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Team Rocket X-Squad de Malak



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» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 02/04/2017 à 09:28
» Dernière mise à jour le 10/12/2019 à 08:52

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de Pokémon inventés

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Chapitre 308 : Le swag, what else ?
Quand Bertsbrand sortit de derrière la porte de son hôtel de luxe à Unys, la foule de fans qui l’attendait au dehors se mit à l’acclamer et à l’applaudir de toutes parts. Comme il se devait. Quant aux journalistes présents, ils le prirent en photo sous tous les angles en le suppliant de leur accorder un commentaire. Également comme il se devait. Bertsbrand cultivait la gloire comme un vigneron cultivait le raisin. Il était né pour être adulé par des foules en délire, désiré par les femmes, jalousé par les hommes, et admiré de tous. Quelle en était la raison ? Elle était très simple. C’est parce qu’il était Bertsbrand, tout simplement.

Classe, talent, beauté, argent, célébrité… tout lui réussissait. Il devenait une star et une référence dans chaque domaine dans lequel il se lançait. Mannequin, acteur, chanteur, auteur et surtout dresseur Pokemon. Grâce aux deux qu’il avait désormais toujours avec lui devant la presse - à savoir sa Parecool, Marie-Églantine, sur son épaule, et dans ses mains l’incroyable Excalord sous sa forme épée - il venait de remporter la Ligue Unys et avait détrôné son Maître ; une région de plus à sa liste. Et pas des moindres, car elle était sa région natale. C’était pour cela que les gens ici présent l’acclamaient… entre autres choses.

Mais ce que Bertsbrand avait à leur dire aujourd’hui était un tout autre sujet que le dressage et le combat de Pokemon. Il salua la foule de sa façon habituelle ; en levant les bras vers le ciel, comme s’il tenait un fusil et qu’il visait quelque chose. En fait, par ce geste, il visait bien quelque chose : la gloire éternelle et aussi infinie que les cieux. La foule l’acclama d’autant plus, et Bertsbrand, tout sourire, attendit qu’elle se calme pour prendre enfin la parole sur le pupitre qui lui était alloué pour sa déclaration de presse.

- Chers amis, très chère et très belle Unys… Je me réjouis d’être rentré dans cette région si chère à mon cœur. Car, comme vous le savez, je suis unysien de naissance. C’est donc la région que j’ai choisi pour achever mon tour des arènes et des ligues. Oui, je vous l’affirme ici aujourd’hui : mon combat contre Maître Iris est mon dernier. J’ai choisi de mettre en pause ma carrière de dresseur, pour me vouer à tout autre chose.

Si la foule était déçue d’entendre que Bertsbrand allait cesser les combats Pokemon, elle était encore plus curieuse de savoir dans quoi il allait se lancer.

- Vous n’êtes pas sans savoir que les élections présidentielles approchent à grands pas, et nombre de journalistes m’ont souvent demandé quel candidat je comptais soutenir. Un choix grave et important, en effet, avec cette Guerre Mondiale qui n’en finit pas, et la menace que représente Lady Venamia et ses alliés malfaisants contre la liberté que nous chérissons par-dessus tout ! Eh bien, aujourd’hui, je vais vous répondre. Le candidat que je vais soutenir est…

Avec une pause parfaitement placée, Bertsbrand tint la foule en haleine deux secondes de plus, avant de lâcher :

- …moi-même. Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle d’Unys.

À partir de là, Bertsbrand dut bien attendre trois minutes entière avant de pouvoir poursuivre, tant la foule était devenue hystérique.

- Je suis candidat, car je crois qu’Unys a un rôle plus grand à jouer que simple assistant d’Erend Igeus et de sa Confédération. Comme vous le découvrirez dans mon prochain roman, Bertsbrand et le secret d’Atlantis, j’ai déjà affronté des forces qui menaçaient notre monde et notre mode de vie, et grâce à mon modeste talent, et à mes Pokemon Marie-Eglantine et Excalord, j’en suis sorti victorieux. Ce sera aussi le cas cette fois ci. Moi Président de la République, j’infligerai, armes à la main, une correction telle à Venamia qu’elle ira se terrer pour des années dans son fameux Palais Suprême ! Grâce à Excalord, que je revêtirai en tant qu’armure volante intégrale, j’irai stopper ces fameux Démons Majeurs qui ravagent la région alliée d’Hoenn. Je serai le président du combat, mais aussi le président de la victoire. Moi, Bertsbrand, je vous promet que le swag ultime et tout-puissant éclairera à jamais notre glorieuse région ! Je vous le dis : make Unys great again !

Encore une fois, Bertsbrand laissa passer les acclamations, tout en prenant quelque poses triomphantes pour le grand plaisir de l’auditoire.

- Je sais ce que certains d’entre vous vous dites, reprit-il. La même chose que diront les autres candidats. À vingt-huit ans à peine, je suis trop jeune. Bien qu’étant bourré de talents, je n’ai jamais exercé une seule activité politique. Mais je vous le dis : tout ceci n’a pas la moindre importance, car j’ai Excalord, j’ai Marie-Eglantine, et surtout, j’ai le swag. Ces autres candidats peuvent-ils en dire autant ? Pourraient-ils se rendre sur le champ de bataille et défier les forces du mal comme j’ai pu le faire des dizaines de fois, et encore récement à Bakan contre des bataillons de robots venus de l’espace ? Non. Bien sûr que non ils ne peuvent pas, car ce sont des politiciens. Et moi, je suis Bertsbrand !

Le tout nouveau candidat à la présidentielle d’Unys re-rentra dans son hôtel sous les cris de « BERTSBRAND PRESIDENT ! » qui venaient de dehors. À son arrivé dans le grand hall, les employés se mirent à l’applaudir, et Bertsbrand leur concéda quelque minutes pour autographes, poignées de main et selfies. Quand il fut monté au 33ème étage, qui lui était totalement alloué, escorté de ses gardes du corps, il fit signe à son assistant de s’approcher.

- Monsieur Bertsbrand ?

- Envoyez un courrier à tous les autres candidats à l’élection, leur demandant de se rallier à moi. Ces vieux shnocks auront le choix entre ça ou faire des scores de minables maintenant que je suis entré dans le jeu. S’ils veulent me rencontrer pour discuter des conditions, acceptez. Je leur donnerai quelque miettes pour qu’ils restent sages.

- Tout de suite, monsieur !

Quand il rentra dans sa chambre à 10.000 Pokédollars la journée, il avait dans l’idée de prendre une petite heure de tranquillité pour continuer son roman, Bertsbrand et le secret d’Atlantis. Avec son précédent livre, 50 nuances de Moi, il s’était illustré comme un auteur incontournable du moment. Mais 50 nuances de Moi avait été une fiction. Là, il s’agissait bien d’un récit avéré. Bertsbrand comptait raconter la crise qui avait touché le monde il y a six mois, quand des extraterrestres robotiques avaient tenté de conquérir la planète. Bertsbrand avait été, malgré lui, au plus près de tous ces événements ; des événements qui s’étaient conclus par sa prise de possession d’Excalord, qu’il avait trouvé dans le désert de Bakan après être tombé d’Atlantis, la cité volante.

Bon, évidement, Bertsbrand s’était un peu permis d’arranger légèrement le déroulement des faits à sa sauce, pour se faire passer comme le héros de l’histoire, celui qui avait vaincu le Grand Forgeron Memnark, mit en fuite Lady Venamia et accessoirement sauvé le monde. Ceci dans un but uniquement professionnel bien sûr… De toute façon, il avait Excalord comme preuve vivante. La puissance de ce Pokemon Légendaire, qu’il commandait depuis la poigne de sa main, était inégalée, et personne ne s’étonnerait que Bertsbrand ait pu venir à bout de cet alien dégénéré et de son armée de robot avec lui.

En réalité, Bertsbrand ne savait pas trop ce qu’il s’était passé sur Atlantis à ce moment là. Igeus n’avait rien laissé fuiter, donc il n’allait certainement pas contredire la version de Bertsbrand, sous peine de dévoiler des choses qu’il ne voulait pas. De plus, Unys était une région alliée de sa Confédération Libre. Donc, si Bertsbrand en devenait le président, Igeus aurait tout intérêt à ne pas l’indisposer. L’équilibre des forces était fragile, et quelqu’un comme Bertsbrand, qui contrôlait un Dieu Guerrier encore plus puissant que Triseïdon et Ecleus - ceux d’Igeus et de Venamia - se devait d’être traité avec égards. Bertsbrand avait désigné Venamia comme son ennemie - principalement car elle était une femelle, une race que Bertsbrand pouvait difficilement supporter - mais ça ne faisait certainement pas d’Igeus son supérieur, loin de là.

Personne ne pouvait être supérieur à Bertsbrand. Il était l’aboutissement du prochain stade d’évolution humaine, la preuve vivante de la théorie de la sélection naturelle ! Bertsbrand était un être au-delà de la compréhension et du réel. Il avait accomplit tant de prodiges grâce au swag, notamment dans les domaines scientifiques. Par exemple, Bertsbrand pouvait réciter la valeur réelle de Pi, et savait parfaitement diviser par zéro. Et comme Bertsbrand l’avait prouvé scientifiquement, ce n’était pas la Terre qui tournait autour du soleil, mais le soleil qui tournait autour de Bertsbrand. Il faisait peu de doutes qu’on avait inventé les puissances de 10 le jour où on a calculé le QI de Bertsbrand…

Mais même au-delà des sciences, les connaissances et les prodiges de Bertsbrand étaient infinies. Bertsbrand savait par exemple enfoncer un marteau avec un clou. Il avait participé à la création du viagra en faisant don de ses cellules. Il pouvait faire des omelettes sans casser d’œufs. Il savait faire de l’électro avec une flûte. Bertsbrand peut enlever les cacahouètes des M&M's sans les casser, et savait faire tenir un DivX sur une simple disquette. Et enfin, comble de tout, Bertsbrand savait pourquoi la vache qui rit riait !

Bref, le nombre de choses impossibles pour Bertsbrand ou inconnues de lui avoisinait dangereusement le zéro, ou lui était même inférieur. Remporter une minable petite présidentielle n’était pas seulement facile pour lui ; c’était même ennuyeux. Mais s’il avait décidé de se lancer dans la politique, c’était seulement pour l’amour de son prochain, et du monde en général. Bertsbrand devait diriger. C’était là le seul salut pour les peuples de cette terre. Bertsbrand sait les choses. Il sait, donc il est : Bertsbrand, le seul et l’unique.

Mais avant que Bertsbrand ait pu s’installer devant son ordinateur pour continuer l’écriture de ses récits héroïques, son secrétaire personnel s’adressa à lui. C’était un homme bien sûr. Bertsbrand ne voulait aucune femelle dans son équipe. Ces créatures étaient des envoyées de l’Enfer ! Certes, c’étaient elles qui faisaient le plus gonfler le chiffre d’affaire de Bertsbrand, et il faisait tout pour leur plaire… mais de loin. Il avait grand mal à les supporter de près. Sans doute sa seule et unique faiblesse…

- Monsieur Bertsbrand, un envoyé de…

- Oh no ! S’exclama la star. C’était mon moment de tranquillité pour écrire mon prochain roman !

- Toutes mes excuses, monsieur, mais quelqu’un est là pour vous voir. Un Rocket, visiblement, envoyé de la Confédération Libre.

- Voyez-vous ça ? Igeus m’envoit quelqu’un ? Aurait-il enfin pris conscience de mon swag supérieur ? Soit, je suis prêt à l’entendre. Amenez-le moi.

- Oui monsieur, mais… il est de mon devoir de vous avertir : c’est une femme.

Eh bien, ça commençait mal. Igeus faisait déjà preuve d’un tel irrespect en lui envoyant une femelle ! Quel rustre ! Bertsbrand aurait dû la lui renvoyer sans délai, mais ça aurait quand même manqué de swag. Et même s’il ne l’aurait certainement pas avoué, il était secrètement heureux d’avoir enfin attiré l’attention de cette superpuissance qu’était la Confédération.

- Le chemin du swag n’est jamais sans épreuve et difficulté, fit Bertsbrand avec philosophie. Je supporterai donc la présence de cette femelle dans ma chambre tant qu’il faudra. Prévenez juste les domestiques qu’elle devra être décontaminée de fond en comble dès que la Rocket sera partie.

- Tout de suite, monsieur ! Répondit le secrétaire avant de se retirer.

Une minute plus tard, ce fut donc cette Rocket représentante de la Confédération qui entra dans les quartiers de Bertsbrand. Un sacré spécimen, cette femelle ! On aurait pu croire qu’elle s’était mise un bâton de dynamite dans ses cheveux rouges vifs, pour qu’ils soient aussi dressés en pointes. Quelque unes de ses mèches avaient une teinte bleue électrique, et son allure globale était négligée, avec même des trous dans son uniforme. Pour Bertsbrand, qui prenait toujours grand soin de son apparence, le look de cette femelle était un sacrilège. La seule chose qui pouvait éventuellement rattraper le tout étaient ses yeux. On aurait dit des émeraudes. Que de si beaux yeux puissent appartenir à cette femme qui ressemblait à une étudiante en art-plastique syndiquée de l’extrême-gauche était pour Bertsbrand un terrible gâchis…

- Yooooop, fit la jeune Rocket en levant la main comme si Bertsbrand et elle se connaissaient depuis toujours. V’z’êtes donc m’sieur Bertsbrand ? Peace. J’suis l’lieutenant Anna Tender. C’tente d’vous rencontrer.

Bertsbrand fut tellement abasourdi par cette salutation qu’il en perdit momentanément l’usage de la parole. Est-ce que cette femelle savait seulement à qui elle s’adressait ?! Surtout qu’en plus, elle ne prenait même pas la peine de lui sourire. Son visage était totalement neutre, ne laissant rien paraître de ses émotions, à part peut-être l’ennui.

- Chuis envoyée par Erend Igeus, d’la Confed, poursuivit Anna Tender comme si de rien n’était. M’a chargé d’vous convaincre d’bosser pour lui. J’suis dès à présent vot intermédiaire avec la Confed. J’resterai avec vous à longueur de temps. Si vous avez b’soin de quoi qu’ce soit, vous m’sonnez, et j’ferai l’nécessaire. Donc, on s’arrache pour Algatia immédiatement. L’temps, c’est d’l’argent comme on dit.

Elle prit Bertsbrand par le bras et commença à l’amener avec elle.

- N… Non mais qu’est-ce que vous faîtes ?! S’indigna-t-il. Veuillez me lâcher immédiatement !

Anna Tender lui lança un regard morne et ennuyé.

- Y’a quelque chose qu’vous avez pas pigé ?

- Pas pigé ? Répéta Bertsbrand. Vous débarquez, comme ça, et vous comptez m’amener de force dans votre Confédération ! C’est une séquestration ! Qu’est-ce qui vous fait croire que j’accepterai de travailler pour Erend Igeus ?!

- Ah, fit simplement la jeune femme.

- Y’ pas de « Ah » qui tienne ! Vous dites être venue pour me convaincre, mais vous ne m’avez présenté aucun argument ! Quelle est donc cette façon de négocier ? Ce n’est pas swag du tout !

Anna eut une moue pensive.

- J’crois qu’je saisi le problème. Vous voulez des arguments solides, c’est ça l’truc ?

- Et comment ! Et il faudra qu’ils soient réellement solides pour me pousser à quitter Unys alors que je suis au top de tous les sondages d’opinions de…

Anna Tender le fit taire en le frappant du tranchant de sa main sur la tête. Le coup fut assez puissant pour que Bertsbrand tombe à genoux. Il fut toutefois plus sonné par la surprise que par le choc lui-même.

- En voilà un argument, fit la Rocket. Est-il assez solide pour vous ?

- Que… que… mais… co-comment osez…

Anna le releva par le col de son costume et colla son visage à quelque centimètres du sien. Bertsbrand frémit devant ce regard vert orageux.

- Ecoute-moi bien ducon, j’suis pas venue pour te faire d’la lèche comme l’aurait voulu Igeus. C’est pas vraiment mon truc. Ma mission est de te ramener à Algatia ; te convaincre relève simplement du détail, tout comme la façon dont j’dois te traiter. J’suis au regret de t’annoncer que j’ne suis pas une de tes fans, mon gars. Ça ne me dérangerait pas d’te buter illico presto. Igeus n’aura qu’à dire que c’est l’œuvre de Venamia, et comme ça tous tes p’tits fans se bousculeront à la Confed pour te venger.

Bertsbrand aurait bien aimé crier à l’aide, mais il avait l’intuition que s’il le faisait, cette femelle totalement givrée aurait tôt fait de lui briser le cou. L’épée Excalord était hors de sa portée, posée sur son bureau quelque mètres plus loin, et un seul regard vers Marie-Eglantine, qui était en train de bailler profondément, lui appris qu’il ne devrait attendre aucune aide de sa part. Pour autant, il ne comptait pas s’écraser devant cette femme. Il en allait de sa réputation, et de son swag. Il était Bertsbrand après tout !

- J’ai accepté de vous recevoir, commença-t-il d’une voix qui ne tremblait pas ( ou très peu ), uniquement par respect pour Igeus qui combat comme moi la tyrannie de Venamia. Mais si c’est là la façon de faire de la Confédération, alors je crains qu’elle ne vaille pas mieux que le Grand Empire de Johkan. Je ne salirai pas le swag divin qui m’a été donné en traitant avec des sauvages comme vous !

Anna cligna des yeux, surprise par cette démonstration de rébellion. Puis elle hocha la tête, satisfaite, et relâcha Bertsbrand.

- Bien. Première épreuve réussie. Il semble que vous en ayez donc un peu dans le pantalon.

- Que… première épreuve ? Répéta Bertsbrand.

- Si vous m’aviez imploré et si vous aviez accepté d’me suivre comme un minable, vous n’auriez pas valu la peine que la Confed vous recrute. Maintenant, on peut réellement commencer à négocier.

Bertsbrand crut que sa vessie allait lâcher. Il s’assit sur son fauteuil pour ne pas se payer le ridicule de tomber par terre.

- C’est… c’est Erend Igeus qui vous a demandé de me tester de la sorte ?

- Nan. C’est juste moi. Igeus m’a ordonné, si vous acceptiez son offre, d’être votre garde du corps et bonne à tout faire. Il était hors de question que j’offre mes services à une paire de couilles molles.

- Mais… et vos ordres ?

- Rien à battre, avoua Anna. J’suis mes propres ordres avant ceux des autres. Mes valeurs passeront toujours avant. C’est ça être Rocket. C’est ça la liberté.

La jeune femme s’installa donc devant un Bertsbrand effaré sur une chaise sans demander son autorisation.

- Donc, reprenons. Igeus vous veut d’son coté. Vous êtes célèbre, apprécié, et surtout vot bestiole métallique transformable en jette. Il veut faire de vous sa mascotte, son étendard anti-Venamia, le héros qui fait vendre.

- Je ne suis la mascotte de personne, à part du swag ! Protesta Bertsbrand. Pourquoi irai-je travailler pour Igeus alors que je suis en passe de devenir président d’Unys ?!

- Mouais, j’ai écouté votre discours tout à l’heure. À vous d’voir si vous pensez qu’c’est mieux pour votre image d’être le président d’une seule région ou le héros de la moitié du globe qui combat Venamia.

- Mais je compte bien être les deux à la fois !

- Unys n’a pas les moyens financiers et militaires pour combattre Venamia à elle seule. Elle restera attachée à la Confed, que vous soyez président ou non. C’est Igeus qui contrôle toute la propagande anti-Venamia, et c’est lui seul qui peut vous mettre devant les projecteurs. De plus, il compte vous offrir quelque chose pour que vous jouiez les Captain America pour lui. Une équipe. Et pas n’importe laquelle. La X-Squad. La plus célèbre unité du monde. Vous en deviendriez le chef.

Ne s’attendant pas à pareille offre, Bertsbrand resta un moment prit de surprise. Il était vrai que le nom de la X-Squad était tout aussi célèbre que le sien dans le monde. Il s’agissait là de l’unité phare de la Team Rocket, qui avait réussi à se faire un nom au fil du temps, grâce à ses actions mais aussi à ses membres surpuissants. À la tête d’une telle équipe, Bertsbrand transpirerait le swag de partout ! Mais il resta prudent, et fit :

- La X-Squad est une unité de la Team Rocket. Et la Team Rocket, c’est plus swag du tout. Y associer mon nom si swag ne m’apportera pas grand-chose.

- Igeus a prévu de « dérocketiser » la X-Squad, pour en faire une unité ne dépendant que d’la Confed. Les uniformes seront changées, les R rouges retirées. Vous aurez l’droit de les rhabiller comme vous l’voulez, d’vous créer un nouvel insigne, une devise, ou quoi qu’ce soit d’autre. La seule chose à laquelle vous n’pourrez pas toucher, ce sont les membres. Pas d’exclusion, ni de nouvelles entrées. Deux nouveaux membres, ça suffit, qu’il a dit Igeus.

- Deux ?

- Bah vous… et moi. J’suis votre assistante. Igeus m’a collé à vous pour un sacré bout de temps. J’crois qu’il veut qu’nous formions une sorte de duo. Ce s’rait bon pour l’image.

- Un duo ? Avec une femelle ? Moi ?! La seule femelle avec qui j’accepte d’être en duo, c’est Marie-Eglantine ! Vous êtes à des lieues de ses attributs féminins !

La réponse d’Anna ne tarda pas, en un autre coup du tranchant de sa main sur le crâne de Bertsbrand.

- Ravie d’savoir que vous préférez la compagnie d’un Parecool à celle d’une femme. Mais c’est comme ça. C’est ma mission. Où que je vous alliez, j’irai. Quand vous irez pisser, je monterai la garde derrière la porte.

- Tsss, vous manquez singulièrement de jugeote en plus d’être si éloignée du swag. J’ai un bien meilleur garde du corps que vous !

Pour preuve, Bertsbrand se leva, alla prendre l’épée d’Excalord sur son bureau, et la brandit. Alors, dans plusieurs cliquetis de métal et une intense lumière argentée et bleue acier, la longue et épaisse épée s’ouvrit en deux, et son métal alla recouvrir le corps de Bertsbrand. Anna resta de marbre tandis que la star fusionnait avec son Pokemon Légendaire. Elle avait bien sûr lu les rapports sur ces fameux Dieux Guerriers et leur mode Revêtarme qui permettait à leur dresseur de s’en servir comme armure. Quand la transformation fut achevée, Bertsbrand ressemblait désormais à un chevalier chromé, avec des ailes d’énergie derrière le dos, et un plastron bleu.

- Voici ma réelle puissance ! Clama Bertsbrand. Quand je ne fais plus qu’un avec Excalord, je suis invincible ! Rien ne peut traverser mon armure, et je deviens moi-même une arme de destruction massive ! C’est le swag le plus puissant qui soit !

Anna ne fut pas impressionné pour si peu.

- Ah bon ?

D’un geste aussi vif que l’éclair, et avant que Bertsbrand n’ait pu réagir, elle lui entoura le cou avec ses jambes, et d’une torsion, le plaqua au sol, en lui mettant un poignard à un centimètre de son œil.

- Vot jolie armure pourrait vous protéger contre moi en ce moment ? J’ai reçu une formation d’assassin, mais croyez-moi quand j’vous dis que beaucoup sont bien plus balèzes que moi, et que la majorité d’entre eux bossent pour Venamia. Donc, vous êtes ptet capable de prendre un croiseur à vous tout seul, mais vous êtes aussi vulnérable que tout l’monde fasse à quelqu’un au corps à corps. Diriger la X-Squad et devenir la coqueluche de la Confed fera d’vous une cible prioritaire.

- Je… je vois, balbutia Bertsbrand qui trembla devant le couteau qui touchait presque son œil. Vos efforts seront alors peut-être appréciés, miss Tender…

La jeune femme libéra Bertsbrand et se releva, satisfaite. En se massant son cou endolori, Bertsbrand demanda :

- Mais pourquoi vous ? Pourquoi avez-vous été choisie pour cela ? Parce que vous êtes une assassin, une ninja ou ce genre de choses ?

- J’suis compétente pour ce qui est de la protection des personnalités, mais c’est pas seulement pour ça qu’Igeus a dû me choisir. Il s’trouve que Lady Venamia, c’est ma cousine. Pas d’quoi en être fière, mais c’est comme ça. Dans la X-Squad, y’a déjà les jumeaux Crust, qui sont ses demi-frères et sœurs. J’suppose qu’il veut réunir tous les membres de la famille de Venamia contre elle pour l’image qu’ça renvoi. Vrai que j’suis pas une bête de foire comme les jumeaux Mélénis, mais j’devrai m’en sortir dans cette équipe. J’ai eu une formation sérieuse, et j’suis dresseuse aussi.

Après un court instant de silence, Anna reprit :

- J’ai dit tout c’que j’avais à dire pour vous convaincre. Vous pouvez prendre vot décision maintenant. Juste une dernière précision : si vous refusez, j’vous butte, évidement.

Anna avait l’air sérieuse, et elle l’était sans doute. Bertsbrand était un homme à faire confiance au swag en toutes circonstances, et en ce moment, le swag lui conseillait d’accepter sans faire d’histoire.