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Atlas de Eliii



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» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 23/04/2017 à 13:44
» Dernière mise à jour le 23/04/2017 à 13:50

» Mots-clés :   Drame   Policier   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense

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008 : L'homme de pouvoir
Quel danger pourrait bien causer un homme seul dont personne ne connaît l'identité ? C'est ce que tout le monde se demandait. La vraie question est plutôt ; est-il réellement seul ?
— W. Rothstein —



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Boardwalk Empire OST (Stephen DeRosa) - Life Is A Funny Proposition After All

Rivamar, 18 mai 1960

Le Démanta était l'un des clubs, sinon le club, le plus prestigieux de Rivamar. En effet, il accueillait régulièrement des notables de la ville ou des personnes influentes venues des quatre coins du monde. L'atmosphère y était apaisante et allègre, on riait de bon cœur aux plaisanteries des uns et des autres, aidés par l'alcool et les chanteurs qui entonnaient des airs entraînants, accompagnés par des musiciens de talent.

Ce soir-là, il s'y trouvait un peu moins de monde qu'à l'accoutumée, car la véritable star ne se produisait pas sur scène. Ivanna Richmond et sa voix divine étaient l'une des raisons principales pour lesquelles on venait se détendre dans cet établissement luxueux ; l'entendre vous donnait comme une impression de bien-être et effaçait pour un temps tous les problèmes dans lesquels vous étiez empêtré jusqu'au cou. Oui, pas de doute, elle avait bien l'une des plus belles voix de Sinnoh. Pas étonnant que John Sullivan se fût entiché d'elle ; depuis, ils formaient le couple le plus apprécié de la ville, et les voir ensemble donnait le sourire. Ainsi qu'un pincement de jalousie à bien des hommes.

Les lumières tamisées du club, couplées à la voix suave du chanteur en smoking qui accompagnait sa chanson de quelques pas de danse élégants, enivrèrent immédiatement Roy Andreivic lorsqu'il passa la porte de la salle principale pour la première fois. Jamais il n'avait mis les pieds là, et pourtant, une impression de familiarité vint l'envelopper, comme une couverture épaisse et chaude. Il soupira doucement, espérant qu'il trouverait la personne qu'il cherchait ; s'il s'était dirigé vers l'un des salons privés pour discuter dans une atmosphère plus tranquille, il n'aurait plus qu'à rebrousser chemin et à s'excuser devant le patron...

Il déambula sans mot dire entre les tables, s'étonnant lorsque l'employé chargé de la réception l'acceuillit par son nom ; ainsi donc, on le connaissait ? Cette étrange impression de notoriété mettait l'exilé européen un peu mal à l'aise. Il n'avait jamais été une célébrité dans sa Russie natale, et personne ne se rappelait jamais son nom, hormis quelques uns de ses camarades de classe et ses proches. Ce changement lui semblait aussi étrange qu'agréable, et il n'y prêta bientôt plus attention.

Repérant l'homme qu'il cherchait, assis à une table au fond de la salle, il pria un serveur d'aller l'annoncer ; il serait bien malvenu d'aller lui parler comme cela, à l'improviste, qui plus est au vu de sa position dans la société. Lorsque le message fut transmis, l'employé le conduisit jusqu'à celui qui serait son partenaire de discussion. Nerveux, Roy serrait les poings, tentant de se faire le plus calme possible malgré son angoisse évidente.

Ce qui le frappa, c'était le grand Pokémon posté debout à quelques pas de la table, comme un garde du corps. Un Pokémon totalement inconnu, qui plus est, qui semblait à mi-chemin entre un humanoïde et un hibou. Il semblait vêtu d'une cape verte au capuchon rabattu, par dessus ses ailes d'un beige apaisant, et ses jambes blanches se terminant par des serres de la même couleur faisaient vraiment penser à un pantalon. Sous sa tête, une croix orange faisait figure de nœud papillon. Bien élégant, ce Pokémon, se surprit à penser le russe avec une moue perplexe.

« Je suppose que c'est monsieur Sullivan qui vous envoie ? »

La voix de l'homme attablé le rappela à la réalité, et il s'assit en face de lui, hochant la tête en guise de réponse ; l'autre but une gorgée de son vin. Profitant de cet instant de répit, il détailla sommairement son vis à vis. A vue d'œil, il ne devait pas être très grand, bien que cela fût difficile à dire étant donné qu'il se trouvait assis. De corpulence ordinaire, il portait un costume noir au tissu probablement hors de prix, dont le col était brodé de motifs bleus et or. Une cravate grise agrémentait sobrement le tout. Son visage n'avait rien de particulier, et lui faisait paraître davantage trente-cinq ans que son âge réel, quarante-cinq. Des yeux bleus clairs perçants et de courts cheveux bruns soignés complétaient sa figure pâle au demi-sourire narquois.

L'étranger tenta de se donner une contenance, se redressant inutilement sur sa chaise. Jamais il n'avait eu d'homme aussi influent en face de lui ; à côté de ce type-là, John Sullivan lui-même ne l'intimidait aucunement. Etant le député de la circonscription de Rivamar, il était naturel de penser que Warren Rothstein inspirait le respect et peut-être même la crainte ; les deux allaient souvent de pair, dans le monde de la politique...

« Habituellement, j'ai le plaisir de pouvoir discuter avec John ici-même pour régler nos affaires, mais j'imagine qu'il doit être assez... contrarié, s'il vous envoie à sa place, n'est-ce pas ? (Puis, ayant vu le regard interrogateur de Roy par rapport à son Pokémon, il se tourna vers lui.) Vous ne connaissez pas cette espèce, j'imagine. Je l'ai acheté alors qu'il n'était qu'un œuf, durant un séjour à Alola. Le stade initial a pour nom Brindibou, et celui que vous avez devant vous est un Archéduc. Double type plante et spectre, le renseigna aimablement le politicien.
— J'ai déjà entendu parler d'Alola et de sa faune très variée, mais n'ai encore jamais eu l'occasion de m'y rendre. Ceci dit, ma place est auprès de monsieur Sullivan, alors je m'en abstiendrai si ce n'est pas nécessaire.
— Que voilà un homme dévoué à son travail et à son chef ! Si seulement ma secrétaire avait la moitié de votre motivation, je gagnerais un temps fou. Mais, je manque à mes devoirs. Quel est donc votre nom ? »

Le mal-être de l'exilé commença peu à peu à se dissiper tandis qu'ils brisaient la glace. Le député lui commanda un café sucré et accueillit sa réponse avec un acquiescement intéressé. Il n'avait, en fait, rien des politiciens que Roy avait eu l'occasion de croiser durant sa vie. Alors que la plupart se faisaient méprisants et se croyaient au-dessus de tout le monde, Warren Rothstein tentait de sympathiser et de se montrer le plus obligeant possible, et ce même avec le simple assistant de son partenaire d'affaires.

Car depuis quelques temps déjà, les deux hommes se soutenaient mutuellement ; tandis que Sullivan finançait volontiers ses campagnes politiques, Rothstein contribuait activement au commerce illégal, notamment au trafic de Pokémon. L'accord entre eux deux allait dans les deux sens, et avec le temps, ils pouvaient même se considérer comme étant des amis plus que des commerciaux en relation. Le terme amis étant évidemment nuancé.

« Y a-t-il eu le moindre problème avec vos cargaisons ? J'ai entendu dire que le centre Pokémon où vous entreposiez quelques caisses, en sous-sol, avait explosé. A moins que ce soit un autre centre ? Je n'ai pas eu l'occasion de me rendre moi-même dans ce quartier récemment.
— Eh bien, en réalité, c'est exact. L'une de nos bases d'opérations étant mise hors d'usage — je suppose d'ailleurs que les flics vont mener une enquête et vont découvrir des cadavres de Pokémon dans le sous-sol, ce qui ne nous arrange pas —, monsieur Sullivan est fortement contrarié et passe son temps à son bureau, à réfléchir à des investissements et des tas d'autres choses. J'ai beau faire, il ne veut pas en démordre et je me retrouve à m'inquiéter bêtement pour lui... » soupira Roy.

Le député fit tourner un moment son vin dans son verre, observant le mouvement hypnotique des remous du liquide, puis but tout ce qu'il restait pour enfin poser le contenant sur la table. Il se renversa légèrement dans son siège, dans une posture nonchalante, et porta sa main ornée d'une alliance à son menton, l'air de réfléchir.

« Vous êtes quelqu'un de vraiment bon, monsieur Andreivic, je suis étonné de croiser une personne telle que vous dans le monde criminel. Nous sommes tous des Grahyèna assoiffés d'argent et de pouvoir, et la loyauté est un concept qui nous est bien égal. Mais vous... vous partagez un lien très fort avec John, et cela, je peux le voir rien qu'en regardant vos yeux lorsque vous parlez de lui. A l'intérieur brille une étincelle de reconnaissance et de profond respect. »

Un silence pesant suivit ces mots, et voyant la mine déconfite de son interlocuteur, Warren Rothstein ricana doucement.

« Eh là, détendez-vous, je ne veux pas vous donner l'impression que je peux sonder votre âme. Quoi qu'il en soit, prenez soin de ceux qui vous sont chers, c'est le plus important, n'est-ce pas ?
— Certes oui... admit le russe, perplexe, ayant remarqué le regard du député s'assombrir très légérement.
— Bien, revenons-en plutôt à l'affaire qui nous préoccupe. Votre base d'opérations n'est plus en état de fonctionner, et je suppose donc que je ne recevrai pas mon dû en temps et en heure... »

Le ton soudain plus froid du politicien déconcerta un instant l'étranger, qui se reprit rapidement. Bien sûr, maintenant que les politesses ont été échangées, il passe en mode professionnel... pensa amèrement l'assistant de Sullivan avec un pincement au cœur.

« Vous serez livré comme convenu, mais avec un peu de retard. J'ose espérer que ça ne vous contrarie pas au-delà du supportable... A vrai dire, monsieur Sullivan serait désolé que vous lui tourniez le dos suite à cette mésaventure. Il compte beaucoup sur vous pour faire fleurir ce commerce, et...
— Ne vous confondez pas en excuses, ce n'est certainement pas à vous de le faire, le coupa Rothstein avec un sourire en coin. Je discuterai de tout cela posément avec John le moment venu. (Alors que Roy semblait sur le point de se lever, il le retint.) Nul besoin de vous presser, je peux peut-être vous offrir un verre ou un repas ? »

L'européen n'eut certainement pas le cœur à refuser l'invitation d'un personnage aussi intimidant, aussi resta-t-il calmement assis en face de lui, sous le regard scrutateur de l'Archéduc qui semblait monter la garde comme un soldat. Sur scène, les spectacles reflétant la maîtrise exceptionnelle des artistes se poursuivaient, à la grande joie du public.


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Angela Meltzer, assise sur un banc, feignait de lire un ouvrage passionnant sur l'histoire de la région, et plus principalement des fossiles de Pokémon. Bien qu'elle fût une grande amatrice d'archéologie, elle ne se concentrait pas sur les mots et les images, mais plutôt sur ce qu'elle observait du coin de l'œil, à quelques mètres. Deux agents fédéraux, dont cette Nellie Sutton qu'elle devait espionner pour le compte de John Sullivan.

Vêtue plus sobrement qu'à l'accoutumée pour passer plus inaperçue, elle portait un simple ensemble composé d'une chemise blanche et d'une jupe noire, le tout accompagné d'escarpins noirs. Un chapeau couleur chocolat recouvrait ses cheveux rougeoyants, et elle avait mis de fausses lunettes pour qu'on ne la reconnaisse pas si facilement. Etant familière avec les procédures de filature, elle prenait l'habitude de se déguiser afin d'accomplir plus aisément sa tâche ; bien qu'habituellement, elle ne fût pas payée pour cela. Il s'agissait juste d'une étape nécessaire à la collecte d'informations pour ses articles de journal.

Si dangereuse que puisse être cette activité particulière, cela exaltait la photographe ; elle adorait les sensations fortes, et risquer sa vie ne lui faisait pas peur. Elle avait d'ailleurs une réputation d'intrépide parmi ses collègues, ayant un jour été jusqu'à grimper une montagne enneigée d'Oblivia pour obtenir un superbe cliché de l'île Solphiana vue du sommet ; évidemment, sa photo avait beaucoup plu à la rédaction, et elle lui avait permis d'obtenir un poste à plein temps au sein du journal.

Au bout de plusieurs minutes qui lui parurent durer éternellement, l'agent rouquin disparut dans sa voiture, laissant seule sa coéquipière, qui s'éloigna aussitôt dans la direction opposée. Nellie Sutton passa tout près du banc où se trouvait Angela ; celle-ci n'esquissa pas un geste, et attendit que la silhouette de la femme en noir ait disparu au coin de la rue pour se lever, livre sous le bras. Elle feignait de s'intéresser aux vitrines, qui offraient une vue impressionnante sur tout un tas d'articles vestimentaires.

Le soleil commençait tout doucement à décliner dans le ciel, qui s'ornait petit à petit de teintes rosées ou orangées. Pas de nuages à l'horizon ; la météo était souvent clémente, dans cette ville. La photographe gardait un œil sur la fédérale, qui marchait d'un pas assuré. Elle semblait savoir où elle allait, et cela intriguait beaucoup sa poursuivante.

Nellie finit par pousser la porte d'un bar à l'air miteux ; une clochette tinta lorsque le battant vitré tourna sur ses gonds, manquant de faire sursauter Angela, qui faillit en perdre son chapeau brun. Elle le rajusta pour dissimuler sa chevelure rouge, et s'approcha de l'établissement, hésitant à y entrer. Elle soupira bruyamment et poussa à son tour la porte, pour se retrouver mêlée à une ambiance étonnante.

Un brouhaha sans nom régnait à l'intérieur ; tout le monde parlait plutôt fort et une musique recouvrait le tout, dans une cacophonie désastreuse. La femme regretta un moment d'être entrée là-dedans, mais ses doutes s'évaporèrent instantanément lorsqu'elle songea à la raison de sa présence. Malgré l'odeur peu ragoûtante des boissons alcoolisées, dont les effluves se mélangeaient dans l'air ambiant, elle prit place au comptoir, à quelques sièges de l'autre femme, prenant bien soin de garder son chapeau pour ne pas attirer l'attention sur la couleur de ses cheveux ; de toute manière, la bienséance n'avait pas cours dans un tel lieu de... elle n'aurait su dire exactement quel qualificatif conviendrait à ce minable troquet.

Elle s'abstint de faire une quelconque remarque au tenancier par rapport à la propreté douteuse du bar, et se garda bien de s'y accouder. N'ayant jamais apprécié l'alcool, et encore moins les boissons en contenant beaucoup, elle commanda une simple bière, qu'elle feindrait de siroter pour ne pas éveiller la méfiance de l'agent Sutton, qui semblait elle aussi déguster sa boisson avec une certaine réserve.

Angela crut bien qu'elle resterait muette tout du long et qu'elle s'en irait ensuite sans un mot, mais se reprit bien vite ; après tout, qui choisirait un bar pareil, qui plus est pour boire quelque chose que l'on n'aimait pas ? La policière avait autre chose en tête, c'était plus qu'évident. Sa voix calme et sèche se fit d'ailleurs entendre quelques minutes plus tard, lorsqu'elle s'adressa au barman :

« Combien il vous faut, pour que vous me parliez de John Sullivan ? C'est dans le cadre d'une, euh, enquête. »

La photographe plissa les yeux, intriguée par cette hésitation dans la voix de Nellie. Se pourrait-il, songea-t-elle, qu'elle ne veuille pas trahir sa position d'agent fédéral ? Cette théorie lui semblait être la plus plausible, car peu de gens étaient enclins à se confier à la police, et a fortiori à la police fédérale, qui représentait la plus haute autorité de lutte contre le crime dans la région ; Interpol se situait un cran au-dessus, évidemment, mais occupée comme elle était, la police internationale n'interviendrait jamais dans des affaires d'éventuelle corruption. Le terme « éventuelle » parlant de lui-même. Assurément, les internationaux n'avaient pas de temps à perdre avec des incertitudes.

Vivement intéressée par ce qui pourrait se dire, la trentenaire déterminée tendit l'oreille. Cependant, elle dut réfréner sa bonne humeur ; le tenancier de cet établissement miteux n'avait absolument rien à dire d'un homme comme John Sullivan, et ne disposait de toute façon d'aucune information valable le concernant. Qu'il se fût agi de crainte par rapport à cet éminent entrepreneur, ou bien de la vérité, Angela n'aurait su dire. Pas plus que Nellie, d'ailleurs, qui se vit forcée de quitter le bar sans rien d'autre qu'un « au revoir » glacial, qui ne fit ni chaud ni froid au patron.

Pour ne pas éveiller les soupçons, l'autre femme résolut de rester un peu plus longtemps dans la taverne, mais les mains baladeuses d'un client, manifestement ivre, l'en dissuadèrent vite fait ; elle paya sa consommation, qu'elle ne but même pas, et sortit en hâte, respirant avec soulagement l'air extérieur, teinté de senteurs marines. Décidément, elle tenait l'alcool en horreur. Il lui semblait inconcevable que des gens puissent en consommer des quantités absurdes jusqu'à en vomir, ou parfois même à en mourir.

Ne désirant pas perdre de vue sa cible, qui se dirigeait à présent vers l'une des artères principales de la ville, la photographe pressa le pas. Elle ne pensait pas apprendre grand chose, mais elle appréciait le travail bien fait, surtout quand il s'avérait aussi intéressant ; de même que l'agent fédéral, elle espérait apprendre des choses sur son employeur, qui restait à ses yeux un personnage bien énigmatique.


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Unionpolis

La nuit, qui était maintenant tombée depuis quelques heures, était éclairée par les sirènes des voitures de police, qui affluaient dans un certain périmètre, non loin de la grande cathédrale de la ville. A quelques rues de l'éminent lieu de culte, des banderoles d'un jaune vif, frappées de la mention « police, ne pas dépasser », entouraient une scène de crime peu avenante.

Les regards des agents de police ne savaient pas réellement où se poser, tant il y avait de choses à voir dans cet effroyable tableau, peint de la main d'un personnage ayant fait preuve d'une violence inouïe. Un corps, impossible à identifier tellement le visage avait été meurtri, probablement par une arme contondante ou bien les coups d'un Pokémon, gisait parmi les bennes à ordures et les Rattata, que l'on éloignait à l'aide de Caninos bien dressés pour effectuer cette tâche.

Au vu des vêtements, il devait s'agir d'une femme ; la pauvre ne bénéficierait jamais d'un enterrement en règle, étant donné l'état déplorable du corps. Le chef de brigade eut un pincement au cœur, en voyant le grand sac mortuaire noir se refermer sur ce qu'il restait — un amas de chair informe et purulent — du visage de la défunte.

Mais ce qui horrifia le plus les représentants de l'ordre, ce fut sans nul doute les cinq lettres peintes sur le mur, dans un rouge rappelant le sang ; « Atlas ».