Epilogue
La guerre contre les Akyr s’était terminée comme elle avait commencé : dans la confusion la plus totale. Au final, l’invasion n’aura duré qu’une journée, et s’était déroulée pour la majeure partie à l’abri des regards, sur Atlantis et autour. Ce faisant, Erend et les autres dirigeants mondiaux avaient décidé de cacher la vérité au peuple. Même Venamia, qui était cette fois présente lors de ce grand conseil en vidéoconférence, avait abondé en ce sens. Ce serait déjà bien pénible d’avoir à mener une guerre mondiale sans qu’en plus on y ajoute les extraterrestres.
Bon évidement, passer tout ça sous silence n’était pas non plus chose facile. Il fallait déjà faire la chasse à tous les médias du monde pour leur faire détruire toutes images ou vidéos qu’ils auraient pu prendre des Akyr dans les quatre grandes villes attaquées. L’explication officielle de l’arrivée de robots tueurs dans ces villes était que c’était l’acte d’une organisation terroriste adepte des mécaniques. En ce qui concernait le vaisseau de Memnark, qui avait bien entendu été observés par le Centre Spatial d’Algatia et divers satellites, tout avait été purement et simplement effacé, et les restes du vaisseau avaient vite été récupérés et placés sous scellés par les scientifiques de Bakan qui mourraient d’envie de les disséquer.
Impossible en revanche d’occulter l’existence d’Atlantis, qui était restée au bon moment au-dessus de la capitale Fubrica, et qui flottait toujours dans le désert du Buskanfield. Erend s’en était tenu à une demi-vérité ; il s’agissait d’une ancienne cité trouvée au fin fond du Grand Glacier que la Confédération avait réussi à faire décoller grâce aux dernières technologies militaires. Personne n’ignorait qu’Erend Igeus - qui était aussi le président de Neofuturia Enterprise, une société spécialisée dans les nouvelles technologies - préparait sa guerre contre Venamia a Bakan, et investissait pour cela toute sa fortune personnelle dans la recherche et l’armement. Ça devrait donc passer. De plus, Erend avait réitéré sa promesse lors de ce conseil des Chefs d’Etat : il n’allait pas se servir d’Atlantis pour ses propres intérêts, et allait la rendre à Nuelfa.
Six jours après la fin du conflit, Erend s’était justement rendu en personne sur Atlantis, accompagné d’Imperatus, pour dire adieu à leur alliée Primordiale. Avec Erend, ils s’étaient mis d’accord : sachant tout ce que la cité recelait, dont évidement la fameuse Source de l’Infini qui accordait l’immortalité à qui la touchait, il valait mieux qu’Atlantis soit hors de portée des humains. Nuelfa allait donc amener la cité dans l’espace, en orbite autour de la Terre, où elle resterait jusqu’à que la Primordiale ait entièrement terminé les réparations nécessaires pour que la cité puisse carrément voyager en hyperespace.
- Tu es sûr de toi Erend ? Lui demanda Imperatus alors qu’ils se posaient sur Atlantis avec leur jet pour rejoindre Nuelfa. Atlantis représenterai un avantage majeur contre Venamia. Avec tout ce qu’on a fait pour Nuelfa, elle pourrait accepter de te la prêter un moment, surtout après avoir vu de ses propres yeux la cruauté de Venamia.
- Nuelfa m’a dit un truc du genre : « après tout ce que j’ai fait contre eux en aidant Memnark, jamais je ne jugerai un seul humain », répondit Erend. Du point de vue d’une extraterrestre âgée de plusieurs milliers d’années et d’une intelligence infinie, Venamia ou moi, c’est du pareil au même : nous sommes juste deux gamins ignares qui nous disputons un monde dont nous ignorons quasiment tout. Elle est trop polie pour le dire en ces termes, mais c’est ce qu’elle pense, sans l’ombre d’un doute. Et puis bon, d’un point de vue purement objectif, c’est bien Venamia qui a défait l’Akyr Oméga.
- Je ne suis pas d’accord, répliqua Imperatus. Celle qui a vaincu l’Akyr Oméga, c’est ton amie Nirina, et nulle autre. Ce sont ses sentiments humains, son amour pour son fils, qui ont eu raison de sa voracité d’Akyr. Et sans Castel, nous serions aussi tous morts. En se sacrifiant, il nous a gagnés une bonne minute. S’il ne l’avait pas fait, l’Akyr Oméga aurait utilisé son attaque finale avant que Leaf et Alroy n’arrivent.
- Oui oui… on pourra débattre éternellement de qui a fait quoi. Nous avons tous contribué. Pour Nuelfa, c’est la victoire de l’humanité et des Pokemon, pas d’un camp ou d’une personne en particulier. Elle ne voudra pas prendre parti dans notre guerre, et je ne suis pas assez sot pour le lui demander. C’est aussi une affaire d’image. Si jamais je me servais d’Atlantis et du savoir des Primordiaux pour vaincre le Grand Empire de Johkan, comment crois-tu que les autres dirigeants mondiaux me verront ?
Imperatus réfléchit un moment, puis dit :
- Comme un homme à craindre. N’est-ce pas ce que tu veux ?
- Non. Je veux être respecté, pas craint. La crainte est l’apanage des tyrans comme Venamia, et les tyrans sont tôt ou tard renversés. Je veux étendre la Confédération à travers le monde, mais je ne pourrai le faire qu’en étal l’égal des autres Chefs d’Etat. C’est une coopération de plusieurs pays que je souhaite, pas une soumission de pays à un autre.
Imperatus médita sur ces paroles, puis rigola doucement. Un son d’une pureté égale au bruit qui résonne quand on effleure le cristal du bout des ongles.
- J’ai beau avoir encore évolué, assimilé un pouvoir antique et illimité, je reste encore comme une élève devant son professeur.
Erend regarda sa partenaire Pokemon. Oui, depuis qu’elle était devenue Imperatus, elle était clairement impressionnante. D’une grâce sans pareille, on aurait pu lui donner plus d’un siècle, à sa façon de parler. Mais Erend se rappelait encore l’époque pas si éloignée que ça où elle n’était qu’un Babytus curieux, saccageant la cuisine de sa mère à la recherche d’aliments comestibles, et parvenant difficilement à aligner les mots.
- Bah, tu n’as que dix ans après tout, ricana Erend Je te pardonne ton inculture, Pokemon inférieur. Tâche vite de te rentrer dans le crâne tout ce que je te dis. Tu étais déjà censée vivre très longtemps, mais maintenant que tu as ce Solerios en toi, il se peut fort bien que tu serves de conseillère à mon arrière-arrière-petit-fils.
Peu après la destruction de l’Akyr Oméga, les cinq Solerios s’étaient séparés d’eux-mêmes, mettant ainsi fin à l’apparition des cinq soleils étrangers au-dessus de la Terre. Mais alors que quatre des Solerios avaient fusé à toute vitesse dans des directions opposés, le Solerios des Plantes avait tranquillement voleté jusqu’à Imperatus, puis était carrément rentré dans son corps. Selon Nuelfa, les Solerios recherchaient d’eux-mêmes un endroit qui soit conforme à leur type et leur énergie. Comme Imperatus possédait une partie de la puissance de ce Solerios, dont elle s’était servie pour évoluer, ce dernier avait fait de son corps sa demeure.
Ça n’avait eu toutefois que peu de changements notables sur Imperatus. Sans doute ses attaques Plantes étaient-elles désormais bien plus puissantes, mais c’était tout. Nuelfa leur avait expliqué que la principale caractéristique du Solerios des Plantes était la vitalité, et que donc, Imperatus devrait s’attendre à avoir une très très longue vie tant qu’elle porterait en elle cette sphère antique. Imperatus s’était alors demandée s’il ne valait pas mieux se servir de ce Solerios pour le conflit imminent avec Venamia, mais Nuelfa l’avait prévenu : si jamais Imperatus tentait de se retirer le Solerios, elle en mourrait sûrement. Erend lui avait donc ordonné de ne pas le toucher. Il était très bien là, après tout. Imperatus serait toujours aux côtés d’Erend, et donc le Solerios aussi. Quant aux quatre autres… eh bien, il fallait espérer que personne de mal intentionné ne les trouve.
Les deux complices arrivèrent jusqu’à une salle des générateurs où Nuelfa travaillait d’arrache-pied. Elle n’avait pas quitté la cité depuis la fin de la bataille, réparant tout ce qu’elle pouvait. Elle s’était servie des carcasses des Akyr, les faisant fondre pour récupérer leurs métaux, afin de redonner une seconde vie au matériel le plus important. Bien évidemment, ce serait un travail de longue haleine avant qu’Atlantis ne soit totalement opérationnelle. Pour l’instant, elle voulait juste qu’elle puisse s’envoler et rester en orbite, où elle effectuerait ensuite le reste des réparations, pour au moins un ou deux ans.
- Dame Nuelfa, la salua Erend. Comment ça se présente ?
- Pas si mal. Avec tous le métal que j’ai pu récupérer des Akyr, j’ai de quoi faire. Le seul problème est que ce métal en question est un alliage des trois aciers légendaires de Memnark. Les séparer ensuite s’avère compliqué. Ça faisait un moment que je ne les ai plus maniés, donc je suis un peu rouillée, comme vous dites. Mais je devrais pouvoir lancer Atlantis en orbite dès ce soir.
- Vous resterez toute seule dans cette cité énorme pendant longtemps, fit Imperatus. Vous êtes sûre que ça ira ?
- J’ai l’habitude de vivre seule. Et vous savez, jadis, quand je vivais encore ici avec les miens, j’avais comme passion de fabriquer des êtres vivants avec du métal. Une chose que j’ai héritée de Memnark, et qui m’a permis de créer Excalord. Vous connaissez les Meltan, ces petits Pokemon en Lunacier ? Eh bien, c'est en grande partie ma création, pour m'occuper. Je ne vais évidemment pas m’amuser à donner naissance à un nouveau Dieu Guerrier, mais pourquoi pas quelque nouveaux petits Pokemon inoffensifs pour me tenir compagnie ?
- Il n’y a jamais assez de Pokemon, approuva Erend. Promettez-moi juste de m’en laisser un avant que vous ne quittiez le système solaire.
- J’y songerai, sourit Nuelfa. Dès que les réacteurs de gravité et les boucliers seront stabilisés, je m’occuperai de réparer la communication subspatiale, pour informer l’Empire Infini de la mort de Memnark. Je ne manquerai pas aussi de leur dire comment les humains de la Terre ont évolué, au point de pouvoir vaincre un Primordial qu’ils n’ont pas su arrêter depuis plusieurs milliers d’années. Ils voudront peut-être revenir ici pour vous rencontrer.
- J’espère qu’on aura fait le ménage chez nous d’ici là.
Nuelfa lui tendit sa petite main, et Erend la serra, surpris que la Primordiale eut assimilé ce geste de salutation typiquement terrien.
- Vous êtes un humain des plus singuliers, Erend Igeus. J’espère qu’on pourra se revoir. Et n’oubliez pas : la Source de l’Infini dort toujours dans Atlantis. Maintenant que Memnark a disparu, elle n’apparrait plus comme nécessaire, mais qui sait ? Peut-être qu’un jour, une autre menace encore plus terrible apparaîtra, et la Terre aura alors besoin d’un être immortel et éternel qui la défendra.
- Peut-être bien, acquiesça Erend. Je prie juste pour que ce ne soit pas de mon vivant. J’ai eu mon compte de menaces apocalyptiques. Je compte seulement combattre Venamia sur un plan militaire et politique, là où je m’y connais le plus. Si je perds, je ne donne pas cher de ma peau. Et si je gagne, je souhaite juste fonder mon nouveau pays, instaurer une paix et une coopération mondiale, puis couler des jours paisibles dans une belle maison près de la mer, peut-être avec une femme et des enfants…
- Je prierai pour qu’Arceus vous accorde cela.
***
La X-Squad, ainsi que toute la Team Rocket d’Estelle avaient fait leurs adieux à Cinhol, pour enfin revenir dans le monde réel. Erend Igeus avait officiellement déclaré la guerre au Grand Empire de Johkan. Pas trop tôt, selon Mercutio. Peut-être était-ce cet interlude avec les Akyr qui avait réveillé Igeus ? En tout cas, les forces de la Confédération Libre allaient enfin bouger. Leur cible : la région Hoenn. Venamia y avait lancé une bonne partie de ses forces, dont ses alliés les Agents de la Corruption et leurs Démons Majeurs. Cela faisait six mois que la région résistait, mais elle n’allait pas continuer longtemps. La Confédération Libre allait s’y rendre pour aider ses habitants et le gouvernement local.
En agissant ainsi bien sûr, ils laissaient l’Empire Lunaris seuls face à Venamia. Cette dernière n’avait pas digéré la trahison d’Octave lors de la bataille du Pilier Céleste, et avait également entrepris d’envahir son pays en représailles. Sans la Confédération, Lunaris s’effondrerait obligatoirement. Ça faisait mal au cœur à Mercutio, car Octave était un ancien ami en plus d’être le père de Julian, mais stratégiquement parlant, la décision d’Igeus était bien sûr la bonne. Diviser les forces de la Confédération pour aller se battre sur deux fronts aurait été du suicide. Puis Hoenn avait bien plus d’intérêts que la région d’Elebla, qui en plus d’être beaucoup plus éloignée, ne recelait pas grand-chose d’intéressant pour l’effort de guerre.
Mercutio et Galatea avaient donc maintenant pour tâche d’expliquer ça à leur neveu, qui lui aussi avait quitté Cinhol pour rentrer avec eux. Mercutio l’aurait bien laissé dans le palais du roi Alroy, où il ne risquait rien, mais Igeus avait insisté. Il voulait le fils de Venamia avec lui. Pas tellement comme otage, mais plus comme outil politique, qui lui permettrait un jour de prétendre diriger légalement toutes les terres conquises par Venamia, en plus de l’Empire Lunaris dont Julian était le prince héritier. Pour l’instant, c’était le Général Tender, le grand-père de Julian, qui avait la garde de l’enfant, mais Mercutio ne pouvait pas prévoir ce qu’Igeus allait décider le concernant.
Et ils avaient beau protester, c’était Igeus qui décidait. Le statut de la Team Rocket oscillait toujours entre « prisonniers » et « alliés de circonstance ». Mercutio espérait justement qu’avec la guerre, ils se rendent tellement indispensables à Igeus qu’il ne soit obligé de leur faire des compromis. Comme justement l’assurance que Julian ne devienne pas qu’un pion sur l’échiquier d’Igeus, ou encore l’immunité et le pardon pour tous les Rockets se seront engagés aux côtés d’Estelle Chen contre Venamia.
Mercutio trouva justement Julian avec Galatea dans la salle de repos de la base G-5. Pour l’instant, la base était au sol dans un espace dégagé de Fubrica, mais dès qu’Igeus ordonnerait le départ, les deux Mélénis devront, à tour de rôle, s’installer sur le fauteuil de contrôle mis en place pour faire voler le bâtiment, direction Hoenn. Mercutio s’installa à côté d’eux, et remarqua que Régis Chen, le leader des champions de Kanto, tous ralliés à la Confédération, était également là, discutant avec Galaeta de choses et d’autres. Mercutio n’avait pas manqué de remarquer que sa sœur avait passé pas mal de temps, ces derniers mois, avec ce demi-frère de la Boss. Ce n’était pas étrange en soit que Galatea ne recherche la compagnie des beaux mecs - elle faisait toujours ça - mais c’était justement étrange qu’elle n’ait pas encore cherché à le draguer, et que Régis lui-même ne fuit pas sa compagnie. Peut-être avait-il des tendances sado ?
- Tonton Mercutio ! L’accueillit le jeune Julian.
Mercutio lui sourit et lui ébouriffa les cheveux. Des cheveux de la même couleur que ceux de Venamia, et des yeux tout aussi identiques. Mercutio avait toujours du mal à regarder ce gamin de trois ans et demi sans songer à sa mère et éprouver une indicible tristesse.
- Eh, mais c’est Son Altesse que voilà ! Alors, t’as dit au revoir au roi Alroy ?
- Oui ! Il a un bâton rouge maintenant ! Et ça se transforme en Pokémon ! Trop fort !
Oui, suite à la mort de Castel, Hafodes avait reconnu son dernier héritier restant, donc Alroy, comme son nouveau maître. Mercutio avait été fichtrement impressionné par la façon que le gamin avait attaqué Venamia avec cette attaque feu surpuissante. Avoir revu sa mère et assisté à son autodestruction avait dû être un choc pour un garçon si jeune, mais il semblait l’avoir encaissé derrière une façade de sérieux et de détermination qui ne convenait guère à un gamin de onze ans. Il serait sans doute allé au front avec Erend si ce dernier et ses parents adoptifs n’avaient pas tempéré ses ardeurs. Sans nul doute, Alroy Haldar allait devenir un type impressionnant.
- Oh fait, z’êtes au courant ? Leur fit Galatea. Parait que Leaf est enceinte.
Régis, qui avait bien connu Leaf dans le passé et qui avait peut-être éprouvé plus que de l’amitié pour elle, manqua de s’escaner en buvant son verre.
- En…enceinte ? D’où tu sais ça toi ? Elle ne m’a rien dit !
- À moi non plus, avoua Galatea. Mais ce sont des choses que les utilisateurs du Flux peuvent sentir, ça. Peut-être qu’elle ne le sait même pas. Ça m’a l’air tout récent.
- Eh eh ! Intervint Julian. Ça veut dire quoi « enceinte » ?
Galatea, intéressée par la question innocente de son neveu, s’approcha avec un air complice de mauvais augure.
- Je t’explique, mon bout de chou. Tu vois, quand un garçon et une fille s’aiment, ils font…
Mercutio prit un beignet au chocolat de son assiette et le fourra dans la bouche de sa jumelle pour l’empêcher de continuer.
- N’écoute surtout pas ta tante, mon gars, elle raconte que des trucs pas beaux, prévint Mercutio. Enceinte, ça veut dire qu’on a bébé dans le ventre. C’est tout. Alroy va donc avoir un petit-frère ou une petite-sœur.
- Ohhhh, fit Julian, impressionné. J’en veux un moi aussi !
- Euh… ça risque d’être compliqué pour le moment je pense…
C’était le cas de le dire, les parents de Julian étant en train de se faire la guerre. Venamia pouvait bien sûr se trouver un autre homme, comme cette ordure de vipère de Silas Brenwark, mais Mercutio avait peur d’imaginer l’enfant d’une telle union, surtout s’il était élevé par ses cinglés de parents. Quant à Octave, au rythme où allaient les choses à Elebla, Mercutio ne le voyait hélas pas vivre assez longtemps pour être à nouveau père.
- Peut-être qu’il voulait parler d’avoir lui-même un bébé, théorisa Régis.
- Oh oui ! Je veux un bébé ! J’en ai plein de Pokemon en peluche !
- Ce ne sera peut-être pas pour si tard, fit Galatea en avalant son beignet. Figurez-vous que Julian m’a dit avec le plus grand sérieux qu’il voulait se marier avec moi quand il sera grand !
- Oui, confirma le garçon avec un air grave. Je vais me marier avec tati Galatea.
- Pauvre toi… soupira Régis.
- Ça veut dire quoi, ce commentaire ? S’agaça Galatea en lui tirant sur les joues.
Mercutio commença vraiment à s’inquiéter en voyant ces deux-là se chamailler comme un couple de vieux.
- Dites au fait, dit-il pour les faire cesser, on va partir de Bakan sans avoir retrouvé Excalord ? Où en sont les recherches d’Igeus ?
Erend n’avait bien sûr pas renoncé à retrouver l’épée du Dieu Guerrier, et avait envoyé ses soldats ratisser chaque mètres carrés du désert de Buskanfield.
- Toujours rien, à ce que j’ai entendu dire, répondit Régis. Igeus ne veut pas ralentir sa stratégie de guerre pour cette épée. Il va laisser les autorités de Bakan la chercher, même si selon moi, y’a plus trop d’espoir. Elle est peut-être tombée dans un sable mouvant, ou alors un Pokemon l’a prise et amenée dans son terrier.
- Ce serait con de ne pas la trouver, fit Galatea. Un Pokemon si balèze, qu’on pourrait avoir directement en Revêtarme… Le gars qui l’aurait monterait directement dans le top 10 des mecs les plus puissants de cette planète !
- Y’a peu de risque que quelqu’un tombe dessus par hasard si elle est toujours dans le désert. C’est un coin hyper dangereux. Y’a pas vraiment d’habitants, et encore moins de touristes. Mais sait-on jamais, après tout. Y’a peut-être un monsieur tout le monde avec le cul garni de nouilles qui trébuchera dessus, un jour…
***
Régis Chen l’ignorait, mais ses paroles avaient force de prophétie.
Revenons quelques jours plus tôt, lors de la bataille d’Atlantis. Régis venait de pousser Bertsbrand dans le vide pour lui faire quitter la cité volante, et son Ptera l’avait récupéré, hurlant, au dernier moment, avant de le lâcher dans le sable et de remonter. Bertsbrand cracha le sable qu’il avait dans sa bouche et maudit Régis et son affreux Pokemon.
- Me traiter de la sorte ! Moi ! C’est pas swag, mais alors pas swag du tout !
Il cria ces paroles et d’autres du même genre à l’adresse d’Atlantis, des centaines de mètres plus haut, comme si quelqu’un pouvait l’entendre. Fatigué, il cessa ses invectives quelques minutes plus tard. Le soleil de plomb l’accablé, le sol sablé était chaud et il avait soif. Mais au moins, il n’était plus en haut avec ces tarés et ces robots démoniaques.
- Nous nous en sommes sortis, Marie-Eglantine ! S’exclama Bertsbrand à l’adresse de son Pokemon. Nous allons pouvoir rentrer et nous atteler à notre nouveau roman qui contera nos exploits dans cette aventure de dingue !
La Parecool acquiesça comme à son habitude, c’est-à-dire en baillant. Bertsbrand commença à marcher à travers le désert, mais sans trop savoir où aller. Il était pour ainsi dire au milieu de nulle part, sauf qu’il avait Atlantis au-dessus de sa tête. Et les choses en haut semblaient devenir inquiétantes. Les cinq soleils s’étaient rapprochés, le ciel avait pris une teinte bizarre, et Bertsbrand pouvait entendre d’ici les explosions qui s’y produisaient.
- Ces bolosses en haut ont peut-être précipité l’apocalypse, Marie-Eglantine, commenta Bertsbrand. Et comme nous sommes loin de tout, peut-être survivons-nous. Tu imagines, toi et moi, les derniers êtres vivants de ce monde ? On aurait de quoi écrire alors. Ah, mais à qui irai-je vendre mes livres alors ? Hummmmmm, voilà une question qui mérite réflexion.
Tout à ses pensées, Bertsbrand ne regarde pas par terre, et se prit le pied dans quelque chose qui le fit trébucher et tomber tête la première dans le sable.
- Son of a bitch ! Jura-t-il. Ce fichu désert à lui aussi décider de se liguer contre moi ? Alors c’est ça hein ? Le monde entier contre Bertsbrand ! Eh bien, ainsi soit-il alors ! Je vous attends tous ! Je suis Bertsbrand après tout !
- Pareeeee ?
Marie-Eglantine s’était approchée de l’objet qui avait fait trébucher Bertsbrand. Il s’agissait de la garde d’une étrange et épaisse épais enfoncée dans le sable. Intriguée, Bertsbrand la prit et la retira, la contemplant sous toutes ses coutures.
- C’est quoi cette épée ? Elle a une forme bizarre. Tu ne trouves pas, Marie-Eglantine ?
Haussant les épaules, il décida de la garder. Ça lui ferait toujours un souvenir de sa périlleuse aventure, et une preuve de plus quand il publiera son livre.
- Allez, haut les cœurs, Marie-Eglantine ! Encore plus de swag nous attend dans nos nouvelles aventures. Je le sens, foi de Bertsbrand !
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Mot de l’auteur : Tandam ! Voilà qui conclut enfin cette épopée débutée avec Cinhol, le Royaume Perdu, sorti quand même en 2013. Est-ce que je pensais à une trilogie quand je l’ai débuté ? Par Arceus non ! Mais l’imagination, et surtout la mienne, est une chose incontrôlable. Bien que dans ce volume, j’ai largement dépassé les frontières de Cinhol en le liant à X-Squad, on peut dire que la boucle est bouclée, car c’est la fin de l’histoire de Castel et de Nirina, qui étaient les deux figures centrales des fics Cinhol. Mais l’histoire d’Erend continue bien sûr. Vous pourrez la suivre dans X-Squad qui reprend dans 15 jours. Au programme : l’arc 9, Guerre Mondiale, qui débute 6 mois après le Destin des Primordiaux.
Cette fic m’aura servi aussi à étendre encore plus mon univers, avec la race des Primordiaux, la citation d’autres races qui serviront un jour, les Solerios, Atlantis… bref, tout un paquet de trucs qui ont leur place dans mon grand univers de fic étendu. J’ai aussi pris grand plaisir à écrire le personnage de Bertsbrand, qui je pense a été apprécié. Et comme le swag est éternel, vous serez peut-être amené à le retrouver plus tôt que prévu :p
Concernant le monde de Cinhol, j’ignore si je le réutiliserai dans X-Squad ou des fics se déroulant dans le futur, mais j’ai encore deux trois idées ; ce monde et cette histoire sont encore loin d’avoir révélé tout leur potentiel pour moi, et qui sait, peut-être une autre fic à ce sujet verra encore le jour. En attendant, je vous dit à dans 15 jours, pour la reprise de X-Squad puis pour la remise d’une autre fic le mercredi !