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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 23/04/2017 à 09:32
» Dernière mise à jour le 10/12/2019 à 13:35

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 311 : La nature du Marquis
Silvestre avait fait jouer de ses anciennes relations de Dignitaire pour trouver quelqu’un qui avait un avion et qui les amène, Divalina et lui, en toute discrétion pour Sinnoh. Il aurait été en effet inutile de passer par l’aéroport, que ce soit celui de Kanto ou de Johto. Il n’y avait plus aucun vol à destination de Sinnoh, pour la simple et bonne raison que la région était une alliée de la Confédération Libre, et donc une ennemie de Venamia et de son Grand Empire. L’ami de Silvestre, un millionnaire excentrique du nom de Duvos qu’il avait côtoyé quand il était encore Dignitaire, possédait un petit jet privé et avait été ravi de conduire les deux anciens Apôtres d’Erubin vers la région natale de Divalina.

- Sinnoh est toujours un coin aussi sympa, surtout en ce moment où le monde part en couille, leur assura Duvos qui conduisait son avion lui-même tout en parlant avec ses passagers. Vous avez quitté votre région depuis longtemps, mademoiselle ?

- Quelque années, répondit laconiquement Divalina, toute à sa contemplation des nuages derrière le hublot. Je ne l’ai pas trop visitée hélas. J’habitais l’Aire de Détente, sur l’île nord-ouest.

- Bigre ! S’étonna Duvos. Vous deviez être sacrément friquée pour habiter là-bas. Y’a que des énormes villas et manoirs de célébrités.

- Je suis comtesse, lui apprit Divalina, l’air de rien. Ma demeure était la plus grosse de toute l’île. Mais on me l’a volée, et je reviens pour la récupérer.

- Ohhhh, je vois, madame la comtesse ! Eh bien, je vous souhaite bonne chance. Même si Sinnoh est calme en comparaison de Johkan, elle a son lot de trucs pas nets. Figurez-vous qu’il y a six mois, sa plus grande ville, Féli-cité, a été attaquée par des robots venus de l’espace ! Dingue ! Où va donc ce monde, on se le demande…

Silvestre se retint de préciser à son ami qu’il en savait même pas le quart, de ce qu’il se passait réellement. Et ça n’allait vraisemblablement pas aller en s’arrangeant. Duvos les déposa donc, sur demande de Divalina, sur l’île Nord-Est de Sinnoh, qui abritait le fameux secteur combat, lieu de prédilection de tous les grands dresseurs Pokemon. Située au pied du Mont Abrupt, la principale attraction de cette zone était bien évidement le Battle Frontier de Sinnoh, et ses cinq bâtiments de combat.

L’Aire de Détente, où se trouvait la demeure de Divalina, se situait plus loin vers l’Est, aussi les deux compagnons prirent-ils un taxi jusqu’à là-bas. Ils mirent longtemps à en trouver un d’ailleurs. Il n’y avait guère de touristes sur cette île, seulement des dresseurs ou de riches propriétaires. Divalina admirait le paysage de son île natale avec son air juvénile innocent. Silvestre se demandait vaguement si elle avait un plan quelconque contre Jivalumi, ou s’ils allaient tous deux droit vers leur mort. Enfin, Divalina avait plus de chance de survivre que lui. Si elle mourrait, Jivalumi aussi, donc l’Agent de la Corruption aurait tout intérêt à la garder en vie. Au bout d’un moment de route, le chauffeur déclara qu’il ne pouvait plus continuer. En effet, la route se perdait dans des reliefs montagneux encerclés de hautes herbes.

- L’Aire de Détente n’est pas loin, mais en voiture c’est plus possible, m’sieur dame. C’est une route pour les dresseurs. Les pouvoirs publics ne se sont jamais embêtés à faire des travaux, vu que tous les millionnaires de l’Aire de Détente rentrent chez eux soit en jet soit en bateau.

Silvestre le remercia et le paya. Bah, ils feraient donc un peu de trajet à pied. Ça lui donnerait ainsi le temps d’encore plus redouter le moment où il serait face au manoir Divalina. Des Pokemon sauvages puissants pullulaient dans le coin, et Silvestre dût utiliser sa canne en or qui pouvait projeter un champ énergétique pour se protéger.

- Donc euh… commença Silvestre à sa compagne. Si je me souviens bien de vos propos, on a toute les chance que Jivalumi soit absente de chez vous, et donc de nous préparer à… ce que vous devez faire, quoi que ce soit ?

- Ça, c’était avant que Vaslot sache où nous nous rendons, répondit la jeune comtesse en faisant des boucles avec ses mèches multicolores. Il aura sûrement dit à Jivalumi de se tenir prête à notre arrivée.

- Vous pensez toujours qu’il sert véritablement le Marquis ?

- Qu’il le sert… ou que ce soit carrément lui.

- Je n’ai jamais aimé Worm, mais vous avez des preuves concrètes, en dehors de vos… euh… pressentiments - que je respecte tout à fait d’ailleurs - mais…

- Il y a des pièces qui s’emboîtent parfaitement, Silvestre. Il suffit de bien visualiser le dessin du puzzle. C’est ce que j’ai fait toute cette année : j’ai fait plein de recherches, pour emboîter des pièces et toucher du doigt la vérité. Je me méfiais du Chef Vaslot depuis un moment, mais je suis restée au manoir Brenwark, pour consulter plusieurs ouvrages de la grande bibliothèque ayant trait à Erubin et Horrorscor.

Silvestre était impressionné. Il n’aurait pas imaginé la lunatique Divalina si sérieuse.

- Et donc ? Pouvez-vous partager avec moi le cheminement de vos pensées ?

Divalina s’arrêta d’un coup. Silvestre se demanda ce qu’elle avait vu ou entendu, mais la comtesse se contenta de se baisser pour ramasser une brindille d’herbe, puis reprit sa marche. Silvestre tâcha de ne pas paraître perplexe devant ce geste. Après tout, Divalina était une habituée des actions ou paroles pour le moins bizarres.

- Tu te souviens quand la X-Squad a découvert le laboratoire du scientifique Rocket Lirian à Johto, il y a un an ?

Silvestre fouilla dans sa mémoire.

- J’en ai entendu parler, je crois. Solaris a dû nous faire un rapport. C’était le professeur qui faisait des recherches sur la création de G-Man artificiels ?

- Oui, confirma Divalina. Il avait emmagasiné dans ce labo tout un paquet de formules Sygma de divers Pokemon. C’était Vrakdale qui avait repris ce laboratoire et s’en était servi pour ses propres expériences, en créant les Sygmus. Mais ce qu’a dit Pixagonal, le Pokemon artificiel qui gardait l’entrée, c'est que quelqu’un avait trouvé le laboratoire avant lui. Notre bon chef Vaslot. Il y a de ça une dizaine d’années.

- Qu’est-ce que Vaslot a été faire là-bas ?

- Il aurait commandé à Lirian une formule Sygma spécifique. Quand j’ai appris cela, avec tous les détails que j’ai pu tirer sur Horrorscor, j’ai eu la certitude que Worm roulait pour le Marquis.

- De quel Pokemon était-ce la formule ?

Divalina s’arrêta encore pour jouer avec sa brindille d’herbe, puis finit par la mettre dans sa bouche et l’avaler.

- Le Pokemon Munja.

- Le truc qui ressemble à une coquille d’insecte vide avec une lune au dessus de la tête ? S’étonna Vaslot. Pourquoi ça vous aurez mis la puce à l’oreille ?

Divalina soupira, comme accablée par la lenteur d’esprit de Silvestre.

- Tu as lu des choses sur Horrorscor, Silvestre ?

- Quelque trucs. Des légendes, pour la plupart… C’est pas spécialement le Pokemon le plus connu du monde.

- Qu’est-ce que tu sais ?

- Les choses basiques. Qu’il a été crée avec deux autres Pokemon par le Dieu Mélénis Asmoth. Qu’il était amoureux d’Erubin, mais jaloux de tous les autres Pokemon du monde qu’elle chérissait. Il a donc tenté de tous les exterminer, et Erubin s’est mise en travers de son chemin. Elle fut mortellement blessée, mais avant de disparaître, elle pleura de tristesse et de pitié sur ce qu’Horrorscor était devenu. Sa larme se changea en pierre, et détruisit le Cœur d’Horrorscor, qui depuis n’existe que sous forme d’âme désincarnée qui trouve refuge dans l’esprit d’hôtes, comme un parasite.

- Mais sur le Pokemon en lui-même ? À quoi il ressemblait quand il avait encore une substance physique ? De quel type il était ?

- Je ne me suis jamais posé la question. Ça doit dater pas mal. J’imagine que Dame Cosmunia doit savoir ces choses là, elle qui était là à l’époque.

- Oui, je tiens ces informations d’elle. Ou plutôt, c’est ma tante, celle qui fut Apôtre avant moi, qui l’a su d’elle. Asmoth, le Dieu des Mélénis Noirs, s’est servi d’un art perdu du Flux nommé la Graphiria pour créer trois Pokemon à partir de rien. Ainsi naquirent Falkarion, Diavil et Horrorscor. Mais pour ce dernier, contrairement aux deux premiers, il se servit d’une base de création.

- C’est-à-dire ?

- La pierre du Pokemon Spiritomb. Asmoth l’améliora et enfouie en elle de grands pouvoirs, pour créer ainsi le Cœur d’Horrorscor. Donc, même si Horrorscor est un Pokemon créé par une puissance supérieure, unique et sans pré-évolution, il est immensément lié à Spiritomb. On peut donc le considérer comme l’évolution de Spiritomb, même si techniquement, ce n’est pas vrai. En tout cas, il a le même type que lui : Ténèbres et Spectre. Et jusqu’à la découverte au grand jour du type Fée, un Pokemon de type Ténèbres et Spectre ne craignait pour ainsi dire aucun type.

- D’accord, mais quel rapport avec Vaslot et la formyle Sygma de Munja ?

Divalina leva les yeux au ciel.

- Tu dois être vraiment mauvais au puzzle non, Silvestre ? Quand Horrorscor possède un corps, il offre une chose sur trois possibles à son hôte.

- Oui, ça je sais. Ses pouvoirs, sa nature ou sa capacité de prédiction

- Exact, ce qui en terme Pokemon signifie : ses attaques, son type ou son talent spécial. Imagine un peu : il offre son type Spectre et Ténèbres à son hôte, et puis ce même hôte se débrouille pour acquérir le Talent Spécial de Munja : Garde Mystik. Ce Talent est unique et propre à Munja : il permet d’être insensible à toute attaque qui ne soit pas super efficace. Munja est un type Insecte et Spectre ; il craint donc pas mal de chose. Mais un type Ténèbres et Spectre, lui, ne craint rien à part le Fée. Tu vois où je veux en venir, maintenant ?

Silvestre venait en effet de faire le lien durant l’explication de Divalina.

- Le Marquis des Ombres actuel… il possède le corps d’Horrorscor, et donc son type Ténèbres et Spectre. Et c’est pour cela… qu’il voulait la formule Sygma de Munja ?!

- Bingo. Avec elle, il a pu devenir un Sygmus de Munja, et acquérir son Talent Spécial Garde Mystik. Ainsi, le Marquis des Ombres est quasiment invincible. Seule les attaques Fée peuvent le toucher. J’ai eu la certitude de ça après avoir écouté le rapport d’Eryl et de Mercutio Crust après leur virée à Dolsurdus. Ils ont fait face au Marquis, mais toutes leurs attaques, même le Flux, ne lui ont rien fait du tout.

Silvestre commença à saisir la gravité de ce qu’affirmait Divalina.

- Et donc alors… cette chasse aux Pokemon Fée qui a eu lieu à Kalos…

- Oui. Le Marquis a dû ordonner à ses troupes d’exterminer tous les Pokemon Fée qu’ils trouveraient, car c’est la seule chose qu’il craint. Tout est lié, et tout est logique si on prend la peine de réfléchir. Il ne fait aucun doute que Vaslot a commandé cette formule Sygma pour le Marquis, ou pour lui-même s’il est le Marquis.

- Mais la formule Sygma n’est pas stable non ? S’exclama Silvestre. Elle rend hideux, imparfait et finalement, on peut en mourir avec le temps.

- J’imagine que le morceau d’Horrorscor dans le Marquis a su stabiliser la transformation. Il est aussi très probable que le Marquis contrôle aussi les attaques de Munja. Selon Mercutio Crust, il a pu manipuler les ombres autour de lui, ce qui peut équivaloir à l’attaque Ombre Portée.

Silvestre respira un grand coup pour se calmer.

- Donc, je résume : le Marquis des Ombres est insensible à tout, sauf aux attaques Fée. Il possède une large gamme d’attaques Spectre et Insecte du fait de Munja. Et il y a une chance, selon vous, qu’il soit bel et bien Vaslot lui-même ?

- C’est une possibilité, oui, acquiesça Divalina. Mais même si ce n’est pas le cas, Vaslot travaille forcément pour lui. Je n’ai pas réussi néanmoins à trouver quels étaient ses objectifs, pourquoi il a si longtemps servi les Gardiens, ni pourquoi il s’amuse à les diriger aujourd’hui. Il doit chercher quelque chose. Quoi qu’il en soit, il fait donc peu de doute qu’il a révélé à Jivalumi que nous allions venir.

- Je vois… J’ai juste une dernière question. Vous la trouverez sans doute un peu stupide, mais… Si on est sûr d’aller droit dans un piège, euh… pourquoi nous y allons ?

Divalina lui servit son doux sourire rêveur qui était sa marque de fabrique.

- C’est évident, Silvestre. Pour le déjouer.


***


Jivalumi avait quitté le front d’Hoenn dès que Mister Smiley… ou plutôt Silas Brenwark lui avait donné son autorisation. Ça ne lui déplaisait pas, la guerre, même s’il s’agissait de celle de Venamia. Elle serait bien restée plus longtemps sans se faire prier. Ces batailles à grande échelle, avec tant d’ennemis en face, étaient parfaites pour satisfaire son désir de destruction. Jusqu’ici, les Agents de la Corruption avaient toujours opéré dans l’ombre, sans réel coup d’éclat, et de fait, un être comme Jivalumi, si puissant et si désireux d’apporter la désolation avait été frustré.

Mais désormais, le camp du Seigneur Horrorscor agissait au grand jour. En restant dissimulé derrière Venamia, qui faisait office de paratonnerre pour eux, mais au grand jour quand même. Jivalumi pouvait enfin laisser libre cour à sa fureur et sa puissance. Ainsi donc, si elle avait été surprise par les révélations de Silas les concernant, lui et cette fille Lyre, elle n’y accordait pas tant d’importance que ça. Peu importe de qui elle prenait ses ordres. Peu importe qui était le Marquis, ou qui avait pu l’être par le passé. Du moment qu’elle pouvait jouir de sa liberté et de sa férocité, elle se fichait de savoir qui elle servait. Elle s’était mise au service des Agents de la Corruption non pas par idéologie, mais seulement parce qu’ils lui permettaient d’avoir ce qu’elle n’avait jamais eu en tant que simple Doppelganger : sa liberté et sa conscience de soi.

Ça avait été deux choses que Divalina lui avait toujours refusées. Elle l’avait considérée comme sa propre ombre, une extension d’elle-même, comme un membre, ou un outil. Elle n’avait jamais tenté de comprendre son propre Doppelganger, ni même d’envisager le fait que Jivalumi puisse désirer des choses. D’ordinaire, les Doppelganger de la famille Divalina étaient assez passifs, se contentant de se soumettre à la volonté de leur possesseur. Mais Divalina était née avec un pouvoir au-delà de la moyenne, sans nul doute la plus puissante de toute sa famille. Son Doppelganger s’était illustré par sa force, et c’était peut-être cela qui l’avait rendu différent des autres, plus indépendant.

Jivalumi s’était interrogée. Pourquoi se sentait-elle si mal ? Pourquoi ne trouvait-elle elle pas sa place dans son simple statu de Doppelganger ? Elle avait essayé d’en parler à sa maîtresse, mais la jeune fille qu’avait été Divalina alors, pourrie gâtée depuis la naissance, avait balayé tout cela d’un revers de main méprisant. Le propre Doppelganger de la mère de Divalina lui avait conseillé de laisser tomber ces questions existentielles pour se contenter de servir sa maîtresse, comme tous les Doppelganger l’avaient fait à ce jour.

Jivalumi avait donc pris sur elle pour faire taire ses propres désirs et interrogations, et avait servi Divalina en silence. Mais elle n’avait jamais été pleinement satisfaite. Elle avait seulement refoulé ses envies, qui avaient continué à la brûler de l’intérieur. Et puis un jour, ils étaient arrivés. Lord Vrakdale, Lilwen, Fantastux et les autres. Ils avaient attaqué le Manoir Divalina pour éliminer la comtesse en titre, membre des Apôtres d’Erubin. Sa nièce les avait combattu avec son Doppelganger, et c’est alors que Vrakdale avait parlé à Jivalumi, ce qu’aucun humain n’avait jamais fait.

- Tu es une bien triste créature, lui avait-il dit. Cela te va, de rester attachée à cette fille toute ta vie ? Ne désires-tu pas être libre ? Ne désires-tu pas marcher par toi-même ?

Ces mots avaient résonné au plus profond de son être, et Jivalumi s’était stoppé, malgré les ordres de Divalina. Vrakdale lui avait vanté les mérites de la liberté, et donc par extension de la corruption. Accepter la corruption, c’est accepter la liberté. Une vie non régit par des règles quelconques, mais par le libre arbitre, par la seule puissance. Jivalumi avait alors fait quelque chose qu’aucun Doppelganger avant elle n’avait fait : elle s’était détachée de sa maîtresse, elle qui pourtant n’était qu’une ombre de combat avec une conscience. Divalina, impuissante, avait pleuré, l'avait supplié de ne pas la laisser.

Jivalumi avait alors laissé libre court à tout son ressentiment contre elle. Quand elle avait terminé, la jeune fille était quasiment morte. Elle s’était arrêtée à temps pour ne pas l’achever, car même si Jivalumi s’était détachée de Divalina, elle restait liée à son existence. Jivalumi avait pris le Manoir et rejoint les Agents, tandis que Divalina avait pris la fuite, se réfugiant chez les Gardiens de l’Innocence. Jivalumi n’aurait jamais cru qu’elle ait le courage de revenir lui faire face après ces années passées. Mais elle serait ravie de pouvoir l’humilier encore plus.

Voilà pourquoi elle était rentrée au Manoir Divalina à Sinnoh plus tôt que prévu. En tant que Doppelganger, elle ne serait jamais vraiment libre. Sa condition lui imposait de revenir au moins une fois par semaine au manoir, où elle pouvait recouvrer ses forces. Détachée comme elle l’était de sa maîtresse, elle ne recevait plus sa force vitale qui maintenait son existence. Il n’y avait qu’ici, dans cette ancienne demeure qui avait abrité des générations entières de Divalina, qu’elle pouvait se réapprovisionner en énergie. Plus elle passait de temps dehors, plus ses joyaux incrustés dans son corps perdaient de leur éclat. Si jamais ils devenaient tous noirs, Jivalumi cesserait d’exister. Ils étaient comme ses piles portatives.

À son arrivée au Manoir, tous les domestiques, une dizaine, l’accueillirent dans le hall d’entrée en s’inclinant profondément. À la mort de la tante de Divalina, et à la fuite de cette dernière, Jivalumi était devenue la maîtresse de ce manoir. Les employés locaux savaient bien entendu tout sur les Doppelganger, et pour eux donc, Divalina et Jivalumi n’étaient que deux faces différentes d’une même pièce. Les rares qui avaient préféré se rebeller n’était plus en vie. Jivalumi les avait tués d’une façon atroce devant tous les autres, et désormais, ces derniers étaient parfaitement disposés envers leur nouvelle patronne.

- Bon retour parmi nous, Dame Jivalumi, firent-ils en un chœur parfait.

- Merci. Avons-nous eu de la visite en mon absence ?

Jivalumi voulait juste savoir si Divalina était déjà arrivée. Personne ne venait jamais ici, évidement. Jivalumi n’était pas spécialement une figure publique. Vu son apparence, toute noire, avec des cheveux mobiles et d’énormes dents, il suffisait qu’elle apparaisse devant des gens pour que ces derniers prennent la fuite en hurlant. C’est pour cela en outre qu’elle revenait au Manoir discrètement, via un hélicoptère appartenant aux Agents de la Corruption. Légalement parlant, elle se faisait passer pour la comtesse Divalina, et comme c’était une très vieille famille noble de Sinnoh, personne n’était encore été venu la déranger. Jivalumi tenait à ce que ça reste comme ça. Évidement, elle pouvait tuer tous ceux qui fouilleraient un peu trop, mais elle tenait à préserver sa propriété sur ce manoir.

- Effectivement madame, répondit l’intendant en chef du manoir.

Jivalumi fut surprise. Elle pensait être arrivée bien avant Divalina. Et pourquoi ses domestiques avaient l’air si calmes en sachant la fille de leur ancienne maîtresse revenue pour en découdre ?

- Vraiment ? Elle est là ?

- Elle, madame ? Il s’agit d’un jeune garçon. Un certain monsieur Gluzebub, envoyé par le Marquis des Ombres, a-t-il dit. Vous le trouverez dans la cuisine, madame.

Jivalumi fut perplexe, et assez agacée. Pourquoi le Marquis lui avait-il envoyé un de ses Démons Majeurs ? Elle voyait bien assez ces Pokemon au front d’Hoenn pour qu’elle n’ait envie de les accueillir chez elle. Surtout ce gros balourd de Gluzebub. Le Pokemon de la Gourmandise avait un estomac géant, mais un cerveau minuscule. Le Marquis la croyait-il si faible au point d’avoir besoin de lui pour s’occuper de Divalina, une fille sans pouvoir ? Ou alors il l’avait envoyé pour la surveiller ?

Malgré sa colère, Jivalumi tâcha de se calmer. Elle n’avait pas à discuter les ordres du Marquis, et manquer de respect à un Démon Majeur pouvait se révéler dangereux. Jivalumi se savait extrêmement forte, mais ces Pokemon là… c’étaient des monstres, tout simplement. Malgré tout l’amour pour les combats et le carnage de Jivalumi, elle ne tenait pas vraiment à se mesurer à un seul d’entre eux, et encore moins à leur chef, Wrathan de la Colère, qui était l’équivalant d’un dieu maléfique. Jivalumi prévint donc ses employés.

- C’est un invité de marque. Vous le traiterez comme si c’était moi et accéderez à la moindre de ses demandes. Je ne garanti pas la vie de celui ou celle qui lui manquera de respect. Est-ce bien clair ?

Les domestiques s’empressèrent d’acquiescer. Jivalumi était quand même un peu inquiète. Gluzebub avait un amour inégalé pour tout ce qui était comestible… et même ce qui ne l’était pas, à vrai dire. Tout ce qui avait une forme définie était pour lui destiné à finir dans son estomac. À Hoenn, ce gros balourd s’était même mis à dévorer les immeubles. Mais il avait une préférence notable pour les humains. Jivalumi craignait qu’il ne se mette à goûter à une servantes ou deux.

Quand elle arriva dans la grande cuisine du manoir, elle fut un moment pétrifiée sur place. Tout était sens dessus dessous, les frigos vidés. Des traces de nourritures de toute sorte salissaient le sol d’ordinaire d’un blanc éclatant. Et au milieu de tout cela, il y avait Gluzebub sous sa forme humaine, celle d’un garçon dodu au gros nez et aux vêtements violets, tâchés de toutes parts. Ce spectacle souleva le cœur de Jivalumi. Même si elle n’en avait pas l’air, elle était une maniaque de l’ordre et de la propreté dans son propre manoir.

- Oh, Jivalumi, la salua Gluzebub avec une cuisse de dinde dans sa main. Ton garde-manger est déjà vide. C’est dingue… J’ai à peine pioché dedans, et y’a déjà plus rien !

- Gluzebub… Pourquoi es-tu là ?

- Euh… pourquoi ? Oui, pourquoi…

Le Pokemon à forme humaine sembla fouiller dans sa mémoire. Comme Jivalumi le savait, il était particulièrement lent d’esprit.

- Ah oui, ça me revient ! Le Seigneur Marquis m’a dit que je pourrai goûter à un nouveau plat : l’Apôtre d’Erubin ! Je me demande quel goût ça a… Il parait qu’il y en a deux qui vont arriver chez toi. Le Marquis m’en a promis un.

- Je vois… soupira Jivalumi.

Le Marquis l’avait bel et bien envoyé pour l’assister, ou du moins la surveiller, en lui faisant miroiter un mets d’exception. Si Gluzebub voulait manger Silvestre Wasdens, à sa guise, mais elle doutait qu’il lui trouve un goût particulier juste parce qu’il était un Apôtre d’Erubin. Mais bon, Jivalumi n’en savait rien après tout. Elle n’avait jamais mangé d’humain. Ça ne lui disait pas grand-chose, même si elle aimait le goût de leur sang. Mais comme elle avait besoin de la coopération de Gluzebub pour qu’il reste tranquille, elle utilisa jusqu’au bout la ficelle de Marquis. De toute façon, cet idiot trouvait tout « bon », même le goudron…

- En effet, les Apôtres d’Erubin sont un morceau divin, une race d’humains très rares, spécialement assaisonnés pour un palais exigeant comme le tien.

- Ohhhh ! Oui oui ! Je veux absolument goûter !

- Et tu le feras, mais sous quelques conditions. Il ne faut pas que tu prennes ta forme ta vraie forme ici, ni que tu touches à mes humains. Je veillerai à re-remplir mon garde-manger le temps que les Apôtres arrivent. Ah, et chose importante, tu ne mangeras que l’humain mâle au costume doré. La fille est à moi. Tu as bien compris, Gluzebub ?

- Oui oui ! Fit-il d’un ton joyeux.

Il engloutit sa cuisse avec l’os entier, avant de roter fortement, dégageant une odeur nauséabonde. Quel Pokemon répugnant… Mais le pire, c’était que sous sa forme Pokemon, il était encore plus répugnant. L’aura qu’il dégageait était aussi nocive. Comme tous les autres Démons Majeurs, Gluzebub propageait son Péché Capital tout autour de lui. Ainsi, Jivalumi fut prise d’une soudaine envie de manger. Elle se dit qu’une fois Divalina arrivée, elle pourrait peut-être goûter un bras ou une jambe d’humain, pour voir quel goût ça avait.






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Mot de l’auteur : élection présidentielle des fics de Malak

Aujourd’hui, c’est jour de vote. Je ne vais pas reparler des candidats en lice et de mes choix personnels. J’ai prévu à la place un petit truc sympa. Un vote pour élire le président de mes persos de fics. Les candidats en lice sont :

- Lady Venamia, du parti UMP ( Union pour mon Monde Parfait )
Slogan : Ensemble, Dominer le Monde devient possible (parodie Sarkozy)

- Galatea Crust, du parti Social-Meetic
Slogan : Faire battre le cœur des mecs (parodie Hamon)

- Horrorscor, du parti Les Corrupteurs
Slogan : Le courage de la corruption (parodie Fillon)

- Rudolf Fitvirol, du parti Lutte Patronale
Slogan : Faire entendre le camp des magouilleurs (parodie Arthaud)

- Memnark, du NPA ( Nouveau Parti Akyriste )
Slogan : Vos vies pour mon profit (parodie Poutou)

- Berstbrand, du parti Front Bertsbrand
Slogan : Au nom de Moi (parodie Le Pen)

- Mercutio Crust, du parti En Cloque
Slogan : Un père indigne doit être une chance pour tous (parodie Macron)

- Ludmila Chen, du parti Paxen Insoumis
Slogan : La Force du mmmgrmm ! (parodie Mélenchon)

- Adélie Dialine, du parti Debout l‘Harmonie
Slogan : Ni noble, ni conne ! (Parodie Dupont Aignan)

- Castel Haldar, du parti Incinérons !
Slogan : Je veux cramer la France ! (parodie Lasalle)

- Erend Igeus, de l’UPR ( Union Personnelle Républicaine )
Slogan : Le Candidat du Millénaire (parodie Asselineau)

- Aedan Tuno, du parti Solidarité Mutante et Regrets
Libérez vous de vos rêves heureux (parodie Cheminade)


( Merci à l’ami Deadlier pour les slogans et noms de partis^^)

Le vote se tient à bulletin secret, c’est-à-dire par MP. Vous m’envoyez votre choix de vote. Résultats la semaine prochaine.