Les Chevaliers Pokémon : La tristesse de ce monde de ShiroiRyu

Chapitre 22 : Comme si tout était différent

« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que j'en parle, Waram ? »

« Car ça ne concerne pas les autres et je n'ai pas envie qu'ils s'inquiètent à mon sujet. »

« Ce sont nos amis, Waram, ils ont le droit d'être au courant, surtout quand la situation est aussi grave que ça ! Tu devrais les prévenir au lieu!ù »

Il fit un hochement de tête négatif. Non, c'était non. Il ne voulait pas et elle n'avait pas envie de l'écouter. La seule chose qui était encore plus irritiant, c'est le fait qu'elle le regardait … avec son masque et en même temps … Le gros souci … C'est qu'il avait envie de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui.

« Waram … Si tu as nouveau mal au coeur, je veux que tu me le dises absolument, d'accord ? J'espère que tu comprends que je ne veux pas plaisanter à ce sujet hein ? »

« Pas du tout, pas du tout et … RAAAAAAAAH ! Bon, y a Timber qui nous cache. » dit-il avant de s'exclamer, attrapant Sanphinoa pour la prendre dans ses bras. Elle était vraiment la dernière personne dont il voulait l'inquiétude planer au-dessus de lui.

Elle poussa un petit cri de surprise, étonnée mais se laissa faire tandis qu'elle sentait ses mains sur son dos, soupirant d'aise avec tendresse. Elle était heureuse, tellement heureuse … mais non ! Elle ne voulait pas ! Si elle se laissait faire, il risquait de croire qu'elle était prête à passer l'éponge sur tout ça mais bon … faut pas pousser !

« On va aller rejoindre les autres et tu … Rah ! D'ailleurs, c'est toi qui viendra dans mes bras pour te réchauffer, d'accord ? »

Hmm, elle ne lui laissait pas vraiment le choix, non ? Car si tel était le cas, il préférait ne pas sortir du bus. Néanmoins, maintenant qu'elle le forçait à quitter le bus, il devait se préparer. Et … enfin, les membres de Rédemption et Destinée, qu'est-ce qu'ils voulaient ? Car oui, il en voyait trois qui arrivait. Alors qu'il grelottait malgré tout, Sanphinoa lui frottait doucement le bras et il se sentait … déjà mieux.

« Si tu étais resté auprès de moi depuis le début, tu aurais moins froid depuis bien longtemps. Je sais contrôler la glace et l'eau, ça ne devrait donc pas être une mauvaise chose … Mais pour ça, il va falloir que tu restes près de moi. »

« Ce n'est pas un souci, pas du tout. Je sais pas où sont les autres. Bref, qu'est-ce que vous nous voulez, vous autres ? » questionna Waram en direction des deux membres.

« Nous devons vous prévenir de l'endroit où se trouve l'Antre de la Terre. A partir de là, autant que vous soyez au courant pour que vous puissiez vous préparer correctement. »

« Ca serait bien sympathique, même s'ils peuvent m'attendre, ça ne me poserait pas vraiment de soucis de ma part. Je vais tous les exploser. »

« Ouais mais non, tu n'es pas seul sur le coup, tu ferais bien de te le rappeler car sinon, tu risques de causer plus de morts qu'autre chose. »

Il s'apprêtait à répliquer mais s'arrêta dans ses propos. Pourquoi ne pouvait-il pas lui répondre ? Tout simplement … pour une unique raison. Car il n'avait pas tort … du tout … ah … Et donc, c'était ça le souci.

« Ouais, je vais éviter de tuer d'autres personnes sur mon passage, ça serait mieux. »

Sur un ton mollasson, l'adolescent avait pris la parole, comme touché en plein coeur par les propos des membres de Rédemption et Destinée. Même si du temps s'était écoulé, la blessure concernant l'école de Gliros restait très vive.

« Waram ne sera pas seule. Il ne commettra pas de bêtises car je le soutiendrais. »

« Bien entendu, bien entendu. Toute façon, elle compte principalement sur toi hein ? Le reste, c'est simplement de la tolérance hein ? »

« Et peut-être que tu voudrais que je la préviennes que vous dénigrez mes amis et Waram ? »

Comment est-ce qu'il devait prendre le fait qu'elle le nommait … à côté de ses amis ? Est-ce qu'il était quand même un ami ? Un peu plus que ça ? Tout en regardant une Sanphinoa qui devenait de plus en plus irritée par les membres de Rédemption et Destinée, celle-ci attendit qu'ils partent prévenir les autres pour se retourner vers lui, tout guillerette :

« Ne t'en fait, toi tu as une place bien particulière. Ce n'est pas une simple d'amitié si tu veux tout savoir … ou plus encore, hihihi ! »

Plus encore ? Hum … Avec tendresse, n'est-ce pas ? Vu qu'elle caressait doucement son bras pour le réchauffer, il comprenait que oui, c'était bien plus que de l'amitié. Il avait envie de lui faire comprendre que c'était la même pour lui … mais intérieurement, il sentait que quelque chose le bloquait … quelque chose l'en empêchait.

« Euh au fait .. Je suis en train de me dire : A part nous faire des reproches, au final, ils nous ont donné ou pas la zone où ils sont cachés, les membres de l'Antre de la Terre ? »

« Maintenant que tu poses la question … Non ? Ils n'ont même pas chercher à nous donner la réponse. Quelle bande de ploucs ! »

« Doucement sur les insultes, Sanphinoa, je ne suis pas habitué à ce que tu lèves la voix pour dire de telles choses. C'est moche qu'une si jolie bouche profère de telles paroles. »

« Oh ? Vraiment ? Waram qui me fait un compliment … et presque … en fait, tu me draguerais, Waram ? C'est ça ? Devant tout le monde?3

« Euh … Ce n'est pas du tout mon genre, il ne faut pas exagérer ! Je ne suis pas comme ça non plus. Qu'est-ce que tu vas croire, Sanphinoa ? »

Qu'est-ce qui lui avait pris de faire une telle déclaration ? Une telle remarque ? Elle allait s'imaginer des choses ! Mais elle était déjà là, calfeutrée contre lui, ignorant superbement les regards des autres. Pourquoi est-ce qu'ils étaient tous envieux ou presque ? Est-ce que les gens … désiraient vraiment Sanphinoa en tant que fille ?

Il était chanceux … mais il ne le remarquait peut-être pas. Hum … Enfin bon ! Au lieu de penser à ça, peut-être rattraper les autres gaillards ou quelqu'un de Rédemption et Destinée pour leur demander où est-ce qu'il fallait se rendre ?

« Hey, vous deux ! Vous êtes au courant de la mission ? Vous savez où on doit se rendre ? »

« Euh ouais ? On vient de nous le signaler, pourquoi ? C'est pas déjà le cas pour vous ? Bref, autant vous dire qu'il va falloir sortir couvert, c'est vraiment pas sympathique. »

« Assez de suspensez, révélez donc la zone. Y a pire qu'ici, c'est ça ? C'est vraiment possible ? Je pensais pas que ça serait réalisable au final. »

« Oh que oui … On va direction la Sibérie. Et ici, c'est une brise d'été contrairement aux tempêtes de neige qui va nous attendre. »

« Super. » soupira Waram, comme désabusé par cette nouvelle. Vraiment, il n'avait pas besoin d'apprendre que ça allait être encore plus chiant et problématique que maintenant. Rien qu'en entendant ça, il en tremblait deux fois plus. Il n'aimait pas la neige, c'était instinctif, c'était horrible, ça ne lui plaisait pas le moins du monde.

« Merci beaucoup pour ces informations. Vous n'avez pas vu les autres par hasard ? Enfin, les autres membres de notre groupe ? »

« Hum ? Ils étaient pas loin de votre ours, je crois bien. Paraîtrait qu'il tient chaud. Je suis presque jaloux, il se laisse pas approcher sauf par votre groupe. »

C'est vrai que Timber montrait une certaine hargne dès qu'il ne se se sentait pas en confiance par rapport à autrui. Après, de là à être « réellement » dangereux, il y avait tout un monde. Oui, enfin, Timber restait quand même spécial comme ours, il n'oubliait pas.

« Tu veux vraiment rejoindre les autres, Sanphinoa ? A comprendre ce qu'ils nous disent, on risque de partir dès ce soir non ? Et sûrement à pied … ou en bus ? Enfin, je sais pas comment ils veulent qu'on se rendent au Sahara. »

« Sibérie, Waram, Sibérie. Le Sahara est un peu plus chaud quand même, non ? » dit-elle, amusée par son erreur alors qu'il grelottait sur place.

« Ouais ouais, enfin, on s'en fout un peu de l'endroit, on est vraiment en train de se les geler, c'est tout simplement horrible. Comment les gens font pour tenir le coup ici ? »

« Et bien, ils se serrent l'un contre l'autre, tout simplement. Ca leur permet de transmettre leur chaleur corporelle et... »

« C'est encore un bon moyen pour ne pas bouger de mes bras, n'est-ce pas ? Tu sais que ça serait plutôt l'inverse. Je suis mortifié sur place ou presque, Sanphinoa. Je suis un iceberg, j'ai vraiment froid. Je suis vraiment frigorifié, là. »

« Hum ? Mais oui, c'est justement une invitation à aller dans mes bras … Si seulement j'étais plus grande. Avec ma petite taille, c'est vraiment … ridicule. »

« Ne dit pas ça non plus. C'est n'importe quoi. Tu es très bien comme taille et toute façon, vu ton âge, maintenant, c'est un peu tard … Euh Sanphinoa, ne pleures pas, s'il te plaît ! »

Il avait entendu un petit reniflement de la part de la jeune demoiselle. Ah non, il n'avait vraiment pas envie qu'elle soit triste. Pas du tout ! Zut … Elle voulait qu'il aille dans ses bras, c'est ce qu'il allait faire ! Il ouvrit les bras de Sanphinoa, se penchant un peu en avant pour emmitoufler sa tête contre sa poitrine recouverte par l'épais manteau de fourrure et le reste de vêtement. Voilà, elle était contente ? Ca lui convenait ?

« C'est juste que j'aimerai vraiment … te recouvrir de tout mon être. »

« Euh comment ça ? Qu'est-ce que tu veux dire par là, Sanphinoa ? »

« Tout simplement que j'ai envie de te prendre dans mes bras, de coincer tes jambes et tes bras, tout ton être et t'empêcher ne serait-ce de faire qu'un seul mouvement. »

« C'est … intéressant comme concept, on va dire. Mais tu crois que j'accepterais ? »

« Pourquoi est-ce que tu refuserais, plutôt ? Non ? » dit-elle tout en rigolant. Ah … C'est vrai que la douceur de son corps était particulière. Enfin, douceur, c'était exagéré. Mais … Malgré tous ses défauts physiques, il se sentait terriblement bien.

« Je n'ai pas à te mentir, Sanphinoa. Je l'accepterai pleinement de tout mon être. »

« C'est vraiment … étrange. Depuis que nous sommes en Russie, tu te montres tellement plus tendre, j'ai tellement envie que le monde entier le remarque. »

« Euh non. Je ne suis pas plus tendre, j'ai pas envie que les gens sachent un truc dont tout le monde s'en fout et j'ai pas envie que ça continue. »

Pour unique réponse, elle rigola doucement, murmurant à nouveau que ce genre d'émotions, elle préfère qu'elles soient uniquement pour elle. Les autres n'ont pas besoin de connaître forcément cette version de Waram.

« Pour la Sibérie, les tentes et tout le reste, Waram, tu dormiras avec moi … dans le même sac de couchage, d'accord ? »

« Euh … Tu peux éviter de dire ça à voix haute ? Je dis pas que … je ne veux pas car je sais que c'est une bonne idée mais en même temps ... »

« Oui ? Mais en même temps, quoi ? Qu'est-ce qu'il y a exactement ? »

« Peut-ètre que l'on pourra inviter Timber aussi. Bon, pour l'odeur, ça va être ennuyeux mais normalement, il devrait nous tenir assez chaud. »

« Plutôt le laisser aux autres. Je pense que je n'ai besoin de personne pour garder ton corps à une température parfaite, Waram ! »

« Tu sais que ça a beaucoup de double sens, tes propos dernièrement ? »

« Qui sait ? Est-ce que c'est fait exprès ou non ? »

« Je préfère ne pas connaître la réponse à cette question. » dit-il tout simplement tandis que le jeune homme aux cheveux noirs poussait un profond soupir. Bon … Ce n'était pas tout ça mais la Sibérie, ce n'était pas la porte à côté.

Au moins, lorsque Raon et les autres arrivèrent, ils étaient déjà prêts à repartir en bus … et le voyage continua plus tranquillement que prévu. Oui, Waram les observait en train de s'amuser avec quelques souvenirs et autres tandis que lui-même grattait doucement le crâne de Timber, comme si de rien n'était.

Une nouvelle journée s'écoula et cette fois-ci, ils étaient éloignés de toute civilisation, sans même n'espérer ne serait-ce qu'une personne extérieure à l'organisation à part leur petit groupe. Surtout que bon, l'heure était à l'installation des tentes, les bus, ils devaient les laisser tourner un peu tout en faisant attention aux batteries et tout le reste.

« Bon, c'est pas le grand luxe et la nourriture russe reste assez unique en soi mais ça remplit l'estomac, c'est le plus important. »

« Bon appétit à tous. » dit calmement Waram, à l'étonnement général. Il était concentré sur la nourriture et il avait faim. Il n'avait pas tellement touché aux bonbons proposés.

« Bon appétit tout le monde ! » compléta Sanphinoa pour stopper le silence pesant qui s'était installé, finissant par manger elle aussi à toute allure.

Oui, bon, il avait compris. Il valait mieux la boucler hein ? Même pour ça, il n'était franchement pas très doué. C'était nul de faire des efforts qui n'étaient pas forcément récompensées en fin de compte. Bref, il valait mieux passer à autre chose.

« Ne sois pas ronchon, Waram. Je suis fière de toi, vraiment. Je suis contente que tu aies tenté de faire un effort comme ça. C'est … très gentil de ta part. »

« Oui mais bon … Gentil n'a qu'un œil, moi, j'en ait deux, tu vois ? »

Elle voyait parfaitement où il voulait en venir mais non ! Il n'avait vraiment pas à s'inquiéter à ce sujet. Il avait été vraiment parfait dans tout ça … et bon … ce soir … Elle lui réservait une place bien spéciale contre lui.

RAAAAAAAH ! Qu'elle ne lui dise pas ça dans l'oreille, c'était vraiment plus que gênant. Il ne savait jamais où se mettre quand elle parlait ainsi. Pfiou ! Elle était vraiment là pour l'indisposer même si elle ne s'en rendait jamais compte, n'est-ce pas ?

Enfin bon … Le reste de la soirée s'écoula doucement et lentement … mais il remarqua bien vite que les nombreux feux préparés n'étaient pas là pour faire joli ou signaler leur présence. Non, le froid glacial venait rapidement se faire ressentir … de plus en plus.

« Mais mais mais … c'est encore pire qu'auparavant ! »

« Et oui, Waram. Le froid de Sibérie est encore plus violent que celui de Russie. »

« Oui mais non … Je crois que j'ai assez donné à ce sujet. Je peux pas plutôt aller me coucher dès maintenant ? Comme ça, réveil dès le début de la journée et voilà ! »

Sans chercher à lui donner son approbation, elle partit en première dans la tente, n'en sortant plus malgré les minutes qui s'écoulèrent. Ne comprenant pas vraiment ce qui se passait, il rentra à son tour dans la tente, remarquant que Sanphinoa est déjà couchée.

« Tu en as mis du temps. Normalement, c'est à la fille de se faire désirer, pas l'inverse. »

« Je ne sais pas de quoi tu parles exactement. Tu peux me traduire ça de façon à ce que je comprenne où tu veux en venir ? »

« Froid, chaleur corporelle, pas très habillée, vite, vite, vite ! Et refermes la tente ! »

Pas très habillée ? Qu'est-ce que … Il voyait son masque, c'est vrai mais elle avait les bras nus, avec ses petites croûtes rougeoyantes mais surtout … lorsqu'elle vint ouvrir un peu son sac de couchage, il remarquait qu'elle … ne portait presque rien !

Oui juste un peu de tissu en dentelle rouge … sur les parties les plus importantes de son corps. Mais d'ailleurs, maintenant qu'il ne se fixait plus sur les marques rouges et autres, il voyait une chose. Oui, elle avait une poitrine plutôt généreuse voire imposante pour sa taille … mais à part ça, elle était plutôt mince. Ses cuisses n'étaient pas lourdes, ses hanches étaient graciles … Oui en fait, le gros souci résidait principalement sur sa peau. Brrr ! A la regarder fixement, il avait de ces idées.

« Bon, j'arrive, Sanphinoa et que tu sois prête ou non, je ... »

« Tu veux bien retirer une partie de tes vêtements aussi ? C'est inefficace si on a un tissu entre nous, Waram. Ca ne servirait à rien non ? »

« Tu plaisantes, j'espère ? On va se les geler ! Je peux pas et ... » dit-il avant de s'arrêter. Ah… Pourquoi ? POURQUOI ? POURQUOI EN LA REGARDANT, IL … RAAAH ! D'un geste presque rageur, voilà qu'il jeta son haut et son pantalon dans un coin de la tente avant de s’emmitoufler dans le sac de couchage.

Aussitôt, elle s'était à moitié jetée sur lui … comme elle en avait parlé dans la journée. Hum … Chair contre chair ou presque, c'était vraiment une sensation plaisante. Et cela malgré l'odeur, et tout le reste, il avait fini par s'habituer à tout ça mais … c'était elle. C'était Sanphinoa. Sans même chercher à discuter, il plaça sa tête sur l'épaule nue et croûteuse de l’adolescente aux cheveux bleus.

« Bonne nuit, Sanphinoa. Dors bien … et fais de beaux rêves, hein ? »

« Hum … Ce n'est pas la peine de rêver si la réalité est aussi belle que ça. »

RAH ! Les phrases clichées ! Ce n'est pas qu'il n'appréciait pas ça mais ça faisait mouche à chaque fois. Sans se retenir, il déposa un baiser sur une partie de l'épaule où il n'y avait aucune croûte ou marque. C'était là peut-être sa seule marque d'affection. Demain, ils allaient se retrouver face à l'Antre de la Terre. Il était … prêt.