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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 09/04/2017 à 09:20
» Dernière mise à jour le 10/12/2019 à 09:03

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 309 : Les Réprouvés
Régis Chen n’était pas vraiment homme à passer inaperçu. Sa célébrité le suivait partout où il allait, et ce depuis longtemps. C’était la faute à son nom déjà ; les Chen étaient une famille respectée dans tous Johkan et même dans le monde entier. Son grand-père, Samuel Chen, avait été respectivement Maître Pokemon, professeur de génie puis homme politique. Quant à Régis, il s’était fait rapidement remarquer pour ses dons de dresseurs, qu’il avait fini par mettre à profit en reprenant l’arène de Jadielle. Il avait également travaillé dans les sciences, à l’image de son grand-père. Et aujourd’hui, tout le monde le reconnaissait comme le fils du défunt Giovanni, ancien boss de la Team Rocket, et le demi-frère d’Estelle Chen, sa successeuse légitime. Un bien lourd héritage…

Donc, en règle générale, quand il s’agissait d’effectuer une mission d’infiltration en territoire ennemi, ce n’était pas lui qu’on allait choisir. Mais là, c’était une exception. La mission consistait à rencontrer la championne de Doublonville, Blanche, pour la convaincre de rallier la Confédération Libre. Régis était le représentant et le chef de file des champions de Kanto, et donc le mieux à même de la convaincre. Évidemment, il ne se serait pas rendu dans la seconde plus grande ville du Grand Empire de Johkan tout seul, sans protection.

Jeannine, la championne de Parmanie, était avec lui en tant que garde du corps, ainsi que Mewtwo. Le Pokemon génétique crée par la Team Rocket était un Pokemon sauvage tout ce qu’il y avait de plus libre, et personne n’aurait jamais pu le capturer, mais il avait plus ou moins fait de Régis son dresseur officieux, du moins le temps de cette guerre. Il répondait aussi aux demandes d’Estelle. Sans doute parce que les deux étaient les enfants de Giovanni. Mewtwo avait haï cet homme, qui était responsable de sa création, mais sa mort glorieuse face à Venamia et à ses troupes lui avait fait réviser son jugement, et depuis, il semblait considérer comme son devoir de protéger ses héritiers.

Évidemment, Mewtwo était à lui seul une arme de destruction massive, et un élément indispensable des forces de la Confédération. Mais Igeus n’avait pour l’instant engagé aucune autre bataille depuis celle de la route 110, sans doute en raison du Sommet Mondial pour la paix qui se jouait actuellement à Almia. Ça aurait certes fait une mauvaise publicité qu’Erend profite de cet événement pour avancer ses pions, donc Mewtwo était libre pour téléporter et protéger Régis dans l’ancienne capitale de Johto. Bien sûr, il faisait ça en restant à distance avec ses pouvoirs psychiques. Si c’était risqué pour Régis de se balader dans le Grand Empire, pour Mewtwo, c’était impensable.

Régis avait profité des talents de sa consœur Jeannine pour les anciens arts ninjas afin de modifier son apparence. Il suffisait à la jeune femme de croiser les doigts en des formes précises pour disparaître dans un nuage de fumée et réapparaître avec le visage méconnaissable. Et elle pouvait faire pareil pour Régis. Ça s’appelait un quelque chose-jutsu. Un truc de shinobi. Au début, à l’époque où Régis avait rencontré Jeannine, il avait pensé à un tour de magie, à une illusion quelconque. Mais il n’avait jamais réussi à percer le secret de la championne Poison. Ils étaient flippants, ces ninjas…

- Sire Régis, à deux heures…. Le prévint Jeannine.

Trois GSR surveillaient en effet les allées et venues des gens, un gros calibre à la main. Régis s’inquiéta de voir la main de sa collègue championne tirer de sa petit sac fourre-tout à sa ceinture un shuriken, ces armes de jets ninjas qui ressemblaient à des étoiles.

- Repose ça, lui murmura Régis. Tu m’as assuré que ton jutsu de transformation nous ferait passer inaperçus.

- C’est le cas, Sire Régis. Mais je pourrai tuer ces chiens avant même qu’ils ne le remarquent. C’est extrêmement tentant…

- Ouais, bah retiens-toi. Ce n’est pas la mission. Et arrête de m’appeler Sire, bon sang…

C’était là l’une des habitudes de Jeannine. En bonne shinobi qu’elle était, elle usait d’un formalisme renversant. Elle avait catalogué Régis comme étant son supérieur, et lui donnait donc des titres ronflants à toutes occasions. Ils passèrent devant les GSR sans accélérer le pas ni ralentir, et effectivement, la technique ninja de Jeannine dut marcher, car les sbires de Venamia ne leur accordèrent qu’un regard avant de passer à quelqu’un d’autre.

- J’espère que Blanche est bien dans son arène, fit Régis tandis qu’ils marchaient dans les vastes avenues de l’ancienne capitale de Johto. Je sais qu’elle a un ranch d’Ecremeuh en campagne où elle passe pas mal de son temps.

- Vous êtes certain que Dame Blanche soit favorable à la Confédération, Seigneur Régis ? Les champions de Johto, à l’inverse de nous de Kanto, sont restés dans le giron de Venamia.

- Kanto et Johto n’ont pas la même histoire, ni la même culture, même si techniquement ils forment une même région. Les dresseurs ici sont bien moins politisés ou militants qu’à Kanto. Ils ne veulent que deux choses : la sécurité et la stabilité, et même avant la liberté. Johto a pendant longtemps été gouverné à distance par les Dignitaires, via des ambassadeurs qui ne connaissaient rien au terrain, ou via des pots-de-vin qui circulaient librement. C’est normal que les gens d’ici voient plutôt d’un bon œil la mise au pas imposée par Venamia. Mais Blanche a eu quelque prises de paroles récentes dans lesquelles elle étrille joyeusement la dictature de Venamia. Donc si y’en a une avec qui on peut tenter notre chance, c’est bien elle. Si on arrive à déboulonner un champion, les autres suivront peut-être.

Régis l’espérait réellement, car il n’arrivait pas à concevoir que les dresseurs de Johto se complaisent dans la société que Venamia avait créée. C’était aussi un peu la faute à Igeus, qui avait abandonné la région entière à Venamia en fuyant avec son armée. On ne pouvait pas en vouloir aux habitants de Johto d’éprouver une certaine défiance à son égard. Venamia avait bien manœuvré pour l’entretenir tout en caressant les johtoniens dans le sens du poil.

En parlant de Venamia d’ailleurs, on pouvait la voir sur le grand écran au sommet de la Tour Radio, qui retransmettait en direct le Sommet Mondial d’Almia. Face à toute l’assemblée des représentants des nations - qui incluait même le Pokemon Légendaire Suicune comme porte-parole des Pokemon sauvages - la Dirigeante Suprême faisait son petit discours. Et ce bien sûr sans craindre d’être interrompue ou contredite, car aucun membre de la Confédération n’avait fait le déplacement à Almia.

- Mes ennemis disent de moi que je suis une dictatrice, et que j’ai pris le pouvoir au terme d’un Coup d’Etat. C’est qu’ils ne semblent pas au fait des lois de l’ancien Protectorat Rocket de Johkan. J’ai été intronisée comme Chef d’Etat de façon tout à fait légale, suite à la démission du Chef d’Etat Treymar, qui m’a recommandée à l’Assemblée pour lui succéder. J’ai présenté mon projet de réforme de la Constitution, qui a été adopté avec une large majorité. Il n’y a eu nulle prise de pouvoir par la force. J’ai toujours respecté la loi, et le peuple de Johkan m’a toujours soutenu !

Régis ricana sombrement. Il avait été présent, lors de cette session exceptionnelle de l’Assemblée, quand Venamia avait pris le pouvoir et oblitéré la Constitution. Ses GSR tenaient près de la moitié des sièges, et avaient chanté leur hymne d’une même voix. Les autres députés et sénateurs, intimidés, n’avaient bien sûr pas osé tenir tête à Venamia, par crainte des représailles. Alors certes, d’un point de vue strictement légal, Venamia était dans son bon droit, mais en réalité, c’était comme si chaque membre de l’Assemblée avait eu un flingue pointé derrière lui jusqu’à ce qu’il vote pour Venamia.

- Mais pour ceux qui viendraient encore à douter de ma légitimité démocratique, poursuivit Venamia, je vais les rassurer. Je proposerai très bientôt aux citoyens du Grand Empire un vote de confiance concernant ma politique, qui légitimera ma position. Si le NON l’emporte, j’en tirerai toutes les conséquences et cèderai ma place. Mais je ne doute aucunement que le peuple de Johkan m’apportera son plein et entier soutient !

- Mouais, ça je n’en doute pas, marmonna Régis. Probablement que le peuple se doute qu’il y aura des Pokemon Spectre dans chaque bureau de vote pour espionner dans l’isoloir et lister tous ceux qui oseront voter NON.

- Je le dis et je le répète, la Confédération ne véhicule que des mensonges. C’est une nation illégale qui s’est fondée sur la base d’actions terroristes. Pourtant, je leur ai maintes fois tendu la main de l’amitié, mais à chaque fois j’ai été insultée et repoussée. Erend Igeus est allé jusqu’à enlever mon fils Julian, âgé de quatre ans seulement, et le prendre en otage, espérant ainsi faire pression sur moi. Est-ce donc là les méthodes de ceux qui disent défendre le peuple et la liberté ?

Les gens dans les rues hurlèrent leurs protestations et leur mépris à l’égard d’Igeus, et encouragèrent Venamia à grand cris.

- Je ne peux pas totalement la contredire, fit Jeannine à voix basse. Il n’y a pas d’honneur à enlever un enfant innocent et s’en servir politiquement.

- Sans doute pas non, lui accorda Régis. Mais Venamia oublie de dire que c’est elle qui a enlevé le prince Julian en premier à son père, afin de s’assurer de son soutien.

Mais Jeannine avait raison ; il n’en restait pas moins qu’Igeus avait fait pareil. Pour combattre Venamia, il était prêt à utiliser ses propres méthodes. Régis et ses amis en avaient eu un bel exemple y’a quelque mois, quand cette caste de dinguos, les Blancs Manteaux, avaient commencé à frapper du sceau du péché à peu près tout et n’importe quoi. Tous ceux qui combattaient alors pour la Confédération avaient dû se… purifier, en confessant devant l’un de ces gars là tous les péchés les plus graves qu’ils avaient commis depuis leur naissance. Et malheur à ceux qui n’en confessaient pas plus de dix. Ils étaient considérés comme des menteurs, interdits de continuer à combattre pour la Confédération et frappés par le fouet jusqu’à qu’ils avouent plus de péchés.

Tout cela pour combattre les Sept Démons Majeurs et réduire leur influence, paraissait-il. Belles conneries. Régis gardait quelque souvenirs de l’invasion de l’Empire de Vriff il y a six ans, et se souvenait très bien du fanatisme affiché des guerriers de l’Empire. On assistait désormais plus ou moins à la même chose du coté de la Confédération. L’Innocence devait être imposée à tous, de gré ou de force, et souvent de force. Régis n’arrivait pas à croire qu’Eryl soit derrière tout cela. Il la connaissait depuis des années, à l’époque où, jeune dresseur sans domicile, elle vivait chez son grand-père le Professeur Chen. La notion même de faire plier quelqu’un par la force lui était étrangère.

Igeus devait sûrement la manipuler pour qu’elle accepte de telles mesures. Lui, ou ce taré de Brimas Atilus, le chef des Blancs Manteaux. Un vrai malade, ce mec. Quand on l’écoutait déblatérer ses absurdités religieuses, on aurait pu penser à un sketch, ou à une imitation des fanatiques religieux d’il y a trois cent ans. Il s’amusait à sortir chaque semaine de nouvelles règles pour combattre le péché, de plus en plus absurdes. C’était quoi la dernière ? Un truc comme l’interdiction de manger plus d’un yaourt par jour, car sinon, ce serait de la gourmandise, l’un des péchés capitaux, et Gluzebub, le Démon Majeur qui était associé à la Gourmandise s’en retrouverai plus puissant.

Eh oui. Manger deux yaourts par jour favorisait la corruption, et ceux qui étaient surpris à le faire étaient considérés comme des traîtres travaillant pour l’ennemi. Les relations extraconjugales avaient été proscrites également. C’était même la première chose que les Blancs Manteaux avaient déclaré impures et corruptives, péché de la Luxure, tout ça… En clair, ça voulait dire que toutes relations sexuelles entre deux personnes non mariées étaient interdites. Ça n’avait pas tellement dérangé Régis, qui ne fréquentait personne ces temps ci, mais ça l’avait fait bien marrer quand il avait vu la tronche que son amie Galatea Crust, une fille assez libertine, avait tirée. Il aimait bien la charrier depuis en lui sifflotant l’air de « Pas de boogie woogie avant la prière du soir » dès qu’il l’a voyait.

Régis mis plusieurs secondes à réaliser que son cerveau était comme en arrêt sur image sur Galatea. Il se secoua la tête et tâcha de faire disparaître son visage de sa tête. Il pensait souvent à elle quand il était en mission. Il se demandait bien pourquoi d’ailleurs. Certes, les six mois passés à Bakan les avaient un peu rapproché, mais la jumelle Crust restait une fille difficilement supportable sur le long terme. Une vraie pile électrique. Il aimait bien passer quelques moments avec elle, pour la déconne, mais avec modération. Elle avait tendance à devenir très lourde assez rapidement. Retirant Galatea de ses pensées, il constata qu’ils étaient enfin arrivés devant l’arène de Doublonville.

- Bon, je m’occupe de causer, fit-il à Jeannine. Toi, tu surveilles les issues et que personne ne nous écoute.

- Bien compris, Seigneur Régis.

- Et arrête avec ton foutu Seigneur de…

Une explosion et son souffle projeta Régis en arrière. Il ne dut sans doute sa vie qu’aux réflexes surhumains de Jeannine qui avait bondit pour lui faire bouclier de son corps avant que sa tête ne s’écrase contre le mur d’en face. Les gens hurlaient, criaient et couraient en tous sens. Sonné, Régis mit un moment avant de se rendre compte que l’arène dans laquelle il s’apprêtait à rentrer avait tout bonnement explosé.

- Nom d’Arceus, qu’est-ce que… marmonna-t-il.

Il prit l’une de ses Pokeball, pensant que les GSR les avaient démasqué. Mais non, cette explosion ne venait pas des GSR. Un seul coup d’œil suffit à Régis pour voir qu’ils étaient aussi désemparés que lui. Ils avaient leurs armes braqués sur le vide, cherchant désespérément les ennemis.

- Ce n’était pas eux… Pourquoi l’arène…

- Il serait prudent de se retirer, Maître Régis. Ça va grouiller de GSR très bientôt.

- Mais Blanche… la mission…

- Si Dame Blanche était à l’intérieur, elle est morte, dit simplement Jeannine.

En effet, l’arène était réduite à l’état de ruines en flammes. À peine Régis se fut relevé que d’autres chocs se firent entendre plus loin. Jeannine, qui avait des sens affûtés grâce à sa formation de ninja, fronça les sourcils.

- D’autres explosions.

Aussitôt, Mewtwo, qui avait été évidement alerté, se téléporta à coté d’eux. Avec tout ce qui se passait en ville actuellement, personne ne fit attention à lui.

- Qu’est-ce qui se passe, bon sang ? Lui demanda Régis.

- Le casino vient juste d’exploser, suivi de la gare, en plus de l’arène, répondit sombrement le Pokemon. Doublonville est attaquée.

Régis avait du mal à réfléchir. Doublonville, attaquée ? Mais par qui ? Le seul qui aurait des raisons de s’en prendre à la seconde plus grande ville du Grand Empire serait Erend Igeus, mais ce dernier savait très bien que Régis et Jeannine se trouvaient là en ce moment. Puis Erend, malgré ses défauts, n’aurait jamais pris pour cible des lieux publics comme l’arène, le casino ou la gare !

- Je nous téléporte loin d’ici, reprit Mewtwo.

- NON ! Il faut savoir ce qui se passe.

- Il se passe que ça explose de tous les cotés, et qu’on ne tardera pas à nous mettre tout ça sur le dos. La mission est abrogée. Venamia a sans doute un ennemi dont nous ne savons rien qui a décidé d’agir.

- Mais c’est une attaque terroriste, bon sang ! S’emporta Régis.

Régis n’aimait pas la guerre, mais elle avait l’avantage d’être plus ou moins carrée et civilisée. Même une tarée comme Venamia respectait les lois internationales de la guerre. Ce sont les armées qui combattent, sur des champs de bataille définis et choisis. S’en prendre aux villes elles-mêmes, et surtout à des lieux qui n’avaient aucun potentiel militaire, ce n’était pas la guerre.

En parlant de guerre justement, Régis entendit les bruits caractéristiques de plusieurs armes à feu, principalement des mitrailleuses. Non loin, les GSR étaient en train d’échanger des coups de feu avec des assaillants inconnus. Régis plissa les yeux pour tenter de les voir de loin. Il y avait une dizaine d’individus armés et portant un treillis militaire. Mais leurs visages étaient cachés. Tous portaient un masque blanc avec pour seule caractéristique des lèvres énormes d’où sortaient une langue qu’on tirait. On aurait dit un masque de clown, sans maquillage ni yeux.

- C’est qui ces gus ? Demanda Régis qui n’avait jamais vu pareils masques.

- Des séides des Agents de la Corruption ? Proposa Jeannine.

- Non. Les troufions du Marquis portent des masques jaunes en forme de smiley. Puis pourquoi les Agents iraient s’en prendre à Venamia ? Ils sont alliés !

- On laissera à Venamia le soin d’enquêter sur eux, s’impatienta Mewtwo. Ce n’est pas notre problème pour l’instant !

Régis n’était pas d’accord. Même s’ils étaient en guerre contre le Grand Empire, ils ne l’étaient certainement pas contre les habitants de Doublonville. Régis avait passé de longues années de sa vie à Johto. Il était attaché à cette région, et n’allait certainement pas accepter que des rigolos masqués l’attaquent sans sommation. Sans tenir compte donc du cri de protestation de Mewtwo, il se précipita au cœur des combats, où les GSR commençaient à perdre du terrain face à l’avancée de ces mystérieux terroristes.

Il fit appel à son Tortank et à son Noctali, ses deux plus vieux Pokemon, qui se chargèrent d’assurer ses arrières. Il contourna l’échange de feu pour atteindre les terroristes par une rue adjacente. Il aida au passage une vieille femme à se relever. Les civils étaient encore là, parfois pris entre les terroristes et les GSR. Quand Tortank fut idéalement placée pour viser les individus masqués avec ses canons à eau, Régis lui ordonna :

- Tortank, attaque Hydrocanon !

Les rangs des assaillants masqués furent balayés par deux jets d’eau surpuissants, mais ça eut pour effet d’attirer leur attention sur Régis. Trois se séparèrent du groupe pour le prendre en chasse et lui tirer dessus. Régis prit la fuite dans une petite ruelle tandis que Noctali le protégeait des balles avec son attaque Abri. Régis renversa une poubelle pour les ralentir, mais au prochain tournant, il se retrouva devant un cul-de-sac.

- C’est bien ma veine ça, soupira-t-il.

Tant pis. Il avait joué au con, il assumerait en prenant ces trois malades à lui seul. Quand ils arrivèrent, Régis se jeta sur celui du centre, le plaqua par terre et le rua de coups au visage, brisant au passage son masque en plastique. Tortank et Noctali n’eurent pas à se charger des deux autres. Jeannine bondit d’un toit et transperça la gorge d’un d’entre eux avec un kunaï, tandis que l’autre fut projeté d’un mur à un autre grâce aux pouvoirs psychiques de Mewtwo, qui venaient tout deux d'arriver.

- Si jamais tu refais ça, j’utilise sur toi une attaque psy qui t’empêchera de bouger un seul membre, le menaça le Pokemon.

- Il a raison, Maître Régis, ajouta Jeannine. Votre geste était fort imprudent.

- Ouais ouais, mes excuses, mais je voulais savoir qui étaient ces gus.

Il retira le masque en morceau du visage du terroriste qu’il avait maîtrisé à terre. Le visage ensanglanté du type lui était inconnu. Bien que contorsionné et vaincu, le terroriste affichait un large sourire moqueur.

- Vous êtes qui, connards ? Lui demanda Régis. Pourquoi vous faites ça ?

- Nous sommes une multitude, répondit l’homme en ricanant. Nous sommes la majorité silencieuse et méprisée, et nous allons détruire ce monde pourri !

- ATTENTION ! Cria soudain Jeannine.

Régis ne remarqua que bien trop tard la main de l’homme qui avait attrapé quelque chose dans sa poche. Ce qu’il en sorti était une grenade toute juste dégoupillée. L’explosion se produisit avant que Régis n’ait pu seulement songer à se relever, mais c’était sans compter sur les réflexes de Mewtwo. Au moment même où la grenade explosa, il usa de ses incommensurables pouvoirs psychiques pour contenir le champs de l’explosion juste autour du terroriste, qui fut réduit en cendres.

- M-merci, balbutia Régis quand il eut repris ses esprits.

- En voici un qu’on ne pourra pas interroger, constata Jeannine.

- On en aura pas besoin, répondit Mewtwo en fixant quelque chose connu de lui seul. Ils sont en train de pirater la Tour Radio pour diffuser un message…

Régis ne lui demanda pas comment il savait cela ; Mewtwo était le plus puissant Pokemon du monde et possédait un sixième sens inégalé. Il se dépêcha donc de quitter cette ruelle pour revenir au centre-ville, là où l’écran géant de la Tour Radio était visible. Alors qu’il affichait jusque là une retransmission en direct du Sommet Mondial d’Almia, le visage de Venamia avait été remplacé par de multiples autres, tous portant ce même masque blanc qui tirait la langue. Celui au centre prit la parole ; du moins Régis pensait que c’était celui-là, vu qu’on ne pouvait pas voir leurs visages.

- Citoyens de Doublonville, et au-delà, de Johkan. Nous nous adressons à vous. Les destructions qui ont eu lieu dans votre ville à l’instant sont de notre fait. Plusieurs des nôtres se sont sacrifiés pour cela, uniquement pour vous transmettre un message. Trop longtemps durant, les gouvernements successifs de chaque nation se sont servis d’individus spéciaux, ou les ont carrément créé pour leur propre compte. Une fois que ces individus étaient devenus inutiles à leurs yeux, ces mêmes gouvernements les ont jeté comme on jette de vieux outils. Beaucoup sont morts, et bien d’autres ont fini leurs jours dans la prison du Pic Démoniaque, là où les différents pays du monde enfermaient les êtres anormaux dont ils se sont servis sans état d’âme. Les exemples ne manquent pas, et seraient trop longs pour être cités. Chaque nation est coupable.

L’individu masqué marqua une pause, le temps pour Jeannine de demander :

- Mais de qui il parle ?

Régis en avait une petite idée. Il était vrai qu’il y avait souvent eu des personnes aux capacités surnaturelles dans le monde, et dans la majorité des cas, ces personnes avaient été exploitées par les nations ou les organisations clandestines. C’était d’ailleurs un peu le cas de la Team Rocket, même si les jumeaux Crust ou d’autres comme Zeff Feurning n’avaient pas l’impression d’être exploités. Du coté de Venamia aussi, il devait y en avoir.

- Nous sommes les Réprouvés, poursuivit le messager à l’écran. Nous sommes ceux que le monde a décidé de rejeter. Nous avons pris la prison du Pic Démoniaque il y a un an, afin de libérer nos camarades. Chaque jour, nous devenons de plus en plus nombreux. Nous appelons tous ceux qui, comme nous, ont été piétinés, afin de prendre notre revanche sur le monde. Il a tenté de nous détruire. Nous allons lui retourner la pareille. Telle est la mission que notre leader, le Maître des Cauchemars, s’est fixé. À vous, frères et sœurs qui ont été privés de votre liberté par les puissants, venez nous rejoindre au Pic Démoniaque. Que vous ayez des pouvoirs ou non, cela importe peu. Si vous vous estimez lésé par les puissants, si vous voulez renverser l’ordre établi qui nous opprime, vous êtes les bienvenus. Et à vous, citoyens de tout pays, qui par votre passivité vous êtes rendus aussi coupables que les dirigeants de ce monde, nous vous annonçons que vous connaîtrez à terme le même sort qu’eux. Nous sommes une multitude. Nous sommes la majorité silencieuse et méprisée, et nous allons détruire ce monde pourri !

Au terme de cette déclaration, l’écran géant explosa, et entraîna avec lui une partie de la Tour Radio qui s’effondra sur elle-même, entraînant avec elle le reste de l’édifice dans un chaos de débris et de poussières. Régis regarda en silence, sans bouger, ce prélude à l’apocalypse qui venait d’être annoncé. Cette guerre venait définitivement de prendre un nouveau tournant, avec un tout nouveau joueur.





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Image d'un Réprouvé :