF ! NON ! NON PITIE !
Les policiers ouvrirent les portes pour Orson et Amélia qui sortirent en se tenant la main.
- Vous ne méritez aucune pitié, même pas la mienne, gronda Orson.
Amélia inspira en regardant la vieille femme.
- Disparaissez de nos vies, sorcière.
- NOOOOOOOOOOOON !!! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOHONHOOOOOOOOON !!!
Les policiers placèrent Teresa dans la salle de transfert où elle fut appréhendée par les dockers du ferry pour l’île aux Diamat.
- OH MON DIEU !
Les portes se fermèrent définitivement. Clive agita la tête.
- Ah ouais quand même.
Andréa hocha la tête.
- C’était bien violent… heureusement que l’inspecteur a donné l’ordre et pas le commissaire !
Jason inspira.
- T’as vu où qu’un inspecteur pouvait ordonner ce genre de choses ?
Andréa resta bouche bée. Jason souffla.
- D’après ma petite enquête suite à votre affaire, j’ai découvert par hasard que madame avait officié comme stratège pendant la dernière guerre, entre autres en faveur de Suzuki. En faveur d’un peu tout le monde en fait, mais elle a bel et bien tiré profit de ce foutoir…
Orson et Amélia penchèrent la tête.
- … je me fous de devoir falsifier de la paperasse, je refuse que cette femme ait la moindre chance d’obtenir une remise de peine.
Jackson hocha la tête.
- C’est une vengeance personnelle ?
Jason haussa les épaules.
- Disons plutôt que c’est un peu comme si on avait l’occasion de tuer Hitler soi-même après tous ses crimes…
- Avant ! insistèrent Samuel, Maryse et Benjamin.
- … dans le contexte ci-présent, en l’occurrence…
Fey souffla.
- On peut rentrer chez nous ?
- Une fois qu’on a pris des nouvelles de tout le monde, oui ! souffla James.
- Direction le tribunal, alors, votre camarade Naomi y a mené le procès du siècle et elle fait la une de toute la presse web ! sourit Helen.
James et Fey se regardèrent, stupéfaits. Clive et Andréa hochèrent la tête.
- On a bien fait de jouer les Statler et Waldorf cet après-midi en fait…
- Mouais, ça nous a plutôt réussi ! admit Andréa.
- Euuuh… on a assez de voitures ? demanda la mère de Benjamin.
Jackson, Jason et Helen se regardèrent.
- Va falloir se serrer !
- Je suis tombé en panne d’essence… geignit Jason.
- Si vous annulez cette mise en état d’arrestation pour permis d’arme illicite, je peux vous avoir de l’essence !
Jason regarda Jackson qui sourit exagérément.
- S’iouplaiiiiiit ?
***
LUCY
- PAR LA PUISSANCE DE MA FORCE Z ! GARE AU RONFLEX !!
Ronflex chargea vers Etienne et Linda. Tino écarquilla les yeux. Sur les dos de Mammochon et Galeking, Lucy, Robbie, Quinn, Santana, Gina, Holly et Steven étaient stupéfaits par sa vitesse.
- Oh mon dieu !!! geignit Linda.
- Linda, va-t-en !
- M…
- On en a déjà discuté, tu montes sur Méganium et tu pars rejoindre…
Ronflex sauta. C’est le cri d’Estelle qui réveilla les deux aïeuls.
- LINDA SORS-TOI LES DOIGTS DU DERCHE, MERDE !
Linda s’étonna, vit ce qu’Estelle envoyait et eut le réflexe salutaire alors que Tino observait, médusé.
- … attaques Z ?! Fascinant…
- LIGOTAGE !
Les deux Eoko d’Estelle et Linda se lièrent et retinrent Ronflex qui retomba au milieu du champ de bataille.
- Wow !! s’étonna Robbie.
- Elles ont explosé les gars des forces spéciales ! souffla Santana, impressionnée.
- Qui battent en retraite, mais pourq…
Quinn vit alors la mère d’Orson qui engueulait les membres des forces spéciales.
- Je suis une CIVILE, MOI, OKAY ??? JE SUIS UNE SIMPLE STYLISTE AMATEURE, BANDE DE BLAIREAUX !
- C’est une furie !!
- Allons-nous en !
Steven secoua la tête.
- Je plains ce pauvre Orson…
- Et moi donc… par contre je ne me plaindrais plus jamais de ma mère… admit Robbie.
Lucy souffla.
- Putain, on vient de se faire salement enfiler…
- Pourquoi tu dis ça ?! s’étonna Quinn.
Lucy désigna un coin du champ de bataille. Roland s’enfuyait sur le dos de Méga-Absol. Quinn inspira.
- Merde !
- On s’en fout ! grogna Gina.
- Laissez ce trou du cul partir si ça lui chante ! Les jumeaux, putain ! souffla Holly.
Santana plissa les yeux. « Roland laisserait tomber les jumeaux ?! »
Lucy hocha la tête.
- On rejoint Rebecca, Violette, Wallace et Tristan, et on décide d’un plan d’attaque !
- Bah… et Tino alors ? demanda Robbie.
- Il sert à rien, il bave devant monsieur Smirnoff !
Tino aida Etienne et Linda à se relever suite au choc.
- Monsieur Smirnoff !! Madame Smirnoff !
- Roland s’enfuit… geignit Linda.
- On a échoué… soupira Etienne, dépité. Roland a raison, je ne suis qu’un vieux débris…
Tino montra Farfaduvet. Etienne s’étonna.
- Farfaduvet a coincé une Vampigraine endormie sur Absol pendant le combat. Il pourra le pister.
Etienne hocha la tête.
- Une voiture, vite ! Tu es peut-être un sale petit-je-sais-tout, mais tu as la fibre pour devenir un grand parmi les grands !
Tino fit de grands yeux enjoués et se mit à pleurer de joie.
- Etienne, voyons !
- C’était ça ou il allait marchander son aide !
***
Les Forces Spéciales en fuite, la situation devenait suffisamment confuse pour que Lucy, Quinn, Holly, Gina, Steven, Robbie et Santana rejoignent leurs amis. Estelle était partie avec son frère et sa belle-sœur dans sa voiture.
- Les vieux et Tino sont partis, génial… soupira Lucy.
- Violette, Rebecca, tout va bien ?
- Non, on est retranchées comme des connes parce que MONSIEUR a un flingue !
Steven et Robbie levèrent les mains. Gina et Holly plissèrent les yeux.
- Quel courage, les gars !
- C’est beau les hommes !
- Bah vas-y, toi, va te faire plomber, couillonne !
- C’est un policier fou, on va éviter de faire des gestes brusques !
Tobias regardait le commissaire, embarrassé, tenant les jumeaux.
- Monsieur le commissaire, euh…
- Toi, pense à ta remise de peine et tais-toi ! La blessure de cette petite traînée m’a faite me lance…
Wallace et Tristan s’avancèrent. Tristan leva les mains et se tourna vers les parents d’Orson.
- N’AVANCEZ PAS !!
Les parents d’Orson et Emeline se réfugièrent dans leur voiture.
- On fait QUOI ? demanda Wallace. Si je m’attendais à me retrouver dans une situation aussi pourrie…
- Et ça n’a rien à voir avec rien, et les forces spéciales se sont barrées, et…
Lucy hocha la tête et avança.
- LUCY !!! cria Quinn.
- Putain mais elle fait quoi ?!
Sacha Nolan agita le pistolet et visa la chinoise.
- Bouge plus !
- Oh je vous en prie, vous savez autant vous en servir que moi !
- Je suis POLICIER !
- Je suis chinoise ! Ce que vous faites en ce moment ne sert absolument à rien.
- Tu peux pas comprendre.
- J’pourrais peut-être, sauf que Roland Smirnoff est parti. Donc oui, ça sert à rien.
Sacha Nolan releva la tête, stupéfait.
- Quoi ?!
- Ses parents l’ont pris à partie, il a pour ainsi dire perdu la confrontation et il est parti.
Le commissaire grommela.
- Je me casse le cul… pour le rameuter ici… et…
- Et de toute évidence il n’en avait rien à foutre alors relâchez nos amis et partez, on vous laisse, on n’a rien à voir avec vous, on veut juste récupérer nos amis.
Quinn s’avança timidement.
- S’il vous plait !
- … Nan. Smirnoff doit payer ce qu’il a fait à ma réputation.
Lucy leva les yeux au ciel. Elle fit glisser une Pokéball derrière son pied.
- Faites-lui payer à lui, poursuivez-le ! Il est à dos d’Absol !
- … Si je zigouille ses petits jumeaux chéris, il va comprendre ce que j’ai ressenti quand il a zigouillé ma carrière !
- Mais en quoi il a zigouillé votre carrière, il a tué vos enfants ?
Tout le monde se tourna vers Robbie qui haussa les épaules.
- La question est légitime !
- Nan. J’ai couché avec sa femme.
Tout le monde haussa les sourcils.
- Rachel Heine. On cherchait leur gosse et puis de fil en aiguille elle m’est tombée dans les bras. J’ai pas réfléchi. Et quand il l’a su, il m’a dénoncé à mon département qui m’a muté. Ma femme m’a quitté avec mes filles…
- WOWOWOW ! Vous étiez marié avec des enfants ??? gronda Quinn.
- Et vous couchez avec une mère de victime, mais vous êtes un gros dégueulasse !! cria Santana.
- Euh, les filles, mec, flingue, jumeaux… marmonna Lucy.
Sacha enclencha son pistolet et le tendit vers les jumeaux.
- NON !! cria Léon.
- Moi le premier ! Ne tuez pas mon frère !! cria Lilian.
- Monsieur le commissaire, non… geignit Tobias.
- Arrête de trembler, ducon, je…
Donphan chargea dans Sacha. Le commissaire se retrouva projeté en arrière.
- Santana, faut choper le flingue !
La vietnamienne comprit et envoya Mistigrix. Le Pokémon leva ses oreilles et projeta le pistolet au loin.
- MERDE !! Foutus Pokémon de merde !!
- Attendez, où est le nabot qui était avec Roland Smirnoff ? s’étonna Rebecca en sortant la tête de la voiture.
Tristan la regarda.
- Non mais te gêne pas, reste dans ton trou !
- On m’a TIREE les CHEVEUX. Je suis traumatisée !
- Et Violette…
- Moi j’ai juste peur ! geignit la brune.
Wallace se retourna.
- Oh merde ! Merde, merde !
- Quoi… oh put…
Sacha se releva et sortit un autre flingue, le pointant vers Lucy.
- TU VAS PAYER, LA NOICH !!
Lucy leva les mains alors que Quinn la chargea pour lui faire esquiver une potentielle balle.
- Quinn, mais…
- T’es complètement inconsciente !! J’dis quoi à Francis, moi !!
Santana s’éloigna, stupéfaite. Robbie et Steven tirèrent une tronche de vingt pieds.
Sacha Nolan fit de gros yeux. Son flingue lui fut non seulement arraché des mains mais son poignet fut violemment brisé.
- AAAAAAAAAAARH !!
- Ca, c’est pour avoir été un immonde cafard en fomentant un kidnapping…
Tobias lâcha les jumeaux et recula, apeuré. Tentant de se relever, Nolan fut cloué au sol par un choc électrique.
- AAAARH !!! Merde !
- Ca, c’est pour avoir entrainé Tobias là-dedans, et ça…
La femme s’avança et frappa durement l’entrejambe de Sacha Nolan d’un bon coup de talon de Rangers.
- … c’est pour avoir prétendu que mon moment de faiblesse en plein désespoir de ne pas retrouver mon fils c’était « Te Tomber dans les Bras »…
Sacha Nolan s’effondra alors que Rachel Heine dominait le Commissaire, entourée par Méga-Charmina et Mygavolt. Elle se tourna vers Layton.
- Merci pour votre travail. Vous serez récompensé.
- Madame sait que je travaille pour l’Interpolice, non pour Roland Smirnoff ou pour elle… Mais si vous souhaitez me récompenser, j’en serais ravi.
- Ma famille te doit énormément, Layton, c’est moi qui ai une dette.
Lilian sauta dans les bras de Gina et Léon dans ceux de Holly. Rachel regarda Lucy.
- Tu as été bien inconsciente, petite !
- C’était… la seule solution que j’avais, le confronter frontalement !
- Je comprends. En tout cas c’est un joli Donphan que tu as.
- Merci !
Rachel s’avança vers Tobias, tétanisé.
- P… P-p-p-Pardon, je sais que j’ai p-p-pas le droit de…
- Tobias, pourquoi tu t’es laissé entraîner par ce stupide commissaire alors que ta peine allait se finir ?
Tobias se recroquevilla.
- Ils arrêtent pas de me déplacer de région en région, je veux revoir mes pareeeeeeeents…
Rachel se tourna vers Nolan.
- Vous l’avez changé de prison exprès pour le garder comme main d’œuvre pour vous en prendre à Roland ?
Sacha serra les dents. Tobias haussa un sourcil, étonné. Rachel secoua la tête.
- C’est minable.
- Ta gueule. Tu t’en es pris à un commissaire de police, tu vas me rejoindre en prison, garce !
Rachel leva les yeux au ciel alors que l’Inspecteur Reiner et les renforts arrivaient. Tout comme les parents de Lilian et Léon.
- La cavalerie… souffla Robbie.
- En retard, comme d’hab… soupira Steven.
Rebecca et Violette sortirent de la voiture. Les parents d’Orson aussi, rassurés.
- La police ! C’est la police, Oscar !
- La police qui a emmené notre fils en prison, Micheline !
- Eh bah Orson a probablement fait quelque chose de grave !
- Je vais leur parler !
- Papa ?! s’étonna Emeline.
- Ton frère n’a aucune raison d’être en taule, merde.
Reiner s’approcha de Nolan.
- Bordel de merde, Nolan…
- Commissaire Nolan, pour vous, Inspecteur Reiner.
- Vous débloquez ou quoi ? Le pays entier a vu votre petite escapade. Kidnapping, libération d’un criminel, usage d’une arme sur des gosses… Vous êtes fini.
Sacha Nolan grommela.
- Dites à ma femme…
- Quelle femme ? Celle qui s’est remarié et qui vit heureuse avec les petites ? Arrêtez vos conneries, Nolan. Emmenez-moi ce sac à merde.
Des policiers saisirent le commissaire disgracié qui regarda Rachel.
- Elle m’a brutalisé ! Avec ses Pokémon !!
Reiner regarda Rachel qui tendit la main.
- Rachel Heine, enchantée !
Reiner secoua la tête et regarda Nolan.
- C’est la putain d’héroïne de guerre Rachel Heine, gros blaireau ! Il faudrait qu’elle fasse un génocide pour qu’on l’embarque !
- Et je n’ai encore tué personne, merci, monsieur l’inspecteur ! sourit Rachel.
Nolan partit en grommelant. Reiner regarda Tobias.
- C’est Tobias Morris… faut le remettre au trou.
- Inspecteur Reiner, je peux faire une demande un peu déplacée ? demanda Rachel.
- Vous venez d’arrêter un commissaire fou en fuite, j’vous en prie.
- Renvoyez Morris dans une prison hoennaise, et si possible, réduisez sa peine. Il a assez payé pour son crime.
Reiner regarda Morris puis regarda Rachel.
- Le crime, c’était sur vous, nan ?
- Je sais, mais il a compris et il ne recommencera plus. Il doit retrouver ses parents.
Tobias secoua la tête.
- Maman veut plus de moi…
Rachel inspira.
- Tu manques à ta mère. Elle en avait appelé à Roland pour qu’il te libère ou te fasse déplacer, mais il faisait rediriger le courrier vers chez Bonelly depuis son escapade New-Yorkaise, donc… vers chez moi. Et je n’avais aucun pouvoir. Jusqu’à maintenant.
Tobias se mit à sangloter. Rachel souffla.
- Je suis désolée, Tobias.
- Mamaaaaan… je vais retrouver mamaaaan…
- Je ne peux pas te toucher mais le cœur y est pour une tape sur l’épaule.
- Pardoooooon madame Smirnoooff !!
Wallace, Tristan, Rebecca, Quinn, Lucy, Violette, Gina, Holly, Steven, Lilian, Léon et Robbie assistaient, totalement paumés, à la scène.
- Qui d’autre aurait préféré aller en taule finalement ? demanda Robbie.
Les autres élèves levèrent la main. Tobias était menotté et emmené à son tour mais dans une voiture différente de celle de Nolan.
- Faut ramener ces gosses et retrouver Roland Smirnoff… grommela Reiner.
- On s’en occupe déjà, marmonna Rachel.
Reiner hocha la tête alors que le père d’Orson discutait avec ses policiers à propos de son fils. Layton inspira.
- Monsieur Reiner… J’ai été assigné à la surveillance de Wallace Gribble en semi-détention suite à la commission mise en place par Nolan pour interroger Gribble, Kingsley, Truman et Ludges…
- Oh. C’est évidemment levé. Tout comme vos interrogatoires.
Lucy haussa les sourcils.
- Attendez, tout ça c’était pour RIEN ???
- Nan. On a suivi des ordres sans réfléchir et ça nous a amenés à faire de la merde. Heureuse ?
- Plutôt scandalisée et avec une grosse envie de vous coller un procès au cul mais… JE VEUX, OUAIS !
***
Roland, sur le dos de Méga-Absol, arpentait la route sans savoir où il allait. « Ils vont me foutre mon plan en l’air !! »
Il constata que la vieille voiture familiale le suivait. Il leva les yeux au ciel.
- Bordeeeeeeel… Une seule solution…
Méga-Absol sauta et utilisa Tranche-Nuit, creusant un sillon dans la route.
- Je suis un expert en fuite, faut pas me chercher !
Etienne, Estelle, Linda et Tino durent s’arrêter.
- Et merde… grommela Etienne.
- Il est malin, faut dire ! admit Estelle, caustique.
Linda regarda Tino qui serra les dents.
- Trop loin pour que j’active la Vampigraine, Farfaduvet peut juste le tracer…
La vieille femme baissa la tête, résignée.
- On n’a plus qu’un dernier espoir…
- Un gros dernier espoir… admit Estelle.
- Si on suppose bien que Rachel va s’occuper en priorité de Tobias Morris, il ne nous reste plus, en effet, qu’une seule personne qui peut encore récupérer Roland pour le faire arrêter… souffla Etienne.
Tino s’étonna.
- Qui ?!
***
Roland avançait, avançait sur la route bitumée au milieu du désert. Le soleil allait vers son couchant, et soudain, face à lui, la route se leva vers le ciel. Il plissa les yeux. « Illusion ?! »
Méga-Absol s’arrêta.
- … tu déconnes, là ?!
Le Pokémon émit un couinement et secoua la tête. Roland fit de gros yeux. « Œil miracle ? C’est une attaque Psy, c’est sûr. Qui m’affecte moi et Méga-Absol, donc d’un très haut niveau, donc… »
- SORS DE LA, MERDEUSE !
Une femme en tailleur au chignon blond raide émergea de la route du ciel, qui n’était effectivement qu’une illusion.
- Eh bien, frérot, comme on se retrouve.
- Faut qu’on m’explique. Je pensais que tu n’en avais rien à foutre de tout ça, de moi et de mes mésaventures.
Lily Smirnoff-Meadow inspira lourdement.
- Le seul fait que tu saches ça me donne des frissons. Et pas de bons frissons.
- … tu es celle que j’ai le moins espionné, tu étais la plus chiante.
- Tu comptes t’enfuir ?
Roland plissa les yeux. Lily sourit.
- T’enfuir, profiter de tes actifs new-yorkais, fonder ta propre Zone de Combat, ramasser le pactole en toute discrétion…
Roland inspira. Lily hocha la tête, souriante et confiante.
- Tu n’es pas le seul à pouvoir espionner. Pendant que tu jouais au chat et à la souris avec Direction Dresseurs, une certaine Lily Meadow surveillait attentivement tes mouvements de capitaux ainsi que ceux de tes sbires et notamment ce cher Sacha Ketchum.
Roland leva les yeux au ciel.
- Oh comme je te hais.
- Je le prends comme un compliment. Et puis la haine, c’est toujours un sentiment. Cela dit, je sais également que tu aimes toujours David, ainsi que Rachel et tes enfants…
Roland baissa la tête.
- On ne peut pas passer sa vie à fuir, Roland.
- … C’est mieux si je pars.
- Oui, ou tu peux essayer de rester, pour voir.
- Sans pouvoir, sans argent, sans rien ? C’est mort. Ca fait trop longtemps que je squatte un stupide appart, il est temps que…
- Que tu reprennes ta vie d’avant.
Roland ricana et regarda sa sœur.
- C’est déjà foutu, ça.
- Alors je vais devoir te retenir de force.
- Essaie toujours.
- Je suis ta sœur, je devrais pouvoir y arriver.
- Tu ressembles de plus en plus à maman, c’est répugnant.
- Tu ressembles énormément à papa, ça va être très œdipien comme combat.
- QUEL combat ma pauvre fille, tu vas t’écrouler comme un Magicarpe après un Frotte-Frimousse !
Lily acquiesça. Le ciel changea de couleur plusieurs fois. Roland s’étonna. L’illusion de la route montant vers le ciel s’ouvrit tel un rideau et Méga-Alakazam fit son apparition.
- Je te présente le boss final, Roland.
Le fils Smirnoff n’en menait pas large face au Pokémon barbu en perpétuelle méditation et à ses cinq cuillers volantes.
- Certes… certes… Impressionnant… mais j’ai plus d’un tour dans mon sac.
- J’ai fait tourner de l’œil ton Absol. Qu’est-ce que tu as de plus ?
Adventures of Mana – Final Battle
Roland inspira et sortit Lippoutou et Ronflex. Les deux Pokémon chargèrent. Lily serra les dents. Lippoutou s’empara de Ronflex, devenu un boulet. Méga-Alakazam agita une main et tenta de reprendre la main, mais la barbe du Pokémon était gelée, ce qui le perturba.
- Heeeeeey !!
- Il a beau être surentrainé et Méga-Evolué, ça reste un Pokémon avec des points de vie et des défenses. Et alerte spoiler, sa défense physique…
Roland créa une chaîne de glace que Lippoutou faisait tournoyer, utilisant Ronflex roulé en boule comme d’une étoile du matin. Le choc repoussa Méga-Alakazam.
- … est à chier, même méga-évolué. Autre alerte spoiler : Tes manigances de sous-dresseuse ne peuvent rien contre mon niveau à moi.
Roland se frappa la tempe avec l’index.
- Personne ne peut rivaliser avec ce cerveau.
Lily hocha la tête.
- J’ai vu ton combat contre Kent. Impressionnant. Je l’ai vu après coup parce que sur le moment, je m’en fichais de toi et de tes cabrioles…
Lily baissa la tête.
- J’ai essayé de m’en moquer, du moins. Mais ça me manquait, ça manquait dans ma vie.
- Allons bon…
- Toute ma vie, j’ai essayé d’échapper au fait que j’étais une Smirnoff…
- Blah, blah, blah, Iphigénie acte deux scène cinq…
- … mais je n’ai jamais pu. Et ça m’arrache la bouche de le dire, mais tu me manques, Roland.
Roland regarda sa sœur.
- Tu sais bien que je ne peux plus revenir. Plus après tout ça.
- Bien sûr que si. Tes ennemis sont hors de l’équation.
- Qu’est-ce que je vais faire, redevenir prof ?!
- Reprendre une vie normale, loin de ta folie des grandeurs.
Roland secoua la tête.
- Idiote de sœur. Idiote, idiote, idiote…
Lippoutou créa des clones glacés de Ronflex. Roland sortit Limaspeed.
- Prête à morfler ?
Lily plissa les yeux. Méga-Alakazam resta à ses côtés, prêt à contre-attaquer. Les Ronflex de glace chargèrent vers Lily. Laquelle regarda Méga-Alakazam qui tendit une main au-dessus du sol.
- Manigances inutiles. Bourdon !!
Limaspeed tendit un bras et fit résonner son Bourdon dans les clones de glace. Lily serra les dents alors que Méga-Alakazam fixait ses adversaires.
« C’est une ruse, c’est une ruse… »
- C’est un bon Pokémon pour faire des illusions vaguement artistiques, mais il a l’air un peu pourri pour le combat. Laisse-moi émettre une hypothèse sans trop de risques…
Le mur des clones de Ronflex chargés de Bourdon arrivait vers Méga-Alakazam.
- … c’est la première fois que tu le fais Méga-Evoluer, hein ?!
Lily serra les dents alors que les clones explosèrent, perturbant fortement Méga-Alakazam, trop occupé à se protéger et à protéger Lily.
- Quel spectacle, hein ? Boss final, mes fesses !! ALLEZ !!!
Ronflex roulait vers Méga-Alakazam sur une piste glacée, suivi par Limaspeed qui se préparait à frapper Méga-Alakazam au moment où il enverrait valdinguer le boulet de démolition.
« J’apprécie qu’il me prenne au sérieux, mais… »
Méga-Alakazam ouvrit la main. Ronflex fit du surplace.
- Heh. Bien essayé…
Limaspeed sauta par-dessus le Pokémon Pionceur. Roland sembla avoir une terrible migraine.
- Aow ! Aow aow aow !!! AAAAAAOW !
- Désolée, Roland…
- Gnnn. Ronflex, Repos !!
Ronflex se détendit de sa roulade, mais c’est ce moment que choisit Méga-Alakazam pour se saisir de Ronflex et le projeter tête la première dans Limaspeed. Roland se saisit le ventre.
- OUCH !! MERDE !!!
- Pardon, vraiment…
Méga-Alakazam ouvrit violemment les deux mains et renvoya Ronflex et Limaspeed contre Lippoutou à une vitesse effroyable. Roland s’écroula au sol, laminé. Lily serra les dents.
- J’te demande pardon… je fais ça pour David, pour Malcolm et Claire, pour Rachel, pour Charlie, pour Léopold, pour nos parents, pour Kate et Colin, pour… tous ces gens qui ont décidé de te pardonner malgré tout…
Les Pokémon de Roland se rappelèrent d’eux-mêmes, ce qui fit sortir Roland de sa douloureuse léthargie.
- Hhhhhhhhh !! Hhhhh ! Putain !! Putain de merde ! Hhhhh !
Lily regarda Roland.
- Reste à Poképolis.
- TU PEUX PAS ME FORCER !
- Reprends ta vie d’avant.
- COMME SI C’ETAIT POSSIBLE ! ET CETTE HISTOIRE DE PARDON, CA VEUT DIRE QUOI ENCORE ???
Lily souffla.
- Tu le sauras si tu restes.
- C’EST COMPLETEMENT RIDICULE ! VOUS POUVEZ PAS ME PARDONNER !
- Si Rachel peut, on peut tous.
Roland regarda Lily, fou de rage.
- Tu mens, tu mens, tu mens, tu mens, tu MEEEEEEEEENS !!!
Roland sortit Genesect. Lily serra les dents.
- Une arme secrète…
- C’était un peu trop fort pour les parents, mais ça va au moins réussir à te faire fermer ta grande bouche !!
- Je te répète que je ne fais pas ça pour moi mais pour les autres. Moi je m’en fiche que tu restes, fondamentalement. Mais j’ai besoin que tu restes pour être en paix avec moi-même.
- J’ai déjà compris ça, pauvre cruche !! TechnoBuster !!!
Genesect se mit à quatre pattes. Son canon se chargea. Méga-Alakazam se préparait à renvoyer quelque attaque que ce soit.
Genesect balança un TechnoBuster… normal. Lily plissa les yeux, étonnée.
- Attends, quoi…
Genesect passa derrière le duo dresseuse-MégaPokémon pendant qu’ils étaient focalisés sur la boule d’énergie géante.
- Un truc vieux comme le monde… sourit Roland.
Lily lâcha tous ses Pokémon. Békipan, Rattatac, Granbull, Flotoutan et Fragilady.
- … certes, mais encore ?
Les yeux de Méga-Alakazam devinrent rouge, et chacune de ses cinq cuillers se colla à un Pokémon. Roland pencha la tête.
- Gné ?
Lily regarda son frère.
- Quand je t’ai dit que j’étais résolue pour les autres, je ne disais pas ça à moitié.
Rattatac fit demi-tour et chargea dans le TechnoBuster qu’il éclata d’un coup de dents. Roland fit de gros yeux. Fragilady se cramponna au sol et envoya un Lance-Soleil retentissant vers Genesect, ce qui l’envoya ad patres. Roland ouvrit la bouche en grand. Granbull fonça et roua de coups le Pokémon Paléozoïque qui sembla écrasé par la puissance du Pokémon Fée. Békipan survola les lieux avec Flotoutan. Granbull s’éloigna, et le pélican au grand bec ainsi que le singe bleu balancèrent des trombes d’eau terrifiantes qui explosèrent définitivement Genesect. Le Pokémon était complètement KO. Roland tomba sur les fesses. Lily regarda son frère.
- Méga-Alakazam est bon tout seul, mais il est encore meilleur quand il dispense son potentiel aux autres Pokémon de l’équipe.
- Wow… ça me donne envie d’avoir un Méga-Alakazam, tiens.
- Je ne te le prêterais pas ! gronda Lily en tirant la langue.
- Nan, par contre, je peux te l’emprunter.
Lily plissa les yeux.
- Le coup de manipuler un Pokémon de la famille ? Tu peux pas !! Papa m’a expliqué mille fois, il faut que tu l’aies envoyé toi-même avec ta Pokéball !
- En fait j’essaie de me synchroniser avec lui depuis tout à l’heure, et…
Méga-Alakazam regarda Lily, distrait. Roland sourit.
- … ton coup des cuiller distributrices de potentiel m’a donné une splendide ouverture.
- … Hein ?!
Méga-Alakazam créa une puissante Exploforce qui visa Rattatac. Lily serra les dents.
- Non !!
- Siiii…
- Méga-Alakazam, arrête !! Psyko sur…
Roland haussa les épaules.
- J’ai appelé aucun Pokémon !
- … Entrave !!
Méga-Alakazam tentait de lutter mais il envoya l’Exploforce sur Rattatac. Une violente tornade dissipa l’attaque. C’était Békipan et son Vent Violent. Roland serra les dents.
- Faut que je trouve le moyen de lui faire remballer ses cuiller… mais il est dur à contrôler, j’ai du mal avec les Psy. C’est plus facile avec Lippoutou parce qu’elle est Glace également, ça facilite la connexion…
- Tais-toi, tais-toi, tais-toi !! grommela Lily.
- Tu vas être obligée d’abattre ton Méga-Alakazam toi-même !
Lily inspira et rappela son Pokémon, ce qui renvoya les cuiller et dissipa le contrôle de Roland qui haussa les sourcils. Lily tira de nouveau la langue.
- Ta sœur n’est pas une idiote !
- Nan, mais elle a perdu son meilleur atout…
Roland envoya Minotaupe et Feuiloutan.
- … alors que moi j’ai encore des tas de surprises en réserve ! Griffe Acier et Canon Graine !!
Minotaupe ouvrit ses griffes et fouetta l’air, envoyant des lames métalliques vers les adversaires. Feuiloutan envoya des boules d’énergie explosives vers l’équipe de Lily également.
- C’est pas VRAI !!!
Lily renvoya Méga-Alakazam qui contra les attaques d’une simple Protection. Le mur semblait large car l’air vibra en encaissant les attaques.
- … c’est reparti pour du contrôle mental !
- CHOC MENTAL !
Méga-Alakazam se saisit la tête, ce qui redonna la migraine à Roland.
- GNARPS !!!
- Cette fois je ne me laisse plus avoir !! EXPLOFORCE !
Les cinq cuiller formèrent un pentagone et la sphère se créa au-dessus de Méga-Alakazam.
- C’est FINI, Roland, je te ramènerais, même si ça doit être par la peau du…
Feuiloutan cassa la Protection. Minotaupe, en Tunnelier, fonça dans le ventre de Méga-Alakazam, sans garde la moindre. Le Pokémon Méga-Evolué s’écroula au sol, inerte. Lily haussa les sourcils et regarda son frère qui hocha la tête.
- Tu as raison, petite sœur... C’est fini.
Lily secoua la tête, anéantie.