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Magical Girl de Flageolaid



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» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 10/04/2017 à 18:50
» Dernière mise à jour le 17/04/2017 à 22:02

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Région inventée   Unys

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Ch 13 : Poursuite
Au fur et à mesure qu’il approchait de chez lui, Everett Lokoms sentait une boule grossir au fond de son œsophage. Bien sûr, il voulait que les larcins cessent à son domicile, que son épouse retrouve sa sérénité et que le personnel de maison agisse à nouveau avec amabilité. Mais il aurait préféré que l’affaire se règle toute seule en son absence.
Pour rejoindre le Bobo, le quartier où vivaient les riches intellectuels, le notaire devait passer à proximité de la terrasse du Thug, quartier peu fréquentable qui abritait la prison de Kezerkastel, ainsi que le QG de la Milice. Autant placer les flics dans la zone à risque.
Lokoms connaissait du monde parmi les employés de la Milice, notamment un jeune magistrat arrogant, que tout le monde surnommait… le Magistrat. Celui-ci avait récemment eu recours aux services du notaire pour modifier son état-civil. En effet, le Magistrat faisait croire depuis des années à sa fiancée qu’il était orphelin, afin de ne pas subir la honte suprême de lui présenter sa famille de bouseux. Aussi éprouva-t-il un jour le besoin d’officialiser son statut d’enfant abandonné pour éviter que sa dulcinée ne découvre par hasard ses mensonges.
Il était temps pour le Magistrat de lui rendre la pareille.
Prenant son courage à deux mains – l’espérance de vie d’un individu étant divisée par vingt dans le Thug – Everett Lokoms se rendit dans le quartier malfamé en espérant atteindre rapidement les locaux de la Milice.



Pendant ce temps, à trois kilomètres de là, une ado et sa bande cherchaient les emmerdes.
Comme précédemment, un couloir lugubre reliait les portes d’argent au cœur de la bâtisse. Seule différence : l’absence de mages ligotés et baillonnés.
La caméra filma le groupe de face et en plongée. Cela créait une sensation de malaise chez le spectateur, car le danger venait du hors champ. La diminution progressive de la luminosité, ainsi que l’écho des pas lourds du Galeking martelant les pavés au sol, exacerbaient le côté oppressant de la scène.
Ce plan-séquence dura toute la traversée du couloir, au cours de laquelle, la distance entre les personnages et la caméra ne cessa de se réduire. Mais vous vous en foutez royalement car ceci n’est pas un film, et en plus, c’est censé être humoristique !

Lymnesine et compagnie finirent par pénétrer dans la salle du cercle de téléportation. Ou plutôt ce qu’il en restait.
Le sol et les murs portaient les stigmates d’un combat acharné. Aucune statue ou bas-relief n’avait été épargné par le carnage, et leurs débris jonchaient le sol irrégulier.
Du cercle de téléportation à proprement dit, il ne restait plus rien, au point de mettre à mal la maxime de Lavoisier « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». Déso Toitoine ! Le cercle magique avait pris tellement cher qu’il semblait disparu à jamais.

Un groupe d’individus massifs, mais courts sur pattes, se tenait au centre de la pièce autour d’un feu de joie où brûlaient tous les matériaux combustibles qui ornaient autrefois les lieux. Les lascars faisaient griller des brochettes de marshmallows et rigolaient bruyamment.
En les voyant, Chrystosmus fit cette grimace familière du type qui se remémore des souvenirs désagréables.
Avant de connaître de Lymnesine, le Galeking opérait comme mercenaire dans la partie estivale de Rivustel. Cela lui permettait de financer sa carrière maudite d’artiste incompris qui ne décollait pas. Un jour, dégoûté par toute cette violence qu’il côtoyait depuis trop longtemps, il quitta le milieu et prit la route jusqu’à rencontrer une gamine de dix ans un peu trop sûre d’elle.
Durant cette époque, il avait travaillé avec tout un tas de porte-sabres, humain ou Pokémon, dont notamment le groupe qui se gavait devant eux de sucreries rosâtres rôties. Aussi, Chrys ne put s’empêcher de s’exclamer :

« Oh ! Les chevaliers d’écailles et de vinyle !
- Qui les demande ? firent les quatre mercenaires en chœur.
- Trop classe comme nom, gloussa la Magical Girl. »

Eoin, Joanne, Neil et Terence formaient une confrérie de guerriers redoutés que l’on surnommait les Tortanks Ninjas (publicité mensongère, car les gaillards étaient totalement dépourvus de discrétion) !
Friands de baston et de malbouffe, les TNMT (Tortanks Ninjas Malgré Tout) étaient célèbres pour leur style de combat déroutant. Chacun usait de ses doubles canons pour projeter son type d’arme de prédilection. L’un mitraillait des sabres, un autre des bâtons, un troisième des tridents et le dernier des nunchuks. Vous avez bien lu, Terence canardait des accessoires Wii avec les terribles canons planqués dans sa carapace, histoire d’épuiser le stock d’invendus. Vicieux, n’est-ce pas ?
Les quatre chevaliers d’écailles portaient les mêmes masques et brassards rouges, si bien qu’en combat, il était impossible de distinguer à qui on avait à faire.
Quoique, à y regarder de plus près, un des lascars ressortait très légèrement du lot, sans doute parce qu’il s’agissait d’un humain maigrichon avec une paire de lunettes sous son masque et qu’il ne paraissait pas à son aise sous sa carapace en bois qui pesait probablement plus lourd que lui.

« Il faut jouer à trouver l’intrus ou aux sept différences ? se moqua la Magical Girl en voyant le pauvre type un peu à l’écart.
- Boucle-la ! rugit un des Tortanks Ninjas. Eoin a la gastro, il fallait bien qu’on le remplace !
- Heu… c’est moi Eoin, intervint le Tortank le plus à droite.
- Oh, zut. Dans ce cas, qui est absent ?
- Je crois que c’est Neil, intervint la seule femme du groupe. A moins que ce ne soit toi, Neil ?
- Ils ne parviennent pas à se reconnaître entre eux ?! Mais ils sont débiles ou quoi ?! »

La dernière remarque – vexante – eut l’effet escompté – vexer. Inutile de préciser qu’elle sortait de la bouche de Gottfried.
Les trois Tortanks lâchèrent leurs brochettes sucrées pour se mettre en position de combat. Le remplaçant quant à lui, courut se cacher derrière des débris pour éviter de finir à l’état de pulpe sanguinolente. La seconde suivante, Les TNMT tiraillèrent avec fracas, sabres, bâtons et nunchuks.
Sans perdre un instant, Chrystosmus se cuirassa d’un Mur de Fer jusqu’à devenir un véritable bouclier vivant pour ses compagnons, cachés derrière lui. Il encaissa sans sourciller le bombardement des chevaliers d’écailles, fermant les yeux pour éviter qu’un projectile ne l’éborgne.
Le vacarme des armes tirées en rafale et rebondissant contre l’armure invincible du Galeking masqua le son d’un riff agressif à la guitare électrique indiquant que la jeune mage venait de transmuter ses bras en acier. Puis Lymnie s’élança par la droite.

Le réflexe classique d’un méchant d’importance discutable est de s’en prendre à l’adversaire le plus exposé. Les trois Pokémons Carapace pivotèrent donc simultanément vers l’adolescente pour mieux la découper/assommer/nintender de leurs projectiles.
La Magical Girl zigzaguait entre les débris au sol, se protégeant le visage avec ses bras recouverts de métal. Chrys profita de la diversion pour charger contre le Tortank le plus proche. Ce dernier fit volte-face au dernier moment, arrosant le Galeking d’une trombe de sabres propulsés à plus de six cents kilomètres/heure (ce chiffre abusé permet de rester raccord avec les entrées du Pokédex).
A cause de la puissance de l’attaque, le Pokémon Armurfer dut stopper sa course à deux mètres de son adversaire. Ewart, jusqu’alors planqué dans son dos, prit la suite de l’offensive. Il bondit au-dessus de son partenaire, lança bien haut sa jambe droite, puis l’abattit violement sur le crâne du Tortank Ninja.
Ce coup de pied en hache assomma le Pokémon Carapace avant qu’il ne puisse réagir.

De son côté, Lymnie avait eu le temps de mettre Terence hors d’état de nuire en lui renvoyant un nunchuk au moment où ce dernier ouvrait grand la bouche. Du coup, le Tortank était en train de s’étouffer avec un gadget de Big N, le stick analogique lui caressant les amygdales.
La Magical Girl dut s’occuper toute seule de Joanne, la dernière TNMT, car ni Chrys, ni Ewart ne frappaient les femmes. Dommage que Gottfried ne se battait pas, lui au moins ne s’encombrait pas de principes moraux désuets. Ou de principes moraux tout court.
Profitant de l’encombrement du terrain et de son agilité, Lymnesine n’eut aucun mal à approcher son adversaire pour engager le combat au corps à corps. Ce type d’affrontement offrait clairement l’avantage à l’adolescente, car si les Tortanks pouvaient compter sur leur arsenal à distance, leurs bras courtauds ne montraient pas d’utilité en combat rapproché. En plus, sur les sprites 3D, on dirait qu’ils portent un plateau de cantine invisible devant eux…
Arrivée face à Joanne, Lymnesine frappa de toutes ses forces avec ses bras d’acier jusqu’à évanouissement de son ennemie.

« Eclats et écailles, victoire et vinyle, beaucoup de chaos pour un cowabonga ! s’exclama Chrys pour marquer la fin du combat.
- Je t’ai déjà connu plus inspiré, critiqua la Magical Girl.
- O-sôto-gari… »

Autant dire que si c’était déjà le boxon avant, cette petite bagarre n’avait pas arrangé l’état de la pièce, bien au contraire. Les débris d’armes formaient une pellicule hétérogène recouvrant l’intégralité du sol.

Gottfried avait profité du combat pour avaler les marshmallows grillés de l’ennemi et se réchauffer les pattes près du feu, tout en gardant un œil sur le quatrième “Tortank” qui se débattait pour enlever sa carapace en bois. Quand ses compagnons s’approchèrent une fois la baston terminée, le Fouinar argenté se redressa et leur indiqua fièrement le remplaçant à lunettes, l’air de dire « vous voyez que je n’ai pas glandé pour une fois ».
Le malheureux binoclard avait enfin retiré son encombrante armure. Il voulut s’échapper, mais le groupe de la Magical Girl l’entoura, lui coupant ainsi toute retraite.

« Pitié, ne me frappez pas, implora-t-il, je ne sais pas me battre !
- Pourquoi diantre les chevaliers d’écailles et de vinyle, illustres pour leur hardiesse martiale, quémanderaient l’assistance d’un individu efflanqué si peu instruit des arts de la guerre ? l’interrogea le Galeking.
- Qu’est-ce que vous foutez là ? traduisit la magicienne.
- Le Maître m’a ordonné de remplacer le Tortank malade, répondit le maigriot. Mais je ne suis pas un guerrier, je travaille au service comptabilité des Forces du Mal. »

Ewart n’eut que le temps de saisir Gottfried avant que celui-ci ne saute au cou du comptable pour lui trancher la carotide. Le Fouinar détestait particulièrement ces autistes du chiffre pour une raison évoquée au chapitre précédent.
Les yeux du Pokémon Allongé virèrent rapidement au rouge tandis que son corps subissait avec violence des spasmes répétés indiquant un besoin vital d’occire l’individu à lunettes. Plusieurs voix dans sa tête débattaient sur la façon de mettre à mort le comptable.

« Je suppose que ton maître se nomme Casus Belli, c’est ça ? poursuivit Lymnie sans un regard pour Gottfried.
- Euh… oui… mais ne lui dites pas que je l’ai balancé, il n’apprécierait pas.
- Lâches et sournois, vous êtes tous les mêmes ! meugla le Fouinar argenté d’une voix de dément. A mort !
- Il va bien votre ami ? s’inquiéta le comptable soucieux de sa survie.
- Coupez-lui la tête ! TUEZ-LE !!!
- Ouais. Il fait son intéressant, c’est tout, rassura Lymnesine en recoiffant sa chevelure sombre. Et si tu nous parlais un peu des plans de ton maître, histoire de gagner notre confiance ?
- On ne peut pas lui faire confiance !!! tonna le Pokémon mascotte d’une voix d’outre-tombe. C’est un comptable ! Une saloperie !!!
- Je vous avouerais, ma chère Lymnesine, que le comportement fantasque de notre bon ami m’alarme quelque peu. »

Chrys avait murmuré ces quelques mots à l’oreille de la magicienne en tournant le dos à l’homme à lunettes. Ce dernier jugea le moment idéal pour prendre la fuite, car Ewart était trop occupé à contenir la fureur de Gottfried pour le surveiller correctement.
Il détala comme un Sapereau, manquant de glisser à plusieurs reprises sur des morceaux d’épées.
Les quatre compagnons se consultèrent du regard pour choisir s’il fallait ou non courir après cet inintéressant personnage que tout le monde aura oublié au chapitre suivant. La soif de sang de Gottfried opta pour la traque (et l’exécution sommaire). Il s’élança à la poursuite du comptable en récitant la liste exhaustive des synonymes du verbe « tuer » d’une voix caverneuse.
Et les trois autres le suivirent en soupirant.

A défaut de courir vite, le comptable maléfique savait économiser ses forces pour maintenir une allure soutenue sur une longue distance. Il choisit pourtant, une fois sorti de la tour de téléportation, de perdre ses poursuivants dans le dédale urbain de la capitale.
Il préféra se rendre au Béjé plutôt qu’au Wesh, malgré la distance, car l’inclinaison de la pente rendait la course plus aisée. Jetant un œil par-dessus son épaule, le couard à lunettes vit que Gottfried le talonnait, écumant de rage. Plus loin derrière venaient Lymnie et Ewart, puis Chrystosmus déjà essoufflé.
Ces trois-là rappelaient vaguement le début des Deux Tours. En effet, on avait le leader charismatique en tête, suivi du mec stylé dont on ne pige rien à ce qu’il raconte, puis le gros bourrin à la traîne. Il ne manquait qu’une musique écoeurante d’héroïsme pour parfaire le tableau (du style tsoin-tsooooin, tsoooin, tsoin-tsoin-tsoooin !).

Arrivé à l’entrée du Béjé, le comptable en fuite ressentit une vive douleur aux cuisses, ainsi qu’un besoin croissant de s’arrêter pour reprendre son souffle. Mais il ne pouvait se permettre d’être capturé par l’ennemi. Sa fidélité envers l’ultimage de l’hiver n’avait d’égal que la peur que lui inspirait Casus Belli.
A ses trousses, le Fouinar argenté discutait par ventriloquie avec ses voix intérieures pour déterminer du sort à lui faire subir une fois capturé.
Ne tenant pas à finir sa vie en <INSÉRER UNE FAÇON DE CREVER BIEN GORE>, le binoclard s’engouffra dans une ruelle sinueuse et encombrée, puis une autre, quitte à la prendre en contresens et à bousculer les passants. Il feintait à chaque embranchement de rues, choisissant les voies les moins praticables pour fuir le Pokémon Allongé. Mais celui-ci restait collé à ses talons, sans pour autant parvenir à l’attraper.

Au final, à force de tourner encore et encore dans le labyrinthe de rues qu’il ne connaissait pas, le comptable finit par se retrouver à l’entrée du Béjé et à la limite de la suffocation.
Il expira bruyamment le peu d’air contenu dans ses poumons en voyant Lymnie et Ewart à dix mètres de lui. Au lieu de le suivre dans une course-poursuite folle, ils avaient préféré attendre le pauvre Chrystosmus qui peinait à courir.
Lessivé, mais résolu, le comptable puisa dans ses dernières forces pour gagner l’avenue bondée la plus proche. Lors de son premier passage, il y avait repéré les bains publics masculins.
Les bains féminins se trouvaient à la sortie du quartier, de l’autre côté du Béjé. Les responsables de l’urbanisme s’étaient sans doute dit que le gag des mecs qui redoublent d’ingéniosité pour mater les filles de l’autre côté du mur ne faisait plus rire personne.

Le comptable pénétra donc dans l’établissement avec la certitude que la jeune fille ne le poursuivrait pas à l’intérieur.
C’était bien mal connaître Lymnesine. Elle n’hésita pas une seule seconde, se ruant dans le bâtiment suivie de près par ses trois Pokémons. Elle balaya d’un revers du poing tous les malheureux qui se mirent sur sa route pour l’empêcher d’entrer et de reluquer du zob.
En quelques foulées, elle et son groupe dépassèrent les vestiaires où des cris virils et indignés manifestaient le refus des clients de s’offrir à la vue d’une ado probablement un peu perverse.
Devant eux, le fuyard avait juste assez d’avance pour tenter une ultime ruse capable de le dissimuler aux yeux de ses poursuivants. Il se déshabilla en pleine course dans un couloir, jeta ses lunettes et, arrivé dans une immense salle voilée de vapeur, il plongea dans le premier bassin qu’il vit. En dépit de la chaleur ambiante, le bain était presque gelé. La présence d’un Givrali et d’un Blizzaroi y était plausiblement pour quelque chose.
Le comptable prit l’air naturel, tandis que la magicienne et compagnie débarquaient bruyamment dans la pièce. Ils ne s’arrêtèrent pas un seul instant et continuèrent leur visite des lieux. Ils traversèrent deux fois les cinq salles remplies de bassins, de messieurs tout nus et de douches avant de finalement stopper leur course folle.

L’adolescente dut se rendre à l’évidence, le fuyard avait réussi à s’échapper. Elle balaya l’assistance du regard et ne vit que des hommes complexés qui tentaient de masquer au mieux leur nudité.
Mais il y avait un beauf dans le lot. De toute façon, on trouve toujours un beauf dans ce genre de situation. Il s’agissait d’un grand gaillard de type californien (musculature impec, bronzage impec, épilation impec) avec une mâchoire carrée et un regard de Frison. En outre, la nature l’avait bien pourvu.
Il s’avança donc vers Lymnie avec une démarche de Couaneton, les poings sur les hanches, arborant fièrement une impressionnante demi-molle. Les Québécois parleraient plutôt de semi-croquante, preuve qu’on en revient toujours à l’éternel débat du verre à moitié vide ou à moitié plein.
Ce gros relou s’arrêta à quarante centimètres de la Magical Girl. Celle-ci le regarda droit dans les yeux, d’un air interrogatif. Puis il déclama assez fort pour que les résidents de la rue voisine puissent l’entendre :

« Excuse-moi jeune fille, mais j’aimerais que du arrête de regarder mon Arbok avec tes yeux de dévergondée, ça me met mal à l’aise.
- Ton Arbok ? répéta Lymnie sans cesser de fixer l’imbécile dans les yeux. Cela veut dire qu’il n’est jamais utilisé ? »

Ce gag pourrait tomber à plat le jour où Game Freak décidera de rendre Arbok intéressant en stratégie. Ce n’est pas demain la veille.
Bref, après cette réplique acerbe, Lymnesine tourna le dos au gaillard, tandis que ses trois compagnons multipliaient les gestes et grimaces de circonstances pour signaler au beauf à quel point il avait été cassé, vanné, brûlé, détruit, explosé, moqué, cramé, blâmé, pulvérisé, humilié, rabaissé, brisé, avili, enfoncé…

La magicienne quitta les bains publics masculins avec une moue déçue. Elle aurait apprécié d’obtenir quelques informations sur Casus Belli, mais le comptable demeurait introuvable. Au moins Gottfried avait cessé d’être flippant, elle devrait se contenter de cette maigre compensation.
Au moment où elle regagnait l’avenue bondée, elle entendit une voix s’écrier :

« Regardez, c’est elle ! C’est le travelo d’hier ! »