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Le pokémon mystérieux [OS] de oska-nais



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» Auteur : oska-nais - Voir le profil
» Créé le 16/04/2017 à 18:49
» Dernière mise à jour le 02/06/2017 à 16:16

» Mots-clés :   Aventure   Kalos   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre unique
“Quand j'étais petit, j'ai aperçu un pokémon que je n'ai jamais revu depuis…”
Trovato, pokémon Y, devant le château de combat, route 7

*************
Trovato
Trovato avait réussi ! Il avait complété le Pokédex ! Et le pokédex National, s'il-vous-plaît ! Ses joues rosirent de satisfaction. Tant d'années, tant d'échanges, tant de recherches dans Kalos et au-delà ! Tant de campements en pleine montagne, tant d'échecs aussi ! Mais il progressait. Tout doucement, mais il progressait. Et il avait enfin terminé !

Mais sa joie fut de courte durée. En voyant défiler les pages du pokédex de Kalos, pas un seul pokémon ne correspondait à celui qu'il avait vu, étant petit. Aucun. Alors, l'idée lui prit de regarder dans les autres générations. Pourtant, il n'avait pas rêvé, ce jour-là, à Illumis, quand il se préparait, très tôt, pour aller à l'école des dresseurs, à l'autre bout de la route 4…

Fébrile, il fit défiler sur la plaque holographique toutes les « vagues » de pokémons connus, jusqu'à la une… Et pila net. Non, ce n'était pas possible ! Là, entre deux cases, il y avait… un trou ! Un trou ! Non pas une case vide, mais bel et bien un trou ! Ce n'était pas possible ! Même si c'était un pokémon jamais capturé jusqu'alors, il ne devrait pas y avoir cet espace vide… à moins que… Non, c'était scientifiquement impossible !

À moins que ce pokémon… ne soit un pokémon inconnu ! C'était impossible ! On les connaissait tous ! Pourtant… Un pokémon inconnu, mais pour lequel on avait réservé une place libre dans le pokédex…

Trovato croyait pourtant avoir complètement rempli le pokédex… Grâce à un échange inégal pour lequel il avait abandonné toutes ses méga-gemmes, il avait même réussi à avoir un fragment minuscule d'ADN de chaque légendaire connu, pour les enregistrer par scann comme capturés dans le pokédex… Et pourtant… Il fit défiler, et défiler encore les vagues. Pas de trace de ce pokémon, celui qu'il avait vu étant enfant… Il croyait pourtant qu'en complétant le pokédex… Mais non ! Il avait fallu que ce sacré pokémon soit le seul sur plus de 700 existants… Le seul… à ne pas avoir de numéro attribué dans le pokédex ! Le pokédex National, bon Arceus !

Il éteignit le pokédex une dernière fois, découragé. Il prit ensuite la direction du laboratoire du professeur platane. Peut-être que lui pourrait éclaircir ce mystère…

*************
Trovato sortit, dépité, du laboratoire du professeur platane. Le professeur s'était penché sur la question, mais, même après la description physique que Trovato lui avait faite, il avoua ne rien savoir, mais dit par la même occasion qu'il allait se renseigner. Trovato soupira. Quand il s'agissait de se renseigner, le professeur platane n'y mettait généralement pas du sien. Puis, Trovato prit son VTT, l'enfourcha, vérifia les courroies de son sac à dos une dernière fois, puis partit au volant de sa « monture » dans une route voisine. Il avait des informations et observations sur les pokémon à noter.

*************
Alors qu'il notait fébrilement, dans son petit calepin, caché derrière un buisson, les faits, gestes et habitudes de chacun, il sentit une présence qui l'épiait. Il regarda à droite, à gauche, derrière, rien. Il avait dû rêver. Mais, il se sentait toujours observé et tendu. Soudain, il vit les doduo qu'il observait s'agiter, levant les yeux en l'air, angoissés. Il sentit le vent faire frémir les branchages, mais il n'observa rien de concret. Seulement, les pokémon semblaient toujours nerveux… Soudain, ils se mirent à détaler dans tous les sens, tandis qu'un courant d'air passait, agitant violemment les branches des arbres, à tel point que Trovato se demanda un instant si l'une d'elles allait lui tomber sur la tête, ou si ce serait carrément tout l'arbre qui s'abattrait. Mais, heureusement, aucun arbre ne se déracina. Oui, maintenant, Trovato en était sûr. C'était lui qui venait de passer.

*************
Trovato était rentré chez lui. Dans sa chambre, assis devant son bureau, il recherchait quelque chose sur sa tablette holographique. Il cherchait désespérément des informations sur le dernier pokémon qu'il lui restait à attraper. Mais comment trouver des informations si on ne sait ni où chercher, ni que chercher ? Alors qu'il cherchait des informations sur le site officiel de la dernière ville faisant obstacle avant la ligue pokémon, il trouva un témoignage intéressant, mais qui avait été relégué dans les dernières pages du journal, car il n'était pas jugé crédible.

La personne prétendait avoir vu un pokémon passer en coup-de-vent devant elle, partant en direction de la forêt, et affirmait que ce pokémon lévitait, car il n'avait pas d'ailes, et qu'il était grand. La personne affirmait l'avoir suivi et disait que le pokémon s'était réfugié dans une grotte au fond du bois, mais cet article n'aurait pas attiré l'attention de Trovato, si ce n'était que la personne disait que le vent avait agité les ramures des arbres au point d'en faire tomber la neige et de l'emporter dans son sillage sur quelques mètres. Quand il eut lu cela, Trovato se leva brusquement, fit tomber sa chaise et plaqua ses deux mains sur son bureau. Ce ne pouvait être que lui ! Et, si ce n'était pas lui, au moins ça aura eu le mérite de le faire voyager un peu, comme disait sa mère.

Il courut, prit des hyper potions, une gourde, un en-cas pour la route, et une doudoune chaude, qu'il fourra tant bien que mal dans son sac, très petit et déjà bien rempli. Puis, il appuya de toutes ses forces dessus pour la faire rentrer et pouvoir fermer la fermeture éclair de son sac. Une fois cela fait, il prit soin d'attacher son casque sur sa tête, courut dans le salon sous l'œil étonné de sa sœur, prit son vélo, et lança à sa sœur qui lui demandait ce qu'il faisait :

- Dernier pokémon de mon pokédex !

Celle-ci haussa les épaules, habituée à le voir partir n'importe où, quand cela concernait le pokédex.

Une fois dehors, Trovato enfourcha son vélo et pédala aussi vite qu'il le put, passant devant les piétons étonnés et les groupes de touristes qui le pointaient du doigt. Il traversa les routes, la ville de nevartault, et descendit de son vélo pour passer dans le bâtiment qui servait d'entrée à la ligue pokémon. Mais, alors qu'il allait traverser, il fut pris par le bras et jeté négligemment dehors. Quand il expliqua qu'il allait compléter le pokédex national, on lui rit au nez, lui disant qu'on avait jamais vu une excuse si peu crédible, et il fut encore une fois jeté dehors, dans le froid.

*************
Alors qu'il était pour la énième fois expulsé du bâtiment, Trovato eut une idée. Une idée qui, certes, n'était pas très bonne, mais une idée qui pourrait tout de même marcher. Il déplia son vélo, l'enfourcha, et pédala comme un dératé dans le bâtiment. Il entendit des cris, des hurlements de gens qui vociféraient que cet endroit n'était pas un skate-parc, mais il les ignora. Il ferma les yeux, ne se concentrant plus que sur son objectif : avancer. Sortir de ce bâtiment, car il savait qu'une fois dehors, on ne prendrait pas la peine de le poursuivre.

*************
Il déboucha à l'air libre. Enfin. Il pédala encore sur quelques mètres, pour ne pas se faire interpeller pour un éventuel combat, puis, une fois dans la “porte” qui séparait la ville de la route, s'autorisa enfin à descendre. Immédiatement après l'avoir franchie, le froid le saisit à la gorge, aussi il s'empressa de se vêtir de sa doudoune jaune, plia son vélo et le mit dans la place laissée vacante, et se dirigea vers le centre pokémon, pour profiter d'un chocolat chaud bien mérité et d'une nuit de sommeil.

Trovato entra dans le centre pokémon, donna ses pokémon à l'infirmière Joëlle pour un bilan de santé, se paya un chocolat chaud au lait meumeu, des hyperballs, car il était presque en rupture de stock -il n'était jamais vraiment en rupture de stock, se laissant une marge de 20 hyperballs, par sécurité- et s'assit à la fenêtre. Ses pensées divaguèrent et retournèrent encore et toujours à un même point : le pokémon mystérieux. Soudain, il fronça les sourcils. Il avait l'impression d'être observé. Il tourna la tête de tous les côtés. Non, rien. Ce devait être la fatigue.

Il alla au dortoir, se choisit un lit libre, posa son sac par terre, s'allongea et s'endormit presque aussitôt, épuisé par sa journée de vélo.

*************
Trovato était dans le noir. Autour de lui, tout était sombre, vide. Et, mystérieusement, il avait les pieds posés sur une surface invisible, et pouvait se déplacer. Mais, étrangement, il ne prit pas compte de ce détail. Il était vide, semblait attendre quelque chose… Mais quoi ? Soudain, il sursauta. Il avait eu l'impression, un bref instant, d'entendre un bruit. Il tendit l'oreille, mais seul le silence lui répondit. Il pensa alors que c'était son imagination.

Mais, alors qu'il commençait à marcher vers une destination quelconque, il entendit de nouveau un bruit.

Bom, Bom, Bom,

C'était un cœur.

Bom, Bom,

Un cœur puissant.

Bom

Le bruit résonna juste à côté de l'oreille de Trovato. Une odeur d'éther envahit ses narines. Contre sa peau, il sentit un fugace instant une fourrure mouillée, et il entendit un “Ploc”.

Il se retourna brusquement, épouvanté, les battements affolés de son cœur résonnant à présent seuls dans le néant. Mais il n'y avait rien. Juste du noir.
Trovato soupira de soulagement. Si il n'y avait personne, personne ne pourrait lui faire de m…
Tu ne pourras jamais me capturer !
Qui avait parlé ? À qui cette voix froide, dure, enrouée et hostile appartenait-elle ?
Trovato se mit à courir. Il courut comme il n'avait jamais couru. Mais il trébucha, et tomba. Il crut qu'il allait heurter la surface invisible, mais celle-ci s'était mystérieusement désintégrée. Il chuta.


*************
Trovato se réveilla en sursaut. Quel drôle de rêve il avait fait, tout de même ! Les battements irréguliers de son cœur se calmèrent peu à peu, tandis qu'il respirait calmement, comme on le lui avait appris. Il essuya la sueur qui coulait de son front, pendant qu'il expirait une dernière fois, chassant les derniers lambeaux de rêve au plus profond de son inconscient. Il regarda son holokit. Il était minuit. Trovato devait songer à dormir, s'il voulait remplir son pokédex, demain. Il ne mit pas longtemps à s'engourdir, tant sa fatigue était grande. Pourtant, quelque chose le turlupinait. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait l'impression de…

- J'en ignore la raison, mais je me sens épié… murmura-t-il juste avant de s'endormir pour de bon.

*************
Le pokémon mystérieux
Le pokémon mystérieux espérait que le jeune humain allait prendre au sérieux son avertissement et déguerpir sur-le-champ, car sinon il allait finir comme l'autre avorton roux et orgueilleux, écrasé par son pokémon. Mais, quand il avait sondé l'esprit du jeune garçon timide, lui causant une peur bleue au passage, il avait bien compris ce qu'il allait décider. Et il l'attendait du pied ferme.

Scrutant les ténèbres de son territoire, à l'endroit où on devinait l'ombre de la sortie, le pokémon sourit. C'était bien la première fois qu'il attendait avec autant d'impatience un humain, alors que, d'habitude, il essayait de se cacher, ou alors en finissait vite, car ils lui gâchaient de son temps… Mais là, c'était différent. L'humain avait quelque chose de spécial. Une contradiction de son esprit : Il était déterminé à remplir le pokédex, mais fuyait dés que la moindre trace de danger (ou de danger illusoire, d'ailleurs) se profilait à l'horizon. Cela allait être drôle.

Le pokémon mystérieux rit.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ri.

En fait, il venait de se rendre compte qu'il n'avait jamais ri, auparavant.

En fin de compte, peut-être qu'il avait bien fait de sonder les esprits des habitants de la ville quand il avait senti une perturbation.

Cela lui permettrait de préparer une entrée en matière théâtrale au garçon.

Peut-être que, finalement, il n'allait pas lui jeter dessus son pokémon le plus lourd ?

*************
Trovato
Trovato prit son petit-déjeuner en silence dans le réfectoire, trop absorbé par ses pensées pour prêter attention au brouhaha autour de lui. Il mangea machinalement, débarrassa son plateau, sortit, puis regarda l'heure sur son holokit… Quoi ? Il était déjà onze heures ? Trovato monta en catastrophe les escaliers qui menaient au dortoir, attrapa son sac d'une main, sa ceinture à pokéballs de l'autre, dévala de nouveau quatre-à-quatre l'escalier dans le sens inverse, et déboula en trombe dans l'allée. Remarquant qu'il avait oublié d'enfiler son manteau, qu'il faisait toujours aussi froid dans la ville et décidant qu'il n'allait pas s'arrêter pour prendre sa doudoune dans son sac, sachant qu'immédiatement après être sorti de la ville il devrait l'enlever, il saisit son vélo pliable, l'enfourcha et traversa la ville comme une flèche, en direction du bois.

*************
Le pokémon mystérieux
Le pokémon mystérieux le sentait. La prochaine personne qui venait le défier s'approchait dangereusement vite de lui. Voyage à dos de pokémon ? Tss. Il détestait qu'on asservît les pokémon pour quelque raison que ce fut.

*************
Trovato
Trovato pédalait comme un fou. Les pokémon n'avaient pas peur et sa vitesse ne les effrayait pas, mais il allait tellement vite qu'il leur passait sous le nez. À un autre moment, il aurait eu de la peine à voir leurs mines dépitées ou ahuries, mais il était sur le point de compléter le pokédex national, et n'avait que faire de laisser des zoroarks aux bras ballants derrière lui. Alors qu'il poussait sur ses pieds de plus en plus vite, ahanant comme un tauros, il vit de la lumière, au bout de l'allée. Enfin ! Ce n'était pas trop tôt ! Il pédala d'autant plus vigoureusement, avalant les derniers mètres… Puis déboucha dans une clairière couverte d'un tapis de fleurs jaunes aux effluves enivrantes.

Trop surpris de se rendre compte que les derniers mètres n'étaient en fait pas les derniers, il en oublia de freiner, et sa roue avant percuta de plein fouet un rocher. Il fit un vol-plané en l'air… Avant de retomber entre des bras dodus mais musclés. Il leva la tête pour voir son sauveur. C'était Urup, le champion de l'arène d'Auffrac-les-congères.
*************
Le champion d'arène regarda Trovato avec sévérité, si bien que celui-ci crut qu'il allait le lâcher pour le laisser tomber par terre. Alors qu'il fermait les yeux se préparant au choc, il fut surpris de se faire doucement reposer à terre. Il releva le regard, mais ce fut pour le baisser aussitôt qu'il eût croisé les deux yeux durs d'Urup. Il se balança d'un pied sur l'autre, gêné, et commença à rougir. Alors qu'il commençait à ressembler à une baie Tomato, Urup, de sa voix bourrue, le ramena sur terre en le faisant sursauter par la même occasion.

“- Que fais-tu ici, petit ?

- Je… Je suis venu remplir mon pokédex, monsieur, répondit le petit, omettant les détails.

- Mais… Dis-moi, petit, tu m'as l'air bien particulier. D'habitude, les dresseurs comme toi viennent me voir pour disputer un badge d'arène, or tu viens de me dire que tu n'avais pas déboulé en trombe dans cet endroit pour les mêmes raisons. Sais-tu au moins que seules les personnes voulant devenir maîtres pokémon ainsi que les habitants d'Auffrac-les-congères ont l'autorisation de venir ici ? S'interrogea Urup.

- M… Mais… Je suis venu pour trouver le dernier pokémon de mon pokédex, moi, monsieur… gémit Trovato, de plus en plus mal-à-l'aise .

Quelques secondes plus tard, il se couvrit la bouche de ses deux mains, mais c'était trop tard. Urup l'avait déjà entendu.

- Tu ne peux pas avoir autant avancé dans la complétion de ton pokédex, petit ! Le rabroua gentiment l'homme. Il te manque sûrement la majorité des pokémons des autres régions, ainsi que tous les pokémons légendaires !

- M… Mais non, monsieur ! Regardez ! S'exclama trovato, appréciant peu d'être pris pour un menteur.

Trovato sortit son pokédex de la petite poche de son sac, l'ouvrit et fit défiler la liste devant les yeux d'un Urup qui n'en revenait pas. Puis, il le referma, le rangea et supplia Urup, qui commençait déjà à hésiter :

- S'il-vous-plaît s'il-vous-plaît s'il-vous-plaît !

Mais Urup se ressaisit et lui répondit, catégorique :

- Non, c'est non ! Je ne fais pas d'exceptions !

- S'il-vous-plaît ? Tenta une dernière fois Trovato

Urup ferma les yeux, croisa les bras et refusa de nouveau. Mais, profitant de ce moment d'inattention, Trovato se saisit de son sac et détala ventre à terre dans le champ de fleur, non sans avoir lancé un “Tant pis, je ferai sans votre accord”, avoir remercié mentalement Séréna qui lui avait appris cette technique de “je-crie-et-je-détale-pour-bien-énerver-les-personnes-qui-m'ont-refusé-le-passage”, et en se jurant accessoirement de ne jamais recommencer -sauf nécessité extrême-.

Comme il supposait qu'Urup ne tarderait pas à se retourner (comme 99 % des êtres humains le feraient dans une situation similaire), Trovato s'aplatit sous le couvert des fleurs, et progressa en rampant un peu au hasard dans la vaste mer jaune.

*************
Trovato et le pokémon mystérieux
Le pokémon tant recherché par Trovato releva la tête. Il avait cru entendre une voix mentale qu'il connaissait, mais dont il n'arrivait pas à retrouver le propriétaire.

Allez, du nerf !

Ah, tiens, elle s'était de nouveau exprimée. Ça y est, le pokémon pensait s'être souvenu du propriétaire de la voix.

Allez ! Un mètre, un autre !

Oui, c'était bien celle du dresseur qui voulait l'attraper. Seulement, il avait oublié son nom . Il y avait eu tellement de dresseurs avant lui à vouloir le capturer… Et ils s'étaient tous dégonflés devant l'homme sur qui il exerçait un contrôle mental, à l'entrée de sa grotte. Juste parce que celui-ci leur avait dit que seuls les dresseurs ayant battu la ligue pouvaient le voir, car il préférait avoir des combats rares et dignes de ce nom plutôt que de voir affluer des débutants qui ne feraient que l'ennuyer et mettre à jour son secret. Et, à ce moment là, il aurait dû fuir. Encore.

Mais, en attendant que sa proie n'arrive, il allait s'amuser un peu avec elle. Tel le persian avec le pikachu, il préférait faire des manières et des coups de théâtre, et de se délecter ensuite des réactions tout aussi imprévisibles et variées que le futur n'est incertain, chacune d'elles étant unique, car il aimait se jouer de ses proies avant de les envoyer à l'hôpital.

Il laissa son esprit dériver autour de l'adolescent, lui laissant le sentiment d'être observé, puis il s'approcha doucement de l'adolescent par derrière et lui susurra à l'oreille, se mettant ainsi en contact direct avec son esprit :

Crois-tu pouvoir un jour m'attraper ?

De son point d'observation légèrement au dessus de sa cible, Le prédateur put voir celle-ci sursauter, ce qui l'emplit de satisfaction. Il la laissa regarder autour d'elle, constater qu'il n'y avait rien, et reprendre sa progression, d'un déplacement plus hésitant, moins rassuré… Puis il s'approcha de nouveau d'elle, et lui parla de nouveau, au creux de son oreille :

Tsss… Petit prétentieux...

Il laissa Trovato regarder autour de lui une nouvelle fois, et le voyant essayer en même temps de rester sous le couvert des fleurs, ce qui, il en avait la confirmation à présent, était compliqué.

Amusé par la tournure des choses, il s'approcha de nouveau, se posta encore une fois tout près de son oreille, et hurla -ou, du moins, fit ce qui correspondait le plus à hurler, avec une voix mentale.

BOUH !

Sa proie se retourna aussitôt, à moitié allongée sur ses coudes, un air horrifié sur son visage, avec ses yeux fouillant le vide qui se trouvait devant lui, sans rien y voir d'autre que… du vide, et cherchant désespérément à trouver un point de repère d'où proviendrait la voix, mais il ne voyait rien, et peinait à trouver les idées claires.

Vois comme tu trembles. Si tu es aussi frêle qu'une feuille morte ballotée par le vent, alors que cela va-t-il donner quand tu seras réellement face à moi…

Trovato n'arrivait pas à trouver un point d'accrochage, et avait beau sonder l'air du regard, il ne trouvait rien. Ce qui ne signifiait qu'une chose : La voix lui parlait à l'intérieur de son esprit. Alors, Trovato fit la seule chose qui lui paraissait sensée dans un cas comme celui-là : il ferma les yeux, et continua sa route à l'aveuglette, ce qui ne changeait pas grand-chose en définitive, car les fleurs étaient trop hautes pour qu'il puisse voir ce qu'il y avait devant lui.

Le pokémon mystérieux fut surpris. C'était la première fois qu'il voyait quelqu'un agir de telle sorte. Peut-être que ce garçon avait réellement une intelligence un peu plus supérieure à celle d'un petit pois. Mais ce que le garçon pensa ensuite le surprit encore plus :

Qui que tu sois, maintenant que j'ai fermé les yeux, tu devrais être plus à ton aise. Il t'est plus facile de communiquer avec quelqu'un ayant les yeux fermés, je me trompe ?

Je vois que j'ai affaire à un connaisseur. Mais même si tu as raison, avec mon niveau de puissance, j'arrive facilement à communiquer avec n'importe qui, que cette personne ait les yeux fermés ou non.

Décidément, cette proie commençait à lui plaire. Comme beaucoup d'autres, il s'était débattu, mais, contrairement à eux, il avait vite trouvé un moyen plus efficace de se libérer : Le faire pénétrer dans son esprit, sur son territoire… Fascinante, cette proie.

*************
Trovato
Il avait été trop paniqué sur l'instant, mais, maintenant, Trovato s'en rendait compte : cette voix, il l'avait déjà entendue quelque part. Mais où ?

Trovato avançait en fermant les yeux, rampant comme un abo. Une poussée avec ses jambes. Deux… Trois… Quand, soudain, il s'arrêta en sursaut : Ses doigts avaient touché une surface mouillée. Il ouvrit ses paupières, et remarqua qu'il se trouvait sur de la boue, devant une grande rivière aux flots mouvants et au courant particulièrement violent. Il n'était, bien entendu, pas question de passer par là. Il se redressa, à moitié couvert de boue brunâtre, et appela son ptéra. Celui-ci apparut dans un torrent de lumière, complètement dépaysé dans ce paysage qu'il ne connaissait pas. Après lui avoir brièvement exposé la situation, son dresseur lui expliqua ce qu'il attendait de lui : il voulait passer l'immense falaise aux aspérités trop rares pour grimper en montant sur son dos. Le pokémon volant, connaissant l'objectif de son compagnon, ne se fit pas prier, et le transporta en haut…

Mais, à peine Trovato eut-il posé pied à terre qu'il glissa, ce terrain étant tout aussi boueux que celui au bord de la rivière. Après un roulé-boulé ininterrompu vers l'entrée d'une grotte, il se cogna aux pieds de quelqu'un. Cette personne l'aida à se relever, mais, immédiatement après qu'il fut sur pied, elle lui indiqua l'endroit par lequel il était venu d'un doigt autoritaire, en s'exclamant :

- Seuls les maîtres de la ligue peuvent entrer dans cette grotte. Je vous prierais donc, mon cher, de revenir quand vous aurez gagné le tournoi.

- Oui, oui, c'est bon, bougonna Trovato, faisant mine de repartir vers la rivière.

Mais, immédiatement après, Trovato se retourna subitement, courut en direction de la grotte… et manqua de se heurter au garçon qui l'avait bloqué il y avait quelques minutes. Mais, ne se décourageant pas pour si peu alors qu'il allait enfin pouvoir attraper le dernier pokémon de son pokédex, il plongea entre les jambes de la personne qui le gênait, se releva couvert de terre, et s'élança dans le long couloir sombre et humide qui le menait vers son objectif. Derrière lui, la personne braillait à s'en faire éclater les poumons, mais elle restait en dehors : elle-même n'avait pas le droit d'entrer, son maître le lui avait ordonné.

Une foulée, deux… Trovato s'arrêta soudainement. Devant lui, le couloir s'élargissait en une grande salle circulaire, d'où il provenait de la lumière. Pourtant, c'était étrange, il ne voyait pas de sortie. S'avançant un peu plus dans la pièce, il eut soudain les pieds trempés. Il recula brusquement. Devant lui s'étendait une grande mare d'eau qui luisait étrangement. Elle était si claire que l'on pouvait voir avec netteté les rides de la roche qui composait son fond, et paraissait si pure que Trovato n'aurait pas hésité une seule seconde à s'y abreuver. Aucune algue ne croissait sur les bords du bassin. Malheureusement, le pokémon mystérieux ne semblait pas être là. Bah, peut être était-il parti en balade, car Trovato était sûr qu'il ne se trompait pas d'endroit. Trovato avait remarqué, grâce aux histoires des personnes qu'il avait rencontrées pour avoir des fossiles de pokémons légendaires, que les lieux sombres, les grottes en particulier, avaient l'air de les attirer beaucoup. Surtout que l'eau au sein de celle où il se trouvait pourrait attirer n'importe quel pokémon -sauf peut-être les types poison. Ce devait être pour cela qu'il n'avait croisé aucun nosférapti en venant, eux qui étaient pourtant, d'habitude, si friands des refuges comme les grottes, pour s'abriter de la lumière du jour qui les aveuglait.

Trovato, jugeant qu'il avait vécu assez d'aventure pour une journée, s'endormit contre la paroi glaciale de la grotte, la tête posée sur son sac, sans remarquer que, dans les hauteurs de l'immense voûte rocheuse, deux yeux luminescents et effrayants le regardaient, tranchant l'obscurité tels un million de petits poignards.

*************
Trovato se réveilla en s'étirant et baillant, se relevant difficilement après une nuit passée contre la paroi froide et inconfortable de la grotte. Courbaturé, il se remit -non sans peine- sur ses pieds, puis, sans prendre le temps de ramasser son sac, il regarda autour de lui, fouillant du regard la grotte. Non. Il n'était pas là. Il se laissa tomber sur ses fesses en soupirant, abattu. Il s'était trompé d'endroit. Une fois de plus.

Cela lui était arrivé souvent, et pourtant il se laissait toujours prendre par l'excitation, et à chaque fois croyait toucher le but… Mais sa main se refermait bien souvent sur du vide. Et plus son engouement était vif, plus sa déception était grande. Et il s'était fait avoir, encore. Cette fois-ci, sa déception avait un fond insondable tant il était profond.

Il soupira une fois de plus, et s'allongea sur le sol de la grotte, la tête posée contre son sac. Puis, il se releva, prépara ses affaires, et, une fois tout terminé, il accorda une nouvelle pause à ses muscles torturés. Il ne se recoucherait plus jamais sur le sol d'une grotte, ah non, ça, plus jamais.

Alors qu'il scrutait les ténèbres qui l'empêchaient de voir le fond de la grotte, Trovato se surprit plusieurs fois à fixer le haut de la grotte. Il regardait autre part, mais ses yeux revenaient invariablement se poser sur le plafond. Le rythme auquel son regard se posait sur les différents endroits de la caverne se fit de plus en plus rapide, tandis qu'il réalisait pourquoi il regardait tout le temps la même portion de grotte : Il sentait une présence. Une présence puissante, impérieuse, intimidante, et par dessus tout très effrayante, ne serait-ce parce qu'elle ne dégageait aucune bienveillance, et même tout le contraire.

Cette présence, Trovato l'avait déjà ressentie à plusieurs reprises… Quand il était petit, notamment… De la sueur commençait à se former sur le front de Trovato alors que son cerveau analysait la situation, et qu'il commençait, malgré son esprit englué dans une panique qui ralentissait son raisonnement, à comprendre la situation. Il espérait que ce ne soit qu'une illusion; qu'il se trompe, comme toujours… Mais toutes ces espérances muettes tombèrent à l'eau quand son regard s'arrêta de tournoyer en tous sens pour se fixer sur un point précis.
Deux yeux violets, durs, froids et inexpressifs.

Trovato bondit sur ses pieds, tandis que la créature descendait de l'endroit où elle était dissimulée. Grande de deux bons mètres, imposante, d'une blancheur fantomatique et pourvue d'une longue queue violet sombre qui s'agitait sans suivre de schéma particulier, comme douée d'une volonté propre. Les yeux de la créature, en revanche, semblaient bien obéir à cette dernière, et restaient fixés sur Trovato, sans ciller, comme pour l'évaluer.

Trovato, lui, était figé de stupeur. Alors qu'il avait accepté l'idée de s'être trompé, voilà que, de nouveau, un évènement venait perturber l'opinion qu'il venait à peine de se forger. De plus, la placidité du regard morne fixé sur lui le pétrifiait. Jamais il n'avait vu, de sa vie, quelque chose d'aussi terrifiant. Une créature imperturbable, mais qui, de par cette invulnérabilité à tout évènement qui aurait rendu béat de surprise quelqu'un d'ordinaire, était effrayante. Même les Ténéfix avaient l'air plus émotifs que lui, et c'était dire ! Car, avec leurs yeux de cailloux, Trovato n'aurait jamais cru pouvoir trouver quelqu'un -ou quelque chose d'ailleurs, car il ne savait pas bien lui-même si la chose qui se trouvait devant lui pouvait être considérée comme vivante- avec une mine plus indéchiffrable. Mais il n'eut pas le temps de trouver d'autres choses auxquelles le comparer, car une voix retentit à l'intérieur de son crâne, perturbant le cours de ses pensées, l'embrouillant, pour finir par lui faire oublier ce qu'il pensait. Une voix qu'il connaissait bien, à présent…

C'est donc toi qui viens me défier… Comment t'appelles-tu?

Mais, alors que Trovato s'apprêtait à répondre à haute voix, il sentit une intrusion dans ses pensées, dans ses souvenirs, et fut pris d'une migraine lancinante, qui ne dura cependant que quelques instants, et s'estompa aussi vite qu'elle était venue. Il se massa les tempes encore un instant, mais la voix ne lui laissa pas le temps de plus récupérer, et continua sur sa lancée.

Bien. Donc, tu t'appelles Trovato. Mon nom est Mewtwo. Enchanté… Ou pas.

Immédiatement après, il se mit en position de combat, et Trovato porta par réflexe la main à sa ceinture. Il attrapa une pokéball. Une, deux, trois vers la droite… Je vais d'abord lui infliger une altération de statut, songea Trovato.

- Raichu, je te choisis !

En un éclair bleuté, l'évolution du si adulé pikachu sortit en poussant un cri sauvage et déterminé à gagner. Voyant l'air sûr de son pokémon, Trovato souffla, et son cœur revint à un rythme normal. Il n'était plus aussi nerveux. C'est dans ce sentiment d'entente et de confiance mutuelle que Trovato lança son premier ordre.

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Trovato et Mewtwo
Tss… Que pense-t-il faire avec un pokémon aussi faible ? Le pauvre, on voit bien qu'il est persuadé -à raison- qu'il va perdre, mais qu'il continue pourtant de faire bonne figure pour son dresseur. Sa moue sonne faux, songea Mewtwo, observant le petit rongeur orange.

- Raichu, attaque frotte-frimousse !

Mewtwo se poussa sur le côté, juste à temps pour éviter la petite boule de poils qui lui fonçait dessus à toute allure, ce qu'il ne manqua pas de commenter pour lui même.

Pfff… Pathétique. Il serait faible s'il avait atteint son plein potentiel, mais, là, il aurait pu choisir un dresseur meilleur, en s'améliorant, ce qui est possible, même pour une créature aussi faible que lu… Arg !

En effet, Mewtwo, tout pensif qu'il était, avait oublié un petit détail : La précision de frotte-frimousse était de cent pour cent, et, dés lors que l'attaque commençait, elle pouvait être sûre de ne jamais échouer : au moment où le lanceur passait près de sa cible, celle-ci était paralysée par l'électricité qu'il dégageait. Et Mewtwo, tout clone de pokémon légendaire qu'il était, n'échappait pas à cette règle.
Lui, d'habitude si calme, sentit un résidu de colère se rallumer en lui. Les humains lui avaient tout pris. Ils l'avaient créé, pour ensuite vouloir le réduire en esclavage. Et, comme si cela ne suffisait pas, maintenant, il se faisait pourchasser. De Kanto à Kalos, il avait voyagé. Chaque fois, il n'avait fait que rameuter de nouveaux chasseurs. Et, maintenant, il se faisait paralyser par un minable tel que lui ? Sûrement pas ! Les yeux de Mewtwo s'illuminèrent de bleu azur, tandis qu'une aura bleue commençait à entourer le raichu. Celui-ci, suspendu, battait frénétiquement des pattes et de la queue, en hurlant, mais, sans que cela ne serve à grand-chose. Puis, d'un geste rageur, Mewtwo projeta le petit rongeur sans défense contre le mur, où il s'échoua, incapable de dire un mot, vaincu.

Les pokémons réduits en esclavage par les humains et qui se satisfaisaient de leur situation ne méritaient même pas l'attention de Mewtwo. Ces êtres le faisaient vomir, tant ils étaient attachés si fidèlement à leurs maîtres, comme des caninos. Ne voyaient-ils pas qu'ils étaient manipulés ? Apparemment non, puisque, alors qu'il était au bord de l'évanouissement, le pauvre petit pokémon ne faisait que murmurer le prénom de son maître, attendant qu'il vienne le chercher.

Tsss… Des caninos, je vous dit !, gronda Mewtwo pour lui-même, sans s'adresser à quelqu'un en particulier.

Trovato se précipita alors sur la petite souris électrique qui gémissait faiblement, en lui murmurant à l'oreille :

- Là, là, tu as bien combattu. Je suis fier de toi. Reviens te reposer, maintenant.

- Que de belles paroles en l'air ! gronda Mewtwo, toujours aussi peu convaincu de la sincérité de son adversaire. Mais, celui-ci, loin de se faire démonter par les paroles blessantes du pokémon violet, dégaina sa deuxième pokéball.

Une, deux sur la droite… C'est Florges.

La pokéball s'ouvrit sur une créature sublime mais à l'air autoritaire et dédaigneux. Mewtwo se dit qu'il allait se faire un plaisir de la remettre à sa place. Alors qu'il préparait une attaque psyko, il vit une petite boule d'énergie verte se former entre les mains pâles de son adversaire. Un combat de balles d'énergie ? Bien. Il allait se faire un plaisir de vaincre cette prétentieuse sur son propre terrain. La lumière bleue disparut de ses yeux pour laisser place à celle qui se formait entre ses pattes. Les deux lanceurs finirent de générer leurs sphères en même temps. Celle de couleur verte fonça droit vers Mewtwo qui envoya la sienne. Les deux sphères s'entrechoquèrent en une explosion de puissance. Un épais brouillard se leva, et personne ne put dire qu'elle sphère avait pris le dessus sur l'autre. Soudain, une sphère perça le brouillard. La sphère verte ! Seulement, elle revenait vers son envoyeur… poussée par l'autre balle, la bleutée cette fois !

Les deux sphères arrivaient à toute allure vers la pauvre Florges qui eut à peine le temps d'ouvrir de grands yeux effarés. Les explosions des deux sphères se suivirent, l'une après l'autre. Le nuage de poussière, toujours au rendez-vous, se leva, ne laissant rien voir de ce qui se passait dans la grotte, et le cri de détresse du pauvre Pokémon retentit. Trovato hurla le nom de son pokémon, les larmes aux yeux de le voir souffrir ainsi. Mewtwo sourit. Cette pimbêche n'avait pas tenu longtemps, en fin de compte.

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Le brouillard du côté de Florges se dissipa… Sur du vide ! Le pokémon avait disparu. Mewtwo perdit son sourire regarda de tous les côtés, pendant que celui de Trovato commençait à s'esquisser.

Soudain une vive lueur attira le regard des deux ennemis. Ils tournèrent en même temps le regard vers le haut de la pièce… Et Mewtwo vit une attaque éco-sphère foncer sur lui ! Il créa une aurasphère pour la détruire, mais, soudain, une autre sphère, plus grosse, arriva derrière la première, et la sphère d'énergie bleue céda peu à peu du terrain, jusqu'à exploser. Si Mewtwo n'avait pas été si surpris, il aurait sans doute essayé de se cacher à temps, pendant que sa sphère résistait encore, mais, alors que la sphère venait de céder et qu'il reprenait ses esprits, une brume rosée se leva, l'empêchant de voir à plus de quelques centimètres. Désorienté, Mewtwo se fit frapper par les deux sphères derrière son dos.

Un coup en traître ! Il ne manquait plus que ça ! Mewtwo, furieux, utilisa cette fois-ci son attaque psyko contre Florges, mais cette dernière l'esquiva, et tendit les mains vers le ciel. Mewtwo se demanda ce qu'elle faisait, mais seulement un bref instant, car, réalisant l'ouverture que cela lui laissait, il réutilisa psyko et envoya Florges contre le mur. Afin d'être bien sûr qu'elle ne se relèverait pas, il suivit cette première attaque par une aurasphère et, ne pouvant résister à deux attaques à la suite, plus un choc contre un mur -de pierre !-, Florges s'évanouit. Dans le ciel, une étoile filante passa. Trovato la rappela dans sa pokéball sans dire un mot.

C'est bien ce que je pensais ! Tous ces mots doux n'étaient qu'une façade ! pensa Mewtwo.

Mais soudain, Trovato releva le regard vers Mewtwo. Et Mewtwo dut admettre que le garçon éprouvait peut-être un peu d'amour pour ses pokémon. Car le regard du garçon était mouillé de larmes et luisant de colère. Trovato hurla :

- Je ne veux plus te voir faire souffrir mes pokémons, et je ne veux plus que quiconque ait à subir ça ! aussi vais-je essayer de te capturer ici et maintenant !

Mewtwo, qui ne s'y attendait pas, baissa sa garde, et regarda l'hyper ball arriver sur lui sans réagir. Il fut aspiré à l'intérieur. Elle tourna une fois… Et se rouvrit.
Sans piper mot, Trovato se saisit de sa dernière pokéball. Sa dernière… Trovato jura intérieurement. Il avait toute confiance en son ptéra, mais il aurait été plus rassuré si il avait pris ses deux pokémons restés dans le pc. Le ptéra hurla en sortant de la pokéball, et esquiva de justesse une aurasphère de Mewtwo.

Soudain, Trovato sourit faiblement. Il lui restait peut-être une chance, si infime soit-elle, de gagner. Car il avait une attaque super efficace.

- Ptéra, mâchouille !

Mais alors que les crocs de la bête volante devenaient noirs, Trovato aperçut un reflet de lumière devant Mewtwo. Cela se compliquait pour lui, il avait l'impression.
Ptéra mordit Mewtwo à pleines dents, mais celui-ci sembla ne rien sentir. L'attaque bouclier avait fait son effet. Mewtwo projeta Ptéra contre le mur, mais, à sa grande surprise, celui-ci se releva et continua de l'attaquer avec des attaques mâchouille à tout va. Mewtwo le repoussait à chaque fois, et, à chaque fois, il se relevait, plus difficilement que la fois d'avant, mais il se relevait. Mewtwo pensait avoir du temps devant lui, mais, soudain la mâchoire de Ptéra se referma plus fermement sur son épaule, ses crocs pénétrèrent plus profondément dans sa chair… Et on entendit un “crac”. Mewtwo lança une attaque psyko, de l'autre main, cette fois, avant de tenter une attaque soin.

- Non de non de non ! hurla Trovato.

Mais, alors que Mewtwo s'apprêtait à se soigner, les boules de lumière qui commençaient à apparaître derrière son dos s'estompèrent, et il se tordit de douleur.

- La paralysie ! comprit soudain Trovato. Vas-y, fonce, Ptéra ! C'est notre chance !

Ptéra acquiesça de sa grande tête, et repartit à l'assaut. Mewtwo, toujours paralysé, ne put qu'ouvrir les yeux en voyant la menace arriver.

Mais Ptéra fut une fois de plus rejeté, contre une paroi rocheuse avant d'avoir atteint sa cible. Il se releva difficilement, boitillant, et avança encore vers Mewtwo. Un pas, deux… Et s'effondra. Mais, soudain, une douce lumière chatoyante l'enveloppa, et il parut retrouver toutes ses forces. Mewtwo, qui avait espéré, un instant, comprit enfin que tout était terminé. La pimbêche n'était pas si bête, en fin de compte. Voyant qu'elle n'arriverait pas à résister, elle a décidé de soigner quelqu'un qui serait là après elle.

- Une attaque vœu...

Ptéra fonça de nouveau, et cette fois, Mewtwo ne put l'éviter. La morsure lui sembla plus violente que toutes celles qu'il avait subies. Il se contorsionna au sol, vaincu.


Trovato envoya une hyper ball sur le pokémon affaibli, mais celui-ci la renvoya contre le mur d'une attaque psyko. Trovato s'approcha de mewtwo pour mieux viser, lançant une hyper ball, une autre, qui étaient à chaque fois repoussées. Alors Trovato en lança une bonne dizaine à la suite sur Mewtwo, qui, occupé à toutes les dévier, ne remarqua pas que le lanceur s'éloignait.

Mewtwo dévia encore une pokéball, puis une autre. Mais où était passé le garçon ? Mewtwo sentit sa présence, derrière lui. Alors que Trovato lui appuyait doucement une hyper ball sur son dos, Mewtwo pensa :

Pourquoi ne pas lui accorder ce qu'il veut, après tout ? De toute façon, ce n'est pas comme si il avait l'air d'aimer les combats, et, au moins, comme ça, il me laissera en paix, et je serai tranquille...

L'hyper ball tourna une fois, deux fois, trois fois… Et cliqueta. Alors, la petite musique du pokédex, celle qui signifiait qu'une nouvelle espèce avait été capturée, se fit entendre. Trovato poussa un cri de joie.

Mais, soudain, l'hyper ball dans laquelle Mewtwo était contenu bougea. Doucement, d'abord, puis de plus en plus vite, de plus en plus fort… Et elle explosa.

Mewtwo sortit, et expulsa les deux visiteurs indésirables hors de sa tanière. Maintenant que le petit avait eu ce qu'il voulait, il pourrait enfin être tranquille.

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Trovato
Sonné par l'attaque psyko, Trovato se releva péniblement, et se pinça pour vérifier qu'il n'avait pas rêvé. Puis, comme cela ne lui suffisait pas pour se convaincre, il ouvrit le pokédex, et vit que le trou avait été rempli par l'image du pokémon mystérieux qui n'en était plus vraiment un. Mais, alors qu'il cliquait sur la case, un message s'afficha :

Bravo ! Si vous lisez ce message, c'est que vous avez découvert une nouvelle espèce de pokémon, ou que vous avez prouvé l'existence d'un pokémon qu'on avait crue plausible seulement dans une région, et qui, par conséquent, dans celles qui n'y croyaient pas, était indiquée par un trou dans le pokédex. Vous pouvez, par conséquent, remplir le nom du pokémon, le reste étant déjà estimé et photographié par le pokédex.
Trovato en pleura de joie. Il ne pensait pas remplir un jour une case ! Dans le nom du pokémon, encore vide, il tapa, la main tremblante :

M-E-W-T-W-O

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