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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 12/02/2017 à 13:28
» Dernière mise à jour le 12/02/2017 à 13:28

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 9 : Protéger à tout prix.

Meloet

 J’espérais que les autres allaient bien là-bas. Tout ce que je pouvais faire pour les aider était de suivre cet Alakazam à travers la grande tour. J’étais séparée de mon corps. L’Alakazam avait dit que c’était plus pratique pour me transporter. Sa main baladait ma tête comme un ballon. Quand il m’appuyait dessus, j’étais obligée de cracher un rayon laser. Mon corps lui, était resté à l’entrée.

Tout plein de Pokémon tentaient de stopper l’Alakazam. Mais il les mettait tous K-O avec ses pouvoirs. Il ne s’arrêtait jamais. Il me faisait cracher des lasers pour traverser les murs. J’avais mal à la tête. Une alarme sonnait en permanence.

— Vos lasers sont vraiment incroyables, lança l’Alakazam. Mes… les murs de l’Éternôme relient des dimensions entre elles. Les briser aussi facilement relève du miracle. Dire que vous n’êtes que le corps du Kaiser…

Je ne comprenais pas grand-chose à ce qu’il disait. Moi, je ne pouvais que faire ce qu’il disait, pour aider les autres.

— Cependant, les choses vont devenir sérieuses à présent.

L’Alakazam s’arrêta d’un coup au milieu d’une grande salle circulaire. C’était bizarre tout était sombre comme si on était la nuit. Je n’aimais pas trop le noir. Ça me rappelait mon tombeau.

— Nous sommes à la croisée de l’Éternôme, le point qui sépare la partie terrestre et divine de la tour. Il devrait bientôt arriver.
— À vrai dire, je suis déjà là.

Quelque chose tomba. Le sol trembla beaucoup. C’était un Pokémon que je ne connaissais pas. Il portait un vêtement blanc et noir étrange et sa peau était rouge. Il avait des gros gros sourcils froncés qui me faisaient peur.

— Haut-Gardien Talos, dit l’Alakazam. Vous vous dressez contre votre Primonarque ?
— Inutile de chercher à me tromper. Nous savions vous et moi qui est le véritable Primonarque. Vous avez beau lui ressembler comme deux gouttes d’eau, votre signature spirituelle diffère autant que le jour diffère de la nuit.
— Ne dites pas n’importe quoi, l’Éternôme et moi-même sommes différents fragments de la même et unique personne. Tenter de nous distinguer à notre aura ou signature spirituelle n’est qu’illusion.
— C’est juste, vous avez bien appris votre leçon. Je pensais vous faire vaciller, mais je me trompais. Je ne peux effectivement pas différentier le Primonarque de ses doubles, que ce soit l’Éternôme, Sotarc, ou le Mortem. Cependant, il y a un moyen clair et net de vérifier que vous êtes bel et bien le Primonarque. Dites votre nom. Le nom du Primonarque.
— …
— Oh ? Que vous arrive-t-il ? Vous ne vous en souvenez pas ? Ou alors… vous ne pouvez pas le dire ?

L’Alakazam restait silencieux. Il renforçait sa poigne sur ma tête mais pas assez pour que je crache un rayon. J’avais dû mal à suivre la discussion. Le Pokémon aux sourcils voulait que l’Alakazam dise son nom ? Pourquoi ? Moi je m’appellais Meloet et je n’avais aucun problème à le dire !

— C’est bien ce que je pensais, reprit le Pokémon rouge. Vous ne pouvez pas le dire. Le nom du Primonarque est bien plus qu’une simple appellation. Il s’agit de l’incantation d’un des cinq sorts ultimes, un sort dépassant l’entendement de toutes créatures vivantes. Si un autre que le Primonarque originel le prononçait, il mourrait instantanément. C’est une protection qu’avait placé le Kaiser lui-même. N’est-ce pas ?

Le Pokémon effrayant avait prononcé la fin de sa phrase en me regardant. Il avait vraiment de gros sourcils.

— Ne vous fatiguez pas, ce n’est qu’un corps désormais. Sa mémoire est toujours scellée. Elle ne se souvient sans doute plus de la malédiction des Indicibles.
— Ce qui est pour le mieux, assurément. Alors, vous arrêtez de jouer la comédie à présent, Éternôme ?
— Au moins j’aurais essayé. Mais cela ne change en rien mes projets. Je suis revenu afin d’arrêter les desseins du Primonarque. Ce fou est déjà allé bien trop loin.
— Ce fou ? s’énerva le Pokémon aux sourcils. Vous parlez de votre créateur et du Pokémon le plus puissant d’Iræ, veillez le respecter je vous prie.
— Je ne vois pas comment appeler autrement quelqu’un voulant détruire le continent.

Le Pokémon rouge effrayant fit craquer ses poings. Plus la discussion durait, et plus il avait l’air de s’énerver.

— Vous confondez tout. Le plan de Primonarque vaincra Eurasc et nous sauvera tous.
— Grâce au Mortem, n’est-ce pas ? Cette abomination qui plongera Iræ dans les ténèbres ? N’y comptez plus trop. Je suis certain que Stalhblume le détruira. Et j’ai scellé l’entrée, vous ne pourrez même pas l’en empêcher.
— Stalhblume ? ria le Pokémon aux sourcils. Cette jeune Mysdibule ? Elle n’est qu’un nouveau-né dans ce monde. Tu es bien sot si tu penses que cette incapable détruira le Mortem !
— Comme vous aviez été sot de penser qu’elle allait mourir contre Eurasc à Wearl.
— … ce n’était pas de son fait, c’est Eurasc qui l’a épargné, par je ne sais quel miracle.
— Exactement. Un miracle. Et c’est là-dessus que je fonde tous mes espoirs. Le miracle qu’elle vaincra le Mortem.

Le Pokémon aux sourcils éclata brusquement de rire.

— Le Mortem possède le quart de la puissance du Primonarque ! Toi aussi, Éternôme, vous possédez cette force. Vous savez très bien ce que cela signifie.
— Elle a survécu à Eurasc, un être dépassant de loin le Primonarque. Je ne vois pas pourquoi je serais inquiet.
— Votre idiotie déshonore votre créateur. Mais nous avions déjà bien trop discuté. Vous prévoyez de vous rebeller. Vous avez même dévoilé certains de nos secrets à des étrangers. Vous êtes un traître, Éternôme. Et les traîtres doivent être éliminés !

Le Pokémon rouge s’entoura d’une aura orange qui faisait beaucoup de vent. Moi, j’étais perdue. L’Alakazam qui disait être le Primonarque était en fait quelqu’un d’autre. Ils parlaient aussi beaucoup de Cassis. Elle n’était plus en danger alors ?

— J’ai le corps de Kaiser avec moi, dit l’Alakazam. Je suis inarrêtable.
— Encore une fois, vous ne manquez pas d’humour. Les Haut-Gardiens ne sont pas choisis au hasard. Nous disposons tous d’une puissance de 1500 sur l’échelle de la Guilde. 1000 correspond au quart de la puissance du Primonarque, et donc, à votre force. C’est là le véritable rôle des Hauts-Gardiens, protéger le Primonarque contre les incarnations de lui-même !

Brusquement, le Pokémon aux sourcils se mit à gonfler, gonfler, et encore gonfler. Il devient très très grand. Beaucoup plus grand que l’Alakazam.

— Un dévouement sans faille est un dévouement aveugle, lâcha l’Alakazam. Vous n’êtes plus capable de réfléchir par vous-même et de déterminer le bien et du mal. En tant qu’Éternôme, je dois maintenir l’équilibre d’Iræ, c’est ainsi que le Primonarque m’a créé lorsqu’il était encore sain. Je protégerais le continent à tout prix, même si cela signifie donner ma vie !


____________________

Morlfam

 C’était une blague ? J’en avais marre de perdre la possession de mon corps ! D’abord avec le Primonarque, puis Sarin, et maintenant cette autre présence qui disait être ma mère… alors là, j’étais dans la choucroute. J’étais pourtant certaine que ma mère était une Goupelin sans histoire – qui n’était d’ailleurs pas une Magical Girl – vivant actuellement dans la tranquille province d’Irsul avec le reste de la famille !

— Ne t’inquiète pas Morflam, dit ma propre voix. Je suis là pour te protéger.

Q-Qui êtes vous ? tentai-je hurler par la pensée.

— Je peux comprendre que c’est compliqué pour toi. Je n’étais pas censée me manifester aussi tôt, mais on me force la main. Il ne doit rien t’arriver, Morflam, tu es bien trop précieuse pour ce monde.

À ce moment précis, Sarin – toujours dans le corps de Belcol – fonça, toutes griffes toxiques en avant. Ma main se leva d’elle-même et instantanément, le Carmache s’embrasa atrocement.

Belcol ! paniquai-je. Qu’est-ce que tu fiches ?! C’est mon ami !

— Inconsciente, prononça ma voix. Tous ceux qui oseront te menacer brûleront sous ma colère. Il faut que tu comprennes que tu es bien plus importante que n’importe quelles autres vies. Amis ou ennemis, tous ceux qui se dressent devant toi doivent être éliminés.
— Cette puissance…, s’approcha Cyarès. Je comprends à présent pourquoi les gros bonnets traitaient cette gamine avec tant de respect…

J-Je n’avais plus aucun contrôle sur la situation ! Celle qui prétendait être ma mère fonça immédiatement vers Cyarès avec son marteau enflammé. Le Lucario contra avec un poing fulminant d’aura. L’impact produit un souffle si intense que je vis la terre se détacher !

Même si j’étais dans mon corps, je n’arrivais pas à suivre les évènements. Tout bougeait à une vitesse folle, les coups se multipliaient sans que je puisse les compter. En revanche, il y avait une chose que je voyais très bien. Ce combat avait de terribles conséquences sur ce qui nous entourait. De la terre voltigeait sans cesse, des arcs d’énergie fusaient de tous les côtés… au grand dam des autres Pokémon.
Les recrues subissaient l’affrontement de plein fouet, elles se tenaient en cercle serré, terrorisées, à espérer ne pas se faire toucher par une capacité perdue.

— Sarin, grogna Cyarès. Tu comptes aider ton maître où rester planté au sol ?!
— … gnn, désolé Commandent, j’ai été surpris…

Sous la colère du Lucario, le Précieux sembla reprendre conscience et plongea lui aussi dans la bataille. Bien sûr, il ne pouvait toujours pas me toucher, mais il se contentait de couvrir Cyarès en encaissant les coups à sa place. Mon cœur se serrait au fur et à mesure que l’affrontement durait. Je pouvais voir le corps de Belcol se recouvrir de cicatrices sanglantes, de plus en plus nombreuses. Ce fichu Sarin le poussait dans ses derniers retranchements !

Dans le ciel, Judyal voletait à une hauteur confortable et me bombardait de Lame d’Air. Ce type était la lâcheté incarnée, déguerpissant vivement dès qu’il sentait qu’il risquait quelque chose avant de revenir un peu plus tard.

— Même à trois, vous ne pouvez rien.

D’un puissant coup de marteau sur la terre, celle qui me possédait provoqua de terribles éruptions en chaîne. J’avais du mal à le croire et pourtant, cela se passait réellement. Des cratères de plus en plus gros se formaient les uns après les autres, crachant chacun un déluge de magma. Dans la même foulée, elle se propulsa vers Cyarès et lui ficha un deuxième coup de marteau en plein ventre, l’envoyant bouler dans une traînée de lave en fusion.

— Qu’est-ce que…, recula Sarin. V-Vous ne pouvez pas vaincre Cyarès aussi facilement !
— … tss, qu-qui as dis que j’étais vaincu ?

Telle une étoile filante azurée, le Lucario revint, encore fumant, un large sourire sur les lèvres. Ses membres explosant d’une aura détonante mitraillait mon corps de coups. Ce fut à ce moment que je m’en rendis compte. Je ne sentais rien. Pourtant, ces attaques étaient puissantes, les ondes de chocs qu’elles créaient pouvaient en témoigner. Toutefois, aucune douleur me parvenait.

— Ridicule.

Cette fois si, mon corps claqua simplement des doigts, et un torrent de lave émergea de terre pour recouvrir Cyarès.

— Si j’ai bien compris, vous suivez la Loi du plus fort, n’est-ce pas ? poursuivit ma voix. Je suis plus forte que vous tous réunis. Toute résistance est inutile.

Malgré tout ce qu’il venait de se prendre, le Lucario se releva. Je pouvais lire une certaine peur dans ses yeux. Son acier commençait à fondre légèrement, témoignant de son état lamentable.

— Qui êtes vous exactement Morflam ? grogna-t-il.
— Je ne suis pas Morflam. Je suis l’âme égarée qui était endormie en elle, l’âme gardienne la protégeant contre les indésirables, l’âme immortelle veillant à l’équilibre du monde.
— Qu’est-ce que vous me racontez encore…
— Je réponds à votre question, rien de plus. Je possédais mon propre corps autrefois, mais je l’ai abandonné, selon la volonté du Kaiser.
— … le… Kaiser ?!
— … inutile d’expliquer plus longtemps. Vous, Cyarès, serez toujours une seconde main, une existence dispensable. Vous n’avez pas à avoir connaissance des enjeux sur lesquels nous, dirigeants, sacrifions nos vies. Sachez juste une chose, je suis de la même essence que votre Primonarque.

La peur de Cyarès se transforma carrément en effroi, il avait l’air de comprendre que tout effort supplémentaire serait inutile. Soudain, alors qu’il était encore hésitant, une large Aurasphère le heurta violemment. Un certain Togetic en profita pour se poser à mes côtés.

— Judyal ?! s’étonna le Lucario.
— Allons mon copain, sourit ce dernier. On voit bien de quel côté la roue tourne ! La Roussil a raison, ici, c’est la loi du plus fort qui prime. Libre à toi de résister, mais moi, hors de question que je me mette une telle puissance à dos !
— Voilà quelqu’un d’intelligent, fit ma voix.
— Judyal ! Espèce de… ! Sarin ! Donnons tout ce qu’on a !
— …

Mais le Précieux resta immobile, figé dans l’épouvante.

— … Sarin ?! paniqua Cyarès.
— Je… je m’en souviens… cette façon de parler, cette forme, ce marteau… c’est… c’est l’une des Indicibles !
— Il était temps que la mémoire te revienne, Précieux de poison, décréta ma voix. C’est exact, je suis une Indicible, comme votre Primonarque. Autrement dit, je faisais partie de la garde rapprochée Kaiser.
— C-Commandant ! s’écria Sarin. Nous n’avions strictement aucune chance ! Il faut fuir !
— Fuir ? Quelle est cette folie, encore ?!
— Vous ne voyez pas Commandant ?! La puissance de ce monstre nous dépasse de loin ! Elle est aussi – sinon plus – forte que le Primonarque ! Si nous tentons de résister, nous allons périr sans rien accomplir !
— Tss !

Cyarès sembla hésiter un petit moment, avant de finalement bondir en arrière.

— … très bien, s’étouffa-t-il. Qui que vous soyez, c’est votre victoire. Mais ne pensez pas vous être débarrassé de moi pour autant, je reviendrais, soyez-en sûre. Sarin, on s’en va.
— Avec joie !

Tout d’un coup, un nuage toxique émergea du dos de Belcol et fusa vers la bague du Lucario. Et sans attendre plus longtemps, Cyarès s’enfuit à la vitesse de l’éclair. Celle qui me possédait ne prit même pas la peine de le poursuivre, pensant sans doute que c’était inutile.

— Bien, tonna ma voix. Ce Pokémon a une trop grande fierté pour ébruiter ce qu’il vient de se passer. En revanche…

Mon corps se tourna vers les recrues. Je voulais m’enquérir de l’état de Belcol après ce carnage, mais je ne contrôlais plus rien. Le marteau se leva, et un faisceau de lave jailli brusquement. Des cris de stupeurs éclatèrent, avant de s’éteindre tout aussi rapidement. Je crus fondre de terreur. Là où se trouvait les recrues… il ne restait qu’une énorme marque cramoisie.

Q-Qu’est-ce que tu as fait ?! hurlai-je. T-Tu… Tu les as tués ?!

— Des Pokémon faibles et instables. Mon existence doit rester secrète. Tu ne comprends peut-être pas, mais c’est le mieux pour nous et pour le monde. Je ne fais que te protéger.

M-Mais… Je… C’est… horrible… !

J’avais envie de vomir. Elle… avec mon propre corps… avait tué… non… massacrer ces Pokémon… sans aucune pitié… je n’avais rien pu faire…

— Tu dois te renforcer Morflam. Ton destin est bien trop crucial pour que tu te morfondes sur la mort d’êtres insignifiants.

Insignifiants ?! M-Mais… on parle de vie là ! T-Tu es un monstre ! R-Rends-moi le contrôle de mon corps, tout de suite !

— Je le ferais, une fois le dernier intrus éliminé.
— … euh… héhé, ricana maladroitement Judyal. V-Vous ne parlez pas de moi n’est-ce pas, Ô Grand Maître divinement bon !
— Non, pas vous. Vous êtes suffisamment expérimenté pour saisir où se trouve votre place.

Je compris soudainement ce qu’elle voulait dire. Son regard se dirigea vers le corps inconscient de Belcol. Son marteau se leva encore une fois.

NOOON ! vociférai-je. NE FAIS PAS ÇA ! ARRÊTE !

Je ne voulais plus être témoin d’une telle horreur. Les cris de mort des recrues me revint en tête. Et puis, Belcol n’était pas un Pokémon banal ! J’avais combattu à ses côtés à Wearl, j’avais appris à le connaître, on s’était entraidés… non, je ne pouvais pas laisser cette folle faire !

Je mobilisais le maximum de volonté que je possédais. C’était mon corps nom d’une carbonara ! Ce n’était pas parce qu’une femme un peu puissante me possédait que je devais plier le genou !

— …

Mes efforts avaient l’air de porter leur fruit, puisque mon bras se stoppa soudainement, en pleine incantation.

— Pourquoi interfères-tu ? Je fais ça pour ton bien. Ce Pokémon est faible, il n’est d’aucune utilité et sait bien trop de choses pour notre sécurité. Le tuer est bien plus productif que de le laisser en vie.

Mais elle s’entendait parler ?! Elle était sans cœur ! Aucune chance que je ne fléchisse après avoir entendu ça !

— … Morflam, lança ma voix légèrement irritée. Je suis ta mère, je sais ce qui est bien pour toi. Je ne veux que te protéger, à tout prix. Si j’ai pu me réveiller, c’est que la situation d’Iræ est critique. Les émotions n’ont pas leur place dans un monde aux bords de la destruction.

J’en ai rien à faire de tous ça, je comprends que dalle ! Tu ne poseras pas la moindre flamme sur Belcol, je t’en fais la promesse !

— Tu es encore trop jeune pour avoir le droit de choisir. Je t’ordonne d’arrêter toutes résistances inutiles.

Ah ! Tu peux toujours rêver ma vielle !

Notre lutte mentale dura longtemps. Parfois, je prenais le dessus, d’autre, c’était-elle. Mais je parvenais toujours de la stopper avant qu’elle ne commette irréparable. Pourquoi tenait-elle tant à tuer ? Malgré ses explications fumeuses, je n’arrivais pas à le comprendre. Et surtout, comment parvenait-elle à agir de la sorte sans la moindre émotion ? Je le ressentais bien, nous partagions le même corps. Lorsqu’elle avait assassiné les recrues, cette folle n’avait pas éprouvé le moindre sentiment.

— … je perds mes forces inutilement.

Petit à petit, l’emprise de l’intruse s’affaiblit. J-J’avais réussi ? Non, je ne devais pas me relâcher maintenant, c’était peut-être un piège !

— Pourtant, je ne veux que te protéger. Un jour, tu comprendras. J’attendrais ce moment, tant que nous ne sommes pas en symbiose, nous ne pourrons rien accomplir. Je vais temporairement quitter ton corps, mais sache que j’aurais toujours un regard sûr toi.

Subitement, je sentis mon sang bouillonner à l’intérieur de moi, et aussitôt, quelque chose fusa de ma bouche et frappa Judyal sans ménagement. Je restai immobile, avant de me rendre compte après un long moment de latence que j’avais enfin repris le contrôle.

— Ce corps est limité. Tant pis, je ferrais avec en attendant.

Je me retournai, affolée, vers la source de cette voix. C’était Judyal. Ou pas. Il semblait différent. Euuh… c-ce ce n’était tout de même pas encore un coup de l’autre folle, hein ?!

— Retiens bien cela, Morflam. Ton immaturité est un énorme problème, pour toi et pour le bien-être de toute créature vivant à Iræ. J’espère qu’à notre prochaine rencontre, tu auras évolué.

Et Judyal disparut soudainement, derrière un rideau de flammes. Plus de doute, celle qui me possédait avait fait de même avec le Togetic. Elle… elle disait être ma mère. Pourquoi ? Elle mentait, c’était évident. Mais pourquoi aller raconter de telles choses ? J’étais dans le brouillard.

Soudain, je me souvins des atrocités commises par la folle. Les recrues massacrées sans aucune émotion. Avec mon corps. Est-ce que cela signifiait… que j’étais une meurtrière ? C-Ce n’était pas vraiment moi qui avais agit mais… j’aurais pu… j’aurais pu la stopper… je…

Je ne pouvais plus que pleurer à présent. Tout était allé si vite. En y repensant, j’étais dans cette grotte avec Cassis, avant de me faire téléporter à la Guilde, où Sarin avait pris possession de mon corps, avant qu’une autre folle ne fasse de même… trop d’évènements pour mon pauvre cerveau…

Je me précipitai vivement vers Belcol, l’un des rescapés de ce carnage. Il respirait encore. Je poussai un large soupire soulagé. Toutefois, nous n’étions pas encore sortis d’affaire. Nous étions toujours dans l’Éternôme, le siège de la Guilde. Après avoir été témoin du comportement de Cyarès, je n’avais plus aucun confiance en elle. Je voulais fuir, et ce, le plus vite possible.

Mais en avais-je la possibilité ? Si le Primonarque m’avait téléporté ici, il pouvait le recommencer à tout moment. J’étais totalement piégée. Mon incompétence révélée, je me laissai tomber au sol, affaiblie. Si seulement un miracle pouvait arriver, là, tout de suite…