Souvenirs enracinés. de Satine Chen

Chen avait suivit le médecin jusque dans le couloir.

« Bien, professeur. Nous avons réussit à stabiliser l'état de Savanah. Nous espérons maintenant qu'elle se réveille rapidement et surtout sans séquelles. Vous pouvez aller la voir dans sa chambre si vous le souhaitez. »

Sam acquiesça.

« Merci beaucoup docteur. »

Il se dirigea vers la chambre. Il entra. Savanah avait un masque à oxygène et était sous perfusion. Il s'approcha de la petite et lui prit la main. C'est alors, que dans son étonnement, elle commença à se réveiller. Le docteur Iron était derrière. Il sourit et il dit à Sam :

« C'est moi, ou vous semblez avoir une aura pour réveiller les patients. »

Il avait vu dans l'autre chambre, que quand Sam avait prit la main de Régis, celui-ci s'était aussi réveillé. Le grand père sourit à son tour.

« Je ne sais pas mais on ne va pas s'en plaindre. »

Il baissa la tête vers son arrière petite fille. Le médecin se retira. Elle lui sourit à travers son masque. Elle murmura :

« Papa… »

Il passa une main sur la joue de la petite et lui dit.

« Il se repose, ne t'inquiètes pas. Il est en sécurité.
- Je… Je me souviens… Et Satine ?
- Elle avec ton père, elle s'occupe de lui. Ne t'inquiètes pas, Savanah. Essaye de dormir un peu maintenant. »

Elle ferma les yeux doucement et s'assoupit.

Satine, dans l'autre chambre, regardait son père dormir. Il lui arrivait de bouger dans son sommeil. Il devait rêver mais de quoi ? Elle espérait que cela ne soit pas un cauchemar. Il avait déjà à subir la réalité.

« Megu… »

Un sourire apparut sur son visage. Satine sourit à son tour. Il rêvait de maman et cela devait être un beau rêve. Satine, quant à elle, ne se souvenait presque pas de sa mère. Tout était si flou, si lointain. Elle n'avait que des photos pour se souvenir de son visage. De ses beaux traits, de ses beaux yeux verts. Elle avait déjà rêvé de sa mère, mais les images n'étaient jamais très nettes. Par contre, à chaque foi qu'elle apparaissait, elle baignait dans une lumière blanche et pure. Elle s'était toujours demandée, si ce n'était que des rêves ou si elle continuait de veiller sur eux, de là ou elle était et à travers ses songes.

C'est alors, que son grand père entra. Il lui lança un grand sourire.

« Elle va bien. Elle m'a même parlé. Pour l'instant, elle se repose. »

Satine lui rendit son sourire. Le sourire de Chen s'effaça alors. Il jeta un œil à droite et à gauche. Satine lui demanda :

« Qu'est-ce qu'il y a ?
- Où est Jun ? »

Avec tous les évènements, ils avaient complètement oublié le jeune garçon. Pourtant, Satine ne s'inquiéta pas.

« Il est peut être parti faire un tour. »

Chen secoua la tête. Ce n'était pas bon du tout.

« Je ne pense pas. Va à sa recherche, je reste avec ton père. »

Satine se leva, donna un baiser sur la joue de son père et partit à la recherche du jeune garçon. Quand elle arriva dans l'entrée, elle vit Karl qui revenait. Elle se précipita vers lui et lui demanda.

« Tu n'as pas vu Jun ? »

Le garçon fit la grimace.

« Qui ? L'autre binoclard ? »

Satine fronça les sourcils. Elle n'aimait pas trop la façon dont il parlait de Jun.

« Oui, le garçon bruns avec des lunettes. Tu l'as vu ?
- Heu, non. Mais même si ça ne me réjouit pas, je peux t'aider à le retrouver. »

Satine jeta un regard interrogateur au garçon, qui ne lui répondit pas et qui préféra lui tourner le dos. Il semblerait qu'ils ne s'entendent pas ces deux là. Ils partirent à la recherche de Jun à travers les rues de Jadielle.

« Je pense qu'on devrait se séparer. »

Satine acquiesça et ils partirent chacun de leur côté. C'est Karl qui trouva Jun. Il était dans un parc, appuyé contre un arbre, la tête dans les mains. Karl s'approcha de lui. Il l'apostropha :

« Hé toi ! »

Jun leva la tête et fit une grimace à la vue du garçon. Il se releva, et aller partir.

« J'te parle le binoclard. »

Jun s'arrêta. Il se retourna, les poings serrés. Il sentait la colère monter en lui. S'il lui faisait encore une remarque, il sentait qu'il allait le frapper. Karl s'approcha encore plus.

« Tu es dur à trouver dis donc ! »

Jun ne disait toujours rien, il continuait de regarder Karl droit dans les yeux, d'un air mauvais. Karl s'impatienta.

« T'as perdu ta langue ? Tu ne sais pas parler peut être ? A si, je me rappelle dans le hall de l'hôpital ! Tu sais parler mais quand ça t'arrange c'est ça ? Ca ne te dérange pas si je t'appelle la Binocle ? »

Jun bondit sur le jeune homme et l'immobilisa à terre. Il commença à le frapper violemment. C'est alors que Satine arriva et vit la situation.

« JUN ! QU'EST-CE QUE TU FAIS ! LACHE LE ! »

Elle attrapa Jun par les épaules et essaya de le tirer en arrière. Le garçon lui donna un coup de coude dans le ventre et elle atterrit derrière, en toussotant. Jun resta figé. Il avait frappé Satine. Karl en profita pour se dégager et mettre une droite à Jun. Ses lunettes volèrent et s'écrasèrent contre un arbre. Il atterrit dans l'herbe. Karl se releva, il avait le coin de bouche qui saignait. Jun commença lui aussi à se relever. Karl allait se jeter sur lui. Satine intervint :

« CA SUFFIT ! »

Ils s'arrêtèrent tous les deux dans leur élan et regardèrent Satine, qui était en train de pleurer. Elle se releva et se dirigea vers Jun.

« Imbécile ! »

Elle lui mit une claque. Il tomba à terre. Karl recula par peur. Elle leur tourna le dos, furibonde et partit en courant et en pleurant. Karl commença à la poursuivre. Jun tomba à genoux. Que lui avait-il prit ? La colère l'avait emporté mais pourquoi ? Il avait aussi frappé Satine. Il regarda ses mains, un instant, puis se prit la tête dans les mains. Il cria et commença à pleurer. Que lui arrivait-il ? Devenait-il comme lui ? Il abandonnait sa famille, comme son père l'avait fait. Il faisait du mal aux autres, à ceux qu'il aimait… Après tout c'était peut être sa destinée ? Jun se releva et s'avança vers l'arbre. Il se baissa et ramassa ses lunettes. Elles étaient cassées. Il les mit dans sa poche. C'est alors, qu'il vit une fille qui le regardait, près de la balançoire. Il la connaissait. C'était Riza. Il s'approcha.

« Riza ?
- Jun ? J'ai à te parler. C'est important. C'est à propos de Clara. »